SNCF: un dimanche quasi normal dans les gares malgré la grève

Le weekend prolongé du 8 mai n’aura finalement pas été gâché: malgré la grève SNCF annoncée de longue date, le trafic a été quasi normal dimanche dans les gares françaises, avec plus de neuf TGV sur dix en circulation.En ce dernier jour de ce qui devait être une “semaine noire” pour les voyageurs ayant prévu de circuler en train, à Lille comme à Paris, pas de pagaille dans les gares mais une affluence maitrisée et une ambiance très sereine pour un retour de grand weekend. Les tableaux d’affichage affichaient en quasi-totalité des trains à l’heure. Les seuls retards ou suppressions de trains étaient liés à des pannes électriques ou des défaillances matérielles, sans rapport avec la grève. Coté voyageurs aussi, le calme régnait. Dimanche matin, à Lille-Flandres, Charlotte, Alexandra et Aude, trois quadragénaires lilloises venues raccompagner des amis originaires de la région lyonnaise, ne cachaient pas leur soulagement. “On appréhendait qu’ils ne puissent pas venir”, a relaté Aude, juriste de profession, à un journaliste de l’AFP. Dans l’après-midi, dans le hall 2 de la gare Gare de Lyon à Paris, Aude, 32 ans, avait aussi le sentiment d’être “passée au travers” des mailles du filet. “Avec mes trois trains à prendre rien qu’à l’aller, j’étais à deux doigts de tout annuler”, a-t-elle expliqué en attendant son TGV retour pour Lyon après un weekend avec des amis. Mais “à l’exception d’un TER annulé entre Bordeaux et Arcachon” qui ne l’a pas empêché d’avoir sa correspondance, “ça s’est bien passé comparé à ce qu’on attendait”. Nahima, 38 ans, avait elle joué la prudence en faisant rentrer son fils de 12 ans de son weekend chez son père à Marseille, deux heures plus tôt. “Le weekend est un peu raccourci mais ça nous évite le stress”.Stressés, Monique et Rabah, un couple de cinquantenaires marseillais venus à Paris fêter un anniversaire, l’étaient aussi, mais “au final cette grève nous a un peu servi: au départ, on devait rentrer lundi car tous les trains étaient complets dimanche, mais comme il y a eu des désistements, on rentre un jour plus tôt, ça nous arrange”, se sont-ils réjouis. Même si “ces grèves à répétition les grands weekends et les vacances, y’en a marre”, ajoute Monique. Le syndicat SUD-Rail et un collectif de contrôleurs baptisé Collectif national ASCT (CNA) avait appelé à la grève les 9, 10 et 11 mai pour réclamer une augmentation de leur prime de travail et une meilleure anticipation des plannings, trop souvent modifiés en dernière minute d’après eux.Dimanche en fin de journée, la direction de la SNCF a confirmé à l’AFP que 95% des TGV ont pu circuler ce dimanche, et les trafics Transilien (trains de banlieue parisiens), TER (trains régionaux) et Intercités étaient, comme samedi, “normaux”. Coté grévistes, la mobilisation était toujours de “plus de 60% de grévistes chez les contrôleurs TGV et plus de 50% sur les TER”, a indiqué dimanche Fabien Villedieu, de Sud-Rail.- Nouvelle mobilisation en juin -La plupart des trains ont pu rouler grâce au déploiement de volontaires, cadres dans l’entreprise, ayant reçu des formations spéciales d’une journée pour remplacer les contrôleurs grévistes.Ces “contrôleurs réservistes (…) sont payés 50 euros de l’heure, ça gueule forcément du côté des titulaires”, a déclaré un agent SNCF dimanche matin en gare de Lille. Pour lui, la grève a été “complétement brisée. C’est dommage, mais tant mieux pour les usagers”, a-t-il ajouté.Pour Sud-Rail, “la SNCF a cherché à invisibiliser la grève, en imposant un plan de transport dégradé, avec des unités simples de TGV de 500 personnes au lieu des doubles trains habituels pendant les périodes d’affluence, qui nécessitent plus de contrôleurs”, selon Fabien Villedieu.Début mai, le PDG de SNCF Voyageurs Christophe Fanichet avait indiqué à l’AFP avoir “déjà des milliers de réservations en moins pour ce pont du 8-mai” en anticipation de la grève.Affirmant avoir “donné toute sa chance au dialogue social” avec “plus de 35 réunions”, il s’est engagé à “donner de la lisibilité sur les repos hebdomadaires des chefs de bord TGV, à six mois et non plus à trois mois”, mais a exclu une augmentation de la rémunération.Sud-Rail devrait faire le point “en début de semaine prochaine” sur la suite éventuelle à donner au mouvement. La CGT-Cheminots, première organisation syndicale à la SNCF, a déjà lancé un nouvel appel à la grève le 4 juin pour les conducteurs, le 5 juin pour toutes les catégories de cheminots, avec des revendications portant sur les salaires ou l’amélioration des conditions de travail, et le 11 juin pour les contrôleurs.

Les Albanais portés par l’espoir d’un “avenir meilleur” votent à des législatives test

Portés par l’espoir d’un “avenir meilleur” et du “respect des règles”, les Albanais votent dimanche pour des législatives jugées cruciales pour les rêves européens du petit pays des Balkans. Ils sont appelés à départager Edi Rama, 60 ans, Premier ministre socialiste sortant, et Sali Berisha, 80 ans et figure de la droite.Anisa Bega, 25 ans, a voté à Tirana dès l’ouverture des bureaux à 07H00 (05H00 GMT), pleine d’espoir d’un “avenir meilleur et plus sûr”. Dritan Spahiu, professeur à la retraite, souhaite lui “que l’Albanie se stabilise” et devienne “le pays de respect de toutes les règles et de tous les acquis de l’Union européenne” (UE).A chacun, de l’encre indélébile bleue foncée est apposée sur un ongle.  Plus de 2.000 observateurs étrangers et albanais sont déployés. La communauté internationale scrute de près ces élections aux allures de test du bon fonctionnement d’institutions fragiles.En particulier le bon déroulement du scrutin, alors que depuis la fin du communisme au début des années 1990, les résultats sont systématiquement contestés par les perdants et donnent lieu à des allégations de fraude.Et la poursuite de la lutte contre le crime organisé et la corruption, condition cruciale pour l’UE qui a ouvert en juillet 2022 des négociations pour l’adhésion de l’Albanie, pays le plus europhile de la région.Un défi s’ajoute dimanche avec pour la première fois le vote de la diaspora, par voie postale. L’Albanie, où les salaires sont bas, connaît comme ailleurs dans les Balkans l’exode de ses habitants, vers des pays comme l’Allemagne ou l’Italie.Selon les données officielles de la commission électorale centrale (CEC), près de 246.000 Albanais résidant hors du pays sont inscrits sur les listes électorales.A 14H00 locales, la participation était de 30.34%, selon la CEC, et en fin d’après-midi aucun incident majeur n’avait été signalé.- Duel -Quelque 3,7 millions d’électeurs au total sont appelés à choisir parmi la quarantaine de partis engagés pour ce scrutin proportionnel, dominé par le duel entre Edi Rama et Sali Berisha. Le premier brigue un quatrième mandat consécutif de Premier ministre, ce qui serait inédit. Ancien leader étudiant opposé au régime communiste qui domina le pays pendant plus de quatre décennies, ex-maire de Tirana, il est devenu chef du gouvernement en 2013. Sa carte majeure: la promesse d’intégrer l’UE “d’ici 2030”. L’opposition l’accuse régulièrement de liens avec le crime organisé. Lui se dit prêt à se “retirer de la vie politique si quiconque arrive à établir des liens avec la corruption ou les milieux criminels”.M. Berisha fut lui le premier président non communiste d’Albanie, et s’est allié avec plus d’une vingtaine d’autres partis contre M. Rama. Il promet à l’instar du président américain Donald Trump la “Great Albania”, avec un programme de relance économique, et s’est assuré pour sa campagne les services d’un consultant américain du Parti républicain, Chris LaCivita.- Crime organisé -Déclaré “persona non grata” aux Etats-Unis et au Royaume-Uni en raison de son implication présumée dans le crime organisé et la corruption, M. Berisha est aussi poursuivi en Albanie pour “corruption passive d’un haut fonctionnaire”.Autre nouveauté de ce scrutin: des fonctionnaires et agents publics de la justice sont déployés pour la première fois au côté de la CEC. La justice albanaise a lancé pléthore d’enquêtes ces derniers mois, qui pourraient peser sur le scrutin. Le parquet spécial contre la corruption et le crime organisé (SPAK) a indiqué avoir ouvert en 2024 des enquêtes contre 33 anciens hauts fonctionnaires.L’ancien président Ilir Meta, candidat de l’alliance “Great Albania”, et le maire de Tirana, un ancien proche de M. Rama, attendent ainsi les résultats des élections en prison.Les deux grands partis ont surtout fait campagne sur l’économie: retraites, salaires, infrastructures ou encore tourisme, atout du petit pays bordé par l’Adriatique.Les bureaux de vote doivent fermer à 17H00 GMT. Les premiers résultats seront publiés dans les deux jours suivants le scrutin, selon la CEC.Soit juste avant le sommet de la Communauté politique européenne (CPE, cercle de 47 pays européens, membres ou non de l’UE), prévu vendredi à Tirana.

Les Albanais portés par l’espoir d’un “avenir meilleur” votent à des législatives test

Portés par l’espoir d’un “avenir meilleur” et du “respect des règles”, les Albanais votent dimanche pour des législatives jugées cruciales pour les rêves européens du petit pays des Balkans. Ils sont appelés à départager Edi Rama, 60 ans, Premier ministre socialiste sortant, et Sali Berisha, 80 ans et figure de la droite.Anisa Bega, 25 ans, a voté à Tirana dès l’ouverture des bureaux à 07H00 (05H00 GMT), pleine d’espoir d’un “avenir meilleur et plus sûr”. Dritan Spahiu, professeur à la retraite, souhaite lui “que l’Albanie se stabilise” et devienne “le pays de respect de toutes les règles et de tous les acquis de l’Union européenne” (UE).A chacun, de l’encre indélébile bleue foncée est apposée sur un ongle.  Plus de 2.000 observateurs étrangers et albanais sont déployés. La communauté internationale scrute de près ces élections aux allures de test du bon fonctionnement d’institutions fragiles.En particulier le bon déroulement du scrutin, alors que depuis la fin du communisme au début des années 1990, les résultats sont systématiquement contestés par les perdants et donnent lieu à des allégations de fraude.Et la poursuite de la lutte contre le crime organisé et la corruption, condition cruciale pour l’UE qui a ouvert en juillet 2022 des négociations pour l’adhésion de l’Albanie, pays le plus europhile de la région.Un défi s’ajoute dimanche avec pour la première fois le vote de la diaspora, par voie postale. L’Albanie, où les salaires sont bas, connaît comme ailleurs dans les Balkans l’exode de ses habitants, vers des pays comme l’Allemagne ou l’Italie.Selon les données officielles de la commission électorale centrale (CEC), près de 246.000 Albanais résidant hors du pays sont inscrits sur les listes électorales.A 14H00 locales, la participation était de 30.34%, selon la CEC, et en fin d’après-midi aucun incident majeur n’avait été signalé.- Duel -Quelque 3,7 millions d’électeurs au total sont appelés à choisir parmi la quarantaine de partis engagés pour ce scrutin proportionnel, dominé par le duel entre Edi Rama et Sali Berisha. Le premier brigue un quatrième mandat consécutif de Premier ministre, ce qui serait inédit. Ancien leader étudiant opposé au régime communiste qui domina le pays pendant plus de quatre décennies, ex-maire de Tirana, il est devenu chef du gouvernement en 2013. Sa carte majeure: la promesse d’intégrer l’UE “d’ici 2030”. L’opposition l’accuse régulièrement de liens avec le crime organisé. Lui se dit prêt à se “retirer de la vie politique si quiconque arrive à établir des liens avec la corruption ou les milieux criminels”.M. Berisha fut lui le premier président non communiste d’Albanie, et s’est allié avec plus d’une vingtaine d’autres partis contre M. Rama. Il promet à l’instar du président américain Donald Trump la “Great Albania”, avec un programme de relance économique, et s’est assuré pour sa campagne les services d’un consultant américain du Parti républicain, Chris LaCivita.- Crime organisé -Déclaré “persona non grata” aux Etats-Unis et au Royaume-Uni en raison de son implication présumée dans le crime organisé et la corruption, M. Berisha est aussi poursuivi en Albanie pour “corruption passive d’un haut fonctionnaire”.Autre nouveauté de ce scrutin: des fonctionnaires et agents publics de la justice sont déployés pour la première fois au côté de la CEC. La justice albanaise a lancé pléthore d’enquêtes ces derniers mois, qui pourraient peser sur le scrutin. Le parquet spécial contre la corruption et le crime organisé (SPAK) a indiqué avoir ouvert en 2024 des enquêtes contre 33 anciens hauts fonctionnaires.L’ancien président Ilir Meta, candidat de l’alliance “Great Albania”, et le maire de Tirana, un ancien proche de M. Rama, attendent ainsi les résultats des élections en prison.Les deux grands partis ont surtout fait campagne sur l’économie: retraites, salaires, infrastructures ou encore tourisme, atout du petit pays bordé par l’Adriatique.Les bureaux de vote doivent fermer à 17H00 GMT. Les premiers résultats seront publiés dans les deux jours suivants le scrutin, selon la CEC.Soit juste avant le sommet de la Communauté politique européenne (CPE, cercle de 47 pays européens, membres ou non de l’UE), prévu vendredi à Tirana.

Angleterre: Chelsea n’a pas tout perdu

Chelsea s’est incliné 2-0 à Newcastle et a perdu son attaquant Nicolas Jackson pour le reste de la saison, sur suspension, mais il reste dans le Top 5 de la Premier League après un nouveau raté de Nottingham Forest.Les Blues ont perdu une bataille à St James’ Park, mais pas la guerre: ils conservent la cinquième et dernière place qualificative pour la Ligue des champions grâce au match nul de Nottingham contre Leicester (2-2).Très loin de ces sommets, Manchester United et Tottenham ont tous deux perdu 2-0 dimanche à domicile, respectivement contre West Ham et Crystal Palace.A dix jours de leur duel en finale de la Ligue Europa, ils occupent les seizième et dix-septième places en Premier League, juste au-dessus de la zone de relégation…Les Red Devils et les Spurs ont abandonné toute ambition sur le sol national, un contraste saisissant avec la lutte acharnée que se livre une demi-douzaine de concurrents pour les places en Ligue des champions.A deux journées de la fin, seulement quatre points séparent le troisième, Newcastle (66 pts), du septième Nottingham Forest (62 pts). Entre deux sont intercalés Manchester City, Chelsea et Aston Villa.Chelsea s’est incliné dimanche à Newcastle, après avoir encaissé un but très tôt (Sandro Tonali, 2e) et très tard (Bruno Guimaraes, 90e).Entre temps, ils se sont démenés pour faire oublier qu’ils jouaient à dix contre onze, avec un état d’esprit assez remarquable, mais un handicap finalement bien trop élevé pour ramener des points de St James’ Park.- “Penser au match suivant” -Les Blues ont été plombés par l’expulsion de Nicolas Jackson, coupable d’un coup de coude dans le visage de Sven Botman (36e).Ils disputeront les deux dernières “finales” de leur championnat, contre Manchester United et Nottingham Forest, sans leur avant-centre sénégalais, suspendu pour trois matches.”Nous étions dans une bonne passe, mais mon message a toujours été le même auprès des joueurs. Le match est passé, il faut penser au suivant”, s’est projeté l’entraîneur Enzo Maresca sur TNT Sports.Newcastle, de son côté, s’est rapproché de la prochaine Ligue des champions avec cette septième victoire sur ses neuf derniers matches de Premier League.”La taille de la récompense est énorme, les joueurs en sont conscients. Lorsque nous avons remporté le trophée (la Coupe de la Ligue, ndlr), nous craignions que cela ait des conséquences négatives, mais je pense que cela nous a donné confiance”, a commenté Eddie Howe sur la BBC.Pour Chelsea, les conséquences de la défaite ont été atténuées par la contre-performance de Nottingham Forest, plus tard dans l’après-midi.L’équipe de Nuno Espirito Santo a subi l’égalisation tardivement face à Leicester, devant Facundo Buonanotte (81e, 2-2) et aurait pu repartir de son stade avec une défaite sans un arrêt de Matz Sels dans le temps additionnel (90e+7).Le match nul a visiblement fortement déplu au propriétaire Evangelos Marinakis, venu sur la pelouse après le coup de sifflet final pour partager sa frustration auprès de l’entraîneur.A Manchester United, les choses ne s’arrangent pas pour Ruben Amorim. Le jeune technicien portugais a subi une nouvelle défaite en championnat à Old Trafford, avec un but encaissé dans chaque période.Il a aussi perdu sur blessure le défenseur français Leny Yoro (pied), un coup dur avant la finale de Ligue Europa du 21 mai contre Tottenham.Les Spurs ont eux aussi perdu 2 à 0, chez eux contre Crystal Palace, après un doublé d’Erebechi Eze juste avant et juste après la mi-temps (45e, 48e).

En Chine, la cité du tabac résiste au vent anti-cigarettes

Depuis une pagode dans le sud-ouest de la Chine, des touristes observent l’immense usine locale de cigarettes, source d’un lourd tribut sanitaire dans le pays mais qui reste un poumon économique pour cette région défavorisée.Le pays compte un tiers des fumeurs de la planète et les maladies liées au tabac sont une cause majeure de mortalité.La Chine espère réduire la consommation d’ici 2030, un objectif qui se heurte aux intérêts du puissant monopole d’Etat et de collectivités locales dont les finances sont dépendantes des cigarettes.Ce paradoxe s’illustre à Yuxi, dans la province du Yunnan, où l’agriculture et le tourisme comptent sur la culture du tabac, très importante, pour développer cette région relativement rurale.Le tabac représentait près d’un tiers du PIB local au premier trimestre 2022, selon les chiffres officiels.Cet argent aide à “payer la scolarité des enfants ou à construire une maison”, explique à l’AFP Mme Li, une agricultrice, tandis que son mari laboure un champ.Sa famille peut gagner jusqu’à 60.000 yuans (7.340 euros) annuels grâce au tabac, bien plus qu’avec d’autres cultures aux cours plus fluctuants.Le tabac attire aussi un nombre croissant de touristes à Yuxi, qui viennent visiter le producteur de cigarettes Hongta (“Pagode rouge”), l’une des marques les plus connues de Chine.Nommée d’après la pagode centenaire de la ville, à l’origine blanche mais repeinte en rouge par les communistes, l’entreprise est une filiale de la compagnie étatique China Tobacco – laquelle détient un monopole sur le secteur.- Conflit d’intérêt -Hongta propose notamment aux touristes des visites de son usine et d’un musée du tabac.”Les cigarettes d’ici sont célèbres, donc on voulait venir voir”, déclare à l’AFP M. Dong, un touriste venu du nord-est du pays.La Chine est le premier producteur et consommateur mondial de tabac, avec plus de 300 millions de fumeurs selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).L’interdiction de fumer dans les lieux fermés est mieux appliquée qu’auparavant, notamment dans les métropoles. Mais la fumée continue d’être courante dans certains cybercafés, hôtels, restaurants ou toilettes publiques – souvent dans les endroits moins développés.Le gouvernement veut réduire d’environ 25% à quelque 20% la part de fumeurs dans la population d’ici 2030.Mais les progrès sont laborieux. Selon une étude chinoise publiée l’an passé, le nombre de fumeurs entre 2010 et 2022 n’a baissé que de 14% – une réduction nettement inférieure à la moyenne des pays développés.Les autorités doivent également composer avec les intérêts de China Tobacco, qui contrôle pratiquement toute la production, la transformation et la distribution du tabac.Le secteur a généré l’an dernier 1.600 milliards de yuans (196 milliards d’euros) en bénéfices et rentrées fiscales.L’Administration nationale du monopole du tabac, le régulateur du secteur, a été critiquée par des chercheurs pour n’être, en réalité, qu’une simple façade de China Tobacco présentée sous un autre nom. Le plus grand fabricant national de cigarettes serait donc aussi son propre régulateur.- “Fumeur moins” -Selon une récente étude, le coût du tabagisme en Chine, estimé en 2020 à 2.430 milliards de yuans (297 milliards d’euros), dépasse d’environ 1,6 fois les bénéfices économiques générés par le secteur.”Des politiques antitabac plus strictes pourraient réduire la prévalence du tabagisme sans nuire gravement aux recettes publiques”, déclare à l’AFP Qinghua Nian, biostatisticienne à l’Ecole de santé publique Bloomberg de l’Université Johns Hopkins (Etats-Unis).Les initiatives pour limiter le tabagisme en Chine coïncident avec l’expansion à l’étranger des entreprises du secteur.Selon l’ONU, les exportations chinoises de tabac et produits dérivés ont dépassé en 2023 les 9 milliards de dollars (8 milliards d’euros), contre moins de 1,5 milliard cinq ans plus tôt.Mais la cigarette semble perdre son attrait auprès des jeunes. “Il vaut mieux fumer moins”, explique M. Dong, le touriste rencontré à la pagode rouge. “Mes enfants et petits-enfants, eux, ne fument pas du tout.”Non loin de là, M. Long surveille des plants de tabac.”Avant, le tabac se vendait quelques yuans les 500 grammes. Maintenant, c’est plusieurs dizaines”, confie cet ouvrier agricole de 54 ans.”Ce secteur reste une bonne source de revenus pour les agriculteurs.”

En Chine, la cité du tabac résiste au vent anti-cigarettes

Depuis une pagode dans le sud-ouest de la Chine, des touristes observent l’immense usine locale de cigarettes, source d’un lourd tribut sanitaire dans le pays mais qui reste un poumon économique pour cette région défavorisée.Le pays compte un tiers des fumeurs de la planète et les maladies liées au tabac sont une cause majeure de mortalité.La Chine espère réduire la consommation d’ici 2030, un objectif qui se heurte aux intérêts du puissant monopole d’Etat et de collectivités locales dont les finances sont dépendantes des cigarettes.Ce paradoxe s’illustre à Yuxi, dans la province du Yunnan, où l’agriculture et le tourisme comptent sur la culture du tabac, très importante, pour développer cette région relativement rurale.Le tabac représentait près d’un tiers du PIB local au premier trimestre 2022, selon les chiffres officiels.Cet argent aide à “payer la scolarité des enfants ou à construire une maison”, explique à l’AFP Mme Li, une agricultrice, tandis que son mari laboure un champ.Sa famille peut gagner jusqu’à 60.000 yuans (7.340 euros) annuels grâce au tabac, bien plus qu’avec d’autres cultures aux cours plus fluctuants.Le tabac attire aussi un nombre croissant de touristes à Yuxi, qui viennent visiter le producteur de cigarettes Hongta (“Pagode rouge”), l’une des marques les plus connues de Chine.Nommée d’après la pagode centenaire de la ville, à l’origine blanche mais repeinte en rouge par les communistes, l’entreprise est une filiale de la compagnie étatique China Tobacco – laquelle détient un monopole sur le secteur.- Conflit d’intérêt -Hongta propose notamment aux touristes des visites de son usine et d’un musée du tabac.”Les cigarettes d’ici sont célèbres, donc on voulait venir voir”, déclare à l’AFP M. Dong, un touriste venu du nord-est du pays.La Chine est le premier producteur et consommateur mondial de tabac, avec plus de 300 millions de fumeurs selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).L’interdiction de fumer dans les lieux fermés est mieux appliquée qu’auparavant, notamment dans les métropoles. Mais la fumée continue d’être courante dans certains cybercafés, hôtels, restaurants ou toilettes publiques – souvent dans les endroits moins développés.Le gouvernement veut réduire d’environ 25% à quelque 20% la part de fumeurs dans la population d’ici 2030.Mais les progrès sont laborieux. Selon une étude chinoise publiée l’an passé, le nombre de fumeurs entre 2010 et 2022 n’a baissé que de 14% – une réduction nettement inférieure à la moyenne des pays développés.Les autorités doivent également composer avec les intérêts de China Tobacco, qui contrôle pratiquement toute la production, la transformation et la distribution du tabac.Le secteur a généré l’an dernier 1.600 milliards de yuans (196 milliards d’euros) en bénéfices et rentrées fiscales.L’Administration nationale du monopole du tabac, le régulateur du secteur, a été critiquée par des chercheurs pour n’être, en réalité, qu’une simple façade de China Tobacco présentée sous un autre nom. Le plus grand fabricant national de cigarettes serait donc aussi son propre régulateur.- “Fumeur moins” -Selon une récente étude, le coût du tabagisme en Chine, estimé en 2020 à 2.430 milliards de yuans (297 milliards d’euros), dépasse d’environ 1,6 fois les bénéfices économiques générés par le secteur.”Des politiques antitabac plus strictes pourraient réduire la prévalence du tabagisme sans nuire gravement aux recettes publiques”, déclare à l’AFP Qinghua Nian, biostatisticienne à l’Ecole de santé publique Bloomberg de l’Université Johns Hopkins (Etats-Unis).Les initiatives pour limiter le tabagisme en Chine coïncident avec l’expansion à l’étranger des entreprises du secteur.Selon l’ONU, les exportations chinoises de tabac et produits dérivés ont dépassé en 2023 les 9 milliards de dollars (8 milliards d’euros), contre moins de 1,5 milliard cinq ans plus tôt.Mais la cigarette semble perdre son attrait auprès des jeunes. “Il vaut mieux fumer moins”, explique M. Dong, le touriste rencontré à la pagode rouge. “Mes enfants et petits-enfants, eux, ne fument pas du tout.”Non loin de là, M. Long surveille des plants de tabac.”Avant, le tabac se vendait quelques yuans les 500 grammes. Maintenant, c’est plusieurs dizaines”, confie cet ouvrier agricole de 54 ans.”Ce secteur reste une bonne source de revenus pour les agriculteurs.”