Politique migratoire de Trump : reprise des vols d’expulsion vers le Venezuela

Un avion affrété par la compagnie vénézuélienne Conviasa en provenance du Honduras, avec à son bord 199 migrants expulsés des États-Unis a atterri lundi à 01h00 du matin (05h00 GMT) au Venezuela, marquant la reprise des vols d’expulsion en provenance des Etats-Unis.Ces vols d’expulsion en provenance des États-Unis avaient été suspendus il y a un mois, les deux gouvernements s’accusant mutuellement de boycotter une accord conclu en janvier.”Aujourd’hui, nous recevons 199 compatriotes”, a déclaré le ministre de l’Intérieur vénézuélien Diosdado Cabello à l’aéroport international de Maiquetia de la capitale Caracas.Ce vol intervient une semaine après l’expulsion de 238 Vénézuéliens vers une prison de sécurité maximale au Salvador, que le président vénézuélien Nicolás Maduro a qualifié d’enlèvement.Il s’agit du quatrième vol acheminant des Vénézuéliens expulsés des États-Unis, les deux premiers étant partis d’El Paso, au Texas, le 10 février, suivis d’un autre avec 177 migrants détenus à la prison de Guantánamo à Cuba puis rapatriés via le Honduras.Les vols s’étaient interrompus après que M. Trump, mécontent du rythme des renvois, avait révoqué fin février la licence accordée par l’ancien président Joe Biden au groupe pétrolier américain Chevron pour travailler au Venezuela.Caracas, de son côté, a dénoncé le fait que le département d’État américain “bloquait” les vols de rapatriement.”Les vols reprennent”, a déclaré M. Cabello, et “si les voyages ont été irréguliers, ce n’est pas du fait du Venezuela. Nous sommes prêts à accueillir les Vénézuéliens où qu’ils soient”.Le Venezuela et les États-Unis ont rompu leurs relations diplomatiques en 2019, lors de la première administration Trump qui a imposé un embargo pétrolier après avoir jugé illégitime la première réélection de Nicolas Maduro en mai 2018. Washington n’a pas reconnu non plus la réélection du dirigeant vénézuélien à la suite du scrutin de 2024.Concernant les ressortissants vénézuéliens transférés au Salvador le 16 mars, les Etats-Unis les accusent d’appartenir au gang Tren de Aragua classé comme une organisation terroriste par le président Trump. Caracas dénonce une campagne de criminalisation des migrants.- “Kidnappés au Salvador” -Washington a invoqué une loi de 1798 autorisant l’expulsion sans procès des “ennemis étrangers”, ce que Caracas qualifie d'”anachronique” et a été jugé également “hautement problématique” par un juge américain.”Nous aimerions que le prochain appel téléphonique (des États-Unis) soit pour la libération de ceux qui ont été kidnappés au Salvador, nous attendons une réponse du gouvernement du Salvador”, a poursuivi M. Caballo.Depuis 2014, près de 8 millions de Vénézuéliens ont quitté leur pays, fuyant l’effondrement économique et l’inflation dont le gouvernement vénézuélien rejette la responsabilité sur les sanctions américaines. L’administration du président Trump a annoncé dimanche mettre fin au statut légal de 532.000 migrants latino-américains, sommés de quitter les Etats-Unis d’ici quelques semaines, des Cubains, Haïtiens, Nicaraguayens ou Vénézuéliens arrivés aux États-Unis dans le cadre d’un plan de son prédécesseur, Joe BidenUne fois l’ordonnance du Département de la Sécurité intérieure publiée dans le Federal Register, les migrants parrainés par ce programme perdront leur protection juridique sous trente jours.Le ministre vénézuélien estime qu’environ 155.000 de ses compatriotes pourraient être affectés.Depuis février, avec le nouveau groupe atterri lundi, environ 1.119 Vénézuéliens ont été renvoyés dans leur pays dont au moins 566 expulsés par l’administration Trump, et le reste rapatrié par le gouvernement vénézuélien depuis le Mexique, où ils étaient bloqués en route vers les États-Unis.

Début du procès du féminicide de Chahinez Daoud, brûlée vive devant chez elle

“Je voulais la cramer”: le procès pour assassinat de l’ex-mari de Chahinez Daoud, brûlée vive en 2021 à Mérignac, s’est ouvert lundi devant la cour d’assises de la Gironde, quatre ans après cette affaire retentissante dans laquelle des policiers avaient été sanctionnés.Mounir Boutaa, 48 ans aujourd’hui, était sorti de prison fin 2020 après une condamnation pour des faits de strangulation et de menace avec un couteau sur son épouse.L’ouvrier maçon, déjà mis en cause par une première conjointe, avait interdiction d’entrer en contact avec Chahinez Daoud, qu’il avait connue en Algérie en 2015, mais leur vie commune avait repris jusqu’en mars 2021.Cette mère de trois enfants dont deux issus d’une première union, âgée de 31 ans, avait alors déposé une nouvelle plainte contre lui, mal enregistrée par un policier qui venait lui-même d’être condamné pour violences conjugales, parmi une série de “défaillances” pointées ultérieurement par une enquête administrative.La victime n’avait pas de téléphone grave danger et son conjoint ne s’était pas vu attribuer de bracelet anti-rapprochement à sa remise en liberté.Une cinquantaine de personnes ont dénoncé lundi ces dysfonctionnements avant l’ouverture du procès qui dure jusqu’à vendredi à Bordeaux.”On dénonce surtout les pouvoirs publics, l’État qui ne fait pas son travail par manque de moyens financiers et par manque aussi de moyens humains, surtout au niveau de la police qui ne protège pas les femmes”, a déclaré une manifestante sous couvert d’anonymat.- “Annihiler” -Quelques jours avant l’audience, l’avocat des parties civiles, Me Julien Plouton, a évoqué devant la presse “une traque, un harcèlement, une surveillance quasi quotidienne” de la victime pendant les deux mois qui ont suivi sa dernière plainte, avant le “déchaînement de violences inhumain” du 4 mai 2021.Ce jour-là, l’accusé gare près du domicile familial, en banlieue bordelaise, un fourgon récemment acheté et aménagé pour observer discrètement l’extérieur. Il scrute les allées et venues de sa femme, qui ne peut le repérer, avant de l’attaquer dans la rue.Il lui tire dans les cuisses avec un fusil, l’asperge d’essence et met le feu, filmant une partie des faits avec son téléphone. Un voisin ayant entendu hurler tente de s’interposer, en vain.Le corps de la victime est retrouvé presque entièrement carbonisé, la tête dans le caniveau.Pour Me Plouton, Mounir Boutaa voulait “tuer une femme, l’effacer, l’annihiler, la châtier”.L’homme est arrêté peu après. En garde à vue, il affirme d’emblée qu’il voulait “la cramer”, “pour tout le mal qu’elle et la justice (lui) ont fait” en le faisant condamner, à tort selon lui.Il ajoute avoir voulu “la punir”, “lui laisser des traces” en la brûlant “un peu”, “lui faire la peur de sa vie” mais nie avoir voulu la tuer.- “Défaillances” -“Pour lui, il n’y a pas de préméditation”, affirment ses avocates, Me Anaïs Divot et Me Elena Badescu, soulignant que “les trois experts psychiatres” intervenus dans l’enquête ont conclu à “une altération de son discernement au moment des faits”.”En Algérie, il était doux mais une fois revenu ici c’est devenu un monstre”, raconte la mère de la victime, Djohar Daoud, pointant avec son mari, Kamel, l’isolement de leur fille en France, dépourvue de protection familiale.Après sa mort, les deux grands-parents sont venus en Gironde s’occuper de leurs trois petits-enfants, âgés aujourd’hui de 16, 11 et huit ans.Une inspection diligentée par le gouvernement de l’époque sur les conditions de remise en liberté et le suivi de l’ex-mari a relevé une série de “défaillances”, tandis qu’une enquête de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) pointait fautes et erreurs d’appréciation.Cinq fonctionnaires ont été sanctionnés, dont le directeur de la police en Gironde et le commissaire de Mérignac alors en poste, pour avoir omis d’informer leur hiérarchie et la mission d’inspection que le policier ayant mal enregistré la plainte du 15 mars 2021 venait lui-même d’être condamné pour violences conjugales.Son cas a conduit le ministère de l’Intérieur à préconiser une révocation automatique des policiers et gendarmes condamnés définitivement pour certains faits, dont les violences intrafamiliales.Parallèlement au dossier pénal, la famille a lancé une procédure pour “faute lourde” contre l’État.En 2023, 96 femmes ont été victimes de féminicide conjugal en France, un chiffre en baisse de 19% par rapport à 2022, selon le bilan du ministère de l’Intérieur publié le 26 novembre 2024.

Début du procès du féminicide de Chahinez Daoud, brûlée vive devant chez elle

“Je voulais la cramer”: le procès pour assassinat de l’ex-mari de Chahinez Daoud, brûlée vive en 2021 à Mérignac, s’est ouvert lundi devant la cour d’assises de la Gironde, quatre ans après cette affaire retentissante dans laquelle des policiers avaient été sanctionnés.Mounir Boutaa, 48 ans aujourd’hui, était sorti de prison fin 2020 après une condamnation pour des faits de strangulation et de menace avec un couteau sur son épouse.L’ouvrier maçon, déjà mis en cause par une première conjointe, avait interdiction d’entrer en contact avec Chahinez Daoud, qu’il avait connue en Algérie en 2015, mais leur vie commune avait repris jusqu’en mars 2021.Cette mère de trois enfants dont deux issus d’une première union, âgée de 31 ans, avait alors déposé une nouvelle plainte contre lui, mal enregistrée par un policier qui venait lui-même d’être condamné pour violences conjugales, parmi une série de “défaillances” pointées ultérieurement par une enquête administrative.La victime n’avait pas de téléphone grave danger et son conjoint ne s’était pas vu attribuer de bracelet anti-rapprochement à sa remise en liberté.Une cinquantaine de personnes ont dénoncé lundi ces dysfonctionnements avant l’ouverture du procès qui dure jusqu’à vendredi à Bordeaux.”On dénonce surtout les pouvoirs publics, l’État qui ne fait pas son travail par manque de moyens financiers et par manque aussi de moyens humains, surtout au niveau de la police qui ne protège pas les femmes”, a déclaré une manifestante sous couvert d’anonymat.- “Annihiler” -Quelques jours avant l’audience, l’avocat des parties civiles, Me Julien Plouton, a évoqué devant la presse “une traque, un harcèlement, une surveillance quasi quotidienne” de la victime pendant les deux mois qui ont suivi sa dernière plainte, avant le “déchaînement de violences inhumain” du 4 mai 2021.Ce jour-là, l’accusé gare près du domicile familial, en banlieue bordelaise, un fourgon récemment acheté et aménagé pour observer discrètement l’extérieur. Il scrute les allées et venues de sa femme, qui ne peut le repérer, avant de l’attaquer dans la rue.Il lui tire dans les cuisses avec un fusil, l’asperge d’essence et met le feu, filmant une partie des faits avec son téléphone. Un voisin ayant entendu hurler tente de s’interposer, en vain.Le corps de la victime est retrouvé presque entièrement carbonisé, la tête dans le caniveau.Pour Me Plouton, Mounir Boutaa voulait “tuer une femme, l’effacer, l’annihiler, la châtier”.L’homme est arrêté peu après. En garde à vue, il affirme d’emblée qu’il voulait “la cramer”, “pour tout le mal qu’elle et la justice (lui) ont fait” en le faisant condamner, à tort selon lui.Il ajoute avoir voulu “la punir”, “lui laisser des traces” en la brûlant “un peu”, “lui faire la peur de sa vie” mais nie avoir voulu la tuer.- “Défaillances” -“Pour lui, il n’y a pas de préméditation”, affirment ses avocates, Me Anaïs Divot et Me Elena Badescu, soulignant que “les trois experts psychiatres” intervenus dans l’enquête ont conclu à “une altération de son discernement au moment des faits”.”En Algérie, il était doux mais une fois revenu ici c’est devenu un monstre”, raconte la mère de la victime, Djohar Daoud, pointant avec son mari, Kamel, l’isolement de leur fille en France, dépourvue de protection familiale.Après sa mort, les deux grands-parents sont venus en Gironde s’occuper de leurs trois petits-enfants, âgés aujourd’hui de 16, 11 et huit ans.Une inspection diligentée par le gouvernement de l’époque sur les conditions de remise en liberté et le suivi de l’ex-mari a relevé une série de “défaillances”, tandis qu’une enquête de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) pointait fautes et erreurs d’appréciation.Cinq fonctionnaires ont été sanctionnés, dont le directeur de la police en Gironde et le commissaire de Mérignac alors en poste, pour avoir omis d’informer leur hiérarchie et la mission d’inspection que le policier ayant mal enregistré la plainte du 15 mars 2021 venait lui-même d’être condamné pour violences conjugales.Son cas a conduit le ministère de l’Intérieur à préconiser une révocation automatique des policiers et gendarmes condamnés définitivement pour certains faits, dont les violences intrafamiliales.Parallèlement au dossier pénal, la famille a lancé une procédure pour “faute lourde” contre l’État.En 2023, 96 femmes ont été victimes de féminicide conjugal en France, un chiffre en baisse de 19% par rapport à 2022, selon le bilan du ministère de l’Intérieur publié le 26 novembre 2024.

L’éolien citoyen, levier pour gérer localement la “richesse verte des vents”

C’est quand les champs qui entourent la commune de Martigné-Ferchaud, en Ille-et-Vilaine, ont été déclarés “zone de développement éolien” qu’un groupe de citoyens a eu l’idée d’investir dans son propre parc: “Quitte à en avoir un, autant que la richesse verte de nos vents reste locale.” Au détour d’une route de campagne, au milieu des champs, deux mâts blancs culminent à 120 mètres. Les tiges d’acier du troisième sont à plat, entourées de grues qui entament leur montage. Le quatrième est encore sous bâches. Les éoliennes du parc citoyen de Féeole devraient commencer à tourbillonner au mois de mai, 15 ans après le lancement du projet. “Quand cet espace a été déclaré ZDE (zone de développement éolien, NDLR), on savait qu’il y aurait des candidats. Sûrement des privés, français ou peut-être allemands, comme ailleurs. On s’est dit, quitte à en avoir un, autant que la richesse verte de nos vents reste locale”, retrace Michel Lemonnier, membre du groupe de citoyens à l’origine du projet.Pour eux, le parc représente aussi une “façon de s’approprier la transition énergétique”: “L’électricité, avant de s’intéresser à sa production, n’était pas une question.”Le groupe, devenu société, réunit aujourd’hui 168 citoyens, qui ont apporté au projet 520.000 euros — sur les 24 millions d’investissement, principalement financés par emprunt bancaire. Parmi les autres actionnaires figurent le syndicat départemental Energ’iV et le mouvement Énergie Partagée, qui accompagne et finance les projets citoyens de production d’énergie renouvelable.Le parc doit produire 36 GWh par an, soit 45% des besoins de la communauté de communes. – “Dialogue” -En France, 16 parcs citoyens sont déjà exploités, deux sont en construction et 22 en développement, selon Énergie Partagée. Côté investisseurs, si la démarche “garantit des revenus stables”, la rentabilité “n’est souvent pas la première motivation des citoyens”, notait l’Ademe en 2024. Ceux-ci y voient d’autres bénéfices comme “des ressources économiques et énergétiques pour leur territoire (…) le maintien et la création d’emplois locaux, le développement de nouvelles compétences sur le territoire…”Des arguments qui ont fait mouche à Andilly-les-Marais, en Charente-Maritime. En 2015, le maire de la commune avait éconduit un développeur éolien privé, faute d’implication et de retombées pour sa commune. Avant de lancer quelques mois plus un appel à manifestation d’intérêt, avec inscrite au cahier des charges une participation citoyenne. Le groupe Valorem est retenu comme développeur du projet et le lance aux côtés d’une société coopérative d’intérêt collectif, la Coopec, qui réunit aujourd’hui environ 350 citoyens, et d’un fonds d’investissement de la région Nouvelle-Aquitaine. Le parc est entré en service en 2024. “L’avantage de l’éolien citoyen, c’est aussi le dialogue. Les projets suscitent des interrogations légitimes chez les riverains, d’où l’importance des réunions publiques, des études acoustiques à domicile, des visites de terrain… Toute une organisation et une disponibilité qu’on trouve parfois dans le privé, parfois pas”, explique David Clausse, directeur d’Energ’iV. – Recours -Reste que l’éolien citoyen ne garantit pas l’unanimité des riverains: à Riaillé, au nord-est de Nantes, un projet de parc lancé il y a plus de 10 ans par la société Eola (800 citoyens et deux projets de parc) est actuellement à l’arrêt, sous le coup de deux recours administratifs.Dans leur requête, consultée par l’AFP, une douzaine de riverains pointent notamment du doigt une “atteinte excessive aux paysages”, la concentration de projets éoliens dans un même périmètre, une “insuffisance” des études sur l’impact sonore du projet et la menace qu’il représente selon eux pour certains oiseaux. “Notre premier objectif a toujours été d’apporter notre pierre à l’édifice de la transition écologique. Nous ne sommes pas dans une logique de rentabilité, contrairement à ce qui a pu être dit. Nous voulons faire de l’énergie verte et s’il y a un bonus, tant mieux”, affirme Philippe Branchereau, l’un des citoyens à l’origine du projet. A Martigné-Ferchaud, le projet a été “bien accepté” par ses voisins, affirme Michel Lemonnier. Un recours a toutefois été déposé par une poignée d’opposants, interrompant le processus pendant quatre ans. A quelques semaines du lancement, les citoyens attendent maintenant avec impatience de voir “leurs éoliennes” en mouvement.

L’éolien citoyen, levier pour gérer localement la “richesse verte des vents”

C’est quand les champs qui entourent la commune de Martigné-Ferchaud, en Ille-et-Vilaine, ont été déclarés “zone de développement éolien” qu’un groupe de citoyens a eu l’idée d’investir dans son propre parc: “Quitte à en avoir un, autant que la richesse verte de nos vents reste locale.” Au détour d’une route de campagne, au milieu des champs, deux mâts blancs culminent à 120 mètres. Les tiges d’acier du troisième sont à plat, entourées de grues qui entament leur montage. Le quatrième est encore sous bâches. Les éoliennes du parc citoyen de Féeole devraient commencer à tourbillonner au mois de mai, 15 ans après le lancement du projet. “Quand cet espace a été déclaré ZDE (zone de développement éolien, NDLR), on savait qu’il y aurait des candidats. Sûrement des privés, français ou peut-être allemands, comme ailleurs. On s’est dit, quitte à en avoir un, autant que la richesse verte de nos vents reste locale”, retrace Michel Lemonnier, membre du groupe de citoyens à l’origine du projet.Pour eux, le parc représente aussi une “façon de s’approprier la transition énergétique”: “L’électricité, avant de s’intéresser à sa production, n’était pas une question.”Le groupe, devenu société, réunit aujourd’hui 168 citoyens, qui ont apporté au projet 520.000 euros — sur les 24 millions d’investissement, principalement financés par emprunt bancaire. Parmi les autres actionnaires figurent le syndicat départemental Energ’iV et le mouvement Énergie Partagée, qui accompagne et finance les projets citoyens de production d’énergie renouvelable.Le parc doit produire 36 GWh par an, soit 45% des besoins de la communauté de communes. – “Dialogue” -En France, 16 parcs citoyens sont déjà exploités, deux sont en construction et 22 en développement, selon Énergie Partagée. Côté investisseurs, si la démarche “garantit des revenus stables”, la rentabilité “n’est souvent pas la première motivation des citoyens”, notait l’Ademe en 2024. Ceux-ci y voient d’autres bénéfices comme “des ressources économiques et énergétiques pour leur territoire (…) le maintien et la création d’emplois locaux, le développement de nouvelles compétences sur le territoire…”Des arguments qui ont fait mouche à Andilly-les-Marais, en Charente-Maritime. En 2015, le maire de la commune avait éconduit un développeur éolien privé, faute d’implication et de retombées pour sa commune. Avant de lancer quelques mois plus un appel à manifestation d’intérêt, avec inscrite au cahier des charges une participation citoyenne. Le groupe Valorem est retenu comme développeur du projet et le lance aux côtés d’une société coopérative d’intérêt collectif, la Coopec, qui réunit aujourd’hui environ 350 citoyens, et d’un fonds d’investissement de la région Nouvelle-Aquitaine. Le parc est entré en service en 2024. “L’avantage de l’éolien citoyen, c’est aussi le dialogue. Les projets suscitent des interrogations légitimes chez les riverains, d’où l’importance des réunions publiques, des études acoustiques à domicile, des visites de terrain… Toute une organisation et une disponibilité qu’on trouve parfois dans le privé, parfois pas”, explique David Clausse, directeur d’Energ’iV. – Recours -Reste que l’éolien citoyen ne garantit pas l’unanimité des riverains: à Riaillé, au nord-est de Nantes, un projet de parc lancé il y a plus de 10 ans par la société Eola (800 citoyens et deux projets de parc) est actuellement à l’arrêt, sous le coup de deux recours administratifs.Dans leur requête, consultée par l’AFP, une douzaine de riverains pointent notamment du doigt une “atteinte excessive aux paysages”, la concentration de projets éoliens dans un même périmètre, une “insuffisance” des études sur l’impact sonore du projet et la menace qu’il représente selon eux pour certains oiseaux. “Notre premier objectif a toujours été d’apporter notre pierre à l’édifice de la transition écologique. Nous ne sommes pas dans une logique de rentabilité, contrairement à ce qui a pu être dit. Nous voulons faire de l’énergie verte et s’il y a un bonus, tant mieux”, affirme Philippe Branchereau, l’un des citoyens à l’origine du projet. A Martigné-Ferchaud, le projet a été “bien accepté” par ses voisins, affirme Michel Lemonnier. Un recours a toutefois été déposé par une poignée d’opposants, interrompant le processus pendant quatre ans. A quelques semaines du lancement, les citoyens attendent maintenant avec impatience de voir “leurs éoliennes” en mouvement.

Norvège: report du premier tir d’un engin orbital depuis l’Europe continentale

Une start-up allemande a reporté sine die lundi le tir de sa fusée Spectrum depuis la base spatiale norvégienne d’Andøya dans l’Arctique, un vol considéré comme une étape importante pour la nouvelle économie spatiale européenne.Prévu entre 12H30 et 15H30 (entre 11H30 et 14H30 GMT), ce tir devait être le premier lancement vertical d’un véhicule orbital en Europe (hors Russie) mais aussi le premier vol sur le Vieux Continent quasi exclusivement financé par des fonds privés. La jeune pousse munichoise Isar Aerospace a expliqué dans un communiqué que ce premier vol d’essai de Spectrum était annulé “en raison de vents défavorables” et qu’elle cherchait à trouver une autre fenêtre de tir.Faisant 28 mètres de haut pour deux mètres de diamètre avec une capacité d’emport d’une tonne, le mini-lanceur Spectrum devait s’envoler à vide, sans nécessairement atteindre une distance orbitale.”Chaque seconde de vol est précieuse, car elle nous permet de recueillir des données et de gagner en expérience”, expliquait Daniel Metzler, cofondateur et patron d’Isar Aerospace. “Trente secondes de vol seraient déjà un vrai succès”, soulignait-il dans un courriel à l’AFP.L’espace occupe une place importante dans le rapport Draghi, publié l’an dernier, sur la compétitivité de l’Union européenne.Privée d’accès aux cosmodromes et aux lanceurs russes à cause des graves tensions avec Moscou, l’Europe a connu une mauvaise passe à cause des retards dans le développement de la fusée Ariane 6 et une suspension du lanceur Vega-C après un accident.Ce n’est que le 6 mars, avec le premier vol commercial d’une Ariane 6 depuis Kourou en Guyane français, qu’elle a retrouvé sa souveraineté spatiale après plusieurs mois sans accès indépendant à l’espace.En outre, par rapport aux Etats-Unis qui compte des poids lourds comme SpaceX d’Elon Musk et Blue Origin de Jeff Bezos, la nouvelle économie spatiale (“New Space”), portée par des acteurs privés, en est encore à ses balbutiements sur le continent européen.Le tir, désormais remis, de Spectrum, “c’est la première tentative réelle et sérieuse en Europe d’avoir un lanceur New Space”, juge Maxime Puteaux, conseiller industrie du cabinet spécialisé Novaspace. – Course de vitesse -Outre Isar Aerospace, les allemands Rocket Factory Augsburg (RFA) et HyImpulse, les français Latitude et MaiaSpace (filiale d’Arianegroup) ou encore l’espagnol PLD Space sont engagés dans une course de vitesse pour s’imposer comme des acteurs incontournables dans le secteur européen des micro ou mini-lanceurs.”L’essor de ces nouveaux acteurs et des nouveaux services de lancement européens s’inscrit dans un objectif commun: garantir un accès indépendant et souverain à l’espace”, affirme Toni Tolker-Nielsen, directeur du transport spatial à l’Agence spatiale européenne (ESA).”Leur rôle devrait se renforcer dans les années à venir”, ajoute-t-il.Parallèlement, des Açores portugaises aux Shetland britanniques en passant par Andøya ou Esrange en Suède voisine, de multiples projets européens de ports spatiaux ont germé, souvent déterminés à tirer les premiers.Une première tentative de vol orbital depuis l’Europe avait eu lieu début 2023 en Grande-Bretagne, menée par Virgin Orbit du milliardaire Richard Branson. Contrairement à Isar Aerospace, elle utilisait non pas un pas de tir mais un Boeing 747 pour faire décoller une fusée en altitude.Elle s’était traduite par un échec et la société avait mis la clé sous la porte.Le vol d’essai de Spectrum est donc appelé à devenir le premier tir vertical d’un véhicule orbital sur le continent européen, où ce type de lancements ne concernait jusqu’à présent que des fusées suborbitales.Fondée en 2018, Isar Aerospace se targue d’avoir développé son lanceur de deux étages quasi intégralement en interne. Elle a d’ores et déjà signé un contrat avec l’agence spatiale norvégienne pour la mise en orbite d’ici 2028 de deux satellites de surveillance maritime.Se présentant comme “le premier port spatial opérationnel d’Europe continentale”, la base d’Andøya vante de son côté son emplacement dans l’Arctique, idéal pour le lancement de satellites polaires ou héliosynchrones, c’est-à-dire qui passent au-dessus de n’importe quel point de la planète à la même heure solaire locale chaque jour.

Wall Street en hausse, espère une politique commerciale plus mesurée

La Bourse de New York a ouvert en hausse lundi, dopée par la perspective d’une politique commerciale américaine moins sévère qu’initialement envisagé.Dans les premiers échanges, le Dow Jones gagnait 0,75%, l’indice Nasdaq progressait de 1,46% et l’indice élargi S&P 500 de 1,05%.