A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Catherine Vautrin, une ministre marquée à droite mais qui se veut plus consensuelle

Issue de la droite ralliée au macronisme, Catherine Vautrin refuse d’évoquer Matignon, un poste qui lui avait été promis en 2022 sans lui être accordé. Mais la discrète ministre s’est forgée depuis une stature plus consensuelle qui la fait figurer parmi les potentiels successeurs de François Bayrou.A la tête d’un grand ministère du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, comparé en interne à un “mini-Matignon”, elle assure ne pas faire campagne.Mais elle était vendredi matin auprès de salariés d’un supermarché à Paris qui se “lèvent tôt” pour valoriser le travail, un thème cher à la macronie. Catherine Vautrin n’est pas revenue sur la suppression très critiquée de deux jours fériés, expliquant juste que “l’important” c’est “d’aller vers l’emploi” pour que l’effort budgétaire “soit partagé par tous”. Elle se projette néanmoins dans l’après. La veille, à la Caisse d’assurance maladie de Paris, faisant la promotion du projet de loi de lutte contre la fraude fiscale et sociale, elle a assuré qu’il sera repris par le “prochain” gouvernement, alors que celui de François Bayrou est voué à tomber lundi sous la défiance des oppositions.”Dans ce texte, il y a de nombreuses mesures qui peuvent rassembler les parlementaires”, fait-elle valoir, soulignant “l’attachement de chacun au modèle social”. Or “frauder, c’est trahir ce modèle”.- “mamie passe-partout” -En robe bleu marine très classique, sourire en coin, elle est lucide, bien placée pour savoir que les noms qui sortent pour Matignon ne sont pas toujours ceux qui atterrissent rue de Varenne.Emmanuel Macron avait promis en 2022 de la nommer à la tête du gouvernement avant de la débrancher  à la dernière minute au bénéfice d’Elisabeth Borne, sous la pression de macronistes qui dénonçaient sa participation à la mobilisation contre le mariage pour tous.Mais la page semble tournée. L’ancienne sarkozyste issue de la droite “libérale et sociale” a même rejoint depuis le parti Renaissance de Gabriel Attal.”Elle s’est rachetée une conduite avec le projet de loi fin de vie” : “elle a montré qu’elle était capable de changer de position et de mener un débat (…) transpartisan où on essaye de trouver des équilibres”, assure une ministre du camp présidentiel. “Elle cultive son côté mamie passe-partout. Elle n’est un no-go pour personne”, souligne une conseillère macroniste.Autre atout dans une Assemblée nationale fracturée, elle fait partie des ministres chargés des délicates discussions budgétaires en charge d’élaborer le projet de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), lestée de 22 milliards de déficit.Rompue aux arcanes du pouvoir, cette ex-chiraquienne de 65 ans avait occupé un poste quasiment similaire dans le gouvernement Attal en 2024 avant de prendre le portefeuille des Territoires sous le gouvernement du LR Michel Barnier.- équation compliquée -L’élue rémoise, mariée à un médecin et mère d’une fille, a aussi défendu une réforme de l’assurance chômage, dénoncée comme violente par les syndicats.Elle ne semble pas être pour autant un irritant pour l’ensemble des socialistes, comme semble l’être à leurs yeux l’ex-LR Gérald Darmanin, même si elle est loin d’avoir autant d’affinités avec le premier secrétaire du PS Olivier Faure que son collègue à l’Economie Eric Lombard.”Même si on l’a parfois cataloguée de +réac+, elle a une vraie capacité de dialogue”, souligne le président du conseil national (parlement) du PS, Luc Broussy qui la connait depuis 2004.Mais l’équation budgétaire reste compliquée, la gauche et les syndicats réclamant de repartir d’une autre copie que celle de François Bayrou.”C’est quand même pas normal que quelqu’un qui porte le budget de la Sécurité sociale et qui est membre du gouvernement de François Bayrou revienne porter le même projet une fois que le Premier ministre sera tombé”, s’est ainsi agacé le député PS Philippe Brun sur BFMTV.La question n’est “pas la personne, mais ce qu’elle propose”, glisse aussi un cadre socialiste.A droite, le maire LR de Meaux Jean-François Copé loue son “parcours complet” de parlementaire, ministre et élue locale de longue date, ainsi que son “autorité naturelle”.

Entre l’Ethiopie et l’Egypte, le mégabarrage de la discorde

Une “menace existentielle” s’alarme l’Egypte, une “opportunité” régionale, assure l’Ethiopie: le mégabarrage sur le Nil construit par Addis Abeba, qui doit être inauguré le 9 septembre, est source de tensions entre les deux pays depuis plus d’une décennie.Le Grand barrage de la Renaissance (GERD), source de fierté en Ethiopie, est l’un des rares sujets faisant l’unanimité dans ce pays déchiré par plusieurs conflits armés, encore actifs dans les deux régions les plus peuplées du pays, l’Amhara et l’Oromia.Celle du Tigré est sortie en 2022 d’une guerre civile qui a fait au moins 600.000 morts, selon une estimation de l’Union africaine.”Il n’y a que deux sujets consensuels en Ethiopie: un accès à la mer (le pays est enclavé depuis l’indépendance de l’Erythrée au début des années 1990, NDLR) et le barrage”, affirme à l’AFP un diplomate étranger basé à Addis Abeba, sous couvert d’anonymat.Sur les réseaux sociaux, les images du barrage, ornées du drapeau éthiopien, sont légion à l’approche de l’inauguration. Tant le TPLF -le parti tigréen, au pouvoir jusqu’en 2018- que le parti d’Abiy qui lui a succédé s’en attribuent le mérite.Dans une “région difficile” et au vu d’une “fragilité politique intérieure croissante”, le gouvernement éthiopien “cherche à utiliser le barrage et la confrontation avec ses voisins comme stratégie d’unité”, explique à l’AFP Alex Vines, du Conseil européen pour les relations internationales (ECFR).- “Grand jeu” -La première pierre du GERD, immense ouvrage de 1,8 kilomètre de large pour 145 mètres de haut, d’une contenance totale de 74 milliards de mètres cubes d’eau, a été posée en avril 2011.Depuis, le projet est au coeur d’un Grand jeu géopolitique régional. Il est vertement critiqué par Le Caire qui, craignant un tarissement de sa principale source d’approvisionnement en eau, martèle qu’il constitue une “menace existentielle”.L’Egypte, pays d’environ 110 millions d’habitants, dépend du Nil pour 97% de ses besoins hydriques, notamment pour l’agriculture. D’après son ministère des Ressources en eau, le pays aride dispose aujourd’hui de 59,6 milliards de mètres cubes du précieux liquide, quand 114 milliards seraient nécessaires.”Quiconque imagine que l’Egypte fermera les yeux sur sa sécurité hydrique se trompe”, a lancé en août son président Abdel Fattah al-Sissi, menaçant de prendre “toutes les mesures prévues par le droit international pour protéger les ressources existentielles de notre peuple”.L’exécutif égyptien s’est récemment rapproché des deux pays frontaliers de l’Ethiopie: l’Erythrée, qui entretient aujourd’hui des relations tendues avec Addis Abeba, et la Somalie.Le Soudan a également fait part de son inquiétude. Avec le Caire, ils ont réitéré fin juin “leur rejet de toute mesure unilatérale dans le bassin du Nil Bleu”.Différentes tentatives de médiation depuis une décennie entre les trois pays – sous l’égide successivement des Etats-Unis, de la Banque mondiale, de la Russie, des Emirats arabes unis et de l’Union africaine – ont toutes échoué.- “Pas un litre de perdu” -L’Ethiopie, qui devrait voir sa production électrique doubler grâce au GERD, se veut rassurante. “L’énergie et le développement qu’il générera contribueront non seulement à l’essor de l’Éthiopie, mais aussi de toute la région. Le barrage d’Assouan, en Égypte, n’a jamais perdu un seul litre d’eau à cause du GERD”, a affirmé son Premier ministre Abiy Ahmed en juillet.Un discours répété lundi lors d’un entretien télévisé. “Leurs barrages (soudanais et égyptiens, NDLR) doivent être pleins. Nous ne voulons pas que (le GERD) génère des craintes pour eux”, a-t-il affirmé.Une cohabitation pacifique des voisins du Nil est tout à fait possible, remarquent des experts. “Le Nil suffit à tous les pays en amont et en aval s’il est géré correctement”, assure Abel Abate Demissie, chercheur du groupe de réflexion Chatham House.Un conflit ouvert entre l’Ethiopie et l’Egypte est de fait “peu probable”, selon les différents chercheurs interrogés par l’AFP.”Je ne pense pas qu’il y aura une escalade des tensions massive entre les deux pays. L’Égypte ne bombardera pas le barrage”, souligne Magnus Taylor directeur adjoint du projet Corne de l’Afrique à l’International Crisis Group.Quand bien même le sujet a un impact sur la “stabilité interne” de l’Egypte, car une diminution importante de l’approvisionnement en eau aurait un impact sur la stabilité du pays, tant politique qu’économique et sociale, note l’expert en eau Mohamed Mohey el-Deen, ex-membre du comité égyptien d’évaluation du GERD.Mais avec l’inauguration la semaine prochaine de l’ouvrage, “la seule option réaliste pour l’Egypte est de s’adapter”, affirme-t-il. “Il n’y a pas d’autre alternative”.

A69: le ministre des Transports espère un chantier terminé “dans une année”

Le chantier de l’A69, autoroute contestée entre Toulouse et Castres, “revient à plein régime”, a affirmé vendredi le ministre des Transports, Philippe Tabarot, venu voir dans le Tarn des travaux qu’il espère voir terminés “dans une année”.C’est “l’objectif qui a été fixé à Atosca (futur concessionnaire, en charge des travaux) avec des perspectives positives”, a déclaré le ministre, souhaitant que l’inauguration de l’autoroute ait lieu “dans une grande année, environ 12 à 13 mois supplémentaires”.Interrogé sur l’audience devant la cour administrative d’appel de Toulouse qui doit examiner au fond, aux alentours de la fin du mois de novembre, les recours des opposants à l’autoroute, M. Tabarot s’est dit “optimiste”.”Je pense et j’espère que la cour administrative d’appel a compris l’intérêt de ce projet et que tout a été fait dans les règles”, a dit le ministre.”Nous respecterons bien sûr les prochaines décisions de justice et nous espérons que ces décisions de justice seront respectées également par les opposants du projet, qu’ils accepteront: on est dans un Etat de droit, quelle que soit la décision, il faut la respecter”, a déclaré M. Tabarot.Concernant cette échéance devant la justice, le directeur général d’Atosca, Martial Gerlinger, a déclaré: “je suis là pour respecter un contrat, pour livrer une autoroute attendue sur ce territoire et je suis là bien entendu pour respecter les décisions de justice et je n’ai rien d’autre à dire à ce sujet”.”Ca fait deux mois et demi qu’on travaille, avec quasiment le même effectif que celui du moment de l’arrêt, on est à 800 personnes qui travaillent sur le chantier, 320 engins, (…) on a tout fait pour que rapidement on fasse revenir le personnel de toute la France”, a également déclaré M. Gerlinger, à propos de la reprise des travaux.Fin février, le tribunal administratif de Toulouse avait jugé qu’il n’y avait pas de “raison impérative d’intérêt public majeur” (RIIPM) justifiant l’impact environnemental causé par le projet, ce qui avait conduit à un arrêt des travaux.Mais en mai, la cour administrative d’appel avait fait droit à une demande de l’Etat et du futur concessionnaire, visant à les faire reprendre.Depuis le printemps 2023 et les premiers coups de pioche de ce chantier visant à créer 53 km de voie rapide entre Castres et Toulouse, la contestation a pris différentes formes: manifestations, grèves de la faim, occupations d’arbres au coeur de zones à défendre (ZAD), ou encore recours juridiques.Début juillet, plusieurs centaines de personnes s’étaient encore rassemblées dans le Tarn pour une “turboteuf” contre l’autoroute.

A69: le ministre des Transports espère un chantier terminé “dans une année”

Le chantier de l’A69, autoroute contestée entre Toulouse et Castres, “revient à plein régime”, a affirmé vendredi le ministre des Transports, Philippe Tabarot, venu voir dans le Tarn des travaux qu’il espère voir terminés “dans une année”.C’est “l’objectif qui a été fixé à Atosca (futur concessionnaire, en charge des travaux) avec des perspectives positives”, a déclaré le ministre, souhaitant que l’inauguration de l’autoroute ait lieu “dans une grande année, environ 12 à 13 mois supplémentaires”.Interrogé sur l’audience devant la cour administrative d’appel de Toulouse qui doit examiner au fond, aux alentours de la fin du mois de novembre, les recours des opposants à l’autoroute, M. Tabarot s’est dit “optimiste”.”Je pense et j’espère que la cour administrative d’appel a compris l’intérêt de ce projet et que tout a été fait dans les règles”, a dit le ministre.”Nous respecterons bien sûr les prochaines décisions de justice et nous espérons que ces décisions de justice seront respectées également par les opposants du projet, qu’ils accepteront: on est dans un Etat de droit, quelle que soit la décision, il faut la respecter”, a déclaré M. Tabarot.Concernant cette échéance devant la justice, le directeur général d’Atosca, Martial Gerlinger, a déclaré: “je suis là pour respecter un contrat, pour livrer une autoroute attendue sur ce territoire et je suis là bien entendu pour respecter les décisions de justice et je n’ai rien d’autre à dire à ce sujet”.”Ca fait deux mois et demi qu’on travaille, avec quasiment le même effectif que celui du moment de l’arrêt, on est à 800 personnes qui travaillent sur le chantier, 320 engins, (…) on a tout fait pour que rapidement on fasse revenir le personnel de toute la France”, a également déclaré M. Gerlinger, à propos de la reprise des travaux.Fin février, le tribunal administratif de Toulouse avait jugé qu’il n’y avait pas de “raison impérative d’intérêt public majeur” (RIIPM) justifiant l’impact environnemental causé par le projet, ce qui avait conduit à un arrêt des travaux.Mais en mai, la cour administrative d’appel avait fait droit à une demande de l’Etat et du futur concessionnaire, visant à les faire reprendre.Depuis le printemps 2023 et les premiers coups de pioche de ce chantier visant à créer 53 km de voie rapide entre Castres et Toulouse, la contestation a pris différentes formes: manifestations, grèves de la faim, occupations d’arbres au coeur de zones à défendre (ZAD), ou encore recours juridiques.Début juillet, plusieurs centaines de personnes s’étaient encore rassemblées dans le Tarn pour une “turboteuf” contre l’autoroute.

Poutine menace de cibler toute force occidentale déployée en Ukraine

Le président russe Vladimir Poutine a menacé vendredi les alliés de Kiev de cibler toute force occidentale déployée en Ukraine, au lendemain d’une réunion à Paris consacrée aux garanties de sécurité dans le cadre d’un hypothétique cessez-le-feu.Vingt-six pays, essentiellement européens, se sont engagés jeudi à Paris à soutenir militairement l’Ukraine au sol, en mer ou dans les airs dans cette perspective, une avancée “concrète” saluée par le président ukrainien Volodymyr Zelensky après plus de trois ans d’un conflit qui a fait a minima des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers de morts.”Le jour où le conflit s’arrête, les garanties de sécurité se déploient”, a expliqué le président français Emmanuel Macron, que ce soit via un “cessez-le-feu”, un “armistice” ou un “traité de paix”. Il ne s’agit donc pas “de mener quelque guerre contre la Russie”, mais de la dissuader d’attaquer à nouveau l’Ukraine à l’avenir, a insisté M. Macron, sans fournir de précision ni de détail sur les contributions pays par pays.Mais Moscou a aussitôt mis son veto à toute garantie militaire occidentale à l’Ukraine.- “Coalition des volontaires” -“Les étrangers, en particulier les contingents militaires européens et américains, peuvent-ils fournir et garantir la sécurité de l’Ukraine? Absolument pas, ils ne le peuvent pas”, a déclaré vendredi Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, à l’agence Ria Novosti, soulignant que la Russie devait aussi bénéficier de garanties pour sa sécurité. Il a également accusé les Européens d'”entraver” le règlement du conflit à grande échelle déclenché par la décision de la Russie d’envahir l’Ukraine en février 2022.Se faisant plus explicite, Vladimir Poutine a prévenu vendredi que n’importe quelle force occidentale en Ukraine sera une “cible légitime” pour l’armée russe.”Si des forces, quelles qu’elles soient, apparaissent sur place, surtout maintenant, au moment où des combats sont en cours, nous partirons du principe qu’elles seront des cibles légitimes” pour l’armée russe, a déclaré M. Poutine lors d’un Forum économique de l’Est à Vladivostok (Extrême-Orient russe).”Et si des décisions sont obtenues pour aboutir à la paix, à une paix durable, je ne vois tout simplement pas de sens à leur présence” sur le territoire ukrainien, a ajouté M. Poutine, en appelant à ce que “personne ne doute que la Russie respecte pleinement” de futures garanties de sécurité pour l’Ukraine.Le soutien américain, ou “backstop”, était l’enjeu d’une visioconférence avec le président Donald Trump dans la foulée du sommet de jeudi à Paris, auquel a aussi en partie pris part son émissaire spécial Steve Witkoff, présent au palais de l’Élysée, la présidence française.Aucune annonce n’a été faite à cet égard.”Nous comptons sur le +backstop+ des États-Unis”, a indiqué M. Zelensky jeudi.Depuis mi-février, Paris et Londres, à la tête d’une “coalition des volontaires”, multiplient les réunions de planification au niveau des chefs d’état-major, des ministres et des chefs d’État.Les garanties de sécurité, inexistantes dans les accords de Minsk conclus en 2014 et 2015 pour mettre un terme aux combats entre l’armée ukrainienne et des séparatistes prorusses pilotés par Moscou, sont présentées comme un moyen d’empêcher une reprise du conflit.

Poutine menace de cibler toute force occidentale déployée en Ukraine

Le président russe Vladimir Poutine a menacé vendredi les alliés de Kiev de cibler toute force occidentale déployée en Ukraine, au lendemain d’une réunion à Paris consacrée aux garanties de sécurité dans le cadre d’un hypothétique cessez-le-feu.Vingt-six pays, essentiellement européens, se sont engagés jeudi à Paris à soutenir militairement l’Ukraine au sol, en mer ou dans les airs dans cette perspective, une avancée “concrète” saluée par le président ukrainien Volodymyr Zelensky après plus de trois ans d’un conflit qui a fait a minima des dizaines de milliers, voire des centaines de milliers de morts.”Le jour où le conflit s’arrête, les garanties de sécurité se déploient”, a expliqué le président français Emmanuel Macron, que ce soit via un “cessez-le-feu”, un “armistice” ou un “traité de paix”. Il ne s’agit donc pas “de mener quelque guerre contre la Russie”, mais de la dissuader d’attaquer à nouveau l’Ukraine à l’avenir, a insisté M. Macron, sans fournir de précision ni de détail sur les contributions pays par pays.Mais Moscou a aussitôt mis son veto à toute garantie militaire occidentale à l’Ukraine.- “Coalition des volontaires” -“Les étrangers, en particulier les contingents militaires européens et américains, peuvent-ils fournir et garantir la sécurité de l’Ukraine? Absolument pas, ils ne le peuvent pas”, a déclaré vendredi Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, à l’agence Ria Novosti, soulignant que la Russie devait aussi bénéficier de garanties pour sa sécurité. Il a également accusé les Européens d'”entraver” le règlement du conflit à grande échelle déclenché par la décision de la Russie d’envahir l’Ukraine en février 2022.Se faisant plus explicite, Vladimir Poutine a prévenu vendredi que n’importe quelle force occidentale en Ukraine sera une “cible légitime” pour l’armée russe.”Si des forces, quelles qu’elles soient, apparaissent sur place, surtout maintenant, au moment où des combats sont en cours, nous partirons du principe qu’elles seront des cibles légitimes” pour l’armée russe, a déclaré M. Poutine lors d’un Forum économique de l’Est à Vladivostok (Extrême-Orient russe).”Et si des décisions sont obtenues pour aboutir à la paix, à une paix durable, je ne vois tout simplement pas de sens à leur présence” sur le territoire ukrainien, a ajouté M. Poutine, en appelant à ce que “personne ne doute que la Russie respecte pleinement” de futures garanties de sécurité pour l’Ukraine.Le soutien américain, ou “backstop”, était l’enjeu d’une visioconférence avec le président Donald Trump dans la foulée du sommet de jeudi à Paris, auquel a aussi en partie pris part son émissaire spécial Steve Witkoff, présent au palais de l’Élysée, la présidence française.Aucune annonce n’a été faite à cet égard.”Nous comptons sur le +backstop+ des États-Unis”, a indiqué M. Zelensky jeudi.Depuis mi-février, Paris et Londres, à la tête d’une “coalition des volontaires”, multiplient les réunions de planification au niveau des chefs d’état-major, des ministres et des chefs d’État.Les garanties de sécurité, inexistantes dans les accords de Minsk conclus en 2014 et 2015 pour mettre un terme aux combats entre l’armée ukrainienne et des séparatistes prorusses pilotés par Moscou, sont présentées comme un moyen d’empêcher une reprise du conflit.

André Dussollier sur RTL: “La voix fait croire à une histoire sans l’image”

“La radio a toujours fait partie de ma vie”, dit à l’AFP le comédien André Dussollier, recrue inattendue de RTL, où il raconte chaque soir à 20H00 un grand récit contemporain de sa voix veloutée caractéristique.Du mythique France-Allemagne de foot en 1982 à Marlon Brando en passant par la Pyramide du Louvre à Paris, le conteur aborde tous types de thèmes dans “Le grand récit”. La journaliste Isabelle Choquet reçoit ensuite un invité, spécialiste ou témoin, pour approfondir l’histoire.Q: Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce projet?R: “J’aime raconter des histoires, et quand RTL m’a appelé, j’étais agréablement surpris: c’était plaisant de pouvoir raconter des histoires dont tout le monde a entendu parler mais dont on ne connaît pas forcément le détail. Et ces histoires racontent toujours quelque chose de l’humanité, de nous, à quelque époque qu’on vive.RTL me propose des thèmes, des personnages, des événements, et maintenant qu’on commence à se connaître, il y a des échanges et je leur en propose aussi. Par exemple, je vais enregistrer tout à l’heure la Tour Eiffel: tout le monde la connaît, mais on n’imagine pas les obstacles qu’Eiffel et son équipe ont dû franchir.”Q: Quel rapport entretenez-vous avec le média radio?R: “La radio a toujours fait partie de ma vie, d’enfant, d’adolescent et de ma vie professionnelle aussi. J’ai découvert la télévision très tard, à 13 ans (il en a 79, NDLR), donc la radio a été mon ustensile de communication avec le monde extérieur. J’écoutais tout: les arrivées du Tour de France, les débats, que j’adore. Puis quand je suis entré à la Comédie-Française, on enregistrait beaucoup de pièces de théâtre à la radio.”Q: Avez-vous conscience d’être un comédien dont énormément de gens connaissent la voix?R: “C’est ce qu’on me dit, et j’en suis toujours étonné, parce qu’on ne fait pas attention à sa voix. Quand on fait du théâtre et du cinéma, c’est comme un élément de son expression générale, avec le corps. Ce que j’aime bien dans la voix, c’est qu’on peut faire croire à une histoire sans qu’il y ait l’image comme à la télévision ou au cinéma: on peut créer le suspense avec les mots, avec les silences, avec l’écoute de l’auditeur, pour le surprendre.”Q: Justement, utilise-t-on différemment sa voix au théâtre, au cinéma et à la radio?R: “Au théâtre, on est obligé de se faire entendre de toute une salle, sans donner l’impression qu’on veut se faire entendre. Quand il y a un micro, c’est le rêve, et c’est le plaisir du cinéma: on peut dire les choses tout bas. Quant à la radio, Orson Welles disait: +L’avantage de la radio sur le cinéma, c’est qu’à la radio, l’écran est plus large+. Car avec la voix, on imagine.Mais pour moi, c’est le même métier, à la radio, au théâtre, au cinéma: donner l’impression à l’auditeur ou au spectateur qu’il regarde par le trou de la serrure ce qui se passe chez le voisin.”Q: Quels sont vos projets actuels au cinéma?R: “J’ai tourné un film tiré d’une pièce de théâtre, +Chers parents+, avec Miou-Miou et Arnaud Ducret, qui va sortir bientôt. J’ai également terminé le tournage d’un film au scénario très fort, +Jupiter+: c’est la salle qui se trouve en-dessous de l’Elysée, où le président de la République décide s’il appuie sur le bouton de l’arme nucléaire. Denis Ménochet joue le président et moi le chef d’état-major des armées.Et à partir d’octobre, je vais tourner un film en France et en Colombie, +L’Adoption+, avec François Damiens. C’est l’histoire d’une petite fille colombienne qui est adoptée par mon fils à la suite d’un tremblement de terre.”

Anutin Charnvirakul, un riche conservateur pour sortir la Thaïlande de la crise politique

Saxophoniste, pilote amateur et riche héritier, Anutin Charnvirakul a su manoeuvrer pour s’imposer comme une personnalité clé des gouvernements successifs en Thaïlande au fil des tumultueuses dernières années, jusqu’à être désigné vendredi Premier ministre.Il a été un temps banni de toute activité politique par la justice et son parti ne représente que la troisième force du Parlement du royaume mais c’est pourtant sur cet ancien ministre de centre-droit de 58 ans que l’opposition parie pour tenter de sortir de la crise politique actuelle.Le soutien du Parti du peuple, jusqu’alors le principal parti d’opposition, lui permet de succéder à Paetongtarn Shinawatra, destituée la semaine dernière.Comme cette dernière, fille de l’ex-Premier ministre milliardaire Thaksin Shinawatra et membre d’une famille à l’influence considérable en Thaïlande depuis deux décennies, Anutin Charnvirakul s’inscrit lui aussi dans une dynastie d’élites politiques et économiques.Son père a été Premier ministre par intérim lors de la crise politique de 2008, puis ministre de l’Intérieur pendant trois ans.Sa famille a fait fortune dans une entreprise de construction qui s’est assurée de juteux contrats publics pendant des décennies. La société a construit par exemple le principal aéroport de Bangkok et le bâtiment du Parlement, où il a été désigné vendredi à la tête du gouvernement.- Réseaux sociaux -Après des études d’ingénieur industriel à New York, Anutin est entré en politique alors qu’il avait une trentaine d’années comme conseiller du ministère des Affaires étrangères.Véritable caméléon politique, il est ensuite devenu ministre de la Santé, ministre de l’Intérieur, puis vice-Premier ministre de trois chefs de gouvernements entre 2019 et 2025 – une stabilité rare dans le royaume à la vie politique mouvementée.Surnommé “Noo”, qui signifie “souris” en thaïlandais, il cherche à se construire une image d’homme du peuple malgré sa fortune.Sur les réseaux sociaux, il se montre ainsi en train de cuisiner vêtu d’un short et d’un T-shirt, ou interprétant des tubes de pop thaïlandaise au saxophone et au piano.Anutin est un ancien membre du parti de l’ex-Premier ministre Thaksin, dont le camp a longtemps incarné le mouvement réformateur, par opposition aux conservateurs alignés avec le roi et l’armée.Il avait été interdit d’activité politique pendant cinq ans à la suite de la dissolution, en 2007, de la formation pour fraude électorale. Il a alors appris à piloter et s’est constitué une petite flotte d’avions privés pour transporter des malades à l’hôpital et livrer des organes.- Cannabis -Une fois sa peine purgée, il est revenu en politique en 2012 comme chef du parti de centre-droit Bhumjaithai, qui s’est hissé à la troisième place lors des élections législatives de 2023.Alignant les portefeuilles ministériels au sein des diverses coalitions gouvernementales, il s’est fait connaître à l’international en tant que ministre de la Santé d’un gouvernement mené par les militaires, lorsqu’il a géré la crise du Covid-19.Il avait dû présenter ses excuses après avoir accusé les Occidentaux de propager le virus, dans ce royaume dépendant du tourisme.A ce même poste, Anutin a surtout fait les gros titres lorsqu’il a soutenu la dépénalisation du cannabis en 2022.Après les élections de 2023, son parti avait rejoint une coalition avec le parti de Thaksin en refusant de s’allier avec les mêmes progressistes qui l’ont finalement soutenu cette semaine pour évincer le clan du patriarche de la politique thaïlandaise.Mais en juin, le Bhumjaithai avait rompu cette alliance en raison de la gestion par le pouvoir du conflit frontalier avec le Cambodge.