Aiguillonnée par Trump, l’UE lance le processus de son réarmement

L’Union européenne donne mercredi le coup d’envoi d’un plan visant à réarmer le continent d’ici à 2030, face à la menace russe et au risque de désengagement américain.”Si l’Europe veut éviter la guerre, elle doit se préparer à la guerre”, a résumé mardi à Copenhague la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Plusieurs services de renseignement en Europe sont convaincus qu’une attaque russe aura lieu contre un pays de l’UE avant la fin de la décennie.Les remises en cause de l’engagement américain en Europe, et particulièrement en Ukraine, après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche ont aussi agi comme un électrochoc.Il est donc impératif de “réarmer l’Europe”, comme l’ambitionne un plan du même nom présenté le 4 mars à Bruxelles.Les dépenses militaires des 27 ont augmenté de plus de 31% depuis 2021, pour atteindre 326 milliards d’euros en 2024. “C’est mieux, mais ce n’est pas suffisant”, a affirmé Mme von der Leyen.La Commission européenne présente mercredi en milieu de journée un “livre blanc” pour la défense, sorte de mode d’emploi à destination des Etats membres pour les aider à renforcer les capacités de défense du continent.On y retrouve les grandes lignes du plan dévoilé il y a deux semaines par Mme von der Leyen avec un objectif affiché de 800 milliards d’euros pour mettre l’Europe de la défense en ordre de marche.Un montant ambitieux, mais dont la mise en Å“uvre dépend surtout de la bonne volonté des Etats membres de l’UE, soulignent des diplomates à Bruxelles. La Commission européenne veut ainsi permettre aux Etats membres de consacrer jusqu’à 1,5% de leur Produit intérieur brut (PIB) pendant quatre ans à des dépenses militaires, sans crainte d’enfreindre les règles budgétaires qui encadrent les déficits publics.- Jusqu’à 650 milliards d’euros -Cela devrait permettre de mobiliser sur cette période jusqu’à 650 milliards d’euros, selon la Commission européenne. Les 150 milliards restants seront mis à disposition des Etats membres sous forme de prêts.Chaque pays devra d’ici fin avril demander une exemption de ces règles budgétaires, selon un projet de conclusions de ce “livre blanc”, dont l’AFP a obtenu une copie. La Commission veut aller vite et décider d’ici fin juillet d’accorder ou non cette exemption, en fonction des dépenses proposées, selon un responsable européen. Pas question en effet que cet assouplissement des règles budgétaires soit utilisé pour financer des dépenses non militaires, selon ce responsable.Les responsables de la Commission veulent aussi que les 27 adoptent au plus vite le texte servant de base aux prêts de 150 milliards d’euros.Il doit permettre de financer, en commun, des achats et des projets d’investissement en Europe. Il s’agit, a assuré Mme von der Leyen, d’acheter “davantage européen”, au moment où la très grande majorité des investissements en matière de défense se fait en dehors de l’Union européenne.”Le contenu européen est important. Au moins 65% des pièces contenues dans tel ou tel armement doit être “d’origine européenne”, a-t-elle souligné mardi à Copenhague.Les dirigeants de l’UE ont déjà donné leur feu vert à ce plan proposé par Mme von der Leyen lors d’un sommet extraordinaire la semaine dernière.- Aller plus loin -Plusieurs Etats membres souhaitent toutefois aller plus loin et suggèrent qu’un grand emprunt soit lancé, comme cela avait été le cas lors de la pandémie de Covid. L’UE avait alors emprunté 800 milliards d’euros. Les besoins ont cette fois été estimés à 500 milliards d’euros, mais la Commission européenne a jusqu’à présent refusé de s’engager dans cette voie. “Nous n’en sommes pas là”, a reconnu mercredi la cheffe de la diplomatie européenne Kaja kallas, devant quelques journalistes.”Pour en parler, il faut un gouvernement en Allemagne”, fait valoir un diplomate européen.Le futur chancelier Friedrich Merz a fait voter mardi un plan massif d’investissements pour réarmer et moderniser l’Allemagne, qui n’a peut-être pas encore dit son dernier mot sur cette idée d’emprunt commun.La Commission européenne a également identifié les secteurs stratégiques dans lesquels les investissements doivent avoir lieu en priorité. Il s’agit surtout de combler les lacunes de l’industrie de défense en matière de munitions, de défense anti-aérienne, de drones, ou encore de missiles à longue portée.

Aiguillonnée par Trump, l’UE lance le processus de son réarmement

L’Union européenne donne mercredi le coup d’envoi d’un plan visant à réarmer le continent d’ici à 2030, face à la menace russe et au risque de désengagement américain.”Si l’Europe veut éviter la guerre, elle doit se préparer à la guerre”, a résumé mardi à Copenhague la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Plusieurs services de renseignement en Europe sont convaincus qu’une attaque russe aura lieu contre un pays de l’UE avant la fin de la décennie.Les remises en cause de l’engagement américain en Europe, et particulièrement en Ukraine, après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche ont aussi agi comme un électrochoc.Il est donc impératif de “réarmer l’Europe”, comme l’ambitionne un plan du même nom présenté le 4 mars à Bruxelles.Les dépenses militaires des 27 ont augmenté de plus de 31% depuis 2021, pour atteindre 326 milliards d’euros en 2024. “C’est mieux, mais ce n’est pas suffisant”, a affirmé Mme von der Leyen.La Commission européenne présente mercredi en milieu de journée un “livre blanc” pour la défense, sorte de mode d’emploi à destination des Etats membres pour les aider à renforcer les capacités de défense du continent.On y retrouve les grandes lignes du plan dévoilé il y a deux semaines par Mme von der Leyen avec un objectif affiché de 800 milliards d’euros pour mettre l’Europe de la défense en ordre de marche.Un montant ambitieux, mais dont la mise en Å“uvre dépend surtout de la bonne volonté des Etats membres de l’UE, soulignent des diplomates à Bruxelles. La Commission européenne veut ainsi permettre aux Etats membres de consacrer jusqu’à 1,5% de leur Produit intérieur brut (PIB) pendant quatre ans à des dépenses militaires, sans crainte d’enfreindre les règles budgétaires qui encadrent les déficits publics.- Jusqu’à 650 milliards d’euros -Cela devrait permettre de mobiliser sur cette période jusqu’à 650 milliards d’euros, selon la Commission européenne. Les 150 milliards restants seront mis à disposition des Etats membres sous forme de prêts.Chaque pays devra d’ici fin avril demander une exemption de ces règles budgétaires, selon un projet de conclusions de ce “livre blanc”, dont l’AFP a obtenu une copie. La Commission veut aller vite et décider d’ici fin juillet d’accorder ou non cette exemption, en fonction des dépenses proposées, selon un responsable européen. Pas question en effet que cet assouplissement des règles budgétaires soit utilisé pour financer des dépenses non militaires, selon ce responsable.Les responsables de la Commission veulent aussi que les 27 adoptent au plus vite le texte servant de base aux prêts de 150 milliards d’euros.Il doit permettre de financer, en commun, des achats et des projets d’investissement en Europe. Il s’agit, a assuré Mme von der Leyen, d’acheter “davantage européen”, au moment où la très grande majorité des investissements en matière de défense se fait en dehors de l’Union européenne.”Le contenu européen est important. Au moins 65% des pièces contenues dans tel ou tel armement doit être “d’origine européenne”, a-t-elle souligné mardi à Copenhague.Les dirigeants de l’UE ont déjà donné leur feu vert à ce plan proposé par Mme von der Leyen lors d’un sommet extraordinaire la semaine dernière.- Aller plus loin -Plusieurs Etats membres souhaitent toutefois aller plus loin et suggèrent qu’un grand emprunt soit lancé, comme cela avait été le cas lors de la pandémie de Covid. L’UE avait alors emprunté 800 milliards d’euros. Les besoins ont cette fois été estimés à 500 milliards d’euros, mais la Commission européenne a jusqu’à présent refusé de s’engager dans cette voie. “Nous n’en sommes pas là”, a reconnu mercredi la cheffe de la diplomatie européenne Kaja kallas, devant quelques journalistes.”Pour en parler, il faut un gouvernement en Allemagne”, fait valoir un diplomate européen.Le futur chancelier Friedrich Merz a fait voter mardi un plan massif d’investissements pour réarmer et moderniser l’Allemagne, qui n’a peut-être pas encore dit son dernier mot sur cette idée d’emprunt commun.La Commission européenne a également identifié les secteurs stratégiques dans lesquels les investissements doivent avoir lieu en priorité. Il s’agit surtout de combler les lacunes de l’industrie de défense en matière de munitions, de défense anti-aérienne, de drones, ou encore de missiles à longue portée.

Aiguillonnée par Trump, l’UE lance le processus de son réarmement

L’Union européenne donne mercredi le coup d’envoi d’un plan visant à réarmer le continent d’ici à 2030, face à la menace russe et au risque de désengagement américain.”Si l’Europe veut éviter la guerre, elle doit se préparer à la guerre”, a résumé mardi à Copenhague la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Plusieurs services de renseignement en Europe sont convaincus qu’une attaque russe aura lieu contre un pays de l’UE avant la fin de la décennie.Les remises en cause de l’engagement américain en Europe, et particulièrement en Ukraine, après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche ont aussi agi comme un électrochoc.Il est donc impératif de “réarmer l’Europe”, comme l’ambitionne un plan du même nom présenté le 4 mars à Bruxelles.Les dépenses militaires des 27 ont augmenté de plus de 31% depuis 2021, pour atteindre 326 milliards d’euros en 2024. “C’est mieux, mais ce n’est pas suffisant”, a affirmé Mme von der Leyen.La Commission européenne présente mercredi en milieu de journée un “livre blanc” pour la défense, sorte de mode d’emploi à destination des Etats membres pour les aider à renforcer les capacités de défense du continent.On y retrouve les grandes lignes du plan dévoilé il y a deux semaines par Mme von der Leyen avec un objectif affiché de 800 milliards d’euros pour mettre l’Europe de la défense en ordre de marche.Un montant ambitieux, mais dont la mise en Å“uvre dépend surtout de la bonne volonté des Etats membres de l’UE, soulignent des diplomates à Bruxelles. La Commission européenne veut ainsi permettre aux Etats membres de consacrer jusqu’à 1,5% de leur Produit intérieur brut (PIB) pendant quatre ans à des dépenses militaires, sans crainte d’enfreindre les règles budgétaires qui encadrent les déficits publics.- Jusqu’à 650 milliards d’euros -Cela devrait permettre de mobiliser sur cette période jusqu’à 650 milliards d’euros, selon la Commission européenne. Les 150 milliards restants seront mis à disposition des Etats membres sous forme de prêts.Chaque pays devra d’ici fin avril demander une exemption de ces règles budgétaires, selon un projet de conclusions de ce “livre blanc”, dont l’AFP a obtenu une copie. La Commission veut aller vite et décider d’ici fin juillet d’accorder ou non cette exemption, en fonction des dépenses proposées, selon un responsable européen. Pas question en effet que cet assouplissement des règles budgétaires soit utilisé pour financer des dépenses non militaires, selon ce responsable.Les responsables de la Commission veulent aussi que les 27 adoptent au plus vite le texte servant de base aux prêts de 150 milliards d’euros.Il doit permettre de financer, en commun, des achats et des projets d’investissement en Europe. Il s’agit, a assuré Mme von der Leyen, d’acheter “davantage européen”, au moment où la très grande majorité des investissements en matière de défense se fait en dehors de l’Union européenne.”Le contenu européen est important. Au moins 65% des pièces contenues dans tel ou tel armement doit être “d’origine européenne”, a-t-elle souligné mardi à Copenhague.Les dirigeants de l’UE ont déjà donné leur feu vert à ce plan proposé par Mme von der Leyen lors d’un sommet extraordinaire la semaine dernière.- Aller plus loin -Plusieurs Etats membres souhaitent toutefois aller plus loin et suggèrent qu’un grand emprunt soit lancé, comme cela avait été le cas lors de la pandémie de Covid. L’UE avait alors emprunté 800 milliards d’euros. Les besoins ont cette fois été estimés à 500 milliards d’euros, mais la Commission européenne a jusqu’à présent refusé de s’engager dans cette voie. “Nous n’en sommes pas là”, a reconnu mercredi la cheffe de la diplomatie européenne Kaja kallas, devant quelques journalistes.”Pour en parler, il faut un gouvernement en Allemagne”, fait valoir un diplomate européen.Le futur chancelier Friedrich Merz a fait voter mardi un plan massif d’investissements pour réarmer et moderniser l’Allemagne, qui n’a peut-être pas encore dit son dernier mot sur cette idée d’emprunt commun.La Commission européenne a également identifié les secteurs stratégiques dans lesquels les investissements doivent avoir lieu en priorité. Il s’agit surtout de combler les lacunes de l’industrie de défense en matière de munitions, de défense anti-aérienne, de drones, ou encore de missiles à longue portée.

Avec le retour de Trump, la désinformation pullule sur l’Afrique

La désinformation à propos de l’Afrique s’est démultipliée depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, y compris sur le continent. Les chercheurs observent un “changement radical” dans les médias en ligne poussé par l’agitation géopolitique et la méfiance.Quelques exemples dans trois grands pays d’Afrique ces dernières semaines, dont certains démêlés par AFP Fact Check.- Afrique du Sud: le prétendu génocide blanc -L’Afrique du Sud a été critiquée par la nouvelle administration américaine sur une série de sujets, notamment la promulgation récente d’une loi sur l’expropriation.”L’Afrique du Sud confisque des terres et traite certaines classes de personnes TRÈS MAL”, attaqué Donald Trump sur les réseaux sociaux en février.Mais de l’avis des experts et analystes, aucune terre n’a été confisquée et la loi précise que le gouvernement doit payer une compensation “équitable” pour toute expropriation de propriété.L’offre de Washington de fournir un “refuge sûr” aux Afrikaners, descendants des premiers colons européens en Afrique du Sud, a ensuite ressuscité le mythe du génocide blanc, que Donald Trump avait repris dès son premier mandat en évoquant des “meurtres à grandes échelles de fermiers” dès 2018.Des publications virales sur les réseaux sociaux ont faussement affirmé que 60 agriculteurs blancs étaient tués chaque jour. D’autres ont assuré que plus de 4.000 avaient été assassinés ces six dernières années.Mais les chiffres des groupes de défense des intérêts des fermiers comme des Afrikaners font état d’environ 50 personnes de toutes catégories raciales tuées chaque année dans des fermes.Près de 3.000 victimes ont été tués dans des exploitations agricoles au cours des 30 années jusqu’en 2024, a par exemple dénombré l’Union agricole du Transvaal d’Afrique du Sud.Parmi les plus de 19.000 meurtres commis dans le pays entre janvier et septembre 2024, la plupart des victimes étaient des jeunes hommes noirs dans les zones urbaines, selon la police.Les remarques de Trump sont “irresponsables”, estime l’analyste politique sud-africain, Gideon Chitanga, en rappelant que la propriété des terres est un sujet de tensions historique.”Ce type de propagande peut en fait inciter les Noirs à s’en prendre aux Blancs, ou bien faire enrager les Blancs”, explique-t-il.”Trump alimente des stéréotypes existants, et les gens ne s’intéressent pas forcément à la vérité tant qu’elle correspond à leurs attentes politiques,” explique Trust Matsilele, maître de conférences en journalisme à l’Université de la ville de Birmingham.- Nigeria: la génération par l’IA -Au Nigeria, le mouvement indépendantiste des Peuples Indigènes du Biafra (IPOB), dont les partisans produisent du contenu généré par l’intelligence artificielle pour doper leur campagne, a prétendu avoir le soutien de Donald Trump.Une vidéo manipulée montrait le président américain exprimant son soutien à ce groupe, dont le fondateur est poursuivi pour trahison. D’autres publications relayaient une vidéo générée par l’IA qui prétendait montrer le président finlandais Alexander Stubb promettant aussi son soutien.Lanre Olagunju, fact-checkeur et rédacteur en chef de CheckClimate.Africa, estime que l’influence de Donald Trump “se répand dans le discours politique et encourage les dirigeants qui utilisent la désinformation comme outil de contrôle”.D’autres critiques du gouvernement ont profité des larges coupes dans l’aide étrangère de la nouvelle administration pour publier des messages amplifiant le taux de VIH/SIDA du Nigeria.- Kenya: arme électorale -La hausse de la désinformation au Kenya a visé les divisions politiques internes au pays, qui provoquent régulièrement des violences lors des élections.Une vidéo TikTok trafiquée prétendait par exemple que l’ancien vice-président Rigathi Gachagua, destitué l’an dernier et rival du président William Ruto, avait assisté à l’inauguration de Trump en janvier.D’autres fausses affirmations suggéraient que le Kenya avait quitté l’Organisation mondiale de la santé après la décision de Trump de quitter l’OMS. Celles-ci se fondaient sur une ancienne vidéo liée à un médecin connu pour diffuser des informations erronées en matière de santé.Odanga Madung, chercheur spécialisé dans la désinformation, souligne que le retour de Donald Trump avait renforcé les théorie du complot d’extrême droite dans le monde entier.”La diabolisation des fact-checkeurs par Meta et les décrets coupant des programmes cruciaux tels que l’USAID, ont fondamentalement modifié la capacité des personnes à filtrer la désinformation,’ juge-t-il.À l’approche de l’élection présidentielle de 2027, Nyakerario Omari, expert en désinformation à Code for Africa, voit dans ce nouveau contexte un défi supplémentaire pour les médias kényans, déjà confrontés à la censure et à la pression politique.Selon lui, “les attaques en ligne contre les médias vont probablement se multiplier, surtout avec l’essor de la politique en ligne.”

Le Vectis Progress, un “cargo à voile” porté par le vent pour limiter le fioul

L’imposante structure en métal de 20 mètres de haut surplombe désormais la proue du Vectis Progress, un cargo amarré à Hull, en Angleterre: cette voile “rigide” exploite le vent pour réduire le fioul des navires marchands, une technologie en progression dans un secteur très polluant.Ces voiles modernes, qui renvoient à une époque où le vent était le seul moyen de se déplacer sur les océans, utilisent une énergie gratuite et largement disponible.Une alternative écologique au fioul lourd qui, contrairement à l’hydrogène, au méthanol ou à l’électricité, ne présente pas de défaut en matière de coût, de disponibilité ou de stockage.Après une nuit de labeur et une courte sieste, George Thompson, le fondateur de GT Wings, la start-up qui a produit cette aile en métal, est de retour sur le pont du Vectis Progress.”On n’a pas beaucoup dormi ces derniers jours”, s’excuse-t-il, regard tourné vers les ouvriers du chantier naval, casques blancs et gilets fluo, qui ajustent, perchés sur une nacelle, des plaques métalliques à quelques heures du départ.Voilà trois ans que ce passionné de voile a lancé sa propre technologie, jugeant qu'”il y avait un vide dans le marché”.L’entreprise a rapidement attiré des fonds, y compris du gouvernement britannique, qui investit 3,7 millions de livres dans le cadre de son programme de décarbonation du transport maritime.- America’s Cup et Formule 1 -Car avec environ 1 milliard de tonnes de dioxyde de carbone émises chaque année, ce secteur est responsable de 2,89% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, selon l’Organisation maritime internationale (OMI), qui entend atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.Accoudé à une rambarde, Martin Harrop, chef de produit de GT Wings, pointe l’imposante structure blanche et rouge.  “C’est de la haute technologie”, s’enthousiasme-t-il.Cette voile, baptisé AirWing, est similaire à celui d’une aile d’avion, mais à la verticale.Sa spécificité est qu’elle possède en plus des ventilateurs internes, qui accélèrent l’air qui les traversent, précise M. Harrop, en supervisant les derniers ajustements avant le grand départ à destination de Trois-Rivières, dans l’est du Canada.La jeune pousse britannique compte désormais neuf employés, “certains ayant participé à l’America’s Cup, une course à la voile de haute performance, d’autres venus du milieu de la Formule 1, ce qui apporte l’expertise nécessaire pour un projet” où l’aérodynamisme est crucial, raconte le fondateur.”Fabriquer tous les composants en 12 mois sans chaîne d’approvisionnement et en partant de zéro a été un défi majeur”, insiste M. Harrop.- 10% d’économies -La structure du bateau a dû être modifiée, avec neuf tonnes d’acier en plus et l’installation de plus de 7,5km de câbles électriques.Pour palier la perte de visibilité provoquée par l’aile, tout en se conformant aux règles de cabotage, “nous avons installé des caméras, un radar supplémentaire sur la proue et reconfiguré les feux de navigation”, explique Simon Merritt, responsable de la flotte de Carisbrooke, dont fait partie le Vectis Progress.L’entreprise a mesuré des économies de carburant de 8%, mais espère atteindre 10% sur une route entre l’Europe et le Canada où le vent souffle fort, confie M. Merritt.Les bénéfices financiers dépendent des cours du carburant, mais ils s’élèveraient à près de 1.000 dollars par jour selon Carisbrooke.Le nombre de navires utilisant le vent comme propulsion auxiliaire est encore limité, “environ 80″, selon George Thompson. Mais leur développement est poussé par l’Organisation maritime internationale, qui devrait présenter des mesures en avril.”L’industrie a pris un peu de retard au démarrage mais le nombre d’installations liées au vent devrait doubler tous les ans dans les prochaines années”, assure Lise Detrimont, déléguée générale de l’association Wind Ship spécialisée sur le sujet. 

Le Vectis Progress, un “cargo à voile” porté par le vent pour limiter le fioul

L’imposante structure en métal de 20 mètres de haut surplombe désormais la proue du Vectis Progress, un cargo amarré à Hull, en Angleterre: cette voile “rigide” exploite le vent pour réduire le fioul des navires marchands, une technologie en progression dans un secteur très polluant.Ces voiles modernes, qui renvoient à une époque où le vent était le seul moyen de se déplacer sur les océans, utilisent une énergie gratuite et largement disponible.Une alternative écologique au fioul lourd qui, contrairement à l’hydrogène, au méthanol ou à l’électricité, ne présente pas de défaut en matière de coût, de disponibilité ou de stockage.Après une nuit de labeur et une courte sieste, George Thompson, le fondateur de GT Wings, la start-up qui a produit cette aile en métal, est de retour sur le pont du Vectis Progress.”On n’a pas beaucoup dormi ces derniers jours”, s’excuse-t-il, regard tourné vers les ouvriers du chantier naval, casques blancs et gilets fluo, qui ajustent, perchés sur une nacelle, des plaques métalliques à quelques heures du départ.Voilà trois ans que ce passionné de voile a lancé sa propre technologie, jugeant qu'”il y avait un vide dans le marché”.L’entreprise a rapidement attiré des fonds, y compris du gouvernement britannique, qui investit 3,7 millions de livres dans le cadre de son programme de décarbonation du transport maritime.- America’s Cup et Formule 1 -Car avec environ 1 milliard de tonnes de dioxyde de carbone émises chaque année, ce secteur est responsable de 2,89% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, selon l’Organisation maritime internationale (OMI), qui entend atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050.Accoudé à une rambarde, Martin Harrop, chef de produit de GT Wings, pointe l’imposante structure blanche et rouge.  “C’est de la haute technologie”, s’enthousiasme-t-il.Cette voile, baptisé AirWing, est similaire à celui d’une aile d’avion, mais à la verticale.Sa spécificité est qu’elle possède en plus des ventilateurs internes, qui accélèrent l’air qui les traversent, précise M. Harrop, en supervisant les derniers ajustements avant le grand départ à destination de Trois-Rivières, dans l’est du Canada.La jeune pousse britannique compte désormais neuf employés, “certains ayant participé à l’America’s Cup, une course à la voile de haute performance, d’autres venus du milieu de la Formule 1, ce qui apporte l’expertise nécessaire pour un projet” où l’aérodynamisme est crucial, raconte le fondateur.”Fabriquer tous les composants en 12 mois sans chaîne d’approvisionnement et en partant de zéro a été un défi majeur”, insiste M. Harrop.- 10% d’économies -La structure du bateau a dû être modifiée, avec neuf tonnes d’acier en plus et l’installation de plus de 7,5km de câbles électriques.Pour palier la perte de visibilité provoquée par l’aile, tout en se conformant aux règles de cabotage, “nous avons installé des caméras, un radar supplémentaire sur la proue et reconfiguré les feux de navigation”, explique Simon Merritt, responsable de la flotte de Carisbrooke, dont fait partie le Vectis Progress.L’entreprise a mesuré des économies de carburant de 8%, mais espère atteindre 10% sur une route entre l’Europe et le Canada où le vent souffle fort, confie M. Merritt.Les bénéfices financiers dépendent des cours du carburant, mais ils s’élèveraient à près de 1.000 dollars par jour selon Carisbrooke.Le nombre de navires utilisant le vent comme propulsion auxiliaire est encore limité, “environ 80″, selon George Thompson. Mais leur développement est poussé par l’Organisation maritime internationale, qui devrait présenter des mesures en avril.”L’industrie a pris un peu de retard au démarrage mais le nombre d’installations liées au vent devrait doubler tous les ans dans les prochaines années”, assure Lise Detrimont, déléguée générale de l’association Wind Ship spécialisée sur le sujet. 

Chasseurs jugés à Foix: les parties civiles demandent réparation pour la mort de l’ours

Les associations écologistes ont demandé mercredi réparation du préjudice environnemental lors de la dernière journée du procès de 16 chasseurs jugés pour leur participation à une battue au sanglier dans les Pyrénées, en 2021, qui s’est soldée par la mort accidentelle d’une ourse. A la mi-journée, le procureur Olivier Mouysset devait prononcer son réquisitoire. L’après-midi sera consacrée aux plaidoiries de la défense, qui espère obtenir la relaxe des prévenus, puis la décision du tribunal correctionnel de Foix sera mise en délibéré à une date ultérieure.Lors de sa plaidoirie, Me François Ruffié, avocat de l’Association pour la sauvegarde et la protection des animaux sauvages (ASPAS), partie civile, a pointé des “imprudences et négligences” et lancé aux prévenus: “vous êtes les gardiens” de la biodiversité, “nul n’est censé ignorer la loi et les limites de la réserve”.Il a demandé au tribunal de condamner solidairement les 16 prévenus à verser 175.000 euros, l’équivalent du coût de réintroduction d’un ours.Quinze chasseurs ayant participé à la battue dans la réserve naturelle du Mont Valier, en Ariège, sont jugés pour diverses infractions à la chasse, alors que celui qui a tiré sur l’ourse Caramelles, un retraité de 81 ans, est jugé pour “destruction d’espèce protégée”. L’ours est en effet une espèce en voie d’extinction dans le massif pyrénéen, malgré un programme de restauration de la population lancé dans les années 1990.L’avocate de plusieurs associations écologistes constituées parties civiles, Me Alice Terrasse, “ne voit pas comment les 16 chasseurs pourraient ne pas être condamnés”.- Nouveau lâcher d’ours -“Nous voulons que la faute soit actée et une réparation du préjudice environnemental. Il faut a minima qu’un ours soit réintroduit pour compenser la mort de Caramelles”, a précisé Me Terrasse qui exige 100.000 euros pour financer l’opération. Car même si ce procès n’apportera pas de réponse à cette revendication des associations pro-ours, les parties civiles, a souligné l’avocate, réclament “que l’Etat tienne ses engagements” et procède à de nouveaux lâchers pour compenser la disparition des ours tués par l’Homme, déjà quatre depuis 2020. Mardi, le procès a été marqué par l’interrogatoire du chasseur de 81 ans, invité à relater les circonstances qui l’avaient conduit à presser la détente, le 20 novembre 2021, dans une zone escarpée à 1.300 mètres d’altitude.”Elle m’a attrapé la cuisse gauche, j’ai paniqué et j’ai tiré un coup de carabine. Elle a reculé en grognant, elle m’a contourné et m’a mordu le mollet droit, je suis tombé, elle me bouffait la jambe, j’ai réarmé ma carabine et j’ai tiré. Elle est morte cinq mètres plus bas”, a déclaré le prévenu.Les chasseurs qui se sont succédé à la barre ont reconnu des négligences, démontrant une méconnaissance des règles de chasse en vigueur dans la réserve, tout en plaidant leur bonne foi.Les débats ont par ailleurs porté sur la connaissance qu’avaient les prévenus du fait qu’ils se trouvaient à l’extérieur de la zone de chasse autorisée – à 400 mètres environ, lorsque l’ourse a été tuée. “La chasse n’est pas interdite dans la réserve, elle est interdite en battue”, a tenu à préciser la présidente du tribunal Sun Yung Lazare.Me Ruffié a pointé quant à lui le “danger” de cette méthode de chasse, dans une zone de présence potentielle de l’ours.Les limites de la réserve du Mont Valier étaient-elles signalées? La question a été mardi au centre des débats. Des photos diffusées à l’audience montrent des R pour “réserve” de couleur rouge sur fond blanc, peints sur des arbres, à peines visibles ou illisibles.”La limite est mal marquée (…) on ne sait jamais vraiment où on est”, s’est défendu à la barre l’un des deux responsables de la battue.”Votre obligation de chasseur est de savoir où vous chassez”, a tonné le procureur Olivier Mouysset. L’avocat de la défense, Charles Lagier, qui demande la relaxe des prévenus, a pointé une défaillance des services de l’Etat, qui auraient dû selon lui avertir les chasseurs de la présence de l’ours dans la réserve, et leur demander de cesser les battues.Â