Après la prison au Bélarus, la renaissance d’une dissidente

Il y a eu l’emprisonnement, la séparation pendant des années, la crainte d’être oubliée. Et puis il y a ce jour de rentrée où Antanina Kanavalava, une opposante bélarusse, accompagne enfin ses enfants à l’école.Dans une rue de Varsovie, le 1er septembre, elle tient par la main Ivan et Anastassia, 11 et 9 ans, qui se sont faits beaux: il porte une cravate ; elle, une chemise blanche à manches papillon.”C’est une immense émotion”, déclare, tout sourire, Antanina. “Mes enfants pourront maintenant dire qu’ils ont une maman qui vient les chercher.” Pendant quatre ans et demi, Antanina, 37 ans, a été emprisonnée pour son opposition à l’autocrate Alexandre Loukachenko, qui a écrasé toute critique au Bélarus et soumis ce pays d’Europe orientale à Vladimir Poutine.Le père des enfants d’Antanina fait toujours partie des 1.200 prisonniers politiques comptabilisés par l’organisation bélarusse Viasna, dont le fondateur Ales Bialiatski, colauréat du prix Nobel de la Paix, est également emprisonné.Ces détenus subissent fréquemment des tortures. Leurs proches endurent, eux aussi, l’absence et l’angoisse qu’ils ne meurent. Et quand ils sortent de prison, il faut se reconstruire.Pour Antanina, ce processus passe par le fait de redevenir une maman. C’est sa revanche contre ses “bourreaux” et cela a commencé, l’hiver dernier, par une dangereuse évasion.- Rivière gelée -En septembre 2020, Antanina est arrêtée à Minsk pour avoir milité avec la meneuse de l’opposition Svetlana Tikhanovskaïa, qui avait défié cette année-là Alexandre Loukachenko à la présidentielle.Le dirigeant bélarusse, au pouvoir depuis 1994, avait remporté ce scrutin avec officiellement 80% des voix, déclenchant des protestations violemment réprimées.Après l’emprisonnement d’Antanina, ses enfants ont fui en Pologne avec leur grand-mère, Hanna, qui a ensuite adopté deux frères ayant perdu leur mère, une militante persécutée au Bélarus et morte d’une overdose en Pologne. A l’été 2024, l’AFP les avait rencontrés. Hanna faisait tout pour qu’Ivan et Anastassia n’oublient pas leur maman. Ils pouvaient lui envoyer des lettres et avoir un appel avec elle limité, chaque mois, à cinq minutes.Alexandre Loukachenko a récemment libéré des dizaines d’opposants pour se rapprocher de Donald Trump. En décembre 2024, Antanina a été graciée. Mais elle n’a pas été autorisée à quitter le Bélarus. En février 2025, elle s’est enfuie en traversant une forêt et une rivière gelée à la frontière avec la Lituanie.”J’étais trempée, je n’arrêtais pas de tomber dans la neige”, relate-t-elle. Selon les gardes-frontières lituaniens, elle avait trois équipes de soldats bélarusses aux trousses.- “Culpabilité” -Dans sa prison à Gomel (sud-est), Antanina a subi de multiples pressions. Elle a été contrainte de signer des aveux – alors qu’au tribunal elle avait plaidé non coupable d’organisation “d’émeutes” -, puis de devenir une “informatrice” des autorités, sous la menace que son père, qui vivait alors au Bélarus, ne soit arrêté. Antanina assure avoir fourni des informations “n’ayant fait de mal à personne”. Mais le pouvoir lui a inoculé par ce biais un “sentiment de culpabilité” qui “restera à jamais”. Elle souffre également de problèmes de vue et de dentition développés en prison, où un responsable lui répétait que ses enfants l’avaient “oubliée” et qu’elle n’était plus vraiment une maman.Comme pour lui donner tort, depuis qu’elle est rentrée, Antanina a accueilli deux autres adolescentes bélarusses, dont la mère, alcoolique, a perdu la garde. En comptant les deux frères adoptés par Hanna, la grand-mère, Antanina a six enfants à charge: “Ils ne te laissent pas perdre espoir, ni te relâcher.”Selon Hanna, il n’est pas impossible qu’Antanina fasse “brusquement” une dépression, mais, pour l’instant, l’ex-prisonnière veut montrer que “maman travaille”. Même si elle reconnaît s’isoler, parfois, pour pleurer.- “Détruire” -Fin septembre, l’AFP les retrouve dans leur petit appartement où règne un joyeux désordre. Sous le regard rempli d’amour d’Antanina, l’espiègle Anastassia et le tendre Ivan expliquent aider leur mère à apprendre le polonais. “Moi, je lui dis quand je suis triste, elle a des bons conseils”, observe Anastassia.Elle et son frère n’ont pas vu leur père, Siarhei Iarachevitch, arrêté en octobre 2020, depuis plus de cinq ans.Antanina ne leur pas encore annoncé qu’ils avaient divorcé. Elle redoute que son ex-mari ressemble désormais à l’opposant Sergueï Tikhanovski, apparu méconnaissable, très amaigri, après sa récente sortie de prison.Pour prévenir un choc, Hanna dit à ses petits-enfants que si leur père revient, il sera “peut-être différent à l’extérieur, mais le même à l’intérieur”.La famille, très active dans l’opposition, participe régulièrement à des manifestations en Pologne pour exiger la libération des prisonniers politiques et dénoncer la tyrannie d’Alexandre Loukachenko.Cette lutte est un moteur pour Antanina. “L’heure de faiblir n’a pas sonnée”, insiste-t-elle. “Et pour ce qu’ils m’ont fait, je veux les détruire.”

Virginia Giuffre shines light on Epstein ordeal in new memoir

A memoir by one of Jeffrey Epstein’s main accusers whose claims led to the downfall of Britain’s Prince Andrew was released Tuesday, promising to keep Epstein’s ties to President Donald Trump in the spotlight.While Trump features minimally in Virginia Giuffre’s book, pre-publication publicity has refocused attention on the Epstein saga in the United States where a row rages over the release of files on the disgraced financier and sex offender.Andrew on Friday renounced his royal title under pressure from King Charles III, following further revelations about his ties to Epstein and repeated allegations in Giuffre’s book that she was forced to have sex with the prince three times, including when she was 17.The ghostwriter of “Nobody’s Girl,” Amy Wallace, said that Giuffre — who died by suicide in April aged 41 — told the Washington Post that the prominent campaigner against sexual abuse had admired Trump.”She was a huge Trump fan… There were two reasons for it: One, she’d met him. She worked at Mar-a-Lago. Her dad worked at Mar-a-Lago. She met Trump several times, and he was always very kind to her,” Wallace told the Post.”And secondly, he said he was going to release the Epstein files. He was on her side. That’s how she felt.”The BBC reported that in the book Giuffre alleges three sexual encounters with Andrew — one of which she claims was an orgy including Epstein, the prince and “eight other young girls.”The so-called Epstein files have been the focal point of the controversy engulfing the second presidency of Trump, who was a longtime friend of Epstein.In 2019 Epstein took his own life while in prison awaiting trial on sex-trafficking charges.Giuffre was recruited into Epstein’s alleged sex-trafficking network when she was a 17-year-old minor while working at Trump’s Mar-a-Lago club in 2000, saying in the book she feared she would “die a sex slave.” Giuffre claimed she was approached there by Ghislaine Maxwell, who was later jailed in 2022 for helping Epstein sexually abuse girls.Trump appeared to be on good terms with Epstein during this time, praising him as a “terrific guy” in a 2002 New York Magazine profile.In the book, Giuffre recounts being introduced to Trump by her father, with the property developer asking her “do you babysit at all.””Soon I was making money a few nights a week, minding the children of the elite,” she said in an excerpt published by Vanity Fair.The publication of a now-infamous photo taken in London appearing to show Prince Andrew with his arm around Giuffre’s waist set in motion the former military helicopter pilot’s downfall.Andrew, 65, has long denied the assault accusations, which have caused considerable embarrassment to the British monarchy and seen the prince virtually banished from royal life in recent years.Prince Andrew reached a financial settlement with Giuffre in 2022.”The hope was that once the book was published for the first time since 2011, she could say: ‘I respect your wish to know my memories of Prince Andrew, Ghislaine, Jeffrey, etc, all the other men. I respect that need. I have done the best version of my story,'” Wallace said.

Chess mourns US grandmaster dead at 29

The chess world has been plunged into mourning following the sudden death of prominent US grandmaster Daniel Naroditsky aged 29.Governing body the International Chess Federation (FIDE) remembered Naroditsky, who was also a chess commentator and streamer, as someone “whose influence extended far beyond the chessboard”.Fellow grandmaster and world number two Hikaru Nakamura wrote on social media: “I’m devastated. This is a massive loss for the world of chess.”Charlotte Chess Center announced the death of California-born Naroditsky on Monday, saying: “Daniel was a talented chess player, commentator and educator, and a cherished member of the chess community.”It said he was “admired and respected by fans and players around the world”.It did not say how he died.FIDE said that Naroditsky “played a pivotal role in popularizing chess content online, bridging the gap between professional and amateur chess”.”There are not many people in the world who manage to achieve so much before turning 30.”Naroditsky was ranked number one in his native United States when he was just nine years old, The New York Times said.

Nigerian monarch takes on oil giant in search of environmental justiceTue, 21 Oct 2025 06:11:28 GMT

Growing up in southern Nigeria during the 1970s, Bubaraye Dakolo would easily catch 20 kilograms of fish within minutes. These days, a fisherman casts nets all night, only to bring back just about three kilograms.Now Dakolo, the monarch of Ekpetiama, a kingdom in the southern coastal state of Bayelsa, a custodian of peace and tradition and …

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Ouattara sets stall on revamped Abidjan for Ivorian poll bidTue, 21 Oct 2025 06:07:17 GMT

Touting himself as the prime mover behind the transformation of Ivory Coast’s economy over 14 years in office, Alassane Ouattara hopes that revamp can help secure him a fourth presidential term Saturday.Ouattara, 83, came to power in the world’s biggest cocoa producer on the back of a political and military crisis but strong growth and investment since …

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New Delhi recouverte d’une chape de pollution après Diwali

La capitale de l’Inde, New Delhi, était recouverte mardi d’une épaisse chape de pollution toxique après une nuit de feux d’artifice tirés à l’occasion de Diwali, la fête hindoue des lumières. Mardi, le niveau de pollution a  atteint plus de 23 fois le niveau maximum quotidien recommandé par l’Organisation mondiale de la santé, selon la société suisse IQAir, spécialisée dans la surveillance de la qualité de l’air.Lundi, les habitants ont célébré Diwali chez eux, en allumant notamment de petites bougies pour honorer la déesse hindoue Lakshmi et la victoire de la lumière sur les ténèbres. Beaucoup ont lancé des fusées des fusées pyrotechniques et fait exploser de gros pétards, très polluants.Mardi à l’aube, le niveau de  microparticules PM2.5 – les plus dangereuses car elles se diffusent dans le sang — ont atteint 846 microgrammes par mètre cube dans certains secteurs de la ville, selon IQAir. C’est plus de 56 fois la limite quotidienne maximale recommandée par l’OMS. Quelques heures plus tard, le niveau était redescendu à 320 microgrammes par mètre cube, soit 23 fois la limite fixée. La Cour suprême a assoupli en octobre l'”interdiction totale” d’usage des feux d’artifice et autorisé l’utilisation de “feux d’artifice verts” censés émettre moins de particules et de gaz. Les restrictions ordonnées les années précédentes avaient largement été ignorées par les habitants. La mégapole, qui compte plus de 30 millions d’habitants, figure régulièrement parmi les capitales les plus polluées de la planète.Chaque hiver, l’air froid reste bloqué sous un air plus chaud, lequel forme un “couvercle” empêchant l’épais nuage toxique à l’odeur âcre, généré par les usines, la circulation automobile et les brûlis agricoles, de se disperser en altitude.  Le gouvernement a indiqué avoir pris des  mesures pour réduire les niveaux de pollution, notamment en demandant aux autorités de garantir un approvisionnement ininterrompu en électricité afin de limiter l’utilisation des générateurs diesel. Les autorités de la capitale ont annoncé leur intention de procéder, pour la première fois, ce mois-ci, à un ensemencement des nuages, par avion, pour faire pleuvoir et chasser le brouillard toxique au-dessus de Delhi. La pollution atmosphérique à New Delhi est l’origine, chaque année, de milliers de morts prématurées, par cancers et maladies cardiaques ou respiratoires.Une étude publiée dans la revue scientifique The Lancet a attribué à la pollution atmosphérique 1,67 million de morts en Inde au cours de l’année 2019.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

New Delhi recouverte d’une chape de pollution après Diwali

La capitale de l’Inde, New Delhi, était recouverte mardi d’une épaisse chape de pollution toxique après une nuit de feux d’artifice tirés à l’occasion de Diwali, la fête hindoue des lumières. Mardi, le niveau de pollution a  atteint plus de 23 fois le niveau maximum quotidien recommandé par l’Organisation mondiale de la santé, selon la société suisse IQAir, spécialisée dans la surveillance de la qualité de l’air.Lundi, les habitants ont célébré Diwali chez eux, en allumant notamment de petites bougies pour honorer la déesse hindoue Lakshmi et la victoire de la lumière sur les ténèbres. Beaucoup ont lancé des fusées des fusées pyrotechniques et fait exploser de gros pétards, très polluants.Mardi à l’aube, le niveau de  microparticules PM2.5 – les plus dangereuses car elles se diffusent dans le sang — ont atteint 846 microgrammes par mètre cube dans certains secteurs de la ville, selon IQAir. C’est plus de 56 fois la limite quotidienne maximale recommandée par l’OMS. Quelques heures plus tard, le niveau était redescendu à 320 microgrammes par mètre cube, soit 23 fois la limite fixée. La Cour suprême a assoupli en octobre l'”interdiction totale” d’usage des feux d’artifice et autorisé l’utilisation de “feux d’artifice verts” censés émettre moins de particules et de gaz. Les restrictions ordonnées les années précédentes avaient largement été ignorées par les habitants. La mégapole, qui compte plus de 30 millions d’habitants, figure régulièrement parmi les capitales les plus polluées de la planète.Chaque hiver, l’air froid reste bloqué sous un air plus chaud, lequel forme un “couvercle” empêchant l’épais nuage toxique à l’odeur âcre, généré par les usines, la circulation automobile et les brûlis agricoles, de se disperser en altitude.  Le gouvernement a indiqué avoir pris des  mesures pour réduire les niveaux de pollution, notamment en demandant aux autorités de garantir un approvisionnement ininterrompu en électricité afin de limiter l’utilisation des générateurs diesel. Les autorités de la capitale ont annoncé leur intention de procéder, pour la première fois, ce mois-ci, à un ensemencement des nuages, par avion, pour faire pleuvoir et chasser le brouillard toxique au-dessus de Delhi. La pollution atmosphérique à New Delhi est l’origine, chaque année, de milliers de morts prématurées, par cancers et maladies cardiaques ou respiratoires.Une étude publiée dans la revue scientifique The Lancet a attribué à la pollution atmosphérique 1,67 million de morts en Inde au cours de l’année 2019.

La Gen Z au Pérou mobilisée “contre les injustices” malgré la répression

Lorsque des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre au cours d’une manifestation massive le 15 octobre à Lima, un homme a été tué par la police, et plus d’une centaine de personnes ont été blessées. Parmi eux, Angelo Nael Genti, 19 ans, qui montre ses ecchymoses et blessures.”Ils m’ont menacé en me disant que si ce policier ne m’avait pas arrêté, ils m’auraient sûrement tué sur place”, raconte-t-il à l’AFP. La majorité des manifestants appartenait à la “Gen Z”, des jeunes de 18 à 30 ans qui représentent la face la plus visible d’un mouvement porté par la colère face à l’insécurité croissante et la crise politique permanente dans un pays qui a connu sept présidents en une décennie.Les jeunes se sont ralliés au drapeau pirate du manga One Piece, devenu le symbole de la lutte contre l’oppression sur plusieurs continents. Si le Pérou a repris ce symbole, et que la mobilisation se fait aussi essentiellement à travers les réseaux sociaux, elle ne s’inscrit pas dans un mouvement mondial unifié.Originaire d’un quartier pauvre de la banlieue de Lima, Ventanilla, Angelo Nael Genti explique être sorti avec ses camarades de l’université publique pour manifester pacifiquement.L’étudiant a d’abord senti l’impact d’une balle dans sa jambe gauche. Il est tombé au sol et sept policiers, décrit-il, l’ont roué de coups de poing et de pied.Les policiers ont essayé de l’embarquer, mais une ambulancière a insisté pour le conduire d’urgence à l’hôpital.- “Héros” -S’il a encore peur aujourd’hui, il assure vouloir “préserver cette idée de lutte pour les générations futures” et assure qu’il ne s’arrêtera pas de manifester.Sa famille le soutient et l’aide à se déplacer. Sa mère, Amanda Tapia, dit que l’étudiant en conservation du patrimoine culturel est son “héros” pour s’être battu pour les droits des Péruviens.Rosalinda, une diplômée en droit de 26 ans, a également participé aux manifestations pour, explique-t-elle, “chasser les criminels du pouvoir” et “lutter contre l’injustice”.”Le peuple s’est réveillé”, ajoute la fille d’une vendeuse ambulante qui a grandi dans un quartier pauvre de la capitale, dans un café où se rassemblent les jeunes qui ont été arrêtés.- Luffy comme inspiration -Les forces de l’ordre ont emprisonné une vingtaine d’entre eux le 15 octobre, mais tous ont été libérés faute de preuves.Malgré la peur qu’elle dit ressentir à chaque manifestation, Rosalinda ne veut pas arrêter de le faire, pour ses parents et son petit frère.”Si je ne reviens pas, continuez à vous battre”, témoigne-t-elle les yeux embués.Wildalr Lozano, 20 ans, vient de commencer à manifester, pour dénoncer un gouvernement avec lequel il se sent déconnecté.Entouré de trophées de cricket dans sa maison d’un quartier de classe moyenne, l’étudiant fait partie de l’équipe nationale péruvienne.Impliqué dans les structures organisationnelles de la Gen Z, il n’exclut pas de se lancer dans la politique à l’avenir.”L’appel (aux manifestations) a été lancé via les réseaux sociaux”, indique-t-il à l’AFP, “une bannière a été créée et diffusée”.Wildalr Lozano explique que la mobilisation a plusieurs causes, comme la vague d’extorsions dont sont victimes les travailleurs ou encore les problèmes liés à l’économie informelle, qui représente jusqu’à 70% des emplois.Les conservateurs péruviens comparent les manifestants aux membres du groupe communiste du Sentier lumineux, aujourd’hui éteint, considéré comme terroriste par plusieurs pays.Mais Wildalr Lozano raconte que l’inspiration lui vient du manga japonais One Piece, le plus vendu de l’histoire, et son héros Luffy, “roi des pirates” qui voyage en s’opposant aux groupes dominants.

La Gen Z au Pérou mobilisée “contre les injustices” malgré la répression

Lorsque des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre au cours d’une manifestation massive le 15 octobre à Lima, un homme a été tué par la police, et plus d’une centaine de personnes ont été blessées. Parmi eux, Angelo Nael Genti, 19 ans, qui montre ses ecchymoses et blessures.”Ils m’ont menacé en me disant que si ce policier ne m’avait pas arrêté, ils m’auraient sûrement tué sur place”, raconte-t-il à l’AFP. La majorité des manifestants appartenait à la “Gen Z”, des jeunes de 18 à 30 ans qui représentent la face la plus visible d’un mouvement porté par la colère face à l’insécurité croissante et la crise politique permanente dans un pays qui a connu sept présidents en une décennie.Les jeunes se sont ralliés au drapeau pirate du manga One Piece, devenu le symbole de la lutte contre l’oppression sur plusieurs continents. Si le Pérou a repris ce symbole, et que la mobilisation se fait aussi essentiellement à travers les réseaux sociaux, elle ne s’inscrit pas dans un mouvement mondial unifié.Originaire d’un quartier pauvre de la banlieue de Lima, Ventanilla, Angelo Nael Genti explique être sorti avec ses camarades de l’université publique pour manifester pacifiquement.L’étudiant a d’abord senti l’impact d’une balle dans sa jambe gauche. Il est tombé au sol et sept policiers, décrit-il, l’ont roué de coups de poing et de pied.Les policiers ont essayé de l’embarquer, mais une ambulancière a insisté pour le conduire d’urgence à l’hôpital.- “Héros” -S’il a encore peur aujourd’hui, il assure vouloir “préserver cette idée de lutte pour les générations futures” et assure qu’il ne s’arrêtera pas de manifester.Sa famille le soutient et l’aide à se déplacer. Sa mère, Amanda Tapia, dit que l’étudiant en conservation du patrimoine culturel est son “héros” pour s’être battu pour les droits des Péruviens.Rosalinda, une diplômée en droit de 26 ans, a également participé aux manifestations pour, explique-t-elle, “chasser les criminels du pouvoir” et “lutter contre l’injustice”.”Le peuple s’est réveillé”, ajoute la fille d’une vendeuse ambulante qui a grandi dans un quartier pauvre de la capitale, dans un café où se rassemblent les jeunes qui ont été arrêtés.- Luffy comme inspiration -Les forces de l’ordre ont emprisonné une vingtaine d’entre eux le 15 octobre, mais tous ont été libérés faute de preuves.Malgré la peur qu’elle dit ressentir à chaque manifestation, Rosalinda ne veut pas arrêter de le faire, pour ses parents et son petit frère.”Si je ne reviens pas, continuez à vous battre”, témoigne-t-elle les yeux embués.Wildalr Lozano, 20 ans, vient de commencer à manifester, pour dénoncer un gouvernement avec lequel il se sent déconnecté.Entouré de trophées de cricket dans sa maison d’un quartier de classe moyenne, l’étudiant fait partie de l’équipe nationale péruvienne.Impliqué dans les structures organisationnelles de la Gen Z, il n’exclut pas de se lancer dans la politique à l’avenir.”L’appel (aux manifestations) a été lancé via les réseaux sociaux”, indique-t-il à l’AFP, “une bannière a été créée et diffusée”.Wildalr Lozano explique que la mobilisation a plusieurs causes, comme la vague d’extorsions dont sont victimes les travailleurs ou encore les problèmes liés à l’économie informelle, qui représente jusqu’à 70% des emplois.Les conservateurs péruviens comparent les manifestants aux membres du groupe communiste du Sentier lumineux, aujourd’hui éteint, considéré comme terroriste par plusieurs pays.Mais Wildalr Lozano raconte que l’inspiration lui vient du manga japonais One Piece, le plus vendu de l’histoire, et son héros Luffy, “roi des pirates” qui voyage en s’opposant aux groupes dominants.