Kalach rangées, les talibans prennent la plume pour leurs mémoires de guerre

Assis dans les fauteuils du pouvoir en Afghanistan, plusieurs talibans profitent du calme restauré pour coucher sur papier leurs mémoires de guerre, une manière de raconter leur version des 20 ans d’affrontement avec les Occidentaux qu’ils accusent de travestir la “réalité”.Pléthore de livres ont été écrits sur la guerre contre le mouvement ultra-rigoriste et la défaite cuisante des Occidentaux, qui n’ont pas su empêcher sa reconquête fulgurante du pouvoir à l’été 2021.”Qu’importe tout ce que les étrangers ont écrit sur nous, ils ont largement ignoré la réalité de ce qui nous est arrivé et les raisons pour lesquelles nous avons été forcés de combattre”, affirme à l’AFP Khalid Zadran, membre du réseau Haqqani à la réputation sanglante, propulsé porte-parole de la police de Kaboul.Dans son pavé de 600 pages en pachto publié en avril, il raconte les premières incursions américaines dans sa province de Khost, au sud de Kaboul, son enfance bercée par les récits d'”atrocités” et son désir de rejoindre les talibans au nom de la “liberté” de son pays.”J’ai été témoin chaque jour d’histoires horribles, de corps en lambeaux sur le bas-côté de la route”, écrit-il dans “15 minutes”, dont le titre s’inspire d’une attaque de drone américain à laquelle il a réchappé… à un quart d’heure près.”Il faut dire les faits: l’Amérique, contrairement à ses affirmations, a commis des actes cruels et barbares, détruit notre pays avec des bombes, détruit des infrastructures et semé la discorde (…) à travers les nations”, assène Muhajer Farahi, vice-ministre de l’Information et de la Culture.Dans “Mémoires de jihad, 20 ans sous occupation”, il affirme que les talibans ont tenté de négocier avec les Etats-Unis le sort d’Oussama Ben Laden, dont Washington voulait la tête après les attentats du 11 septembre 2001.En vain, clame-t-il.- “Dragon” américain -“Il était clair que les Américains avaient déjà planifié l’occupation de l’Afghanistan”, écrit M. Farahi, qui ne croit pas à la “guerre contre le terrorisme”.”Au début, les Afghans ont pensé qu’un incident survenu à des milliers de kilomètres de chez eux dans un pays occidental ne les toucherait pas (…) Puis tout le monde s’est rendu compte que des innocents de notre pays seraient punis”, raconte-t-il.La guerre a opposé pendant 20 ans les forces talibanes à une coalition de 38 pays membres de l’Otan menée par les Etats-Unis, en soutien à la République afghane.Des dizaines de milliers d’Afghans ont péri dans les combats et des attentats commis par les talibans. De même que près de 6.000 soldats étrangers, dont 2.400 Américains.Pour M. Farahi, la guerre est le résultat de la volonté de l’Occident d'”imposer sa culture et son idéologie à d’autres nations”.Son carnet de bord embrouillé, disponible dans pas moins de cinq langues, mêle souvenirs de terrain et chapitres pamphlétaires contre le “dragon assoiffé de sang” américain.L’ouvrage “révèle les vérités qui n’ont pas été dites auparavant car les médias, occidentaux surtout, ont présenté une image différente de la guerre”, affirme-t-il à l’AFP.Selon lui, les moudjahidines pourtant bien moins équipés ont remporté la victoire grâce à leur union et l’aide de Dieu.- Nouveau front -D’autres écrits avaient été produits par des talibans pour vanter leurs faits d’armes et les prouesses de l'”émirat islamique”, narratif dominant aujourd’hui en Afghanistan. Mais peu ont pris la forme d’autobiographies, qui séduisent un public voulant comprendre la guerre “vue de l’intérieur”, estime Khalid Zadran.Son livre tiré à 2.000 exemplaires s’est si vite vendu que 1.000 autres sont en préparation, ainsi qu’une version en dari, assure-t-il.De nombreux chapitres font mention de Bowe Bergdahl, soldat américain otage cinq ans. Ils racontent les périples dans les montagnes de la frontière afghano-pakistanaise pour le changer de planque, la tentative de le convertir à l’islam, sa petite amie aux Etats-Unis…Mais peu de cas est fait des civils tués dans des attentats, suicides notamment, ayant semé la terreur dans le pays.M. Farahi assure que les talibans ont “veillé à sauver les vies des civils et des innocents”, taclant au passage ses compatriotes ayant collaboré avec la police pro-occidentale et “sali” le pays.Les deux récits s’arrêtent en 2021 et ne portent donc pas sur la métamorphose des combattants, passés des montagnes reculées aux bureaux à moquette de la capitale.Là, leur combat est diplomatique: les talibans bataillent pour que leur gouvernement soit reconnu par la communauté internationale, qui continue de lui reprocher son “apartheid de genre” envers les femmes.”La guerre est désormais terminée”, avance M. Farahi, “et nous voulons de bonnes relations avec chacun”.Même avec le “dragon assoiffé de sang”.

Organisation des élections: LFI mène la charge contre les instituts de sondage

Interdire les sondages avant de connaître la liste définitive des candidats, les encadrer strictement pour éviter qu’ils n’influent sur le vote: La France insoumise (LFI) a de nouveau poussé ses pions vendredi contre les instituts d’opinion à la faveur d’un rapport d’une commission parlementaire sur l’organisation des élections.Le rapport de la commission d’enquête, qui a auditionné 120 personnes, est divisé en trois parties distinctes: la position de son président, Thomas Cazenave (Renaissance), celle du rapporteur Antoine Léaument (LFI) et enfin celle des autres groupes participant aux travaux.C’est le député Antoine Léaument, proche de Jean-Luc Mélenchon, qui s’est chargé de poursuivre la charge des Insoumis contre les instituts de sondages.Le macroniste Thomas Cazenave a ainsi relevé devant des journalistes 115 recommandations “très politiques” du rapporteur. Selon l’entourage de ce dernier, le rapport a néanmoins été adopté par la commission grâce aux voix de la gauche, du groupe indépendant Liot et à l’abstention des centristes. Traumatisés par l’échec de leur leader au seuil du 2e tour des présidentielles de 2017 (600.000 voix) et 2022 (400.000 voix), les troupes de Jean-Luc Mélenchon n’ont eu de cesse de dénoncer un biais défavorable chez les sondeurs. Ils “peuvent commettre de très lourdes erreurs, qui ne sont pas sans effet sur les choix électoraux”, constate Antoine Léaument qui demande l’interdiction pure et simple des sondages “avant que la liste définitive des candidats ou des listes en lice à une élection ne soit connue”, soit quelques semaines avant l’élection. Parmi ses recommandations également, figure l’interdiction des sondages d’intentions de vote au deuxième tour d’une élection avant de connaître l’issue du premier.Il critique notamment la capacité des instituts – dont onze ont été auditionnés en table ronde, puis quatre en face à face – à “constituer des échantillons réellement représentatifs de la population française, en particulier sur le plan politique”.  “Rien ne m’a convaincu dans les auditions, longues, que nous avons faites qu’il y avait un biais des sondeurs”, a contredit Thomas Cazenave. “Il y a une grande diversité chez les sondeurs, il y a finalement une grande concurrence, il y a des techniques professionnelles, il y a une commission des sondages qui les vérifie”, a-t-il argumenté. Les deux députés se rejoignent davantage sur la question des ingérences étrangères et sur la volonté de “renforcer les moyens humains, techniques et financiers alloués aux services institutionnels chargés de la lutte contre les ingérences étrangères, en particulier Viginum”, selon la recommandation du rapporteur. “Il faudra aussi probablement aller plus loin dans la coopération avec les plateformes et les réseaux sociaux pour détecter de manière très rapide les manipulations à l’Å“uvre, les faux comptes relais de fausses informations”, a abondé M. Cazenave. Ce dernier a enfin souhaité “la poursuite de nos travaux” sur les “initiatives para-politiques”, en citant le projet Pericles du milliardaire ultra-conservateur Pierre-Edouard Stérin qui a refusé à deux reprises d’honorer sa convocation devant la commission.Une idée partagée par Antoine Léaument, qui réclame la mise en place d’une nouvelle commission d’enquête parlementaire sur ce sujet et “plus largement sur les tentatives d’ingérences financières dans les élections”. parl-lum/hr/rhl

“Tout ne se règle pas avec la police”: à Argenteuil, des médiateurs contre le harcèlement scolaire

A la sortie du collège mardi midi, Sajaa, 11 ans, se glisse discrètement derrière Hakim, solide gaillard flanqué d’une polaire estampillée “Médiation urbaine” pour lui glisser à l’oreille qu’un élève la frappe. “Je vais lui parler à la sortie”, répond fermement le médiateur. Depuis une dizaine d’années, Hakim et Mohammed se rendent quotidiennement à la sortie des établissements scolaires, des terrains de sport et dans les quartiers d’Argenteuil (Val-d’Oise). Ces 16 agents municipaux sont formés spécialement pour repérer les cas de harcèlement scolaire et prévenir les rixes. Une façon de déminer des situations explosives sans recourir systématiquement à la répression, dans une ville meurtrie par la mort quatre ans plus tôt d’Alisha, 14 ans, harcelée et jetée dans la Seine par des camarades de collège.Pour ce qui concerne Sajaa, Hakim explique qu’il va mettre l’élève harceleur “face à ces actions” devant “tout le monde”. “Si tu leur dis +ce n’est pas bien+, ça rentre par là, ça sort par là”, mime-t-il en montrant ses oreilles. Il faut “rentrer dans leur ego”, leur dire “tu es un lâche”. “C’est ça qui marche avec eux”, conclut-il. Souvent, l’élève finit par “s’excuser” et “arrêter”. “Tous les jours, tu dois en remettre une couche”, soupire-t-il. Mais “à force de te voir, ça les dissuade”. – “Confiance” -Un dispositif qui fonctionne grâce à la “confiance” que les équipes de médiateurs ont réussi à inspirer aux parents et aux jeunes, expliquent, flattés, Mohammed et Hakim, habitants de toujours du quartier du Val d’Argent, qui ne peuvent traverser une rue sans “checker” tel “chef”, tel “beau gosse”, telle “petite”.”Beaucoup de jeunes ont un lien particulier avec les médiateurs” qui sont “des capteurs de terrain”, explique à l’AFP Chems Akrouf, directeur de la sécurité et de la prévention de la commune d’Argenteuil.”On va leur dire qu’un jeune a été tabassé ou qui est le bouc émissaire d’une classe”, poursuit-il en précisant que les médiateurs “ne sont pas là pour dénoncer à la police, mais pour essayer de diminuer l’agressivité des jeunes”. A l’inverse, un incident détecté par la police doit être “transmis au volet prévention” pour “aller au coeur de la difficulté”, détaille M. Akrouf. “Tout ne se règle pas avec la police”, affirme cet ancien agent de renseignement, même si dans les cas graves, les familles sont incitées à déposer plainte. – “Un peu délaissés” -Depuis la mort d’Alisha, les équipes ont été renforcées. Six agents supplémentaires ont été recrutés et l’un est depuis 2023 spécifiquement dédié à la veille sur les réseaux sociaux. “Toutes ces actions ne visent qu’à une seule chose, ne pas laisser un jeune être isolé”, affirme M. Akrouf. Car “pour un rien, ça peut exploser”, soupire Hakim, au volant de sa Scenic grise. Il dit avoir confisqué avec Mohammed “une centaine de couteaux”, depuis qu’il a commencé à travailler. “Il y a beaucoup de familles en détresse, monoparentales, des jeunes un peu délaissés”, raconte Hakim. “Le plus compliqué”, c’est quand les harceleurs “ne voient pas le mal”, déplore-t-il, leur répétant patiemment de se mettre à la place de l’autre. Mais, parvenu devant le collège Lucie Aubrac, il sourit. Ici, les bagarres permanentes ont cessé, les tensions se sont apaisées. “On n’a plus trop de problèmes de harcèlement. Nos efforts portent leurs fruits.” Des élèves d’un autre collège de la ville, Paul Vaillant Couturier, ont même reçu un prix national, le 21 mai, récompensant leur affiche contre le harcèlement scolaire, qui sera utilisée dans toute la France. “Ca signifie beaucoup”, explique Narjes, 14 ans, l’une des conceptrices de l’affiche, elle-même victime de harcèlement grave en primaire. A l’AFP, en marge de la présentation de leur prix jeudi, elle confie: “Je vois qu’on peut écouter les autres et que je peux me défendre”. 

Markets wobble as Trump-Xi talks offset by Musk row

Markets stuttered on Friday as optimism from “very positive” talks between presidents Donald Trump and Xi Jinping was wiped out by the stunning public row between the US leader and Elon Musk.The much-anticipated discussions between the heads of the world’s biggest economies fuelled hopes for an easing of tensions following Trump’s “Liberation Day” global tariff blitz that targeted Beijing particularly hard.However, investors remained wary after an extraordinary social media row between Trump and billionaire former aide Musk that saw the two trade insults and threats and sent Wall Street into the red.Wall Street’s three main indexes ended down as Musk’s electric vehicle company Tesla tanked more than 14 percent and the president threatened his multibillion-dollar government contracts.Asian equities fluctuated in early business, with some observers suggesting traders were positioning for what could be a volatile start to next week in light of the row and upcoming US jobs data.Hong Kong dropped after three days of strong gains, while Sydney, Wellington, Taipei and Bangkok also retreated.Mumbai led gainers after the Reserve Bank of India slashed interest rates more than expected.Tokyo and Singapore rose, while Shanghai was also marginally higher.London rose in the morning but Paris and Frankfurt fell. US futures were stronger. Chris Weston at Pepperstone said that while the call with Xi was “seen as a step in the right direction, (it) proved to offer nothing tangible for traders to work with and attention has quickly pushed back to the Trump-Musk war of words”.”It’s all about US nonfarm payrolls from here and is an obvious risk that Asia-based traders need to consider pre-positioning for,” he said.Weston said there was a risk of Trump sparking market-moving headlines over the weekend given that he is “now fired up and the risk of him saying something through the weekend that moves markets on the Monday open is elevated”. The US jobs figures, which are due later Friday, will be closely followed after a below-par reading on private hiring this week raised worries about the labour market and the outlook for the world’s top economy.They come amid bets that the Federal Reserve is preparing to resume cutting interest rates from September, even as economists warn that Trump’s tariffs could reignite inflation.Stephen Innes at SPI Asset Management warned that while poor jobs figures could signal further weakness in the economy, a strong reading could deal a blow to the market.”In this upside-down market regime, strength can be weakness. A hotter-than-expected (figure) could force traders to price out Fed cuts. That’s the paradox in play — where good news on Main Street turns into bad news on Wall Street.”- Key figures at around 0810 GMT -Tokyo – Nikkei 225: UP 0.5 percent at 37,741.61 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: DOWN 0.5 percent at 23,792.54 (close)Shanghai – Composite: FLAT at 3,385.36 (close)London – FTSE 100: UP 0.2 percent at 8,831.21Euro/dollar: DOWN at $1.1425 from $1.1444 on ThursdayPound/dollar: DOWN at $1.3544 from $1.3571Dollar/yen: UP at 143.88 yen from 143.58 yenEuro/pound: UP at 84.35 pence from 84.31 penceWest Texas Intermediate: DOWN 0.8 percent at $62.88 per barrelBrent North Sea Crude: DOWN 0.7 percent at $64.88 per barrelNew York – Dow: DOWN 0.3 percent at 42,319.74 (close)

Mondial-2026: avec Trump, une équation à plusieurs inconnues

En 2017, Etats-Unis, Mexique et Canada lançaient leur candidature commune à l’organisation du Mondial-2026, sous le signe de la paix et de l’harmonie. Une promesse qui semble totalement irréelle huit ans plus tard, tant la politique de Donald Trump a bouleversé la donne régionale, et plombé la relation entre les trois voisins.Si le président américain, fervent partisan d’une Coupe du monde dans son pays, affiche son implication et une grande proximité avec le patron de la Fifa Gianni Infantino, il a multiplié les saillies contre le Canada et le Mexique depuis son retour à la Maison Blanche, affichant ici une volonté de “sceller” les frontières américaines, là d’engager une guerre commerciale, sans oublier de provoquer le Canada voisin en voulant en faire le “51e” des Etats-Unis.Une attitude aux antipodes de l’espoir affiché en 2017 par le patron du football américain Sunil Gulati, quand il avait présenté le projet “United 2026″ avec la statue de la Liberté en arrière-plan.”Nous ne pensons pas que le sport puisse résoudre tous les problèmes du monde. Mais nous croyons que cela peut être un signal très positif et un symbole d’unification des peuples de nos trois pays”, disait-il.A un an du Mondial, le monde est encore plus polarisé qu’il ne l’était alors, et les bonnes ondes ont été balayées par la nouvelle donne géopolitique née de la réélection de Donald Trump.Symbole des liens distendus entre co-organisateurs, le Premier ministre canadien Mark Carney a ainsi répondu que “l’ancienne relation que nous avions avec les États-Unis, basée sur l’intégration approfondie de nos économies et une coopération étroite en matière de sécurité et de défense, est terminée”.- “La tension est bonne” -“La tension est une bonne chose, ça rend les choses plus intéressantes”, a estimé Donald Trump, interrogé sur l’impact que les droits de douane imposés au Canada et au Mexique pourraient avoir sur le Mondial-2026.La guerre commerciale lancée par le président avec ces deux pays voisins a déjà des conséquences négatives sur le tourisme. Plus globalement, des chiffres gouvernementaux annoncent une baisse de 11,6% des visites aux Etats-Unis en mars 2025 par rapport à mars 2024.Professeur d’économie au Smith College (Northampton, Massachusetts), Andrew Zimbalist concède, auprès de l’AFP, que les mesures restrictives de M. Trump sont de nature à réduire le nombre de supporteurs internationaux souhaitant se rendre aux USA pour assister à la Coupe du monde.Mais “à moins que la situation politique internationale ne se dégrade grandement et qu’un boycott à grande échelle ne s’organise, je ne prévois pas un impact très important”, tempère l’auteur de “Circus Maximus: The Economic Gamble Behind Hosting the Olympics and the World Cup” (“Le pari économique derrière l’organisation des Jeux olympiques et de la Coupe du monde de foot”).- Une expérience “sans accroc” pour les fans -Certains visiteurs de France, d’Allemagne, d’Australie et du Canada ont été récemment refoulés à l’entrée du pays ou soumis à des interrogatoires prolongés.”Est-ce que les fans de foot vont réellement vouloir entrer dans le pays maintenant, être passés au crible par la police aux frontières juste parce qu’ils parlent une langue latine, avec le risque de finir en détention ?”, se demandait récemment le Washington Post.Pour ne rien arranger, le président américain vient d’édicter un “travel ban” qui interdit à partir de lundi l’entrée des Etats-Unis aux ressortissants de 12 pays et impose des restrictions contre sept autres. Les équipes participant à la Coupe du monde ne seront toutefois pas touchées, selon la Maison Blanche, ce qui concerne en premier lieu l’Iran, déjà qualifiée, et potentiellement le Venezuela, en course pour obtenir son billet dans la zone Amsud.Le groupe de travail (“taskforce”) dédié à la Coupe du monde, dirigé par l’administration Trump, a assuré le mois dernier que tous les fans seraient les bienvenus et qu’ils vivraient une expérience “sans accroc à chaque étape de leur visite”.”On veut qu’ils viennent, qu’ils profitent, qu’ils assistent aux matches. Mais quand ce sera terminé, ils devront partir”, avait toutefois prévenu le vice-président JD Vance, anticipant la venue “de visiteurs de près de 100 pays”.Pour l’expert en communication sportive John Zerafa, l’administration Trump va devoir “court-circuiter” le système actuel d’obtention de visa et ses longs délais.”Je pense que les Etats-Unis vont tout faire pour essayer de rendre ce processus aussi fluide que possible”, a ajouté Zerafa à l’AFP, tout en soulignant: “il y a là une dichotomie pour Trump et sa base MAGA: vous laissez entrer le monde chez vous tout en essayant de le tenir à l’écart.”

La Bourse de Paris prudente avant l’emploi américain

La Bourse de Paris évolue dans la retenue vendredi, avant la publication du rapport sur l’emploi américain en mai, susceptible d’influencer la politique monétaire de la banque centrale américaine (Fed).Vers 9H40, dans les premiers échanges, le CAC 40 perdait 0,17%, à 7.777,35 points, en baisse de 11,27 points. La veille, l’indice parisien avait perdu 0,18%.Il s’achemine en revanche vers une légère hausse sur l’ensemble de la semaine.”Aujourd’hui, il ne faudra pas manquer les chiffres de l’emploi de mai aux États-Unis”, a noté John Plassard, spécialiste de l’investissement pour Mirabaud.Ce rapport, attendu vers 14H30 (heure de Paris), fait état de l’évolution du taux de chômage aux États-Unis, un indicateur perçu comme un baromètre de l’évolution de l’économie américaine.Les marchés sont à l’affût de tout signe d’essoufflement de l’activité, provoqué par la politique protectionniste du président américain Donald Trump, qui a engagé début avril un bras de fer douanier avec ses partenaires commerciaux.Un ralentissement de la première économie mondiale pourrait pousser la Fed à baisser ses taux lors de sa prochaine réunion, ce qui serait positif pour les actions.La publication sera d’autant plus suivie que le chiffre des créations d’emplois dans le secteur privé en mai, publié plus tôt dans la semaine, a déçu les investisseurs (37.000 créations, contre 110.000 attendues).”Un rapport plus faible qu’attendu pourrait renforcer les paris selon lesquels la Fed réduira ses taux plus tôt que prévu. A l’inverse, une bonne surprise soutiendrait l’optimisme selon lequel l’économie américaine résiste bien au choc Trump”, a résumé Ipek Ozkardeskaya, analyste pour Swissquote Bank.En zone euro, les investisseurs prendront également connaissance des chiffres définitifs de la croissance au premier trimestre et des ventes au détail au mois de mai.Dans ce contexte, le taux des emprunts à dix ans français atteignait 3,22%, contre 3,25% la veille en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, atteignait 2,54%.Les investisseurs suivent aussi avec attention la montée en tension des relations entre Donald Trump et Elon Musk, qui se sont déchirés publiquement jeudi, s’accusant de “folie” pour l’un, “d’ingratitude” pour l’autre.”Cela jette une lumière peu favorable sur la situation intérieure américaine, tout en illustrant la tension et l’agitation au sein de l’administration actuelle”, a observé Andreas Lipkow, analyste indépendant.Waga électriséLe spécialiste français du biogaz Waga bondissait à la Bourse de Paris (+26,76% à 21,50 euros) vendredi, après que le fonds d’investissement EQT a annoncé entrer en “négociations exclusives” pour devenir l’actionnaire majoritaire de l’entreprise. L’objectif est d'”accélérer la croissance de Waga Energy et de renforcer son positionnement” pour devenir “un leader mondial”, selon un communiqué commun. EQT a prévoit d’acquérir 54,1% de Waga Energy à un prix de 21,55 euros par action.

Retard d’avions: les 27 veulent veulent réduire les indemnités des passagers

Les 27 pays de l’UE se sont mis d’accord jeudi soir pour réduire les indemnités des passagers en cas de retard d’avions, une souplesse donnée aux compagnies aériennes tempérée par de nouveaux droits accordés aux passagers.Objet d’âpres négociations, cet accord entre Etats membres doit maintenant être discuté au Parlement.Les passagers peuvent actuellement réclamer jusqu’à 600 euros pour un retard de plus de trois heures, une règle adoptée il y a plus de vingt ans.Mais les compagnies aériennes se plaignent régulièrement d’une charge financière excessive — évaluée à 8,1 milliards d’euros par an par la Commission européenne.Pour leur donner de l’air, une majorité d’Etats membres a voté pour relever ce seuil, malgré l’opposition de l’Allemagne.Pour les vols d’une distance maximale de 3.500 kilomètres ainsi que pour tous les vols intra-européens, les passagers auraient droit à un remboursement de 300 euros à partir de quatre heures de retard. Pour les trajets plus longs, les passagers recevraient 500 euros à partir de six heures de retard.Les associations de consommateurs ont fustigé cette mesure. “Les nouveaux seuils d’éligibilité priveront la majorité des passagers de leurs droits d’indemnisation, étant donné que la plupart des retards se situent entre 2h et 4h”, dénonce le Bureau européen des unions de consommateurs.Mais le compromis n’a pas pour autant satisfait les compagnies aériennes. L’association Airlines for Europe (A4E) regroupant les compagnies Air France-KLM, Lufthansa, Ryanair ou encore easyJet reproche au texte d’introduire “encore plus de complexité” par rapport à la proposition initiale de la Commission européenne. Les dirigeants européens soulignent pour leur part “plus de 30 nouveaux droits” pour les passagers, applicables entre le moment où ils achètent leur billet et celui de l’arrivée à destination, s’est félicité le ministre polonais Dariusz Klimczak.Philippe Tabarot, ministre français des Transports, s’est dit “heureux du compromis” auquel l’UE est parvenue, dans un message sur le réseau X.Il a cité plusieurs avancées concrètes, notamment des droits renforcés pour les passagers en situation de handicap ou à mobilité réduite ou un mécanisme automatique d’indemnisation en cas d’annulation de vol.”Ce texte aurait pu être plus ambitieux, mais il est une étape importante pour continuer à améliorer la qualité du service offert aux usagers du transport aérien”, a ajouté M. Tabarot.

Canada, US, Mexico brace for World Cup extravaganza

The largest and most complex World Cup in history kicks off in just over a year’s time, with the United States, Canada and Mexico co-hosting the football extravaganza against a backdrop of political tension triggered by Donald Trump.Forty-eight teams and millions of fans are set to descend on North America for the first ever World Cup shared by three nations, with the tournament getting under way on June 11 next year.In theory, the 23rd edition of the most popular sporting spectacle on the planet has all the makings of a successful tournament.An array of venues ranging from Mexico’s iconic Estadio Azteca to the glittering $5 billion SoFi Stadium in Los Angeles will play host to 104 games spread over nearly six weeks.The United States will host the bulk of those fixtures — 78 — with Canada and Mexico staging 13 each.All games from the quarter-finals onwards will be held in the United States, with the tournament culminating in the final at New Jersey’s 82,500-seater MetLife Stadium on July 19, 2026.- ‘Like 104 Super Bowls’ -American officials believe the return of the World Cup to the country — 32 years after the United States hosted the 1994 finals — could represent a watershed moment for football in the country.”The World Cup is going to raise the attention of the sport in ways that nobody ever dreamed of,” said Don Garber, the commissioner of Major League Soccer.FIFA’s President Gianni Infantino meanwhile has been hyping next year’s finals as the equivalent of “104 Super Bowls”, contrasting the World Cup’s estimated six billion viewers to the 120 million or so who tune in for the climax of the NFL season.There are historical precedents which suggest the hype might be justified. The 1994 World Cup in the United States remains the best attended World Cup in history, with an average of 68,600 fans flocking to each game.Yet while organisers eagerly anticipate a commercial success, with one FIFA estimate suggesting it could generate a mammoth $11 billion in revenues, questions over other aspects of the tournament remain.The 48 teams — up from 32 in 2022 — will be spread into 12 groups of four, with the top two teams in each group advancing to the knockout rounds, and the eight best third-placed teams joining them to make up a last 32.That expansion is likely to reduce the sense of jeopardy in the first round, a problem seen in other major championships which have increased in size in recent years.- Visa backlog -There is also the question of how the polarising policies of US President Trump may impact the tournament.Since taking office, Trump has launched a global trade war, repeatedly threatened to annex World Cup co-host Canada and launched an immigration crackdown at US borders which has seen overseas visitors from countries like France, Britain, Germany and Australia either detained or denied entry in recent months.Trump this week signed a travel ban on 12 countries including Iran, who have qualified for the World Cup, but the ban will not apply to players taking part in the tournament.Trump, who is chairman of a White House task force overseeing preparations for the World Cup, says overseas fans travelling to the tournament have nothing to fear.”Every part of the US government will be working to ensure that these events are safe and successful, and those traveling to America to watch the competition have a seamless experience during every part of their visit,” Trump said last month.FIFA chief Infantino, who has forged a close relationship with Trump, echoed that point, insisting that America was ready to “welcome the world.””Everyone who wants to come here to enjoy, to have fun, to celebrate the game will be able to do that,” Infantino said.With one year to go however, it is by no means clear that Infantino’s pledge will hold up.US Secretary of State Marco Rubio said last month that some embassy staff may be required to work double-shifts to expedite visa processing, citing the example of Colombia, where US visa wait times are currently 15 months.”If you haven’t applied for a visa from Colombia already, you probably won’t get here in time for the World Cup unless we go to double shifts,” Rubio told lawmakers on Capitol Hill.Those fans who do make the trip to North America may also find themselves having to fork out a small fortune due to FIFA’s reported decision to use dynamic pricing to determine ticket prices.That system, where prices on ticketing websites fluctuate according to demand, may well force fans to shell out thousands of dollars to obtain tickets for the highest profile games.”Dynamic pricing does not belong in football because it is an exploitation of fans’ loyalty,” Ronan Evain, the executive director of the Football Supporters Europe fan group told The Times. “It would be a fiasco for FIFA to use it for the World Cup.”