Éventrer une femme, classique artistique et littéraire démonté par Ivan Jablonka

Éventrer une femme est un motif classique de l’art et de la littérature que démonte l’historien Ivan Jablonka, dans un essai provocateur qui interroge nos consciences, “La Culture du féminicide”.Ce panorama commenté des représentations de sévices, assassinats et corps mutilés, “de la Bible à Netflix”, publié par les éditions du Seuil, arrive en librairie vendredi.On ressort de sa lecture avec la nette impression que la description, complaisante ou ultraviolente, de la souffrance des femmes peut être la première source du succès d’une œuvre.”Trop manichéen ?”, se demande Le Point, pour qui l’auteur “accuse les représentations de la violence d’encourager les meurtres de femmes” grâce à “un travail de justification souterrain”.Le propos est plutôt que les peintres, écrivains, cinéastes et autres ont trop banalisé, voire ont érotisé ce type d’homicides, et ont fait preuve d’indulgence pour leurs auteurs, des hommes.- “Terriblement romantique de tuer” -“Les préjugés, les stéréotypes que charrie la culture du féminicide, c’est par exemple que la femme est coupable et que l’homme est victime. Parce qu’elle était hystérique, prostituée, c’était qu’une poupée écervelée, c’était une sorcière. Tout ça vient expliquer et justifier son meurtre”, explique l’historien français à l’AFP.”Et inversement, l’homme qui tue, c’était une victime. Il était tellement amoureux que la femme a ruiné sa vie. Et puis il l’a tuée mais c’est terriblement romantique de tuer”, ajoute-t-il.Les exemples abordés, références tantôt populaires, tantôt érudites, vont du Livre des juges, dans l’Ancien Testament, à une chanson de Nick Cave, “Where the Wild Roses Grow”, en passant par les images des martyres chrétiennes, les romans du marquis de Sade, le numéro de la femme coupée au cirque ou les films d’Alfred Hitchcock.Ivan Jablonka ne se contente pas de décrire cette “culture”, qui pour lui est aussi une “inculture”, une forme d’ignorance de la réalité des violences contre les femmes. Il esquisse la manière dont on peut en parler avec plus de justesse. Et il donne deux exemples récents.- Impunité -Le documentaire de Netflix “De rockstar à tueur: le cas Cantat”, sur le meurtre de Marie Trintignant en 2003 et le suicide de Kristina Rady en 2010. “Il montre à quel point les préjugés que je mets au jour étaient tels quels reproduits par les amis de Bertrand Cantat, ses amis, ses producteurs, ses proches”, commente l’historien.Et le roman culte du Chilien Roberto Bolaño, “2666”, qui évoque l’impunité des hommes dans une ville mexicaine fictive où sont assassinées plus d’une centaine de femmes, inspirée de la ville réelle de Ciudad Juarez. “C’est évidemment un roman de contre-culture du féminicide”, selon Ivan Jablonka.La littérature continue d’explorer ce thème, en racontant des histoires vraies, car le réservoir est large, avec des dizaines de meurtres de femmes par leur conjoint ou compagnon en France chaque année. On en trouve deux récits détaillés, dans cette rentrée littéraire de 2025: “La Nuit au cœur” de Nathacha Appanah et “Détruire tout” de Bernard Bourrit.Lors de celle de 2016, Ivan Jablonka lui-même avait connu son plus grand succès de librairie avec “Laëtitia”, prix Médicis, une enquête sur la courte vie d’une jeune fille de 18 ans, Laëtitia Perrais, tuée en 2011 par un criminel récidiviste.”On peut inventer de nouvelles formes culturelles qui permettent de rompre avec ces préjugés, ces stéréotypes”, affirme-t-il. “Ce que la culture a fait, la culture peut le défaire.”

Au Sénégal, la solidité du duo Diomaye-Sonko à l’épreuve

Accolades, échanges fraternels, sourires… Au Sénégal, le président Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko semblent avoir retrouvé leur complicité après de premiers signes de tension, sans toutefois dissiper les doutes sur l’avenir de leur duo d’ici la présidentielle de 2029.Le pays est depuis la présidentielle de 2024 dans une situation singulière, avec un président redevable de son poste à son Premier ministre et mentor, à qui le fauteuil serait certainement revenu si sa candidature n’avait été invalidée.Compagnons de route de longue date, M. Sonko, 51 ans, et le président Faye, 45 ans, forment un attelage qui a suscité de nombreux espoir dans le pays, notamment chez les jeunes, après leur triomphe il y a 16 mois au terme de trois années d’un combat commun contre l’ex-pouvoir qui leur a valu d’être emprisonnés.Depuis que M. Faye a nommé M. Sonko Premier ministre, ils se répartissent les tâches – affaires étrangères pour le premier, tout en retenue, affaires intérieures et autres pour le second, dans un style plus clivant – et expriment volontiers leur estime mutuelle. Mais un malaise est récemment apparu au grand jour au sein du duo, qui a remporté la présidentielle dès le premier tour sous le slogan “Sonko mooy Diomaye” (“Sonko c’est Diomaye”).  Dans une sortie tonitruante début juillet, le Premier ministre, visage dur et ton menaçant, s’en est vivement pris au président Faye, fustigeant un “problème d’autorité” dans le pays, lors d’une rencontre de leur parti, le Pastef.”Si c’était moi le président, les choses ne se passeraient pas comme ça”, avait-il asséné.A l’origine de cette mésentente, un supposé manque de soutien du président face aux attaques dont M. Sonko, personnage à la fois adulé et honni, dit faire l’objet.L’épisode, qui a laissé craindre une crise au sommet de l’État, a été vite étouffé par le président, qui a assuré n’avoir aucun conflit avec son Premier ministre.- “Malaise profond” -Mais pour beaucoup, le différend demeure toujours malgré les apparences.”Tout indique que c’est un malaise plus profond”, estime Sidy Diop, analyste politique qui note une “véritable rupture” entre le président et la base radicale du Pastef, fidèle à Ousmane Sonko.Depuis la sortie de M. Sonko, M. Faye est sous pression, certains militants du Pastef inondant de messages hostiles chacune de ses publications sur les réseaux sociaux.Parallèlement, plusieurs responsables du parti et des ministres ont affiché leur soutien au Premier ministre, qui reste le président et leader charismatique du Pastef.Sur les réseaux sociaux, un député du Pastef proche du Premier ministre, Guy Marius Sagna, n’a pas hésité à qualifier M. Sonko de “président légitime”, reléguant M. Faye au rang de “président légal”.”On sent carrément qu’il y a désormais deux camps” au sein du parti, observe Samba Oumar Fall, auteur d’un ouvrage sur le duo intitulé “Ruptures et promesses”.S’ils n’affichent aucun différend politique, les deux hommes ont quelques sources de désaccords sur la forme, notent plusieurs observateurs, notamment sur la marche de la justice et le traitement des crimes commis par le pouvoir précédent, mais aussi sur la nomination par M. Faye de certains responsables accusés d’être proches de l’ancien régime. – Pas comme les autres -Cette agitation suscite déjà des interrogations sur le maintien de ce pouvoir bicéphale d’ici la présidentielle de 2029.Alors que cette échéance est encore lointaine, le leader du Pastef a récemment affirmé que “rien ni personne” ne pourrait l’empêcher d’être candidat. Or plus ce rendez-vous va se rapprocher, plus les tensions risquent de s’exacerber, estime l’analyste Sidy Diop.”Rien, absolument rien, ne saurait briser le lien indéfectible qui (les) unit”, balaye de son côté El Malick Ndiaye, un des responsables du parti.Stratège ingénieux et opiniâtre, Ousmane Sonko a été le principal artisan de la victoire du président Faye, longtemps resté dans son ombre. M. Faye est le premier à reconnaître qu’il ne serait pas où il est si son guide ne l’avait poussé en avant quand sa propre candidature avait été invalidée.Cela confère à M. Sonko une légitimité et une force politique qui en font un Premier ministre pas comme les autres, souligne M. Diop.D’un autre côté, Bassirou Diomaye Faye détient le vrai pouvoir et peut se séparer de son chef de gouvernement par un simple décret, ajoute-t-il.Alioune Tine, figure de la société civile, voit dans le duo Faye-Sonko un attelage “très complémentaire”, conscient des multiples défis qui l’attendent comme l’emploi des jeunes, la cherté de la vie ou la relance économique: “Rien ne peut les séparer”.Un divorce entre les deux serait une terrible désillusion pour les Sénégalais, souligne Sidy Diop, selon qui “ils ne peuvent pas se payer le luxe d’une séparation qui ne profiterait à aucun des deux”.

US ends tariff exemption for small packages shipped globally

The United States on Friday ended tariff exemptions on small packages entering the country from abroad, in a move that has sparked concern among small businesses and warnings of consumer price hikes.President Donald Trump’s administration cited the use of low-value shipments to evade tariffs and smuggle drugs in ending duty-free treatment for parcels valued at or under $800.Instead, packages will either be subject to the tariff level applicable to their country of origin, or face a specific duty ranging from $80 to $200 per item. But exclusions for some personal items and gifts remain.Trump’s trade adviser Peter Navarro told reporters that closing this “loophole” helps restrict the flow of “narcotics and other dangerous and prohibited items” while bringing fresh tariff revenues.But the monthlong lead time Trump’s order provided has sparked a frenzy.Postal services, including in France, Germany, Italy, India, Australia and Japan, earlier said most US-bound packages would no longer be accepted.The UK’s Royal Mail, which took a similar step, announced new services Thursday for customers to continue sending goods to the United States.On Tuesday, the United Nations’ Universal Postal Union said 25 member countries’ postal operators had suspended outbound postal services to the country.”Foreign post offices need to get their act together when it comes to monitoring and policing the use of international mail for smuggling and tariff evasion purposes,” Navarro added Thursday.US officials maintain that just five percent of duty-free small package shipments arrived via the postal network, while most went through express couriers.Yet, the impending change has brought confusion and concern to small businesses.- Delays, cost hikes -UK retailer Liz Nieburg told AFP she had stopped shipping products to US customers while the Royal Mail worked out a system to honor the changes.US buyers form about 20 percent of sales at her online business SocksFox, which sells socks, undergarments and sleepwear.She sees little choice but to hike prices if new duties are here to stay: “Our margins are too tight to be able to absorb that.”The Trump administration has imposed tariffs in rapid succession this year.Cornell University professor Li Chen warned that it takes time for postal services to establish systems for duty collection: “It’s not like there’s a switch you can turn on and turn off.””On the consumer side, there will be potential delays, because now all the parcels have to clear customs,” Chen added. Prices may also rise if businesses pass on the tariffs.He expects the impact on small businesses to be “much greater,” as larger firms can absorb shocks.These include businesses like Chinese-founded consumer platforms Shein and Temu, which were hit when Washington ended the exemption for China-origin products this year. They might have to raise costs, Chen said, but they are not fully dependent on US consumers.Ken Huening, whose California-based business CoverSeal manufactures outdoor protective covers in China and Mexico, has had to eliminate free shipping for customers.While he had benefited from the duty-free exemption, the hit to China and now Mexico is posing challenges.”Textile and manufacturing is not available in the US currently,” Huening said. “It might be in the future, but by that time, we’re all out of business.”- Confusion -“It’s a super confusing time for our customers,” said Haley Massicotte, who runs Canada-based cleaning products company Oak & Willow.She said US consumers do not always understand how tariffs work, and how they might have to bear added costs.”We are going to do everything in our power to not raise prices,” she stressed.Similarly, ceramics retailer Sarah Louise Jour in Bangkok is trying to keep shipping costs down after facing issues with Thailand’s postal service.This forced her to tap more expensive services for shipments to US buyers, constituting some 90 percent of her business.”I don’t have time to worry, because I have to think about my team,” she said. “I have rent I need to pay for the office.”While she expects sales to hold up over the holidays, the outlook is murkier afterwards.Massicotte said: “This tariff war is just going to hurt the American and the Canadian consumer, especially small business owners.”

La Floride a effectué la 30e exécution de l’année aux Etats-Unis

Un homme de 59 ans a été exécuté par injection létale jeudi en Floride pour le meurtre en 1992 de trois personnes. Curtis Windom a été condamné à mort pour avoir tué sa petite amie Valerie Davis, la mère de cette dernière, Mary Lubin, et Johnnie Lee, un homme qui, selon lui, lui devait de l’argent.L’exécution a eu lieu à 18H17 heure locale (22H17 GMT), ont indiqué les services pénitentiaires de Floride dans un communiqué.Des membres de la famille et amis des victimes avaient fait part de leur opposition à cette exécution, demandant au gouverneur républicain de Floride d’utiliser son droit de grâce, en vain.”Nous avons le coeur brisé que l’Etat de Floride n’ait pas entendu nos supplications”, ont déclaré ces proches de Valerie Davis, Mary Lubin, et Johnnie Lee, dans un communiqué relayé par l’association FADP, contre la peine de mort en Floride.Ils dénoncent en outre le fait que les autorités de Floride aient voulu faire de la mise à mort de Curtis Windom “un numéro de cirque” en les invitant à y assister.Il s’agit de la 30e exécution menée aux Etats-Unis en 2025, un record depuis 2014, année durant laquelle 35 détenus avaient été mis à mort.La Floride est l’Etat américain ayant exécuté le plus grand nombre de condamnés en 2025, avec 11.La très grande majorité des exécutions de cette année ont été menées par injection létale. Trois l’ont été par inhalation d’azote, une méthode utilisée pour la première fois au monde par l’Alabama en 2024 et comparée par des experts de l’ONU à une forme de “torture”. Deux autres ont été réalisées par peloton d’exécution, pour la première fois aux Etats-Unis depuis 2010.La peine de mort a été abolie dans 23 des 50 Etats américains. Trois autres, la Californie, l’Oregon et la Pennsylvanie, observent un moratoire des exécutions sur décision du gouverneur.Le président Donald Trump est un partisan de la peine capitale. A sa prise de fonctions en janvier, il a appelé à une expansion de son utilisation “pour les crimes les plus vils”. Le républicain a également déclaré plus tôt cette semaine vouloir requérir la peine de mort pour tout meurtre à Washington, où celle-ci est abolie depuis 1981, dans le cadre de sa campagne de reprise en main du maintien de l’ordre dans la capitale.

Salvador: l’angoisse des familles de prisonniers dont l’incarcération vient d’être prolongée

Ana Mercedes Garcia n’a quasiment aucune nouvelle de son fils en prison au Salvador depuis trois ans, accusé d’être membre de gangs. Elle l’assure innocent et ne sait pas quand elle le reverra.La “guerre” lancée contre les gangs par le président Nayib Bukele s’appuie sur un régime d’exception permettant depuis 2022 des arrestations sans mandat.Depuis, quelque 88.000 personnes ont été emprisonnées et le Parlement, à majorité gouvernementale, a prolongé mi-août leur détention dans l’attente d’organiser leur procès.Si le taux d’homicides a drastiquement baissé dans le pays, des groupes de défense des droits humains dénoncent la détention de milliers d’innocents.C’est ce que pense Ana Mercedes Garcia de son fils, Ricardo Ernesto Martinez, 31 ans, ouvrier dans le bâtiment. Arrêté le 10 mai 2022, il est toujours derrière les barreaux alors que les accusations contre lui ont été rejetées par le parquet.Pendant longtemps, cette mère n’a eu aucune nouvelle de l’état de santé de son fils car les visites en prison ne sont pas autorisées et l’autorité pénitentiaire de délivre aucune information sur les détenus.En mai, raconte-elle, la prison de La Esperanza lui a demandé d’acheter un jean et un t-shirt jaune pour son fils, car il était envoyé effectuer des travaux avec d’autres détenus.”C’est injuste” qu’il reste en prison plus longtemps, déclare à l’AFP cette femme de 63 ans dans sa modeste maison de blocs argileux à Cuyultitan, près de San Salvador. Elle souligne qu’il n’a ni tatouages, ni antécédents judiciaires (la plupart des membres des groupes La Mara Salvatrucha ou Barrio 18 ont des tatouages scellant leur appartenance).Ana Mercedes Garcia explique qu’en 2023, deux missives du ministère public réclamaient sa remise en liberté. Mais les autorités pénitentiaires n’ont pas respecté cet ordre.Selon l’une de ces décisions lues par l’AFP, le parquet indique que Ricardo Ernesto Martínez doit être libéré faute de “preuves suffisantes pour engager des poursuites judiciaires”.- Libérer “les innocents” -L’ONG salvadorienne de défense des droits humains Cristosal affirme que la prolongation de la période de détention est “irrationnelle et injustifiable”, car incarcérer une personne pendant cinq ans sans procès “transforme la détention provisoire en une condamnation anticipée”.Le Salvador prévoit d’organiser environ 600 procès collectifs pour des dizaines de milliers de membres présumés de gangs, une justice expéditive qui angoisse les familles de détenus.”Ils disent qu’ils vont les regrouper par groupes d’au moins 800, 900 et jusqu’à 1.200 (détenus). C’est grave car il est presque certain que dans ce type de procédure, beaucoup d’innocents seront condamnés”, estime auprès de l’AFP l’avocat Félix Lopez.Selon ce juriste, dont le fils de 27 ans est également derrière les barreaux depuis février, ces procès collectifs violent le principe de “l’individualisation” de la responsabilité pénale.Juana Fuentes a vu son fils Nelson Antonio Fuentes, 23 ans, être arrêté en avril 2022 sur le chemin du travail pour la société étatique d’entretien de la voirie. Elle est restée sans nouvelle jusqu’en juillet 2025, lorsque Nelson est apparu dans une vidéo TikTok, travaillant à la reconstruction d’une école.Il doit être jugé avec des détenus qu’il “ne connaît même pas”, se lamente auprès de l’AFP cette femme de 54 ans, résidant dans un quartier périphérique modeste de la capitale.”Je voudrais qu’ils enquêtent correctement sur chaque cas et (…) que celui qui mérite de payer, paie” et que ceux qui sont “innocents soient libérés”. 

Argentine: Milei dénonce “un groupe violent” responsable des jets de projectiles et nie toute corruption

Le président argentin Javier Milei a attribué jeudi à un “petit groupe violent” la responsabilité des jets de pierres et de bouteilles dont il a été la cible mercredi près de Buenos Aires, et rejeté les accusations de corruption visant sa soeur, Karina Milei, secrétaire de la présidence. “Hier (mercredi), lors d’un rassemblement de campagne, nous avons vécu une situation aberrante. Un petit groupe violent a fait irruption par la force et a commencé à jeter des pierres dans notre direction”, a déclaré le président Milei dans un discours devant le Conseil interaméricain du commerce et de la production, dans un hôtel de Buenos Aires.Le porte-parole présidentiel, Manuel Adorni, a indiqué que deux personnes avaient été arrêtées. Selon M. Milei, ces événements “se sont produits dans un contexte d’opérations diffamatoires grossières”, référence aux accusations de corruption visant sa soeur qu’il a qualifiées “d’artifices de la caste” cherchant à “défendre leurs privilèges”. Karina Milei est soupçonnée d’avoir perçu 3% du montant payé par l’Agence nationale du handicap (Andis) pour l’achat de médicaments à l’entreprise pharmaceutique Suizo Argentina. Une enquête a été ouverte après la diffusion, à partir du 19 août, de plusieurs enregistrements audio où une voix attribuée à l’ancien directeur de l’Andis, Diego Spagnuolo, limogé depuis, dit que “Karina reçoit 3%, et 1% sert à l’opération”. “Il appartiendra à la justice de tirer cela au clair et nous sommes à sa disposition”, a dit Javier Milei, affirmant que “ce type d’actions reflète de manière fidèle le comportement de la caste”, terme désignant chez lui aussi bien l’establishment, l’Etat, que tout adversaire. Jeudi après-midi, de nouveaux incidents ont été signalés lors d’une réunion de campagne à laquelle participait Karina Milei dans la province de Corrientes (nord-est).La sœur du président a dû être évacuée lors d’échaufourrées entre des partisans du parti au pouvoir et ceux de l’opposition, selon les images de la chaîne LN+.Les élections provinciales du 7 septembre et nationales du 26 octobre serviront de test pour la popularité de M. Milei après ses succès en matière économique. Il est parvenu à maîtriser l’inflation au prix de coupes sévères dans les dépenses publiques, notamment dans l’aide sociale aux personnes handicapées. 

Thaïlande: verdict vendredi au procès en destitution de Paetongtarn Shinawatra

La Cour constitutionnelle de Thaïlande rend vendredi son verdict sur la destitution de la Première ministre Paetongtarn Shinawatra, suspendue depuis juillet et mise en cause pour sa gestion des tensions entre son pays et le Cambodge.Les neuf magistrats ont commencé à délibérer vers 10H00 (03H00 GMT) et rendront leur décision aux alentours de 15H00, une semaine après que le père de Paetongtarn, Thaksin, a été acquitté à l’issue de son procès pour crime de lèse-majesté.Le milliardaire et ex-Premier ministre de 76 ans encourait pour ces faits jusqu’à 15 ans d’emprisonnement.Jiraporn Sindhuprai, une proche de Mme Paetongtarn, a déclaré vendredi que celle-ci était dans “un bon état d’esprit”.En cas de destitution, elle deviendrait la troisième membre de sa famille à quitter la tête du gouvernement après son père et sa tante Yingluck, tous deux renversés par des coups d’Etat militaires.La Cour constitutionnelle avait déjà destitué son prédécesseur Srettha Thavisin il y a un an.Paetongtarn Shinawatra est accusée d’avoir enfreint les normes d’éthique exigées d’une cheffe du gouvernement, lors d’un appel avec l’ex-Premier ministre cambodgien Hun Sen.Cet entretien, enregistré et diffusé à l’insu de la dirigeante thaïlandaise, avait eu lieu en juin alors que Bangkok et Phnom Penh étaient engagés dans un bras de fer depuis la mort d’un soldat cambodgien, fin mai, à la suite d’un échange de tirs avec l’armée thaïlandaise dans une zone disputée de la frontière.Les conservateurs du Bhumjaithai ont alors quitté la coalition formée avec son parti familial Pheu Thai, lui reprochant son ton trop révérencieux face à Hun Sen et d’avoir assimilé à un opposant un général thaïlandais chargé de surveiller une partie de la frontière.- Paralysie politique -L’affaire a provoqué une crise politique et de nouvelles tensions entre la Thaïlande et le Cambodge. Cinq jours d’affrontements armés entre les deux voisins ont entraîné en juillet la mort de 40 personnes et provoqué la fuite de plus de 300.000 autres.Paetongtarn Shinawatra a témoigné dans le cadre de son procès le 21 août, jour de son 39e anniversaire.Depuis une vingtaine d’années, la politique thaïlandaise est marquée par une lutte entre le clan Shinawatra et l’élite conservatrice, qui considère le premier comme une menace pour l’ordre social traditionnel du royaume.Si Paetongtarn Shinawatra est destituée, le royaume pourrait être confronté à une paralysie politique, aucun candidat naturel ou pressenti n’étant en mesure de prendre la relève au poste de Premier ministre.Son parti, le Pheu Thai, gouverne avec une coalition fragile et instable au Parlement.En vertu de la Constitution thaïlandaise, seuls ceux qui se sont officiellement présentés comme candidat au poste de Premier ministre lors des dernières élections générales de 2023 sont éligibles.Or sur les neuf personnes initialement proposées par les principaux partis en 2023, quatre sont déjà inéligibles tandis que les candidatures éventuelles des cinq autres sont également contrariées pour diverses raisons.L’organisation de nouvelles élections pourrait apparaître comme une solution, mais il n’est pas clair si l’actuel Premier ministre par intérim, Phumtham Wechayachai, qui jusqu’à présent a refusé de spéculer sur une éventuelle destitution de Paetongtarn Shinawatra, peut convoquer les électeurs, ou si seul un Premier ministre approuvé par le Parlement a le droit de le faire.

Les Casques bleus quitteront le Liban en 2027

Le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé jeudi de prolonger une dernière fois le mandat de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) et, sous pression des Etats-Unis et d’Israël, de programmer en 2027 son retrait que certains estiment prématuré.Israël et les Etats-Unis ont immédiatement salué une décision “historique”.”Pour une fois, nous avons une bonne nouvelle de l’ONU”, a déclaré l’ambassadeur israélien Danny Danon, accusant la mission d’avoir échoué à empêcher le Hezbollah de “prendre le contrôle de la région”. “Nous appelons la communauté internationale à utiliser l’année qui vient pour renforcer les forces armées libanaises”, a commenté l’ambassadrice américaine par interim Dorothy Shea, notant que le “i” dans Finul signifiait “intérimaire”.Quelque 10.800 Casques bleus font tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978, mais le renouvellement habituel de leur mandat, qui expire dimanche, se heurtait cette année à l’hostilité d’Israël et de son allié américain qui souhaitent leur départ.Soutenue par Beyrouth, la France, chargée de ce dossier au Conseil de sécurité, avait dans un premier temps envisagé une extension d’un an, évoquant simplement l'”intention” de travailler à un retrait de la Finul.Mais face au risque d’un veto américain, après plusieurs versions et un report du vote, la résolution adoptée jeudi à l’unanimité programme sans équivoque la fin de la mission dans 16 mois.Le Conseil “décide de prolonger pour une dernière fois le mandat de la Finul (…) jusqu’au 31 décembre 2026 et de commencer une réduction et un retrait ordonnés et sûrs à partir du 31 décembre 2026 et dans un délai d’un an”.A l’issue de cette période, l’armée libanaise devra être la seule à assurer la sécurité dans le sud du pays, précise le texte.- “Retrait complet des forces israéliennes”  -Le président français Emmanuel Macron a salué l’extension de 16 mois, en insistant sur l’importance d’un “retrait complet des forces israéliennes du Sud-Liban et la fin de toute violation de la souveraineté libanaise (qui) sont des conditions essentielles à la mise en œuvre de ce plan”.”J’ai salué les décisions courageuses de l’exécutif libanais vers le rétablissement du monopole de la force. J’encourage le gouvernement libanais à adopter le plan qui sera présenté au cabinet à cette fin”, a également indiqué M. Macron après s’être entretenu avec le Président du Liban, Joseph Aoun, et son Premier ministre, Nawaf Salam.Plusieurs Etats membres ont plus clairement regretté le départ anticipé des Casques bleus.”Le Royaume-Uni estime qu’un retrait prématuré de la Finul risque de nourrir un environnement sécuritaire que le Hezbollah pourrait exploiter”, a noté l’ambassadeur britannique adjoint James Kariuki, se disant “déçu” que la décision n’ait pas été prise “sur la base d’une évaluation basée sur les faits”. Tandis que son homologue chinois Geng Shuang a dénoncé “l’insistance obstinée” d’un membre du Conseil ayant fait preuve d’un “mépris total” pour la situation sur le terrain.Alors que certains diplomates craignaient qu’un veto américain ne mette un terme immédiat à la mission, le Premier ministre libanais a salué la prolongation jusqu’à fin 2026.Le président Aoun a lui espéré que ces 16 mois supplémentaires donneraient à la Finul “la chance d’améliorer la situation du Liban et de renforcer la stabilité le long de la frontière sud”.Cette décision a été prise au moment où Beyrouth s’est engagé à désarmer et à démanteler le mouvement chiite pro-iranien Hezbollah d’ici la fin de l’année, sous pression de Washington et dans le cadre de l’application du cessez-le-feu ayant mis fin à la guerre avec Israël en 2024.Cet accord prévoit le retrait du Hezbollah de la zone située au sud du fleuve Litani et le démantèlement de ses infrastructures militaires, en contrepartie du renforcement du déploiement de l’armée libanaise et des Casques bleus de l’ONU.L’accord de cessez-le-feu prévoit un retrait israélien de la zone, mais Israël maintient des troupes dans des positions frontalières jugées stratégiques et mène régulièrement des frappes chez son voisin du nord.La résolution appelle d’ailleurs Israël “à retirer ses forces du nord de la Ligne bleue”, y compris “les cinq positions sur le territoire libanais”.