Les fonds de la Silicon Valley naviguent à vue dans le brouillard de l’IA

Pour les investisseurs en capital-risque de la Silicon Valley, le monde s’est divisé en deux camps: ceux qui ont les poches assez profondes pour investir dans des mastodontes de l’intelligence artificielle (IA), et tous les autres qui cherchent des pépites plus abordables.La frénésie de l’IA générative déclenchée par ChatGPT en 2022 a propulsé une poignée de sociétés vers des valorisations mirobolantes.En tête de peloton, OpenAI, qui a levé 40 milliards de dollars lors de son dernier tour de table pour une valorisation de 300 milliards de dollars, une largesse sans précédent dans l’histoire de la Silicon Valley.Son rival Anthropic vaut désormais 61,5 milliards de dollars, tandis que la start-up xAI d’Elon Musk serait en pourparlers pour lever 20 milliards de dollars, qui porteraient sa valeur totale à 120 milliards de dollars.Les enjeux sont devenus si importants que même les grandes sociétés de capital-risque – celles-là mêmes qui ont contribué à l’avènement d’internet – ne peuvent plus suivre.Seuls restent dans la course les plus riches: les géants américains des technologies, le groupe japonais SoftBank et les fonds d’investissement du Moyen-Orient, qui ont besoin de se diversifier au-delà des combustibles fossiles.”Il y a un clivage très net entre les nantis et les démunis”, a observé Emily Zheng, analyste principale chez PitchBook, à l’AFP lors de la conférence technologique Web Summit à Vancouver.- “Terrains de jeu” -La Silicon Valley étant convaincue que l’IA représente un tournant décisif, les investisseurs en capital-risque sont confrontés à un défi de taille: trouver des opportunités viables sur un marché très coûteux et en évolution constante.Simon Wu, de Cathay Innovation, estime que les clients (consommateurs et organisations) sont clairement demandeurs de nouveaux produits dans l’IA, même si la plupart des dépenses vont aux plus grands acteurs.”Dans l’IA en général, si vous vendez un produit qui vous rend plus efficace, il s’envole des rayons”, explique-t-il. “Les gens trouvent de l’argent à dépenser pour OpenAI” et ses concurrents.Le véritable défi, selon Andy McLoughlin, du fonds Uncork Capital de San Francisco, est de déterminer “où se trouvent les opportunités”. Il s’agit de trouver les “terrains de jeu” non occupés par “OpenAI ou Anthropic”.Les géants de l’IA, y compris Google, Microsoft et Amazon, lancent de nouveaux produits à un rythme effréné. Leurs modèles semblent avoir un potentiel illimité, de la recherche en ligne à la production de contenus et au shopping.L’IA générative a également démocratisé le développement de logiciels, en permettant à des non-professionnels de coder de nouvelles applications à partir de simples requêtes en langage courant, ce qui bouleverse les modèles économiques traditionnels des start-up.Difficile donc pour les investisseurs de trouver de nouvelles idées qui pourraient survivre à la concurrence.- Rentabilité incertaine -Le graal des fonds est de trouver un nouvel outil qui, tel le Windows de Microsoft dans les années 1990 ou le moteur de recherche de Google dans les années 2000, pourrait connaître un succès si foudroyant que les concurrents mettront des années à le rattraper.Mais l’IA “bouleverse la topologie de ce qui a du sens et de ce qui est intéressant en matière d’investissements” dans les logiciels d’entreprise, souligne Brett Gibson, associé chez Initialized Capital. Sans compter que l’économie de l’IA générative n’a pas encore fait ses preuves: même les plus grands acteurs cherchent leur chemin vers une rentabilité encore incertaine.Les valorisations considérables d’OpenAI et d’autres sociétés “rendent dubitatifs”, observe Simon Wu. “Les gens se demandant si cela va vraiment remplacer les coûts de main-d’Å“uvre” au niveau nécessaire pour justifier les investissements. Malgré l’importance de l’IA, et le stade précoce de son développement, “je pense que tout le monde commence à voir que les résultats pourraient ne pas être à la hauteur de la magie”.Mais seuls de rares anticonformistes pensent que l’IA générative n’est pas là pour durer.Dans cinq ans, “nous ne parlerons plus de l’IA de la même manière qu’aujourd’hui, tout comme nous ne parlons plus de mobile ou de cloud”, prédit Andy McLoughlin. “L’IA deviendra un élément constitutif de la manière dont tout est construit”. Mais la question de savoir qui construira reste ouverte. 

Les fonds de la Silicon Valley naviguent à vue dans le brouillard de l’IA

Pour les investisseurs en capital-risque de la Silicon Valley, le monde s’est divisé en deux camps: ceux qui ont les poches assez profondes pour investir dans des mastodontes de l’intelligence artificielle (IA), et tous les autres qui cherchent des pépites plus abordables.La frénésie de l’IA générative déclenchée par ChatGPT en 2022 a propulsé une poignée de sociétés vers des valorisations mirobolantes.En tête de peloton, OpenAI, qui a levé 40 milliards de dollars lors de son dernier tour de table pour une valorisation de 300 milliards de dollars, une largesse sans précédent dans l’histoire de la Silicon Valley.Son rival Anthropic vaut désormais 61,5 milliards de dollars, tandis que la start-up xAI d’Elon Musk serait en pourparlers pour lever 20 milliards de dollars, qui porteraient sa valeur totale à 120 milliards de dollars.Les enjeux sont devenus si importants que même les grandes sociétés de capital-risque – celles-là mêmes qui ont contribué à l’avènement d’internet – ne peuvent plus suivre.Seuls restent dans la course les plus riches: les géants américains des technologies, le groupe japonais SoftBank et les fonds d’investissement du Moyen-Orient, qui ont besoin de se diversifier au-delà des combustibles fossiles.”Il y a un clivage très net entre les nantis et les démunis”, a observé Emily Zheng, analyste principale chez PitchBook, à l’AFP lors de la conférence technologique Web Summit à Vancouver.- “Terrains de jeu” -La Silicon Valley étant convaincue que l’IA représente un tournant décisif, les investisseurs en capital-risque sont confrontés à un défi de taille: trouver des opportunités viables sur un marché très coûteux et en évolution constante.Simon Wu, de Cathay Innovation, estime que les clients (consommateurs et organisations) sont clairement demandeurs de nouveaux produits dans l’IA, même si la plupart des dépenses vont aux plus grands acteurs.”Dans l’IA en général, si vous vendez un produit qui vous rend plus efficace, il s’envole des rayons”, explique-t-il. “Les gens trouvent de l’argent à dépenser pour OpenAI” et ses concurrents.Le véritable défi, selon Andy McLoughlin, du fonds Uncork Capital de San Francisco, est de déterminer “où se trouvent les opportunités”. Il s’agit de trouver les “terrains de jeu” non occupés par “OpenAI ou Anthropic”.Les géants de l’IA, y compris Google, Microsoft et Amazon, lancent de nouveaux produits à un rythme effréné. Leurs modèles semblent avoir un potentiel illimité, de la recherche en ligne à la production de contenus et au shopping.L’IA générative a également démocratisé le développement de logiciels, en permettant à des non-professionnels de coder de nouvelles applications à partir de simples requêtes en langage courant, ce qui bouleverse les modèles économiques traditionnels des start-up.Difficile donc pour les investisseurs de trouver de nouvelles idées qui pourraient survivre à la concurrence.- Rentabilité incertaine -Le graal des fonds est de trouver un nouvel outil qui, tel le Windows de Microsoft dans les années 1990 ou le moteur de recherche de Google dans les années 2000, pourrait connaître un succès si foudroyant que les concurrents mettront des années à le rattraper.Mais l’IA “bouleverse la topologie de ce qui a du sens et de ce qui est intéressant en matière d’investissements” dans les logiciels d’entreprise, souligne Brett Gibson, associé chez Initialized Capital. Sans compter que l’économie de l’IA générative n’a pas encore fait ses preuves: même les plus grands acteurs cherchent leur chemin vers une rentabilité encore incertaine.Les valorisations considérables d’OpenAI et d’autres sociétés “rendent dubitatifs”, observe Simon Wu. “Les gens se demandant si cela va vraiment remplacer les coûts de main-d’Å“uvre” au niveau nécessaire pour justifier les investissements. Malgré l’importance de l’IA, et le stade précoce de son développement, “je pense que tout le monde commence à voir que les résultats pourraient ne pas être à la hauteur de la magie”.Mais seuls de rares anticonformistes pensent que l’IA générative n’est pas là pour durer.Dans cinq ans, “nous ne parlerons plus de l’IA de la même manière qu’aujourd’hui, tout comme nous ne parlons plus de mobile ou de cloud”, prédit Andy McLoughlin. “L’IA deviendra un élément constitutif de la manière dont tout est construit”. Mais la question de savoir qui construira reste ouverte. 

Ligue des champions: ce jeune PSG peut voir loin

La jeunesse a pris le pouvoir au PSG et en Europe: de Désiré Doué à Senny Mayulu, le club de la capitale, vainqueur grandiose de la Ligue des champions samedi, a promu une nouvelle génération de champions qui lui fait entrevoir un avenir radieux.87e minute samedi: le cinquième but de Paris contre l’Inter Milan survient par Senny Mayulu, jeune “titi” du centre de formation parisien. A 19 ans, le milieu de terrain a fait parler son insouciance et sa fougue, trois minutes après sa rentrée en jeu.”J’ai repensé à mes années au centre de formation du PSG. Je suis +titi+, j’ai le club dans le coeur. Jouer en finale était un rêve”, a-t-il déclaré dans les couloirs de l’Allianz Arena.La scène a été la cerise sur le gâteau dans cette somptueuse soirée, mais elle dit beaucoup du projet parisien depuis deux ans. Plus tôt dans la soirée, le récital de Désiré Doué (deux buts, une passe décisive), 19 ans, était aussi une publicité éclatante pour les choix du PSG.D’ailleurs, le club a aligné samedi le plus jeune onze de départ en finale de C1 au 21e siècle, selon Opta (25 ans, 96 jours). L’aboutissement d’un changement complet de paradigme décidé il y a deux ans par le président Nasser Al-Khelaïfi, le conseiller sportif Luis Campos et l’entraineur Luis Enrique, qui avait conditionné sa venue à ce projet.Nasser Al-Khelaïfi et Luis Campos ont recruté l’entraîneur Luis Enrique notamment pour son goût de la jeunesse, prouvé à la tête de la sélection espagnole. Très vite à partir de l’été 2023, le technicien a fait comprendre qu’aucun statut ne protégeait les joueurs expérimentés et que les plus jeunes avaient toutes leurs chances. Qu’importe le départ de Kylian Mbappé en 2024, “le PSG va créer ses propres stars”, a appuyé le coach.- Formation -Le style de jeu porté par Luis Enrique, exigeant physiquement, tactiquement et sur le plan disciplinaire, a besoin de soldats capables de laisser de côté leur égo. Un jeune joueur qui a tout à prouver est l’élément de base de cette recette. “C’est très important de tirer parti de la qualité du centre de formation, qu’un joueur sache que s’il a le niveau il peut monter en équipe première”, expliquait Luis Enrique en mai. Monter, littéralement: au Campus PSG de Poissy (Yvelines), les jeunes du centre s’entraînent sur des terrains situés en contre-bas de ceux dédiés à l’équipe première.Encore fallait-il que le talent soit là. Warren Zaïre-Emery avait ouvert la voie à cette extrême précocité en jouant dès ses 16 ans avec le PSG sous Christophe Galtier, puis en étant titulaire une partie des deux saisons de Luis Enrique.La jeunesse est recherchée aussi via le recrutement. Bradley Barcola, arrivé de Lyon à 20 ans en 2023, a rapidement confirmé les espoirs placés en lui. Entré en fin de match samedi, il a délivré une passe décisive pour bien terminer sa belle saison (21 buts, 19 passes décisives en 58 matches).- Le relais Marquinhos -Mais il a été relégué sur le banc en seconde partie de saison par encore plus précoce que lui, Désiré Doué, arrivé de Rennes l’été dernier, qui a marqué la soirée munichoise de son empreinte. Sa facilité technique et sa sérénité à toute épreuve laissent augurer d’une carrière éblouissante. Doué aura 20 ans mardi et le trophée d’homme du match de samedi en appelle d’autres, lui qui avait déjà rayonné en seconde partie de saison par son efficacité (15 buts et 16 passes décisives en 54 matches) mais aussi par sa vista.”On a beaucoup de jeunes joueurs qui doivent encore progresser, j’en fais partie, on va travailler en restant humbles pour aller gagner les plus grands trophées”, a affirmé Désiré Doué samedi soir.Car le milieu Joao Neves (20 ans), les défenseurs Nuno Mendes (22) et Willian Pacho (23) sont autant de promesses d’avenir pour le PSG.Dans cette source vive de la jeunesse, quelle sera la place de certains anciens, comme Marquinhos ? Le capitaine était en larmes hier soir, se remémorant le parcours semé d’embûches du club et heureux d’avoir été un relais pour la jeune génération: “Moi j’étais le plus fier possible, tout derrière je les voyais courir et presser”, a-t-il raconté dans un grand sourire.Le Brésilien sait qu’à 31 ans la question de son avenir à Paris se pose. Il a certes prolongé jusqu’en 2028, mais Luis Campos a fait du recrutement d’un successeur central sa priorité du mercato d’été, selon son entourage.Autre interrogation d’avenir, le gardien Gianluigi Donnarumma, plus jeune (26 ans), n’a pas encore prolongé, lui dont le contrat expire à l’été 2026. Il a fait taire les critiques par de nombreuses parades décisives cette saison, mais son futur reste en suspens.”Je ne le sais pas, je ne le sais pas, on verra dans les prochains jours”, a-t-il répondu samedi soir à Sky Sport.

Le Mexique aux urnes pour élire tous ses juges, dans l’ombre du crime

Une première mondiale. Environ 100 millions d’électeurs sont appelés dimanche à désigner tous les magistrats du Mexique, des tribunaux de district jusqu’aux neuf juges de la Cour suprême, dans un pays où la justice est gangrénée par la corruption, le crime organisé et les influences politiques en tout genre.Cette élection est la colonne vertébrale d’une réforme constitutionnelle du pouvoir judiciaire lancée par la gauche au pouvoir pour lutter contre ce qu’elle appelle “la corruption et les privilèges” du personnel judiciaire, contre l’inefficacité de la justice et contre l’impunité généralisée.Le Mexique, qui compte près de 130 millions d’habitants, enregistre chaque année 30.000 homicides, ce qui le classe parmi les pays les plus violents du monde. La plupart de ces crimes restent impunis. Le pays compte six des huit bandes criminelles d’Amérique latine qualifiées d'”organisations terroristes” par le président américain Donald Trump.Les adversaires de la réforme dénoncent un risque de prise de contrôle de la justice par la gauche au pouvoir. Des inquiétudes portent également sur l’influence des cartels de la drogue sur le scrutin.”Il y a des raisons de croire que les élections peuvent être plus facilement infiltrées par le crime organisé que d’autres méthodes pour choisir les juges”, affirmé à l’AFP Margaret Satterthwaite, rapporteure spéciale des Nations Unies sur l’indépendance des juges et avocats. Selon elle, il existe aussi “un risque que les électeurs ne se basent pas sur les mérites des candidats pour les élire”.- “Corruption et privilèges” -La présidente de gauche, Claudia Sheinbaum, a parlé d’un “jour historique” en lançant samedi un dernier appel à voter.”Ceux qui souhaitent le maintien du régime de corruption et de privilèges au sein du pouvoir judiciaire disent que cette élection est truquée. Ils disent aussi que c’est pour qu’un parti politique s’approprie la Cour suprême”, a-t-elle dit.”Rien de plus faux”, a poursuivi la présidente, en assurant que cette élection inédite allait permettre l’avènement “d’un pouvoir judiciaire honnête, proche du peuple” qui n’aura été choisi “ni par la présidente, ni par les législateurs, mais par le peuple du Mexique”.Elue avec près de 60% des voix il y a un an, Mme Sheinbaum bénéficie d’une cote de popularité d’environ 75%, encore plus forte que celle de son prédécesseur et mentor politique Andres Manuel Lopez Obrador.Au pouvoir depuis décembre 2018, leur Mouvement pour la régénération nationale (Morena) est largement majoritaire au Parlement et dans une majorité des 32 Etats mexicains.Des adversaires de la réforme ont convoqué une “marche nationale” dimanche.La campagne électorale, discrète, n’a été marquée par aucun acte de violence significatif. Mais il est probable que les cartels tentent d’influencer subrepticement les résultats, estime le consultant Luis Carlos Ugalde, ancien président de l’autorité électorale mexicaine.”Il est logique que les groupes criminels organisés aient approché les juges et les candidats qui sont importants pour eux”, a-t-il dit.- Candidats controversés -Au total, 881 postes sont en jeu au niveau fédéral, dont les neuf membres de la Cour suprême. Quelque 1.700 juges vont être élus dans 19 des 32 Etats. Des élections complémentaires auront lieu en 2027.L’ONG Defensorxs a identifié près de 20 candidats à risque pour leurs liens présents ou passés avec des figures du crime. Parmi eux, Silvia Delgado, ex-avocate de Joaquín “Chapo” Guzmán, cofondateur du cartel de Sinaloa, condamné à la perpétuité aux Etats-Unis. Mme Delgado est candidate à un poste de juge pénal à Ciudad Juarez, ville-frontière avec les Etats-Unis. Autre exemple: Leopoldo Chávez, en campagne dans l’Etat du Durango (nord), a passé six ans en prison aux Etats-Unis pour trafic de métamphétamines. “Je ne me suis jamais vendu auprès de vous comme le candidat parfait”, a-t-il affirmé dans une vidéo publiée sur Facebook.Les candidats doivent être diplômés en droit, avoir de l’expérience et “une bonne réputation”.Le scrutin risque de peu mobiliser les Mexicains, l’autorité électorale pronostiquant un taux de participation 13 à 20%. Un électeur doit choisir des dizaines de juges parmi des centaines de candidats, ce qui nécessite des heures de recherches pour qui veut voter de façon avisée, explique David Shirk, professeur de l’Université de San Diego, aux Etats-Unis.Ce chercheur fait par ailleurs remarquer que le gros de la corruption judiciaire au Mexique est le fait des forces de l’ordre et des parquets, et non des magistrats du siège.”Il est beaucoup plus facile d’acheter un procureur et d’éviter les charges en général que de finir devant un tribunal et devoir influencer le juge”, explique M. Shirk, directeur d’un projet de recherche sur la justice au Mexique.

Le Mexique aux urnes pour élire tous ses juges, dans l’ombre du crime

Une première mondiale. Environ 100 millions d’électeurs sont appelés dimanche à désigner tous les magistrats du Mexique, des tribunaux de district jusqu’aux neuf juges de la Cour suprême, dans un pays où la justice est gangrénée par la corruption, le crime organisé et les influences politiques en tout genre.Cette élection est la colonne vertébrale d’une réforme constitutionnelle du pouvoir judiciaire lancée par la gauche au pouvoir pour lutter contre ce qu’elle appelle “la corruption et les privilèges” du personnel judiciaire, contre l’inefficacité de la justice et contre l’impunité généralisée.Le Mexique, qui compte près de 130 millions d’habitants, enregistre chaque année 30.000 homicides, ce qui le classe parmi les pays les plus violents du monde. La plupart de ces crimes restent impunis. Le pays compte six des huit bandes criminelles d’Amérique latine qualifiées d'”organisations terroristes” par le président américain Donald Trump.Les adversaires de la réforme dénoncent un risque de prise de contrôle de la justice par la gauche au pouvoir. Des inquiétudes portent également sur l’influence des cartels de la drogue sur le scrutin.”Il y a des raisons de croire que les élections peuvent être plus facilement infiltrées par le crime organisé que d’autres méthodes pour choisir les juges”, affirmé à l’AFP Margaret Satterthwaite, rapporteure spéciale des Nations Unies sur l’indépendance des juges et avocats. Selon elle, il existe aussi “un risque que les électeurs ne se basent pas sur les mérites des candidats pour les élire”.- “Corruption et privilèges” -La présidente de gauche, Claudia Sheinbaum, a parlé d’un “jour historique” en lançant samedi un dernier appel à voter.”Ceux qui souhaitent le maintien du régime de corruption et de privilèges au sein du pouvoir judiciaire disent que cette élection est truquée. Ils disent aussi que c’est pour qu’un parti politique s’approprie la Cour suprême”, a-t-elle dit.”Rien de plus faux”, a poursuivi la présidente, en assurant que cette élection inédite allait permettre l’avènement “d’un pouvoir judiciaire honnête, proche du peuple” qui n’aura été choisi “ni par la présidente, ni par les législateurs, mais par le peuple du Mexique”.Elue avec près de 60% des voix il y a un an, Mme Sheinbaum bénéficie d’une cote de popularité d’environ 75%, encore plus forte que celle de son prédécesseur et mentor politique Andres Manuel Lopez Obrador.Au pouvoir depuis décembre 2018, leur Mouvement pour la régénération nationale (Morena) est largement majoritaire au Parlement et dans une majorité des 32 Etats mexicains.Des adversaires de la réforme ont convoqué une “marche nationale” dimanche.La campagne électorale, discrète, n’a été marquée par aucun acte de violence significatif. Mais il est probable que les cartels tentent d’influencer subrepticement les résultats, estime le consultant Luis Carlos Ugalde, ancien président de l’autorité électorale mexicaine.”Il est logique que les groupes criminels organisés aient approché les juges et les candidats qui sont importants pour eux”, a-t-il dit.- Candidats controversés -Au total, 881 postes sont en jeu au niveau fédéral, dont les neuf membres de la Cour suprême. Quelque 1.700 juges vont être élus dans 19 des 32 Etats. Des élections complémentaires auront lieu en 2027.L’ONG Defensorxs a identifié près de 20 candidats à risque pour leurs liens présents ou passés avec des figures du crime. Parmi eux, Silvia Delgado, ex-avocate de Joaquín “Chapo” Guzmán, cofondateur du cartel de Sinaloa, condamné à la perpétuité aux Etats-Unis. Mme Delgado est candidate à un poste de juge pénal à Ciudad Juarez, ville-frontière avec les Etats-Unis. Autre exemple: Leopoldo Chávez, en campagne dans l’Etat du Durango (nord), a passé six ans en prison aux Etats-Unis pour trafic de métamphétamines. “Je ne me suis jamais vendu auprès de vous comme le candidat parfait”, a-t-il affirmé dans une vidéo publiée sur Facebook.Les candidats doivent être diplômés en droit, avoir de l’expérience et “une bonne réputation”.Le scrutin risque de peu mobiliser les Mexicains, l’autorité électorale pronostiquant un taux de participation 13 à 20%. Un électeur doit choisir des dizaines de juges parmi des centaines de candidats, ce qui nécessite des heures de recherches pour qui veut voter de façon avisée, explique David Shirk, professeur de l’Université de San Diego, aux Etats-Unis.Ce chercheur fait par ailleurs remarquer que le gros de la corruption judiciaire au Mexique est le fait des forces de l’ordre et des parquets, et non des magistrats du siège.”Il est beaucoup plus facile d’acheter un procureur et d’éviter les charges en général que de finir devant un tribunal et devoir influencer le juge”, explique M. Shirk, directeur d’un projet de recherche sur la justice au Mexique.

Nouveau repli général des ventes de voitures neuves en France en mai

Le marché des voitures neuves “s’enfonce dans la crise” en France, avec un repli des immatriculations de 12% en mai, par rapport au même mois de 2024, dans un contexte d’incertitude économique qui touche tous les constructeurs.En mai 2025, 123.919 voitures particulières ont été immatriculées en France, un repli de 12,3%, plus important que celui constaté le mois dernier (-5,64%), selon les chiffres publiés dimanche par la Plateforme automobile (PFA).Aucun constructeur n’échappe à la vague, qui touche aussi bien les voitures essence que les modèles électriques, tandis que le marché de l’occasion reste stable.”Chaque mois qui passe depuis le début de l’année, le marché s’enfonce un peu plus dans la crise. C’est le cinquième mois consécutif de baisse (…). Sur les cinq premiers mois de l’année, le marché est lui-même en baisse de 8% par rapport à 2024 et de quasiment 30% par rapport à 2019, en période pré-Covid”, a commenté auprès de l’AFP Nicolas Le Bigot, directeur général par intérim de la PFA.Ce repli continue d’affecter Stellantis (-10,1%) avec 34.441 voitures particulières immatriculées, freiné par Fiat et Opel. Renault affiche les mêmes volumes et limite son recul (-7%), alors que Toyota est en net repli (-25%).Le numéro trois, Volkswagen, creuse son recul à près de 12%.Les immatriculations de Tesla poursuivent leur chute en France, avec une baisse de 67% en mai (avec 721 véhicules) par rapport au même mois de 2024. – Les constructeurs “font le job” -En pleine modernisation de sa gamme mais potentiellement freiné aussi par l’image de son patron Elon Musk, le constructeur américain de voitures électriques accuse un repli de près de 50% depuis le début de l’année 2025.D’une manière générale, la part des voitures électriques “stagne autour de 18% sur les cinq premiers mois de l’année”, avec 119.475 véhicules immatriculés, soit “près de 10.000 de moins que pour la même période l’an dernier”, a indiqué Nicolas Le Bigot.Dans un marché restreint, cela signifie que “les ventes de véhicules électriques sont en baisse, d’environ 7% en 2025 par rapport à 2024”, a-t-il relevé, notant “une progression de la vente des véhicules hybrides, qui passent de 30% à 45% de part de marché entre 2024 et 2025”.Le dirigeant de la PFA y voit “la traduction du fait que les consommateurs veulent un produit qui est plus vertueux” au plan environnemental, qui consomme moins de carburant et qui est “plus accessible économiquement que l’électrique”.Par ailleurs, le secteur de l’occasion ne vient pas au secours de la chute des ventes de voitures neuves, avec “+0,3% sur le mois”, selon la plateforme AAA Data, qui estime que “presque tous les indicateurs sont au rouge sur le mois de mai” et qui n’attend “pas de redressement de tendance” dans les prochains mois.La plateforme appelle toutefois “à suivre dans les prochains mois” les éventuelles conséquences sur le marché du récent vote de l’Assemblée nationale en faveur de la suppression des zones à faible émission (ZFE).Le désintérêt des Français pour les voitures électriques est, pour la PFA, notamment à mettre sur le compte d’une accumulation des malus pour les véhicules anciens et polluants, associée à un “manque de soutien du gouvernement” qui a cette année “divisé par trois les enveloppes budgétaires pour accorder des bonus pour les véhicules électriques”.Mais les mauvais chiffres des derniers mois sont essentiellement liés à “un marasme économique général”, dans le contexte incertain de “la guerre commerciale menée par les Etats-Unis”, pour Nicolas Le Bigot, qui souligne également la morosité économique en France, avec une confiance des ménages “à un niveau historiquement bas” en mai.Et ce alors même que les constructeurs “font le job”, selon lui, en proposant de nouveaux modèles, comme la nouvelle version électrique de la R5 chez Renault ou de l’ë-C3 chez Citroën.

Nouveau repli général des ventes de voitures neuves en France en mai

Le marché des voitures neuves “s’enfonce dans la crise” en France, avec un repli des immatriculations de 12% en mai, par rapport au même mois de 2024, dans un contexte d’incertitude économique qui touche tous les constructeurs.En mai 2025, 123.919 voitures particulières ont été immatriculées en France, un repli de 12,3%, plus important que celui constaté le mois dernier (-5,64%), selon les chiffres publiés dimanche par la Plateforme automobile (PFA).Aucun constructeur n’échappe à la vague, qui touche aussi bien les voitures essence que les modèles électriques, tandis que le marché de l’occasion reste stable.”Chaque mois qui passe depuis le début de l’année, le marché s’enfonce un peu plus dans la crise. C’est le cinquième mois consécutif de baisse (…). Sur les cinq premiers mois de l’année, le marché est lui-même en baisse de 8% par rapport à 2024 et de quasiment 30% par rapport à 2019, en période pré-Covid”, a commenté auprès de l’AFP Nicolas Le Bigot, directeur général par intérim de la PFA.Ce repli continue d’affecter Stellantis (-10,1%) avec 34.441 voitures particulières immatriculées, freiné par Fiat et Opel. Renault affiche les mêmes volumes et limite son recul (-7%), alors que Toyota est en net repli (-25%).Le numéro trois, Volkswagen, creuse son recul à près de 12%.Les immatriculations de Tesla poursuivent leur chute en France, avec une baisse de 67% en mai (avec 721 véhicules) par rapport au même mois de 2024. – Les constructeurs “font le job” -En pleine modernisation de sa gamme mais potentiellement freiné aussi par l’image de son patron Elon Musk, le constructeur américain de voitures électriques accuse un repli de près de 50% depuis le début de l’année 2025.D’une manière générale, la part des voitures électriques “stagne autour de 18% sur les cinq premiers mois de l’année”, avec 119.475 véhicules immatriculés, soit “près de 10.000 de moins que pour la même période l’an dernier”, a indiqué Nicolas Le Bigot.Dans un marché restreint, cela signifie que “les ventes de véhicules électriques sont en baisse, d’environ 7% en 2025 par rapport à 2024”, a-t-il relevé, notant “une progression de la vente des véhicules hybrides, qui passent de 30% à 45% de part de marché entre 2024 et 2025”.Le dirigeant de la PFA y voit “la traduction du fait que les consommateurs veulent un produit qui est plus vertueux” au plan environnemental, qui consomme moins de carburant et qui est “plus accessible économiquement que l’électrique”.Par ailleurs, le secteur de l’occasion ne vient pas au secours de la chute des ventes de voitures neuves, avec “+0,3% sur le mois”, selon la plateforme AAA Data, qui estime que “presque tous les indicateurs sont au rouge sur le mois de mai” et qui n’attend “pas de redressement de tendance” dans les prochains mois.La plateforme appelle toutefois “à suivre dans les prochains mois” les éventuelles conséquences sur le marché du récent vote de l’Assemblée nationale en faveur de la suppression des zones à faible émission (ZFE).Le désintérêt des Français pour les voitures électriques est, pour la PFA, notamment à mettre sur le compte d’une accumulation des malus pour les véhicules anciens et polluants, associée à un “manque de soutien du gouvernement” qui a cette année “divisé par trois les enveloppes budgétaires pour accorder des bonus pour les véhicules électriques”.Mais les mauvais chiffres des derniers mois sont essentiellement liés à “un marasme économique général”, dans le contexte incertain de “la guerre commerciale menée par les Etats-Unis”, pour Nicolas Le Bigot, qui souligne également la morosité économique en France, avec une confiance des ménages “à un niveau historiquement bas” en mai.Et ce alors même que les constructeurs “font le job”, selon lui, en proposant de nouveaux modèles, comme la nouvelle version électrique de la R5 chez Renault ou de l’ë-C3 chez Citroën.