Les syndicats s’agacent d'”un saupoudrage” de mesures mais peinent à mobiliser

Une mobilisation qui s’essouffle, avant une semaine cruciale: la nouvelle journée de grèves et manifestations à l’appel de l’intersyndicale a rassemblé jeudi beaucoup moins de monde que la précédente, après des annonces budgétaires du Premier ministre qualifiées de “saupoudrage” par les syndicats et à quelques jours de son discours de politique générale. La CGT a annoncé avoir décompté “près de 600.000 manifestants partout en France”, alors qu’elle en avait recensé un million le 18 septembre. Le ministère de l’Intérieur a, lui, compté 195.000 personnes dans les cortèges, là où il en avait vu plus de 500.000 le 18. A Paris, les chiffres de la préfecture de police dégringolent de 55.000 à 24.000, avec quatre interpellations dans l’agglomération parisienne.”C’est la première rentrée sociale où il y a ce niveau de mobilisation”, “une unité syndicale totale et une détermination très forte des travailleuses et des travailleurs”, a assuré la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, en tête du cortège parisien.Mais pour François Hommeril, président de la CFE-CGC, “on voit bien qu’on est arrivé au bout d’une séquence”. “Il ne faut pas non plus épuiser les gens. Je pense qu’on a été assez exemplaires, honnêtement. On voit bien, aujourd’hui, la mobilisation n’a pas le niveau d’il y a deux semaines”, a-t-il constaté.  Le nombre de manifestants est partout en baisse. A Montpellier, de 10.000 le 18 à 4.000, selon une source policière ; à Strasbourg, 5.000 à 1.500 selon la préfecture. Éducation, transports, universités… Partout, le mouvement a été moins suivi pour cette deuxième journée initiée par l’intersyndicale.Le taux de grévistes était de 6,95% chez les enseignants des écoles maternelles et élémentaires et de 6,13% dans les collèges et lycées, contre 17,06% le 18, selon le ministère. Sept lycées ont été complètement bloqués, selon la même source. La circulation des TGV et de la quasi-totalité du réseau RATP est restée “normale”, selon le ministère des Transports, avec “quelques perturbations” dans les “TER, RER et Transilien et Intercités”.- Un gouvernement “arc-bouté” -“On se mobilise à répétition et pour l’instant rien ne se passe, le gouvernement reste arc-bouté sur ses choix: faire payer le monde du travail, les retraités, les jeunes, les malades. Sans toucher aux ultra-riches”, se désole à Nantes, Muriel Kerdreux, assistante sociale de 60 ans.Pour Arnaud Bordier, postier de 49 ans dans la région rennaise et militant Sud PTT, les dates de la mobilisation sont “trop échelonnées”. “Il ne faut pas s’arrêter qu’une fois tous les 15 jours. Je ne connais pas d’autre moyen pour obtenir satisfaction que ceux qui fassent tourner la société s’arrêtent”.”Je perds 90 euros par jour de grève donc à 1.500 euros par mois, je ne peux pas suivre le mouvement financièrement”, regrette à Bayonne Christelle Salagoïty, factrice de 52 ans. Ce jeudi sera sa dernière manifestation. – “Anti-économique” -A Paris, les dirigeants de l’intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires) ont épinglé les dernières annonces de Matignon.L’entourage de Sébastien Lecornu a fait savoir jeudi à l’AFP qu’il étudiait plusieurs pistes de baisses de prélèvements en faveur des salariés, comme une baisse de l’impôt sur le revenu pour les couples payés chacun “légèrement” au-dessus du Smic ou “une défiscalisation et un allègement des charges sociales” sur les heures supplémentaires.”C’est anti-économique: on détruit les emplois en défiscalisant les heures supplémentaires. C’est dans tous les bouquins! Je ne sais pas, ces gens-là, d’où ils tirent leur culture économique”, s’est agacé François Hommeril (CFE-CGC). La veille, le Premier ministre  avait assuré aux leaders syndicaux qu’il reprendrait, pour le projet de budget de la Sécurité sociale, “notamment (la mesure) relative à l’amélioration de la retraite des femmes”. “Hors sujet”, avaient répondu les syndicats qui réclament toujours la suspension de la réforme des retraites, voire son abrogation.”Faire du saupoudrage de mesures pour essayer de démobiliser, ça ne marche pas”, a ironisé Frédéric Souillot (FO).”Je ne pense pas que ce soit une bonne chose d’égrener un certain nombre de mesures”, a abondé Marylise Léon (CFDT). “On est à quelque jours de la déclaration de politique générale, je ne doute pas qu’on aura des réponses”.Dans un communiqué jeudi soir, la CGT affirme que l’intersyndicale se réunira “au lendemain” de ce discours “pour analyser les annonces du Premier ministre, et prendre les décisions nécessaires pour la suite”.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Dossiers MaPrimeRénov’ reportés à 2026, risque d’embolie du système et de découragement

Malgré la réouverture du guichet MaPrimeRénov’ mardi, des milliers voire des dizaines de milliers de dossiers de demande d’aide à la rénovation énergétique vont être reportés sur le budget de 2026, au risque d’une embolie du dispositif.Après trois mois de pause, les ménages peuvent à nouveau déposer leurs demandes de subvention pour des projets cumulant plusieurs types de travaux de rénovation énergétique de leur logement. Du moins, ils le pourront quand le bug de la plateforme sera résolu. Mais leurs dossiers ne seront instruits et financés qu’en 2026, car pour cette année l’enveloppe globale de 3,6 milliards d’euros pour MaPrimeRénov’ devrait assurément être consommée par les dossiers déjà déposés avant juin. Au 12 septembre 2025, 71.828 rénovations d’ampleur ont été engagées, selon le ministère chargé du Logement, pour une enveloppe calibrée pour 62.000 rénovations (hors travaux isolés dits “gestes” et rénovation de copropriétés).La ministre du logement Valérie Létard avait prévenu, dès juillet, s’attendre à terminer 2025 avec l’équivalent d’une demi-année de dossiers MaPrimeRénov’ en trop, soit potentiellement 30.000 dossiers qui grignoteront l’enveloppe budgétaire 2026, encore indéterminée.S’ajoutent les 13.000 dossiers que les ménages peuvent déposer depuis le 30 septembre et jusqu’à la fin d’année, mais qui ne seront pas financés avant 2026. Chez les professionnels, on craint que “l’entièreté du budget 2026 soit dépensée avec les dossiers de 2025”, comme le rapporte Camille Thomas, présidente de l’association Rénomar qui réunit des “Accompagnateurs Rénov'”, des conseillers obligatoires pour établir un dossier de demande de subvention. Effy, conseil en rénovation énergétique pour les particuliers, demande de la transparence au gouvernement “sur le niveau de pré-consommation du futur budget 2026 de MaPrimeRénov’ par les dossiers déposés en 2025”.Ce manque de visibilité déstabilise “ménages et professionnels, qui n’ont pas de vision claire de ce que sera la politique de rénovation énergétique dans plusieurs mois”, estime Maxime Ledez, chercheur en économie du climat de l’institut I4CE.- Plus “aucun intérêt” -“Le principal risque est de décourager les ménages”, ajoute Maxime Ledez, tandis que “la filière qui a recruté et a formé du personnel” pour suivre la croissance de la rénovation énergétique reste dans le flou.Remettre au pot pour financer tous les projets de rénovation auraient pu éviter toutes ces incertitudes, mais “le contexte politique actuel rend impossible un projet de loi de finances rectificatif”, balaye une source gouvernementale rappelant “le principe de réalité qui s’impose face au succès de cette politique dont on doit aussi se féliciter”.Camille Thomas voit les octrois de subventions arriver au “compte-gouttes” et des dossiers déposés en mai ou juin toujours en attente.Hugues Sartre, cofondateur de l’entreprise de rénovation globale Homyos, relate le cas d’une de ses clientes: “propriétaire bailleur dans le 17e arrondissement de Paris, elle a un logement G”, au diagnostic de performance énergétique (DPE), ce qui l’oblige à faire des travaux si elle veut louer son appartement.Après estimation, elle pourrait toucher 6.000 euros d’aides, mais vu le délai d’instruction, “elle a conclu qu’elle n’a aucun intérêt à faire la demande car ça va prendre trop de temps” et lui faire perdre encore plus de revenus locatifs, raconte-t-il.Quant aux objectifs climatiques de 700.000 rénovations de logements par an en 2030, “on en est à des années-lumière”, alerte Bernard Coloos, membre du groupe logement du centre de réflexion Terra Nova.Les reports d’une année sur l’autre sont réguliers pour certaines politiques, dont le fonds chaleur (soutien à la production renouvelable de chaleur dans les collectivités locales et les entreprises) et le leasing social, qui étaient cependant soumis à un quota dès le début. MaPrimeRénov’ était censée être ouverte à tous, mais le “guichet ouvert” n’est plus d’actualité. L’Etat fixera chaque année un quota.”On ne peut pas nier la période budgétairement difficile, mais ça ne peut pas être la question budgétaire qui dicte une politique publique”, estime Bernard Coloos. Le gouvernement “cherche volontairement à freiner le dispositif qu’il a lancé” et ce “pour des raisons budgétaires”, estime Manuel Domergue, directeur des études de la Fondation pour le logement des défavorisés.L’habitat représentait 23% de l’empreinte carbone des Français en 2023. 

Face à la polémique sur les notes de frais, Hidalgo publie un état des lieux

Prise dans une polémique sur ses notes de frais, la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo a riposté jeudi en publiant un état des lieux détaillé des indemnités versées à ses élus, ainsi que les frais de représentation des maires d’arrondissements, également épinglés.L’édile socialiste a annoncé porter plainte le 19 septembre pour “dénonciations calomnieuses” après la révélation par Mediapart de ses frais de déplacement et de représentation, qui s’élèvent à au moins 75.000 euros sur quatre ans en frais notamment vestimentaires, dans le respect du plafond légal.Le maire PS du 18e arrondissement Éric Lejoindre, dont elle est proche, a également été épinglé jeudi, tandis que le journal Libération a épluché les notes de frais des 17 maires d’arrondissements, de droite comme de gauche, révélant des pratiques parfois contestables.Rappelant que le budget annuel de la capitale dépasse les 11 milliards d’euros en 2025 et que la maire exerce “une fonction de représentation nationale et internationale”, la Ville souligne que les indemnités des élus locaux “sont fixées par délibérations de l’assemblée élue” et encadrées par le code général des collectivités territoriales.Le plafond général pour la maire et les membres du Conseil de Paris qui cumulent d’autres indemnités électives est fixé à 8.897,93 euros brut mensuels, rappelle-t-elle dans un communiqué.Les frais de représentation, strictement encadrés depuis l’élection de l’ex-maire PS Bertrand Delanoé en 2001, sont plafonnés à 19.720 euros pour la maire de Paris et à 11.092 euros pour les maires d’arrondissement.”Depuis 2001, ces frais ont baissé de quasiment 10.000 euros” pour le maire, a souligné en conférence de presse Patrick Bloche, le premier adjoint, faisant valoir leur rôle de “garde-fou contre la corruption”.Un memento élaboré par la Commission de déontologie de la ville de Paris précise les conditions d’utilisation de ces frais, souligne la mairie.Éric Lejoindre a été interpellé en conseil d’arrondissement sur des remboursements de repas avec “menus enfant”, ont souligné les élus LR du groupe de Rachida Dati au Conseil de Paris.Le maire du 18e arrondissement, également directeur de campagne du candidat PS aux municipales Emmanuel Grégoire, a déploré dans Le Parisien une “tentative de diversion de la droite parisienne”, alors que la candidate des LR sera jugée pour corruption en septembre 2026, six mois après les municipales.”Le problème c’est que cette polémique est concomitante avec la publication du rapport de la Chambre régionale des comptes qui pointe la mauvaise gestion de la ville”, a commenté de son côté le maire LR du 17e arrondissement Geoffroy Boulard, président du premier groupe d’opposition.Rachida Dati n’utilise pas les frais de représentation auxquels elle a droit dans le cadre de son mandat de maire du 7e arrondissement, selon son groupe.Interrogé par l’AFP, le Parquet national financier (PNF) a indiqué qu’aucune enquête n’est en cours sur les notes de frais d’Anne Hidalgo. Une enquête est en revanche ouverte sur son voyage controversé à Tahiti en octobre 2023.

Le jugement dans le procès opposant des médias espagnols à Meta mis en délibéré

Le procès dans lequel plus de 80 médias espagnols réclament à Meta, propriétaire de Facebook et Instagram, plus de 550 millions d’euros pour les dommages causés par son modèle publicitaire, s’est conclu jeudi et son jugement a été mis en délibéré.Les médias “défendent leur existence car la liberté de la presse est fondamentale dans la société. Nous avons besoin de médias pluralistes, et non de grandes plateformes oligarchiques”, a affirmé dans ses conclusions finales l’avocat de l’Association des médias d’information (AMI), Nicolás González Cuéllar.L’avocat de Meta, Javier de Carvajal, a de son côté plaidé jeudi pour le “rejet de la plainte”, la considérant “dénuée de preuves”.L’AMI, qui regroupe notamment les groupes Prisa (El Pais, AS), Godo (La Vanguardia, Mundo deportivo), Unidad Editorial (El Mundo, Marca) ou Vocento (ABC), a déposé plainte en décembre 2023 contre Meta Irlande, où le géant technologique américain dispose de son siège européen.L’AMI accuse Meta d’avoir violé entre mai 2018 et juillet 2023 la réglementation européenne de protection des données, en utilisant les données des internautes sans leur consentement afin de créer des profils publicitaires individualisés et réclame 551 millions d’euros au groupe pour concurrence déloyale dans la vente de publicité numérique.Comme les médias espagnols ont respecté la réglementation, Meta a bénéficié d’un “avantage compétitif illégitimement acquis”, selon l’AMI.Meta, qui affirme “respecter toutes les lois applicables”, estime qu’il s’agit d’une “plainte infondée” qui “ignore délibérément l’évolution de l’industrie publicitaire au cours des dernières années”. Devant le tribunal mercredi, les dirigeants de Meta en Espagne ont assuré que, pour la publicité, les données des utilisateurs étaient finalement moins importantes que les algorithmes utilisés pour rendre les annonces pertinentes pour chaque internaute, insistant sur les investissements massifs du groupe dans ce domaine. En plus de l’AMI, les radios et télévisions espagnoles ont déposé une autre plainte contre Meta pour les mêmes raisons, réclamant 160 millions d’euros de dommages et intérêts. En France, environ 200 groupes de médias français, y compris les principales chaînes de télévision et les principaux journaux, ont intenté une action similaire contre Meta en avril dernier.

Bangladesh cruise to win over Pakistan in Women’s World Cup

Bangladesh kicked off their Women’s Cricket World Cup campaign in style, cantering past Pakistan’s modest 129 with seven wickets and 18.5 overs to spare in Colombo on Thursday.On WODI debut, opener Rubya Haider announced herself with an unbeaten half-century, steering the chase with the composure of a seasoned pro as Bangladesh barely broke sweat in pursuit of the below-par target.But it was their bowlers who set the tone.Lone seamer Marufa Akter struck with a double blow in her very first over, two wickets in successive balls, before a spin web tightened the screws on a hesitant Pakistan line-up.”We are thrilled to get a win under our belt in our first outing,” said Marufa.”There was lot of support from my team-mates. Special credit to our team analyst who fed me with some valuable input leading into the game.”We showed lot of energy on the field and we take lot of positives from this game.”With a rich spin arsenal at their disposal, Bangladesh never let Pakistan off the hook.Left-arm spinner Nahida Akter snared two quick wickets to leave the opposition tottering at 47-4 inside 14 overs, before leg-spinner Shorna Akter came on to deliver the final nails on the coffin.Bowling with metronomic accuracy, she cleaned up the tail, returning remarkable figures of 3-5 in 3.3 overs without conceding a run in her first three overs.Then, Rubya anchored the chase, her half-century carved through cut shots that threaded the gap between point and cover.She looked particularly strong square of the wicket, never needing to go aerial.Pakistan, by contrast, produced a limp batting display with only two players crossing 20.They must quickly come to grips with the sluggish Colombo surface, where all their matches will be staged.One silver lining was the spell of seamer Diana Baig, a double international who has also donned Pakistan colours in football.Her late inswingers kept Bangladesh’s batters guessing, but with no scoreboard pressure to defend, her efforts weren’t enough.”We just lost too many wickets early on and never recovered,” Pakistan captain Fatima Sana said.”We need to put this defeat behind us now and bounce back stronger. We have a lot of young players in our ranks and the World Cup is their first big tournament and hopefully they will learn from the mistakes.”