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Contaminées par l’industrie pendant deux siècles, des Calanques de Marseille bientôt dépolluées

Dans le parc national des Calanques, espace protégé qui commence dans Marseille, d’importants travaux sous haute surveillance ont commencé début septembre afin de dépolluer le littoral sud de la deuxième ville de France, contaminé pendant deux siècles par des activités industrielles.Les dépôts grisâtres qui s’étalent sur plusieurs dizaines de mètres détonnent dans ce paysage idyllique de roches calcaires bordées par les eaux turquoise de la Méditerranée. Ces “scories” sont les “résidus de production d’anciennes usines, utilisés comme remblais pour la création de routes et de parkings”, explique Mélody Gros, cheffe de projets Sites et Sols pollués à l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie), l’organisme mandaté par l’Etat pour réaliser l’opération.Sur une colline surplombant le village de pêcheurs des Goudes, haut lieu du tourisme instagrammable marseillais, pelleteuses et autres engins de chantier s’activent pour aménager la base principale des ouvriers durant les prochains mois. “Ce chantier répond à un objectif de santé publique”, affirme Mme Gros. Les scories, présentes sur une surface totale de 29 hectares, sont chargées en métaux comme le plomb ou l’arsenic, qui contaminent les sols et la mer et sont néfastes pour la santé humaine.L’Etat, condamné fin 2024 à dépolluer la zone, s’apprête donc à “mettre en sécurité”, selon les termes de l’Ademe et de la préfecture des Bouches-du-Rhône, 20 dépôts de scories considérés comme “prioritaires au regard de leur potentiel de contamination du milieu et des personnes”.Pourtant, le tribunal administratif de Marseille évoquait dans son jugement la présence de 77 dépôts. Mais Mme Gros assure que l’Ademe “n’aurait pas la capacité de retraiter la totalité”.Le chantier, qui s’étalera sur deux périodes de sept mois jusqu’en 2027, coûtera au total 14 millions d’euros, financés pour moitié par l’Etat, le reste par le département des Bouches-du-Rhône, la ville de Marseille et la métropole Aix-Marseille.- Riverains inquiets -Dans un premier temps, 2.500 tonnes de gravats seront traités d’ici mars 2026. Une partie sera envoyée par camions vers un site de stockage de déchets dangereux dans le Gard, l’autre confinée sur place dans des membranes étanches, surmontées d’un nouvel habillage paysager.Malgré les nombreuses précautions prises pour éviter toute dispersion dans l’environnement, comme la construction de barrières ou la pose de grands sacs pour retenir les polluants, les responsables de l’opération peinent à rassurer complètement les riverains.L’installation d’une tente de confinement de 250 mètres carrés sur la base principale du chantier, juste au-dessus des Goudes, inquiète particulièrement les 500 habitants permanents. Car après avoir retiré les scories avec des aspiratrices, elles seront déchargées par camions dans des bennes placées dans la tente avant leur transfert dans le Gard. Romain Garoute, président du Comité d’intérêt de quartier (CIQ), regrette le choix de ce lieu pour le stockage temporaire des scories, qu’il aurait préféré voir sur un autre site “plus à l’abri du vent”. “On aurait pu éviter certains risques inutiles”, estime-t-il, bien qu’il se dise “rassuré par la méthodologie” présentée par l’Ademe.Les associations environnementales ont elles aussi suivi avec attention la préparation du chantier et, tout en reconnaissant le “travail remarquable” de l’agence, émettent quelques réserves.Plusieurs appareils mesurant en continu la qualité de l’air ont été installés sur le littoral et deux seuils – “vigilance” et “alerte” – déterminés. En cas de dépassement, des mesures pouvant aller jusqu’à l’arrêt temporaire du chantier seront prises.Mais cela reste insuffisant pour Rolland Dadena, président de l’Association Santé Littoral Sud, qui a demandé au préfet “d’activer un plan de veille sanitaire” pendant toute la durée du chantier.Il s’inquiète que le “risque sanitaire” déjà existant soit “décuplé” lors de la manipulation de matières toxiques très friables.Ce serait “impensable” que les travaux “entraînent une surpollution pour la population”, insiste-t-il, observant le paysage côtier noirci par les scories.

Mobilisation sociale: des “sabotages” sur le réseau d’eau en Martinique

Des “actes de sabotage” visant les infrastructures d’eau potable en Martinique ont privé des dizaines de milliers d’habitants d’approvisionnement, a dénoncé jeudi l’opérateur Saur, après que le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a annoncé qu’un “sabotage” avait été déjoué dans l’île, en marge de la journée de grève du 18 septembre.L’opérateur Saur Martinique, en charge de l’exploitation de l’eau dans le nord de l’île antillaise, a dénoncé dans un communiqué “plusieurs actes de sabotage visant les infrastructures de production et de distribution”, condamnant des “agissements d’une extrême gravité”.”Ces manœuvres délibérées provoquent des ruptures d’approvisionnement qui concernent actuellement près de 50.000 habitants”, ajoute la société, qui a annoncé un dépôt de plainte. Plusieurs vannes ont été altérées et des usines de production ont été visées pour être mises à l’arrêt, précise Saur.Dans la matinée, le ministre de l’Intérieur démissionnaire Bruno Retailleau avait annoncé à la presse qu’une “tentative de sabotage sur un réseau d’eau” en Martinique avait été déjouée, affirmant vouloir être “intraitable” en cas de débordements.Selon une source au sein de la gendarmerie, à La Trinité (Martinique), une vanne d’eau a été volontairement fermée sur le site “Directoire”, destiné à l’acheminement de l’eau dans le sud du département, impactant 150.000 personnes. L’accès a depuis été rétabli.Une seconde manoeuvre malveillante a également été signalée sur le même site, impliquant la mise à l’arrêt de l’installation d’eau brute alimentant une usine de potabilisation.Environ 80.000 policiers et gendarmes ont été mobilisés jeudi sur l’ensemble du territoire, appuyés par 26 Centaure (dont huit à Paris), les véhicules blindés de la gendarmerie, et dix engins lanceurs d’eau (deux dans la capitale).Les manifestants étaient plus de 500.000 selon les autorités, plus d’un million de source syndicale, soit bien davantage que le 10 septembre, à défiler jeudi dans toute la France à l’appel de l’intersyndicale pour tenter de peser sur les choix budgétaires du nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu.

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Climat: émissions de carbone record en Europe avec les incendies de l’été, selon Copernicus

Les rejets de carbone dans l’atmosphère, liés aux feux de forêts de cet été, sont d’ores et déjà les plus importants jamais enregistrés depuis le début des relevés il y a 23 ans en Europe, a annoncé jeudi le service européen Copernicus.Après des mois d’été (juin à août) marqués par “une intense activité de feux de forêt en Europe”, notamment sur la péninsule ibérique, “les émissions annuelles totales de carbone estimées pour l’Union européenne et le Royaume-Uni sont, depuis fin août et avec la saison des incendies toujours active, les plus élevées” jamais relevées depuis le début des analyses du service de surveillance de l’atmosphère de Copernicus (CAMS), selon un communiqué.Depuis le début de l’année, les incendies de forêt en Europe ont libéré 12,9 mégatonnes de carbone. Les précédents records annuels étaient de 11,4 mégatonnes de carbone, en 2003 comme en 2017.Ce record est principalement dû aux feux de forêts qui ont ravagé la péninsule ibérique à la mi-août. Rien qu’en Espagne, ces incendies ont fait quatre morts et brûlé plus de 350.000 hectares.”Les émissions totales de la région, inférieures à la moyenne jusqu’au début août, ont radicalement changé en l’espace d’une semaine seulement”, souligne Copernicus. À elles seules, les émissions résultant des feux de l’Espagne et du Portugal représentent environ les trois quarts du total européen.Les forêts de Turquie, Chypre et de certains pays des Balkans ont également été ravagées par les flammes cet été, à la faveur de vagues de chaleur et de la sécheresse.Le consensus scientifique lie le réchauffement climatique, dû à l’activité humaine, à des incendies de végétation plus intenses et plus fréquents.Dès la fin juillet, Copernicus avait relevé des niveaux d’émissions de carbone liés aux feux en Grèce et en Turquie parmi les plus élevés des 23 années de mesures. Le Royaume-Uni battait déjà son record annuel d’émissions, alors que l’année n’était pas terminée. En Serbie et en Albanie, elles étaient les deuxièmes plus élevées, derrière 2007.Les incendies au Canada, des “mégafeux” durant l’été, se sont poursuivis jusqu’à début septembre, provoquant les deuxièmes émissions annuelles les plus élevées, après 2023.D’importants panaches de fumée ont traversé l’Atlantique début août avant d’atteindre l’ouest de l’Europe, note Copernicus.L’été 2025 a également été marqué par des épisodes de transport de poussière saharienne “inhabituellement fréquents et intenses”, à la fois en provenance de la Méditerranée vers le sud de l’Europe et à travers l’Atlantique vers le continent américain.Enfin, les vagues de chaleur ont fait augmenter les concentrations d’ozone au-dessus des niveaux réglementaires sur la majeure partie de l’Europe, dégradant la qualité de l’air et donc la santé humaine.