Euro-2025: Sarina Wiegman, triomphe, calme et sérénité

La sélectionneuse de l’Angleterre Sarina Wiegman a encore franchi un cap dimanche dans la hiérarchie des grands entraîneurs mondiaux, en remportant à 55 ans son troisième Euro d’affilée (1-1 a.p., 3 t.a.b. à 1), fidèle à son style empreint de calme et de sérénité.C’était la cinquième finale de suite en grand tournoi pour la Néerlandaise (Euro-2017 et Mondial-2019 avec les Pays-Bas, puis Euro-2022, Mondial-2023 et Euro-2025 avec l’Angleterre), dont trois victoires. Des statistiques si folles qu’elle devance Vicente del Bosque (doublé Mondial-2010/Euro-2012 avec les Espagnols) ou Didier Deschamps (finales Euro-2016 et Mondial-2022 et victoire au Mondial-2018).Née à La Haye, l’ancienne défenseuse a mené des études de professeur de sport en parallèle de sa carrière de joueuse (99 sélections avec les Pays-Bas), pensant qu’être entraîneure professionnelle serait impossible.Mais rapidement, en 2014, elle a pris les fonctions de sélectionneuse adjointe des Pays-Bas avant d’être nommée N.1 en janvier 2017, six mois avant le début du Championnat d’Europe organisé dans son pays.Et les résultats ont été immédiats puis se sont confirmés avec l’Angleterre, où elle est arrivée en 2021. – “Des discussions difficiles” -Pour y parvenir, ses principes fondamentaux sont restés les mêmes – chaque joueuse connaît son rôle – mais elle a modifié son attitude et ses relations avec les joueuses, devenant moins distante et plus démonstrative, comme l’a relevé la milieu Keira Walsh.”On la voit danser et chanter, cela a changé par rapport à ses débuts”, a-t-elle raconté cette semaine.Cela été le cas dimanche soir à Bâle, où elle a enchaîné des petits pas de danse sur la pelouse après son nouveau triomphe. Quelques minutes avant, ses joueuses l’ont écoutée scrupuleusement pendant les pauses de la prolongation mais aussi avant la séance de tirs au but, l’entourant dans un cercle.Aussi, elle a poussé ses joueuses à parler plus directement et frontalement des problèmes, comme l’a rappelé en début de tournoi la capitaine Leah Williamson.”C’est une bonne personne: en tant que joueuse tu veux respecter la personne pour laquelle tu joues, elle nous challenge et nous pousse vers l’avant”, a-t-elle expliqué, évoquant “des discussions parfois difficiles” avec sa coach.  Toujours d’un calme imperturbable dans sa zone technique, elle a explosé de joie à plusieurs reprises sur les buts des Anglaises dans les dernières minutes en quart de finale contre la Suède (2-2 a.p., 3 t.a.b. à 2) puis en demi-finale face à l’Italie (2-1, a.p.).”Je pense que cela nous rend beaucoup plus solidaires, beaucoup plus confiantes les unes envers les autres, au point que nous sommes prêtes à partager des moments vraiment difficiles et à nous entraider. Sarina a vraiment inculqué cela à notre équipe. Elle nous soutient, et nous la soutenons”, a expliqué aussi l’attaquante Beth Mead. – Inspirante -Ce que recherche pleinement Wiegman ? “Que nous soyons soudées et qu’on se batte les unes pour les autres”, a ajouté la milieu Ella Toone, alors que les joueuses et le staff se sont unis à la suite de drames personnels dont ont été victimes la coach, mais aussi Beth Mead et Ella Toone.Ses causeries sont aussi saluées par son groupe: elle “est très motivante, elle nous rassemble toutes, nous sommes suspendues à ses lèvres. Elle a vraiment amélioré le jeu avec ses discours motivants et nous rend toutes prêtes”, a souligné la joueuse de Manchester United. Malgré un contexte compliqué juste avant l’Euro avec la retraite surprise de la gardienne emblématique Mary Earps (qui ne voulait pas être N.2), la mise en retrait surprenante de Millie Bright, ainsi que celle de Fran Kirby, et des manques criants à des postes clés comme au milieu de terrain ou dans le couloir gauche, elle s’est encore hissée sur le toit de l’Europe. Qu’elle n’a plus quitté depuis huit ans.Et la fédération anglaise sait la chance qu’elle a: à “aucun prix” l’instance ne veut se séparer de son héroïne, sous contrat jusqu’au Mondial-2027 pour décrocher le grand titre qui manque aux Lionesses, a souligné son directeur général Mark Bullingham.”Sarina est formidable. Elle change parfois de petites choses qui peuvent être remises en question de l’extérieur, mais nous ne la remettons jamais en question”, a commenté Lucy Bronze. “Elle se soucie de nous toutes et l’héritage qu’elle a laissé, en tant qu’individu, est incroyable. Cette envie de gagner et de continuer à le faire est très inspirante pour toutes les joueuses”, a-t-elle conclu après le nouveau titre européen.

Le tourbillon du Tour de France embrase Montmartre, un an après les JO

Nouvelles scènes de liesse à Montmartre. Un an après la folie des JO, des dizaines de milliers de supporters et de touristes ont acclamé, avec la même ferveur que l’été dernier, les coureurs lors du passage historique du Tour de France sur la butte emblématique de Paris dimanche.”J’ai jamais entendu une clameur pareille, quelle décharge d’adrénaline !”, s’exclame auprès de l’AFP, ému jusqu’aux larmes, Stanislas d’Ortessi. Perché sur une chaise au début de la pente de la rue Lepic, voie mythique de Montmartre, le jeune homme de 26 ans vient de voir le premier passage du peloton, sous les vivats d’une foule en délire, malgré la pluie. Lui qui vit dans la rue d’à côté et “regrette d’avoir loupé” l’épreuve cycliste olympique qui avait enflammé son quartier le 3 août 2024, n’en revient pas d’une telle ferveur populaire.Partis à 16h25 des Yvelines, les 160 coureurs ont grimpé à trois reprises la butte, pour la première fois de l’histoire du Tour de France. Avant de finir sur les Champs-Élysées, terminus de la Grande Boucle depuis cinquante ans.”Trois fois, ça donne le temps de mieux voir”, témoigne Rob, venu d’Amsterdam avec sa fille de 10 ans, Pepa, qui trépigne sur son escabeau. Elle s’arrête net, les yeux écarquillés, quand défilent les coureurs.Difficile d’apercevoir les cyclistes durant leur ascension, tant la voie est étroite, et la foule compacte. Les plus chanceux ont pu profiter du spectacle à leurs fenêtres, les autres montaient partout où ils pouvaient.”On voit mieux dans les étapes de montagne près de chez moi”, regrette Rose Niass, 23 ans, venue d’Annecy.Mais “il y a plus de suspense que sur les Champs-Élysées où tout le monde va très vite”, s’enthousiasmait plus tôt dans la journée Valérie Wiart, 52 ans, venue de Lille.- La “ferveur” et le “bruit” -Au milieu d’une forêt de parapluies, de capes de pluie et de bobs à pois, beaucoup arrivent à suivre l’étape grâce à leur smartphone.”J’ai surtout entendu du bruit !”, sourit Joris Roy, posté devant le Café des deux moulins, décor pittoresque du “Fabuleux destin d’Amélie poulain”, le film culte de Jean-Pierre Jeunet. Il a déjà assisté à l’arrivée de la course sur les Champs-Élysées mais ne pensait pas “que ce serait autant la folie” à Montmartre.Thomas Lambert, qui vit près de Liège en Belgique, était déjà à Montmartre pour les JO-2024. Il est revenu exprès, avec son fils de 9 ans, pour revivre un moment historique de cyclisme. “Un sport populaire, l’un des seuls où on peut être hyper proche des champions, gratuitement”, salue-t-il. “Moi je n’y connais rien, mais cette ferveur populaire et ce bruit, c’est fou”, confie son ami Quentin qui l’a accompagné.L’ambiance “multiculturelle”, c’est aussi ce qui plaît à Joe, 30 ans, venu d’Irlande pour soutenir son compatriote Ben Healy.Beaucoup se disent impressionnés par les performances du Slovène Tadej Pogacar qui a décroché sa quatrième victoire finale. “C’est lui qui m’a le plus épaté dans ce Tour, avec sa capacité d’envoyer, encore plus que les autres”, dit Benjamin Couve, un riverain de 33 ans.Guy Florentin, 76 ans, un retraité venu de Troyes, est plus sceptique. “Pogacar, il est bon en tout, en sprint, montagne, en contre-la-montre… Peut-être qu’il ne se dope pas, mais j’ai des doutes”, confie cet ancien réparateur de vélo et grand fan de la Grande Boucle.”Si on commence à se remémorer les mauvaises époques du dopage, on arrête de vibrer pour le Tour”, souligne Kevin Parent, 24 ans, installé depuis 8 heures du matin en haut de la rue Lepic. Une attente qui en valait la peine.

Trump et Von der Leyen arrachent “le plus grand” des accords commerciaux

Le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont arraché dimanche à Turnberry en Ecosse un accord douanier prévoyant que les produits européens exportés aux Etats-Unis seront taxés à 15%, à l’issue d’une réunion éclair.Il s’est écoulé juste un peu plus d’une heure avant que les journalistes, à qui les deux dirigeants avaient précédemment dit avoir “50% de chance” de se mettre d’accord, ne soient rappelés dans la fastueuse salle de bal du complexe de golf “Trump Turnberry”, sur la côte ouest de l’Ecosse.”Nous avons trouvé un accord”, annonce le dirigeant républicain, le qualifiant de “plus grand” jamais conclu en matière de commerce, et en y voyant une promesse “d’unité et d’amitié”.La patronne de l’exécutif européen salue elle un “bon accord”, qui apportera de la “stabilité.”Les délégations européenne et américaine applaudissent quand ils échangent, à deux reprises, une poignée de main.- 15% de droits de douane -C’est d’abord Donald Trump qui en explique les contours: des droits de douane de 15% sur les produits européens importés d’une part, l’UE qui s’engage à 750 milliards de dollars d’achats d’énergie et à 600 milliards d’investissements supplémentaires aux Etats-Unis d’autre part.Les deux puissances ont aussi décidé de lever réciproquement leurs droits de douane sur certains produits stratégiques, dont les équipements aéronautiques, a ensuite précisé Ursula von der Leyen devant la presse.Les détails de l’accord doivent encore être réglés “dans les prochaines semaines”, selon la dirigeante européenne. “15%, ce n’est pas négligeable, mais c’est le mieux qu’on pouvait obtenir”, a-t-elle plaidé.Cela permet d'”éviter une escalade inutile dans les relations commerciales transatlantiques”, a salué le chancelier allemand Friedrich Merz. “Je considère positif qu’il y ait un accord”, a observé la Première ministre italienne Giorgia Meloni, qui attend cependant de voir les détails pour se prononcer vraiment.Il était moins une, ou presque.Le républicain de 79 ans, lancé dans une vaste offensive protectionniste, s’était donné jusqu’au 1er août avant d’assommer les produits européens entrant aux Etats-Unis de droits de douane de 30%.Ursula von der Leyen avait pris soin, avant les discussions, de vanter les talents de “redoutable négociateur” du milliardaire new-yorkais, et de souligner la nécessité de “rééquilibrer” la relation commerciale transatlantique. Le deal devra être validé par les Etats membres de l’UE. Leurs ambassadeurs, en déplacement au Groenland, ont été informés dimanche matin des dernières tractations, et devront à nouveau se concerter pour le valider.L’accord de Turnberry confirme que les échanges transatlantiques sont entrés dans une nouvelle ère, celle d’un protectionnisme américain décomplexé. Jusqu’au retour au pouvoir de Donald Trump, ils étaient marqués par un niveau de droits de douane américains de 4,8% en moyenne.Dans les faits, le taux effectif appliqué par les Etats-Unis aux marchandises européennes se montait déjà à près de 15%, si l’on additionne la surtaxe de 10% d’ores et déjà décidée par le gouvernement américain et le taux de 4,8% pré-existant.- “Bazooka” -Si Ursula von der Leyen et Donald Trump n’étaient pas parvenus à s’entendre, Bruxelles était prêt à riposter en taxant des produits et des services américains.L’exécutif européen, sous l’impulsion de certains pays comme la France, avait aussi menacé de lever l’accès aux marchés publics européens ou bloquer certains investissements.Dégainer ce “bazooka” – appelé instrument “anticoercition” dans le jargon bruxellois – aurait entraîné l’Europe et l’Amérique dans une escalade diplomatico-économique inouïe.Donald Trump affirme être en position de force. Mais certains sondages montrent que les Américains doutent de sa stratégie douanière et de sa conduite des affaires en général.Le dirigeant américain, qui s’est toujours joué des scandales et des poursuites pénales, peine à se dépêtrer de l’affaire Jeffrey Epstein. Il est accusé de manquer de transparence sur les relations qu’il entretenait avec ce riche financier, mort en prison avant un procès pour crimes sexuels qui s’annonçait retentissant.En annonçant un accord avec l’UE, dans la foulée de ceux conclus ces derniers jours avec le Japon, le Vietnam, les Philippines et l’Indonésie, Donald Trump essaie-t-il de faire diversion?Un journaliste lui a posé la question dimanche. “C’est une blague n’est-ce pas? Cela n’a rien à voir. Il n’y a que vous pour penser ça, en ce jour qui est un bon jour pour l’économie européenne et l’économie américaine”, a rétorqué le président américain.Lundi, c’est avec la Chine que des négociateurs américains s’efforceront d’éviter une reprise de l’escalade commerciale, au cours d’une rencontre à Stockholm.

Trump et Von der Leyen arrachent “le plus grand” des accords commerciaux

Le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont arraché dimanche à Turnberry en Ecosse un accord douanier prévoyant que les produits européens exportés aux Etats-Unis seront taxés à 15%, à l’issue d’une réunion éclair.Il s’est écoulé juste un peu plus d’une heure avant que les journalistes, à qui les deux dirigeants avaient précédemment dit avoir “50% de chance” de se mettre d’accord, ne soient rappelés dans la fastueuse salle de bal du complexe de golf “Trump Turnberry”, sur la côte ouest de l’Ecosse.”Nous avons trouvé un accord”, annonce le dirigeant républicain, le qualifiant de “plus grand” jamais conclu en matière de commerce, et en y voyant une promesse “d’unité et d’amitié”.La patronne de l’exécutif européen salue elle un “bon accord”, qui apportera de la “stabilité.”Les délégations européenne et américaine applaudissent quand ils échangent, à deux reprises, une poignée de main.- 15% de droits de douane -C’est d’abord Donald Trump qui en explique les contours: des droits de douane de 15% sur les produits européens importés d’une part, l’UE qui s’engage à 750 milliards de dollars d’achats d’énergie et à 600 milliards d’investissements supplémentaires aux Etats-Unis d’autre part.Les deux puissances ont aussi décidé de lever réciproquement leurs droits de douane sur certains produits stratégiques, dont les équipements aéronautiques, a ensuite précisé Ursula von der Leyen devant la presse.Les détails de l’accord doivent encore être réglés “dans les prochaines semaines”, selon la dirigeante européenne. “15%, ce n’est pas négligeable, mais c’est le mieux qu’on pouvait obtenir”, a-t-elle plaidé.Cela permet d'”éviter une escalade inutile dans les relations commerciales transatlantiques”, a salué le chancelier allemand Friedrich Merz. “Je considère positif qu’il y ait un accord”, a observé la Première ministre italienne Giorgia Meloni, qui attend cependant de voir les détails pour se prononcer vraiment.Il était moins une, ou presque.Le républicain de 79 ans, lancé dans une vaste offensive protectionniste, s’était donné jusqu’au 1er août avant d’assommer les produits européens entrant aux Etats-Unis de droits de douane de 30%.Ursula von der Leyen avait pris soin, avant les discussions, de vanter les talents de “redoutable négociateur” du milliardaire new-yorkais, et de souligner la nécessité de “rééquilibrer” la relation commerciale transatlantique. Le deal devra être validé par les Etats membres de l’UE. Leurs ambassadeurs, en déplacement au Groenland, ont été informés dimanche matin des dernières tractations, et devront à nouveau se concerter pour le valider.L’accord de Turnberry confirme que les échanges transatlantiques sont entrés dans une nouvelle ère, celle d’un protectionnisme américain décomplexé. Jusqu’au retour au pouvoir de Donald Trump, ils étaient marqués par un niveau de droits de douane américains de 4,8% en moyenne.Dans les faits, le taux effectif appliqué par les Etats-Unis aux marchandises européennes se montait déjà à près de 15%, si l’on additionne la surtaxe de 10% d’ores et déjà décidée par le gouvernement américain et le taux de 4,8% pré-existant.- “Bazooka” -Si Ursula von der Leyen et Donald Trump n’étaient pas parvenus à s’entendre, Bruxelles était prêt à riposter en taxant des produits et des services américains.L’exécutif européen, sous l’impulsion de certains pays comme la France, avait aussi menacé de lever l’accès aux marchés publics européens ou bloquer certains investissements.Dégainer ce “bazooka” – appelé instrument “anticoercition” dans le jargon bruxellois – aurait entraîné l’Europe et l’Amérique dans une escalade diplomatico-économique inouïe.Donald Trump affirme être en position de force. Mais certains sondages montrent que les Américains doutent de sa stratégie douanière et de sa conduite des affaires en général.Le dirigeant américain, qui s’est toujours joué des scandales et des poursuites pénales, peine à se dépêtrer de l’affaire Jeffrey Epstein. Il est accusé de manquer de transparence sur les relations qu’il entretenait avec ce riche financier, mort en prison avant un procès pour crimes sexuels qui s’annonçait retentissant.En annonçant un accord avec l’UE, dans la foulée de ceux conclus ces derniers jours avec le Japon, le Vietnam, les Philippines et l’Indonésie, Donald Trump essaie-t-il de faire diversion?Un journaliste lui a posé la question dimanche. “C’est une blague n’est-ce pas? Cela n’a rien à voir. Il n’y a que vous pour penser ça, en ce jour qui est un bon jour pour l’économie européenne et l’économie américaine”, a rétorqué le président américain.Lundi, c’est avec la Chine que des négociateurs américains s’efforceront d’éviter une reprise de l’escalade commerciale, au cours d’une rencontre à Stockholm.

Trump et Von der Leyen arrachent “le plus grand” des accords commerciaux

Le président américain Donald Trump et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ont arraché dimanche à Turnberry en Ecosse un accord douanier prévoyant que les produits européens exportés aux Etats-Unis seront taxés à 15%, à l’issue d’une réunion éclair.Il s’est écoulé juste un peu plus d’une heure avant que les journalistes, à qui les deux dirigeants avaient précédemment dit avoir “50% de chance” de se mettre d’accord, ne soient rappelés dans la fastueuse salle de bal du complexe de golf “Trump Turnberry”, sur la côte ouest de l’Ecosse.”Nous avons trouvé un accord”, annonce le dirigeant républicain, le qualifiant de “plus grand” jamais conclu en matière de commerce, et en y voyant une promesse “d’unité et d’amitié”.La patronne de l’exécutif européen salue elle un “bon accord”, qui apportera de la “stabilité.”Les délégations européenne et américaine applaudissent quand ils échangent, à deux reprises, une poignée de main.- 15% de droits de douane -C’est d’abord Donald Trump qui en explique les contours: des droits de douane de 15% sur les produits européens importés d’une part, l’UE qui s’engage à 750 milliards de dollars d’achats d’énergie et à 600 milliards d’investissements supplémentaires aux Etats-Unis d’autre part.Les deux puissances ont aussi décidé de lever réciproquement leurs droits de douane sur certains produits stratégiques, dont les équipements aéronautiques, a ensuite précisé Ursula von der Leyen devant la presse.Les détails de l’accord doivent encore être réglés “dans les prochaines semaines”, selon la dirigeante européenne. “15%, ce n’est pas négligeable, mais c’est le mieux qu’on pouvait obtenir”, a-t-elle plaidé.Cela permet d'”éviter une escalade inutile dans les relations commerciales transatlantiques”, a salué le chancelier allemand Friedrich Merz. “Je considère positif qu’il y ait un accord”, a observé la Première ministre italienne Giorgia Meloni, qui attend cependant de voir les détails pour se prononcer vraiment.Il était moins une, ou presque.Le républicain de 79 ans, lancé dans une vaste offensive protectionniste, s’était donné jusqu’au 1er août avant d’assommer les produits européens entrant aux Etats-Unis de droits de douane de 30%.Ursula von der Leyen avait pris soin, avant les discussions, de vanter les talents de “redoutable négociateur” du milliardaire new-yorkais, et de souligner la nécessité de “rééquilibrer” la relation commerciale transatlantique. Le deal devra être validé par les Etats membres de l’UE. Leurs ambassadeurs, en déplacement au Groenland, ont été informés dimanche matin des dernières tractations, et devront à nouveau se concerter pour le valider.L’accord de Turnberry confirme que les échanges transatlantiques sont entrés dans une nouvelle ère, celle d’un protectionnisme américain décomplexé. Jusqu’au retour au pouvoir de Donald Trump, ils étaient marqués par un niveau de droits de douane américains de 4,8% en moyenne.Dans les faits, le taux effectif appliqué par les Etats-Unis aux marchandises européennes se montait déjà à près de 15%, si l’on additionne la surtaxe de 10% d’ores et déjà décidée par le gouvernement américain et le taux de 4,8% pré-existant.- “Bazooka” -Si Ursula von der Leyen et Donald Trump n’étaient pas parvenus à s’entendre, Bruxelles était prêt à riposter en taxant des produits et des services américains.L’exécutif européen, sous l’impulsion de certains pays comme la France, avait aussi menacé de lever l’accès aux marchés publics européens ou bloquer certains investissements.Dégainer ce “bazooka” – appelé instrument “anticoercition” dans le jargon bruxellois – aurait entraîné l’Europe et l’Amérique dans une escalade diplomatico-économique inouïe.Donald Trump affirme être en position de force. Mais certains sondages montrent que les Américains doutent de sa stratégie douanière et de sa conduite des affaires en général.Le dirigeant américain, qui s’est toujours joué des scandales et des poursuites pénales, peine à se dépêtrer de l’affaire Jeffrey Epstein. Il est accusé de manquer de transparence sur les relations qu’il entretenait avec ce riche financier, mort en prison avant un procès pour crimes sexuels qui s’annonçait retentissant.En annonçant un accord avec l’UE, dans la foulée de ceux conclus ces derniers jours avec le Japon, le Vietnam, les Philippines et l’Indonésie, Donald Trump essaie-t-il de faire diversion?Un journaliste lui a posé la question dimanche. “C’est une blague n’est-ce pas? Cela n’a rien à voir. Il n’y a que vous pour penser ça, en ce jour qui est un bon jour pour l’économie européenne et l’économie américaine”, a rétorqué le président américain.Lundi, c’est avec la Chine que des négociateurs américains s’efforceront d’éviter une reprise de l’escalade commerciale, au cours d’une rencontre à Stockholm.

WHO says malnutrition reaching ‘alarming levels’ in Gaza

Malnutrition rates are reaching “alarming levels” in the Gaza Strip, the World Health Organization warned Sunday, saying the “deliberate blocking” of aid was entirely preventable and had cost many lives.”Malnutrition is on a dangerous trajectory in the Gaza Strip, marked by a spike in deaths in July,” the WHO said in a statement.Of the 74 recorded malnutrition-related deaths in 2025, 63 had occurred in July — including 24 children under five, one child aged over five, and 38 adults, it added.”Most of these people were declared dead on arrival at health facilities or died shortly after, their bodies showing clear signs of severe wasting,” the UN health agency said.”The crisis remains entirely preventable. Deliberate blocking and delay of large-scale food, health, and humanitarian aid has cost many lives.”Israel on Sunday began a limited “tactical pause” in military operations to allow the UN and aid agencies to tackle a deepening hunger crisis.But the WHO called for sustained efforts to “flood” the Gaza Strip with diverse, nutritious food, and for the expedited delivery of therapeutic supplies for children and vulnerable groups, plus essential medicines and supplies.”This flow must remain consistent and unhindered to support recovery and prevent further deterioration”, the Geneva-based agency said.On Wednesday, WHO chief Tedros Adhanom Ghebreyesus called the situation “mass starvation — and it’s man-made”.- ‘Dangerous cycle’ of death -Nearly one in five children under five in Gaza City is now acutely malnourished, the WHO said Sunday, citing its Nutrition Cluster partners.It said the percentage of children aged six to 59 months suffering from acute malnutrition had tripled in the city since June, making it the worst-hit area in the Palestinian territory.”These figures are likely an underestimation due to the severe access and security constraints preventing many families from reaching health facilities,” the WHO said.The WHO said that in the first two weeks of July, more than 5,000 children under five had been admitted for outpatient treatment of malnutrition — 18 percent of them with the most life-threatening form, severe acute malnutrition (SAM).The 6,500 children admitted for malnutrition treatment in June was the highest number since the war began in October 2023.A further 73 children with SAM and medical complications have been hospitalised in July, up from 39 in June.”This surge in cases is overwhelming the only four specialised malnutrition treatment centres,” the WHO said.Furthermore, the organisation said the breakdown of water and sanitation services was “driving a dangerous cycle of illness and death”.As for pregnant and breastfeeding women, Nutrition Cluster screening data showed that more than 40 percent were severely malnourished, the WHO said.”It is not only hunger that is killing people, but also the desperate search for food,” the UN health agency said.”Families are being forced to risk their lives for a handful of food, often under dangerous and chaotic conditions,” it added.The UN rights office says Israeli forces have killed more than 1,000 Palestinians trying to get food aid in Gaza since the Israel- and US-backed Gaza Humanitarian Foundation started operations in late May. Nearly three-quarters of them died near GHF sites.