Istanbul’s mayor still held as new rally called

Istanbul’s powerful mayor, Ekrem Imamoglu, remained in police custody Thursday over graft and terror allegations after being held the day before, as his party called for more protests in Turkey’s largest city.Imamoglu is President Recep Tayyip Erdogan’s main political rival and his detention came just days before the party was expected to name him as its candidate for the 2028 presidential election.Financial markets in Turkey fell shortly afterwards in what analysts said indicates investors’ serious concerns that the move was politically motivated.The leader of the main opposition CHP, of which the mayor is a member, is expected to address supporters outside Istanbul’s City Hall at 1730 GMT on Thursday, a party spokesman told AFP.University students also planned several demonstrations in the city.The governor has banned all protests in Istanbul for four days.Hundreds of police joined the pre-dawn raid on Imamoglu’s home in Istanbul on Wednesday, he posted on X before being taken away, with the authorities then blocking access to social networks.Access to the internet and social media was still slow early Thursday. Thousands of angry protesters gathered outside City Hall late on Wednesday, chanting slogans including “Erdogan, dictator!” and “Government, resign!”Already facing an array of legal battles, the two-time Istanbul mayor is now under investigation for “aiding and abetting a terrorist organisation” — namely the banned Kurdish militant group PKK.He is also being probed for “bribery, extortion, corruption, aggravated fraud, and illegally obtaining personal data for profit as part of a criminal organisation” along with around 100 other suspects.- Backlash -CHP leader Ozgur Ozel, who travelled from Ankara to Istanbul immediately after the mayor was held, branded it a “coup” as he attended Wednesday night’s protest.”Imamoglu’s only crime was that he was taking the lead in opinion polls,” he said alongside Imamoglu’s wife Dilek.  “His only crime was that he won the hearts of the people. His only crime was he would be the next president,” he added. Local media said the other suspects were being interrogated at police headquarters but that Imamoglu has not yet been questioned.Hamish Kinnear, a senior analyst with Verisk Maplecroft, a risk consultancy, said the arrest had sparked “a heightened risk of civil unrest, which the government appears to have anticipated by introducing a four-day ban on protests in Istanbul.”The analyst warned Imamoglu’s detention could spoil the government plans to change the constitution so that Erdogan can run another term. “If Imamoglu’s arrest unites the opposition and provokes a political backlash, it could upset the government’s plan to push through constitutional change that would enable Erdogan to run for a third term,” he said. Under the constitution, Erdogan — who has been president for more than a decade — cannot run again for the presidency. He already changed the constitution to introduce the presidential system after serving as prime minister for 11 years.The Turkish lira fell sharply against the dollar after Imamoglu’s detention, trading at 37.99 on Thursday morning.

L’Europe est dans une phase “de colère et de sursaut” qu’il faut “cultiver”, selon Raphaël Glucksmann

L’Union européenne est à un “moment de bascule”, face aux coups de butoir russes et maintenant américains, et doit agir dans la durée si elle entend réellement prendre son destin en main, avertit l’eurodéputé français Raphaël Glucksmann dans un entretien à l’AFP.Membre de la commission des Affaires étrangères au Parlement européen, l’homme politique français de 45 ans n’a eu de cesse ces dernières années d’appeler les Européens à s’émanciper des Etats-Unis.L’Amérique de Donald Trump, plus menaçante que jamais à l’encontre de l’UE, a renforcé le discours de celui qui a été baptisé cette semaine par la Maison Blanche de “petit homme politique français méconnu” pour avoir réclamé le retour en France de la Statue de la liberté. La défense de l’Ukraine, dont il a fait son combat, l’a aussi fait revenir sur le devant de la scène, en France mais aussi au Parlement européen. Arrivé en tête de la gauche (13,8%) aux européennes en France, il ambitionne de “peser” sur la prochaine élection présidentielle, prévu en 2027.S’il se félicite du grand chamboulement géopolitique en cours, il reste prudent. “Il y a une prise de conscience indéniable (…), mais il faut que ça débouche sur des actions”.Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche est en train d’agir comme un électrochoc. Mais surtout, explique-t-il, la “claque” administrée par le président américain à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, fin février dans le bureau ovale à Washington, “a réveillé beaucoup de monde”.Et de citer l’Allemagne, qui vit “une révolution absolue”. “Entendre le futur chancelier chrétien démocrate (Friedrich) Merz dire qu’il va falloir faire sans les Etats-Unis, c’est quelque chose d’inédit”, tant l’alliance avec l’Amérique est “consubstantielle à l’existence même de la démocratie allemande”, assure-t-il.Il y a eu un “moment de colère et de sursaut”, et, “il faut qu’on cultive ça”, souligne-t-il.Or, rien n’est moins simple dans des sociétés à la mémoire “de poissons rouges”, habituées à “zapper”.- Ne pas rater le coche -“Ce qu’il s’est passé dans le Bureau ovale, ce n’est pas un accident de l’Histoire. Ce sera une politique, et donc on aura chaque jour un réveil qui sonnera” avec une déclaration ou une décision de la part du président américain.”C’est une offensive tous azimuts, et il ne faut pas croire que ça va s’arrêter, ça va continuer”, assure-t-il.Face à cette situation,  les Européens peuvent décider “d’abandonner le projet européen (…) et de laisser l’Europe se morceler sous les coups de boutoir de Poutine et de Trump. Mais, alors l’Europe connaîtra un destin “de serpillère” ou servira de “paillasson” aux empires renaissants, avertit-il.Il faut donc agir vite pour “réarmer” l’Europe, comme l’ambitionnent la Commission européenne et sa présidente Ursula von der Leyen. Mais, redoute Raphaël Glucksmann, les Européens risquent de rater le coche.Mme von der Leyen veut mobiliser jusqu’à 800 milliards d’euros sur quatre ans pour renforcer la défense du continent. Mais, avec cette proposition, “elle passe la balle aux Etats membres” en se contentant de faciliter leurs dépenses militaires, dans l’espoir qu’elles atteignent 650 milliards avant 2030.Or, ce qu’il faut, “ce n’est pas 27 Etats qui investissent de manière séparée, ce qu’il nous faut c’est un emprunt commun de 500 milliards d’euros, comme on l’avait fait pendant la pandémie” de Covid, estime-t-il, évoquant une piste qui suscite des réserves dans de nombreux Etats membres.Pour convaincre les opinions publiques en Europe, dont beaucoup sont sceptiques sur la réalité de la menace et l’urgence à y répondre, M. Glucksmann juge essentiel que les Européens se montrent capables “de lever de l’argent”. Car l’enjeu de “l’emprunt commun à 500 milliards, c’est aussi de permettre de ne pas mettre en compétition les dépenses sur le social et la défense”, juge l’eurodéputé français.

Grippe aviaire: le risque abaissé d'”élevé” à “modéré” en France

Les autorités françaises ont abaissé le risque de grippe aviaire sur l’ensemble du territoire d'”élevé” à “modéré”, en raison d’une “amélioration de la situation sanitaire dans l’avifaune sauvage”, selon un arrêté publié jeudi au Journal officiel.La France était passée “en risque élevé” le 9 novembre dernier, situation qui entraînait notamment le confinement de volailles.Il existe trois niveaux de risque en France: élevé, modéré et négligeable.Jeudi, l’arrêté publié au JO indique que “le niveau de risque épizootique est qualifié de +modéré+ sur l’ensemble du territoire métropolitain” et que le texte a été “pris à la suite d’une amélioration de la situation sanitaire dans l’avifaune sauvage”.Depuis début février, la France était de nouveau “indemne” concernant la grippe aviaire, un statut indépendant du niveau de risque. Aucun nouveau foyer d’Influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) n’avait en effet été détecté sur le mois précédent dans les élevages nationaux.L’arrêté paru jeudi, qui entrera en vigueur vendredi, concerne “les opérateurs détenant des volailles ou autres oiseaux captifs”.En cas de risque “élevé”, les volailles devaient notamment être “mises à l’abri et leur alimentation et leur abreuvement sont protégés” dans les élevages de plus de 50 oiseaux. Les volailles et oiseaux sont “claustrés ou protégés par des filets” dans les plus petits.Concernant le risque “modéré”, dans les zones “à risque de diffusion” de la grippe aviaire, les palmipèdes de moins de 42 jours doivent être mis à l’abri, selon le ministère de l’Agriculture. Dans les zones “à risque particulier”, soit les zones humides dans lesquelles les conditions naturelles augmentent le risque de contamination des élevages par la faune sauvage, les “volailles, toutes espèces”, doivent être “mises à l’abri”.La grippe aviaire A (H5N1) est apparue en 1996 en Chine, mais, depuis 2020, le nombre de foyers chez les oiseaux a bondi, un nombre croissant d’espèces de mammifères a été touché tout comme des régions du monde jusqu’alors épargnées, comme l’Antarctique.La France l’a surtout été de 2015 à 2017 puis quasiment en continu depuis fin 2020. Le pays a euthanasié des dizaines de millions de volailles ces dernières années. Les pertes économiques se chiffrent en milliards d’euros.Pour casser cette spirale, le gouvernement a rendu obligatoire depuis l’automne 2023 la vaccination dans les élevages supérieurs à 250 canards.

Financiers et industriels réunis à Bercy pour s’allier dans l’effort de défense

Des investisseurs et des entreprises de défense se réunissent jeudi à Bercy pour réfléchir aux meilleures façons pour les premiers de financer les seconds, quelque 5 milliards d’euros étant nécessaires au secteur pour monter en cadence dans le cadre de l’effort national de défense.”Les entreprises auront besoin à peu près de 5 milliards de fonds propres, de capitaux nouveaux, d’argent des investisseurs publics et privés afin d’augmenter les chaînes de production et de se développer”, a annoncé jeudi matin sur TF1 Eric Lombard, le ministre de l’Economie.”Ce sera de l’argent public de (la banque publique d’investissement, NDLR) Bpifrance, de la Caisse des dépôts, de l’Etat, mais nous avons besoin d’argent privé” également, a détaillé Eric Lombard.Il a annoncé que Bpifrance allait lancer un nouveau fonds de 450 millions d’euros: les Français pourront ainsi “pour 500 euros devenir indirectement actionnaires des entreprises du secteur de la défense” et par ces “tickets de 500 euros” minimum “placer leur argent sur du long terme”, via un capital “bloqué pendant au moins 5 ans”.”C’est très important d’associer l’ensemble des Françaises et Français à cet effort, ce seront des bons placements. Les grands réseaux bancaires et d’assurances vont mettre à disposition d’autres fonds purement privés pour que ceux qui le veulent, sur une base de volontariat”, puissent participer, a résumé Eric Lombard.La nouvelle situation, engendrée par l’évolution de la position américaine vis-à-vis de l’Ukraine et la menace russe, “exige une accélération de notre armement”, a rappelé Matignon en amont de cette réunion.La “base industrielle et technologique de Défense” (BITD) française comporte neuf grands groupes, comme Dassault Aviation, Safran, Thales ou Airbus, mais aussi 4.000 PME et entreprises de taille intermédiaire (ETI), dont 1.000 sont stratégiques.Jeudi, certains acteurs financiers devraient prendre position en faveur d’un soutien à ces entreprises, “et l’idée est d’entraîner les autres dans leur sillage”, indique-t-on au gouvernement. – “L’ESG de demain” -Énumérant samedi sur France Inter les sujets de la réunion – “Est-ce que les entreprises de défense ont besoin de prêts, de fonds propres, de capacité à produire plus?…” -, la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin avait ajouté: “Est-ce qu’elles ont besoin de capacité à travailler plus en tant que groupe européen, plutôt que petites entreprises?”.Mais le secteur financier est souvent réticent à investir dans la défense. Les banques, fonds d’investissement ou assureurs sont en effet particulièrement sensibles aux “risques ESG” (environnementaux, sociaux et de gouvernance) dans leurs investissements. Des évolutions de doctrine pourraient être annoncées jeudi.Mercredi, France Assureurs, la fédération des assureurs français, a assuré que ceux-ci étaient “prêts à prendre toute leur part dans l’effort de réarmement du pays”.De même, les six grandes banques regroupées dans la FBF (Fédération bancaire française) se sont dites mardi “pleinement mobilisées pour financer les besoins attendus du secteur”, outre les 37 milliards d’euros qu’elles y investissent déjà.- “Point de départ” -Pour aider la BITD, le ministère des Armées sera aussi “particulièrement exigeant”, dans le contexte actuel, sur le fait que les grands industriels déclinent bien les commandes et les paiements passés par l’État vers leurs sous-traitants. Le ministre de l’Économie Eric Lombard et celui des Armées Sébastien Lecornu prononceront des discours au début de la réunion, qui occupera la matinée et s’organisera en deux tables rondes.L’évènement sera surtout, explique Bercy, “un point de départ” du dialogue à venir sur le financement prochain de la défense.Car cet effort de défense s’inscrit dans un contexte d’équation budgétaire difficile, “il ne peut pas y avoir de nouveau quoi qu’il en coûte” à ce sujet, a prévenu jeudi sur BFM TV/RMC le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, plaidant pour un effort “mesuré” et “financé”Jeudi après-midi, MM. Lombard et Lecornu doivent se rendre à Bergerac chez le fabricant de poudre et d’explosifs Eurenco, et M. Bayrou est attentu vendredi pour une visite à l’usine de fabrication de canons KNDS à Bourges.L’UE tout entière est mobilisée sur la défense depuis le début du mois: mercredi, elle a donné le coup d’envoi d’un vaste plan visant à réarmer le continent d’ici à 2030, doté de 800 milliards d’euros.od-bp-kd-hrc/ak/rhl

Most markets track Wall St gains as Fed soothes tariff fears

Stocks mostly rose Thursday after US Federal Reserve boss Jerome Powell suggested any increase in consumer prices caused by tariffs would likely be short-lived, even as the central bank slashed its growth outlook and hiked inflation expectations.Markets have been seized by volatility recently as US President Donald Trump embarks on his hardball trade policy that has seen him impose painful duties on imports from major partners, stoking recession fears.Some observers have also warned his pledges to slash taxes, regulations and immigration will reignite inflation and force the Fed to reassess its monetary policy, with some even fearing rate hikes.After a closely watched meeting on Wednesday, the US central bank stood pat on borrowing costs for the second time in a row and said “uncertainty around the economic outlook has increased”. It also predicted the economy would expand 1.7 percent this year, compared with 2.1 percent estimated in December, and tipped core inflation to hit 2.8 percent as opposed to the 2.5 percent previously seen. However, its dot plot estimate for rate cuts still showed officials saw two this year.Powell said: “We do understand that sentiment has fallen off pretty sharply, but economic activity has not yet and so we are watching carefully.”I would tell people the economy seems to be healthy.”He added that inflation had “started to move up” and officials think that is “partly in response to tariffs. And there may be a delay in further progress over the course of this year”.Any increase would be “transitory”, Powell said, but warned it would be hard to determine how much of a factor the levies — as opposed to other factors — would play in lifting prices. The remarks were taken as market-supportive and 10-year US Treasury yields, a proxy of monetary policy, dropped. That was also helped by news the Fed would slow its pace of balance sheet reduction — the bank ramped up bond-buying during the pandemic to keep rates low and has been offloading them in recent months to normalise monetary policy.- ‘Do the right thing’ -Trump called on decision-makers late Wednesday to cut rates now, urging on his Truth Social platform to “do the right thing”.Kerry Craig, global market strategist at JP Morgan Asset Management, said: “The Fed doesn’t have all the answers but faces plenty of questions about how it is interpreting the shift in the US economy and policy impacts.”For now, the market seems reassured that the Fed is ready to act if needed.”But he added: “Overall, the outlook remains uncertain.”All three main indexes on Wall Street rallied.And most of Asia followed suit, with Sydney, Seoul, Singapore, Taipei, Mumbai, Bangkok, Wellington and Manila all up. Jakarta gained more than one percent to extend Wednesday’s gains, but the index remains under pressure — it has dropped 10 percent in 2025 — on concerns about Indonesia’s economy, Southeast Asia’s biggest.Hong Kong, however, retreated after a breathtaking run-up this year that has seen the Hang Seng Index pile on more than 20 percent. Shanghai also dropped.London and Frankfurt rose at the open, but Paris fell.Tokyo was closed for a holiday.The yen extended Wednesday’s gains after Powell’s dovish comments.But lingering tariff fears and geopolitical developments helped safe-haven gold to another record above $3,056.Oil rose again following a fresh upsurge in Middle East hostilities after Israel launched its most intense strikes on Gaza since a ceasefire with Hamas took effect.Traders are also keeping tabs on eastern Europe after Trump told Ukraine’s President Volodymyr Zelensky that the United States could own and run his country’s nuclear power plants as part of his bid to secure a ceasefire with Russia.Zelensky said he was ready to pause attacks on Russia’s energy network and infrastructure, a day after Vladimir Putin agreed to halt similar strikes on Ukraine.- Key figures around 0815 GMT -Hong Kong – Hang Seng Index: DOWN 2.2 percent at 24,219.95 (close)Shanghai – Composite: DOWN 0.5 percent at 3,408.95 (close)London – FTSE 100: UP 0.3 percent at 8,729.38Tokyo – Nikkei 225: Closed for a holidayEuro/dollar: DOWN at $1.0877 from $1.0903 on WednesdayPound/dollar: DOWN at $1.2971 from $1.3002Dollar/yen: DOWN at 148.50 yen from 148.71 yenEuro/pound: UP at 83.86 pence from 83.82 penceWest Texas Intermediate: UP 0.6 percent at $67.58 per barrelBrent North Sea Crude: UP 0.5 percent at $71.11 per barrelNew York – Dow: UP 0.9 percent at 41,964.63 points (close)

Corruption de mineurs: décision en appel attendue vendredi pour Jean-Marc Morandini

La cour d’appel de Paris rend vendredi sa décision concernant l’animateur de télévision Jean-Marc Morandini, condamné en première instance à un an de prison avec sursis pour des faits de corruption de mineurs commis sur trois adolescents entre 2009 et 2016.En décembre 2022, le tribunal correctionnel de Paris l’avait condamné à un an de prison assorti d’une période de sursis probatoire de deux ans. Il avait fait appel et a de nouveau comparu le 27 novembre dernier.Dans cette affaire, il lui est reproché d’avoir envoyé des messages à deux jeunes de 15 ans, en 2013 et en 2015-2016, qui consistaient pour l’un à évoquer des scénarios sexuels et, pour le second, à lui demander d’envoyer une photo de lui dénudé.L’animateur de 59 ans avait aussi demandé en 2009 à un adolescent de 16 ans de se dénuder et de se masturber lors d’une audition pour le remake d’un film qui n’a jamais vu le jour.”Malgré le temps écoulé, aucune remise en question n'(a) été amorcée” par M. Morandini sur ces “passages à l’acte transgressifs”, avait estimé la présidente du tribunal correctionnel en rendant son jugement en décembre 2022, soulignant néanmoins qu’il ne ressortait “ni du dossier, ni des débats, que l’on puisse qualifier M. Morandini de prédateur ou de pédophile”.Cette figure du paysage audiovisuel français a par ailleurs été condamnée en appel fin janvier à 18 mois de prison avec sursis pour harcèlement sexuel à l’encontre d’un jeune comédien, aggravant de six mois la peine prononcée en première instance. Dans ce dossier, il était poursuivi pour avoir encouragé entre juin et septembre 2015 des comédiens, âgés de 19 à 26 ans au moment des faits, à s’exhiber nus pour les castings d’une web-série intitulée “Les Faucons”, dont il était le producteur. Il a aussi été reconnu coupable de travail dissimulé concernant quatre comédiens. La cour d’appel a condamné la société “Ne zappez pas ! Production” (NZPP), dont il est l’unique gérant, à une amende de 10.000 euros.A l’annonce de ce jugement, ses avocates avaient annoncé qu’elles allaient se pourvoir en cassation.

Etre transgenre dans la campagne française, au-delà de l’isolement

Au cours de sa transition, Valérie Montchalin, femme transgenre de 52 ans, a dû faire le tri dans ses amis. Certains lui ont tourné le dos. Elle n’a pas été invitée au “repas de la classe” qui rassemble les habitants de son village natal.Mme Montchalin habite Saint-Victor-Malescours, 700 habitants, où tout le monde se connaît depuis toujours. Longtemps, elle a dû faire face seule à son désir d’être une femme.”Déjà à six-sept ans, je me sentais mal sans pouvoir mettre des mots dessus. Mais si j’avais dit à ma mère que je ne me sentais pas bien dans mon corps, j’aurais pris une paire de gifles” – la peur du “qu’en dira-t-on”, explique-t-elle.Alors, en grandissant, “j’ai fait ce qu’on attendait de moi”: le métier de maçon, le mariage à 22 ans, deux enfants et une personnalité “bourrue, plutôt macho, aux antipodes de ce que je suis réellement.”Elle raconte les années de “souffrance”, son malaise dans les boutiques de vêtements masculins, dans le miroir du coiffeur, avant finalement à l’âge de 48 ans de se confier à ses proches.Depuis, elle se rend en ville à Saint-Etienne pour se faire prescrire des hormones. Elle a laissé pousser ses cheveux, va chez l’esthéticienne – “je suis coquette”. Ses salariés, au départ “choqués”, lui font maintenant “la bise”. Ce parcours, qu’elle n’estime pas “militant”, fait écho à celui des six autres personnes transgenres issues du milieu rural du centre de la France qui ont accepté de se confier à une journaliste de l’AFP ces derniers mois.Etre trangenre à la campagne, c’est cheminer seul, assumer les regards de travers, parcourir de longues distances pour un suivi médical.- “Rejet” -Rarement le destin des personnes transgenres aura été autant évoqué.D’un côté, le film “Emilia Perez”, qui raconte la transition d’un narcotrafiquant mexicain, a été récompensé aux Oscars, aux Golden Globes, à Cannes. De l’autre, Donald Trump a annoncé un arrêt des politiques en faveur des personnes transgenres aux Etats-Unis, suivi par plusieurs pays.En France, si quelques très rares personnes transgenres ont fait leur apparition dans des conseils municipaux depuis 2020, “on est loin encore d’avoir des personnes trans représentées politiquement, sociétalement”, relève Virginie Le Corre, sociologue au laboratoire LinCS de Strasbourg.Il y aurait dans le pays entre 20.000 et 60.000 personnes transgenres, selon un rapport remis en 2022 au ministère de la Santé.Dans son cabinet de Clermont-Ferrand, la gynécologue Maud Karinthi, spécialiste de la transidentité, voit passer beaucoup de ces patients venus de petits villages qui mènent, selon elle, un “parcours du combattant”. “J’ai une patientèle très rurale avec des gens qui viennent de loin”, “l’autre problématique” des ruraux transgenres, c’est “la méconnaissance” et “le rejet dans leur petite communauté”, ce qui conduit à “l’isolement”, résume-t-elle.- “En parler à personne” -“Le problème de la campagne, c’est qu’on ne peut pas en parler et qu’il n’y a aucun accès à l’information”, témoigne Valentin (prénom modifié), homme transgenre de 25 ans.Ce n’est qu’à 18 ans qu’il a pu mettre des mots sur son mal-être. “Sur les réseaux, j’ai découvert l’existence des personnes transgenres et qu’on pouvait changer de genre. Je me suis dit +mon problème, c’est ça+.””Ca a changé ma vie”, dit cet autoentrepreneur qui préfère taire son nom “par sécurité” par rapport à son travail.L’absence d’associations et de représentants sur la prévention sexuelle est “très dommageable en milieu rural”, alors que le système scolaire a “beaucoup de retard à rattraper”, note Mme Le Corre.Inès, 29 ans, qui est non-binaire et ne se reconnaît dans aucun genre, dit avoir “beaucoup de mal” quand on la renvoie “à son image de femme”.Mais cette responsable d’un gîte dans une station de ski de 1.000 habitants en Savoie n’a pas fait son coming-out de peur de ne “pas être comprise”:  “la non-binarité ne renvoie à rien de concret pour les gens”.Si l’accès à la chirurgie d’affirmation pour les personnes trans se développe en France, elle “reste difficile, avec des délais qui se comptent en années (de deux à cinq ans), du fait d’une offre de soins trop limitée et mal répartie géographiquement”, notent les auteurs du rapport remis au ministère de la Santé.”Dans la campagne où j’ai évolué, on n’avait qu’un cabinet médical où les médecins étaient là un jour sur quatre. Si on voulait se renseigner, il fallait aller dans des villes plus éloignées”, explique Isaac Douhet, homme transgenre de 25 ans, qui a fait une mammectomie à Clermont-Ferrand et devra se rendre à Lyon pour sa phalloplastie à deux heures de route de chez lui.Armelle, femme transgenre de 22 ans, employée dans une fromagerie, fait les allers-retours entre Aurillac, où elle vit, et Clermont-Ferrand, où elle est suivie, soit quatre heures de route à chaque fois.- Regard -En zone rurale, “il faut avoir une sacrée force de caractère pour ne pas se laisser toucher par le regard des autres”, dit Armelle.”Ce n’est pas toujours évident”, confirme Isaac Douhet : si la famille d’accueil où il a été placé enfant et ses voisins ont “bien vécu” sa transition, il a rencontré des attitudes malveillantes, surtout en milieu scolaire.”Les gens ne comprennent pas, ils vous regardent de travers, se retournent dans la rue, il va y avoir des insultes.” Lors d’une formation, il a été passé à tabac par d’autres élèves.Sarah Valroff, autoentrepreneur non-binaire de 29 ans au style androgyne, se fait appeler Saraph (contraction de son prénom de naissance et de Raphaël) et a adopté le pronom “iel” (pour mêler il et elle).Pour ne pas s’attirer d’ennuis, il évite de s'”habiller en homme dans le centre du bourg” d’Ambert où il s’est installé fin août, parfois “de tenir la main” de son compagnon. “Plus l’environnement est petit, plus celles et ceux qui vont sortir du lot vont renforcer leur singularité”, constate Mme Le Corre. “C’est un peu du cas par cas” mais “ce sont plus des questions générationnelles que géographiques.”Plusieurs des témoins interrogés ont fait le choix de partir vivre en ville.Valentin s’est installé à Vichy, Isaac Douhet à Clermont-Ferrand où il apprécie d’être “noyé dans le monde” et peut facilement se rendre au 25 Gisèle Halimi, lieu d’accueil pour les femmes et les hommes transgenres où la docteure Karinthi le suit.Armelle envisage de déménager dans une grande ville pour faciliter son suivi, se sentir “plus à l’aise” et rencontrer d’autres personnes trans.- Podcast -Pourtant, “il y a une nouvelle ruralité qui s’ouvre, avec des personnes qui partent de la ville pour s’installer en milieu rural et qui développent des associations”, selon la sociologue Virginie Le Corre.Il y a une “différence notoire entre les plus jeunes qui ont eu internet et les autres (…) enfermés sur leur village”. Aujourd’hui, les personnes trans acceptent davantage de parler, “refusent de se cacher, souvent par militantisme”.Dans son podcast “Horizons queer” Saraph met en lumière des parcours et des modes de vie de personnes queer en zone rurale, “pour donner des représentations aux plus jeunes”, “être l’adulte” qu’il aurait “aimé voir dans (son) enfance”. Dermot Duchossois, un homme transgenre de 23 ans à la barbe naissante, s’est épanoui à Pionsat, 1.000 habitants, où il est auxiliaire de vie.Seuls les responsables de la grande surface où il travaillait quand il a effectué sa transition ne l’ont pas acceptée: “Ils refusaient que je sois dans le vestiaire des hommes, c’était gênant pour moi d’être avec des filles en sous-vêtements…”Sinon, “je ne me suis jamais senti regardé quand j’ai commencé à changer dans mon village. Ca a été très bien accepté. Les personnes, même très âgées, demandaient toujours de mes nouvelles”.

Aux Etats-Unis, la débrouille d’une pâtissière face aux oeufs à prix d'”or”

Dans son atelier, la pâtissière américaine Annie Clemmons se creuse la tête pour remplacer l’oeuf dans ses recettes depuis que cet ingrédient de base est devenu “un luxe” du fait des ravages de la grippe aviaire sur les poules du pays.”Ca n’aura pas le goût de pois chiche!” assure l’auto-entrepreneuse au moment de verser de l’aquafaba, l’eau de cuisson des légumineuses, dans le bol de son batteur électrique.Un client a commandé pour le jour même un dessert à base de meringue, une pavlova aux fruits rouges.Plutôt que de faire monter des blancs d’oeuf en neige comme dans la recette traditionnelle, elle recourt à une alternative bien connue des personnes vegan ou intolérantes aux oeufs.”Cela prend un peu plus de temps (…) mais il n’y aura aucune différence de couleur ni de goût”, explique-t-elle en vérifiant régulièrement la texture de la future meringue.Pour la crème pâtissière, elle utilise de l’amidon de maïs comme épaississant. “Ce sera bon mais le résultat ne sera pas aussi crémeux qu’avec du jaune d’oeuf”, relève-t-elle, en ajoutant une cuillerée de cardamome pour rehausser la saveur.La multiplication des foyers de grippe aviaire dans les élevages aux Etats-Unis a transformé les oeufs en denrée chère – et rare. Annie Clemmons cherche depuis des moyens de remplacer “cet ingrédient si fondamental pour faire des belles choses en pâtisserie”.Elle montre les 20 oeufs qui lui restent en stock: “C’est comme de l’or”, s’étonne-t-elle. “Je n’aurais jamais imaginé qu’ils deviennent un produit de luxe.”Elle calcule qu’un oeuf lui coûtait environ 8 centimes il y a deux ans, “c’est maintenant 45 centimes”.La cheffe pâtissière de 51 ans s’est mise à son compte en 2020, pendant la pandémie de Covid-19, quand il n’y avait plus de travail pour elle dans le secteur de l’hôtellerie-restauration.”J’ai réalisé que je pouvais au moins livrer mes voisins” et elle a alors démarré sa petite entreprise de livraison de pâtisserie sur commande ou sur abonnement, Chapman’s DC, dans la région de Washington.Désormais, “je dois vraiment y réfléchir à deux fois avant d’utiliser un oeuf”. “Heureusement qu’il y a des substituts mais j’ai vraiment envie de recommencer à utiliser des oeufs sans retenue.”- “Demande au ralenti” -La Maison Blanche a vanté cette semaine un franc recul des prix de gros des oeufs standards “pour la troisième semaine d’affilée”. D’après le ministère de l’Agriculture, cela résulte à la fois d’une demande atone face aux prix élevés et d’un répit sur le front de la grippe aviaire, qui a jusqu’ici entraîné l’euthanasie de plus de 30 millions de poules pondeuses. “Toutefois ces baisses de prix doivent encore se matérialiser dans les rayons”, a souligné le ministère.Selon l’indice officiel du prix des oeufs (CPI), ces derniers ont continué à se renchérir en février, de 12,5% sur un mois et 58,8% sur un an.Annie Clemmons remarque que le président Donald Trump avait promis que le prix des courses baisserait dès le lendemain de son retour au pouvoir.”Je ne vois pas le bout” de cette crise, dit-elle. “Cela me manque de faire des brioches, des flans, certaines glaces”. Elle exclut de les faire sans oeufs.Cette mère célibataire se félicite d’avoir “toujours la confiance” de ses clients face aux nouvelles recettes ou aux hausses de prix qu’elle a dû pratiquer pour rester à flot.Mais elle constate maintenant une “demande au ralenti” avec les coupes budgétaires et limogeages en chaîne décidés par le nouveau gouvernement.”Beaucoup de mes voisins n’ont plus d’emploi. (…) C’est évident que les gens font plus attention à leurs dépenses.””Que se passerait-il”, s’inquiète-t-elle soudain,”s’il y avait en plus des nouveaux droits de douane sur le sucre?” Elle imagine que ses astuces atteindraient alors leur limite, et qu’elle devrait envisager de prendre un nouvel emploi “à mi-temps, voire à plein temps…”