Heurts liés au concert à la Philharmonie: deux militants pro-israéliens seront jugés en mai

Deux militants pro-israéliens seront jugés en mai pour des incidents intervenus samedi devant le commissariat parisien où étaient retenues les quatre personnes suspectées d’avoir déclenché des heurts à la Philharmonie deux jours plus tôt, a appris l’AFP mardi auprès du parquet de Paris.Samedi, en fin d’après-midi, un groupe propalestinien s’est rassemblé, en soutien, devant le commissariat du XIXe arrondissement où les quatre personnes arrêtées jeudi étaient entendues, avant d’être déférées au tribunal judiciaire de Paris où elles ont été mises en examen dimanche.Le groupe a rapidement été rejoint par un groupe pro-israélien adverse et une rixe a éclaté entre eux.Des policiers sont intervenus pour les séparer et trois d’entre eux ont été blessés.Trois militants pro-israéliens et un propalestinien ont alors été interpellés.Concernant les trois premiers, l’un des dossiers a été classé. Les deux autres hommes pro-israéliens, nés en 1990 et 1998, seront jugés le 7 mai: le premier pour rébellion, outrages, menaces de mort sur personne dépositaire de l’autorité publique; le second pour rébellion et outrages. Tous deux sont placés sous contrôle judiciaire. Le quatrième homme, un militant propalestinien, a lui été interpellé pour “injures raciales”, selon le parquet de Paris, suspecté selon la source policière d’avoir tenu des propos antisémites.Mardi, le ministère public a indiqué qu'”un classement sans suite a été décidé” car “l’ensemble des actes d’enquête réalisés n’ont pas permis de lui imputer les faits (absence de reconnaissance de l’auteur sur photo, exploitation de son téléphone demeurant vaine…)”.Auprès de l’AFP, son avocat Me Alexis Baudelin a estimé que “l’arrestation de (son) client, qui ne repose sur aucune charge réelle, et sa privation de liberté pendant plus de 30 heures (sont) un énième exemple d’une politique répressive assumée contre celles et ceux qui refusent de se taire face à un génocide et à l’inaction de l’Etat français sur ce sujet”.Jeudi dans la grande salle de la Philharmonie de Paris, où se produisait l’Orchestre philharmonique d’Israël, des spectateurs en possession d’un billet ont tenté d’interrompre le concert, dont deux fois en utilisant des fumigènes.La Cité de la musique-Philharmonie de Paris, le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez ou encore la ministre de la Culture Rachida Dati ont condamné ces incidents.Dans un communiqué diffusé vendredi, le Collectif Palestine Action France a revendiqué l’action “pacifique” pour “empêcher la tenue de ce concert” visant à “détourner l’attention des crimes commis” à Gaza, dénonçant “l’ignorance” par la Philharmonie des “interpellations” précédant la soirée afin de l’annuler.

Douze morts dans un attentat-suicide des talibans pakistanais à Islamabad

Douze personnes ont été tuées mardi et 27 blessées devant un tribunal d’Islamabad dans un attentat-suicide revendiqué par les talibans pakistanais, dans une période de fortes tensions régionales avec l’Afghanistan.”A 12H39 (07H39 GMT) un attentat-suicide s’est produit à Kachehri”, où se trouve le tribunal, a indiqué sur place le ministre de l’Intérieur, Mohsin Naqvi, faisant état de “12 morts et 27 blessés”.D’après lui, l’assaillant a attendu à l’extérieur du tribunal avant de déclencher son engin explosif près d’une voiture de police.L’attaque a été revendiquée en début de soirée par les talibans pakistanais (TTP), groupe armé qui se réclame de la même idéologie que ceux de Kaboul et cible régulièrement les forces de sécurité pakistanaises.”Mardi, l’un de nos membres a attaqué un tribunal d’Islamabad”, a déclaré le groupe dans un communiqué envoyé à des journalistes.”Des attaques seront menées contre ceux qui rendent des jugements fondés sur des lois non islamiques, ceux qui les exécutent et ceux qui les protègent, jusqu’à ce que la charia règne dans tout le pays”, ajoute le texte.Cette attaque laisse craindre une escalade entre le Pakistan et l’Afghanistan, qui ont connu en octobre une semaine de violents affrontements.Confronté à une résurgence d’attaques contre ses forces de sécurité, Islamabad veut de son voisin afghan la garantie qu’il arrêtera de soutenir les talibans pakistanais, que Kaboul dément abriter.Les deux pays ont approuvé une trêve, fragile, dont ils ne sont pas parvenus à préciser les contours lors de plusieurs cycles de négociations et ont menacé de reprendre les hostilités en cas d’attaque sur leur sol.Les talibans “ont menacé d’attaquer Islamabad (par l’intermédiaire d’insurgés) en représailles aux frappes aériennes pakistanaises en Afghanistan. La stabilité de l’Asie du Sud est de plus en plus menacée”, a commenté sur X le chercheur américain Michael Kugelman.Décrivant l’attaque-suicide de mardi comme “un signal d’alarme”, le ministre pakistanais de la Défense, Khawaja Asif, a martelé que, “dans ce contexte, il serait vain d’espérer que les négociations avec les dirigeants de Kaboul aboutissent”.-“Chaos”-Parmi les débris, des véhicules calcinés et une moto réduites en miettes gisaient devant le tribunal dans le secteur qui a été bouclé.Le fourgon bleu de la police touché par l’explosion était immobilisé à l’entrée, sa carrosserie criblée d’éclats, tandis que les enquêteurs relevaient tous les indices sur le véhicule.”Alors que je garais ma voiture et que j’entrais dans le complexe (…), j’ai entendu une forte détonation à l’entrée”, a déclaré à l’AFP l’avocat Roustam Malik.”C’était le chaos, les avocats et les gens couraient à l’intérieur du complexe. J’ai vu deux corps gisant près de la porte et plusieurs voitures étaient en feu”, a ajouté le conseil, qui a attendu patiemment l’autorisation de la police pour pouvoir récupérer sa voiture endommagée par l’explosion.”Ce fut une explosion très puissante et terrifiante”, a déclaré un autre avocat, Khalid Mandokhel, 24 ans. “De nombreuses victimes étaient des passants”, a-t-il dit à l’AFP sur les lieux de l’attentat.Une foule s’est rassemblée devant l’hôpital public où ont été transportées la plupart des victimes. Des agents de sécurité empêchaient les médias d’entrer tandis que les secouristes amenaient aux urgences des blessés atteints à la tête et aux jambes.Islamabad, la capitale, est considérée comme une ville plutôt sûre par rapport au reste du pays, la dernière attaque en date y ayant eu lieu en décembre 2022.Le ministre de l’Intérieur a relevé que cet attentat-suicide s’était produit au lendemain d’une attaque contre une école dans la province du Khyber-Pakhtunkhwa (nord-ouest, frontalière de l’Afghanistan).”Trois personnes sont mortes dans cette attaque, l’assaillant était afghan”, a déclaré le ministre, accusant “l’Afghanistan d’être directement impliqué”.”Le ministère taliban des Affaires étrangères partage sa profonde tristesse et condamne fermement l’explosion qui a eu lieu dans la capitale Islamabad ainsi que l’attaque contre une école”, a-t-il réagi sur X mardi.Le Pakistan et l’Afghanistan se sont affrontés à la mi-octobre avec une intensité rare, à leur frontière principalement, mais la confrontation avait débordé jusqu’à Kaboul où ont eu lieu des explosions.Plus de 70 personnes avaient été tuées parmi lesquelles une cinquantaine de civils afghans, selon l’ONU.Les tensions sont également fortes avec l’Inde — autre pays voisin et ennemi historique du Pakistan — depuis une guerre éclair en mai qui avait fait plus de 70 morts dans les deux camps, jusqu’à un cessez-le-feu.

A Saint-Omer, des centaines de personnes rendent hommage à Mathis, tué par un automobiliste sous protoxyde d’azote

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées mardi à Saint-Omer (Pas-de-Calais) pour rendre hommage à Mathis, 19 ans, mortellement percuté le 1er novembre à Lille par un automobiliste ayant consommé du protoxyde d’azote et fuyant la police.La marche blanche s’est élancée depuis un grand parc de la ville où Mathis avait ses habitudes, avant de cheminer en ville. Proches et anonymes, vêtus de blanc, certains portant des tee-shirts à l’effigie du jeune homme ou des vêtements qu’il avait lui-même créés, ont défilé dans le calme pour lui dire “un dernier au revoir”.”Perdre notre meilleur ami à 19 ans, le soir d’Halloween, alors qu’il rentrait tranquillement d’une soirée où il s’était bien amusé, ce n’est pas normal”, confie Tom, 20 ans, dans la foule.C’est “horrible que mon meilleur ami soit mort” à cause de quelqu’un “qui était sous protoxyde d’azote”, poursuit-il.Comme d’autres participants, Tom souhaite que cette marche serve aussi d’alerte: “Cette consommation de protoxyde d’azote, ici, à Saint-Omer, on la voit aussi. Le week-end, on voit des jeunes qui font des ballons dans des voitures ou dans la rue”. Cette consommation doit être “interdite”, c’est aussi “pour mettre une pression sur ces politiques”, estime-t-il. Un autre ami de la victime, Mathis, 18 ans, étudiant en école de commerce et présent le soir du drame, raconte avoir tenté avec ses amis de secourir la victime: “C’était terrifiant ce qui s’est passé ce soir-là”. “Je me sens peut-être impuissant tout seul. Mais je pense qu’avec du monde et du soutien, on peut arriver à quelque chose et montrer que ce qui s’est passé ce soir-là, ce n’est pas normal”, affirme-t-il. À l’issue de la marche, Emmanuel, le père de Mathis, habitant d’une commune voisine, a pris la parole au micro, ému : “Je voulais tous vous remercier, la famille, les amis, les inconnus (…) si ça peut nous aider à ce que la justice soit plus ferme, qu’il n’y ait plus de protoxyde d’azote, je ne veux pas qu’il y ait de nouveau Mathis qui s’en aille un jour”.- “Un fléau grandissant” -Originaire d’Haïti, Mathis avait été adopté par un couple du Nord. Il travaillait dans un fast-food de la banlieue lilloise et préparait son bac en candidat libre. Sous le pseudo MPX, il écrivait aussi quelques textes de rap. À Lille, près du lieu du drame, de nombreux hommages lui ont déjà été rendus sous forme de messages et de fleurs attachés à un arbre. Les obsèques du jeune homme ont eu lieu lundi dans l’intimité familiale. Le 1er novembre, à 4H48 du matin, Mathis traversait une rue du centre-ville lorsqu’il a été percuté par un véhicule qui roulait à vive allure. Selon le procureur de Lille, Samuel Finielz, le conducteur, âgé de 31 ans, avait plusieurs fois refusé d’obtempérer aux injonctions des policiers. L’enquête a aussi établi “une consommation de protoxyde d’azote contemporaine de la conduite”.Quelques mètres après l’accident le mis en cause a tenté de fuir à pied avant d’être interpellé. Déjà connu pour des délits routiers, il a été mis en examen pour homicide routier aggravé et placé en détention provisoire. Il conteste avoir conduit le véhicule. Les parents de Mathis réclament la “sévérité” et une loi interdisant spécifiquement de conduire quand on a consommé du protoxyde d’azote. Ils demandent à rencontrer le ministre de la Justice Gérald Darmanin “pour lui faire des propositions concrètes”. Aujourd’hui, il n’existe pas de loi “qui réprime la conduite après usage de protoxyde d’azote”, déplore leur avocat Me Antoine Régley. Or, “c’est un fléau grandissant, extrêmement inquiétant” au volant, “certains conducteurs perdent la vue quelques secondes, d’autres se sentent invincibles”.  En mars dernier, le Sénat a voté la pénalisation de l’usage détourné du protoxyde d’azote ou “gaz hilarant”, sans viser spécifiquement la conduite ni aller jusqu’à interdire totalement sa vente aux particuliers, comme l’avaient fait auparavant les députés. L’avenir de cette loi dépendra des négociations entre les deux chambres.

La Russie propose le dialogue à Washington après les propos de Trump sur les “essais nucléaires” secrets russes

La Russie, accusée par Donald Trump de mener des essais nucléaires souterrains “sans en parler”, s’est dit “prête” mardi à discuter des propos du président américain avec Washington, à l’heure où s’accroissent les tensions entre les deux puissances nucléaires.Les efforts déployés par Donald Trump pour mettre fin au conflit en Ukraine, déclenché par Moscou en février 2022, sont au point mort.”Nous sommes prêts à discuter des soupçons que nos collègues américains ont soulevés quant au fait que nous serions secrètement en train de faire quelque chose profondément sous terre”, a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d’une rencontre avec des médias russes, retransmise sur les chaînes d’Etat.Dans la foulée, il a réfuté les accusations du président américain la semaine dernière, selon lesquelles la Russie et la Chine procéderaient à des essais nucléaires souterrains “sans en parler”.Pékin avait très vite affirmé ne plus effectuer aucun essai nucléaire. – “Jamais interdits” -Le chef de la diplomatie russe a également expliqué que les États-Unis pouvaient vérifier si la Russie avait procédé à un essai d’ogive nucléaire grâce au système mondial de surveillance sismique. “Les autres essais, qu’ils soient subcritiques ou sans réaction nucléaire en chaîne, ou les essais de missiles porteurs, n’ont jamais été interdits”, a-t-il ajouté.Aucune puissance n’a procédé officiellement à un essai nucléaire depuis trois décennies – à l’exception de la Corée du Nord (à six reprises entre 2006 et 2017). La Russie (alors Union soviétique) n’en a plus conduit depuis 1990 et la Chine depuis 1996.Mais de nombreux pays, Etats-Unis en tête, effectuent régulièrement des tests de vecteurs – missiles, sous-marins, avions de chasse ou autres.Washington est signataire du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (Tice). Procéder à une explosion nucléaire en constituerait une violation flagrante.Donald Trump a suscité vives inquiétude et protestations dans le monde entier quand il a annoncé avoir ordonné au Pentagone de “commencer à tester nos armes nucléaires sur un pied d’égalité” avec la Russie et la Chine.Depuis, il a réitéré son intention de reprendre les essais d’armes nucléaires, sans dire ce qu’il projetait exactement.- Pas de “mélange” -Interrogé mardi au sujet des déclarations de M. Trump sur les essais nucléaires, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a dit dans son briefing quotidien qu'”aucune explication n'(avait) été fournie par nos homologues américains”.Le président américain avait porté ses accusations contre la Chine et la Russie après avoir reporté sine die une rencontre avec Vladimir Poutine, annoncée à Budapest, au sujet du règlement de la guerre en Ukraine.Mais, d’après Sergueï Lavrov, les deux dossiers n’ont aucun lien entre eux. “Je ne mélangerais pas la question des essais nucléaires avec celle du sommet de Budapest”, a-t-il dit.Le ministre ayant exercé le plus long mandat de l’histoire russe moderne a néanmoins laissé la porte ouverte à un sommet entre les présidents russe et américain. “Nous sommes prêts à discuter avec nos collègues américains de la reprise des travaux préparatoires au sommet proposé entre les dirigeants de la Russie et des États-Unis”, a-t-il expliqué.Il s’agissait de sa première apparition depuis que des spéculations ont fait surface ces derniers jours dans plusieurs médias étrangers évoquant une éventuelle disgrâce de Sergueï Lavrov, en absence prolongée de l’espace public. Le Kremlin avait d’ailleurs rassuré lundi en expliquant que “tout (allait) bien” avec M. Lavrov qui, à 75 ans, est depuis plus de 21 ans à la tête de la diplomatie russe.

Les Irakiens aux urnes pour élire un nouveau Parlement

Les Irakiens ont voté mardi pour élire un nouveau Parlement, un scrutin peu susceptible de bouleverser le paysage politique, mais surveillé de près par Téhéran et Washington.L’Irak a connu une stabilité inhabituelle ces dernières années, après plusieurs décennies de guerre et de répression sous Saddam Hussein et depuis l’invasion menée par les Etats-Unis en 2003 qui l’a renversé.Beaucoup d’Irakiens doutent que ces élections puissent apporter un changement réel dans un pays qui souffre d’infrastructures médiocres, de services publics défaillants et d’une corruption endémique.Les bureaux de vote ont fermé à 18H00 (15H00 GMT) et les premiers résultats sont attendus dans les prochaines 24 heures. La commission électorale n’a pas encore annoncé le taux de participation.Dès le début du scrutin, en matinée, des personnalités politiques ont glissé leur bulletin dans l’urne d’un bureau de vote installé au sein du luxueux hôtel al-Rasheed de Bagdad.Des correspondants de l’AFP ont constaté une faible participation dans plusieurs grandes villes du pays. Les rues de Bagdad, placardées d’affiches électorales, étaient grandement désertes à l’exception de la présence de forces de l’ordre.Mohammed Mehdi, un fonctionnaire trentenaire qui a voté dans la capitale, souligne que les candidats ont dépensé beaucoup d’argent pour gagner des voix, “ce qui prouve que mon bulletin a de la valeur”.Plus de 21,4 millions d’électeurs ont été appelés à départager plus de 7.700 candidats, dont près d’un tiers de femmes, pour occuper 329 sièges de députés aux mandats de quatre ans. Les femmes doivent obtenir au moins un quart des sièges du futur Parlement, selon un système de quotas, tandis que neuf sont réservés aux minorités.Seuls 75 candidats indépendants sont en lice, la loi électorale étant perçue comme favorisant les grands partis. “Tous les quatre ans, c’est la même chose. On ne voit ni des visages jeunes, ni de nouvelles énergies” capables “d’apporter un changement”, déplore un étudiant à l’université, Al-Hassan Yassin.- Postes bien définis -Certains craignent de voir le taux de participation tomber en-dessous des 41% enregistrés en 2021, pour ce sixième scrutin depuis la chute de Saddam Hussein.Les élections ouvrent la voie à la désignation d’un nouveau président – poste largement honorifique réservé à un Kurde – et d’un Premier ministre – traditionnellement chiite – choisi après de longues tractations. Un sunnite occupera le poste de président du Parlement.Depuis la chute du sunnite Saddam Hussein, la majorité chiite longtemps opprimée en Irak continue de dominer, la plupart des partis conservant des liens avec l’Iran voisin.L’actuel Premier ministre chiite Mohamed Chia al-Soudani, qui mise sur un second mandat, espère une victoire. Il était arrivé au pouvoir en 2022 grâce au soutien d’une alliance regroupant des partis et factions chiites tous liés à l’Iran.- Absence de Moqtada Sadr -Le prochain Premier ministre sera élu par la coalition qui parviendra à rassembler suffisamment d’alliés.Lors des dernières législatives, le courant du leader chiite Moqtada Sadr avait remporté le plus grand nombre de sièges avant de se retirer du Parlement à la suite d’un différend avec les partis chiites qui ne soutenaient pas sa tentative de former un gouvernement et qui se sont plutôt regroupés entre eux.La rupture avait culminé avec des combats meurtriers dans la capitale.Cette année, M. Sadr a refusé de participer à une “élection bancale, dominée par les intérêts sectaires, ethniques et partisans”, appelant ses partisans à boycotter le scrutin.Les partis sunnites se présentent séparément, l’ancien président du Parlement Mohamed al-Halboussi étant donné favori.Dans la région autonome du Kurdistan, la rivalité entre le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) et l’Union patriotique du Kurdistan (UPK) reste vive.- Téhéran et Washington à l’affût -L’Irak, proche allié de l’Iran et des Etats-Unis, cherche de longue date à maintenir un équilibre fragile entre les deux ennemis.L’Iran espère préserver son influence chez son voisin après avoir vu ses autres alliés régionaux (Hezbollah libanais, Hamas palestinien, Houthis yéménites) affaiblis par des frappes israéliennes depuis deux ans. Téhéran a en outre perdu un allié majeur avec la chute de Bachar al-Assad en Syrie fin 2024.Et l’Irak est sous pression des Etats-Unis (qui maintiennent quelque 2.500 soldats dans le pays) pour désarmer les groupes pro-iraniens.L’administration Trump a nommé un envoyé spécial pour le pays, Mark Savaya, d’origine irakienne, qui a insisté sur la nécessité de voir l’Irak “libéré des ingérences étrangères malveillantes, notamment celles de l’Iran et de ses supplétifs”.