Wall Street ouvre en hausse, les résultats d’entreprises dans le viseur

La Bourse de New York évoluait en hausse lundi, à l’aube d’une semaine particulièrement riche en résultats d’entreprises, sur fond d’espoirs de désescalade commerciale entre Washington et Pékin.Vers 14H00 GMT, le Dow Jones prenait 0,42%, l’indice Nasdaq gagnait 0,96% et l’indice élargi S&P 500 progressait de 0,68%.”Les investisseurs sont optimistes sur le fait que la prochaine vague de résultats d’entreprises sera meilleure que prévu, principalement grâce aux fortes capitalisations technologiques”, explique auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments.”Cette importante série de rapports financiers publiée dans la semaine couvrira près d’un cinquième des entreprises du S&P 500″, détaillent les analystes de Briefing.com.Parmi les plus attendues: Netflix et Coca-Cola (mardi), puis le spécialiste des véhicules électriques Tesla (mercredi) et l’entreprise de semi-conducteurs et processeurs Intel (jeudi).La semaine passée, la place américaine a salué les résultats du secteur financier malgré quelques inquiétudes autour de l’état de santé des banques régionales américaines.”Pour le moment, on ne dirait pas que cela va se propager à grande échelle”, estime toutefois M. Sarhan.Sur le plan commercial, “la situation entre les Etats-Unis et la Chine reste une question difficile à résoudre”, note l’analyste.Le président américain Donald Trump a brandi en octobre la menace de droits de douane supplémentaires de 100% pour la Chine en réponse à ses réductions d’exportations de ses terres rares, avant de finalement déclarer vendredi que ces droits de douane n’étaient “pas viables”.Pékin et Washington se sont aussi accordés samedi pour préparer de nouvelles négociations, ce qui fait espérer qu’il n’y aura pas davantage d’escalade des tensions.”Pour les investisseurs, des progrès sont en train d’être réalisés” entre les deux puissances, avance Adam Sarhan.Côté indicateurs, le marché attend la publication vendredi de l’indice des prix à la consommation (CPI) pour septembre, initialement repoussée en raison de la paralysie budgétaire (“shutdown”) en cours aux Etats-Unis.”L’inflation reste une source de préoccupation, en particulier pour la banque centrale américaine” (Fed), continue M. Sarhan.La Réserve fédérale a abaissé ses taux pour la première fois de l’année en septembre, d’un quart de point en raison de la fragilité de l’emploi américain.Pour le moment, selon l’outil de veille CME FedWatch, les investisseurs s’attendent à ce que les taux continuent d’être abaissés, en deux temps, d’ici la fin de l’année.Sur le marché obligataire, le rendement à échéance dix ans des emprunts de l’Etat américain se détendait à 3,99% contre 4,01% vendredi en clôture.Au tableau des valeurs, Amazon gardait la tête hors de l’eau (+0,57% à 214,25 dollars) après une panne lundi de sa plateforme cloud, Amazon Web Services (AWS).Plusieurs sites, jeux en ligne et applications populaires comme Snapchat, Airbnb, Reddit ou Fortnite ont été inaccessibles plusieurs heures.L’aciériste Cleveland-Cliffs s’envolait (+15,24% à 15,35 dollars) après avoir annoncé qu’il allait étudier la possibilité d’extraire et de produire des terres rares aux Etats-Unis, alors que la Chine a annoncé début octobre de nouveaux contrôles sur les technologies liées à ces matériaux essentiels .La plateforme d’échange de cryptomonnaies Robinhood (+4,95% à 136,34 dollars) profitait d’une réévaluation à la hausse de son titre par la banque d’investissement Citizen JMP.

Stock markets rise as China-US trade fears ease

Stock markets climbed Monday after conciliatory comments from US President Donald Trump at the weekend eased worries about China-US trade tensions.Tokyo stocks surged more than three percent to a record after Japan’s ruling party said it was set to sign a new coalition deal.The deal, signed on Monday, paves the way for Sanae Takaichi to become prime minister and raises hopes for an end to the country’s political turmoil.Most stock markets started the week on the front foot as traders “responded to an apparent softening in rhetoric concerning the reigniting of the trade war between the US and China”, said David Morrison, senior market analyst at Trade Nation. Wall Street’s main indices opened higher, with the Nasdaq Composite rising 0.7 percent.A global outage hit Amazon’s cloud services for several hours on Monday, affecting online services for the US tech giant and numerous other companies and organisations.Amazon’s share price, which had been down in pre-market trading, recovered to gain 0.5 percent at the opening bell.In Europe, Frankfurt’s stock market rose more than one percent in afternoon trading. Even Paris pushed higher from early losses that were fuelled by BNP Paribas, whose share price tumbled more than seven percent after a US court late last week found it liable for atrocities committed in Sudan.Shares in BNP’s French rivals Credit Agricole and Societe Generale both recovered to stand 0.3 percent lower.    French bonds declined after S&P Global cut the country’s credit rating, citing risks that the government would fail to significantly reduce its deficit next year.The Paris stock exchange got a lift from Gucci-owner Kering, which rose 4.5 percent after it announced the $4.6-billion sale of its beauty products division to L’Oreal.Hong Kong advanced more than two percent and Shanghai was also well up at close as data showed China’s economy grew in line with expectations in the third quarter, though at its slowest pace in a year.The data was released just hours before the start of a closely watched four-day meeting in Beijing with top Communist Party officials focused on long-term economic planning.Sentiment was boosted as Washington and Beijing agreed on Saturday to hold another round of trade negotiations in the coming week to avoid another damaging tit-for-tat tariff battle. Trump, who recently threatened 100-percent tariffs in response to Chinese rare-earth export controls, told Fox Business last week that the higher tariffs were “not sustainable”.”Catalysed by Trump’s remark… markets appear priced for a positive or at least less-bad outcome,” said Chris Weston, head of research at Pepperstone.”The market’s base case now seems to be that China will offer concessions on its rare-earth export controls, paving the way for the US to extend the current 30 percent ‘tariff truce’ by another 90 days beyond its 10 November deadline.”Traders also took heart from a bounceback for US regional bank stocks Friday, which had been pummelled Thursday following disclosures from two mid-sized players of expected losses tied to problem loans.- Key figures at around 1330 GMT -New York – Dow: UP 0.4 percent at 46,392.91 pointsNew York – S&P 500: UP 0.5 percent at 6,700.15New York – Nasdaq Composite: UP 0.7 percent at 22,844.82London – FTSE 100: UP 0.4 percent at 9,394.65  Paris – CAC 40: UP 0.2 percent at 8,189.11Frankfurt – DAX: UP 1.6 percent at 24,214.44Tokyo – Nikkei 225: UP 3.4 percent at 49,185.50 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: UP 2.4 percent at 25,858.83 (close)Shanghai – Composite: UP 0.6 percent at 3,863.89 (close)Euro/dollar: DOWN at $1.1652 from $1.1670 on FridayPound/dollar: DOWN at $1.3421 from $1.3433Dollar/yen: UP at 150.67 yen from 150.50 yenEuro/pound: DOWN at 86.85 percent from 86.88 penceWest Texas Intermediate: DOWN 1.5 percent at $56.27 per barrelBrent North Sea Crude: DOWN 1.5 percent at $60.37 per barrelburs-rl/jxb

Après le casse spectaculaire au Louvre, la sécurité des musées en question

Le vol de joyaux d’une valeur inestimable au musée du Louvre dimanche, précédé d’une série de cambriolages à Paris et ailleurs en France, interroge la sécurité des musées, défaillante, selon plusieurs sources interrogées par l’AFP.Un pré-rapport de la Cour des comptes pointe ainsi le “retard persistant” pris par le musée le plus visité au monde (neuf millions de visiteurs en 2024) dans le déploiement d’équipements destinés à assurer la protection de ses oeuvres.En janvier, la présidente du Louvre, Laurence Des Cars, avait alerté la ministre de la Culture, Rachida Dati, pointant un “niveau d’obsolescence inquiétant”, une “multiplication d’avaries” et la nécessité de grands travaux.”On sait très bien qu’il y a une grande vulnérabilité dans les musées français”, a reconnu le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, interrogé sur de possibles failles dans le dispositif de surveillance, après le ce casse spectaculaire.Dimanche, peu après l’ouverture, des cambrioleurs se sont introduits dans la galerie d’Apollon du musée, qui abrite notamment les joyaux de la Couronne de France, brisant les fenêtres de la salle à l’aide d’une disqueuse après s’être hissés depuis l’extérieur sur une nacelle. Ils ont fracturé les vitrines et ont dérobé un ensemble de parures en pierres précieuses et diamants, le tout en quelques minutes à peine.- Système inopérant -Un mois plus tôt, des voleurs s’étaient introduits durant la nuit au Muséum d’histoire naturelle à Paris en forçant une porte de secours à l’aide d’une disqueuse puis une vitrine blindée avec un chalumeau pour emporter 6 kg de pépites d’or. Le système d’alarme et de vidéosurveillance du Muséum était “inopérant” depuis une cyberattaque survenue le le 25 juillet, a appris l’AFP de source policière, ce que le musée n’a ni confirmé, ni démenti.Début septembre, deux plateaux chinois et un vase classés “trésors nationaux” ont été dérobés en pleine nuit au musée national Adrien Dubouché de Limoges, qui possède une riche collection de porcelaine, un préjudice de plusieurs millions d’euros, opéré probablement à la demande d’un commanditaire, selon les autorités.Selon l’Office central de lutte contre le trafic des biens culturels (OCBC), si “la sécurité est inégale d’un musée à l’autre”, ils “sont de plus en plus ciblés au titre des valeurs et oeuvres très importantes qu’ils détiennent”.La Cour des comptes explique que des équipements ont été installés au cours des dernières années au Louvre dans les espaces d’expositions temporaires qui accueillent nombre de prêts venus de l’étranger, au détriment des salles qui abritent les collections permanentes.-Manque d’équipements et d’agents-Ainsi, “60% des salles de l’aile Sully et 75% pour l’aile Richelieu ne sont pas protégées” par vidéosurveillance, précise-t-elle.”Le 26 mai 2024 à 13H49 j’ai pu m’approcher d’un fragment de retable peint par Raphaël, une tête d’ange, jusqu’à le toucher, ce que je n’ai pas fait, sans qu’aucune alarme ne se déclenche ni qu’aucun agent ni conservateur ne m’interpelle”, raconte à l’AFP une spécialiste française de la Renaissance italienne sous couvert d’anonymat.Elle déplore “une protection des oeuvres défaillante contrairement à nombre de musées italiens”.Quand les équipements de vidéosurveillance existent, “ils sont en partie obsolètes”, déplore Christian Galani de la CGT Culture, en poste au musée.Selon ce représentant syndical, le Louvre “manque aussi d’agents de surveillance, avec 200 emplois supprimés en 15 ans alors que la fréquentation a été multipliée par 1,5. Vous pouvez traverser plusieurs espaces sans en croiser un seul et plusieurs salles sont systématiquement fermées faute d’agents disponibles”, ajoute-t-il.En cause, “des budgets insuffisants et peu transparents”, affirme-t-il. Selon lui, “environ 17 millions d’euros ont été programmés en 2025 pour la prévention des risques, l’électricité, les ascenseurs et la climatisation dont deux millions pour la sûreté”.De grands travaux de rénovation ont été promis fin juin pour le Louvre par le président de la République Emmanuel Macron. Ils ont été évalués entre 700 et 800 millions d’euros sur une dizaine d’années, dont seulement une part minoritaire sera financée par l’Etat.Le musée compte notamment sur un billet d’entrée plus cher, fixé à environ 35 euros pour les visiteurs hors UE à partir de 2026, pour garantir un apport supplémentaire de recettes.

L’oenotourisme en effervescence en Champagne, surfant sur l’effet Unesco

“On a l’impression de se promener dans une peinture”, s’extasie Tyler Ryan, un touriste américain visitant le Pavillon Ruinart à Reims, l’une des vitrines du boom de l’oenotourisme en Champagne, dix ans après son inscription au patrimoine mondial de l’Unesco.La plus ancienne maison de champagne, propriété du géant du luxe LVMH, a métamorphosé depuis un an son accueil du public avec ce pavillon aux airs de pagode signé Sou Fujimoto, l’une des stars de l’architecture japonaise contemporaine, à côté de ses crayères, ces profondes caves naturelles en craie qui se visitent.Employé de la franchise de basket NBA des Bucks de Milwaukee, Tyler Ryan et sa femme Taylor, infirmière, expliquent à l’AFP être venus en France fêter le premier anniversaire de leur voyage de noces. En deux étapes: la Champagne, puis Paris.Taxes Trump ou pas, “nous buvions déjà du champagne pour les grandes occasions et nous allons continuer à en boire”, sourit le couple.L’oenotourisme “est reparti comme jamais, avec un public qui n’est plus le même”, ce sont “des gens qui voyagent d’abord pour le vin”, estime Olivier Livoir, “responsable de l’hospitalité” chez Ruinart.Un relais de croissance bienvenu pour la filière champagne, touchée depuis cette année par les droits de douane des Etats-Unis sur les produits européens.- Musées, bars et hôtels chics -Dix ans après l’inscription de ses coteaux, maisons et caves au patrimoine mondial, l’oenotourisme “est en train d’exploser” en Champagne, constate aussi Séverine Couvreur, présidente de la Mission Unesco.Un nombre impressionnant de projets a vu le jour ces dernières années: rénovation du musée du vin de Champagne à Epernay, reconversion des anciens pressoirs de Pommery en un musée interactif à Aÿ-Champagne, hôtels de luxe et restaurants assemblant gastronomie et dégustation de vins: Taittinger a ainsi ouvert sa propre table en juin à Reims.Parmi d’autres initiatives en cours, la maison Dom Pérignon (LVMH là encore) doit démarrer en décembre la restauration de l’ancienne abbaye Saint-Pierre d’Hautvillers, berceau du champagne, pour une réouverture prévue en 2028 sous le signe de l’oenotourisme.Dans un ancien hôtel particulier au coeur de Reims, la jeune maison Thiénot a inauguré en septembre “Le 3″, un lieu proposant sur 5.000m2 un circuit oenotouristique immersif, bientôt flanqué d’un hôtel cinq étoiles et d’un bar à champagne.”C’est le boom oenotouristique de la Champagne qui a fait germer cette idée”, explique à l’AFP Olivier Lamaison, le directeur général du “3”. Il y a “un fort enjeu commercial” dans ce projet, reconnaît Stanislas Thiénot, co-dirigeant de cette maison indépendante et désireuse de cibler davantage le grand public.- “Eviter le surtourisme” -Le nombre de nuitées à Reims a bondi de plus de 60% entre 2016 et 2023, atteignant 1,8 million. Et les emplois touristiques locaux ont augmenté de plus de 30% sur la même période pour atteindre 8.240 postes, selon une récente enquête de l’Agence d’urbanisme, de développement et de prospective de la région de Reims.”Cette hausse des emplois est homogène sur tout le territoire” et “surtout sensible dans les zones périphériques” souligne Mme Couvreur.Car l’inscription Unesco va au-delà de “zones coeur” comme Reims et Epernay, engageant également 320 villes et villages de l’AOC Champagne dans la Marne, l’Aube et l’Aisne.Ainsi “on arrive aussi à éviter le surtourisme” car “il n’y a pas qu’un seul lieu qui se visite, mais une multitude d’expériences”, vante encore Mme Couvreur.La Mission Unesco veut dorénavant anticiper “des flux qui favorisent la mobilité, pour que les habitants n’en souffrent pas”, ajoute-t-elle.Dès 2023, Hautvillers et Aÿ-Champagne ont pris des arrêtés plafonnant le nombre de locations touristiques autorisées dans leurs communes. Epernay vient de les imiter, alors que le nombre de ces meublés recensés dans la ville – plus de 420 – a décuplé depuis 2019, selon la mairie.A Aÿ-Champagne, des investisseurs locaux, mais aussi étrangers, “achetaient des biens assez conséquents” et à un prix élevé pour les “rediviser” ensuite, explique à l’AFP Dominique Collard, le maire de cette commune.”On est fier de la montée du tourisme en Champagne, mais il faut essayer de trouver le bon équilibre”, car se loger sur Aÿ est devenu “compliqué” et sa population décline, souligne l’élu.

L’oenotourisme en effervescence en Champagne, surfant sur l’effet Unesco

“On a l’impression de se promener dans une peinture”, s’extasie Tyler Ryan, un touriste américain visitant le Pavillon Ruinart à Reims, l’une des vitrines du boom de l’oenotourisme en Champagne, dix ans après son inscription au patrimoine mondial de l’Unesco.La plus ancienne maison de champagne, propriété du géant du luxe LVMH, a métamorphosé depuis un an son accueil du public avec ce pavillon aux airs de pagode signé Sou Fujimoto, l’une des stars de l’architecture japonaise contemporaine, à côté de ses crayères, ces profondes caves naturelles en craie qui se visitent.Employé de la franchise de basket NBA des Bucks de Milwaukee, Tyler Ryan et sa femme Taylor, infirmière, expliquent à l’AFP être venus en France fêter le premier anniversaire de leur voyage de noces. En deux étapes: la Champagne, puis Paris.Taxes Trump ou pas, “nous buvions déjà du champagne pour les grandes occasions et nous allons continuer à en boire”, sourit le couple.L’oenotourisme “est reparti comme jamais, avec un public qui n’est plus le même”, ce sont “des gens qui voyagent d’abord pour le vin”, estime Olivier Livoir, “responsable de l’hospitalité” chez Ruinart.Un relais de croissance bienvenu pour la filière champagne, touchée depuis cette année par les droits de douane des Etats-Unis sur les produits européens.- Musées, bars et hôtels chics -Dix ans après l’inscription de ses coteaux, maisons et caves au patrimoine mondial, l’oenotourisme “est en train d’exploser” en Champagne, constate aussi Séverine Couvreur, présidente de la Mission Unesco.Un nombre impressionnant de projets a vu le jour ces dernières années: rénovation du musée du vin de Champagne à Epernay, reconversion des anciens pressoirs de Pommery en un musée interactif à Aÿ-Champagne, hôtels de luxe et restaurants assemblant gastronomie et dégustation de vins: Taittinger a ainsi ouvert sa propre table en juin à Reims.Parmi d’autres initiatives en cours, la maison Dom Pérignon (LVMH là encore) doit démarrer en décembre la restauration de l’ancienne abbaye Saint-Pierre d’Hautvillers, berceau du champagne, pour une réouverture prévue en 2028 sous le signe de l’oenotourisme.Dans un ancien hôtel particulier au coeur de Reims, la jeune maison Thiénot a inauguré en septembre “Le 3″, un lieu proposant sur 5.000m2 un circuit oenotouristique immersif, bientôt flanqué d’un hôtel cinq étoiles et d’un bar à champagne.”C’est le boom oenotouristique de la Champagne qui a fait germer cette idée”, explique à l’AFP Olivier Lamaison, le directeur général du “3”. Il y a “un fort enjeu commercial” dans ce projet, reconnaît Stanislas Thiénot, co-dirigeant de cette maison indépendante et désireuse de cibler davantage le grand public.- “Eviter le surtourisme” -Le nombre de nuitées à Reims a bondi de plus de 60% entre 2016 et 2023, atteignant 1,8 million. Et les emplois touristiques locaux ont augmenté de plus de 30% sur la même période pour atteindre 8.240 postes, selon une récente enquête de l’Agence d’urbanisme, de développement et de prospective de la région de Reims.”Cette hausse des emplois est homogène sur tout le territoire” et “surtout sensible dans les zones périphériques” souligne Mme Couvreur.Car l’inscription Unesco va au-delà de “zones coeur” comme Reims et Epernay, engageant également 320 villes et villages de l’AOC Champagne dans la Marne, l’Aube et l’Aisne.Ainsi “on arrive aussi à éviter le surtourisme” car “il n’y a pas qu’un seul lieu qui se visite, mais une multitude d’expériences”, vante encore Mme Couvreur.La Mission Unesco veut dorénavant anticiper “des flux qui favorisent la mobilité, pour que les habitants n’en souffrent pas”, ajoute-t-elle.Dès 2023, Hautvillers et Aÿ-Champagne ont pris des arrêtés plafonnant le nombre de locations touristiques autorisées dans leurs communes. Epernay vient de les imiter, alors que le nombre de ces meublés recensés dans la ville – plus de 420 – a décuplé depuis 2019, selon la mairie.A Aÿ-Champagne, des investisseurs locaux, mais aussi étrangers, “achetaient des biens assez conséquents” et à un prix élevé pour les “rediviser” ensuite, explique à l’AFP Dominique Collard, le maire de cette commune.”On est fier de la montée du tourisme en Champagne, mais il faut essayer de trouver le bon équilibre”, car se loger sur Aÿ est devenu “compliqué” et sa population décline, souligne l’élu.

Athènes dénonce l'”indifférence provocatrice” du British Museum après un dîner devant les frises du Parthénon

La ministre grecque de la Culture, Lina Mendoni, a dénoncé lundi l'”indifférence provocatrice” du British Museum qui a organisé un dîner de collecte de fonds notamment dans la galerie qui accueille les frises du Parthénon.”La sécurité, l’intégrité et la dignité des monuments devraient constituer la principale préoccupation du British Museum, qui, une fois encore, fait preuve d’une indifférence provocatrice”, a-t-elle commenté dans un communiqué après cet événement mondain qui a rassemblé samedi 800 invités dont des célébrités comme Mick Jagger et Naomi Campbell.Rappelant qu’elle avait “condamné à maintes reprises les dîners, réceptions et défilés de mode organisés dans les espaces des musées où sont exposés des monuments et des œuvres d’art”, la ministre a jugé que “de telles initiatives sont offensantes pour les biens culturels”.Elles “mettent (aussi) en danger les objets eux-mêmes”, selon elle.Lina Mendoni a fustigé le fait que les frises du Parthénon, trésors archéologiques vieux de quelque 2.500 ans, soient utilisées “comme éléments décoratifs pour le dîner que (le British Museum) a organisé”.Le grand musée londonien a tenu samedi sa première soirée de collecte de fonds, un événement glamour pour récolter de l’argent.Les VIP présents samedi, qui ont acheté leur billet 2.000 livres (environ 2.300 euros), ont dîné à des tables dressées au milieu des chefs d’œuvre du musée, notamment dans la galerie Duveen où se trouvent les frises du Parthénon.Ces vestiges antiques font l’objet d’une querelle historique entre la Grèce et l’institution londonienne.En décembre dernier, les deux parties avaient semblé se rapprocher d’une solution, le British Museum s’étant montré ouvert à un “partenariat sur le long terme” avec Athènes.Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, ardent partisan d’un retour de ces trésors archéologiques exposés depuis deux siècles à Londres, s’était dit “fermement convaincu” que les marbres du Parthénon reviendraient à Athènes.Depuis les discussions n’ont pas semblé faire de progrès tangibles.Une loi britannique de 1963 empêche le musée d’effectuer des restitutions.Mais la Grèce, qui réclame depuis des décennies le retour de ces précieuses frises détachées du Parthénon, est déterminée à retrouver son patrimoine. Les autorités grecques soutiennent qu’elles ont été l’objet d’un “pillage” orchestré en 1802 par Lord Elgin, ambassadeur britannique auprès de l’Empire ottoman.Mais Londres affirme que les sculptures ont été “acquises légalement” par Lord Elgin, qui les a revendues au British Museum.

En Corse, la croix d’un village déchaîne les passions

Atteinte à la laïcité ou “symbole” de l’identité corse? Depuis une semaine, une décision de justice enflamme les esprits sur l’île : elle concerne l’avenir d’une croix installée à l’entrée d’un petit village de 60 habitants.A côté de cette croix en bois, deux banderoles ont été accrochées. L’une conseille à la vieille dame qui mène la fronde: “Rentre chez toi, la croix, elle, est chez elle”. L’autre assure: “Enlever la croix c’est effacer la Corse”.Au coeur de l’imbroglio, une décision du tribunal administratif de Bastia du 10 octobre qui “annule le refus du maire de Quasquara”, Corse-du-Sud, “d’enlever” cette croix chrétienne, installée en 2022 sur un terrain public.Les réactions ont été si vives que le cardinal et le préfet ont dû intervenir, dans cette île méditerranéenne où se pratique un catholicisme fervent et qui a accueilli fin 2024 le défunt pape François pour son ultime voyage officiel.Beaucoup ont interprété cette décision comme une injonction à retirer la croix. Mais ce n’est pas le cas, explique à l’AFP une source judiciaire : l’avocat de la plaignante –villageoise octogénaire vivant depuis 20 ans à Quasquara– n’a pas explicitement formulé cette requête, donc le tribunal ne l’a pas prononcée.Pour se conformer, le maire devra déplacer la croix ou rendre privée la parcelle où elle est installée, sans quoi il s’expose à de nouvelles poursuites.Pourquoi cette décision?La loi de 1905 de séparation des églises et de l’Etat “s’oppose à l’installation par les personnes publiques, dans un emplacement public, d’un signe ou d’un emblème” religieux, rappelle le tribunal, sauf pour les “signes et emblèmes religieux” antérieurs à la législation.Or la croix a été installée “sur un emplacement différent des deux calvaires identifiés sur le cadastre communal de 1880”.- “Tradition de nos villages” -Une pétition en ligne a rassemblé plus de 42.000 signatures “pour maintenir la croix de Quasquara, symbole de notre patrimoine et de notre identité”.L’indignation politique est quasi-unanime, contexte qui rend difficile d’exprimer publiquement tout désaccord.L’octogénaire à l’origine du recours reçoit de nombreuses menaces mais n’a pas porté plainte à ce stade, selon une source proche du dossier.Laurent Marcangeli (Horizons), ministre sortant de la Fonction publique et ancien maire d’Ajaccio, a apporté sur X son “soutien le plus total” au maire de Quasquara.”Avant d’être un symbole religieux, la croix chrétienne est une tradition de nos villages insulaires, qui je le crois, ne porte tort à personne”, écrit-il.Le parti Femu a Corsica du président autonomiste du conseil exécutif Gilles Simeoni a fustigé une “interprétation laïciste, rigide et conflictuelle du fait religieux”.Face à l’emballement, le cardinal Bustillo, évêque d’Ajaccio, a tenté d’apaiser les esprits car “la croix ne doit pas être un motif de division”. “La croix, on la sert, on ne s’en sert pas”, a-t-il lancé dans un entretien à Corse Matin.Le préfet a promis au maire que “les services de l’Etat accompagneront” la commune pour étudier “les différentes voies permettant d’assurer que l’implantation de la croix s’inscrive dans le cadre légal”.- “Nationalisme identitaire” -Interrogé par l’AFP, Thierry Dominici, politologue à l’Université de Bordeaux et spécialiste de la Corse, évoque “un épiphénomène monté en épingle” par des partisans du “nationalisme identitaire” cherchant à “occuper l’espace médiatique.”Pour lui, “les identitaires activent cette idée que le Corse non seulement est corsophone, né sur l’île, de parents corses, mais surtout ils adhèrent à une forme de pensée civilisationnelle qui ne peut être qu’européenne, occidentale, blanche et chrétienne”.A ce stade la grogne n’est pas retombée.Jeudi et vendredi, des lycéens de Sartène, Corte et Bastia ont manifesté sous des banderoles “Terra corsa, terra cristiani” (Terre corse, terre chrétienne, NDLR).Samedi, Palatinu, jeune mouvement nationaliste identitaire d’extrême droite, le Rassemblement national et l’Union des droites pour la République (UDR) d’Eric Ciotti ont choisi Quasquara pour annoncer leur alliance, notamment en vue des municipales de 2026.Ils ont proposé au passage qu’un “fonds privé” acquiert la parcelle communale où se trouve la croix.Et dimanche encore, le syndicat étudiant indépendantiste Ghjuventu Indipendentista a réuni quelque 200 personnes au pied de la croix, selon son responsable Chilianu Begliomini. “Si on a grandi dans l’esprit corse ça fait l’unanimité”, dit-il à l’AFP.Le maire Paul-Antoine Bertolozzi continue lui d’étudier “toutes les voies de recours possibles” pour “que cette croix reste là où elle est”, a-t-il déclaré au Journal du dimanche.