Israël étend son opération au sol à Gaza, après des tirs de roquettes du Hamas
L’armée israélienne a annoncé jeudi qu’elle étendait son opération au sol dans le sud de la bande de Gaza, après des tirs de roquettes du Hamas sur Tel-Aviv en riposte au nombre croissant de civils tués depuis la reprise des opérations militaires israéliennes.Après deux mois d’une trêve fragile, Israël a lancé mardi des bombardements massifs sur le territoire palestinien, suivis mercredi de nouvelles opérations terrestres, afin de faire pression sur le mouvement islamiste pour qu’il libère ses derniers otages.Selon la Défense civile de Gaza, au moins 504 personnes parmi lesquelles plus de 190 mineurs ont été tuées depuis la reprise des frappes israéliennes.Jeudi, l’armée a annoncé avoir mené “des opérations terrestres dans la zone de Chaboura à Rafah”, à la pointe sud du territoire palestinien, ajoutant poursuivre aussi ses opérations “dans le nord et le centre” de Gaza.Quelques heures plus tôt, la branche armée du Hamas avait affirmé avoir visé Tel-Aviv, la grande ville du centre d’Israël, avec des roquettes en riposte aux “massacres de civils”, commis selon elle par Israël à Gaza.L’armée de l’air israélienne a indiqué avoir intercepté un projectile et ajouté que deux autres étaient tombés sur des zones inhabitées.Dans la soirée, les sirènes d’alerte anti-aérienne ont retenti à Jérusalem. L’armée a indiqué qu’elles avaient été déclenchées à cause d'”un projectile tiré du Yémen”, un pays en grande partie contrôlé par les rebelles houthis, alliés du Hamas. – “Un déchaînement sans fin” -Après des semaines d’impasse, Israël a mené mardi les frappes de loin les plus meurtrières sur Gaza depuis le début de la trêve avec le Hamas le 19 janvier. Le chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini, a déploré jeudi “un déchaînement sans fin des épreuves les plus inhumaines” pour la population, assiégée et frappée par une crise humanitaire majeure.”Nous sommes assiégés, confrontés à la mort et à la souffrance. Nous sommes épuisés. Chaque jour, nous passons d’un endroit à un autre, d’une tente à une autre, d’une maison à une autre”, a raconté à l’AFP Maysaa Abou Nasr, une femme dont la maison familiale a été détruite par un bombardement à Beit Lahia, dans le nord de Gaza.”Nous voulons un cessez-le-feu!”, a lancé Mohammed Hussein, un homme venu se recueillir sur les dépouilles de ses proches tués, à l’Hôpital indonésien, dans le nord du territoire. “Nous sommes un peuple palestinien sans défense”, a-t-il ajouté.Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui a reçu jeudi le “plein soutien” du président américain Donald Trump, avait averti que ces frappes n’étaient “que le début” et que la pression militaire était “indispensable” pour assurer la libération des otages encore aux mains du Hamas. Sur les 251 personnes enlevées durant l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, 58 restent retenues à Gaza dont 34 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.Jeudi matin, l’armée a interdit toute circulation sur la route Salaheddine, le principal axe routier courant du nord au sud de la bande de Gaza.Pour fuir le nord, des centaines de Palestiniens ont alors emprunté la route Al-Rashid, qui longe la côte, vers le sud, certains à pied, d’autres en charrettes, chargés de quelques affaires.Le porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer, a affirmé jeudi que l’armée “contrôlait désormais le centre et le sud de Gaza” et créait une zone tampon “entre le nord et le sud”.- Impasse -Selon un responsable du ministère de l’Intérieur du gouvernement du Hamas, l’armée a fermé mercredi le carrefour des Martyrs, appelé Netzarim par les Israéliens, principal verrou entre la ville de Gaza et le sud du territoire, situé sur la route Salaheddine, et y a déployé des chars.L’armée a également annoncé avoir tué ces derniers jours dans une frappe le chef de la sécurité intérieure du Hamas à Gaza. La première phase de la trêve, qui a expiré le 1er mars, a permis le retour en Israël de 33 otages, parmi lesquels huit morts, et la libération d’environ 1.800 détenus palestiniens.Depuis, les négociations menées par l’intermédiaire du Qatar, des Etats-Unis et de l’Egypte, sont au point mort.Le Hamas veut passer à la deuxième phase de l’accord, qui prévoit un cessez-le-feu permanent, le retrait israélien de Gaza, la réouverture des points de passage pour l’aide humanitaire et la libération des derniers otages.Israël souhaite de son côté une extension de la première phase jusqu’à la mi-avril et réclame, pour passer à la deuxième, la “démilitarisation” de Gaza et le départ du Hamas, qui gouverne le territoire depuis 2007.Comme moyens de pression, Israël a déjà bloqué l’entrée de l’aide humanitaire et coupé l’électricité dans le territoire, où s’entassent quelque 2,4 millions de Palestiniens, tout en n’excluant pas une reprise de la guerre si le Hamas ne cède pas.L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.218 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité.En riposte, Israël a lancé une offensive à Gaza qui a fait au moins 49.617 morts, majoritairement des civils, d’après les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.
Israël étend son opération au sol à Gaza, après des tirs de roquettes du Hamas
L’armée israélienne a annoncé jeudi qu’elle étendait son opération au sol dans le sud de la bande de Gaza, après des tirs de roquettes du Hamas sur Tel-Aviv en riposte au nombre croissant de civils tués depuis la reprise des opérations militaires israéliennes.Après deux mois d’une trêve fragile, Israël a lancé mardi des bombardements massifs sur le territoire palestinien, suivis mercredi de nouvelles opérations terrestres, afin de faire pression sur le mouvement islamiste pour qu’il libère ses derniers otages.Selon la Défense civile de Gaza, au moins 504 personnes parmi lesquelles plus de 190 mineurs ont été tuées depuis la reprise des frappes israéliennes.Jeudi, l’armée a annoncé avoir mené “des opérations terrestres dans la zone de Chaboura à Rafah”, à la pointe sud du territoire palestinien, ajoutant poursuivre aussi ses opérations “dans le nord et le centre” de Gaza.Quelques heures plus tôt, la branche armée du Hamas avait affirmé avoir visé Tel-Aviv, la grande ville du centre d’Israël, avec des roquettes en riposte aux “massacres de civils”, commis selon elle par Israël à Gaza.L’armée de l’air israélienne a indiqué avoir intercepté un projectile et ajouté que deux autres étaient tombés sur des zones inhabitées.Dans la soirée, les sirènes d’alerte anti-aérienne ont retenti à Jérusalem. L’armée a indiqué qu’elles avaient été déclenchées à cause d'”un projectile tiré du Yémen”, un pays en grande partie contrôlé par les rebelles houthis, alliés du Hamas. – “Un déchaînement sans fin” -Après des semaines d’impasse, Israël a mené mardi les frappes de loin les plus meurtrières sur Gaza depuis le début de la trêve avec le Hamas le 19 janvier. Le chef de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini, a déploré jeudi “un déchaînement sans fin des épreuves les plus inhumaines” pour la population, assiégée et frappée par une crise humanitaire majeure.”Nous sommes assiégés, confrontés à la mort et à la souffrance. Nous sommes épuisés. Chaque jour, nous passons d’un endroit à un autre, d’une tente à une autre, d’une maison à une autre”, a raconté à l’AFP Maysaa Abou Nasr, une femme dont la maison familiale a été détruite par un bombardement à Beit Lahia, dans le nord de Gaza.”Nous voulons un cessez-le-feu!”, a lancé Mohammed Hussein, un homme venu se recueillir sur les dépouilles de ses proches tués, à l’Hôpital indonésien, dans le nord du territoire. “Nous sommes un peuple palestinien sans défense”, a-t-il ajouté.Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, qui a reçu jeudi le “plein soutien” du président américain Donald Trump, avait averti que ces frappes n’étaient “que le début” et que la pression militaire était “indispensable” pour assurer la libération des otages encore aux mains du Hamas. Sur les 251 personnes enlevées durant l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, 58 restent retenues à Gaza dont 34 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.Jeudi matin, l’armée a interdit toute circulation sur la route Salaheddine, le principal axe routier courant du nord au sud de la bande de Gaza.Pour fuir le nord, des centaines de Palestiniens ont alors emprunté la route Al-Rashid, qui longe la côte, vers le sud, certains à pied, d’autres en charrettes, chargés de quelques affaires.Le porte-parole du gouvernement israélien, David Mencer, a affirmé jeudi que l’armée “contrôlait désormais le centre et le sud de Gaza” et créait une zone tampon “entre le nord et le sud”.- Impasse -Selon un responsable du ministère de l’Intérieur du gouvernement du Hamas, l’armée a fermé mercredi le carrefour des Martyrs, appelé Netzarim par les Israéliens, principal verrou entre la ville de Gaza et le sud du territoire, situé sur la route Salaheddine, et y a déployé des chars.L’armée a également annoncé avoir tué ces derniers jours dans une frappe le chef de la sécurité intérieure du Hamas à Gaza. La première phase de la trêve, qui a expiré le 1er mars, a permis le retour en Israël de 33 otages, parmi lesquels huit morts, et la libération d’environ 1.800 détenus palestiniens.Depuis, les négociations menées par l’intermédiaire du Qatar, des Etats-Unis et de l’Egypte, sont au point mort.Le Hamas veut passer à la deuxième phase de l’accord, qui prévoit un cessez-le-feu permanent, le retrait israélien de Gaza, la réouverture des points de passage pour l’aide humanitaire et la libération des derniers otages.Israël souhaite de son côté une extension de la première phase jusqu’à la mi-avril et réclame, pour passer à la deuxième, la “démilitarisation” de Gaza et le départ du Hamas, qui gouverne le territoire depuis 2007.Comme moyens de pression, Israël a déjà bloqué l’entrée de l’aide humanitaire et coupé l’électricité dans le territoire, où s’entassent quelque 2,4 millions de Palestiniens, tout en n’excluant pas une reprise de la guerre si le Hamas ne cède pas.L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.218 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité.En riposte, Israël a lancé une offensive à Gaza qui a fait au moins 49.617 morts, majoritairement des civils, d’après les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.
Turquie: manifestations massives en soutien au maire d’Istanbul qui en appelle à la “nation”
Des milliers de manifestants se sont massés jeudi soir devant la municipalité d’Istanbul pour le deuxième soir consécutif, malgré un imposant dispositif policier déployé en ville, en soutien au maire, Ekrem Imamoglu, qui a appelé la nation et les juges à réagir au lendemain de son arrestation.”J’en appelle aux membres du pouvoir judiciaire (…) Vous devez agir et vous occuper de cette poignée de collègues qui ternissent notre système judiciaire”, a écrit l’édile, figure de l’opposition, poursuivi pour “corruption” et “terrorisme”, dans un message posté sur X par ses avocats.”Vous ne pouvez pas et ne devez pas vous taire”, a insisté le principal opposant au président Recep Tayyip Erdogan en appelant à rester “unis contre le mal”.Message reçu par les protestataires qui se sont massivement retrouvés malgré la pluie froide devant l’Hôtel de Ville pour écouter les responsables du parti.La tension est montée dans la soirée quand la police a fait usage de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes pour empêcher un groupe de jeunes manifestants de se diriger vers la place Taksim, emblématique lieu de contestation, barricadé depuis deux jours.”Je ne veux pas voir de balles en caoutchouc ici. Sinon, la police d’Istanbul sera tenue pour responsable de ce qui se passera”, a prévenu le président du CHP Özgür Özel, qui avait convoqué ce rassemblement.- “l’espoir de la Turquie” -“Qui êtes-vous pour asperger de gaz l’espoir de la Turquie ?” a-t-il poursuivi, juché sur le toit d’un bus, accompagné par les huées de la foule qui appelait à la démission du président Erdogan.”Le maire n’est ni corrompu, ni voleur, ni terroriste” a-t-il asséné. “Hé! Erdogan, prenez peur. Les rues sont à nous, les places sont à nous!”, a-t-il enchainé, faisant promettre la foule de “ne pas abandonner la lutte jusqu’à ce que Imamoglu et les autres maires emprisonnés soient libérés”.Le CHP a appelé à un nouveau rassemblement de protestation vendredi, à la même heure et au même endroit. Outre celui d’Istanbul, cinq maires CHP sont actuellement détenus et dix du parti prokurde DEM, l’autre grand parti d’opposition au parlement.”Ceux qui restent silencieux face à l’injustice deviennent complices de l’oppression !” a renchéri le maire CHP d’Ankara, Mansur Yavas, assurant: “Nous ne sommes pas une poignée de personnes, nous sommes des millions”, tandis qu’un concert de casseroles et d’avertisseurs résonnait dans plusieurs quartiers de la ville.Dès l’après-midi, des centaines d’étudiants s’étaient retrouvés dans leurs universités pour dénoncer l’arrestation du maire mais aussi l’annulation de son diplôme par l’université d’Istanbul.”Imamoglu a été visé parce qu’il était le meilleur candidat pour la présidentielle”, a déclaré à l’AFP Basak Cöhce, 24 ans, étudiante à l’université de Galatasaray. “Les jeunes comme moi ne vont pas rester silencieux”, a abondé Yavuz, 19 ans, de l’université technique d’Istanbul.Élu de la capitale économique de la Turquie (au moins 16 millions d’habitants) Ekrem Imamoglu devait être intronisé dimanche candidat du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), première force d’opposition, à la présidentielle de 2028. – l’homme à abattre-Dès mardi, l’annulation de son diplôme universitaire entravait la possibilité de briguer la présidence.L’accès à plusieurs réseaux sociaux et messageries dont X et WhatsApp est demeuré  restreint à Istanbul pour le deuxième jour, a constaté l’AFP. Le ministre de l’Intérieur, Ali Yerlikaya, a annoncé l’arrestation de 37 internautes pour des “messages provocateurs” sur les réseaux sociaux. Avec M. Imamoglu, plus de 80 personnes ont été interpellées en même temps mercredi matin et une vingtaine d’autres sont recherchées.Parmi elles, six personnes sont elles aussi accusées de “soutien à une organisation terroriste”, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), mouvement armé interdit qui s’est récemment engagé à déposer les armes.Cette nouvelle vague d’arrestations visant l’opposition, après des militants kurdes, des journalistes, des artistes, a enfoncé la livre turque: elle s’échangeait jeudi soir au-delà de 38 livres pour un dollar et de 41 livres pour un euro, des niveaux jamais atteints jusqu’à mercredi qui a obligé la Banque centrale à intervenir.En ravissant Istanbul en 2019, après vingt-ans années de domination de Recep Tayyip Erdogan et de son camp sur la ville, Ekrem Imamoglu est devenu l’homme à abattre.L’édile, réélu triomphalement en 2024, est vu comme le principal rival du président Erdogan, qui s’est abstenu pour l’heure de tout commentaire.Les maires de plusieurs capitales et grandes villes européennes, ainsi que les ministères français et allemand des Affaires étrangères ont condamné son interpellation, mettant en garde contre ses conséquences sur la démocratie turque.Â
Turquie: manifestations massives en soutien au maire d’Istanbul qui en appelle à la “nation”
Des milliers de manifestants se sont massés jeudi soir devant la municipalité d’Istanbul pour le deuxième soir consécutif, malgré un imposant dispositif policier déployé en ville, en soutien au maire, Ekrem Imamoglu, qui a appelé la nation et les juges à réagir au lendemain de son arrestation.”J’en appelle aux membres du pouvoir judiciaire (…) Vous devez agir et vous occuper de cette poignée de collègues qui ternissent notre système judiciaire”, a écrit l’édile, figure de l’opposition, poursuivi pour “corruption” et “terrorisme”, dans un message posté sur X par ses avocats.”Vous ne pouvez pas et ne devez pas vous taire”, a insisté le principal opposant au président Recep Tayyip Erdogan en appelant à rester “unis contre le mal”.Message reçu par les protestataires qui se sont massivement retrouvés malgré la pluie froide devant l’Hôtel de Ville pour écouter les responsables du parti.La tension est montée dans la soirée quand la police a fait usage de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes pour empêcher un groupe de jeunes manifestants de se diriger vers la place Taksim, emblématique lieu de contestation, barricadé depuis deux jours.”Je ne veux pas voir de balles en caoutchouc ici. Sinon, la police d’Istanbul sera tenue pour responsable de ce qui se passera”, a prévenu le président du CHP Özgür Özel, qui avait convoqué ce rassemblement.- “l’espoir de la Turquie” -“Qui êtes-vous pour asperger de gaz l’espoir de la Turquie ?” a-t-il poursuivi, juché sur le toit d’un bus, accompagné par les huées de la foule qui appelait à la démission du président Erdogan.”Le maire n’est ni corrompu, ni voleur, ni terroriste” a-t-il asséné. “Hé! Erdogan, prenez peur. Les rues sont à nous, les places sont à nous!”, a-t-il enchainé, faisant promettre la foule de “ne pas abandonner la lutte jusqu’à ce que Imamoglu et les autres maires emprisonnés soient libérés”.Le CHP a appelé à un nouveau rassemblement de protestation vendredi, à la même heure et au même endroit. Outre celui d’Istanbul, cinq maires CHP sont actuellement détenus et dix du parti prokurde DEM, l’autre grand parti d’opposition au parlement.”Ceux qui restent silencieux face à l’injustice deviennent complices de l’oppression !” a renchéri le maire CHP d’Ankara, Mansur Yavas, assurant: “Nous ne sommes pas une poignée de personnes, nous sommes des millions”, tandis qu’un concert de casseroles et d’avertisseurs résonnait dans plusieurs quartiers de la ville.Dès l’après-midi, des centaines d’étudiants s’étaient retrouvés dans leurs universités pour dénoncer l’arrestation du maire mais aussi l’annulation de son diplôme par l’université d’Istanbul.”Imamoglu a été visé parce qu’il était le meilleur candidat pour la présidentielle”, a déclaré à l’AFP Basak Cöhce, 24 ans, étudiante à l’université de Galatasaray. “Les jeunes comme moi ne vont pas rester silencieux”, a abondé Yavuz, 19 ans, de l’université technique d’Istanbul.Élu de la capitale économique de la Turquie (au moins 16 millions d’habitants) Ekrem Imamoglu devait être intronisé dimanche candidat du Parti républicain du peuple (CHP, social-démocrate), première force d’opposition, à la présidentielle de 2028. – l’homme à abattre-Dès mardi, l’annulation de son diplôme universitaire entravait la possibilité de briguer la présidence.L’accès à plusieurs réseaux sociaux et messageries dont X et WhatsApp est demeuré  restreint à Istanbul pour le deuxième jour, a constaté l’AFP. Le ministre de l’Intérieur, Ali Yerlikaya, a annoncé l’arrestation de 37 internautes pour des “messages provocateurs” sur les réseaux sociaux. Avec M. Imamoglu, plus de 80 personnes ont été interpellées en même temps mercredi matin et une vingtaine d’autres sont recherchées.Parmi elles, six personnes sont elles aussi accusées de “soutien à une organisation terroriste”, le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), mouvement armé interdit qui s’est récemment engagé à déposer les armes.Cette nouvelle vague d’arrestations visant l’opposition, après des militants kurdes, des journalistes, des artistes, a enfoncé la livre turque: elle s’échangeait jeudi soir au-delà de 38 livres pour un dollar et de 41 livres pour un euro, des niveaux jamais atteints jusqu’à mercredi qui a obligé la Banque centrale à intervenir.En ravissant Istanbul en 2019, après vingt-ans années de domination de Recep Tayyip Erdogan et de son camp sur la ville, Ekrem Imamoglu est devenu l’homme à abattre.L’édile, réélu triomphalement en 2024, est vu comme le principal rival du président Erdogan, qui s’est abstenu pour l’heure de tout commentaire.Les maires de plusieurs capitales et grandes villes européennes, ainsi que les ministères français et allemand des Affaires étrangères ont condamné son interpellation, mettant en garde contre ses conséquences sur la démocratie turque.Â
La Zimbabwéenne Kirsty Coventry, première femme présidente du CIO
Après 131 ans d’existence, le Comité international olympique a pour la première fois élu jeudi à sa tête une femme et une Africaine, la Zimbabwéenne Kirsty Coventry, qui succèdera à seulement 41 ans à l’Allemand Thomas Bach.A la stupéfaction générale, un seul tour a suffi pour que la septuple médaillée olympique de natation et ministre zimbabwéenne des Sports décroche une majorité absolue de 49 voix, supplantant ses six adversaires en quelques minutes dans le luxueux complexe grec de Costa Navarino.”C’est un moment extraordinaire. Lorsque j’étais une fillette de neuf ans, jamais je n’aurais imaginé que je serais ici devant vous”, a déclaré l’ancienne championne. Elle a vu dans son succès le signe d’un CIO désormais “ouvert à la diversité”, promettant de “rassembler” sa centaine de collègues.Oubliée, la promesse d’un duel final entre les deux grands favoris, l’Espagnol Juan Antonio Samaranch Junior (28 voix) et le Britannique Sebastian Coe, seulement huit suffrages. Et les outsiders annoncés, soit le Français David Lappartient, le Japonais Morinari Watanabe, le Suédo-Britannique Johan Eliasch et le prince jordanien Faisal Al-Hussein, n’ont pas plus fait le poids.Elue de justesse à la commission des athlètes du CIO en 2013, Kirsty Coventry a depuis connu une ascension fulgurante et passait pour activement soutenue en coulisses par Thomas Bach. “Je n’avais pas de candidat préféré”, a démenti le Bavarois.Elle lui succèdera officiellement le 23 juin à Lausanne, au siège suisse de l’instance olympique, pour un premier mandat de huit ans avant une éventuelle reconduction pour quatre ans.- “Consensuelle et efficace” -Que Thomas Bach ait ou non orchestré sa victoire, il lui faudra rapidement s’émanciper de cet encombrant patronage: première femme à la tête du CIO, 24 ans après la candidature infructueuse de l’Américaine Anita DeFrantz face au Belge Jacques Rogge, et première Africaine, Coventry est un puissant symbole.Son avènement parachève la féminisation croissante du monde olympique: le CIO compte désormais 43 femmes parmi ses membres (environ 40%), un nombre doublé depuis 2013, ses commissions sont devenues paritaires et sur le terrain, il y a pour la première fois eu autant de concurrentes que de concurrents aux JO-2024 de Paris.Le scrutin présidentiel étant à bulletins secrets, rien ne dit que la double championne olympique du 200 m dos (2004, 2008) ait concentré les suffrages non-occidentaux et ceux des femmes. Mais l’institution, qui avait toujours été dirigée par un Européen ou un Américain, s’est fortement internationalisée.”C’est une coalition qui dépasse largement l’Afrique”, s’est félicité auprès de l’AFP Tidjane Thiam, membre ivoirien du CIO, décrivant Coventry comme “une bonne manager, consensuelle, efficace”. “Ayant été une athlète, elle a une expérience de première main de ce que c’est dans un pays avec peu de ressources”, a-t-il souligné.- Trump et les “hommes difficiles” -Bien plus discrète que ses rivaux pendant la campagne, Coventry a balayé avec assurance les principaux chantiers qui l’attendent, sans se dérober face à la délicate question des relations avec le président américain Donald Trump, hôte des JO-2028 de Los Angeles.”Depuis l’âge de 20 ans, j’ai été confrontée, disons, à des hommes difficiles occupant de hautes fonctions”, a d’abord plaisanté l’ancienne nageuse face à la presse. “Ce que j’ai appris, c’est que la communication sera la clé, et c’est quelque chose qui doit se produire tôt”.Elle a promis de ne pas “déroger” aux valeurs “de solidarité” et “à la garantie que chaque athlète qualifié pour les JO puisse y participer et être en sécurité”, alors que Donald Trump a menacé de refuser sur son territoire les sportives transgenres.A moins d’un an des JO-2026 de Milan-Cortina, il faudra aussi que la nouvelle présidente décide du sort des athlètes russes. “Je suis convaincu que votre expérience unique et votre intérêt pour la promotion réelle des nobles idéaux olympiques contribueront au succès de cette fonction”, l’a félicitée le président russe Vladimir Poutine, faisant implicitement pression pour une réintégration des couleurs russes.Outre son action attendue sur le modèle économique du CIO et son impact climatique, des sujets existentiels pour l’olympisme, l’instance olympique devra aussi attribuer les JO d’été de 2036, pour lesquels les “parties intéressées” se bousculent, de l’Inde à l’Afrique du Sud en passant par la Turquie, la Hongrie, le Qatar ou l’Arabie Saoudite.Enfin, la présidence de Thomas Bach livre à sa remplaçante au moins un enseignement: du scandale du dopage russe au report des JO-2020 de Tokyo en raison de la pandémie, en passant par la négociation avec les talibans pour protéger les sportives afghanes, le patron du CIO gère les crises les plus diverses, et doit leur inventer des solutions sur mesure.
Zelensky appelle l’Europe à rester ferme avant des pourparlers lundi
Volodymyr Zelensky a appelé jeudi les Européens à rester fermes face à Vladimir Poutine, avant que les Etats-Unis n’ouvrent des pourparlers concomitants lundi en Arabie saoudite avec Moscou et Kiev en vue d’une trêve limitée.”Je le comprends ainsi : il y aura une rencontre entre l’Ukraine et les Etats-Unis, et puis, nos partenaires américains nous ont dit qu’il y aurait une navette diplomatique et une rencontre Etats-Unis et Russie”, a déclaré le président Volodymyr Zelensky lors d’une conférence de presse à Oslo, en Norvège.Plus tôt, Moscou avait de son côté annoncé des discussions russo-américaines en Arabie saoudite lundi.En parallèle, le Premier ministre britannique Keir Starmer a assuré jeudi que les plans pour défendre un éventuel cessez-le-feu en Ukraine “prenaient forme”, à l’issue d’une réunion à Londres entre les chefs d’état-major de “plus de 25 pays”.Le président américain Donald Trump veut arracher une trêve générale de trente jours comme préalable à des pourparlers pour mettre fin à la guerre qui se poursuit depuis l’invasion il y a trois ans de l’Ukraine par la Russie.Sous pression de Washington, Kiev a dit être favorable à un tel cessez-le-feu, mais Vladimir Poutine a signifié au président américain qu’il n’était disposé qu’à un moratoire d’un mois sur les attaques contre les installations énergétiques.- “Rien n’a changé ” -Et, en dépit de ces promesses, “rien n’a changé”, a lancé jeudi M. Zelensky dans un message vidéo diffusé à Bruxelles devant les dirigeants des 27, réunis en sommet.La nuit dernière, la Russie a lancé une “attaque massive de drones, 171 au total”, et leur objectif était “nos infrastructures”, a affirmé le président ukrainien, au lendemain de son entretien téléphonique avec le président Donald Trump.Vladimir Poutine doit mettre fin à ses exigences “inutiles”, qui ne font que prolonger la guerre, a-t-il encore déclaré. Moscou a réclamé l’arrêt total du soutien militaire occidental à l’Ukraine, et rejeté l’idée d’une présence de troupes étrangères en Ukraine dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu.Face à cette intransigeance russe, le président ukrainien a aussi réclamé devant ses alliés européens le maintien des sanctions contre Moscou, “jusqu’au début du retrait russe de notre territoire”. Il est “essentiel que votre soutien à l’Ukraine ne diminue pas, mais au contraire qu’il se poursuive et s’accroisse. C’est particulièrement vrai pour la défense aérienne”.Il les a également appelés jeudi à approuver un plan présenté par la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas visant à fournir à Kiev quelque deux millions d’obus, grâce à une aide financière de cinq milliards d’euros. Ils se sont dits prêts à contribuer, mais sans s’engager à ce stade sur un montant précis.- Pas de discussion sur les centrales -Donald Trump a de son côté promis son aide pour trouver, en Europe, des systèmes supplémentaires de défense anti-aérienne. Kiev les réclame depuis des mois pour protéger des bombardements russes ses villes et ses infrastructures.Le président américain a également suggéré que les Etats-Unis prennent “possession” des centrales nucléaires ukrainiennes, afin d’en assurer leur sécurité.”Nous n’en discuterons pas. Nous avons quinze réacteurs nucléaires en service aujourd’hui. Tout cela appartient à notre État”, a toutefois rétorqué M. Zelensky à Oslo, au risque de froisser à nouveau Donald Trump.Le ton s’était pourtant nettement adouci par rapport à la franche hostilité avec laquelle le président ukrainien avait été accueilli récemment à la Maison Blanche.Le président américain a eu mercredi une conversation téléphonique “fantastique” avec son homologue ukrainien, a affirmé la porte-parole de l’exécutif américain, Karoline Leavitt. M. Zelensky a parlé pour sa part sur X d’un échange “positif, très substantiel et franc”.- Garanties de sécurité -A Londres, Keir Starmer, qui s’efforce avec le président français Emmanuel Macron de constituer une “coalition de pays volontaires”, a conclu une nouvelle réunion de chefs d’état-major, après une première rencontre à Paris.Les deux hommes tentent de mettre en place cette coalition depuis que Donald Trump a ouvert des discussions directes avec la Russie le mois dernier dans le but de mettre fin à trois ans de guerre.Les dirigeants britannique et français réclament des garanties de sécurité avec un soutien américain, qui permettraient de dissuader Vladimir Poutine de violer un éventuel cessez-le-feu. Tout accord de paix en Ukraine devra être “défendu” face à la Russie, a insisté jeudi M. StarmerSelon Londres, plus de trente pays sont prêts à contribuer à cette “coalition de pays volontaires” d’une façon ou d’une autre. Cette participation pourrait consister pour certains pays à apporter un soutien logistique et technique pour une future force de maintien de la paix ou encore à accueillir du personnel sur leur sol.