Les dirigeants du monde attendus à Nice pour un sommet de “mobilisation” sur l’océan

Entre parade maritime et menu de saison, les dirigeants de la planète sont attendus dimanche à Nice pour une conférence de l’Onu sur les océans qu’Emmanuel Macron entend transformer en sommet de “mobilisation”.”Nous avons le devoir de nous mobiliser parce que la science est claire et que les faits sont là”, a déclaré dimanche le président français, en visite à Monaco, à la clôture d’un forum sur l’économie et la finance bleues.”La planète ne peut plus supporter des promesses non tenues”, a prévenu le président brésilien Luiz Ignacio Lula da Silva dans la principauté. “Soit nous agissons, soit la planète est en danger”.En début d’après-midi, M. Macron doit prendre un bateau pour rejoindre Nice, où une parade maritime est organisée dans le cadre des célébrations de la Journée mondiale de l’océan.Au total, une soixantaine de chefs d’Etat et de gouvernement doivent converger vers la baie des Anges, à la veille de la troisième conférence de l’Onu sur les océans (Unoc3). Jusqu’à 5.000 policiers, gendarmes et militaires ont été mobilisés pour la sécurité.Dans l’après-midi, M. Macron visitera le palais des expositions de Nice transformé en énorme ventre de baleine. Puis des chercheurs lui présenteront les recommandations du congrès scientifique qui a précédé le sommet de Nice, ainsi que le nouveau baromètre Starfish mesurant l’état d’un océan surexploité et en surchauffe. Au côté du président costaricain Rodrigo Chavez Roblez, co-hôte de l’Unoc3, il recevra aussi les conclusions du forum financier monégasque, qui visait à donner un nouvel élan à une exploitation durable de l’océan.- Chalutage de fond -“Il y a la possibilité d’avoir une pêche durable. Il y a la possibilité d’avoir un transport maritime durable. Il y a la possibilité d’avoir un tourisme durable”, a martelé M. Macron à Monaco.La journée se terminera par un dîner avec les chefs d’Etat et de gouvernement à l’hôtel Le Negresco, mettant à l’honneur légumes de saisons et poissons de la Méditerranée.Comme aux négociations climatiques, les Etats-Unis, premier domaine maritime au monde, n’ont pas prévu d’envoyer de délégation. Fin avril, Donald Trump a décidé unilatéralement d’ouvrir l’extraction minière dans des eaux internationales du Pacifique, contournant l’Autorité internationale des fonds marins dont les Etats-Unis ne font pas partie.Mis sous pression par les ONG, le président français a annoncé samedi une limitation du chalutage de fond dans certaines aires marines protégées (AMP) pour mieux sauvegarder les écosystèmes.Les ONG ont reçu cette annonce avec scepticisme, certaines saluant “un bon premier pas” tandis que d’autres critiquaient le “peu d’ambition” et le flou des mesures annoncées.La conférence débutera officiellement lundi pour faire le point sur les efforts entrepris par les Nations pour développer durablement les océans.  “L’action ne progresse pas à la vitesse ou à l’échelle requise”, reconnaissent les Etats dans le projet de déclaration finale, négociée depuis des mois.- “Il y a de l’argent” -Jusqu’au 13 juin, exploitation minière des fonds marins, traité international sur la pollution plastique et régulation de la surpêche et de la pêche illégale seront à la table des discussions.La France a dû revoir ses ambitions à la baisse pour cette première conférence onusienne dans l’Hexagone depuis la COP21 en 2015. Les 60 ratifications, attendues à Nice, pour permettre l’entrée en vigueur rapide du traité de 2023 pour protéger la haute mer ne devraient pas être obtenues avant la fin de l’année.La France espère aussi élargir la coalition de 33 pays en faveur d’un moratoire sur l’exploitation minière des fonds marins.Les échanges entre délégations devraient également porter sur les négociations pour un traité contre la pollution plastique, qui reprendront en août à Genève, et sur la ratification d’accords concernant la lutte contre la pêche illégale et la surpêche.Si le sommet de Nice “n’est pas à proprement parler une conférence de mobilisation de fonds”, selon l’Elysée, le Costa Rica, pays coorganisateur de la conférence, a dit espérer 100 milliards de dollars de nouveaux financements pour le développement durable de l’océan.La protection des océans, qui couvrent 70,8% du globe, est le moins bien financé des 17 objectifs de développement durable de l’Onu.”Nous avons créé cette sorte de mythe selon lequel les gouvernements n’ont pas d’argent pour la conservation des océans”, a critiqué Brian O’Donnell, directeur de Campaign for Nature, ONG qui milite pour la protection des océans. “Il y a de l’argent. Il n’y a pas de volonté politique”.

Retraites: le ministre de l’Economie peu favorable à une capitalisation obligatoire

Le ministre de l’Economie, Eric Lombard a estimé dimanche que ce n’était pas “le bon moment” d’introduire une part “obligatoire” de capitalisation dans le système des retraites, comme l’a proposé l’ancien Premier ministre Edouard Philippe. “En faire un élément obligatoire, je ne pas sûr que ce soit le bon moment. On a des priorités plus plus brûlantes sur la question des retraites”, a déclaré Eric Lombard lors d’un entretien sur France Inter/France Info/Le Monde. “Le problème de la capitalisation, c’est que dans l’organisation actuelle, c’est inégalitaire: c’est ceux qui ont de l’argent donc ceux qui ont des revenus plus élevés qui peuvent le placer”, a-t-il souligné. “Et si on devait faire une capitalisation obligatoire, qui le financerait? Les entreprises, on voit bien que les marges sont serrées et il y a pas de quoi prélever. Donc cela demanderait une réflexion plus large sur l’organisation”, a-t-il ajouté, privilégiant aujourd’hui une “incitation à investir”. Candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle, Edouard Philippe a évoqué mercredi 15% de part de capitalisation à introduire dans le système des retraites car “notre société vieillit” tout en faisant face à “la dénatalité”. Par ailleurs, Eric Lombard a réitéré la volonté du gouvernement de maîtriser la dépense publique dans le cadre du prochain budget pour 2026, qui nécessitera environ 40 milliards d’euros d’efforts par rapport à l’évolution des dépenses si aucune mesure n’était prise. “Nous n’augmenterons pas les impôts dans leur ensemble”, a-t-il affirmé. “On est dans la stabilisation d’ensemble (de la dépense, NDLR), donc cela veut dire qu’on va pas faire de l’austérité de façon générale”, a-t-il expliqué. Concernant la piste d’une “année blanche”, soit un gel budgétaire, son éventuel périmètre d’application nécessiterait “des décisions politiques au cas par cas”, a estimé le ministre. “On est obligé de tout distinguer suivant les secteurs”, a-t-il développé. “Si on doit avoir des fonds pour la défense, il faut que d’autres ministères contribuent. De la même façon, dans le domaine social, il y a des prestations probablement (qu’)on peut stabiliser” alors que d’autres bénéficient aux “personnes les plus modestes, même si l’inflation est très basse cette année”. “Il faut qu’on engage la baisse du nombre de fonctionnaires”, a-t-il aussi indiqué, mais “les nombres ne sont pas encore fixés”. Dans un entretien au Journal du dimanche publié samedi soir, la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a aussi affirmé que le gouvernement voulait “revoir cette tendance” de hausse du nombre de fonctionnaires ces dernières années,

Retraites: le ministre de l’Economie peu favorable à une capitalisation obligatoire

Le ministre de l’Economie, Eric Lombard a estimé dimanche que ce n’était pas “le bon moment” d’introduire une part “obligatoire” de capitalisation dans le système des retraites, comme l’a proposé l’ancien Premier ministre Edouard Philippe. “En faire un élément obligatoire, je ne pas sûr que ce soit le bon moment. On a des priorités plus plus brûlantes sur la question des retraites”, a déclaré Eric Lombard lors d’un entretien sur France Inter/France Info/Le Monde. “Le problème de la capitalisation, c’est que dans l’organisation actuelle, c’est inégalitaire: c’est ceux qui ont de l’argent donc ceux qui ont des revenus plus élevés qui peuvent le placer”, a-t-il souligné. “Et si on devait faire une capitalisation obligatoire, qui le financerait? Les entreprises, on voit bien que les marges sont serrées et il y a pas de quoi prélever. Donc cela demanderait une réflexion plus large sur l’organisation”, a-t-il ajouté, privilégiant aujourd’hui une “incitation à investir”. Candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle, Edouard Philippe a évoqué mercredi 15% de part de capitalisation à introduire dans le système des retraites car “notre société vieillit” tout en faisant face à “la dénatalité”. Par ailleurs, Eric Lombard a réitéré la volonté du gouvernement de maîtriser la dépense publique dans le cadre du prochain budget pour 2026, qui nécessitera environ 40 milliards d’euros d’efforts par rapport à l’évolution des dépenses si aucune mesure n’était prise. “Nous n’augmenterons pas les impôts dans leur ensemble”, a-t-il affirmé. “On est dans la stabilisation d’ensemble (de la dépense, NDLR), donc cela veut dire qu’on va pas faire de l’austérité de façon générale”, a-t-il expliqué. Concernant la piste d’une “année blanche”, soit un gel budgétaire, son éventuel périmètre d’application nécessiterait “des décisions politiques au cas par cas”, a estimé le ministre. “On est obligé de tout distinguer suivant les secteurs”, a-t-il développé. “Si on doit avoir des fonds pour la défense, il faut que d’autres ministères contribuent. De la même façon, dans le domaine social, il y a des prestations probablement (qu’)on peut stabiliser” alors que d’autres bénéficient aux “personnes les plus modestes, même si l’inflation est très basse cette année”. “Il faut qu’on engage la baisse du nombre de fonctionnaires”, a-t-il aussi indiqué, mais “les nombres ne sont pas encore fixés”. Dans un entretien au Journal du dimanche publié samedi soir, la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a aussi affirmé que le gouvernement voulait “revoir cette tendance” de hausse du nombre de fonctionnaires ces dernières années,

Espagne: grande manifestation contre Pedro Sanchez accusé de corruption

Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées dimanche à Madrid, lors d’une manifestation organisée par le principal parti d’opposition conservateur d’Espagne contre le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sanchez, l’accusant de corruption. Les manifestants, dont beaucoup agitaient des drapeaux espagnols, se sont rassemblés sur la Place d’Espagne, au centre de la capitale, et ont scandé “Pedro Sanchez, démissionne !” tout en dénonçant le gouvernement. Le Parti populaire (PP) a appelé au rassemblement après la fuite d’enregistrements audio qui auraient montré qu’une membre du Parti socialiste, Leire Diez, menait une campagne de dénigrement contre une unité de police enquêtant sur des accusations de corruption impliquant la femme de Pedro Sanchez, son frère et son ancien bras droit. Elle a rejeté les accusations, déclarant aux journalistes mercredi qu’elle menait des recherches pour un livre et ne travaillait pas au nom du parti ou de Pedro Sanchez. Elle a également démissionné du parti socialiste. Le leader du PP, Alberto Nunez Feijoo, a accusé le gouvernement de “pratiques mafieuses” dans cette affaire et a déclaré que Pedro Sanchez est “au centre” de multiples scandales de corruption. “Ce gouvernement a tout sali — la politique, les institutions d’État, la séparation des pouvoirs”, a-t-il déclaré lors du rassemblement avant d’exhorter Pedro Sanchez à “se soumettre à la démocratie” et à convoquer des élections anticipées.Le PP a estimé que plus de 100.000 personnes avaient participé au rassemblement, qui avait pour slogan “Mafia ou Démocratie”. Le représentant du gouvernement central à Madrid a évalué la participation entre 45.000 et 50.000. “La date de péremption de ce gouvernement est passée depuis longtemps. Ça devient épuisant”, a déclaré à l’AFP lors du rassemblement Blanca Requejo, une gérante de magasin de 46 ans. Pedro Sanchez a qualifié les enquêtes impliquant des membres de son cercle proche de “campagne de dénigrement” menée par la droite pour saper son gouvernement. Il est arrivé au pouvoir en juin 2018 après avoir évincé son prédécesseur du PP, Mariano Rajoy, lors d’un vote de défiance lié à un scandale de corruption impliquant le parti conservateur. Les sondages récents montrent que le PP a une légère avance sur les socialistes. Les prochaines élections générales sont prévues en 2027.

Marche blanche à Marseille en hommage à Hichem Miraoui, tué parce qu’étranger

Quelque 450 personnes ont participé silencieusement à une marche blanche organisée dimanche matin à Marseille en hommage à Hichem Miraoui, quadragénaire tunisien tué dans le Var le 31 mai par un voisin français, un crime qualifié de terroriste et raciste par la justice.Des proches de la victime, tout comme l’un de ses voisins, de nationalité turque, blessé par balles par l’assaillant à Puget-sur-Argens (Var) et qui portait un bandage à la main droite, ont défilé derrière une banderole “le racisme a de nouveau tué. Justice pour Hichem”.Après une minute de silence, les participants à la marche ont observé une minute de silence avant de scander: “Justice pour Hichem!”.”C’est ignoble ce qu’ils ont fait, ce qu’il a commis. On demande justice”, a expliqué, Mouna Miraoui, cousine de la victime, retenant difficilement ses larmes.”Ce n’est pas parce qu’on n’a pas la même nationalité ou la même religion qu’on doit détester quelqu’un ou se permettre de le tuer. C’est un être humain qu’on a tué. Qui était en plus très bien intégré là-bas”, a-t-elle poursuivi.”Il était généreux, il aidait tout le monde, il avait la joie de vivre. Le soir du crime, il était avec sa mère au téléphone. Ses derniers mots, c’était +aïe+”, a-t-elle déploré.L’avocat de la famille d’Hichem Miraoui, Sefen Guez Guez, a expliqué que cette marche était “un appel au sursaut républicain, un appel au sursaut pour tous”.”Nous mènerons le combat jusqu’au bout pour que toutes les responsabilités soient tirées, jusqu’au plus haut sommet de l’Etat, parce que ce racisme d’atmosphère, ce qui a visé Hichem, c’est un racisme, c’est une islamophobie, c’est une xénophobie”, a-t-il dénoncé.Selon lui, “le meurtrier s’est nécessairement nourri des discours des politiques: lorsqu’on dit +à bas le voile+, on dit +abattre+. Lorsqu’on parle de submersion migratoire, on désigne l’étranger comme un ennemi. Lorsqu’on parle d’ensauvagement, on place l’étranger comme n’étant pas l’égal du Français”.Cette marche blanche, à laquelle ont participé plusieurs députés LFI de la région tels Manuel Bompard, Sébastien Delogu ou Raphaël Arnault, se voulait non-politique. Une autre marche est prévue dans l’après-midi à Puget-sur-Argens.Le 31 mai, vers 22H00, le suspect de nationalité française, Christophe B., 53 ans, a, selon le parquet antiterroriste (Pnat), “tiré à plusieurs reprises” sur son voisin, Hichem Miraoui, depuis sa voiture. Il avait publié avant et après son acte plusieurs vidéos sur Facebook à caractère raciste.Incarcéré, il a reconnu son crime tout en contestant son caractère raciste et a été mis en examen jeudi pour assassinat terroriste en raison de l’origine.

Iran: plusieurs villes interdisent de promener les chiens

Promener son chien dans la rue est désormais interdit en Iran dans près d’une vingtaine de villes pour des raisons d’hygiène, de sécurité et d’ordre public, ont rapporté dimanche les médias locaux.Certains religieux musulmans considèrent comme impur le fait de caresser un chien ou d’être en contact avec sa salive.  Aucune loi n’interdit toutefois en Iran, pays à majorité musulmane, d’avoir un chien et de nombreux Iraniens sont propriétaires d’animaux domestiques.Certains responsables politiques et religieux y voient cependant le signe d’une certaine opulence et fustigent un symbole de l’influence occidentale.Au moins 17 villes, à l’image d’Ispahan (centre), Yazd (centre), Kerman (sud) et Ilam (ouest) ont interdit ces derniers jours de promener les chiens dans les lieux publics.”Des poursuites judiciaires seront engagées contre les contrevenants”, écrit dimanche sans plus de précisions le quotidien réformateur Etemad, citant un responsable de la ville d’Ilam.A Téhéran, une directive similaire de la police existe depuis 2019 mais l’interdiction n’est dans les faits pas appliquée. Dans la capitale iranienne, nombre de propriétaires promènent ainsi leur chien dans les rues et parcs des quartiers huppés, qui comptent par ailleurs un certain nombre de boutiques dédiées aux animaux de compagnie.”Promener son chien constitue une menace pour la santé publique, la paix et le bien-être”, a affirmé le procureur de la ville d’Hamedan (ouest), Abbas Najafi, cité samedi par le journal Iran, publication du gouvernement.En 2021, 75 députés avaient signé un texte pour condamner la possession d’animaux domestiques, alors qualifiée de “problème social destructeur” pour la société iranienne.En 2017, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, avait estimé que “posséder des chiens pour des raisons autres que la garde de troupeaux, la chasse et la protection est considéré comme répréhensible”.”Si cette pratique ressemble à celle des non-musulmans, promeut leur culture ou cause du tort et des troubles de voisinage, elle est considérée comme interdite”, avait-il ajouté, alors cité par l’agence Tasnim.En 2016, la ville de Shahin Shahr, dans le sud de l’Iran, avait suscité l’émoi par sa décision de confisquer les animaux domestiques afin de lutter contre la “vulgaire culture occidentale”.

Argent, grands fonds et parcs marins: les enjeux du sommet de Nice

Les dirigeants de la planète se retrouvent à Nice à partir de dimanche pour discuter de “l’urgence” mondiale qui menace les océans. Que faut-il attendre de significatif de cette conférence onusienne?Les ONG et les petits Etats insulaires espèrent que ce sommet, qui s’ouvre lundi sur la Côte d’Azur, ira au-delà des simples discours sur une série d’enjeux à l’actualité brûlante. – Aires marines (peu) protégées -La création de nouvelles aires marines protégées (AMP) devrait être annoncée à Nice par plusieurs gouvernements, ce qui pourrait permettre d’atteindre 10% de protection au niveau mondial (contre 8,36% aujourd’hui), selon le cabinet de la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher.La communauté internationale s’est fixée un objectif de 30% de protection en 2030 (objectif “30X30”). Mais au rythme actuel, cet objectif ne sera pas atteint avant 2107, selon .Au-delà de la quantité, la protection doit également être de meilleure qualité, estiment les ONG, car de nombreux pays n’imposent pratiquement aucune règle au sein de leurs parcs marins, autorisant par exemple le chalutage de fond, une pratique de pêche jugée destructrice.Au niveau mondial, seulement 2,7% de l’océan bénéficie des plus hauts niveaux de protection, un chiffre qui tombe à 0,1% pour les eaux de France métropolitaine.- Haute Mer -Un des points-clés pour atteindre l’objectif 30X30 est la ratification du traité sur la Haute Mer, signé par 110 Etats en 2023, qui doit permettre de mieux protéger la vie marine dans les eaux internationales (au-delà de 200 milles marins – 370 km – des côtes).A ce jour, 32 pays et l’Union européenne l’ont ratifié et d’autres pourraient le faire la semaine prochaine, alors que la France espérait réunir 60 ratifications à Nice pour permettre une entrée en vigueur du traité dès 2026. Paris entend désormais atteindre ce chiffre avant la fin de l’année 2025.- Exploitation des abysses -La France devrait profiter du sommet pour tenter de convaincre plus de pays de rejoindre la coalition en faveur d’un moratoire sur l’exploitation des grands fonds marins, qui rassemble actuellement 33 pays seulement. Un élargissement de cette alliance enverrait un signal au président américain Donald Trump, qui a décidé unilatéralement d’autoriser cette pratique dans les eaux internationales du Pacifique.Toute annonce sera également surveillée de près à l’approche de la prochaine réunion, en juillet, de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), qui travaille depuis des années sur l’élaboration d’un code minier. Ce texte doit établir les règles d’extraction commerciale de minéraux convoités pour la transition énergétique tout en préservant les fonds marins, classés “biens commun de l’humanité”. – Des actions, pas des mots -A la clôture du sommet, les nations adopteront la déclaration de Nice, un texte de huit pages négocié depuis des mois, qui appelle à une “action urgente” pour l’océan, mais qui n’est pas juridiquement contraignant. “Belles paroles”, “coquille vide”, a critiqué Greenpeace, tandis que l’ambassadeur français pour les océans Olivier Poivre d’Arvor a vanté une déclaration “beaucoup plus ambitieuse” que lors de la dernière conférence sur les océans de Lisbonne (2022).”La déclaration finale n’est pas vraiment le seul résultat. Il est beaucoup plus important, en fait, que les gouvernements s’engagent et qu’ils viennent ici pour dire ce qu’ils pensent individuellement”, tempère Peter Haugan, directeur politique de l’Institut de recherche marine en Norvège. – L’argent compte -La protection de l’océan est le “moins bien financé” des 17 objectifs de développement durable de l’Organisation des nations unies (Onu), selon le projet de déclaration de Nice.Pour combler ce retard, les Etats devront mettre de l’argent sur la table, estime Selon Pauli Merriman, du WWF. “Ce qui nous manque encore, c’est l’ambition, le financement et la mise en Å“uvre nécessaires pour combler le fossé… Il ne suffit pas que les gouvernements se présentent à Nice avec de bonnes intentions”, a-t-elle déclaré aux journalistes. Quelque 175 milliards de dollars (153 milliards d’euros) par an sont nécessaires pour atteindre l’objectif de développement durable de l’océan d’ici 2030, selon un rapport du Forum économique mondial de 2022, qui précisait que seulement un peu moins de 10 milliards de dollars au total avaient été investis entre 2015 et 2019.

Argent, grands fonds et parcs marins: les enjeux du sommet de Nice

Les dirigeants de la planète se retrouvent à Nice à partir de dimanche pour discuter de “l’urgence” mondiale qui menace les océans. Que faut-il attendre de significatif de cette conférence onusienne?Les ONG et les petits Etats insulaires espèrent que ce sommet, qui s’ouvre lundi sur la Côte d’Azur, ira au-delà des simples discours sur une série d’enjeux à l’actualité brûlante. – Aires marines (peu) protégées -La création de nouvelles aires marines protégées (AMP) devrait être annoncée à Nice par plusieurs gouvernements, ce qui pourrait permettre d’atteindre 10% de protection au niveau mondial (contre 8,36% aujourd’hui), selon le cabinet de la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher.La communauté internationale s’est fixée un objectif de 30% de protection en 2030 (objectif “30X30”). Mais au rythme actuel, cet objectif ne sera pas atteint avant 2107, selon .Au-delà de la quantité, la protection doit également être de meilleure qualité, estiment les ONG, car de nombreux pays n’imposent pratiquement aucune règle au sein de leurs parcs marins, autorisant par exemple le chalutage de fond, une pratique de pêche jugée destructrice.Au niveau mondial, seulement 2,7% de l’océan bénéficie des plus hauts niveaux de protection, un chiffre qui tombe à 0,1% pour les eaux de France métropolitaine.- Haute Mer -Un des points-clés pour atteindre l’objectif 30X30 est la ratification du traité sur la Haute Mer, signé par 110 Etats en 2023, qui doit permettre de mieux protéger la vie marine dans les eaux internationales (au-delà de 200 milles marins – 370 km – des côtes).A ce jour, 32 pays et l’Union européenne l’ont ratifié et d’autres pourraient le faire la semaine prochaine, alors que la France espérait réunir 60 ratifications à Nice pour permettre une entrée en vigueur du traité dès 2026. Paris entend désormais atteindre ce chiffre avant la fin de l’année 2025.- Exploitation des abysses -La France devrait profiter du sommet pour tenter de convaincre plus de pays de rejoindre la coalition en faveur d’un moratoire sur l’exploitation des grands fonds marins, qui rassemble actuellement 33 pays seulement. Un élargissement de cette alliance enverrait un signal au président américain Donald Trump, qui a décidé unilatéralement d’autoriser cette pratique dans les eaux internationales du Pacifique.Toute annonce sera également surveillée de près à l’approche de la prochaine réunion, en juillet, de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), qui travaille depuis des années sur l’élaboration d’un code minier. Ce texte doit établir les règles d’extraction commerciale de minéraux convoités pour la transition énergétique tout en préservant les fonds marins, classés “biens commun de l’humanité”. – Des actions, pas des mots -A la clôture du sommet, les nations adopteront la déclaration de Nice, un texte de huit pages négocié depuis des mois, qui appelle à une “action urgente” pour l’océan, mais qui n’est pas juridiquement contraignant. “Belles paroles”, “coquille vide”, a critiqué Greenpeace, tandis que l’ambassadeur français pour les océans Olivier Poivre d’Arvor a vanté une déclaration “beaucoup plus ambitieuse” que lors de la dernière conférence sur les océans de Lisbonne (2022).”La déclaration finale n’est pas vraiment le seul résultat. Il est beaucoup plus important, en fait, que les gouvernements s’engagent et qu’ils viennent ici pour dire ce qu’ils pensent individuellement”, tempère Peter Haugan, directeur politique de l’Institut de recherche marine en Norvège. – L’argent compte -La protection de l’océan est le “moins bien financé” des 17 objectifs de développement durable de l’Organisation des nations unies (Onu), selon le projet de déclaration de Nice.Pour combler ce retard, les Etats devront mettre de l’argent sur la table, estime Selon Pauli Merriman, du WWF. “Ce qui nous manque encore, c’est l’ambition, le financement et la mise en Å“uvre nécessaires pour combler le fossé… Il ne suffit pas que les gouvernements se présentent à Nice avec de bonnes intentions”, a-t-elle déclaré aux journalistes. Quelque 175 milliards de dollars (153 milliards d’euros) par an sont nécessaires pour atteindre l’objectif de développement durable de l’océan d’ici 2030, selon un rapport du Forum économique mondial de 2022, qui précisait que seulement un peu moins de 10 milliards de dollars au total avaient été investis entre 2015 et 2019.