Feu vert des députés au “bazooka” budgétaire pour réarmer l’Allemagne
L’Allemagne se prépare à un tournant historique après le feu vert des députés au plan d’investissements du futur chancelier Friedrich Merz, qui veut dépenser sans compter pour réarmer et moderniser le pays afin d’affronter les bouleversements géopolitiques.Ce paquet de plusieurs centaines de milliards d’euros affectés à la défense et l’économie a été approuvé par 513 députés, soit la majorité des deux tiers des élus présents mardi au Bundestag, la chambre basse du parlement.Le texte est une révolution pour l’Allemagne, championne depuis des décennies de l’orthodoxie budgétaire et qui a longtemps négligé les dépenses militaires au profit du parapluie américain qui la protégeait depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.Mais les temps ont changé. Après le choc de l’invasion russe de l’Ukraine depuis février 2022, Berlin voit maintenant Washington se détourner de l’Europe et se rapprocher de la Russie, sous l’impulsion de Donald Trump.Les sommes en jeu sont colossales et auront des répercussions bien au-delà de l’Allemagne, représentant 1.000 à 1.500 milliards d’euros, selon les calculs, injectés dans l’économie au cours de la prochaine décennie.Un volume nécessaire pour contrer la “guerre contre l’Europe” menée par la Russie, a lancé devant le Bundestag, le chef du camp conservateur CDU/CSU, énumérant les cyberattaques et sabotages d’infrastructures attribués à la Russie.Friedrich Merz a aussi qualifié ce plan de “premier grand pas vers une nouvelle communauté européenne de défense” devant inclure “des pays qui ne sont pas membres de l’Union européenne”, comme le Royaume-Uni et la Norvège.- Message à l’Europe -Pour entrer en vigueur, les modifications constitutionnelles doivent encore être approuvées vendredi par le Bundesrat, la chambre représentant les régions.Concrètement, l’Allemagne va assouplir son “frein à l’endettement”, qui limite la capacité d’emprunt du pays, pour les dépenses militaires et pour les régions. S’y ajoute un fonds spécial – hors budget – de 500 milliards d’euros sur 12 ans pour moderniser les infrastructures et relancer la première économie européenne. Il s’agit de rénover routes, ponts, chemins de fer, écoles, installations énergétiques.”C’est une excellente nouvelle parce que cela envoie également un message très clair à l’Europe sur la détermination de l’Allemagne à investir massivement dans la défense”, a salué la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.La responsable estime que l’Europe doit impérativement et rapidement se réarmer pour avoir une “dissuasion crédible” d’ici 2030.”Cela envoie un puissant message de +leadership+ et d’engagement en faveur de notre sécurité commune”, s’est de son côté félicité le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte.Le chancelier sortant, Olaf Scholz, a salué une décision “historique” du Bundestag, tout comme Emmanuel Macron, lors d’un point presse commun à Berlin. “C’est une bonne nouvelle pour l’Allemagne et pour l’Europe”, a ajouté le président français, fervent partisan d’un renforcement de la défense européenne.Après un dîner à Berlin avec Friedrich Merz, il a posté sur X: “L’Allemagne et la France avancent ensemble, aujourd’hui et pour demain. Pour notre Europe.” Et le futur chancelier allemand a de son côté affirmé sur le même réseau: “Une Europe forte a besoin d’un partenariat franco-allemand solide”, tout en remerciant le président français pour cet “échange chaleureux”.Le “bazooka” d’investissements, selon l’expression popularisée par les médias, de Friedrich Merz est la pierre angulaire du futur gouvernement qu’il a entrepris de former avec le Parti social-démocrate (SPD) après sa victoire aux législatives de février.- 3 milliards pour l’Ukraine -“C’est peut-être le plus gros paquet de dépenses” de l’histoire de l’Allemagne, a souligné mardi le chef du SPD Lars Klingbeil devant les députés. Friedrich Merz avait décidé de faire voter les lois par le Bundestag sortant, car les partis des extrêmes, de droite et de gauche, détiendront une minorité de blocage dans le nouvel hémicycle qui se constituera le 25 mars.Le plan allemand doit permettre aussi le déblocage d’un soutien militaire en suspens de 3 milliards d’euros pour l’Ukraine. Le comité budgétaire du Bundestag devrait donner officiellement son aval vendredi à l’octroi de ces fonds, ont indiqué des sources parlementaires à l’AFP.Kiev pourrait ainsi recevoir des munitions d’artillerie et des grenades “dans les prochaines semaines”, avait indiqué lundi le porte-parole du gouvernement Steffen Hebestreit, tandis que la livraison d’autres équipements lourds tels que les systèmes de défense aérienne Iris T et Patriot prendra jusqu’à deux ans.Le futur dirigeant allemand a encore des semaines compliquées devant lui: il devra boucler les négociations avec les sociaux-démocrates pour former la coalition qu’il veut mettre sur pied d’ici Pâques, le 21 avril.Ces discussions n’ont rien d’évident car les dépenses d’investissement massives vont s’accompagner d’économies à tous les niveaux et de réformes majeures mettant à l’épreuve la future grande coalition.
La Côte d’Azur secouée par un séisme de magnitude 4,1 et ses répliques
Un séisme de magnitude 4,1 et une réplique évaluée à 3,7 dans l’arrière-pays niçois ont secoué toute la Côte d’Azur mardi soir, mais aucun blessé ni dégât n’étaient signalés, ont annoncé les autorités.Le premier séisme s’est produit à 18h45, avec un épicentre à une quinzaine de kilomètres au nord de Nice, selon le Réseau national de surveillance sismique (Renass).Durant quelques secondes, il a été très nettement ressenti à Nice, comme en ont témoigné de nombreux habitants sur les réseaux sociaux, mais également dans tout le reste du département, dans l’est du Var, à Monaco et jusqu’à Imperia en Italie.Il a été suivi de plusieurs répliques, dont l’une vers 22H25, évaluée à une magnitude de 3,7, avec un épicentre dans la même zone que le premier, a été de nouveau fortement ressentie et a provoqué sur les réseaux sociaux une vague de commentaires allant de l’amusement à la panique.”On était dans l’appartement et on a entendu les petits objets bouger, on a vu le miroir vibrer, ça a duré bien trois secondes, c’était assez long”, a témoigné Maxime André, 34 ans, qui habite à Antibes, après la première secousse.La région est sujette à des séismes fréquents mais qui dépassent rarement une magnitude de 4.Selon les pompiers et la préfecture, aucun blessé n’a été signalé dans l’immédiat. Et le préfet Hugues Moutouh a ajouté sur X qu’il n’y avait pas de risque de tsunami ni d’effet attendu sur les infrastructures.Après la forte secousse dans la soirée, la préfecture a lancé un appel à ne pas encombrer les services de secours d’appels, “hors cas d’urgence”, en rappelant que ces répliques de magnitude moindre étaient habituelles dans les heures et les jours suivant un séisme.”Aucune inquiétude, pas de dégâts”, a insisté la mairie de Cannes dans la soirée.
La Côte d’Azur secouée par un séisme de magnitude 4,1 et ses répliques
Un séisme de magnitude 4,1 et une réplique évaluée à 3,7 dans l’arrière-pays niçois ont secoué toute la Côte d’Azur mardi soir, mais aucun blessé ni dégât n’étaient signalés, ont annoncé les autorités.Le premier séisme s’est produit à 18h45, avec un épicentre à une quinzaine de kilomètres au nord de Nice, selon le Réseau national de surveillance sismique (Renass).Durant quelques secondes, il a été très nettement ressenti à Nice, comme en ont témoigné de nombreux habitants sur les réseaux sociaux, mais également dans tout le reste du département, dans l’est du Var, à Monaco et jusqu’à Imperia en Italie.Il a été suivi de plusieurs répliques, dont l’une vers 22H25, évaluée à une magnitude de 3,7, avec un épicentre dans la même zone que le premier, a été de nouveau fortement ressentie et a provoqué sur les réseaux sociaux une vague de commentaires allant de l’amusement à la panique.”On était dans l’appartement et on a entendu les petits objets bouger, on a vu le miroir vibrer, ça a duré bien trois secondes, c’était assez long”, a témoigné Maxime André, 34 ans, qui habite à Antibes, après la première secousse.La région est sujette à des séismes fréquents mais qui dépassent rarement une magnitude de 4.Selon les pompiers et la préfecture, aucun blessé n’a été signalé dans l’immédiat. Et le préfet Hugues Moutouh a ajouté sur X qu’il n’y avait pas de risque de tsunami ni d’effet attendu sur les infrastructures.Après la forte secousse dans la soirée, la préfecture a lancé un appel à ne pas encombrer les services de secours d’appels, “hors cas d’urgence”, en rappelant que ces répliques de magnitude moindre étaient habituelles dans les heures et les jours suivant un séisme.”Aucune inquiétude, pas de dégâts”, a insisté la mairie de Cannes dans la soirée.
Ligue des champions féminine: Lyon, un pied en demi-finale
Lyon s’est imposé 2 à 0 aux dépens du Bayern Munich mardi au Bayern Campus de Munich en match aller des quarts de finale de la Ligue des champions féminine et a pris ainsi une bonne option pour rejoindre le dernier carré de l’épreuve.Le match retour se disputera au Groupama stadium le mercredi 26 mars (18H45).C’est la Malawite Tabitha Chawinga, arrivée cet été en provenance du Paris Saint-Germain, qui a donné l’avantage à l’OL, d’un tir puissant du gauche après avoir profité d’une mauvaise intervention de Linda Sembrant sur une passe en profondeur de Dzsenifer Marozsan (35).C’est le premier but en Ligue des Champions cette saison pour Chawinga qui en a inscrit sept en championnat de France.Les Lyonnaises auraient pu doubler l’écart dans le temps additionnel de la première période sur un penalty tiré par Lindsay Heaps (Horan) mais détourné par la gardienne Maria-Luisa Grohs. Il avait été accordé pour une faute de Sarah Zadrazil sur Ellie Carpenter après visionnage de la VAR (45+5).L’Haïtienne Melchie Dumornay a porté le score à 2-0 peu après l’heure de jeu après un service de Heaps pour son quatrième but cette saison en C1 (65). Le résultat, logique, a récompensé la maîtrise de Lyon avec notamment 54% de possession du ballon.De son côté, le Bayern, pourtant solide dans l’entrejeu, s’est montré en revanche totalement inefficace dans la zone de décision offensive avec un seul tir cadré contre dix pour l’OL.En seconde période, Heaps a été dangereuse deux fois avec deux arrêts de Grohs (59, 61) qui est aussi bien intervenue devant Kadidiatou Diani (58) et c’est logiquement que l’OL a mené 2-0 avant de contrôler la fin de partie.Une reprise de la tête d’Ada Hegerberg, entrée à la 71e minute, après un centre de Selma Bacha a également été arrêtée par la gardienne du Bayern (80).Dans les toutes dernières minutes, Diani a été remplacée par Eugénie Le Sommer (88) laquelle a ainsi pu fêter sa centième apparition en Ligue des Champions. Elle est la troisième joueuse ayant le plus joué dans la compétition derrière l’Allemande Alexandra Popp (103) et Wendie Renard (123).
‘Stranded’ NASA astronauts back on Earth after splashdown
Home at last: After an unexpected nine-month stay in space, a pair of NASA astronauts finally returned to Earth on Tuesday, concluding a mission that gripped global attention and became a political flashpoint.A SpaceX Crew Dragon spaceship carrying Butch Wilmore and Suni Williams — alongside fellow American Nick Hague and Russian cosmonaut Aleksandr Gorbunov — streaked through the atmosphere before deploying parachutes for a gentle splashdown off the Florida coast at 5:57 pm (2157 GMT).Ground teams erupted in cheers as the gumdrop-shaped spacecraft named Freedom, charred from withstanding scorching temperatures of 3,500 degrees Fahrenheit (2,000 degrees Celsius) during re-entry, bobbed steadily on the waves beneath a clear, sunny sky.Fast boats raced to the capsule for initial safety checks, soon to be followed by a recovery vessel that will retrieve the crew before they are flown to Houston to begin a 45-day rehabilitation program.”What a ride — I see a capsule full of friends here,” Hague said.The quartet left the International Space Station roughly 17 hours earlier after exchanging final farewells and hugs with remaining crew members.Wilmore and Williams, both ex-Navy pilots and veterans of two prior space missions, flew to the orbital lab in June last year, on what was supposed to be a days-long roundtrip to test out Boeing’s Starliner on its first crewed flight.But the spaceship developed propulsion problems and was deemed unfit to fly them back, instead returning empty.They were subsequently reassigned to NASA’s SpaceX Crew-9 mission, which arrived at the ISS last September with a reduced crew of two — rather than the usual four — to accommodate the pair, who had become widely referred to as the “stranded” astronauts.Early Sunday, a relief team called Crew-10 docked with the station, paving the way for the Crew-9 team to depart.- ‘Unbelievable resilience’ -Wilmore and Williams’ 286-day stay exceeds the usual six-month ISS rotation but ranks only sixth among US records for single-mission duration.Frank Rubio holds the top spot at 371 days in 2023, while the world record remains with Russian cosmonaut Valeri Polyakov, who spent 437 consecutive days aboard the Mir station.That makes it “par for the course” in terms of health risks, according to Rihana Bokhari of the Center for Space Medicine at Baylor College of Medicine.Challenges such as muscle and bone loss, fluid shifts that can lead to kidney stones and vision issues, and the readjustment of balance upon returning to a gravity environment are well understood and effectively managed.”Folks like Suni Williams are actually known for their interest in exercise, and so I believe she exercises beyond what is even her normal prescription,” Bokhari told AFP.Still, the unexpected nature of their extended stay — away from their families and initially without enough packed supplies — has drawn public interest and sympathy.”If you found out you went to work today and were going to be stuck in your office for the next nine months, you might have a panic attack,” Joseph Keebler, a psychologist at Embry-Riddle Aeronautical University, told AFP.”These individuals have shown unbelievable resilience.”- Trump weighs in -Their unexpected stint also became a political lightning rod, with President Donald Trump and his close advisor, Elon Musk — who leads SpaceX — repeatedly suggesting former president Joe Biden abandoned the astronauts and refused an earlier rescue plan.Such accusations have prompted an outcry in the space community, especially as Musk offered no specifics and NASA’s plan for the astronauts’ return has remained largely unchanged since their Crew-9 reassignment.Trump has also drawn attention for his bizarre remarks, referring to Williams, a former Navy captain who holds the US record for the second-longest cumulative time in space, as “the woman with the wild hair” and speculating about the personal dynamic between the two.”They’ve been left up there — I hope they like each other, maybe they love each other, I don’t know,” he said during a recent White House press conference.
Immigration: le Sénat adopte deux textes LR chers à Retailleau
Rétention allongée pour les étrangers dangereux, prestations sociales conditionnées à une durée de résidence… La droite sénatoriale a relancé les débats sur l’immigration en faisant adopter mardi deux propositions de loi fidèles à la ligne de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur en quête de résultats.Mis sous pression par le Rassemblement national (RN) et par son rival à l’élection à la présidence des Républicains, Laurent Wauquiez, dans le cadre du bras de fer engagé par la France avec l’Algérie, Bruno Retailleau peut toujours compter sur le Sénat, où il a lui-même siégé pendant 20 ans.La droite sénatoriale, première force de la Haute assemblée, a en effet fait prospérer deux initiatives déjà portées dans le passé par l’actuel ministre de l’Intérieur.”Nous faisons nôtre la volonté exprimée par Bruno Retailleau d’avoir des dispositions législatives pour traduire les discours en actes”, a martelé auprès de l’AFP Mathieu Darnaud, successeur du locataire de Beauvau à la tête du puissant groupe LR.Le premier texte, soutenu par le gouvernement et adopté à 230 voix contre 109, entend “faciliter le maintien en rétention” des étrangers condamnés pour des faits graves.- Mesures censurées -Il prévoit ainsi d’étendre, de 90 jours maximum actuellement, à 180 jours, voire 210 jours dans certains cas, la durée de maintien en centre de rétention administrative (CRA) des étrangers frappés d’une décision d’éloignement et condamnés pour un crime ou un délit puni d’au moins cinq ans d’emprisonnement.Ce délai étendu, qui existe déjà en matière de terrorisme, concernerait également les étrangers non condamnés mais constituant “une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public”, en cas de radicalisation par exemple.Les sénateurs entendent répondre à certains faits divers comme le meurtre de l’étudiante Philippine, tuée en septembre 2023 par un Marocain sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF); puis l’attaque au couteau perpétrée à Mulhouse (Haut-Rhin) en février par un Algérien également sous OQTF.L’initiative prend un écho particulier dans le contexte des tensions franco-algériennes, alors qu’Alger a opposé lundi une fin de non-recevoir à une liste d’Algériens expulsables transmise par Paris, conduisant le ministre de l’Intérieur à promettre le lancement d’une “riposte graduée”.Sur la durée de rétention en CRA, “nous devons réfléchir à la possibilité d’aller plus loin”, a lancé devant les sénateurs François-Noël Buffet, ministre auprès de Bruno Retailleau à Beauvau.M. Retailleau s’était déjà dit ouvert à une durée de rétention en CRA étendue à 18 mois ces derniers jours, mais le gouvernement n’a pas déposé d’amendement en ce sens mardi.Encore plus épidermique pour la gauche – et pour les macronistes qui ont voté contre -, l’autre proposition de loi LR, adoptée à 204 voix contre 136, cible cette fois l’immigration régulière. Elle prévoit de conditionner l’octroi de certaines prestations sociales aux étrangers à une durée de résidence en France d’au moins deux ans, reprenant partiellement des mesures censurées de la loi immigration. Parmi elles, les allocations familiales, l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) ou encore l’aide personnalisée au logement (APL).- “Dérive” -Objectif affiché: limiter “l’appel d’air” migratoire que représenterait le régime social français.En avril 2024, le Conseil constitutionnel avait jugé qu’un conditionnement à cinq ans de résidence était “disproportionné”, conduisant Les Républicains à proposer d’abaisser cette durée à deux ans.Le gouvernement a rendu un “avis de sagesse” sur ce texte, ni favorable ni défavorable, la ministre déléguée à l’Autonomie Charlotte Parmentier-Lecocq émettant plusieurs réserves.Elle comme de nombreux parlementaires ont en effet constaté que ces dispositions ne pourraient s’appliquer à de nombreux ressortissants étrangers en raison des nombreuses conventions bilatérales de sécurité sociale conclues avec des pays tiers, au Maghreb et en Afrique subsaharienne notamment.La gauche, elle, est vent debout et a dénoncé dans un climat parfois agité une “dérive xénophobe”.La chambre haute “n’est pas là pour servir les intérêts personnels de Bruno Retailleau dans sa course à l’Elysée”, s’est indigné le chef des sénateurs socialistes, Patrick Kanner.Ces initiatives vont-elles prospérer ? Interpellé à l’Assemblée par Laurent Wauquiez, le Premier ministre François Bayrou a semblé confirmer que ces deux textes “seront examinés de la même manière” pour “progresser” sur le contrôle de l’immigration.
Immigration: le Sénat adopte deux textes LR chers à Retailleau
Rétention allongée pour les étrangers dangereux, prestations sociales conditionnées à une durée de résidence… La droite sénatoriale a relancé les débats sur l’immigration en faisant adopter mardi deux propositions de loi fidèles à la ligne de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur en quête de résultats.Mis sous pression par le Rassemblement national (RN) et par son rival à l’élection à la présidence des Républicains, Laurent Wauquiez, dans le cadre du bras de fer engagé par la France avec l’Algérie, Bruno Retailleau peut toujours compter sur le Sénat, où il a lui-même siégé pendant 20 ans.La droite sénatoriale, première force de la Haute assemblée, a en effet fait prospérer deux initiatives déjà portées dans le passé par l’actuel ministre de l’Intérieur.”Nous faisons nôtre la volonté exprimée par Bruno Retailleau d’avoir des dispositions législatives pour traduire les discours en actes”, a martelé auprès de l’AFP Mathieu Darnaud, successeur du locataire de Beauvau à la tête du puissant groupe LR.Le premier texte, soutenu par le gouvernement et adopté à 230 voix contre 109, entend “faciliter le maintien en rétention” des étrangers condamnés pour des faits graves.- Mesures censurées -Il prévoit ainsi d’étendre, de 90 jours maximum actuellement, à 180 jours, voire 210 jours dans certains cas, la durée de maintien en centre de rétention administrative (CRA) des étrangers frappés d’une décision d’éloignement et condamnés pour un crime ou un délit puni d’au moins cinq ans d’emprisonnement.Ce délai étendu, qui existe déjà en matière de terrorisme, concernerait également les étrangers non condamnés mais constituant “une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public”, en cas de radicalisation par exemple.Les sénateurs entendent répondre à certains faits divers comme le meurtre de l’étudiante Philippine, tuée en septembre 2023 par un Marocain sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF); puis l’attaque au couteau perpétrée à Mulhouse (Haut-Rhin) en février par un Algérien également sous OQTF.L’initiative prend un écho particulier dans le contexte des tensions franco-algériennes, alors qu’Alger a opposé lundi une fin de non-recevoir à une liste d’Algériens expulsables transmise par Paris, conduisant le ministre de l’Intérieur à promettre le lancement d’une “riposte graduée”.Sur la durée de rétention en CRA, “nous devons réfléchir à la possibilité d’aller plus loin”, a lancé devant les sénateurs François-Noël Buffet, ministre auprès de Bruno Retailleau à Beauvau.M. Retailleau s’était déjà dit ouvert à une durée de rétention en CRA étendue à 18 mois ces derniers jours, mais le gouvernement n’a pas déposé d’amendement en ce sens mardi.Encore plus épidermique pour la gauche – et pour les macronistes qui ont voté contre -, l’autre proposition de loi LR, adoptée à 204 voix contre 136, cible cette fois l’immigration régulière. Elle prévoit de conditionner l’octroi de certaines prestations sociales aux étrangers à une durée de résidence en France d’au moins deux ans, reprenant partiellement des mesures censurées de la loi immigration. Parmi elles, les allocations familiales, l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) ou encore l’aide personnalisée au logement (APL).- “Dérive” -Objectif affiché: limiter “l’appel d’air” migratoire que représenterait le régime social français.En avril 2024, le Conseil constitutionnel avait jugé qu’un conditionnement à cinq ans de résidence était “disproportionné”, conduisant Les Républicains à proposer d’abaisser cette durée à deux ans.Le gouvernement a rendu un “avis de sagesse” sur ce texte, ni favorable ni défavorable, la ministre déléguée à l’Autonomie Charlotte Parmentier-Lecocq émettant plusieurs réserves.Elle comme de nombreux parlementaires ont en effet constaté que ces dispositions ne pourraient s’appliquer à de nombreux ressortissants étrangers en raison des nombreuses conventions bilatérales de sécurité sociale conclues avec des pays tiers, au Maghreb et en Afrique subsaharienne notamment.La gauche, elle, est vent debout et a dénoncé dans un climat parfois agité une “dérive xénophobe”.La chambre haute “n’est pas là pour servir les intérêts personnels de Bruno Retailleau dans sa course à l’Elysée”, s’est indigné le chef des sénateurs socialistes, Patrick Kanner.Ces initiatives vont-elles prospérer ? Interpellé à l’Assemblée par Laurent Wauquiez, le Premier ministre François Bayrou a semblé confirmer que ces deux textes “seront examinés de la même manière” pour “progresser” sur le contrôle de l’immigration.