Jean-Louis Borloo, excentrique centriste et éternel candidat à Matignon

Excentrique, volubile, bouillonnant, quitte à en faire trop pour certains, le centriste Jean-Louis Borloo, dont le nom circule pour Matignon, se targue de vastes réseaux dans la société civile, au-delà d’un monde politique auquel il est resté ultra-connecté.Qualifié d'”éternel revenant” par un cadre de la macronie, le fondateur de l’UDI n’incarne pas exactement le renouveau, à 74 ans. Soit le même âge que deux récents locataires de Matignon, Michel Barnier (LR) et François Bayrou (MoDem).Mais dans un moment de crise politique où les positions semblent irréconciliables, son profil séduit certains.”Il peut faire un espèce de grand écart centriste”, ce n’est “pas un fou de la dépense publique, mais social quand même”, juge-t-on dans l’entourage du patron des Républicains Bruno Retailleau, qui l’a lui-même qualifié de “disruptif”. “Chiche !”, a pour sa part répondu le patron des sénateurs PS Patrick Kanner, interrogé sur la rumeur d’une nomination de Jean-Louis Borloo. Avant de temporiser, parlant d’une “boutade”. Après une première carrière d’avocat d’affaires, le liant notamment à Bernard Tapie, Jean-Louis Borloo a été ministre de la Ville puis de l’Emploi sous Jacques Chirac, avant d’être ministre de l’Ecologie sous Nicolas Sarkozy. Son nom émerge déjà pour remplacer à Matignon François Fillon, en 2010, sans lendemain.En avril 2014, il avait annoncé son retrait de la vie politique, disant n’avoir plus “l’énergie nécessaire” après avoir été hospitalisé pour une pneumonie aiguë, suivie de complications. Il livre alors, selon un proche, “le combat de sa vie”. Mais l’homme est aujourd’hui de nouveau hyperactif. “Je ressors un peu de ma tanière parce que j’ai le sentiment qu’on ne prend pas la mesure de la situation”, a lancé la semaine dernière sur Sud Radio celui qui multiplie les contacts, notamment avec les responsables syndicaux, et dit vouloir “tout débloquer”. “Je suis le tiers de confiance pour fédérer les patrons -les petits, les moyens, les grands- tous les syndicats, réformistes, pas réformistes, les collectivités locales, quelle que soit la sensibilité des dirigeants”, a-t-il ajouté, vendant ouvertement son profil rassembleur. – “Deux mâles blancs” -Emmanuel Macron pourrait-il se laisser convaincre, alors même que leurs relations ont été ouvertement tendues ? Missionné par le président sur les banlieues en 2018, Jean-Louis Borloo s’investit à fond. Mais son rapport est enterré, avec une humiliante formule de la part du chef de l’Etat: “Deux mâles blancs ne vivant pas dans ces quartiers” et s’échangeant un rapport, “cela ne marche plus comme ça”, assène-t-il. Ancien maire de Valenciennes après avoir repris avec succès le club de football de la ville en 1987, Jean-Louis Borloo avait fait de la cité nordiste, sinistrée par la crise sidérurgique, le laboratoire de sa méthode de rénovation urbaine et de redressement économique et social.En tant que ministre, il donnera corps à l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru). Et lance plus tard une initiative en faveur de l’électrification du continent africain. Jean-Louis Borloo “fait partie des gens qui savent donner une vision, une espérance et raconter une histoire”, loue une proche de son camp. Mais son style décontracté et sans filtre, tout comme son côté bon vivant, lui ont parfois valu railleries, voire discrédit. “Incontrôlable”, soupire un responsable socialiste.”A mes yeux, c’est une blague”, lâche un autre centriste alors que le nom de Jean-Louis Borloo circule déjà il y a un an pour succéder à Gabriel Attal. – France fédérale -Son nouveau combat ? La décentralisation. En plaidant pour un Etat fédéral, et que soit redonné aux “provinces” la responsabilité du logement, de l’éducation, de la santé ou encore des politiques sociales. Selon lui, la France souffre d’être un pays “émietté” où “tout le monde fait tout”, entre les régions, les départements, les communes, les organismes publics et paritaires…  “On n’a pas un problème de gouvernement, on a un problème de gouvernance de la Nation”, affirme-t-il début septembre sur BFM TV, alors que François Bayrou est déjà en sursis à Matignon. Il s’était alors décrit comme un “brave retraité” et niait, comme aujourd’hui, être candidat au poste. Mais un proche promet: il est là pour “renverser la table. Il n’arrive pas pour les rustines sur le budget”.

DR Congo leader urges Rwanda’s Kagame to ‘make peace’ in Brussels encounterThu, 09 Oct 2025 15:16:49 GMT

DR Congo President Felix Tshisekedi appealed to his Rwandan counterpart Paul Kagame to stop supporting insurgents in the DRC, at a Brussels event attended by both leaders on Thursday, drawing a rebuke from Kigali that he was “completely mistaken” about the roots of the conflict.Tshisekedi, 62, issued the call as he took the podium after …

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A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Au Congrès mondial de l’UICN, une “nouvelle liste rouge” d’animaux menacés

L’organisation internationale de protection de la nature, l’UICN, a ouvert jeudi à Abou Dhabi son congrès mondial, qui dévoile une “liste rouge” actualisée des espèces menacées.Cette liste des espèces végétales et animales à “risque d’extinction” les classe sur une échelle de sept degrés, depuis “préoccupation mineure” jusqu’à “éteinte”.Actuellement, “sur les 169.420 espèces étudiées, 47.187 sont classées menacées”, soit plus d’un quart, indique l’UICN. Les coraux (dont 44% des espèces sont menacées) et les amphibiens (41%) suscitent le plus d’inquiétude.Des chiffres actualisés et le nom des espèces pour lesquelles la situation s’aggrave doivent être divulgués à Abou Dhabi, où des centaines de congressistes ont afflué jeudi.Les Emirats arabes unis, après Marseille en 2021, accueillent ce congrès de l’Union internationale pour la conservation de la nature, organisé tous les quatre ans.Se félicitant de “discussions qui sont tout à fait vitales pour notre environnement”, la ministre de l’Environnement des Emirats, Amna bent Abdallah Al-Dahak, a appelé à traduire les débats “en engagements, en actions et en plans d’action”.”C’est une plateforme où les conversations peuvent converger”, a-t-elle déclaré à l’AFP.- Urgence -Le constat est chaque fois inquiétant pour la biodiversité sur la planète. De plus en plus d’animaux souffrent de l’artificialisation des milieux naturels, du changement climatique et de la pollution de l’eau, de l’air et des sols, tous induits par l’expansion incontrôlée des activités humaines.D’après l’agence onusienne pour la biodiversité, l’IPBES, ces 30 à 50 dernières années, les divers indicateurs de la biodiversité ont baissé de 2 à 6% chaque décennie.”Le programme du Congrès reflète l’urgence et l’ambition de notre époque” pour trouver des solutions au problème, affirme la secrétaire générale de l’Agence pour l’environnement d’Abou Dhabi, Shaikha Salem Al Dhaheri.La directrice générale de l’UICN, la Costaricaine Grethel Aguilar, souligne “l’ampleur de l’ambition et la possibilité réelle de fournir les solutions dont nous avons besoin pour construire une planète où l’humanité et la nature pourront prospérer ensemble”.Le Congrès de l’UICN vote sur des motions qui, une fois adoptées, deviennent des résolutions. Elles ne sont pas juridiquement contraignantes pour les Etats membres, contrairement aux textes de la COP, la conférence de l’ONU sur le climat, organisée cette année à Belém (Brésil) du 10 au 25 novembre. Les votes ont commencé jeudi, sur des motions ayant au préalable obtenu un consensus diplomatique.Mais elles peuvent “façonner l’agenda international”, indique à l’AFP une source au sein de l’UICN, et par exemple permettre une “accélération” dans des domaines où sont négociés ou envisagés des traités.- “Le plus démocratique” -Le vote le plus suivi concernera deux motions concurrentes au sujet de la “biologie de synthèse”. Cette discipline, prisée notamment de l’industrie pharmaceutique ou de l’agro-industrie, explore les possibilités de modifier ou imiter le vivant, notamment sa génétique, avec tous les risques éthiques que cela comporte.Une motion appelle à un “moratoire” sur ces techniques. Ses rédacteurs, dont l’association française Pollinis, affirment que “le génie génétique appliqué aux espèces sauvages dans les écosystèmes naturels, notamment dans les aires protégées, n’est pas compatible avec les pratiques, les valeurs et les principes de la conservation de la nature”.Une autre motion, dont les rédacteurs estiment que la biologie de synthèse, encadrée, pourrait “compléter” les efforts de conservation, propose une politique de l’UICN qui ne puisse “être interprétée ni comme un soutien ni comme une opposition à la biologie de synthèse”.Les organisateurs attendent 10.000 délégués, ainsi que 5.000 autres congressistes issus de la société civile. C’est nettement plus qu’il y a quatre ans, où la pandémie de Covid-19 perturbait encore les voyages.Le congrès de l’UICN revendique d’être le “rassemblement le plus démocratique de la communauté internationale de la conservation”. Il réunit des États et agences publiques d’un côté, et des organisations non gouvernementales, de défense de l’environnement ou des peuples autochtones de l’autre.

Nepal’s youth vow to keep up pressure, one month after unrest

Nepalis lit candles outside the fire-damaged parliament on Thursday, marking one month since anti-corruption protests toppled the government, with fresh vows to keep up pressure ahead of elections.The vigil in Kathmandu, attended by dozens — many of whom were participants in the demonstrations — honoured those killed during the protests.Youth-led demonstrations that began on September 8 over a brief social media ban, economic hardship and corruption quickly escalated into nationwide fury after a deadly crackdown.Two days of violence left at least 73 people dead, with parliament and government offices torched, forcing the collapse of KP Sharma Oli’s government.”I hope for a better future,” Anjila Basnet, 25, told AFP. “The sacrifice of so many people should not go to waste.”Within days of the government’s collapse, 73-year-old former chief justice Sushila Karki was appointed interim prime minister to steer the Himalayan nation until elections on March 5, 2026.- ‘We will not stop’ -“We are now in the second phase of the movement, until the election,” said protester Yujan Rajbhandari.”We will not stop… The issues we raised about corruption and good governance are the priority.”Many of those injured are still receiving treatment.Protester Nimesh Shrestha has been visiting the wounded and raising funds for their care.”When I think of the people we lost, those still in bed… I just hope we never have to do this again,” he said.Oli, the ousted 73-year-old Marxist leader, who had served as prime minister four times, also addressed supporters Thursday.”To put the country in the right direction, there is no alternative but to move forward with a demand to reinstate the parliament that was unconstitutionally dissolved,” Oli told supporters.The government has imposed travel bans on Oli and four former senior officials as a commission investigates the unrest.Karki has pledged to restore order, address calls for clean governance, and prepare for elections.”The time has come for us to work day and night to address their expectations — we are facing opportunities and challenges,” she said Wednesday, speaking to Nepal’s diplomatic missions abroad.”This government has the responsibility to firmly establish the country on the path of democracy and equitable prosperity.”

RDC: à Bruxelles, Tshisekedi tend la main à Kagame pour faire “la paix” et indigne Kigali

Le président congolais Félix Tshisekedi a appelé jeudi son homologue rwandais Paul Kagame à avoir “le courage” de travailler avec lui pour faire “la paix des braves” dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), une invitation rejetée comme une “comédie politique ridicule” par Kigali. L’est de la RDC, région riche en ressources naturelles frontalière du Rwanda, est en proie à des conflits depuis plus de 30 ans. Les violences se sont intensifiées depuis janvier avec la prise des grandes villes de Goma et Bukavu par le groupe armé antigouvernemental M23, soutenu par le Rwanda et son armée.”Je prends à témoin l’assistance ici présente et le monde entier (…) pour lancer un appel à la paix, lui tendre la main et demander à ce qu’on arrête cette escalade”, a déclaré M. Tshisekedi lors d’un forum diplomatique à Bruxelles, auquel participait également M. Kagame.”Aujourd’hui (…) nous sommes les deux seuls capables d’arrêter cette escalade”, a-t-il ajouté, en référence aux violences qui se poursuivent en dépit d’un accord de paix signé fin juin à Washington.Félix Tshisekedi a souligné que la paix ne pourrait être envisagée qu’à condition que son homologue rwandais donne expressément l’ordre au M23 de cesser les hostilités.”L’Afrique a besoin de passer à autre chose, M. le président Paul Kagame, et nous en sommes capables”, a-t-il lancé.- “Bidon vide” -Présent à la tribune quelques instants auparavant, le président rwandais n’a pas explicitement évoqué ces efforts de paix, faisant simplement part d’une “énergie positive” concernant “les affaires, les investissements, la paix”. Sans donner davantage de détails.Mais il a quelques heures plus tard usé de la métaphore pour dire sur X ce qu’il pensait de son homologue congolais: “Ceux qui s’inquiètent du bruit que fait un bidon vide ont aussi un problème”, a écrit Paul Kagame. “Il vaut mieux laisser couler ou s’en éloigner.”En mars, le chef de l’État rwandais, lors d’un entretien fleuve avec un influenceur, avait déjà dit de Félix Tshisekedi, reprenant des propos tenus selon lui par l’un de ses anciens employeurs: “Celui-là qui n’arrivait même pas à livrer des pizzas est devenu président.”Les déclarations congolaises ont aussi fait bondir le ministre des Affaires étrangères rwandais Olivier Nduhungirehe, qui a fustigé sur X une “comédie politique ridicule”, accusant M. Tshisekedi de “se faire passer pour une victime d’un conflit qu’il a lui-même provoqué.””Le seul à pouvoir arrêter cette escalade est le président Tshisekedi, et LUI SEUL”, a martelé M. Nduhungirehe dans un long message, le critiquant pour “abuser d’une tribune d’un sommet important de partenariat économique” et pour ses “mensonges éhontés” contre M. Kagame. – Violences -Le chef de la diplomatie rwandaise a notamment appelé Kinshasa à désarmer la milice Wazalendo (ou “patriotes”, des jeunes mobilisés, armés et financés par Kinshasa) et à neutraliser les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), fondées par d’anciens responsables hutu rwandais du génocide des Tutsi de 1994 et considérées par le Rwanda comme une “menace existentielle”. Leur présence active dans des zones de l’est de la RDC est une des raisons avancées par Kigali pour justifier la présence de ses troupes aux côtés du M23.Depuis sa résurgence fin 2021, le groupe armé M23 s’est emparé de vastes pans de territoires dans l’est de la RDC.Kinshasa et le M23 ont signé une déclaration de principes à Doha le 19 juillet, dans laquelle les deux parties ont réaffirmé “leur engagement en faveur d’un cessez-le-feu permanent”, dans la foulée de la signature d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda à Washington fin juin. Mais sur le terrain, les violences se poursuivent.Durant son discours, le dirigeant congolais a pris le soin de saluer l'”implication” du président américain Donald Trump dans les efforts de paix.Ce dernier s’attribue régulièrement le mérite d’avoir mis fin au conflit, pourtant toujours en cours. Il n’hésite pas à l’évoquer lorsqu’il se félicite d’avoir conclu “sept guerres”, un argument qu’il présente volontiers comme faisant de lui un candidat idéal au prix Nobel de la paix.

Zelensky accuse Moscou de vouloir “semer le chaos” en frappant des sites énergétiques

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé la Russie de vouloir “semer le chaos” en Ukraine en multipliant les frappes sur les infrastructures énergétiques et ferroviaires, qui ont entraîné des appels à l’évacuation de familles avec enfants. A l’approche de l’hiver, la Russie a ciblé ces dernières semaines des installations électriques, gazières ou ferroviaires dans plusieurs régions de l’Ukraine, faisant craindre une campagne similaire à celle d’hivers précédents, quand des millions de personnes avaient par moments été plongées dans le noir ou privées de chauffage.”L’objectif de la Russie est de semer le chaos, de faire pression psychologiquement sur les gens en frappant les infrastructures énergétiques et ferroviaires”, a dénoncé mercredi M. Zelensky devant un groupe de médias dont l’AFP, ses propos étant sous embargo jusqu’à jeudi.Preuve des inquiétudes, les maires de deux grandes villes de l’est proches du front ont appelé certains habitants à évacuer face à l’intensification des frappes russes.A Kramatorsk, dernière grande ville du Donbass sous contrôle de Kiev, située à une vingtaine de km de la ligne de front, le conseil municipal a ordonné une évacuation “immédiate” pour les familles avec enfants dans plusieurs quartiers.La ville, qui comptait environ 150.000 habitants avant l’invasion russe à grande échelle lancée en février 2022, abritait encore 53.000 personnes en juillet.A Sloviansk, autre ville du Donbass sous contrôle ukrainien, le maire a conseillé aux plus vulnérables, enfants et personnes âgées, de partir, justifiant son appel par les attaques incessantes sur les systèmes de chauffage.”Le risque est grand que la saison d’hiver soit extrêmement difficile”, a déclaré cet élu, Vadym Lyakh, sur les réseaux sociaux.Des frappes russes ciblant des quartiers résidentiels de Sloviansk ont fait au moins sept blessés jeudi, et il y a eu un mort et quatre blessés à Kostiantynivka (est), a rapporté le parquet de la région de Donetsk.Concernant le rail, Oleksandre Pertsovsky, patron des chemins de fer ukrainiens, a accusé la Russie de vouloir couper les liaisons menant aux territoires situés près de la ligne de front, en particulier dans les régions de Soumy et de Tcherniguiv (nord). Le week-end dernier, des frappes russes avaient touché deux locomotives dans une gare du nord du pays, faisant plusieurs morts, en plus de celles ciblant les infrastructures énergétiques qui ont provoqué des coupures de courants dans plusieurs régions.Volodymyr Zelensky a fait état d'”une forte pression des attaques russes” sur le secteur gazier ukrainien, qui pourrait forcer Kiev à augmenter les importations.L’hiver dernier, les bombardements russes avaient déjà réduit de moitié la production nationale de gaz en Ukraine.- “Résultats positifs” -Face aux journalistes, M. Zelensky a dit toutefois voir des “résultats positifs” de la campagne ukrainienne de frappes sur les raffineries russes, qui ont provoqué une hausse des prix du carburant en Russie depuis l’été.La nuit dernière, des installations pétrolières de la région russe de Volgograd ont été frappées par plusieurs drones ukrainiens, a rapporté jeudi le gouverneur Andrey Bocharov.L’Ukraine a aussi récemment frappé une centrale électrique dans la région russe frontalière de Belgorod, provoquant des coupures de courant.”En ce qui concerne nos frappes en profondeur en Russie (…), il y a des résultats positifs”, s’est félicité M. Zelensky, évoquant des “pénuries de carburant à hauteur de 20% des besoins” en Russie.Sur le front, le président ukrainien a une nouvelle fois salué la contre-offensive menée par ses forces en riposte à une percée cet été de l’armée russe près de Dobropillia, estimant que cette opération avait fait “échouer la campagne offensive estivale russe”.Selon lui, la situation est la plus “tendue” pour l’armée ukrainienne dans l’est du pays, près des villes de Dobropillia et de Pokrovsk (région de Donetsk), ainsi qu’à proximité de Novopavlivka (Dnipropetrovsk). “C’est notre défi suivant”, a-t-il dit à propos de la région de Dnipropetrovsk où l’armée russe avait pénétré cet été pour la première fois en trois ans et demi d’offensive.La Russie bombarde massivement l’Ukraine depuis trois ans et demi, tandis que les forces ukrainiennes ripostent par des attaques de missiles et de drones de moindre envergure.Une délégation ukrainienne conduite par la Première ministre Ioulia Svyrydenko se rendra “en début de semaine prochaine” aux Etats-Unis, a par ailleurs annoncé jeudi M. Zelensky sur X. Il sera question notamment de l’énergie et de la défense anti-aérienne face l’intensification des frappes russes.

Zelensky accuse Moscou de vouloir “semer le chaos” en frappant des sites énergétiques

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé la Russie de vouloir “semer le chaos” en Ukraine en multipliant les frappes sur les infrastructures énergétiques et ferroviaires, qui ont entraîné des appels à l’évacuation de familles avec enfants. A l’approche de l’hiver, la Russie a ciblé ces dernières semaines des installations électriques, gazières ou ferroviaires dans plusieurs régions de l’Ukraine, faisant craindre une campagne similaire à celle d’hivers précédents, quand des millions de personnes avaient par moments été plongées dans le noir ou privées de chauffage.”L’objectif de la Russie est de semer le chaos, de faire pression psychologiquement sur les gens en frappant les infrastructures énergétiques et ferroviaires”, a dénoncé mercredi M. Zelensky devant un groupe de médias dont l’AFP, ses propos étant sous embargo jusqu’à jeudi.Preuve des inquiétudes, les maires de deux grandes villes de l’est proches du front ont appelé certains habitants à évacuer face à l’intensification des frappes russes.A Kramatorsk, dernière grande ville du Donbass sous contrôle de Kiev, située à une vingtaine de km de la ligne de front, le conseil municipal a ordonné une évacuation “immédiate” pour les familles avec enfants dans plusieurs quartiers.La ville, qui comptait environ 150.000 habitants avant l’invasion russe à grande échelle lancée en février 2022, abritait encore 53.000 personnes en juillet.A Sloviansk, autre ville du Donbass sous contrôle ukrainien, le maire a conseillé aux plus vulnérables, enfants et personnes âgées, de partir, justifiant son appel par les attaques incessantes sur les systèmes de chauffage.”Le risque est grand que la saison d’hiver soit extrêmement difficile”, a déclaré cet élu, Vadym Lyakh, sur les réseaux sociaux.Des frappes russes ciblant des quartiers résidentiels de Sloviansk ont fait au moins sept blessés jeudi, et il y a eu un mort et quatre blessés à Kostiantynivka (est), a rapporté le parquet de la région de Donetsk.Concernant le rail, Oleksandre Pertsovsky, patron des chemins de fer ukrainiens, a accusé la Russie de vouloir couper les liaisons menant aux territoires situés près de la ligne de front, en particulier dans les régions de Soumy et de Tcherniguiv (nord). Le week-end dernier, des frappes russes avaient touché deux locomotives dans une gare du nord du pays, faisant plusieurs morts, en plus de celles ciblant les infrastructures énergétiques qui ont provoqué des coupures de courants dans plusieurs régions.Volodymyr Zelensky a fait état d'”une forte pression des attaques russes” sur le secteur gazier ukrainien, qui pourrait forcer Kiev à augmenter les importations.L’hiver dernier, les bombardements russes avaient déjà réduit de moitié la production nationale de gaz en Ukraine.- “Résultats positifs” -Face aux journalistes, M. Zelensky a dit toutefois voir des “résultats positifs” de la campagne ukrainienne de frappes sur les raffineries russes, qui ont provoqué une hausse des prix du carburant en Russie depuis l’été.La nuit dernière, des installations pétrolières de la région russe de Volgograd ont été frappées par plusieurs drones ukrainiens, a rapporté jeudi le gouverneur Andrey Bocharov.L’Ukraine a aussi récemment frappé une centrale électrique dans la région russe frontalière de Belgorod, provoquant des coupures de courant.”En ce qui concerne nos frappes en profondeur en Russie (…), il y a des résultats positifs”, s’est félicité M. Zelensky, évoquant des “pénuries de carburant à hauteur de 20% des besoins” en Russie.Sur le front, le président ukrainien a une nouvelle fois salué la contre-offensive menée par ses forces en riposte à une percée cet été de l’armée russe près de Dobropillia, estimant que cette opération avait fait “échouer la campagne offensive estivale russe”.Selon lui, la situation est la plus “tendue” pour l’armée ukrainienne dans l’est du pays, près des villes de Dobropillia et de Pokrovsk (région de Donetsk), ainsi qu’à proximité de Novopavlivka (Dnipropetrovsk). “C’est notre défi suivant”, a-t-il dit à propos de la région de Dnipropetrovsk où l’armée russe avait pénétré cet été pour la première fois en trois ans et demi d’offensive.La Russie bombarde massivement l’Ukraine depuis trois ans et demi, tandis que les forces ukrainiennes ripostent par des attaques de missiles et de drones de moindre envergure.Une délégation ukrainienne conduite par la Première ministre Ioulia Svyrydenko se rendra “en début de semaine prochaine” aux Etats-Unis, a par ailleurs annoncé jeudi M. Zelensky sur X. Il sera question notamment de l’énergie et de la défense anti-aérienne face l’intensification des frappes russes.

La tombe de Robert Badinter, artisan de l’abolition de la peine de mort, profanée juste avant son entrée au Panthéon

La tombe de Robert Badinter, l’artisan de l’abolition de la peine de mort en France, a été profanée jeudi à quelques heures de son entrée au Panthéon lors d’une cérémonie solennelle qui rendra hommage à cette incarnation de l’universalisme républicain.La municipalité de Bagneux, où était enterré l’ancien ministre de la Justice, a évoqué la présence sur la sépulture de “tags qui insultent ses engagements contre la peine de mort et pour la dépénalisation de l’homosexualité”. La tombe a été rapidement nettoyée.”Honte à ceux qui ont voulu souiller sa mémoire”, a immédiatement réagi Emmanuel Macron, qui doit présider la cérémonie. “Ce soir, il entrera au Panthéon, demeure éternelle de la conscience et de la justice”, a écrit le président sur X, “La République est toujours plus forte que la haine”.Prévue de longue date, cette cinquième panthéonisation sous ses mandats sera une parenthèse en pleine crise politique pour le chef de l’Etat, qui doit décider d’ici vendredi soir quoi faire pour sortir le pays de l’impasse.L’hommage à l’ancien avocat et garde des Sceaux a débuté mercredi soir par une veillée funèbre au Conseil constitutionnel qu’il présida de 1986 à 1995, parmi les nombreux engagements de sa vie.Jeudi, le cercueil portant le nom de Robert Badinter, décédé en février 2024 à l’âge de 95 ans, doit être transporté vers l’ancienne église du centre de Paris, devenue monument funéraire portant sur son fronton la devise “Aux grands hommes, la patrie reconnaissante”.Même si ses cendres ne sont pas transférées, il reposera symboliquement au Panthéon au terme d’une cérémonie d’une heure, à travers des objets déposés dans son cénotaphe: sa robe d’avocat, une copie de son discours sur l’abolition de la peine de mort et trois livres dont un de Victor Hugo.En présence d’un public que l’Élysée espère nombreux grâce à une “scénographie adaptée”, la cérémonie suivra le “scénario traditionnel”: remontée de la rue Soufflot, accueil du cercueil sous la nef du Panthéon par le président de la République, qui prononcera un discours “court et percutant”, puis installation dans le caveau “des révolutionnaires de 1789”, où reposent Condorcet, l’abbé Grégoire et Gaspard Monge depuis le bicentenaire de la Révolution.- “L’assassin assassiné” -A l’honneur, le combat pour la justice de Robert Badinter, “qui incarne ce qu’est l’État de droit”, souligne la présidence. Et surtout l’abolition de la peine de mort, “un saut civilisationnel majeur dans l’histoire de la justice de notre pays”, a estimé un conseiller d’Emmanuel Macron.Parmi les temps forts, Julien Clerc viendra interpréter sa chanson “L’assassin assassiné” consacrée en 1980 à la lutte pour l’abolition du châtiment suprême.Des textes seront également lus, dont des plaidoiries de l’avocat qui sauva plusieurs condamnés de la guillotine. Mais aussi des discours de l’homme politique qui, nommé ministre de la Justice par François Mitterrand, demanda à la tribune de l’Assemblée nationale le 17 septembre 1981, et obtint “l’abolition de la peine de mort en France”, conformément à un engagement du président socialiste à rebours de l’opinion de l’époque.Le comédien Guillaume Gallienne lira un texte de Victor Hugo, précurseur dans ce même combat.Ce texte, comme d’autres, a été choisi par la veuve de l’homme de droit. La philosophe Élisabeth Badinter a été associée de très près aux préparatifs.Emmanuel Macron a déjà fait entrer dans la nécropole républicaine Simone Veil, rescapée d’Auschwitz et auteure de la loi sur l’interruption volontaire de grossesse, l’écrivain chroniqueur de l’horreur des tranchées de la Première Guerre mondiale Maurice Genevoix, la star du music-hall, résistante et militante antiraciste franco-américaine Joséphine Baker, et le résistant communiste d’origine arménienne Missak Manouchian.L’historien et résistant Marc Bloch sera à son tour panthéonisé mi-juin, 82 ans après son exécution par la Gestapo en 1944.Pour l’historien Denis Peschanski, le fil conducteur de ces choix présidentiels est l'”universalisme républicain”. “C’est la France des Lumières, qu’incarnait Robert Badinter à travers son combat abolitionniste mais aussi sa défense acharnée des victimes et sa lutte pour les droits”.