Les Tanzaniens aux urnes pour des élections sans opposition

Les Tanzaniens ont commencé à voter mercredi pour des élections présidentielle et législatives sans suspense, les principaux adversaires de la présidente ayant respectivement été disqualifiés et emprisonnés alors qu’Amnesty a dénoncé une “vague de terreur” commanditée par le pouvoir.Samia Suluhu Hassan, 65 ans, avait été promue, sans élection, de la vice-présidence à la magistrature suprême à la mort en 2021 de l’autoritaire chef de l’Etat John Magufuli. Selon des analystes, elle compte sur sa victoire annoncée pour réduire au silence les critiques au sein de son propre parti.Première présidente de Tanzanie saluée dans un premier temps pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle est aujourd’hui accusée de répression sévère. Des citoyens ont commencé à voter vers 7H00 (4H00 GMT), ont constaté des journalistes de l’AFP dans la capitale économique Dar es Salaam ainsi qu’à Zanzibar, archipel semi-autonome qui élit également son propre président et des députés.La plupart des médias étrangers n’ont pas obtenu d’accréditation pour couvrir le scrutin en Tanzanie continentale.Le principal parti d’opposition, Chadema, a été exclu des élections pour avoir refusé de signer le code électoral, qui selon lui n’incluait pas les réformes qu’il exigeait. Son chef Tundu Lissu a été arrêté en avril et est jugé pour trahison. Il risque la peine de mort.Le seul autre candidat sérieux d’opposition, Luhaga Mpina, de l’ACT Wazalendo, a été disqualifié pour des raisons de procédure.Même les membres du parti au pouvoir Chama Cha Mapinduzi (CCM) n’échappent pas à la répression s’ils critiquent le système: un ancien ambassadeur tanzanien devenu contempteur du système, Humphrey Hesron Polepole, a disparu depuis des semaines. Son frère a posté une vidéo devenue virale de la maison où il habitait, aux portes cassées et au sol maculé de sang.Amnesty international a dénoncé la semaine dernière une “vague de terreur” marquée par “des disparitions forcées, des arrestations arbitraires, des actes de torture et (…) des exécutions extrajudiciaires” en amont du scrutin.Le barreau du Tanganyika – du nom de l’ancienne colonie britannique, avant qu’elle ne fusionne avec Zanzibar pour devenir la Tanzanie – affirme avoir recensé 83 disparitions d’opposants en Tanzanie continentale (qui exclut Zanzibar) depuis l’accession au pouvoir de Mme Hassan en 2021.- “Nouvelle norme” -La Tanzanie, pays d’Afrique de l’Est d’environ 68 millions d’habitants, est tristement habituée à la répression politique. Après son indépendance en 1961, le dirigeant socialiste Julius Nyerere avait instauré un régime à parti unique, dont l’autoritarisme a perduré après l’introduction de la démocratie en 1992.Samia Suluhu Hassan n’a de son côté rien fait pour se débarrasser des “voyous” dont son prédécesseur John Magufuli avait doté les services de renseignement, a estimé un analyste de la capitale économique Dar es Salaam, qui a requis l’anonymat par crainte de représailles.”Nous pensions que Magufuli était un accident de parcours (…) Je crains que ce ne soit désormais la nouvelle norme”, a-t-il déploré.Les manifestations sont rares en Tanzanie. Selon les sondages, les Tanzaniens se soucient davantage de l’emploi que de la démocratie.Or le pays a enregistré une croissance de 5,5% l’an dernier selon la Banque mondiale, grâce à la vigueur des secteurs agricole, touristique et minier. Pendant la campagne électorale, Samia Suluhu Hassan a promis de grands projets d’infrastructures et une assurance maladie universelle.La police a toutefois déclaré avoir arrêté 17 personnes le week-end dernier dans la région de Kagera (nord-ouest), et se prépare à des troubles mercredi. “Je tiens à assurer aux citoyens qu’il n’y aura aucune menace pour leur sécurité le jour du scrutin”, avait affirmé Mme Hassan lors d’un rassemblement électoral le mois dernier. “Nous sommes bien préparés en matière de sécurité. Ceux qui n’ont pas participé au scrutin ne devraient pas chercher à perturber notre élection.”En 2024, le CCM, son parti, avait remporté près de 99% des sièges lors d’élections locales qualifiées de manipulées par l’opposition.

Trump arrive en Corée du Sud avant une rencontre à forts enjeux avec Xi Jinping

Donald Trump est arrivé mercredi en Corée du Sud pour une visite qui devrait être dominée par sa rencontre le lendemain avec le président chinois Xi Jinping alors qu’une trêve est espérée dans la brutale guerre commerciale opposant les deux puissances.Le président américain, qui est parti de Tokyo après une visite de deux jours, est arrivé mercredi à Busan (est de la péninsule coréenne), avant de se rendre à Gyeongju où se tient le sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (Apec) rassemblant 21 pays de la région.Cette étape est la troisième de sa tournée asiatique, après la Malaisie et une visite au Japon où il a rencontré mardi la nouvelle Première ministre Sanae Takaichi.A bord d’Air Force One, le président Trump a dit envisager “une excellente réunion (…) et que beaucoup de problèmes vont être résolus” lors de la rencontre jeudi avec le dirigeant chinois.Il prévoit une baisse des droits de douane qui avaient été imposés à la Chine en rétorsion à sa gestion de la crise du fentanyl aux Etats-Unis. Si les négociateurs de Pékin et Washington assurent s’être entendus sur un “cadre” d’accord, il reste à voir si Donald Trump et Xi Jinping, qui ne se sont pas rencontrés en tête à tête depuis 6 ans, finaliseront effectivement une trêve dans leur guerre commerciale qui a fait dévisser les marchés et bouleversé les chaînes de production.”Il semble y avoir un décalage entre les positions des deux pays”, commente William Yang, analyste à l’International Crisis Group.”Alors que les Etats-Unis sont impatients de conclure tout accord commercial que Trump pourrait qualifier de victoire, la Chine s’attache à renforcer la confiance, gérer les divergences de longue date et stabiliser les relations commerciales”, a-t-il averti.- “Situation complexe” -Auparavant, le président américain doit rencontrer mercredi à Gyeongju le président sud-coréen Lee Jae-myung, sa deuxième rencontre avec lui. Séoul souhaite, à l’instar de Tokyo, des assurances de son allié américain pour sa défense face à la menace de la Corée du Nord.Mais les discussions porteront également sur le commerce, alors que Séoul peine à conclure un compromis commercial avec Washington.En juillet, Donald Trump avait annoncé avoir accepté de réduire les taxes douanières sur les produits sud-coréens à 15% en échange de l’engagement de Séoul à investir 350 milliards de dollars aux Etats-Unis.Mais les surtaxes sur l’automobile persistent et les modalités de ces investissements restent âprement discutées. L’arrestation de centaines de travailleurs sud-coréens par la police de l’immigration américaine a aussi tendu les relations.Le ministre américain des Finances Scott Bessent a admis lundi qu’il restait “de nombreux détails à régler” pour résoudre une situation “complexe”. Donald Trump devrait recevoir en cadeau une réplique d’une couronne en or de l’ancien royaume coréen de Silla, ont indiqué les autorités sud-coréennes.- Une rencontre avec Kim Jong Un s’éloigne -La perspective d’une rencontre du président américain avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un à l’issue du sommet semble en revanche s’éloigner.Donald Trump avait déclaré qu’il serait “ravi de rencontrer” à nouveau Kim Jong Un mais Pyongyang n’a pas répondu publiquement à l’invitation.Au cours de son vol vers la Corée du Sud, le président américain a indiqué qu’il donnerait la priorité à sa rencontre avec Xi Jinping et qu’il rencontrerait le numéro un nord-coréen “dans un avenir pas trop lointain”. “A un moment donné, nous serons amenés à traiter avec la Corée du Nord. Je pense qu’ils le souhaitent, et je le souhaite”, a-t-il déclaré.La dernière rencontre des deux dirigeants remonte à juin 2019 dans la zone démilitarisée (DMZ), cette frontière de la guerre froide divisant la péninsule coréenne depuis des décennies.Mais les relations entre Pyongyang et Washington sont au point mort depuis l’échec de ce sommet, en raison de désaccords sur l’allègement des sanctions américaines et l’avancement du programme nucléaire de Pyongyang. “La balle est dans le camp de Kim Jong Un”, a indiqué Chad O’Carroll, fondateur du site spécialisé NK News, à l’AFP. Le dirigeant américain fait cependant face à un Kim Jong Un plus enhardi qu’en 2019, fort du soutien crucial de la Russie après l’envoi de soldats nord-coréens partis combattre en Ukraine aux côtés de Moscou. Pour montrer sa puissance, la Corée du Nord a d’ailleurs procédé mardi à un essai de missiles de croisière mer-sol au large de sa côte occidentale.”La Corée du Nord a le temps pour elle et n’est plus aussi isolée qu’avant”, indique à l’AFP Hong Min, analyste senior à l’Institut coréen pour l’unification nationale. bur-aue-oho-lgo-jug/may

Donald Trump affirme que le cessez-le-feu tiendra à Gaza malgré des frappes israéliennes

Donald Trump a assuré mercredi que les dernières frappes israéliennes dans la bande de Gaza ne compromettaient pas le cessez-le-feu et qu’Israël se devait de riposter à l’attaque d’un de ses soldats.Au moins 38 personnes sont mortes dans de nouvelles frappes israéliennes sur Gaza, ravagé par deux ans de guerre avant l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu fragile le 10 octobre, selon un porte-parole de la Défense civile, opérant sous l’autorité du Hamas.Dans le détail, 14 personnes sont décédées dans la ville de Gaza, 17 dans le centre de la bande de Gaza et 7 dans le sud du fait de ces frappes israéliennes, a détaillé mercredi la Défense civile à l’AFP. “Ils ont tué un soldat israélien. Donc les Israéliens ripostent. Et ils devraient riposter”, a déclaré le président américain à bord de son avion Air Force One, assurant aux journalistes que “rien” ne compromettra selon lui le cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.”La paix du président (Donald Trump) va tenir” à Gaza, avait affirmé mardi le vice-président américain JD Vance, déclarant être au courant d’une attaque contre un soldat israélien par “le Hamas ou quelqu’un d’autre à Gaza”.Le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, a démenti dans un communiqué avoir attaqué les troupes israéliennes, assurant qu’il “(réaffirmait) son engagement envers l’accord de cessez-le-feu”.Selon un bilan du ministère de la Santé du Hamas avant les nouvelles frappes, au moins 94 Palestiniens ont été tués dans des bombardements israéliens depuis le 10 octobre.- Accusations -Plus tôt, le Hamas avait accusé Israël de “violations” et annoncé le report de la remise, initialement prévue mardi soir, d’une nouvelle dépouille d’otage.En vertu de la première phase de l’accord de cessez-le-feu, le Hamas a libéré au 13 octobre l’ensemble des 20 otages vivants qu’il retenait à Gaza. Il devait aussi rendre à cette date les 28 corps des captifs mais il n’en a restitué que 15 jusque-là.Le mouvement assure que les localiser est “complexe et difficile” dans un territoire ravagé. Mardi, il a annoncé avoir retrouvé au total deux corps d’otages, selon un communiqué de sa branche armée sur Telegram, qui ne précise pas quand il va les rendre.Le même jour, le gouvernement israélien a également accusé le Hamas d’avoir mis en scène la découverte supposée d’un corps d’otage, diffusant des images pour étayer ses dires. L’AFP n’était pas en mesure d’en authentifier la date ni le lieu de tournage.Les corps d’otages sont retenus à Gaza depuis l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël, qui avait lancé en riposte une offensive dévastatrice dans le territoire palestinien.Le Forum des familles, principale association israélienne militant pour le retour des otages, a appelé le gouvernement de Benjamin Netanyahu à “agir de manière décisive” contre le Hamas pour ses “violations” de l’accord.Dans la bande de Gaza assiégée par Israël et en proie à un désastre humanitaire, la peur d’un retour de la guerre hante toujours les habitants, épuisés, luttant sans cesse pour s’approvisionner en eau et en nourriture. “La question des (otages) doit être réglée afin qu’Israël ne s’en serve pas comme une excuse pour reprendre la guerre”, a dit Abdelhay al-Hajj Ahmed, 60 ans, à Jabalia (nord). “J’ai très peur que la guerre reprenne.”L’attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de chiffres officiels.L’offensive israélienne menée en représailles a fait 68.531 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.

Tanzania votes but with opposition excludedWed, 29 Oct 2025 03:35:56 GMT

Tanzania goes to the polls on Wednesday in an election in which the main challengers are either jailed or barred from running, with rights groups decrying a “wave of terror”.President Samia Suluhu Hassan, 65, is determined to cement her position with an emphatic victory that will silence critics within her own party, analysts say.She was …

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A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Trump expects ‘great meeting’ with Xi in South Korea

US President Donald Trump said on Wednesday he expected a “lot of problems” to be solved with Chinese leader Xi Jinping in their talks on dialling down their hugely damaging trade war.The US leader said he expected their first face-to-face talks of his second term to result in the United States lowering tariffs imposed on China in relation to fentanyl.”I think we’re going to have a great meeting with President Xi of China, and a lot of problems are going to be solved,” Trump said en route to South Korea where he is due to meet with Xi.He also said he was “not sure” whether he would discuss the sensitive topic of self-ruling Taiwan during his meeting with the Chinese leader.Trump’s visit to key US ally South Korea is the third leg of an Asia tour that has seen him lavished with praise and presents at a regional summit in Malaysia and by Japan’s new premier in Tokyo.But the eyes of the world — and of global markets — will be on the talks set for Thursday, the first time in six years Trump sits down with Xi.It could determine whether the United States and China can halt a trade war that has sent international supply chains into panic.Negotiators from Beijing and Washington have both confirmed a “framework” has been agreed. It is now up to Trump and Xi to nail it down during their meeting on the sidelines of the Asia-Pacific Economic Cooperation (APEC) summit in the South Korean city of Gyeongju.William Yang, an analyst at the International Crisis Group, said however that there appeared to be a “mismatch” in expectations.The United States “is eager to reach any trade deal that Trump could declare as a victory”, while China is focused on “building more mutual trust, managing longstanding differences, and steadying the bilateral trade relationship”, he added.- ‘Complicated’ -Trump’s trip to South Korea follows two days in Japan, where new conservative premier Sanae Takaichi hailed a “golden age” in bilateral ties.Takaichi heaped praise on Trump, saying she would nominate him for the Nobel Peace Prize and giving him a golf club owned by assassinated former premier Shinzo Abe, a close friend of the US president. In Korea, Trump was expected to receive a replica of a gold crown from the ancient Silla era.Just hours before Trump’s arrival, North Korea announced it had test launched sea-to-surface cruise missiles off its western coast in a show of strength against Pyongyang’s “enemies”.Trump has extended an invitation to North Korean leader Kim Jong Un to meet while he is on the peninsula but on Air Force One Trump said his focus was on the Xi meeting.”At some point, we’ll be involved with North Korea. I think they’d like to, and I’d like to,” Trump told reporters.The US president will also hold a summit with South Korean President Lee Jae Myung — their second in-person talks just two months after a meeting in Washington.Discussion will likely be focused on trade.In July, Trump said Washington had agreed to cut tariffs on South Korean imports to 15 percent in exchange for a $350 billion investment pledge by Seoul.Steep auto tariffs remain in place, and the two governments are still divided over the structure of the investment pledge.US Treasury Secretary Scott Bessent admitted Monday there was still “a lot of details to work out” in what he said was a “complicated” deal, while Trump has denied that there was a “snag” in the talks.Activists plan to welcome the US leader, whose sweeping tariffs triggered the trade war, with anti-Trump demonstrations in Gyeongju condemning his “predatory investment demands”.- DMZ meeting? -Adding to the diplomatic drama, Trump has said that he would “love to meet” North Korea’s Kim during his visit and even suggested sanctions could be a topic for conversation.They last met in 2019 at the Demilitarised Zone (DMZ), the fraught Cold War frontier that has separated North and South Korea for decades.But North Korea is yet to respond publicly to the invitation. Officials in Seoul appear divided as to whether it will go ahead.Kim said last month he had “fond memories” of his meetings with Trump.He also expressed openness to talks if the United States dropped its “delusional” demand that Pyongyang give up its nuclear weapons.”Trump’s made it clear he wants to meet,” Chad O’Carroll, founder of the specialist website NK News, told AFP.”The ball is in Kim Jong Un’s court.”But the US leader now faces a different Kim than in 2019 — one emboldened with crucial backing from Russia after sending thousands of North Korean troops to fight alongside Moscow’s forces.”North Korea has time on its side and isn’t as isolated as before,” said Hong Min, a senior analyst at the Korea Institute for National Unification.burs-stu/hmn