Corée du Sud: Lee Jae-myung, de l’usine à la présidence

Les poursuites, les scandales et même le coup de couteau d’un assaillant n’auront pas empêché Lee Jae-myung, ancien ouvrier d’usine d’origine modeste, de remporter largement l’élection présidentielle sud-coréenne.Le dirigeant de centre-gauche a ainsi été investi en tant que 21e président de la Corée du Sud avec une très confortable avance sur son rival conservateur, Kim Moon-soo (PPP, droite).Un triomphe, après sa défaite d’un cheveu à l’élection de 2022 contre le candidat du PPP d’alors, Yoon Suk Yeol, destitué pour avoir tenté d’imposer la loi martiale en décembre. Un coup de force avorté qui aura notamment eu pour conséquence de déclencher ce scrutin anticipé.Fait rarissime dans un pays où l’origine sociale est une obsession nationale, M. Lee, 60 ans, cultive son propre conte de fées d’enfant de la classe ouvrière devenu dirigeant politique pour persuader les Sud-Coréens qu’il saura résoudre leurs problèmes.Né à Andong, dans l’est de la Corée du Sud, Lee Jae-myung doit commencer à travailler dans une fabrique de gants à l’âge de 11 ans, faute d’argent pour entrer à l’école secondaire. Mais à 13 ans, son bras reste coincé dans une presse: il est handicapé à vie. Après avoir songé au suicide, il commence à fréquenter les cours du soir, puis la faculté de droit, jusqu’à devenir avocat spécialiste de la défense des droits humains.Entré en politique en 2010, il milite contre les inégalités, dans un pays confronté à la flambée des prix du logement et à un fort taux de chômage des jeunes.”On peut s’inquiéter pour les gens qui tremblent dehors dans le froid pendant qu’on est assis au chaud dans notre salon”, disait M. Lee à l’AFP lors d’un entretien en 2022. “Mais on ne peut jamais vraiment comprendre leur douleur.”- “Course contre la montre” -La Corée du Sud est sans dirigeant stable depuis que les députés ont suspendu en décembre Yoon Suk Yeol pour sa tentative ratée d’instaurer la loi martiale dans la nuit du 3 au 4 décembre 2024.Lee Jae-myung s’est précipité avec d’autres députés pour voter contre la suspension du régime civil malgré un barrage de l’armée envoyée par M. Yoon, et a retransmis en direct sur les réseaux sociaux son parcours vers le Parlement.”C’était une course contre la montre”, a-t-il décrit dans un entretien avec l’AFP.Doté d’une grande expérience politique, il a été maire de Seongnam, une ville de la périphérie de Séoul, pendant huit ans, contribuant notamment à la fermeture du plus grand marché de viande canine du pays. Il a ensuite été gouverneur de la province de Gyeonggi, la plus peuplée du pays, pendant plus de trois ans.En 2022, il se présente une première fois à la présidence sud-coréenne mais échoue d’extrême justesse face à Yoon Suk Yeol, un ancien procureur alors novice en politique.Il est hospitalisé en 2023 après 19 jours d’une grève de la faim entamée pour dénoncer les politiques “incompétentes et violentes” du gouvernement conservateur. Il apparaît alors comme un candidat de poids dans les sondages pour briguer à nouveau la présidence.En janvier 2024, un homme disant vouloir l’empêcher de devenir chef de l’Etat le poignarde au cou au cours d’un déplacement à Busan (sud): Lee Jae-myung frôle la mort et subit une opération chirurgicale d’urgence.Lee Jae-myung dit vouloir renforcer le secteur de l’intelligence artificielle (IA) pour que la Corée du Sud rejoigne le top 3 des pays les plus à la pointe dans ce domaine. Il souhaite aussi que les responsables de la tentative d’imposition de la loi martiale rendent des comptes.- Affaires -Mais Lee Jae-myung fait aussi l’objet de nombreuses poursuites judiciaires, notamment pour abus de confiance et corruption. Le responsable politique nie toute faute et affirme être la cible d’accusations politiquement motivées.Une des affaires les plus retentissantes dans laquelle il est cité concerne des liens supposés avec une entreprise soupçonnée d’avoir transféré illégalement huit millions de dollars en Corée du Nord.M. Lee est également au cÅ“ur de quatre affaires de corruption, dont la plupart sont liées à des contrats présumés douteux conclus lorsqu’il était maire de Seongnam.Particulièrement troublant, au moins cinq personnes liées aux différents scandales concernant M. Lee ont été retrouvées mortes, la plupart semblant s’être suicidées.Début mai, la Cour suprême sud-coréenne a annulé sa relaxe dans une affaire d’infraction à la loi électorale et ordonné un nouveau procès, qui pourrait ouvrir la voie à son inéligibilité à la fin de son mandat de président.Les opposants de M. Lee soutenaient que les accusations le visant étaient suffisamment graves pour le disqualifier du scrutin.”Avec ce type d’accusations de corruption, comment peut-on solliciter un mandat public”, s’était interrogé Kim Moon-soo, son principal adversaire, lors d’un débat télévisé.

Orages et fortes pluies: neuf départements encore en vigilance orange

Neuf départements de la région Auvergne-Rhône-Alpes sont maintenus en vigilance orange pluie-inondations et/ou orages mercredi, a annoncé Météo France.Les départements concernés sont ceux de la Haute-Loire, de la Loire, du Rhône, de l’Isère, de la Drôme, de l’Ardèche (pluie-inondations et orages) et de l’Ain, de la Haute-Savoie et de la Savoie (orages).”Une perturbation orageuse et fortement pluvieuse concerne l’est du Massif central et une grande partie de la région Rhône-Alpes ce mercredi”, indique l’agence dans son bulletin publié à 06H00.Météo-France précise que les orages vont remonter mercredi dans la journée “par le sud sur l’Ardèche” avant de s’étendre vers le nord-est “pour concerner également la Drôme et l’ouest de l’Isère dans un premier temps”.”Ils s’étendront ensuite dès la fin de matinée vers l’est de l’Isère et remontent également plus au nord vers les avant pays savoyards et l’est du département de l’Ain”, ajoute-t-elle.Des chutes de grêle de taille moyenne (entre 2 et 3 cm de diamètre) sont attendues dans les départements en vigilance orange orages, tout comme de “très fortes lames d’eau en peu de temps”, de “fortes rafales de vent” (entre 80 et 100 km/h) et une “forte activité électrique”.Le risque orageux devrait faiblir “nettement en fin d’après-midi avec l’évacuation de la perturbation vers le nord-est”.

US doubles steel, aluminum tariffs as OECD ministers gather

The United States doubled steel and aluminum tariffs Wednesday, casting a pall on a gathering of OECD ministers as President Donald Trump’s intensifying trade war weighs on the world economy.Trump’s sweeping tariffs on allies and adversaries alike — including levies on imported steel and autos — have strained US ties with trading partners and sparked a flurry of negotiations to avoid the duties.And pressure is mounting as the Organisation for Economic Cooperation and Development (OECD), a 38-nation grouping of mostly developed countries, cut its global growth forecast on the back of Trump’s levies.Trade, consumption and investment have been affected by the tariffs, OECD chief economist Alvaro Pereira earlier told AFP, warning that the US economy will see the biggest repercussions.While some of Trump’s most sweeping levies face legal challenges, they have been allowed to remain in place for now as an appeals process is ongoing.Against this tense backdrop, the Paris-based grouping is holding a ministerial meeting on Tuesday and Wednesday.US Trade Representative Jamieson Greer and EU trade commissioner Maros Sefcovic are set to hold talks on the sidelines of the gathering, with the bloc seeking to stave off higher levies from July 9 absent a compromise.Similarly, UK Trade Secretary Jonathan Reynolds met Greer on Tuesday to try and avert fresh tariff hikes on steel and aluminum.Despite the doubling of steel and aluminum tariffs Wednesday, imports from the UK will remain at 25 percent for now, while both sides work out duties and quotas in line with the terms of their trade pact.In their talks, Reynolds and Greer discussed a “shared desire to implement” the pact, including agreements on sectoral tariffs, as soon as possible, a UK readout said.But Trump’s latest salvo raises temperatures with various partners.The European Union has said it “strongly regrets” Trump’s plan to raise metals tariffs, cautioning that it “undermines ongoing efforts to reach a negotiated solution” with the United States.The bloc added that it was ready to retaliate.Canada, the largest supplier of steel and aluminium to the United States, has called Trump’s tariffs “illegal and unjustified”.- Looming deadline -The Group of Seven advanced economies — Britain, Canada, France, Germany, Italy, Japan and the United States — is due to hold separate talks on trade on Wednesday.”We need to come up with negotiated solutions as quickly as possible, because time is running out,” German economy minister Katherina Reiche said Tuesday, on the sidelines of OECD talks.French trade minister Laurent Saint-Martin added: “We have to keep our cool and always show that the introduction of these tariffs is in no one’s interest.”Mexico will request an exemption from the higher tariff, Economy Minister Marcelo Ebrard said, arguing that it is unfair because the United States exports more steel to Mexico than it imports.”It makes no sense to put a tariff on a product in which you have a surplus,” Ebrard said.Mexico is highly vulnerable to Trump’s trade wars because 80 percent of its exports go to the United States, its main trading partner.On Tuesday, White House press secretary Karoline Leavitt confirmed the Trump administration sent letters to trading partners to push for offers by Wednesday as a deadline approached.Besides imposing 10 percent tariffs on almost all US trading partners in early April, Trump had announced higher rates for dozens of economies including the EU and Japan as he sought to pressure countries to correct practices Washington deemed unfair.These higher rates were paused for 90 days, but the halt is due to expire July 9.All eyes are also on rising tensions between Washington and Beijing.Trump has taken special aim at China this year, imposing additional levies of 145 percent on Chinese imports — triggering Beijing’s counter tariffs of 125 percent on US goods.Both sides agreed to temporarily de-escalate in May, but Trump accused China of violating the deal.The issue was China “slow walking the approval” of critical mineral exports and rare earth magnets, US Deputy Treasury Secretary Michael Faulkender told CNBC on Monday.But he maintained Washington is making “good progress” overall in talks.

Nicole Croisille, Madame “dabadabada”

C’est en chantant “dabadabada” que Nicole Croisille connut un succès planétaire en 1966 mais celle qui fut l’une des fameuses chanteuses à voix françaises, interprète des tubes “Parlez-moi de lui” et “Téléphone-moi” dans les années 70, était aussi comédienne et danseuse.   Décédée des suites d’une longue maladie dans la nuit de mardi à mercredi à l’âge de 88 ans, l’interprète du motif entêtant d'”Un homme et une femme”, transformé au fil du temps en “chabada-bada”, apprit à jouer à la Comédie-Française avec le sociétaire Jean Hervé, le mime avec Marcel Marceau, le chant à l’Opéra et la danse dans le cours où sa mère jouait au piano avant de devenir habilleuse chez les Barrault et aux Folies Bergères. Née le 9 octobre 1936 à Neuilly-sur-Seine, Nicole Croisille est attirée très jeune par la scène mais son père – qui lui enseigne l’anglais en écoutant la BBC – lui interdit de devenir petit rat de l’Opéra.Résignée, elle suit des cours de dactylographie mais pratique en parallèle la danse dans les classes de la Comédie-Française. A 17 ans, elle intègre le ballet de la compagnie. “J’apparaissais dans +L’amour médecin+, +Le Bourgeois gentilhomme+ (…) L’ambiance était bonne mais les sociétaires avaient les mains baladeuses”, raconte-t-elle à Philippe Bouvard en 1983. A 20 ans, la danseuse décroche le premier rôle dans “L’Apprenti fakir”, une comédie musicale de Jean Marais. En 1958, la voici dans la troupe de Joséphine Baker. Puis elle rencontre Marcel Marceau, part en tournée avec lui aux États-Unis. Elle y approfondit sa passion pour le jazz et prête sa voix de soprano au Playboy club de Chicago. Son premier 45 tours en 1961 est une adaptation de Ray Charles. La même année, elle fait la première partie de Jacques Brel à l’Olympia, rencontre Claude Nougaro mais ne parvient pas à percer sur la scène musicale obnubilée par la vague yéyé. Elle part alors à New York et devient meneuse de revue pour deux spectacles des Folies Bergères à Broadway. – “Chanson et lévriers” -Sa rencontre avec Claude Lelouch et le compositeur Francis Lai en 1966 est décisive. Le “dabadabada” va l’abonner aux génériques du réalisateur (“Vivre pour vivre”, “Les uns et les autres”, “Itinéraire d’un enfant gâté”, “Il y a des jours et des lunes”). Elle entre dans sa période flamboyante. De 1970 à 1980, les tubes s’enchaînent: “Parlez-moi de lui” (1973), “Une femme avec toi” (1975) ou encore le lyriquissime “Téléphone-moi” (1975)… La “plus belle voix de 1975” devient la chanteuse à voix de variété française, registre qui sera à la mode sous l’impulsion de ses cadettes Patricia Kaas ou Lara Fabian. “Je n’ai chanté que des chansons d’amour et je sais ce que j’ai apporté aux gens”, disait cette célibataire convaincue à Paris Match en 2017. Pas de mari, pas d’enfant: “Nicole Croisille n’a dans le cÅ“ur que la chanson et ses lévriers”, s’amusait Philippe Bouvard. Avec le “Blues du businessman” – le tube de Starmania qu’elle adapte pour “Itinéraire d’un enfant gâté” -, elle signe son dernier grand succès populaire en 1985. D’une voix devenue plus rauque, elle revient au jazz avec “Jazzille” (1987), “Black et Blanche” (1991) et à la bossa nova (“Bossa d’hiver”, 2008). Puis ce bourreau de travail remonte sur les planches, se produit dans divers théâtres parisiens. En 1992, elle réalise “son rêve” en incarnant le rôle-titre de “Hello, Dolly!”, la comédie musicale américaine. En 2019, à 83 ans, elle joue une ancienne maîtresse de Michel Sardou dans un vaudeville de Sacha Guitry: “Je m’amuse comme une petite folle! A mon âge, je n’aime que les gageures.”

Procès de 13 proches des identitaires pour des injures racistes contre Aya Nakamura

Treize personnes, dont trois femmes, hostiles à la participation de la chanteuse Aya Nakamura à la cérémonie d’ouverture des JO 2024, comparaissent mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris pour des injures racistes visant l’artiste franco-malienne.Les treize prévenus, âgés de 20 à 31 ans, sont proches du groupe identitaire Les Natifs, issu du groupuscule Génération identitaire (dissous en 2021) qui défend la théorie raciste et complotiste du “grand remplacement”.Aya Nakamura n’assistera pas à l’audience, prévue à partir de 13H30 devant la 17e chambre correctionnelle.Les mis en cause sont poursuivis pour provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion ou pour complicité de provocation à la haine.Le 9 mars 2024, après l’évocation par L’Express de la participation de la chanteuse à la cérémonie d’ouverture des JO, le groupuscule Les Natifs avait posté sur ses réseaux sociaux une photo d’une banderole à connotation raciste, tendue par une dizaine de ses membres sur l’île Saint-Louis, en bord de Seine, où l’on pouvait lire: “Y a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako”, une référence à son tube “Djadja” et à sa ville de naissance au Mali.Ce message à caractère raciste avait été relayé sur les réseaux sociaux par le média d’extrême droite “Livre noir”, connu désormais sous le nom de “Frontières”. Le compte X des Natifs déplorait de “remplacer l’élégance française par la vulgarité, africaniser nos chansons populaires et évincer le peuple de souche au profit de l’immigration extra-européenne”.Après avoir reçu le 13 mars 2024 des signalements de la Licra et de SOS-Racisme dénonçant des “publications à caractère raciste au préjudice” de la star de la chanson française, le parquet de Paris avait confié une enquête à l’Office central de lutte contre les crimes de haine et la haine en ligne (OCLCH).Le 20 mars, Aya Nakamura avait porté plainte à son tour.- “Collaborateur parlementaire” -Parmi les prévenus figurent Antoine G., un juriste de 27 ans, porte-parole du groupuscule identitaire, et Édouard M., cadre financier âgé de 28 ans, chef des Natifs.Doit également comparaître Capucine C., 22 ans, une chargée de communication qui indique sur son site LinkedIn avoir été, jusqu’en mars 2025, “collaborateur parlementaire” à l’Assemblée nationale, “en charge de la communication et du travail législatif et rédactionnel” d’élus RN.Il y a également Marine de C., 24 ans, soeur cadette du fondateur du groupuscule d’ultradroite les “Zouaves de Paris”, dissous en janvier 2022.Avant de s’en prendre à Aya Nakamura, sacrée artiste féminine aux Victoires de la musique 2024, le groupuscule Les Natifs avait notamment fait parler de lui en décembre 2023, pour avoir organisé un rassemblement à Paris de plusieurs dizaines de militants, en hommage à Thomas, ce jeune homme de 16 ans tué à la sortie d’une fête de village à Crépol (Drôme).L’enquête n’a toujours pas permis d’identifier le meurtrier de l’adolescent.Les Natifs, qui comptent près de 10.000 abonnés sur Instagram et plus de 18.000 sur X, revendiquent des actions coup de poing relayées sur leurs réseaux sociaux.Ainsi, en mars, ils avaient recouvert de draps noirs des portraits de femmes voilées exposés dans la basilique Saint-Denis.Deux personnes dont Stanislas T., 24 ans, un des 13 prévenus dans le procès pour injures contre Aya Nakamura, doivent comparaître jeudi devant le tribunal de Bobigny dans le cadre de cette affaire.De son vrai nom Aya Danioko, Aya Nakamura, 30 ans, qui a grandi à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) est la chanteuse francophone la plus écoutée dans le monde. Sa performance lors de la cérémonie d’ouverture des JO le 26 juillet 2024, avec la Garde républicaine, sur le Pont des Arts à Paris avait été l’un des moments les plus suivis de l’événement.

Procès de 13 proches des identitaires pour des injures racistes contre Aya Nakamura

Treize personnes, dont trois femmes, hostiles à la participation de la chanteuse Aya Nakamura à la cérémonie d’ouverture des JO 2024, comparaissent mercredi devant le tribunal correctionnel de Paris pour des injures racistes visant l’artiste franco-malienne.Les treize prévenus, âgés de 20 à 31 ans, sont proches du groupe identitaire Les Natifs, issu du groupuscule Génération identitaire (dissous en 2021) qui défend la théorie raciste et complotiste du “grand remplacement”.Aya Nakamura n’assistera pas à l’audience, prévue à partir de 13H30 devant la 17e chambre correctionnelle.Les mis en cause sont poursuivis pour provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion ou pour complicité de provocation à la haine.Le 9 mars 2024, après l’évocation par L’Express de la participation de la chanteuse à la cérémonie d’ouverture des JO, le groupuscule Les Natifs avait posté sur ses réseaux sociaux une photo d’une banderole à connotation raciste, tendue par une dizaine de ses membres sur l’île Saint-Louis, en bord de Seine, où l’on pouvait lire: “Y a pas moyen Aya, ici c’est Paris, pas le marché de Bamako”, une référence à son tube “Djadja” et à sa ville de naissance au Mali.Ce message à caractère raciste avait été relayé sur les réseaux sociaux par le média d’extrême droite “Livre noir”, connu désormais sous le nom de “Frontières”. Le compte X des Natifs déplorait de “remplacer l’élégance française par la vulgarité, africaniser nos chansons populaires et évincer le peuple de souche au profit de l’immigration extra-européenne”.Après avoir reçu le 13 mars 2024 des signalements de la Licra et de SOS-Racisme dénonçant des “publications à caractère raciste au préjudice” de la star de la chanson française, le parquet de Paris avait confié une enquête à l’Office central de lutte contre les crimes de haine et la haine en ligne (OCLCH).Le 20 mars, Aya Nakamura avait porté plainte à son tour.- “Collaborateur parlementaire” -Parmi les prévenus figurent Antoine G., un juriste de 27 ans, porte-parole du groupuscule identitaire, et Édouard M., cadre financier âgé de 28 ans, chef des Natifs.Doit également comparaître Capucine C., 22 ans, une chargée de communication qui indique sur son site LinkedIn avoir été, jusqu’en mars 2025, “collaborateur parlementaire” à l’Assemblée nationale, “en charge de la communication et du travail législatif et rédactionnel” d’élus RN.Il y a également Marine de C., 24 ans, soeur cadette du fondateur du groupuscule d’ultradroite les “Zouaves de Paris”, dissous en janvier 2022.Avant de s’en prendre à Aya Nakamura, sacrée artiste féminine aux Victoires de la musique 2024, le groupuscule Les Natifs avait notamment fait parler de lui en décembre 2023, pour avoir organisé un rassemblement à Paris de plusieurs dizaines de militants, en hommage à Thomas, ce jeune homme de 16 ans tué à la sortie d’une fête de village à Crépol (Drôme).L’enquête n’a toujours pas permis d’identifier le meurtrier de l’adolescent.Les Natifs, qui comptent près de 10.000 abonnés sur Instagram et plus de 18.000 sur X, revendiquent des actions coup de poing relayées sur leurs réseaux sociaux.Ainsi, en mars, ils avaient recouvert de draps noirs des portraits de femmes voilées exposés dans la basilique Saint-Denis.Deux personnes dont Stanislas T., 24 ans, un des 13 prévenus dans le procès pour injures contre Aya Nakamura, doivent comparaître jeudi devant le tribunal de Bobigny dans le cadre de cette affaire.De son vrai nom Aya Danioko, Aya Nakamura, 30 ans, qui a grandi à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) est la chanteuse francophone la plus écoutée dans le monde. Sa performance lors de la cérémonie d’ouverture des JO le 26 juillet 2024, avec la Garde républicaine, sur le Pont des Arts à Paris avait été l’un des moments les plus suivis de l’événement.

Equipe de France: Lenglet revient de loin

Après presque quatre ans loin des Bleus, Clément Lenglet a bien cru “que c’était terminé” pour lui en équipe de France, mais le revoilà pour affronter en demi-finale de Ligue des nations l’Espagne, où il s’est relancé à l’Atlético Madrid.”J’ai pensé à un moment donné peut-être que c’était terminé, mais je n’ai jamais lâché non plus en me disant qu’il fallait que moi, en tant que professionnel, je me donne l’opportunité de revenir”, a raconté le défenseur aux 15 sélections (1 but).Mais la dernière remontait aux calendes, au 13 novembre 2021, quand il a remplacé Lucas Hernandez côté droit à la 80e minute de la victoire écrasante contre le Kazakhstan (8-0) en qualifications à la Coupe du monde 2022.Et puis plus rien. Alors au sommet à Barcelone, l’ancien nancéien vit deux saisons plus difficiles de 2022 à 2024, prêté en Angleterre, et disparaît de l’échiquier bleu.”A Tottenham (2022-2023), je trouve que personnellement j’ai fait une saison plutôt bonne (26 matches de Premier League, NDLR), nuance-t-il. Malheureusement les résultats collectifs n’étaient pas forcément au rendez-vous à la fin”. Le club avait fini huitième du championnat.- “Raccrocher le wagon” -“Ensuite à Aston Villa (2023-2024), c’est un peu plus compliqué parce que j’ai beaucoup moins joué (14 matches de PL, NDLR) et parce que dans les performances aussi, j’étais moins régulier”, admet Lenglet.Mais il s’est relancé à l’Atlético Madrid (2024-2025) avec 23 matches en Liga et 7 en Ligue des champions.”Grâce à la saison que j’ai faite individuellement, mais aussi avec le club, ça m’a permis de raccrocher le wagon”, commente-t-il.”Un moment où je me disais que peut-être le train était était passé parce qu’il y avait une nouvelle génération, parce que les joueurs en place performent depuis pas mal de temps”, ajoute-t-il.En effet, Dayot Upamecano s’est imposé comme patron de la défense, William Saliba et Ibrahima Konaté sont en concurrence pour l’autre poste, Lucas Hernandez a été blessé mais vient de remporter la Ligue des champions avec le Paris SG contre l’Inter Milan de Benjamin Pavard… Que du beau monde.- “Il a retrouvé un très bon niveau” -Mais “Upa” et Saliba sont forfait pour la finale à quatre de Ligue des nations, et Lenglet a une chance. Finalement il n’était jamais sorti des radars de Didier Deschamps.”Ce n’est pas parce qu’ils ne viennent pas qu’on les perd de vue. On continue à les suivre. Après, c’est la concurrence au poste”, confirme le sélectionneur.”Clément a eu un début de saison compliqué, un, deux, trois mois. Après, il a retrouvé un très bon niveau”, poursuit le technicien.”Ils le savent très bien, c’est le haut niveau, ce sont des compétiteurs, à eux de faire tout ce qu’il faut pour continuer à venir régulièrement, ou quand il y a une moins bonne période, à revenir”, complète “DD”. Lenglet a surmonté son cauchemar en Bleu, un match raté en 8e de finale contre la Suisse en 2021 à l’Euro, où il avait été sorti à la mi-temps, victime de son mauvais match mais aussi du système à trois centraux qui ne fonctionnait pas. Les Helvètes menaient 1-0, et s’étaient imposés (3-3 a.p., 5 t.a.b. à 4).”Avec le temps, j’ai digéré, assure Lenglet. J’ai été frustré quelques temps après ce match, déjà par l’élimination. Mais quatre ans se sont écoulés, je n’ai pas été bon sur le but du 1-0. Le résultat s’est terminé à 3-3, plein de choses se sont passées dans ce match-là, des choses assez folles et assez rares, qui font la beauté du foot aussi”.”Des choses que j’ai bien digérées et je suis prêt à performer pour l’équipe de France”, conclut le revenant.Â