British FM says Morocco’s autonomy plan for W. Sahara ‘most credible’ solution

British foreign minister David Lammy said on Sunday that Morocco’s autonomy plan for the territory of Western Sahara was the “most credible” solution to the decades-long dispute, reversing London’s long-standing position.Western Sahara, a mineral-rich former Spanish colony, is largely controlled by Morocco but has been claimed in its entirety for decades by the pro-independence Polisario Front, which is backed by Algeria.Morocco has been campaigning for broad support for its autonomy plan after obtaining US recognition of Morocco’s sovereignty over the disputed territory in 2020, in exchange for the normalisation of diplomatic relations with Israel.”The United Kingdom considers Morocco’s autonomy proposal submitted in 2007 as the most credible, viable and pragmatic basis for a lasting resolution of the dispute,” Lammy told reporters in Rabat.Britain previously backed self-determination for the disputed territory, which Morocco claims as an integral part of its kingdom.Moroccan foreign minister Nasser Bourita welcomed the shift, saying the new British position contributed “greatly to advancing this momentum and promoting the UN path towards a definitive and mutually acceptable solution based on the autonomy initiative.”- Growing European support -Rabat’s push for support for its autonomy plan has seen success.Spain and Germany now officially back the Moroccan autonomy plan, while France last summer recognised Morocco’s sovereignty over the territory.Algeria, which backs the Polisario Front and cut diplomatic relations with Rabat in 2021, said it “regrets” Britain’s decision on Sunday to support Morocco’s autonomy plan.”In 18 years of existence, this plan has never been submitted to the Sahrawis as a basis for negotiation, nor has it ever been taken seriously by the successive UN envoys,” the Algerian foreign ministry said in a statement.The United Nations considers Western Sahara a “non-self-governing territory” and has had a peacekeeping mission there since 1991, whose stated aim is to organise a referendum on the territory’s future.But Rabat has repeatedly ruled out any vote where independence is an option, instead proposing an autonomy plan.”This year is a vital window of opportunity to secure a resolution before we reach 50 years of the dispute in November,” Lammy said.The foreign minister also said it encouraged “relevant parties to engage urgently and positively with the United Nations-led political process”.The ceasefire collapsed in mid-November 2020 after Moroccan troops were deployed to the far south of the territory to remove separatists blocking the only route to Mauritania — a route they claimed was illegal, as it did not exist in 1991.The UN Security Council is calling for negotiations without preconditions, while Morocco insists they focus solely on its autonomy plan.”The only viable and durable solution will be one that is mutually acceptable to the relevant parties and is arrived at through compromise,” added Lammy.In a joint statement, the United Kingdom noted that its export credit agency, UK Export Finance, may consider supporting projects in the Sahara as part of its commitment to mobilise 5 billion British pounds (approximately 5.9 billion euros) for new economic initiatives in Morocco.

Disney’s ‘Lilo & Stitch’ wins N.America box office for second week

Disney’s family-friendly “Lilo & Stitch,” a live-action remake of the 2002 animated film, won the North American box office for a second week in a row, taking in another $63 million, industry estimates showed Sunday. So far, its worldwide take is at a whopping $610 million, Exhibitor Relations said.Maia Kealoha (as Lilo), Hannah Waddingham, Courtney B. Vance and Zach Galifianakis star, while Chris Sanders again provides the voice of the chaos-creating blue alien Stitch.”Mission: Impossible — The Final Reckoning” — the latest, and ostensibly last, in the hugely successful Tom Cruise spy thriller series based on a 1960s TV show — took second place with $27.3 million in the United States and Canada.The Paramount film has made another $231 million overseas, which should help offset its massive production budget, reportedly at $400 million.Debuting in a disappointing third place was Sony’s “Karate Kid: Legends,” a sequel featuring Ralph Macchio — the star of the original 1984 classic — and action flick icon Jackie Chan, along with Ben Wang in the title role. It made $21 million at the domestic box office and another $26 million overseas.”‘Legends’ is trying to invigorate the story with a new Kid — again — but business is not strong,” said David A. Gross of Franchise Entertainment Research. In fourth place was Warner Bros. and New Line’s horror film “Final Destination: Bloodlines,” at $10.8 million.And another horror film, “Bring Her Back,” debuted in fifth place with $7.1 million.”This is a very good opening for an original horror movie that cost only $4.5 million to make,” said Gross.Rounding out the top 10 were:”Sinners” ($5.2 million)”Thunderbolts” ($4.8 million)”Friendship” ($2.6 million)”The Last Rodeo” ($2.1 million)”J-Hope Hope on the Stage” – live tour broadcast ($940,000)

A Istanbul, le commerce à la valise avec l’Afrique s’enraye

A Laleli, dans le centre d’Istanbul, le commerce à la valise est une institution. Sous un ciel tissé de câbles électriques, des porteurs sillonnent les rues étroites chargés de colis prêts à l’expédition.Ici, on vend en gros à des clients du monde entier, notamment d’Afrique subsaharienne. Si certains continuent de faire des allers-retours avec leurs valises, les échanges s’opèrent surtout autour de services d’envois professionnels.Dans son bureau à l’étage d’un immeuble étroit, entouré de ses associés, Fadil Bayero tue le temps. Le Camerounais tient un “kargo”, le nom donné localement aux commerces d’expédition de marchandises qui jouent le rôle d’intermédiaire entre grossistes turcs et acheteurs étrangers.Depuis l’Afrique, des commerçants lui passent commande de produits destinés à être revendus. Vêtements, cosmétiques, linge de maison… Selon lui, le “made in Turkey” a très bonne réputation en Afrique.”Avant, cette pièce était remplie jusqu’au plafond”, assure l’homme de 39 ans, arrivé à Istanbul il y a quelques années pour “faire du business”.”Aujourd’hui, elle est à moitié vide”, déplore-t-il, affirmant comme de nombreux Africains du quartier que les envois ont chuté ces dernières années, même si les exportations turques vers l’Afrique, où Ankara développe sa présence, ont bondi: de 11,5 milliards de dollars en 2017 à 19,4 milliards l’an passé tous secteurs confondus (produits chimiques et agricoles, acier…).- “Tout est vide!” -Historiquement bon marché, le textile turc s’est renchéri ces dernières années. L’inflation, supérieure à 35% depuis fin 2021, décourage des acheteurs africains qui se tournent vers des fournisseurs chinois et égyptiens, selon des commerçants.Mais pour Fadil Bayero, l’explication est ailleurs: “Ce n’est pas l’inflation le problème, ce sont les arrestations. Beaucoup de personnes ont été expulsées”, affirme-t-il.Depuis 2022, la politique migratoire turque s’est durcie. Les autorités bloquent les nouvelles demandes de permis de séjour dans plusieurs arrondissements d’Istanbul dont Fatih, où se situe Laleli.Objectif: limiter la proportion d’étrangers à 20% par quartier.”Les magasins, les rues, tout est vide maintenant!”, s’emporte Franck, un collègue de Fadil Bayero. “Regarde par la fenêtre: les vendeurs restent assis toute la journée à boire du thé en attendant des clients”.- “Economie locale” – Quelques rues plus loin, Shamsu Abdullahi, la trentaine, scrute des tableaux Excel. Dans sa pièce mal éclairée s’entassent sur le carrelage blanc des dizaines de ballots en attente d’être expédiés. Avec deux amis, il dirige un “kargo” qui dessert l’Afrique, notamment le Nigeria, son pays natal. Depuis janvier, ils ont envoyé plus de 20 tonnes de marchandises par fret aérien et rempli l’équivalent de 15 conteneurs maritimes. Pour son propre compte, M. Abdullahi a également effectué une quinzaine d’allers-retours au pays, emportant avec lui 80 kg de biens à chaque voyage.”Mon permis de résidence expire dans deux mois et je pense que les autorités ne vont pas le renouveler”, soupire le Nigérian, qui dit faire plus d’un million d’euros par an de chiffre d’affaires avec ses associés.”C’est de l’argent dépensé en Turquie, qui alimente l’économie locale”, se défend-il.- “Débrouillardise” – Toutefois, “il est difficile de donner des chiffres sur le volume des exportations de la Turquie vers l’Afrique car beaucoup d’entreprises sont informelles”, relève Issouf Binaté, historien et maître de conférence à l’Université Alassane Ouattara en Côte d’Ivoire. Les “kargos” sont selon lui des “business de transition”, une activité de “débrouillardise” partagée entre amis ou membres de la même famille. A Laleli, tous ont conscience que l’âge d’or du “kargo” et du commerce à la valise est terminé. “En une année, nous sommes passés d’environ 3 tonnes d’envois par semaine à 1,5″, glisse sous couvert d’anonymat un jeune Congolais installé à Istanbul depuis cinq ans.”Même si nous arrivons encore à trouver des produits à bas prix, nous ne pouvons pas rivaliser avec la Chine”, ajoute-t-il.Arslan Arslan, vendeur de robes africaines quelques mètres plus loin, dresse le même bilan. “Avant, j’avais des clients du matin au soir (…) mais les autorités les ont renvoyés”. Désormais, le commerçant turc recherche ses clients africains sur les réseaux sociaux. “Je me suis mis sur Telegram, Instagram, Facebook. Mais ici, tout est devenu cher. J’ai perdu 70% de chiffre d’affaires en un an”.

Tour d’Italie: vainqueur du Giro, Simon Yates donne rendez-vous à Pogacar

Vainqueur de son premier Tour d’Italie dimanche à Rome, Simon Yates remet l’équipe Visma-Lease a bike au centre du jeu à un mois du Tour de France où le Britannique servira de lieutenant de luxe à Jonas Vingegaard.Vingt-quatre heures après avoir renversé le Giro dans le colle delle Finestre, Yates a validé son triomphe lors de la 21e et dernière étape remportée au sprint par son coéquipier néerlandais Olav Kooij.”On aurait pu rêver meilleur week-end”, a résumé celui-ci.Tout habillé de rose, Yates, 32 ans, a pu savourer son succès sous un soleil radieux après avoir serré la main et reçu la bénédiction du pape Léon XIV lors de la traversée du Vatican en début d’étape.Au classement général final, le natif de Bury, près de Manchester, s’impose avec une avance conséquente de 3 min 56 sec sur le Mexicain Isaac del Toro, la révélation de ce Giro, et 4 min 43 sec sur l’Equatorien Richard Carapaz.Il a fait la différence samedi dans une étape de montagne qui restera dans les annales et où il a repris plus de cinq minutes sur Del Toro et Carapaz qui se sont sabordés en refusant de collaborer.- Un Giro passionnant -Yates remporte un Giro haut en couleurs et passionnant, marqué par les abandons théâtraux des deux principaux favoris au départ, Primoz Roglic et Juan Ayuso, l’émergence du jeune Del Toro, qui a porté le maillot rose de leader pendant onze étapes et a tout pour devenir la prochaine grande star du cyclisme, ainsi que la fougue de Carapaz et du Colombien Egan Bernal (7e).La double absence de Tadej Pogacar, vainqueur sortant, et Jonas Vingegaard a donné lieu à une course très ouverte et indécise jusqu’au bout.Samedi, Simon Yates n’a pas arrêté de pleurer, à l’arrivée, pendant le protocole et en conférence de presse au moment de décrire cette deuxième victoire dans un grand Tour, sept ans après son succès dans la Vuelta.Car entre ces deux triomphes, il a connu beaucoup de bas, entre blessures, chutes et maladies qui l’ont peu à peu effacé du paysage des vainqueurs potentiels de ces grandes courses de trois semaines.”J’ai investi une grande partie de ma carrière et même de ma vie à gagner le Giro, a-t-il dit. Mais j’ai connu beaucoup de coups d’arrêt qui ont été difficiles à digérer. Alors oui, c’est un énorme soulagement d’y être arrivé enfin.”Sa renaissance valide aussi son passage cet hiver dans l’armada Visma-Lease a bike après dix ans dans la même équipe australienne qui s’appelle aujourd’hui Jayco-AlUla. Découvrant un univers encore plus professionnel, il a réussi à se relancer pour mettre enfin toutes les chances de son côté.- Retour sur investissement -Pour la formation néerlandaise, c’est un excellent retour sur investissement après une année vierge de victoires dans les grands Tours.En 2023, Visma avait gagné les trois – le Giro pour Roglic, le Tour de France pour Vingegaard et la Vuelta avec Sepp Kuss – avant de voir la Slovénie truster la saison 2024 avec les victoires de Pogacar dans le Giro et le Tour de France ainsi que celle de Roglic, passé chez Red Bull Bora, dans le Tour d’Espagne.Le succès de Yates intervient à un mois du Tour de France (5-27 juillet) où le Britannique se rangera au service de Vingegaard. Cela donnera lieu à un match dans le match assez incroyable puisque son frère jumeau Adam occupera exactement la même fonction de dernier relais en montagne pour Tadej Pogacar au sein de l’équipe UAE.Visma  pourra aussi compter sur Wout Van Aert, vainqueur de l’étape des Strade Bianche il y a deux semaines sur le Giro et qui a encore été incroyable de dévouement samedi dans un rôle de super équipier.Pendant que Yates et Van Aert vont prendre un peu de repos, les grands chefs seront de sortie dès dimanche prochain pour un Critérium du Dauphiné au plateau exceptionnel avec les participations de Pogacar, Vingegaard et Remco Evenepoel.

“Repartir de zéro”: à Fukushima, des kiwis comme symbole de renouveau

À quelques kilomètres du site de la catastrophe nucléaire de Fukushima, Takuya Haraguchi prend soin de ses nouveaux plants de kiwis sous le soleil printanier, redonnant vie à une ancienne zone sinistrée.Le jeune agriculteur avait 11 ans lorsque le Japon a été frappé par le plus puissant séisme de son histoire, suivi d’un tsunami qui a fait 18.500 morts ou disparus.La masse d’eau a percuté la centrale nucléaire de Fukushima, sur la côte nord-est du pays, provoquant une fusion nucléaire dévastatrice. À l’époque, Takuya Haraguchi, passionné de lecture et habitant d’Osaka — à 800 kilomètres à l’ouest de la zone sinistrée — redoutait que les radiations ne rendent tout le pays inhabitable.Aujourd’hui âgé de 25 ans, ce nouveau résident de la commune d’Okuma croit en l’avenir de la région de Fukushima.”Tout le monde a entendu parler de l’accident nucléaire. Mais peu de gens connaissent cette région et les efforts faits pour aller de l’avant”, confie à l’AFP le jeune homme au teint hâlé par le travail aux champs.”En cultivant des kiwis ici, j’aimerais que les gens s’intéressent (…) et découvrent ce qu’est vraiment Fukushima aujourd’hui”, ajoute-t-il. La région était notamment réputée pour ses poires juteuses et ses pêches sucrées. Mais la catastrophe nucléaire a tout effacé.Plus d’une décennie plus tard, à l’issue de vastes opérations de décontamination –- dont le retrait complet de la couche supérieure du sol agricole –- les autorités assurent que les produits de Fukushima sont sans danger.L’an dernier, des pêches locales ont été vendues dans le prestigieux magasin Harrods à Londres. Au Japon, certains consommateurs soutiennent les agriculteurs locaux en achetant leurs produits.”Leur sûreté a été prouvée. Je pense que c’est important de cultiver ici”, déclare M. Haraguchi, un bob à motif de kiwis sur la tête.- Repartir de zéro -Takuya Haraguchi a étudié l’informatique à l’université, mais son véritable rêve était de devenir arboriculteur.En 2021, il découvre la ville d’Okuma lors d’un événement pour étudiants, où il rencontre des habitants déterminés à redonner vie à leur communauté en relançant la culture du kiwi.M. Haraguchi lance alors son projet “ReFruits” avec un associé, lui aussi dans la vingtaine. Les deux hommes disposent de 2,5 hectares de terres en partie cultivés, et espèrent récolter leurs premiers kiwis l’an prochain.”Puisque tout est reparti de zéro, on peut expérimenter des idées nouvelles, et même audacieuses”, explique Takuya Haraguchi. Après la catastrophe de mars 2011, les retombées radioactives ont contraint les 11.000 habitants d’Okuma à abandonner leurs habitations.À l’échelle de la région de Fukushima, quelque 80.000 personnes ont été évacuées, tandis qu’un nombre équivalent d’habitants aurait quitté la région de leur propre initiative, selon les autorités.Depuis que la ville est redevenue habitable en 2019, 1.500 personnes se sont installées à Okuma, et plus de 1.000 sont de nouveaux arrivants, dont plusieurs centaines travaillent à la centrale.Des jeunes venus d’ailleurs, comme M. Haraguchi, s’y installent, attirés aussi par les subventions gouvernementales pour le logement et le soutien aux entreprises.- Test de radiations -Des dizaines de capteurs surveillent quotidiennement les niveaux de radiation à Okuma, qui restent dans les limites de sécurité fixées par les autorités.Certaines zones, comme des collines inexploitables, demeurent toutefois interdites d’accès.A la ferme de Takuya Haraguchi, les analyses du sol révèlent un niveau de radiation légèrement supérieur à la moyenne, mais conforme aux normes alimentaires mondiales.Les tests effectués sur les fruits produits dans la région montrent également des niveaux suffisamment bas pour une consommation sans risque.Mais pour Kaori Suzuki, qui dirige l’associaton “Mothers’ Radiation Lab Fukushima – Tarachine”, la prudence reste de mise et son organisation mène ses propres tests de radiations sur les sols et les aliments produits à Fukushima.”C’est à chacun de décider ce qu’il souhaite consommer”, explique-t-elle à l’AFP.Alors que les autorités affirment qu’il n’y a pas de danger immédiat pour la santé, Mme Suzuki souligne les risques liés à l’agriculture dans les zones qui ont été fortement touchées par les retombées de l’accident nucléaire.”Il vaut mieux rester prudent, car les gens se sont relâchés”, dit-elle.Conscient de ces réticences, M. Haraguchi, qui voyage à l’étranger pour raconter son parcours et l’histoire de Fukushima, espère que les inquiétudes vis-à-vis des cultures locales se dissiperont.”Il n’est pas question d’imposer nos produits à ceux qui se sentent mal à l’aise”, affirme l’agriculteur, ajoutant qu’il agit en toute transparence.”Nous devons vendre nos produits à ceux qui comprennent notre démarche.”

“Repartir de zéro”: à Fukushima, des kiwis comme symbole de renouveau

À quelques kilomètres du site de la catastrophe nucléaire de Fukushima, Takuya Haraguchi prend soin de ses nouveaux plants de kiwis sous le soleil printanier, redonnant vie à une ancienne zone sinistrée.Le jeune agriculteur avait 11 ans lorsque le Japon a été frappé par le plus puissant séisme de son histoire, suivi d’un tsunami qui a fait 18.500 morts ou disparus.La masse d’eau a percuté la centrale nucléaire de Fukushima, sur la côte nord-est du pays, provoquant une fusion nucléaire dévastatrice. À l’époque, Takuya Haraguchi, passionné de lecture et habitant d’Osaka — à 800 kilomètres à l’ouest de la zone sinistrée — redoutait que les radiations ne rendent tout le pays inhabitable.Aujourd’hui âgé de 25 ans, ce nouveau résident de la commune d’Okuma croit en l’avenir de la région de Fukushima.”Tout le monde a entendu parler de l’accident nucléaire. Mais peu de gens connaissent cette région et les efforts faits pour aller de l’avant”, confie à l’AFP le jeune homme au teint hâlé par le travail aux champs.”En cultivant des kiwis ici, j’aimerais que les gens s’intéressent (…) et découvrent ce qu’est vraiment Fukushima aujourd’hui”, ajoute-t-il. La région était notamment réputée pour ses poires juteuses et ses pêches sucrées. Mais la catastrophe nucléaire a tout effacé.Plus d’une décennie plus tard, à l’issue de vastes opérations de décontamination –- dont le retrait complet de la couche supérieure du sol agricole –- les autorités assurent que les produits de Fukushima sont sans danger.L’an dernier, des pêches locales ont été vendues dans le prestigieux magasin Harrods à Londres. Au Japon, certains consommateurs soutiennent les agriculteurs locaux en achetant leurs produits.”Leur sûreté a été prouvée. Je pense que c’est important de cultiver ici”, déclare M. Haraguchi, un bob à motif de kiwis sur la tête.- Repartir de zéro -Takuya Haraguchi a étudié l’informatique à l’université, mais son véritable rêve était de devenir arboriculteur.En 2021, il découvre la ville d’Okuma lors d’un événement pour étudiants, où il rencontre des habitants déterminés à redonner vie à leur communauté en relançant la culture du kiwi.M. Haraguchi lance alors son projet “ReFruits” avec un associé, lui aussi dans la vingtaine. Les deux hommes disposent de 2,5 hectares de terres en partie cultivés, et espèrent récolter leurs premiers kiwis l’an prochain.”Puisque tout est reparti de zéro, on peut expérimenter des idées nouvelles, et même audacieuses”, explique Takuya Haraguchi. Après la catastrophe de mars 2011, les retombées radioactives ont contraint les 11.000 habitants d’Okuma à abandonner leurs habitations.À l’échelle de la région de Fukushima, quelque 80.000 personnes ont été évacuées, tandis qu’un nombre équivalent d’habitants aurait quitté la région de leur propre initiative, selon les autorités.Depuis que la ville est redevenue habitable en 2019, 1.500 personnes se sont installées à Okuma, et plus de 1.000 sont de nouveaux arrivants, dont plusieurs centaines travaillent à la centrale.Des jeunes venus d’ailleurs, comme M. Haraguchi, s’y installent, attirés aussi par les subventions gouvernementales pour le logement et le soutien aux entreprises.- Test de radiations -Des dizaines de capteurs surveillent quotidiennement les niveaux de radiation à Okuma, qui restent dans les limites de sécurité fixées par les autorités.Certaines zones, comme des collines inexploitables, demeurent toutefois interdites d’accès.A la ferme de Takuya Haraguchi, les analyses du sol révèlent un niveau de radiation légèrement supérieur à la moyenne, mais conforme aux normes alimentaires mondiales.Les tests effectués sur les fruits produits dans la région montrent également des niveaux suffisamment bas pour une consommation sans risque.Mais pour Kaori Suzuki, qui dirige l’associaton “Mothers’ Radiation Lab Fukushima – Tarachine”, la prudence reste de mise et son organisation mène ses propres tests de radiations sur les sols et les aliments produits à Fukushima.”C’est à chacun de décider ce qu’il souhaite consommer”, explique-t-elle à l’AFP.Alors que les autorités affirment qu’il n’y a pas de danger immédiat pour la santé, Mme Suzuki souligne les risques liés à l’agriculture dans les zones qui ont été fortement touchées par les retombées de l’accident nucléaire.”Il vaut mieux rester prudent, car les gens se sont relâchés”, dit-elle.Conscient de ces réticences, M. Haraguchi, qui voyage à l’étranger pour raconter son parcours et l’histoire de Fukushima, espère que les inquiétudes vis-à-vis des cultures locales se dissiperont.”Il n’est pas question d’imposer nos produits à ceux qui se sentent mal à l’aise”, affirme l’agriculteur, ajoutant qu’il agit en toute transparence.”Nous devons vendre nos produits à ceux qui comprennent notre démarche.”

“Repartir de zéro”: à Fukushima, des kiwis comme symbole de renouveau

À quelques kilomètres du site de la catastrophe nucléaire de Fukushima, Takuya Haraguchi prend soin de ses nouveaux plants de kiwis sous le soleil printanier, redonnant vie à une ancienne zone sinistrée.Le jeune agriculteur avait 11 ans lorsque le Japon a été frappé par le plus puissant séisme de son histoire, suivi d’un tsunami qui a fait 18.500 morts ou disparus.La masse d’eau a percuté la centrale nucléaire de Fukushima, sur la côte nord-est du pays, provoquant une fusion nucléaire dévastatrice. À l’époque, Takuya Haraguchi, passionné de lecture et habitant d’Osaka — à 800 kilomètres à l’ouest de la zone sinistrée — redoutait que les radiations ne rendent tout le pays inhabitable.Aujourd’hui âgé de 25 ans, ce nouveau résident de la commune d’Okuma croit en l’avenir de la région de Fukushima.”Tout le monde a entendu parler de l’accident nucléaire. Mais peu de gens connaissent cette région et les efforts faits pour aller de l’avant”, confie à l’AFP le jeune homme au teint hâlé par le travail aux champs.”En cultivant des kiwis ici, j’aimerais que les gens s’intéressent (…) et découvrent ce qu’est vraiment Fukushima aujourd’hui”, ajoute-t-il. La région était notamment réputée pour ses poires juteuses et ses pêches sucrées. Mais la catastrophe nucléaire a tout effacé.Plus d’une décennie plus tard, à l’issue de vastes opérations de décontamination –- dont le retrait complet de la couche supérieure du sol agricole –- les autorités assurent que les produits de Fukushima sont sans danger.L’an dernier, des pêches locales ont été vendues dans le prestigieux magasin Harrods à Londres. Au Japon, certains consommateurs soutiennent les agriculteurs locaux en achetant leurs produits.”Leur sûreté a été prouvée. Je pense que c’est important de cultiver ici”, déclare M. Haraguchi, un bob à motif de kiwis sur la tête.- Repartir de zéro -Takuya Haraguchi a étudié l’informatique à l’université, mais son véritable rêve était de devenir arboriculteur.En 2021, il découvre la ville d’Okuma lors d’un événement pour étudiants, où il rencontre des habitants déterminés à redonner vie à leur communauté en relançant la culture du kiwi.M. Haraguchi lance alors son projet “ReFruits” avec un associé, lui aussi dans la vingtaine. Les deux hommes disposent de 2,5 hectares de terres en partie cultivés, et espèrent récolter leurs premiers kiwis l’an prochain.”Puisque tout est reparti de zéro, on peut expérimenter des idées nouvelles, et même audacieuses”, explique Takuya Haraguchi. Après la catastrophe de mars 2011, les retombées radioactives ont contraint les 11.000 habitants d’Okuma à abandonner leurs habitations.À l’échelle de la région de Fukushima, quelque 80.000 personnes ont été évacuées, tandis qu’un nombre équivalent d’habitants aurait quitté la région de leur propre initiative, selon les autorités.Depuis que la ville est redevenue habitable en 2019, 1.500 personnes se sont installées à Okuma, et plus de 1.000 sont de nouveaux arrivants, dont plusieurs centaines travaillent à la centrale.Des jeunes venus d’ailleurs, comme M. Haraguchi, s’y installent, attirés aussi par les subventions gouvernementales pour le logement et le soutien aux entreprises.- Test de radiations -Des dizaines de capteurs surveillent quotidiennement les niveaux de radiation à Okuma, qui restent dans les limites de sécurité fixées par les autorités.Certaines zones, comme des collines inexploitables, demeurent toutefois interdites d’accès.A la ferme de Takuya Haraguchi, les analyses du sol révèlent un niveau de radiation légèrement supérieur à la moyenne, mais conforme aux normes alimentaires mondiales.Les tests effectués sur les fruits produits dans la région montrent également des niveaux suffisamment bas pour une consommation sans risque.Mais pour Kaori Suzuki, qui dirige l’associaton “Mothers’ Radiation Lab Fukushima – Tarachine”, la prudence reste de mise et son organisation mène ses propres tests de radiations sur les sols et les aliments produits à Fukushima.”C’est à chacun de décider ce qu’il souhaite consommer”, explique-t-elle à l’AFP.Alors que les autorités affirment qu’il n’y a pas de danger immédiat pour la santé, Mme Suzuki souligne les risques liés à l’agriculture dans les zones qui ont été fortement touchées par les retombées de l’accident nucléaire.”Il vaut mieux rester prudent, car les gens se sont relâchés”, dit-elle.Conscient de ces réticences, M. Haraguchi, qui voyage à l’étranger pour raconter son parcours et l’histoire de Fukushima, espère que les inquiétudes vis-à-vis des cultures locales se dissiperont.”Il n’est pas question d’imposer nos produits à ceux qui se sentent mal à l’aise”, affirme l’agriculteur, ajoutant qu’il agit en toute transparence.”Nous devons vendre nos produits à ceux qui comprennent notre démarche.”