Puces: la concurrence s’anime derrière Nvidia dans la course à l’IA

La révolution de l’intelligence artificielle (IA) générative a aiguisé les appétits des concurrents de Nvidia, qui cherchent à rattraper leur retard sur le géant des puces dédiées à l’IA.Inconnu du grand public il y a encore trois ans, Nvidia affiche aujourd’hui le premier chiffre d’affaires mondial du secteur, dopé par les ventes de ses processeurs graphiques ou GPU (graphics processing units), les processeurs chéris de l’IA.- Pourquoi Nvidia domine-t-il à ce point? -S’il n’est pas le premier à avoir développé des GPU, le groupe californien en a fait sa spécialité dès la fin des années 1990, pivotant rapidement des jeux vidéo vers l’informatique à distance (cloud computing), alors naissante, et a donc une expérience unique dans le domaine.Par ailleurs, Nvidia est “un dragon à trois têtes”, résumait récemment Dylan Patel, patron du cabinet SemiAnalysis, dans le podcast “No Priors”.Il ne se contente pas de concevoir des puces, mais propose toute une infrastructure à même de les faire fonctionner ensemble, avec des connexions (networking) et des logiciels, les deux autres têtes du dragon.Nvidia peut “répondre aux besoins d’un +data center+ dans tous ses aspects avec un produit de classe mondiale”, selon Jon Peddie, du cabinet Jon Peddie Research.- D’où vient la concurrence? -A bonne distance de Nvidia, dont la part de marché est estimée à plus ou moins 80% pour les centres de données, selon les sources, l’Américain AMD était jusqu’ici considéré comme le dauphin.Mais décidés à réduire leur dépendance vis-à-vis de Nvidia, les grands noms du “cloud” ont récemment mis au point leurs propres processeurs.Google a commencé à utiliser sa Tensor Processing Unit (TPU) il y a dix ans, tandis que le Trainium d’Amazon Web Services (AWS), filiale dédiée au cloud, a fait son apparition en 2020.Aujourd’hui, Google et Amazon pèsent plus de 10% du marché et ont pris le pas sur AMD “pour ce qui est des performances, du prix, des usages, de la fiabilité”, avance Jordan Nanos, de SemiAnalysis.Google propose même, selon plusieurs médias, ses puces à des clients tiers. Sollicité par l’AFP, il n’a pas donné suite. Amazon, en revanche, ne vend pas ses Trainium à d’autres acteurs.AMD s’est néanmoins complètement replacé dans la course avec l’annonce, lundi, d’une commande géante émanant d’OpenAI, qui va aussi devenir actionnaire du groupe de semi-conducteurs.”C’est un énorme vote de confiance (pour AMD) de la part d’OpenAI et (de Sam) Altman”, ont estimé les analystes de Wedbush Securities.- Où en sont les Chinois? -Seule nation à rivaliser avec les Etats-Unis, la Chine cherche à refaire au plus vite son retard dans les équipements d’IA, pour se passer des puces américaines les plus avancées, désormais objets de restrictions à l’export.Pour Jordan Nanos, Huawei figure parmi les concurrents les plus crédibles de Nvidia, avec Google ou Amazon, et devant AMD.A l’instar de Google et Amazon, leurs équivalents chinois respectifs Baidu et Alibaba font aussi produire désormais leurs propres processeurs IA, qui ne sont cependant encore que des ersatz des GPU de Nvidia.”L’appareil de production actuel (en Chine) ne leur permet pas”, pour l’instant, “de rattraper” Nvidia, juge Jon Peddie. “Mais à terme, compte tenu de leur main d’oeuvre qualifiée et des investissement publics, ils seront capables de fabriquer des (produits) de pointe”.- Nvidia est-il menacé? -Aucun spécialiste ne voit l’ogre de Santa Clara (Californie) desserrer son étreinte sur le secteur dans un avenir proche.”Nvidia est à la base de la grande majorité des applications d’IA aujourd’hui”, souligne John Belton, analyste de Gabelli Funds. “Et malgré leur avance, ils gardent le pied au plancher en lançant un produit par an, une cadence qui sera difficile à égaler pour la concurrence.”Début septembre, Nvidia a ainsi annoncé que sa nouvelle génération, la Rubin, serait commercialisée fin 2026, avec des performances, pour les fonctions IA, estimées à 7,5 fois celles de son produit d’appel actuellement sur le marché, le Blackwell.

Puces: la concurrence s’anime derrière Nvidia dans la course à l’IA

La révolution de l’intelligence artificielle (IA) générative a aiguisé les appétits des concurrents de Nvidia, qui cherchent à rattraper leur retard sur le géant des puces dédiées à l’IA.Inconnu du grand public il y a encore trois ans, Nvidia affiche aujourd’hui le premier chiffre d’affaires mondial du secteur, dopé par les ventes de ses processeurs graphiques ou GPU (graphics processing units), les processeurs chéris de l’IA.- Pourquoi Nvidia domine-t-il à ce point? -S’il n’est pas le premier à avoir développé des GPU, le groupe californien en a fait sa spécialité dès la fin des années 1990, pivotant rapidement des jeux vidéo vers l’informatique à distance (cloud computing), alors naissante, et a donc une expérience unique dans le domaine.Par ailleurs, Nvidia est “un dragon à trois têtes”, résumait récemment Dylan Patel, patron du cabinet SemiAnalysis, dans le podcast “No Priors”.Il ne se contente pas de concevoir des puces, mais propose toute une infrastructure à même de les faire fonctionner ensemble, avec des connexions (networking) et des logiciels, les deux autres têtes du dragon.Nvidia peut “répondre aux besoins d’un +data center+ dans tous ses aspects avec un produit de classe mondiale”, selon Jon Peddie, du cabinet Jon Peddie Research.- D’où vient la concurrence? -A bonne distance de Nvidia, dont la part de marché est estimée à plus ou moins 80% pour les centres de données, selon les sources, l’Américain AMD était jusqu’ici considéré comme le dauphin.Mais décidés à réduire leur dépendance vis-à-vis de Nvidia, les grands noms du “cloud” ont récemment mis au point leurs propres processeurs.Google a commencé à utiliser sa Tensor Processing Unit (TPU) il y a dix ans, tandis que le Trainium d’Amazon Web Services (AWS), filiale dédiée au cloud, a fait son apparition en 2020.Aujourd’hui, Google et Amazon pèsent plus de 10% du marché et ont pris le pas sur AMD “pour ce qui est des performances, du prix, des usages, de la fiabilité”, avance Jordan Nanos, de SemiAnalysis.Google propose même, selon plusieurs médias, ses puces à des clients tiers. Sollicité par l’AFP, il n’a pas donné suite. Amazon, en revanche, ne vend pas ses Trainium à d’autres acteurs.AMD s’est néanmoins complètement replacé dans la course avec l’annonce, lundi, d’une commande géante émanant d’OpenAI, qui va aussi devenir actionnaire du groupe de semi-conducteurs.”C’est un énorme vote de confiance (pour AMD) de la part d’OpenAI et (de Sam) Altman”, ont estimé les analystes de Wedbush Securities.- Où en sont les Chinois? -Seule nation à rivaliser avec les Etats-Unis, la Chine cherche à refaire au plus vite son retard dans les équipements d’IA, pour se passer des puces américaines les plus avancées, désormais objets de restrictions à l’export.Pour Jordan Nanos, Huawei figure parmi les concurrents les plus crédibles de Nvidia, avec Google ou Amazon, et devant AMD.A l’instar de Google et Amazon, leurs équivalents chinois respectifs Baidu et Alibaba font aussi produire désormais leurs propres processeurs IA, qui ne sont cependant encore que des ersatz des GPU de Nvidia.”L’appareil de production actuel (en Chine) ne leur permet pas”, pour l’instant, “de rattraper” Nvidia, juge Jon Peddie. “Mais à terme, compte tenu de leur main d’oeuvre qualifiée et des investissement publics, ils seront capables de fabriquer des (produits) de pointe”.- Nvidia est-il menacé? -Aucun spécialiste ne voit l’ogre de Santa Clara (Californie) desserrer son étreinte sur le secteur dans un avenir proche.”Nvidia est à la base de la grande majorité des applications d’IA aujourd’hui”, souligne John Belton, analyste de Gabelli Funds. “Et malgré leur avance, ils gardent le pied au plancher en lançant un produit par an, une cadence qui sera difficile à égaler pour la concurrence.”Début septembre, Nvidia a ainsi annoncé que sa nouvelle génération, la Rubin, serait commercialisée fin 2026, avec des performances, pour les fonctions IA, estimées à 7,5 fois celles de son produit d’appel actuellement sur le marché, le Blackwell.

Lecornu démissionne, Macron sous pression pour réagir

Déflagration politique: quelques heures à peine après avoir formé son gouvernement, Sébastien Lecornu a remis lundi sa démission, fragilisé de l’intérieur par la fronde des Républicains de Bruno Retailleau, une décision qui place Emmanuel Macron au pied du mur.Nomination d’un nouveau Premier ministre ? Dissolution de l’Assemblée ? Sollicité, l’entourage du chef de l’État ne laisse rien filtrer de ses intentions alors que plusieurs voix lui demandent de s’exprimer rapidement.Troisième Premier ministre désigné en un an depuis la dissolution de juin 2024, Sébastien Lecornu, nommé le 9 septembre et qui devait tenir son premier Conseil des ministres lundi, s’est rendu aux premières heures de la matinée à l’Élysée pour remettre sa démission au président, qui l’a acceptée.”Les conditions n’étaient plus remplies” pour rester, a-t-il déclaré un peu plus tard depuis Matignon, regrettant “les appétits partisans” ayant conduit à sa démission, une allusion claire à Bruno Retailleau qui dimanche soir a précipité sa chute en remettant en cause la participation des Républicains au gouvernement à peine formé.Les partis politiques “continuent d’adopter une posture comme s’ils avaient tous la majorité absolue”, a déploré Sébastien Lecornu. Il a regretté que son offre de renoncer à l’article 49.3 de la Constitution pour redonner la main au Parlement n’avait “pas permis” d’évacuer la menace d’une censure agitée par la gauche et le Rassemblement national.Il s’agit du gouvernement le plus bref de la Ve République, à peine plus d’une douzaine d’heures. Sa chute plonge la France dans une crise politique sans précédent depuis des décennies.- Démission, dissolution ou cohabitation -Que va faire le président de la République ? Dissoudre une Assemblée figée en trois blocs comme le demande le RN, démissionner comme le voudrait LFI ou nommer un Premier ministre de gauche comme le réclament écologistes et socialistes ? Ou encore faire appel à une personne non marquée à la tête d’un +gouvernement technique+ ?Presque simultanément à l’annonce de la démission de Sébastien Lecornu, le président du Rassemblement national Jordan Bardella a appelé Emmanuel Macron à dissoudre l’Assemblée et convoquer de nouvelles législatives anticipées. “Il ne peut y avoir de stabilité retrouvée sans un retour aux urnes”, a-t-il déclaré en arrivant au siège du parti d’extrême droite pour évoquer la situation avec Marine Le Pen. Cette dernière a également jugé une dissolution “absolument incontournable” et estimé qu’une démission d’Emmanuel Macron serait “sage”.Le leader de la France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon a demandé l’examen “immédiat” d’une motion de destitution du président de la République “à l’origine du chaos”.M. Mélenchon a proposé aux autres partis de gauche “une rencontre” dans l’après-midi, rencontre “qui n’aura pas lieu” selon la patronne des écologistes Marine Tondelier en raison des relations tendues entre Insoumis et PS.Réunis en bureau national, les socialistes, qui avaient réclamé un nouveau débat parlementaire sur la réforme des retraites pour ne pas censurer Sébastien Lecornu, restaient discrets à la mi-journée. Leur premier secrétaire Olivier Faure s’est contenté de saluer sur X Sébastien Lecornu, un “gaulliste” qui vient de “démissionner avec dignité et honneur”.Un socialiste pourrait-il être appelé à Matignon ? Dans son allocution, Sébastien Lecornu a affirmé que “certaines formations politiques de l’opposition ont compris” le principe de bâtir un compromis, semblant désigner le PS alors que le chef des députés Modem, Marc Fesneau, s’est dit prêt à “trouver un compromis historique pour la France”.- Retailleau “pas du tout” responsable -Ce serait dans ce cas sans Les Républicains car pour leur patron, Bruno Retailleau, “il est hors de question de cautionner un Premier ministre de gauche”.Pointé du doigt par Sébastien Lecornu, M. Retailleau ne se sent “pas du tout” responsable de la crise. Principal objet de sa colère, assure-t-il: le retour surprise aux Armées de Bruno Le Maire, symbole pour la droite du dérapage budgétaire des dernières années de gouvernement macroniste. Alors que Sébastien Lecornu lui a reproché d’avoir préféré “son parti au pays”, M. Retailleau assure que le Premier ministre lui avait “caché” cette nomination, ce qui pose “un problème de confiance”. La Bourse de Paris accusait à la mi-journée une baisse d’1,4%. Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt à dix ans passait au-dessus de celui de l’Italie. La situation est suivie de près dans l’UE. “Une France stable est une contribution importante pour l’Europe”, a réagi le porte-parole du gouvernement allemand, Stefan Kornelius.

Lecornu démissionne, Macron sous pression pour réagir

Déflagration politique: quelques heures à peine après avoir formé son gouvernement, Sébastien Lecornu a remis lundi sa démission, fragilisé de l’intérieur par la fronde des Républicains de Bruno Retailleau, une décision qui place Emmanuel Macron au pied du mur.Nomination d’un nouveau Premier ministre ? Dissolution de l’Assemblée ? Sollicité, l’entourage du chef de l’État ne laisse rien filtrer de ses intentions alors que plusieurs voix lui demandent de s’exprimer rapidement.Troisième Premier ministre désigné en un an depuis la dissolution de juin 2024, Sébastien Lecornu, nommé le 9 septembre et qui devait tenir son premier Conseil des ministres lundi, s’est rendu aux premières heures de la matinée à l’Élysée pour remettre sa démission au président, qui l’a acceptée.”Les conditions n’étaient plus remplies” pour rester, a-t-il déclaré un peu plus tard depuis Matignon, regrettant “les appétits partisans” ayant conduit à sa démission, une allusion claire à Bruno Retailleau qui dimanche soir a précipité sa chute en remettant en cause la participation des Républicains au gouvernement à peine formé.Les partis politiques “continuent d’adopter une posture comme s’ils avaient tous la majorité absolue”, a déploré Sébastien Lecornu. Il a regretté que son offre de renoncer à l’article 49.3 de la Constitution pour redonner la main au Parlement n’avait “pas permis” d’évacuer la menace d’une censure agitée par la gauche et le Rassemblement national.Il s’agit du gouvernement le plus bref de la Ve République, à peine plus d’une douzaine d’heures. Sa chute plonge la France dans une crise politique sans précédent depuis des décennies.- Démission, dissolution ou cohabitation -Que va faire le président de la République ? Dissoudre une Assemblée figée en trois blocs comme le demande le RN, démissionner comme le voudrait LFI ou nommer un Premier ministre de gauche comme le réclament écologistes et socialistes ? Ou encore faire appel à une personne non marquée à la tête d’un +gouvernement technique+ ?Presque simultanément à l’annonce de la démission de Sébastien Lecornu, le président du Rassemblement national Jordan Bardella a appelé Emmanuel Macron à dissoudre l’Assemblée et convoquer de nouvelles législatives anticipées. “Il ne peut y avoir de stabilité retrouvée sans un retour aux urnes”, a-t-il déclaré en arrivant au siège du parti d’extrême droite pour évoquer la situation avec Marine Le Pen. Cette dernière a également jugé une dissolution “absolument incontournable” et estimé qu’une démission d’Emmanuel Macron serait “sage”.Le leader de la France insoumise (LFI) Jean-Luc Mélenchon a demandé l’examen “immédiat” d’une motion de destitution du président de la République “à l’origine du chaos”.M. Mélenchon a proposé aux autres partis de gauche “une rencontre” dans l’après-midi, rencontre “qui n’aura pas lieu” selon la patronne des écologistes Marine Tondelier en raison des relations tendues entre Insoumis et PS.Réunis en bureau national, les socialistes, qui avaient réclamé un nouveau débat parlementaire sur la réforme des retraites pour ne pas censurer Sébastien Lecornu, restaient discrets à la mi-journée. Leur premier secrétaire Olivier Faure s’est contenté de saluer sur X Sébastien Lecornu, un “gaulliste” qui vient de “démissionner avec dignité et honneur”.Un socialiste pourrait-il être appelé à Matignon ? Dans son allocution, Sébastien Lecornu a affirmé que “certaines formations politiques de l’opposition ont compris” le principe de bâtir un compromis, semblant désigner le PS alors que le chef des députés Modem, Marc Fesneau, s’est dit prêt à “trouver un compromis historique pour la France”.- Retailleau “pas du tout” responsable -Ce serait dans ce cas sans Les Républicains car pour leur patron, Bruno Retailleau, “il est hors de question de cautionner un Premier ministre de gauche”.Pointé du doigt par Sébastien Lecornu, M. Retailleau ne se sent “pas du tout” responsable de la crise. Principal objet de sa colère, assure-t-il: le retour surprise aux Armées de Bruno Le Maire, symbole pour la droite du dérapage budgétaire des dernières années de gouvernement macroniste. Alors que Sébastien Lecornu lui a reproché d’avoir préféré “son parti au pays”, M. Retailleau assure que le Premier ministre lui avait “caché” cette nomination, ce qui pose “un problème de confiance”. La Bourse de Paris accusait à la mi-journée une baisse d’1,4%. Sur le marché obligataire, le taux d’intérêt à dix ans passait au-dessus de celui de l’Italie. La situation est suivie de près dans l’UE. “Une France stable est une contribution importante pour l’Europe”, a réagi le porte-parole du gouvernement allemand, Stefan Kornelius.

Hundreds stage fresh anti-government protests in MadagascarMon, 06 Oct 2025 12:54:43 GMT

Hundreds of people demonstrated in Madagascar’s capital, Antananarivo, on Monday — the 12th day of a youth-led protest movement that has plunged the country into political crisis.Near-daily protests that started on September 25 against persistent water and power cuts in the Indian Ocean island have grown into an anti-government movement calling for President Andry Rajoelina to …

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Début du procès en appel des viols de Mazan, Gisèle Pelicot face à un dernier accusé

Un an après le retentissant procès des viols de Mazan, un nouveau chapitre s’est ouvert lundi après-midi avec le procès en appel du seul des 51 accusés qui a souhaité être rejugé, face à une Gisèle Pelicot déterminée à “aller jusqu’au bout”.Dans une veste rose, soutenue par Florian, l’un de ses fils, elle est arrivée souriante au tribunal sous les applaudissements mais sans faire de déclaration.L’accusé, Husamettin Dogan, a fait une entrée beaucoup plus discrète, dissimulé derrière une casquette, un masque et des lunettes, marchant en s’appuyant sur une béquille. Condamné en première instance à neuf ans de prison, cet ex-ouvrier du bâtiment de 44 ans, qui comparaît libre notamment pour raisons de santé, risque à nouveau 20 ans de réclusion.Organisé cette fois-ci à Nîmes devant un jury populaire de la cour d’assises du Gard, ce nouveau procès doit durer jusqu’à jeudi au plus tard. La pression sur l’accusé est forte car, à l’inverse du premier procès où 50 accusés avaient défilé à la barre de la cour criminelle de Vaucluse pendant quatre mois, M. Dogan concentrera sur lui seul l’intérêt sociétal et médiatique. Plus de 100 journalistes du monde entier représentant 75 médias différents sont accrédités.Devant le palais, des soutiens à Gisèle Pelico brandissaient des pancartes comme “Ras le viol” ou “Violeurs, la honte”. Une poignée de “Tricoteuses Hystériques”, collectif féministe, étaient également installées avec leurs pelotes de laine et des slogans sur tricot. “Nous sommes là pour soutenir Gisèle Pelicot, qui est la victime de ce procès, mais également montrer que les associations féministes, les femmes, qui, je le rappelle, sont 52% de l’électorat français, se battent pour leurs droits”, explique à l’AFP Vigdis Morisse-Herrera. “Il n’y a pas de petits viols, de viols moins graves et de viols plus graves”, poursuit-elle.Après la constitution du jury de neuf citoyens tirés au sort qui siègeront avec trois magistrats professionnels, l’accusé s’exprimera une première fois pour dire s’il reconnaît ou non les faits qui lui sont reprochés, à savoir des “viols aggravés” sur Gisèle Pelicot, préalablement droguée par son ex-mari, la nuit du 28 juin 2019 au domicile du couple à Mazan (Vaucluse). Le président de la cour, Christian Pasta, exposera ensuite les faits, avant que soit évoquée sa personnalité.Le “chef d’orchestre” des viols de Mazan, Dominique Pelicot, qui a été condamné à 20 ans de prison pour avoir pendant une décennie violé et fait violer son épouse Gisèle par des dizaines d’inconnus recrutés sur Internet, n’a pas fait appel. Il comparaîtra donc en tant que témoin mardi après-midi, avant l’interrogatoire de l’accusé.- “En passer par là” -Le procès pourrait se terminer mercredi, jeudi si les débats ont pris du retard, avec la très attendue prise de parole de Gisèle Pelicot, restée discrète depuis le verdict de décembre. Suivront le réquisitoire de l’avocat général, les plaidoiries de la défense et le délibéré.Gisèle Pelicot “aurait vraiment préféré se concentrer sur sa nouvelle vie et sur son avenir. Mais elle doit en passer par là parce que c’est la condition pour vraiment tourner la page. Donc elle y va et elle est combative”, assure à l’AFP l’un de ses avocats, Antoine Camus.”Le procès de Nîmes ressemblera bien davantage à un procès pour viol comme il en existe tous les jours parce que celui-ci, à la différence du précédent, aura une configuration où une victime seule fait face à son violeur seul”, relève-t-il.Cette femme de 72 ans avait été érigée en icône féministe pour avoir clamé que “la honte doit changer de camp” et refusé que le procès en première instance se déroule à huis clos. De son côté, Husamettin Dogan “maintient qu’il n’a jamais eu l’intention de violer qui que ce soit”, indique un de ses avocats, Jean-Marc Darrigade, précisant qu’il pensait participer à une soirée libertine consentie mais se serait fait “piéger” par Dominique Pelicot, “un manipulateur”.Ce dernier va contester cette version, rappelant comme il l’a constamment fait à Avignon que “tous savaient” qu’ils venaient violer une femme préalablement sédatée par ses soins.L’accusé sera confronté de nouveau aux vidéos des faits, filmés et méticuleusement archivés par Dominique Pelicot, sur lesquelles on le voit notamment pénétrer à plusieurs reprises la victime, endormie et ronflant.Gisèle Pelicot “a besoin que la justice lui dise: +Madame, tous les viols que l’on a vus sur les vidéos, oui, ce sont bien des viols+”, selon Me Camus.