A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Climat: l’Europe en quête d’un compromis de dernière minute avant la COP

Pour éviter une “catastrophe diplomatique”, les Européens vont tenter d’arracher un accord mardi soir à Bruxelles sur la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre en 2035 et 2040, juste avant la conférence de l’ONU sur le climat au Brésil.”C’est une journée cruciale”, a lancé avant la réunion la ministre française de la Transition écologique Monique Barbut, et ce serait un “désastre” si les Européens ne parvenaient pas à conclure un accord sur 2035 avant la COP30. Les ministres de l’Environnement des Vingt-sept doivent s’accorder à l’unanimité sur la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre en 2035 – un chiffre que l’ONU leur réclame depuis des mois pour la COP – et à la majorité qualifiée sur leur loi climat en 2040.A ce stade, ils n’ont pas endossé l’objectif proposé par la Commission européenne de baisser de 90% les émissions en 2040 par rapport à 1990 – l’UE en était à -37% en 2023 – , avec à la clé des transformations majeures pour l’industrie et le quotidien des Européens.”Les discussions sont très difficiles”, reconnaissait une source diplomatique en fin d’après-midi. Le Danemark, qui occupe la présidence tournante de l’Union européenne, s’efforce notamment de convaincre l’Italie, l’un des pays réticents.La décision “doit être prise aujourd’hui”, a martelé de son côté le ministre allemand Carsten Schneider. “Je souhaite que nos chefs d’État et de gouvernement se rendent au Brésil avec un mandat très fort, un rôle de leader clair pour l’Europe”.Le bras de fer est tendu dans une Europe qui a relégué les questions climatiques derrière les enjeux de défense et de compétitivité ces derniers mois.L’Espagne, les pays scandinaves et l’Allemagne soutiennent l’objectif de la Commission.Mais pas la Hongrie, ni la Pologne, la République Tchèque ou l’Italie, qui y voient une menace pour leur industrie.La France a quant à elle entretenu le suspense jusqu’au bout, s’attirant les foudres des organisations environnementales. Paris a successivement réclamé des garanties sur le nucléaire, le financement des industries propres, puis un “frein d’urgence” pour prendre en compte les incertitudes sur la capacité des puits de carbone (forêts, sols…) à absorber du CO2, au moment où l’état des forêts se dégrade en Europe.- “Echappatoires inutiles” -Pour rassurer les plus réticents, les négociations portent sur ces “flexibilités” accordées aux Etats, dont la possibilité d’acquérir des crédits carbone internationaux, qui financeraient des projets en dehors de l’Europe.La Commission européenne a fait un geste début juillet en proposant d’intégrer jusqu’à 3% de ces crédits carbone dans la baisse des émissions de 90%. Insuffisant pour une série de pays, dont l’Italie ou la France, qui fixe désormais comme condition une part de 5% de crédits internationaux pour adopter l’objectif 2040.Des Etats ont aussi poussé pour inscrire dans cette loi climat une clause de révision tous les deux ans, qui permettrait d’ajuster l’objectif s’il s’avérait trop difficile à atteindre.Autant de concessions qui hérissent les organisations environnementales. “Les Etats membres ne devraient pas affaiblir” davantage les ambitions européennes avec “des échappatoires inutiles tels que les crédits carbones internationaux”, critique Sven Harmeling, du réseau d’ONG CAN Europe.Un diplomate relativise. Le compromis que l’UE pourrait adopter mardi soir “ne sera pas forcément très joli”, mais “nous essayons de faire quelque chose de bien” dans le “monde réel et désordonné tel qu’il est”.Le leadership de l’Europe en matière climatique est “reconnu” par le reste du monde, a aussi assuré le commissaire européen Wopke Hoekstra, alors que l’UE vise la neutralité climatique en 2050.Sur l’échéance 2035, les pays européens avaient tenté de déminer le terrain au mois de septembre en mettant en avant une fourchette de réduction des émissions comprise entre -66,25% et -72,5% par rapport à 1990.Il leur appartient désormais de formaliser cette dernière pour qu’elle devienne l’objectif contraignant qu’attend l’ONU, la “NDC” dans le jargon onusien.Pour la France, il serait “impensable que l’Union européenne n’adopte pas de +NDC+ avant d’arriver à Belem. Ce serait une catastrophe diplomatique”.Très loin derrière la Chine, l’Union européenne est le quatrième émetteur de gaz à effet de serre dans le monde, après les Etats-Unis et l’Inde.

Cement maker Lafarge on trial in France over jihadist funding

Cement conglomerate Lafarge went on trial in France Tuesday, accused of paying the Islamic State group and other jihadists protection money to build its business in war-torn Syria.In a similar case in the United States, the French firm pleaded guilty to conspiring to provide material support to US-designated “terrorist” organisations and agreed to pay a $778-million fine, in what was the first time a corporation had faced the charge.In the French trial, Lafarge — which has since been acquired by Swiss conglomerate Holcim — is accused of paying millions of dollars in 2013 and 2014, via its subsidiary Lafarge Cement Syria (LCS), to jihadist groups and intermediaries to keep its plant operating in northern Syria.Groups it allegedly paid include the Islamic State group (IS) and Syria’s then Al-Qaeda affiliate Jabhat al-Nusra.Defendants include Lafarge, its former chief Bruno Lafont, five ex-members of operational and security staff, and two Syrian intermediaries.One of the Syrians was not present and is subject to an international arrest warrant.The defendants were accused of “funding terrorism” and violating international sanctions at the start of the trial.Lafarge could face a fine of up to $1.2 million if found guilty of “funding terrorism” and much more if found to have breached sanctions.Holcim, which took over Lafarge in 2015, has said it had no knowledge of the Syria  dealings.- Syrian staff left behind -Lafarge finished building a $680-million factory in Jalabiya in 2010, before Syria’s civil war erupted in March the following year amid opposition to then-president Bashar al-Assad’s brutal repression of anti-government protests.Foreign groups and powers also became involved and IS jihadists gained ground from 2013. They seized large swathes of Syria and neighbouring Iraq in 2014, declaring a so-called cross-border “caliphate”.They implemented their brutal interpretation of Islamic law, carrying out public executions, cutting off the hands of thieves, and selling women from the Yazidi minority as sex slaves.While other multinational companies left Syria in 2012, Lafarge evacuated only its expatriate employees and left its Syrian staff in place until September 2014, when IS seized control of the factory.In 2013 and 2014, LCS allegedly paid intermediaries to access raw materials from IS and other groups and to allow free movement for the company’s trucks and employees.Kurdish-led Syrian fighters, backed by the air power of a US-led coalition, defeated IS and its proto-state in 2019.- Crimes against humanity? -An inquiry was opened in France in 2017 after several media reports and two legal complaints in 2016, one from the finance ministry for the alleged breaching of an economic sanction and another from non-governmental groups and 11 former LCS staff members over alleged “funding of terrorism”.The Paris trial is scheduled to last until December 16.In the US case, the Justice Department said Lafarge sought IS help to squeeze out competitors, operating an effective “revenue sharing agreement” with them.Lafont, who was chief executive from 2007 to 2015 when Lafarge merged with Holcim, at the time denounced the inquiry as “biased”.Another French investigation into Lafarge’s alleged complicity with crimes against humanity is ongoing.In the United States, around 430 Americans of Yazidi background and Nobel laureate Nadia Murad have filed a civil suit accusing the group of supporting brutal attacks on the population through a conspiracy with IS.

Lula ne veut pas d’une “invasion terrestre” américaine du Venezuela

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a rejeté mardi une éventuelle incursion terrestre des États-Unis au Venezuela, réitérant sa disposition à servir de médiateur entre les deux pays. “Je ne veux pas que nous en arrivions à une invasion terrestre” au Venezuela par les forces armées des États-Unis, a déclaré Lula à Belém lors d’une interview avec des agences internationales, dont l’AFP.Son homologue américain Donald Trump a ordonné un important déploiement militaire dans les Caraïbes, avec pour objectif affiché de lutter contre le trafic de drogue.Le président vénézuélien Nicolas Maduro, accusé par le président américain de diriger un cartel de drogue, affirme que le véritable objectif de Washington est “d’imposer un changement de régime” à Caracas et de s’emparer du pétrole vénézuélien. “J’ai dit au président Trump” lors d’une réunion à Kuala Lumpur le mois dernier que “les problèmes politiques ne se résolvent pas avec des armes. Ils se résolvent par le dialogue”, a indiqué Lula. Le dirigeant de gauche, qui se trouve à Belem pour présider le sommet des dirigeants de la COP30 sur le climat jeudi et vendredi, a estimé que les États-Unis devraient “essayer d’aider” les pays dans leur lutte contre le trafic de drogue “au lieu d’essayer de leur tirer dessus”. Selon Lula, le sujet sera abordé lors d’un sommet de la Communauté des États latino-américains et Caribéens (Celac), prévu les 9 et 10 novembre dans la ville colombienne de Santa Marta.

Lecornu promet de “protéger” Exaion, une pépite d’EDF lorgnée par l’américain Mara

Sébastien Lecornu a promis mardi de “protéger” l’entreprise Exaion, pépite technologique du groupe public EDF qui doit être vendue au groupe américain Mara.”On va protéger cette entreprise. EDF va rester dedans. La procédure IEF (de contrôle des investissements étrangers, NDLR) qui est une bonne procédure, va fonctionner”, a affirmé le Premier ministre lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale. Il répondait au chef de file des députés UDR, Eric Ciotti, allié du Rassemblement national (RN).Le ministère français de l’Economie avait demandé fin août à EDF de “rouvrir” le dossier de cette vente, officialisée le 11 août par la signature d’un accord prévoyant l’acquisition par Mara de 64% d’Exaion pour 168 millions d’euros.Ce qui avait soulevé des critiques sur la vente d’actifs stratégiques français à des pays étrangers.La société, filiale de l’énergéticien français, développe des centres de données de calcul de haute performance.EDF, détenu par l’Etat à 100%, “va rester au capital” d’Exaion, a assuré de nouveau M. Lecornu, en ajoutant que “même un actionnaire minoritaire (…) peut avoir des conditions de blocage et de protection”. Il a aussi précisé que la procédure dite IEF de contrôle des investissements étrangers, mise en oeuvre en septembre, allait “permettre aux services de Bercy, au secrétariat national de la défense nationale, à celles et ceux qui ont à connaître aussi des questions numériques et énergétiques, d’émettre un avis et des conditions sur cette augmentation de capital”.Il a dit s’attendre à une “réponse d’ici la fin de l’année”, alors que cette procédure dure habituellement deux mois.”Un certain nombre de choses doivent être objectivées. Déjà, le caractère réellement critique de ce que fait cette entreprise” et “évidemment, les conditions qui vont nous permettre de le faire” (l’augmentation de capital), a-t-il développé.M. Lecornu a néanmoins souhaité “traiter aussi le mal à la racine”, c’est-à-dire “la question de la disponibilité” des capitaux français ou européens pour ce type de rachat.”Un des gros problèmes de l’Europe et de la France, c’est le manque de disponibilité de ces capitaux qui créent donc des vulnérabilités, et qui font que les capitaux étrangers, tantôt chinois, tantôt du Golfe, tantôt américains, peuvent venir au secours de certaines de nos entreprises qui n’ont pas spécialement envie de se donner à ces fonds”, a-t-il pointé.

Reeling from earthquakes, Afghans fear coming winter

Survivors of a powerful earthquake that turned homes in Afghanistan into rubble are now wondering where they can they find shelter from pouring rain and the coming winter cold.Others who made it through an even deadlier quake two months ago share their anxiety.This week’s 6.3-magnitude tremor that rattled the northern provinces of Samangan and Balkh killed at least 27 people, the Taliban authorities say.The epicentre was located in Samangan’s Kholm district, where a man named Gulabuddin is mourning his daughter-in-law.When disaster hit overnight Sunday into Monday, she did not manage to reach the ground level of the family home in time.Gulabuddin himself was hit in the head by a falling brick.”We lost all of our belongings,” he told AFP.”Winter is coming. We have children aged four and five. Where can we go? For two nights now we’ve been staying with relatives.”Rain has turned a dirt path in his village into a muddy puddle, surrounded by cracked and collapsed walls and roofs that caved in.Similar scenes emerged in areas of eastern Afghanistan that were struck by a shallow 6.0-magnitude earthquake in late August.That one killed more than 2,200 people, making it the deadliest in Afghanistan’s recent history.In the farming village of Mazar Dara, in the mountains of Kunar province, Bazarga Safay saw children swept away as this earlier quake hit.Two months later, she said she feared others would die of cold.- ‘Survive the cold’ -Safay, a 50-year-old farmer, lost two relatives in that earlier earthquake, and now shares a tent with 15 people, 12 of them children.”We were given a tent, but it’s not suitable for winter,” she said.Most residents prefer sleeping outside, in gardens or on terraces, fearful of spending the night in what remains of the village’s houses as aftershocks are a frequent occurrence.People will have to endure temperatures that will soon drop as low as -20C (minus 4 degrees Fahrenheit) without warm blankets or proper winter clothes.”The earthquake happened in summer, and the organisations provided aid based on the needs at the time,” said Najibullah Hanafi, a Taliban information official in Kunar.”Now that winter is coming, they need clothes and things that can help them survive the cold.”Despite these dire conditions, international aid organizations have repeatedly warned that their work will be limited because major donors led by the US government have pulled funding.- Concrete solution? -At the foot of the mountain Mazar Dara sits on, camps have been set up.But the International Organization for Migration says a survey among survivors showed that 77 percent of respondents indicated they planned to stay put even in winter — either because they cannot afford to move or because they do not know where to go.The only solution for many of them is to rebuild their homes but make them better, even at the cost of replacing the traditional stone houses.Hanafi, the information officer, said the Taliban authorities were building dozens of new houses in Mazar Dara.Correspondents there, however, saw only one bulldozer clearing debris.”We need to rebuild right way, with concrete and bricks,” said farmer Sayid Wali Safay, 27.Another resident, Awal Jan, said: “We want to rebuild our house in the same place, but not in the same way. If we don’t want our house to collapse again, only concrete will work.”

Stocks drop as tech rally fades

Stock markets fell Tuesday as investors weighed the recent tech rally on Wall Street against growing fears of an AI bubble and concerns over the US interest-rate outlook.A flood of multibillion-dollar investment into artificial intelligence has been a key driver of the surge in mostly technology equities across the globe this year, sending valuations to record highs.But there is increasing speculation that tech-led gains may have gone too far and a painful correction could be on the way.”Wall Street CEOs have also put investors on notice for a correction in the next 1-2 years,” said Kathleen Brooks, research director at trading group XTB.”It seems like the investment community has taken heed of this message,” she added.Briefing.com analyst Patrick O’Hare pointed to the more than seven percent drop in Palantir shares despite the US software firm beating expectations for its third quarter earnings and future guidance.”Palantir, trading at close to 100 times sales, has been a poster child for valuation concerns,” he said. “Accordingly, the weak price action after yet another terrific earnings report has taken some wind out of the market’s sails, acting as a sign to some that this stock and the market-cap-weighted market have gotten ahead of themselves,” he said.In the latest deals, Palantir launched a joint venture with the Dubai government’s investment arm on Tuesday.US chipmaker Nvidia and Deutsche Telekom, meanwhile, said a one-billion-euro ($1.1 billion) industrial artificial intelligence hub would soon be launched in Germany, Europe’s latest bid to catch up in the global AI race.This came a day after ChatGPT-maker OpenAI signed a $38 billion deal with Amazon’s AWS cloud computing arm.Wall Street’s main indices retreated on Tuesday, with the tech-heavy Nasdaq Composite down 1.2 percent in late morning trading.All the “Magnificent 7″ stocks — Alphabet, Amazon, Apple, Meta, Microsoft, Nvidia and Tesla — slid as trading got underway in New York, though Apple subsequently moved higher during morning trading.In Europe, the Paris and Frankfurt stock markets ended lower.The British pound retreated against the dollar after finance minister Rachel Reeves hinted at tax rises in a pre-budget speech.That helped London’s FTSE 100 index that includes many multinationals whose earnings are inflated by a weak pound, and which finished the day slightly higher. The weakness in North America and Europe tracked a weak day in Asia, with Tokyo, Hong Kong and Shanghai stocks falling.Cautious remarks from US Federal Reserve officials did little to provide support for further buying after the central bank’s chief, Jerome Powell, indicated last week that a third rate cut this year was not definite.Data on Monday indicated some further weakness in the US economy, with a key gauge of activity in the manufacturing sector contracting more than expected and for an eighth straight month in October as demand and output weakened.In company news, shares in British energy giant BP were flat after a drop in oil prices on Tuesday overshadowed its strong earnings report.Crude prices shed around half a percent as the market anticipated oversupply.”The oil price slid amid ongoing concerns about oversupply despite OPEC+’s decision to pause output increases early next year,” said analyst Axel Rudolph at IG trading platform.- Key figures at around 1630 GMT -New York – Dow: DOWN 0.4 percent at 47,171.57 pointsNew York – S&P 500: DOWN 0.7 percent at 6,801.32New York – Nasdaq Composite: DOWN 1.2 percent at 23,540.75London – FTSE 100: UP 0.1 percent at 9,714.96 (close) Paris – CAC 40: DOWN 0.5 percent at 8,067.53 (close)Frankfurt – DAX: DOWN 0.8 percent at 23,949.11 (close)Tokyo – Nikkei 225: DOWN 1.7 percent at 51,497.20 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: DOWN 0.8 percent at 25,952.40 (close)Shanghai – Composite: DOWN 0.4 percent at 3,960.19 (close)Euro/dollar: DOWN at $1.1496 from $1.1518 on MondayPound/dollar: DOWN at $1.3045 from $1.3138Dollar/yen: DOWN at 153.43 yen from 154.20 yenEuro/pound: UP at 88.11 pence from 87.67 penceWest Texas Intermediate: DOWN 0.5 percent at $60.77 per barrelBrent North Sea Crude: DOWN 0.4 percent at $64.61 per barrelburs-rl/js

Fini l’alcool à la buvette de l’Assemblée ? Un rapport préconise son interdiction

Plus une goutte à la buvette? Un rapport parlementaire recommande d’interdire la vente d’alcool au bar-restaurant de l’Assemblée nationale. Non pas pour prévenir d’éventuels excès de députés trop alcoolisés, mais par “mesure d’exemplarité”, selon son auteur, le député Emmanuel Duplessy (groupe écologiste).Alors que l’examen du budget de la Sécurité sociale débute mardi dans l’hémicycle, un autre débat agite les couloirs du Palais Bourbon: faut-il interdire l’alcool à la buvette?La question a ressurgi avec la publication, vendredi dernier, du rapport du député du Loiret, chargé d’examiner l’enveloppe budgétaire qui finance le fonctionnement des grandes institutions de la République, dont l’Assemblée nationale.Le document pointe notamment que les élus peuvent régler leurs consommations via leurs frais de mandat, alors même que la consommation d’alcool sur les lieux de travail en France est interdite, excepté lors des repas où certaines boissons sont tolérées.Entouré de caméras, Emmanuel Duplessy, membre du parti Génération.s, s’étonne du vif intérêt médiatique suscité par son rapport: “C’est peut-être une illustration de la survivance de certains passe-droits (…) qui peuvent subsister dans le monde politique”, s’interroge-t-il.Le député reconnaît toutefois que l’alcool à la buvette ne représente pas un “gouffre” financier. Le chiffre d’affaires lié aux ventes d’alcool s’élevait à environ 100.000 euros en 2024, dont il estime que 90% ont pu être pris en charge via les frais de mandat des députés. Les ministres et collaborateurs peuvent consommer sur place.Cela reviendrait, selon ses calculs, à 20 euros par mois par député. Un verre de vin à la buvette coûte entre 5 et 8 euros.Emmanuel Duplessy propose donc d’y interdire l’alcool, mais aussi de rendre inéligibles aux frais de mandat les boissons alcoolisées consommées à l’extérieur, dans le cadre de repas au restaurant.”De la même manière que les cigarettes ne sont pas prises en charge pour un député fumeur”, dit-il. Et les risques d’excès?”Je n’ai jamais assisté à une scène où la cause d’un débordement à l’Assemblée, serait liés à un problème d’alcool. De manière générale, les députés se tiennent très bien”, répond-il.Le débat est récurrent au Palais Bourbon, et il ulcère certains élus. À l’image du député RN Frédéric Falcon, qui écrit sur X: “Nous continuerons à défendre notre viticulture (…) assez de ces mesures d’inspiration islamiste”.”L’Assemblée est un des rares lieux de travail où l’alcool est autorisé”, reconnaît pour sa part le socialiste Philippe Brun. “Ce que je constate, c’est que mes collègues en consomment très peu. La buvette sert essentiellement des Coca Light”.

Conférence Travail et Retraites: le Medef claque la porte, la CFDT veut y croire

Le lancement mardi de la conférence sociale Travail et Retraites a été marqué par le départ de la première organisation patronale, le Medef, et l’accueil positif de la CFDT, satisfaite que le débat sur les pensions soit enfin lié à celui sur le travail et l’emploi. Cette conférence qui réunit syndicats, patronat et gouvernement, voulue par le Premier ministre après l’annonce de la suspension de la réforme des retraites de 2023, “est un lieu de débat et pas de négociation”, a expliqué le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou, qui a reçu avec son homologue de la Fonction publique David Amiel toutes les organisations à l’exception de la CGT, absente pour une incompatibilité d’agenda.Il s’agit pour M. Farandou d'”une démarche de dialogue social qu’on souhaite mettre à côté du débat politique”, qui se terminera vers la fin de l’été 2026, “pas très loin du début de la campagne pour l’élection présidentielle”.”Les écuries présidentielles, si elles le souhaitent, auront un matériau sur un sujet central pour le pays dont elles pourront s’emparer”, selon le ministre qui veut également davantage que par le passé lier les sujets travail et retraites.Face à l’impopularité du relèvement programmé de l’âge de départ à 64 ans, il s’est interrogé: “Ces deux ans de travail, qu’est-ce qu’il y a derrière qui font qu’ils apparaissent aussi compliqués à accepter pour les salariés ?”Les débats se dérouleront au Conseil économique, social et environnemental (Cese) en présence des partenaires sociaux et d’experts, avec une première session plénière avant la fin de l’année suivie de trois ateliers qui se tiendront tous les mois ou mois et demi. Les retraites du privé et celles du public seront abordées séparément.Les débats seront coordonnés par Jean-Denis Combrexelle, conseiller d’Etat honoraire et auteur d’un rapport en 2015 sur l’importance de la négociation collective dans les entreprises. Il sera assisté de deux garants, Pierre Ferracci, fondateur d’un cabinet de conseil en relations sociales et Anne-Marie Couderc, ministre chargée de l’Emploi de 1995 à 1997.- “Revivre le conclave” -“Le Medef a signifié qu’il ne participerait pas” à cette nouvelle conférence, a fait savoir l’organisation à l’AFP à l’issue de la réunion mardi, précisant que “c’est une décision unanime de (ses) instances”.”Il y a un agenda social autonome qui a été défini par les partenaires sociaux” et “dans ce cadre, on souhaite traiter de sujets comme le financement de la protection sociale ou du modèle productif”, a poursuivi l’organisation, estimant que cet agenda “n’est pas indexé sur des échéances politiques”.En outre, “le débat budgétaire qui conduit à augmenter très fortement les prélèvements sur les entreprises n’est pas de nature à installer la confiance”, juge le Medef.”J’ai l’impression de revivre le conclave où on a eu pendant des mois le Medef qui ne participait pas, qui ne voulait pas échanger, qui ne voulait pas être là”, a commenté la représentante du syndicat des cadres CFE-CGC, Christelle Thieffinne.”Ce n’est pas une surprise, ça fait des années que le Medef n’a rien à dire sur les questions de travail mais je trouve ça incompréhensible (…) dans une période de crise”, a jugé la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon.”La CFDT utilisera cet espace pour faire valoir les attentes et les engagements qui ont pu être pris précédemment”, a-t-elle ajouté, estimant que la conférence va permettre de “remettre le sujet du travail, de l’emploi et des retraites dans le bon sens”.”J’espère que la suspension sera actée dans le cadre du PLFSS, c’est extrêmement important, justement pour que nos discussions puissent se dérouler et qu’ensuite on fasse des propositions”, a poursuivi la cheffe de file du premier syndicat.Absente mardi, la CGT a prévenu qu’elle refusera de “tenir les chandelles entre celles et ceux qui veulent un système à points (prôné par la CFDT) et ceux qui veulent la capitalisation”, notamment au sein des organisations patronales, a prévenu sa cheffe de file Sophie Binet.”C’est sûr qu’on n’ira pas discuter de régime de capitalisation ou d’un régime de retraite à points”, a également dit à la sortie de la réunion la numéro deux de FO, Patricia Drevon.boc-tg-bat-od-lby/rap/rl