La “REF” du Medef s’ouvre, à nouveau sous le signe de l’inconnue politique

La “REF” du Medef se tient mercredi et jeudi pour la première fois à Roland-Garros, et pour la deuxième année consécutive en plein désordre politique, situation d’incertitude que la plus grosse organisation patronale de France juge redoutable pour les entreprises.La Rencontre des Entrepreneurs de France, visible aussi sur les réseaux sociaux du Medef, s’intitule cette année “Jeu décisif”, clin d’œil au temple du tennis sur terre battue qui l’abrite, plus pratique en cas de pluie que l’hippodrome de Longchamp qui l’accueillait depuis 2019, après 20 ans d’universités d’été sur le campus d’HEC à Jouy-en-Josas (Yvelines).Aux côtés de chefs de très grandes entreprises et d’experts invités à s’exprimer lors des tables rondes thématiques, figureront plusieurs ministres comme Eric Lombard (Economie), Marc Ferracci (Industrie), ou Sébastien Lecornu (Armées).François Bayrou y prononcera un discours jeudi, le troisième de la semaine après sa conférence de presse de lundi, au cours de laquelle le Premier ministre a annoncé qu’il demanderait un vote de confiance aux députés le 8 septembre – qu’à ce stade il semble quasiment assuré de perdre – et une intervention mardi devant la CFDT.- “On ne joue pas avec l’économie” -Mercredi sur Franceinfo, le président du Medef – qui représente 240.000 entreprises employant 12 millions de personnes – a observé que M. Bayrou n’avait finalement “fait qu’anticiper un choix qui de toute façon aurait dû avoir lieu lors du vote du budget” à l’automne. Néanmoins, a déploré Patrick Martin, cela “surajoute dans l’esprit des entrepreneurs à ce climat d’incertitude qui n’est pas bon pour l’économie”, dû aussi au “durcissement de la concurrence internationale”.M. Martin a lancé “un appel à la responsabilité” aux politiques : “on ne joue pas avec l’économie”. Il a bien l’intention de “leur dire ce (qu’il a) à leur dire” lors du clou de la REF, un débat de clôture qui rassemblera les chefs de partis : Bruno Retailleau (LR), Jordan Bardella (RN), Gabriel Attal (Renaissance), Fabien Roussel (PCF), Manuel Bompard (LFI) et Marine Tondelier (Ecologistes). Olivier Faure (PS) et Edouard Philippe (Horizons) sont retenus par d’autres engagements.Patrick Martin a dit mercredi s’attendre dans le cadre du budget qui finira par émerger “à un certain nombre de décisions désagréables”, soulignait-il mardi dans Les Echos, ajoutant que “le Parti socialiste reste le pivot”, lui qui avait permis au budget 2025 d’être adopté, en ne le censurant pas.Si un point d’accord consistait à surtaxer très fortement les plus riches, M. Martin a mis en garde contre le risque d’expatriation: “la mobilité des patrimoines et des talents est énorme”.- “Sans concertation” -Il compare régulièrement l’incapacité de la France à réduire son déficit public (5,8% du PIB en 2024, presque deux fois plus que le maximum de 3% toléré par Bruxelles) et les efforts couronnés de succès des pays du Sud de l’Europe, ex-mauvais élèves. Mais pour augmenter le taux d’emploi, clé selon lui de la solution, il n’approuve pas vraiment la proposition des deux jours fériés travaillés faite en juillet par François Bayrou.Il regrette l’absence de concertation en amont et recommande de “laisser les partenaires sociaux discuter entre eux” de ces sujets. Malgré leurs divergences de vues, patronat et syndicats s’entendent bien, souligne régulièrement M. Martin, avec régulièrement des accords sociaux, même si le récent conclave sur les retraites a été un échec.Le patron du Medef a aussi déclaré “regarder avec intérêt” ce qui adviendra le 10 septembre lors de la journée “Bloquons tout”. “Il faut être très prudent, ça peut déborder”.Enfin, il n’est pas pour une démission du Président de la République pour clarifier la situation politique : “ajouter du chaos au chaos ne réglerait rien”.

Marine Tondelier appelle Macron à nommer un Premier ministre de gauche

La patronne des Ecologistes Marine Tondelier appelle, dans un entretien à l’AFP accordé mardi soir, Emmanuel Macron à nommer un Premier ministre de gauche après la chute du gouvernement qu’elle juge inéluctable.Question: Demandez-vous au président de la République de nommer un Premier ministre de gauche?Réponse: On ne devrait même pas avoir à lui demander, c’est le résultat des élections qu’il a lui-même provoquées. On est dans des inquiétudes multiples, institutionnelles, politiques, sociales, économiques, environnementales. Ceux qui nous gouvernent démontrent jour après jour leur irresponsabilité. Les Ecologistes, et plus largement notre camp politique, doivent faire preuve de crédibilité, de solidité.Il n’y a pas de suspense sur le fait que François Bayrou tombera le 8 septembre. Il nous reste treize jours pour préparer ce qui passera ensuite. J’appelle les formations politiques de gauche et écologistes à travailler ensemble à une réponse politique.Nous, Ecologistes, comptons bien y prendre toute notre part. Notre mouvement travaille en ce moment à un plan de sortie de crise qu’on dévoilera avant le 8 septembre. Un Premier ministre de droite, ça a été tenté, ça n’a pas fonctionné. Un Premier ministre macroniste, ça a été tenté, ça n’a pas fonctionné. Peut être qu’enfin le Président de la République va laisser les gagnants de l’élection de l’été dernier gouverner. Q: Allez-vous vous réunir avec vos partenaires de gauche?R: Je pense que c’est ce qu’il faudrait faire. En tout cas, on les appelle à travailler ensemble. Evidement qu’on a chacun ses idées, ses préférences, mais ce ne serait pas responsable que chacun aille dans sa matinale dire ce qu’il a envie de dire. On est dans une situation où on doit au moins se réunir pour aborder les sujets un par un. Celui du gouvernement, travailler ensemble sur le budget… On ne doit laisser aucune excuse à Macron pour ne pas nommer un Premier ministre de gauche.  L’été dernier, plusieurs scénarios avaient été envisagés. Un gouvernement avec tout le Nouveau Front populaire (NFP) d’abord. Il y avait eu aussi une proposition des Insoumis de ne pas participer au gouvernement mais de le soutenir en tant que parlementaires à chaque fois qu’il ira dans le bon sens. Q: Allez-vous proposer un nom?R: On ne va pas refaire le sketch sur les noms. Les propositions, il y en a beaucoup qui ont été mises sur la table. La charge de la responsabilité, elle ne doit pas être dans notre camp. C’est à Emmanuel Macron de prendre ses responsabilités.Franchement la question du nom est secondaire. L’année dernière, quand on a fini par donner le nom qui cochait toutes les cases (Lucie Castets, ndlr), on s’est bien rendu compte que ce n’était pas une question de nom, mais une question d’obstruction d’Emmanuel Macron.Q: Souhaitez-vous une nouvelle dissolution?R: On n’a pas peur d’une nouvelle dissolution. Mais ce n’est pas l’Assemblée nationale qui est illégitime, c’est le gouvernement. Une dissolution, je ne pense pas que ça règle réellement le problème. Le problème, c’est qu’Emmanuel Macron n’a plus de majorité depuis la dernière dissolution mais il garde le même logiciel économique depuis 8 ans et refuse un changement de cap des politiques publiques. Q: En cas de dissolution, vous repartiriez dans une coalition NFP aux législatives?R: En juin dernier, on s’est tous dit qu’il y avait un danger imminent que l’extrême droite arrive à Matignon et que cela nécessitait qu’on se mette d’accord. Je ne comprends pas pourquoi aujourd’hui la question se poserait différemment. Q: LFI a décidé de déposer une motion de destitution. Est-ce que vous allez vous y associer?R: Cette question se posera dans un second temps. D’abord, la chute du gouvernement Bayrou, ensuite la nomination d’un nouveau Premier ministre et après on verra la question de la destitution. Si Emmanuel Macron continue à entretenir l’instabilité née de la dissolution, oui, la question se posera. Mais une destitution ne permettra pas de trouver un budget.Q: François Bayrou vous laisse 13 jours pour choisir entre “le chaos ou la responsabilité”R: Il est quand même génial. Il y a un côté assez stupéfiant, voire très fatigant, de ces gens qui nous gouvernent, à essayer en permanence de remettre la charge de la responsabilité sur nous.Son gouvernement est minoritaire. En juillet, il a présenté des pistes qu’il savait inacceptables pour les Français et pour toutes les oppositions. Quand on est en minorité et dans sa situation, on doit faire un compromis entre ce qu’on a envie de faire et ce qui est possible politiquement. Là, il dit +Je demande la confiance et après on discute+. Et il le dit sans avoir reçu aucun groupe parlementaire. Évidemment que c’est voué à l’échec.

Pékin glorifie le rôle des communistes pour les 80 ans de la victoire de 1945

A l’heure où Pékin célèbre les 80 ans de la victoire sur le Japon, le tibia de l’ancien combattant communiste Li Jinshui porte encore la trace d’une blessure par balle subie à 17 ans, quand il combattait l’envahisseur.Sa cicatrice témoigne du tribut payé par les combattants de Mao Zedong lors d’un conflit qui a décimé des millions de leurs compatriotes.Une lutte communiste abondamment glorifiée par Pékin et qui sera encore mise en avant lors du grand défilé militaire prévu le 3 septembre dans la capitale pour l’anniversaire de la victoire.Selon beaucoup d’historiens cependant, ce narratif occulte le fait que le mérite de la victoire de 1945 revient principalement à l’armée nationaliste, alors la principale force armée chinoise.Après la victoire contre le Japon en 1945, les troupes nationalistes dirigées par Tchang Kaï-chek ont toutefois perdu la guerre civile contre les communistes et se sont réfugiées en 1949 à Taïwan.Au pouvoir à Pékin, le Parti communiste chinois (PCC) affirme depuis avoir joué un rôle central contre l’armée japonaise, un récit nourri par les souvenirs de sacrifices d’anciens combattants comme Li Jinshui.”Le pays était en danger, tous les Chinois dotés d’une conscience se devaient de résister”, raconte à 98 ans cet ancien de la Huitième armée de route, l’armée communiste alors intégrée aux troupes nationalistes.Après 1937 et l’invasion à grande échelle de la Chine par le Japon, les communistes ont surtout mené des actions de guérilla dans le nord rural du pays, rappellent les historiens.- “Des gamins” -Blessé à la jambe en 1944, Li Jinshui n’a pas attendu d’être complètement rétabli pour retourner au front, explique-t-il dans son uniforme vert, coiffé d’une casquette ornée d’une étoile rouge.”C’était très dur”, dit-il en relevant son pantalon pour dévoiler sa cicatrice, lors d’un voyage de presse organisé par le gouvernement en juillet. “On n’était que des gamins.”Wen Yunfu, 96 ans, un autre ancien combattant, assure que “le Kuomintang n’a pas joué de rôle majeur dans la guerre contre l’agression japonaise”, en désignant le parti nationaliste par son nom chinois. “C’était surtout le Parti communiste.” Sa ville dans la province du Hebei (nord) a été attaquée par les Japonais peu après l’invasion de 1937.L’armée chinoise nationaliste a battu en retraite, laissant la zone sous le contrôle des communistes, raconte Wen Yunfu.”La vie était extrêmement difficile”, affirme-t-il. “Notre maison a été incendiée. Mon oncle a été tué par les Japonais.”Pendant la guerre, communistes et nationalistes ont suspendu leur guerre civile. Mais elle a repris en 1945, jusqu’à la victoire du PCC en 1949.- Tigres volants -Ces dernières décennies, la contribution des non-communistes à la victoire a gagné en reconnaissance.Le rôle du Kuomintang a été davantage mis en avant, comme celui des Etats-Unis avec leur escadrille des “Tigres volants” engagés contre les bombardiers japonais au début des années 1940. Dans la province du Hunan (centre), un musée évoque l’implication américaine. Et dans la capitale régionale, Changsha, un monument rend hommage aux soldats nationalistes tombés au combat.Mais cette mémoire reste sélective. Trois caractères chinois ont été effacés sur le monument de Changsha, a constaté l’AFP.Selon Ji Jianliang, historien officiel du PCC, il s’agit probablement du nom de Wang Tung-yuan, général de Tchang Kaï-chek devenu représentant de Taipei en Corée du Sud dans les années 1950, supprimé pour des “raisons politiques complexes”.Aujourd’hui, les autorités “cherchent les moyens de mettre davantage en avant le rôle des communistes”, note l’historien Rana Mitter, spécialiste de la Chine. Mais si la contribution des communistes a été significative, “c’est le gouvernement chinois de l’époque qui a joué le premier rôle dans la résistance politique et militaire contre les Japonais, et c’était le gouvernement nationaliste”, souligne-t-il.

Asian markets diverge with eyes on Nvidia earnings

Asian markets diverged Wednesday following broad losses the previous day, as attention turns from political pressure on the US central bank to a key earnings report by AI giant Nvidia.Tuesday’s declines in Tokyo, Hong Kong, Seoul and across the continent were followed by modest gains on Wall Street as investors tried to look past US President Donald Trump’s move to oust a Federal Reserve governor.In Europe, shares fell and the Paris stock market tumbled over fears that France’s minority government could be toppled, after Prime Minister Bayrou proposed a confidence vote to break an impasse over his proposed budget cuts.During Wednesday trading in Asia, Tokyo, Seoul and Sydney finished slightly up, while Taipei jumped 0.9 percent.Hong Kong lost 1.3 percent on the day and Shanghai plunged 1.8 percent.Shanghai’s slide came despite the surging share price for Cambricon — a leading Chinese chipmaker and local Nvidia competitor — on the heels of a record first-half profit posted Tuesday.Nvidia will report second-quarter financial results on Wednesday, closely watched as a bellwether for the industry as worries about a tech bubble rise.”The company has outgrown the tech sector and become the market’s lodestar,” wrote Stephen Innes of SPI Asset Management in a note.”Analysts expect revenue to soar 53 percent to $46 billion, but this is about more than revenue beats,” he added.”The crowd wants reassurance that the AI revolution isn’t just smoke and mirrors.”London and Paris ticked up in early trade in Europe while Frankfurt was slightly down.Heavily impacting markets this week has been a highly unusual move by Trump to fire Federal Reserve governor Lisa Cook.The US leader cited allegations of false statements on her mortgage agreements, but Cook said Trump had no authority or legal cause to fire her while her lawyer announced a planned legal challenge on Tuesday.The step adds to fears about the independence of the central bank, fuelled by Trump’s repeated public demands to Fed chairman Jerome Powell to lower interest rates.Powell suggested on Friday that more cuts to US interest rates were on the horizon, causing markets to surge.Investors are also awaiting a US economic growth update on Thursday and a key inflation gauge Friday for clues on how far interest rates might fall — or not — in the coming months.Oil prices continued Tuesday’s slow fall, paring back recent increases as traders track a possible peace deal to end the war between Ukraine and key crude producer Russia.- Key figures at around 0830 GMT -Tokyo – Nikkei 225: UP 0.3 percent at 42,520.27 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: DOWN 1.3 percent at 25,201.76 (close)Shanghai – Composite: DOWN 1.8 percent at 3,800.35 (close)London – FTSE 100: UP 0.2 percent at 9,282.52Euro/dollar: DOWN at $1.1588 from $1.1637 on TuesdayPound/dollar: DOWN at $1.3437 from $1.3475Dollar/yen: UP at 147.97 yen from 147.45 yenEuro/pound: DOWN at 86.23 pence from 86.36 penceWest Texas Intermediate: FLAT at $63.24 per barrelBrent North Sea Crude: FLAT at $67.20 per barrelNew York – Dow: UP 0.3 percent at 45,418.07 (close)

Avant la rentrée, des responsables de la CFDT pessimistes et “en colère”

Pessimistes pour la rentrée, des responsables de la CFDT réunis mardi à l’université d’été de la première centrale syndicale ont fait part de leur colère face à un gouvernement qui “ne les écoute pas”.”Aujourd’hui, nous sommes en colère”, a lancé leur cheffe de file Marylise Léon en concluant la journée.En ligne de mire: un “projet de budget qui demande des efforts disproportionnés au monde du travail tandis que d’autres sont trop largement épargnés”.”Les travailleurs et les travailleuses ne sont pas des variables d’ajustement budgétaire”, a-t-elle martelé.Le Premier ministre François Bayrou était intervenu un peu plus tôt à cette université d’été à Boissy-la-Rivière (Essonne). Les députés, amenés à voter sur la confiance au gouvernement le 8 septembre, ont “treize jours” pour “dire s’ils se placent du côté du chaos ou du côté de la responsabilité”, a-t-il lancé.Devant les journalistes, il a semblé penser que la décision des oppositions de ne pas lui accorder la confiance n’était pas irréversible et il les a appelées à réfléchir.La discussion sur les mesures impopulaires (année blanche fiscale, gel des prestations sociales, suppression de deux jours fériés…) sera “une étape différente” avec les partenaires sociaux et avec le Parlement, a répété François Bayrou.Il a réaffirmé que les plus hauts revenus et “ceux qui optimisent leur fiscalité” se verraient demander un “effort spécifique” pour le budget 2026. Et il a proposé de confier la gestion de l’assurance vieillesse aux partenaires sociaux si l’Assemblée lui permet de poursuivre sa tâche.”Nous laisser gérer, c’est bien, mais il faut qu’on puisse décider des règles”, a répondu devant la presse Marylise Léon.- “Climat lourd” -Pour Mme Léon, “quelle que soit l’issue du vote le 8 septembre, le 9 septembre, la question du budget sera la même”.Elle a aussi prévenu que la CFDT ne participerait pas à la négociation sur la suppression de deux jours fériés.”J’ai le sentiment que le Premier ministre est à côté de la plaque, en termes de discours, ce n’est pas ce que les salariés attendent”, a confié à l’AFP Laure Lamoureux, secrétaire générale de la CFDT Chimie-Énergie à propos de la conférence de presse de François Bayrou lundi.”On sent beaucoup de colère chez les salariés”, “ils ont le sentiment d’être incompris, de ne pas être écoutés”, a-t-elle ajouté.”On vient de passer un été où on a enchaîné les plans de sauvegarde de l’emploi, les liquidations judiciaires, les redressements judiciaires des entreprises…”, a égréné de son côté Adrien Guellec, secrétaire national et trésorier de la Fédération des services, grosse fédération du privé à la CFDT. “On est quand même assez pessimistes sur cette rentrée”.”La situation du pays est grave”, abonde Paul Corré, secrétaire général de la Fédération communication conseil culture (F3C) de Champagne-Ardenne qui “personnellement partage l’analyse de François Bayrou par rapport à la situation” tout en le trouvant “trop alarmiste”.Dans ce “climat lourd”, la centrale syndicale attend un budget qui fasse contribuer “davantage ceux qui le peuvent”, a expliqué Marylise Léon.Voulant agir avec “combativité et détermination”, elle va proposer en intersyndicale vendredi une date de mobilisation pour le mois de septembre contre les projets budgétaires du gouvernement.

Avant la rentrée, des responsables de la CFDT pessimistes et “en colère”

Pessimistes pour la rentrée, des responsables de la CFDT réunis mardi à l’université d’été de la première centrale syndicale ont fait part de leur colère face à un gouvernement qui “ne les écoute pas”.”Aujourd’hui, nous sommes en colère”, a lancé leur cheffe de file Marylise Léon en concluant la journée.En ligne de mire: un “projet de budget qui demande des efforts disproportionnés au monde du travail tandis que d’autres sont trop largement épargnés”.”Les travailleurs et les travailleuses ne sont pas des variables d’ajustement budgétaire”, a-t-elle martelé.Le Premier ministre François Bayrou était intervenu un peu plus tôt à cette université d’été à Boissy-la-Rivière (Essonne). Les députés, amenés à voter sur la confiance au gouvernement le 8 septembre, ont “treize jours” pour “dire s’ils se placent du côté du chaos ou du côté de la responsabilité”, a-t-il lancé.Devant les journalistes, il a semblé penser que la décision des oppositions de ne pas lui accorder la confiance n’était pas irréversible et il les a appelées à réfléchir.La discussion sur les mesures impopulaires (année blanche fiscale, gel des prestations sociales, suppression de deux jours fériés…) sera “une étape différente” avec les partenaires sociaux et avec le Parlement, a répété François Bayrou.Il a réaffirmé que les plus hauts revenus et “ceux qui optimisent leur fiscalité” se verraient demander un “effort spécifique” pour le budget 2026. Et il a proposé de confier la gestion de l’assurance vieillesse aux partenaires sociaux si l’Assemblée lui permet de poursuivre sa tâche.”Nous laisser gérer, c’est bien, mais il faut qu’on puisse décider des règles”, a répondu devant la presse Marylise Léon.- “Climat lourd” -Pour Mme Léon, “quelle que soit l’issue du vote le 8 septembre, le 9 septembre, la question du budget sera la même”.Elle a aussi prévenu que la CFDT ne participerait pas à la négociation sur la suppression de deux jours fériés.”J’ai le sentiment que le Premier ministre est à côté de la plaque, en termes de discours, ce n’est pas ce que les salariés attendent”, a confié à l’AFP Laure Lamoureux, secrétaire générale de la CFDT Chimie-Énergie à propos de la conférence de presse de François Bayrou lundi.”On sent beaucoup de colère chez les salariés”, “ils ont le sentiment d’être incompris, de ne pas être écoutés”, a-t-elle ajouté.”On vient de passer un été où on a enchaîné les plans de sauvegarde de l’emploi, les liquidations judiciaires, les redressements judiciaires des entreprises…”, a égréné de son côté Adrien Guellec, secrétaire national et trésorier de la Fédération des services, grosse fédération du privé à la CFDT. “On est quand même assez pessimistes sur cette rentrée”.”La situation du pays est grave”, abonde Paul Corré, secrétaire général de la Fédération communication conseil culture (F3C) de Champagne-Ardenne qui “personnellement partage l’analyse de François Bayrou par rapport à la situation” tout en le trouvant “trop alarmiste”.Dans ce “climat lourd”, la centrale syndicale attend un budget qui fasse contribuer “davantage ceux qui le peuvent”, a expliqué Marylise Léon.Voulant agir avec “combativité et détermination”, elle va proposer en intersyndicale vendredi une date de mobilisation pour le mois de septembre contre les projets budgétaires du gouvernement.

Argentine: contre l’obsolescence électronique, un collectif recycle et innove

Une console de jeux ou un appareil photo fabriqués à partir d’un terminal de carte de crédit: un collectif d’Argentins recycle les déchets électroniques pour défier l’obsolescence.Face à “l’immoralité d’un appareil jeté à la poubelle, le +cyberciruja+ se rebelle contre l’autorité du marché”, clame le manifeste de ce collectif fondé en 2021 qui tire son nom du mot argentin “ciruja”, un terme d’argot qui désigne une personne qui récupère des objets dans les détritus pour les revendre où les réutiliser.”On fait des expérimentations avec la technologie, essayant de la recycler, de remettre en fonction des éléments que d’autres jetteraient”, déclare Esteban Palladino, membre du collectif, connu sous le pseudonyme Uctumi.”C’est un mouvement qui a une facette solidaire, une facette techno-politique et aussi une facette ludique”, explique-t-il à l’AFP.L’Argentine produit 520.000 tonnes de déchets électroniques par an, cinquième pays des Amériques derrière les Etats-Unis, le Brésil, le Mexique et le Canada, selon un rapport de 2024 de l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR).En 2022, le monde a généré un record de 62 millions de tonnes, précise le rapport.Pour contrer ce phénomène, les “cybercirujas” argentins jouent avec la rhétorique révolutionnaire: ils appellent “cellules” leurs groupes en province et exhibent des affiches avec le visage d’un Che Guevara cyborg.Les prémices de ce mouvement sont apparues en 2019 avec des “bourses d’échange de hardware”, mais l’unité a pris corps durant la pandémie, lorsque de nombreux argentins ont dû s’équiper en informatique pour étudier ou travailler.”On récupère des ordinateurs que des gens nous donnent, on les remet en service avec des logiciels libres puis on les offre à des personnes ou à des organisations” dans le besoin, explique Uctumi.- Logiciel libre -Le collectif se focalise sur l’utilisation des logiciels libres, comme lors de leur troisième rencontre annuelle à Buenos Aires mi-août où un atelier proposait de prolonger la vie des téléphones, sans cesse soumis à des mises à jour.Un des exposants, Juan Carrique, ingénieur électronique de Santa Fe, à 470 km de la capitale, présentait lui ses “roboticlajes”, des kits de robotique pour enfants.”Avec des déchets électroniques, je leur fais assembler des capteurs de température, ou des contrôleurs de moteurs”, explique-t-il. “Ce n’est pas la même chose d’acheter quelque chose de neuf que de devoir le fabriquer soi-même avec des déchets”, estime-t-il.Juan Carrique dit être diabétique et avoir utilisé une application de logiciel libre pour que son capteur de glycémie soit compatible avec son téléphone.

Argentine: contre l’obsolescence électronique, un collectif recycle et innove

Une console de jeux ou un appareil photo fabriqués à partir d’un terminal de carte de crédit: un collectif d’Argentins recycle les déchets électroniques pour défier l’obsolescence.Face à “l’immoralité d’un appareil jeté à la poubelle, le +cyberciruja+ se rebelle contre l’autorité du marché”, clame le manifeste de ce collectif fondé en 2021 qui tire son nom du mot argentin “ciruja”, un terme d’argot qui désigne une personne qui récupère des objets dans les détritus pour les revendre où les réutiliser.”On fait des expérimentations avec la technologie, essayant de la recycler, de remettre en fonction des éléments que d’autres jetteraient”, déclare Esteban Palladino, membre du collectif, connu sous le pseudonyme Uctumi.”C’est un mouvement qui a une facette solidaire, une facette techno-politique et aussi une facette ludique”, explique-t-il à l’AFP.L’Argentine produit 520.000 tonnes de déchets électroniques par an, cinquième pays des Amériques derrière les Etats-Unis, le Brésil, le Mexique et le Canada, selon un rapport de 2024 de l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR).En 2022, le monde a généré un record de 62 millions de tonnes, précise le rapport.Pour contrer ce phénomène, les “cybercirujas” argentins jouent avec la rhétorique révolutionnaire: ils appellent “cellules” leurs groupes en province et exhibent des affiches avec le visage d’un Che Guevara cyborg.Les prémices de ce mouvement sont apparues en 2019 avec des “bourses d’échange de hardware”, mais l’unité a pris corps durant la pandémie, lorsque de nombreux argentins ont dû s’équiper en informatique pour étudier ou travailler.”On récupère des ordinateurs que des gens nous donnent, on les remet en service avec des logiciels libres puis on les offre à des personnes ou à des organisations” dans le besoin, explique Uctumi.- Logiciel libre -Le collectif se focalise sur l’utilisation des logiciels libres, comme lors de leur troisième rencontre annuelle à Buenos Aires mi-août où un atelier proposait de prolonger la vie des téléphones, sans cesse soumis à des mises à jour.Un des exposants, Juan Carrique, ingénieur électronique de Santa Fe, à 470 km de la capitale, présentait lui ses “roboticlajes”, des kits de robotique pour enfants.”Avec des déchets électroniques, je leur fais assembler des capteurs de température, ou des contrôleurs de moteurs”, explique-t-il. “Ce n’est pas la même chose d’acheter quelque chose de neuf que de devoir le fabriquer soi-même avec des déchets”, estime-t-il.Juan Carrique dit être diabétique et avoir utilisé une application de logiciel libre pour que son capteur de glycémie soit compatible avec son téléphone.

Argentine: contre l’obsolescence électronique, un collectif recycle et innove

Une console de jeux ou un appareil photo fabriqués à partir d’un terminal de carte de crédit: un collectif d’Argentins recycle les déchets électroniques pour défier l’obsolescence.Face à “l’immoralité d’un appareil jeté à la poubelle, le +cyberciruja+ se rebelle contre l’autorité du marché”, clame le manifeste de ce collectif fondé en 2021 qui tire son nom du mot argentin “ciruja”, un terme d’argot qui désigne une personne qui récupère des objets dans les détritus pour les revendre où les réutiliser.”On fait des expérimentations avec la technologie, essayant de la recycler, de remettre en fonction des éléments que d’autres jetteraient”, déclare Esteban Palladino, membre du collectif, connu sous le pseudonyme Uctumi.”C’est un mouvement qui a une facette solidaire, une facette techno-politique et aussi une facette ludique”, explique-t-il à l’AFP.L’Argentine produit 520.000 tonnes de déchets électroniques par an, cinquième pays des Amériques derrière les Etats-Unis, le Brésil, le Mexique et le Canada, selon un rapport de 2024 de l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (UNITAR).En 2022, le monde a généré un record de 62 millions de tonnes, précise le rapport.Pour contrer ce phénomène, les “cybercirujas” argentins jouent avec la rhétorique révolutionnaire: ils appellent “cellules” leurs groupes en province et exhibent des affiches avec le visage d’un Che Guevara cyborg.Les prémices de ce mouvement sont apparues en 2019 avec des “bourses d’échange de hardware”, mais l’unité a pris corps durant la pandémie, lorsque de nombreux argentins ont dû s’équiper en informatique pour étudier ou travailler.”On récupère des ordinateurs que des gens nous donnent, on les remet en service avec des logiciels libres puis on les offre à des personnes ou à des organisations” dans le besoin, explique Uctumi.- Logiciel libre -Le collectif se focalise sur l’utilisation des logiciels libres, comme lors de leur troisième rencontre annuelle à Buenos Aires mi-août où un atelier proposait de prolonger la vie des téléphones, sans cesse soumis à des mises à jour.Un des exposants, Juan Carrique, ingénieur électronique de Santa Fe, à 470 km de la capitale, présentait lui ses “roboticlajes”, des kits de robotique pour enfants.”Avec des déchets électroniques, je leur fais assembler des capteurs de température, ou des contrôleurs de moteurs”, explique-t-il. “Ce n’est pas la même chose d’acheter quelque chose de neuf que de devoir le fabriquer soi-même avec des déchets”, estime-t-il.Juan Carrique dit être diabétique et avoir utilisé une application de logiciel libre pour que son capteur de glycémie soit compatible avec son téléphone.