Wall Street ouvre en hausse, satisfaite des résultats d’entreprises

La Bourse de New York a ouvert en hausse mercredi après une fournée de résultats trimestriels meilleurs qu’attendu, saluant aussi la perspective d’une poursuite de l’assouplissement monétaire de la banque centrale américaine (Fed).Dans les premiers échanges, le Dow Jones gagnait 0,37%, l’indice Nasdaq prenait 0,96% et l’indice élargi S&P 500 progressait de 0,66%.

Au lendemain du coup d’État, Madagascar sous régime militaire

Madagascar se préparait mercredi à une nouvelle ère de régime militaire, au lendemain de la prise du pouvoir, suite à la destitution du président Andry Rajoelina, par une unité d’élite de l’armée qui a promis des élections d’ici deux ans.Le contingent militaire du Capsat a pris le pouvoir mardi quelques instants après que les parlementaires ont voté à une majorité écrasante la destitution d’Andry Rajoelina, qui semble avoir fui la nation insulaire alors que des soldats se sont joints le week-end dernier aux protestataires antigouvernementaux après des semaines de manifestations de rue.La capitale Antananarivo était calme mercredi matin, mais une certaine incertitude régnait quant à la suite des événements, sur fond d’inquiétude exprimée par les instances internationales.Le commandant du Capsat, le colonel Michael Randrianirina, nouveau président de fait de ce pays parmi les plus pauvres et corrompus de la planète, a déclaré mardi aux journalistes que la transition politique prendrait moins de deux ans et comprendrait la restructuration des principales institutions. Elle sera supervisée par un comité d’officiers de l’armée, de la gendarmerie et de la police.Le colonel Randrianirina a promis des élections dans 18 à 24 mois et assuré que le comité cherchera un “Premier ministre de consensus” pour former un nouveau gouvernement.L’autorité du nouveau pouvoir a été légitimée par la Cour constitutionnelle après la validation du vote de destitution contre Andry Rajoelina.- La Gen Z soutient l’armée -Critique virulent de longue date du pouvoir de M. Rajoelina, le colonel Randrianirina avait été emprisonné plusieurs mois à partir de novembre 2023 pour incitation à la mutinerie en vue d’un coup d’État, selon des informations de presse.La présidence a dénoncé “un acte clair de tentative de coup d’État” et souligné qu’Andry Rajoelina, dont on ignore où il se trouve et qui a été vu en public pour la dernière fois il y a une semaine, “reste pleinement en fonction”.Les Nations unies ont dit mardi qu’elles attendaient que “la poussière retombe”, tout en se déclarant “préoccupées par tout changement de pouvoir inconstitutionnel”.L’organe de sécurité de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), organisation régionale dont Andry Rajoelina assurait la présidence tournante, s’est dit “particulièrement alarmé par les informations faisant état d’une tentative de coup d’État”.”Les chefs militaires qui ont pris le pouvoir devraient respecter et protéger les droits de tous les Malgaches”, a déclaré l’ONG Human Rights Watch mercredi.Le mouvement Gen Z mené par les jeunes, qui a initié les manifestations à partir du 25 septembre contre le manque d’eau et d’énergie, a salué l’intervention du colonel Randrianirina.Le mouvement de contestation, qui dénonçait au départ les coupures incessantes d’eau et d’électricité, s’est ensuite mué en une contestation plus large du président Rajoelina et de son clan.Andry Rajoelina, réélu lors d’un scrutin contesté en 2023, était arrivé au pouvoir en 2009 à la faveur d’un coup d’État soutenu par l’armée, qui avait été dénoncé par la communauté internationale, laquelle avait gelé l’aide étrangère et les investissements pendant près de quatre ans.Il a résisté aux appels croissants à sa démission, déclarant lundi dans une allocution à la nation depuis un lieu inconnu qu’il cherchait des solutions aux problèmes de Madagascar.Alors que des informations indiquaient qu’il avait été aidé à partir avec l’aide de la France, l’ancienne puissance coloniale, il a déclaré qu’il se trouvait dans un “endroit sûr pour protéger (sa) vie”.Madagascar, île à la population très pauvre, a une longue histoire de soulèvements populaires suivis par la mise en place de gouvernements militaires de transition.Au moins 80% des 32 millions d’habitants de Madagascar vivent avec moins de 15.000 ariary par jour (2,80 euros), le seuil de pauvreté fixé par la Banque mondiale.

400 policiers déployés pour reprendre un immeuble de Grenoble aux trafiquants

Environ 400 policiers ont participé mercredi matin à une opération destinée à reprendre le contrôle d’un immeuble de Grenoble tombé sous la coupe de trafiquants de drogues, ont annoncé le procureur et la préfète de l’Isère.Des enquêteurs, des agents de voie publique, des douanes et de la police aux frontières, ainsi que des CRS, ont participé à cette opération “atypique” parce qu’elle visait une seule tour du quartier Mistral, a détaillé la préfète Catherine Seguin lors d’un point-presse.Quatre personnes ont été interpellées et onze kilos de stupéfiants, 10.000 euros, une arme ainsi que des munitions ont été saisis lors de cette opération, selon le procureur Étienne Manteaux. Au-delà de ces saisies, “nous avons repris possession de cet immeuble avec des constats (…) qui laissent pantois sur la capacité des narcotrafiquants, si on ne les stoppe pas, à être dans une toute-puissance”, a-t-il ajouté.Sur les 64 appartements de l’immeuble, 24 étaient vacants. Ils “avaient été littéralement soudés par les trafiquants”, a expliqué la préfète: “il a fallu intervenir à la disqueuse pour pouvoir rétablir l’accès et restituer ces appartements aux bailleurs.”Dans les derniers mois, des locataires avaient été “contraints de quitter leur logement pour échapper aux menaces, aux intimidations et à cette occupation négative de l’espace des communs, des cages d’escaliers (…) par tous ces trafiquants”, a-t-elle ajouté.Pour elle, l’opération, qui se poursuivra dans les prochains jours, visait à adresser un “signal aux habitants: on est avec eux” et “un message aux trafiquants: l’espace public ne leur appartient pas.”Grenoble et sa banlieue sont particulièrement affectées par le trafic de drogues, qui occasionne fréquemment des violences par armes à feu. La ville voisine d’Échirolles a dû fermer en septembre 2024 un immeuble entier, “Le Carrare”, qui abritait un point de deal très lucratif, et évacuer tous ses habitants.

A Chicago, ville de Léon XIV, les catholiques affligés par les descentes antimigrants

Le père Brendan Curran connaît beaucoup de catholiques à Chicago qui étaient favorables au retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Mais aujourd’hui, ils regardent horrifiés les descentes de la police de l’immigration dans leur ville, un effroi partagé par le pape Léon XIV.”Ils sont presque tous en état de choc. “Ils n’ont pas signé pour ça”, dit à l’AFP le frère dominicain.Le président américain mène depuis janvier une campagne musclée contre ce qu’il qualifie d’immigration clandestine, évoquant une “invasion” du pays par des “criminels venus de l’étranger” et communiquant abondamment sur les expulsions. Dans la troisième ville du pays qualifiée de “zone de guerre” par le milliardaire républicain, des catholiques tentent de résister alors que le pape Léon XIV, un natif de Chicago, a lui-même critiqué la politique migratoire du gouvernement.Faisant référence à l’opposition de l’Église à l’avortement – un point commun entre les républicains de Donald Trump et de nombreux catholiques-, le premier Américain à diriger l’Eglise catholique a évoqué le “traitement inhumain des migrants aux Etats-Unis”, demandant s’il était “pro-vie”. Environ 30% de la population de Chicago est d’origine latino ou hispanique, dont de nombreux catholiques. Pour Arielle Santoyo, qui tient une boutique de vêtements à Little Village, un quartier très latino, la déception causée par la réalité de l’administration de Donald Trump est à la hauteur des espoirs suscités par sa candidature.-  Malaise -Ses promesses, en particulier sur l’avortement, “plaisent à beaucoup de gens” dans sa communauté, dit-elle. Mais ils ne veulent pas des arrestations souvent violentes de migrants par des hommes masqués en civil.”C’est ce que nous ressentons souvent de la part (…) d’amis qui ont voté pour Trump, de membres de ma famille (…) qui disent: +Je n’aurais jamais pensé que ça arriverait+”.Les images des agents de la police fédérale de l’immigration (ICE) pourchassant des migrants, les jetant dans des fourgons et aspergeant les manifestants de gaz lacrymogène plaisent à de nombreux trumpistes.Mais chez les fidèles, en particulier catholiques, le malaise est de plus en plus visible. “En tant qu’Eglise, que chefs religieux et que fidèles, nous avons totalement le droit d’exprimer notre opinion sur les politiques d’immigration des Etats-Unis. Et à l’heure actuelle, nous sommes en opposition complète avec la politique fédérale de la Maison Blanche”, déclare le père Curran.Le pasteur Gary Graf a entrepris une marche symbolique de 1.300 kilomètres de la maison d’enfance du pape Léon jusqu’à la statue de la Liberté à New York pour protester contre les politiques de Trump.Le week-end dernier, des centaines de fidèles ont participé à une marche eucharistique, entre une église catholique et les locaux de ICE dans la banlieue de Chicago pour tenter en vain de communier avec des migrants détenus.- “Cruauté”-“Notre mission en tant qu’Eglise est menacée”, poursuit le père Curran. “Lorsque nous parlons de nourrir les affamés, d’habiller ceux qui sont nus, d’héberger les sans-abri, et que c’est considéré comme un crime fédéral, notre pays va mal”.Le religieux a assisté à une cérémonie de prières devant les locaux d’ICE. Alors qu’un hélicoptère vrombissait au-dessus de leurs têtes, deux dizaines de fidèles catholiques ont récité le rosaire.L’un d’eux a expliqué à l’AFP prier pour que les autorités “continuent d’ouvrir leur esprit et leur coeur” et fassent preuve d’empathie. Parmi eux, Royal Berg, un avocat spécialisé dans l’immigration, assure que les politiques d’expulsions massives de migrants “ne sont pas américaines”.”Le pape appelle à la compassion. Ce que je vois à Washington, c’est de la cruauté”, dit-il encore à l’AFP.Les partisans de Trump, parmi lesquels figurent des catholiques tels que le vice-président JD Vance et la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, rejettent ces accusations. Certains des soutiens d’extrême droite de Trump accusent Léon XIV d’être “woke”. “Il est anti-Trump, anti-MAGA, pro-frontières ouvertes et totalement marxiste, comme le pape François”, a asséné sur X l’influenceuse Laura Loomer, qui a l’oreille du président.

Pokemon brushes up decades-old formula with ‘Legends: Z-A’

New challenges will test Pokemon trainers’ reactions in their virtual beast battles, as the near-30-year-old saga’s latest instalment hits Nintendo consoles on Thursday.”Pokemon Legends: Z-A” will for the first time play out its matchups in real time, rather than the turn-by-turn play of previous titles going back to 1996.Set in a vast city inspired by Paris, with landmarks recalling the Eiffel Tower or Arc de Triomphe, players will have to time their attacks or dodge incoming blows as their stable of fantasy creatures does battle in the arena.The breath of fresh air is likely to be welcomed by fans and critics, who have complained of a lack of new ideas in Pokemon releases of recent years.”Legends: Z-A” has been developed by Japanese studio Game Freak, the outfit that first brought the world of Pokemon to life.Published by console giant Nintendo and The Pokemon Company, the new title is part of the “Legends” spin-off series that kicked off with “Arceus” in 2022.Players can dive into “Legends: Z-A” on both the original Switch console and its Switch 2 successor.Gameplay unfolds around the city setting in a familiar competition format, with players scaling the ladder towards creature-training glory.Almost 490 million copies of Pokemon games for console and mobile devices have been sold in the series’ near-three-decade history, according to figures from The Pokemon Company.Originally inspired by Japan’s summer tradition of insect gathering, the games centre on capturing and training “pocket monsters” resembling creatures from mice to dragons.The beasts’ often-cute appearance belies their fearsome powers, which players can deploy in battles against other trainers.Characters from Pokemon games have been spun off into films, animated series and a plethora of merchandise.The franchise racked up $12 billion in licensing revenue in 2024, according to specialist publication License Global — or more than toy giant Mattel.

L’agrivoltaïsme, “eldorado” rural ou “bulle” potentielle ?

L’agrivoltaïsme, “agriculture du futur” ou “bulle” incontrôlée ? Vu comme un nouvel “eldorado” énergétique, l’essor des panneaux photovoltaïques au-dessus de terres cultivées suscite des interrogations en terme d’impact agricole, d’accumulation des projets ou encore d’acceptation locale.- Quel développement ? -L’agrivoltaïsme, inscrit en 2023 dans la loi d’accélération des énergies renouvelables afin que la France puisse atteindre ses objectifs de décarbonation, consiste à produire de l’électricité en surplomb d’une culture agricole “significative”.Seulement 200 projets agrivoltaïques sont actifs en France, sans représenter “de très grandes surfaces”, relève Christian Dupraz, chercheur à l’Inrae de Montpellier, à l’origine du concept d'”agrivoltaïsme” en 2008. Mais plus de 2.000 projets sont en instruction, ajoute-t-il.France Agrivoltaïsme, l’association représentative du secteur, évoque “plusieurs milliers” de projets potentiels pour cette “agriculture du futur”.Selon M. Dupraz, 300.000 hectares d’agrivoltaïsme, soit 1% de la surface agricole utile française, suffiraient à produire “autant d’électricité que nos 57 réacteurs nucléaires”.- Quels bénéfices ? -L’agriculteur peut espérer un revenu additionnel, ainsi qu’une protection du bétail et des plantes contre les aléas climatiques (grêle, chaleur, gel…)”Le kiwi jaune se plaît bien sous la serre photovoltaïque, il est bien à l’ombre”, témoigne Maxime Pallin, agriculteur au Temple (Gironde).Sa serre de 4 hectares a été intégralement financée (5 à 6 millions d’euros) par un énergéticien, qui se rembourse avec l’électricité produite.D’autres montages prévoient une rente pour l’agriculteur, entre 2.000 et 3.000 euros annuels par hectare sur plusieurs décennies, selon France Agrivoltaïsme.Les coûts de production électrique, à 70 euros environ le MW/h, sont très compétitifs, beaucoup plus par exemple que des panneaux installés sur des toits.- Quels risques ? -“Le rendement des cultures diminue avec l’ombre des panneaux”, prévient Christian Dupraz, d’en moyenne 30% en cas de couverture à 40% d’une parcelle, plafond prévu par la loi de 2023.Or, ce texte impose une baisse de rendement maximale de 10% pour éviter les cultures “alibis”. La Confédération paysanne, opposée à l’agrivoltaïsme, dénonce le risque d’une production alimentaire “mise de côté” comme “sous-produit de la production énergétique”.Pour y remédier, Christian Dupraz suggère de “diminuer le taux de couverture” ou d’avoir des panneaux mobiles laissant passer la lumière aux périodes nécessaires.L’autre risque est spéculatif: les énergéticiens multiplient les démarchages pour préempter le foncier agricole.Christian Dupraz décrit “un Far West”, un “eldorado” avec plus d’un million d’hectares précontractualisés en France, soit dix fois plus que la surface probablement équipée dans les 25 prochaines années. “C’est une bulle qui va générer des déceptions”, juge-t-il.”Il y a un fort engouement” en Gironde sur fond de crise viticole, confirme Violette Chanudet, chargée de mission agrivoltaïsme à la chambre d’agriculture, qui alerte sur des “contrats pas très sécurisants” pour les exploitants et l’importance d’une juste répartition des revenus.Dans la Vienne, près d’une centaine de dossiers portent sur 2.000 hectares. “Vous multipliez par cent départements, vous êtes à 200.000 hectares”, pointe Pascal Lecamp, député (MoDem) et rapporteur d’une proposition de loi pour un agrivoltaïsme “raisonné” face à ses “effets pervers”.Selon l’association Les Prés Survoltés, qui regroupe 300 opposants locaux, 600 hectares de terrain ont été rachetés à 7.000 euros l’hectare à Adriers, le double des prix habituels, au risque d’exclure les jeunes agriculteurs de l’accès au foncier.- Quels obstacles ? -France Agrivoltaïsme déplore la lenteur d’instruction des dossiers, entre 3 et 5 ans, et les longues listes d’attente pour un poste-source raccordant l’installation.Le Conseil national de la protection de la nature s’inquiète, lui, “du déploiement très rapide et non coordonné” de ces projets en raison de leurs “impacts (…) sur la biodiversité”.Benoît Moquet, vice-président des Prés Survoltés, dénonce aussi “nuisances visuelles” et “puits de chaleur”.”Les panneaux oui, mais pas dans les champs. On a besoin des champs pour nous nourrir”, souligne ce médecin retraité, lui-même démarché par un énergéticien lorgnant sa parcelle. “Il faut maîtriser la taille” des projets, répond France Agrivoltaïsme, qui souligne que “ça se voit beaucoup moins que des éoliennes.”- Quel avenir ? -La proposition de loi Lecamp, pour l’heure adoptée en commission, veut limiter les projets à 10 mégawatts crête.”Le premier partage de la valeur, c’est la répartition sur le territoire”, estime ce parlementaire, proposant aussi des prélèvements sur cette manne pour redistribuer à tous les agriculteurs.France Agrivoltaïsme suggère des circuits courts locaux pour alimenter exploitations ou services publics.Sur les 85% du territoire agricole éloigné des postes de raccordement,”on peut faire des petites centrales” en “autoconsommation collective”, confirme Christian Dupraz.”L’agrivoltaïsme ne va pas sauver l’agriculture”, conclut-il, mais ça “peut aider certaines exploitations” et “consolider énormément le mix électrique français”.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

L’agrivoltaïsme, “eldorado” rural ou “bulle” potentielle ?

L’agrivoltaïsme, “agriculture du futur” ou “bulle” incontrôlée ? Vu comme un nouvel “eldorado” énergétique, l’essor des panneaux photovoltaïques au-dessus de terres cultivées suscite des interrogations en terme d’impact agricole, d’accumulation des projets ou encore d’acceptation locale.- Quel développement ? -L’agrivoltaïsme, inscrit en 2023 dans la loi d’accélération des énergies renouvelables afin que la France puisse atteindre ses objectifs de décarbonation, consiste à produire de l’électricité en surplomb d’une culture agricole “significative”.Seulement 200 projets agrivoltaïques sont actifs en France, sans représenter “de très grandes surfaces”, relève Christian Dupraz, chercheur à l’Inrae de Montpellier, à l’origine du concept d'”agrivoltaïsme” en 2008. Mais plus de 2.000 projets sont en instruction, ajoute-t-il.France Agrivoltaïsme, l’association représentative du secteur, évoque “plusieurs milliers” de projets potentiels pour cette “agriculture du futur”.Selon M. Dupraz, 300.000 hectares d’agrivoltaïsme, soit 1% de la surface agricole utile française, suffiraient à produire “autant d’électricité que nos 57 réacteurs nucléaires”.- Quels bénéfices ? -L’agriculteur peut espérer un revenu additionnel, ainsi qu’une protection du bétail et des plantes contre les aléas climatiques (grêle, chaleur, gel…)”Le kiwi jaune se plaît bien sous la serre photovoltaïque, il est bien à l’ombre”, témoigne Maxime Pallin, agriculteur au Temple (Gironde).Sa serre de 4 hectares a été intégralement financée (5 à 6 millions d’euros) par un énergéticien, qui se rembourse avec l’électricité produite.D’autres montages prévoient une rente pour l’agriculteur, entre 2.000 et 3.000 euros annuels par hectare sur plusieurs décennies, selon France Agrivoltaïsme.Les coûts de production électrique, à 70 euros environ le MW/h, sont très compétitifs, beaucoup plus par exemple que des panneaux installés sur des toits.- Quels risques ? -“Le rendement des cultures diminue avec l’ombre des panneaux”, prévient Christian Dupraz, d’en moyenne 30% en cas de couverture à 40% d’une parcelle, plafond prévu par la loi de 2023.Or, ce texte impose une baisse de rendement maximale de 10% pour éviter les cultures “alibis”. La Confédération paysanne, opposée à l’agrivoltaïsme, dénonce le risque d’une production alimentaire “mise de côté” comme “sous-produit de la production énergétique”.Pour y remédier, Christian Dupraz suggère de “diminuer le taux de couverture” ou d’avoir des panneaux mobiles laissant passer la lumière aux périodes nécessaires.L’autre risque est spéculatif: les énergéticiens multiplient les démarchages pour préempter le foncier agricole.Christian Dupraz décrit “un Far West”, un “eldorado” avec plus d’un million d’hectares précontractualisés en France, soit dix fois plus que la surface probablement équipée dans les 25 prochaines années. “C’est une bulle qui va générer des déceptions”, juge-t-il.”Il y a un fort engouement” en Gironde sur fond de crise viticole, confirme Violette Chanudet, chargée de mission agrivoltaïsme à la chambre d’agriculture, qui alerte sur des “contrats pas très sécurisants” pour les exploitants et l’importance d’une juste répartition des revenus.Dans la Vienne, près d’une centaine de dossiers portent sur 2.000 hectares. “Vous multipliez par cent départements, vous êtes à 200.000 hectares”, pointe Pascal Lecamp, député (MoDem) et rapporteur d’une proposition de loi pour un agrivoltaïsme “raisonné” face à ses “effets pervers”.Selon l’association Les Prés Survoltés, qui regroupe 300 opposants locaux, 600 hectares de terrain ont été rachetés à 7.000 euros l’hectare à Adriers, le double des prix habituels, au risque d’exclure les jeunes agriculteurs de l’accès au foncier.- Quels obstacles ? -France Agrivoltaïsme déplore la lenteur d’instruction des dossiers, entre 3 et 5 ans, et les longues listes d’attente pour un poste-source raccordant l’installation.Le Conseil national de la protection de la nature s’inquiète, lui, “du déploiement très rapide et non coordonné” de ces projets en raison de leurs “impacts (…) sur la biodiversité”.Benoît Moquet, vice-président des Prés Survoltés, dénonce aussi “nuisances visuelles” et “puits de chaleur”.”Les panneaux oui, mais pas dans les champs. On a besoin des champs pour nous nourrir”, souligne ce médecin retraité, lui-même démarché par un énergéticien lorgnant sa parcelle. “Il faut maîtriser la taille” des projets, répond France Agrivoltaïsme, qui souligne que “ça se voit beaucoup moins que des éoliennes.”- Quel avenir ? -La proposition de loi Lecamp, pour l’heure adoptée en commission, veut limiter les projets à 10 mégawatts crête.”Le premier partage de la valeur, c’est la répartition sur le territoire”, estime ce parlementaire, proposant aussi des prélèvements sur cette manne pour redistribuer à tous les agriculteurs.France Agrivoltaïsme suggère des circuits courts locaux pour alimenter exploitations ou services publics.Sur les 85% du territoire agricole éloigné des postes de raccordement,”on peut faire des petites centrales” en “autoconsommation collective”, confirme Christian Dupraz.”L’agrivoltaïsme ne va pas sauver l’agriculture”, conclut-il, mais ça “peut aider certaines exploitations” et “consolider énormément le mix électrique français”.