Corée du Sud: le nouveau président promet de “panser les plaies” avec Pyongyang

Le nouveau président sud-coréen, Lee Jae-myung, a promis mercredi, lors de son discours d’investiture, de “panser les plaies” et de tendre la main à la Corée du Nord, dotée de l’arme nucléaire.Le dirigeant de centre gauche a également averti que “la montée du protectionnisme” constituait une menace existentielle pour la quatrième économie d’Asie, fortement axée sur les exportations et secouée par les droits de douane imposés par le président américain Donald Trump.Ces bouleversements commerciaux, ainsi que les tensions avec le voisin du Nord, font partie des défis que va devoir affronter cet ancien ouvrier de 60 ans qui a largement remporté la présidentielle anticipée déclenchée par l’éphémère proclamation de la loi martiale par son prédécesseur.Après six mois de profonde crise politique, il a recueilli mardi 49,42% des voix contre 41,15% pour son adversaire Kim Moon-soo du Parti du pouvoir au peuple (PPP, droite) — l’ancienne formation du président destitué Yoon Suk Yeol – qui a concédé sa défaite dans la nuit, selon les résultats définitifs publiés par la Commission.La première journée de M. Lee en tant que président et chef des armées a débuté par un briefing téléphonique avec le commandement militaire, confirmant officiellement le transfert du contrôle opérationnel du pays.Durant cet entretien, il a exhorté l’armée sud-coréenne à maintenir son “état de préparation” en cas de provocations de Pyongyang, mais a affirmé dans son premier discours de président être prêt à discuter.”Nous panserons les plaies de la division et de la guerre et établirons un avenir de paix et de prospérité”, a-t-il déclaré. “Quel que soit le coût, la paix est préférable à la guerre.”Il a également assuré que le pays “dissuaderait les provocations nucléaires et militaires nord-coréennes tout en ouvrant des voies de communication et en poursuivant le dialogue et la coopération pour construire la paix dans la péninsule coréenne”.Les marchés financiers ont réagi favorablement à l’élection, la Bourse de Séoul et le won progressant, même si Lee Jae-Myung a pris ses fonctions quelques heures seulement avant l’entrée en vigueur des droits de douane américains de 50% sur les exportations cruciales d’acier et d’aluminium, des secteurs dans lesquels est présente la Corée du Sud.- “Rupture significative” -Les propos de Lee Jae-Myung sur la Corée du Nord marquent une “rupture significative” avec ceux de son prédécesseur Yoon Suk Yeol, plus belliciste, car il n’a pas immédiatement posé de conditions préalables au dialogue avec Pyongyang, a relevé Hong Min, analyste principal à l’Institut coréen pour l’unification nationale.Le nouveau président a tenu une modeste cérémonie d’investiture à l’Assemblée nationale, là même où M. Yoon a déployé des troupes armées la nuit de début décembre où il a tenté de suspendre le régime civil.M. Lee a ensuite annoncé les nominations de certains membres-clés de son administration, dont Kim Min-seok, conseiller de longue date, au poste de Premier ministre et Lee Jong-seok, ancien ministre de l’Unification, en tant que chef des services de renseignement.Sur le plan diplomatique, le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, n’a pas tardé à féliciter M. Lee et a exprimé son espoir de collaborer avec le nouveau président qui avait auparavant cherché à se distancer des Etats-Unis. Dans une déclaration transmise à l’agence de presse sud-coréenne Yonhap, la Maison Blanche a qualifié l’élection de “libre et équitable”. Mais a toutefois ajouté que “les Etats-Unis restent préoccupés et opposés à l’ingérence et à l’influence chinoises dans les démocraties du monde entier”.Le président chinois Xi Jinping a félicité Lee Jae-Myung, soulignant la “grande importance du développement des relations sino-sud-coréennes”, ont rapporté des médias d’Etat.”La Chine est disposée à collaborer avec la Corée du Sud pour (…) maintenir fermement la voie de l’amitié et du bon voisinage, et adhérer à l’objectif de bénéfice mutuel”, a déclaré M. Xi.Des théories du complot ont circulé en Corée du Sud ces derniers mois concernant une prétendue ingérence chinoise dans la politique du pays.Le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a dit vouloir “dynamiser” la relation entre Séoul et Tokyo tandis que le Premier ministre indien Narendra Modi a dit vouloir “renforcer” les liens entre son pays et la Corée du Sud.- “Direction plus positive” -Lee Jae-Myung arrive au pouvoir alors que son parti détient déjà la majorité parlementaire – assurée pour les trois prochaines années –, ce qui signifie qu’il pourrait mener à bien son programme législatif. Dans les rues de Séoul, les Sud-Coréens ont salué l’ouverture diplomatique évoquée par M. Lee à l’égard de la Corée du Nord.”Notre économie et de nombreux autres aspects de la société étant étroitement liés à l’état des relations intercoréennes, j’espère que nous pourrons adopter une perspective à long terme et évoluer dans une direction plus positive”, déclare auprès de l’AFP Choi Ki-ho, 55 ans. Le nouveau président doit “se consacrer à l’unification de notre nation divisée”, abonde Lee Ju-yeon, une employée de 42 ans.

Au pied des Alpes, l’usine Paraboot chausse le monde entier

Une odeur de cuir et de caoutchouc flotte dans l’usine de Paraboot, près de Grenoble, où une centaine d’ouvriers découpent, cousent, fondent, polissent ces chaussures “made in France” qui s’arrachent à l’étranger.A contre-courant du déclin des chausseurs français, le chiffre d’affaires de la marque ne cesse d’augmenter: 24 millions d’euros en 2023, 26,7 millions en 2024 et 28,2 millions prévus en 2025. La société exporte 67% de sa production, réalisée à 80% dans son usine de Saint-Jean-de Moirans, en contrebas des massifs du Vercors et de la Chartreuse, en Isère.Initialement spécialisée dans les chaussures de travail, Paraboot, née en 1908, continue d’équiper policiers ou électriciens mais est aussi devenue un produit de mode, vu aux pieds de stars comme George Clooney et Johnny Depp. Son secret ? Des produits “solides, durables et réparables” et un “ADN” qui n’a pas changé depuis 117 ans, vante Eric Forestier, PDG de l’entreprise. “Les planètes se sont alignées, parce que la tendance revient à des produits souvent assez simples” tels la chaussure Paraboot “reconnaissable de loin”, se réjouit-il auprès de l’AFP.Vendues entre 230 et 500 euros la paire, les chaussures en cuir cousues à la main au design rustique avec leurs semelles gommes et leur couture extérieure visible, conservent ces caractéristiques depuis la naissance de la marque. Elle a su toutefois élargir son public en multipliant les collaborations avec des marques niche comme Engineered Garments ou Arpenteur.- Savoir-faire -Fondée par Rémy Richard à Izeaux, à quelques kilomètres de l’usine actuelle, Paraboot emploie aujourd’hui quelque 200 personnes, en Isère et dans ses 28 boutiques réparties en France et en Belgique.Environ 600 paires de chaussures sortent chaque jour de l’usine de Saint-Jean-de-Moirans où s’affairent 97 ouvriers. Reste 20% de la production assurée en Espagne, en Italie et au Portugal “pour des raisons de savoir-faire”, justifie Eric Forestier, notamment pour profiter du cousu mocassin, expertise espagnole.”Dans le monde actuel c’est un peu la course à la technologie, nous c’est l’inverse: c’est la course à la préservation du savoir-faire”, résume le directeur marketing Pierre Colin, chaussures “Michael” aux pieds, le modèle phare de Paraboot.Répartis dans un hangar de 11.000 m2, machines et employés enchaînent 150 opérations pour fabriquer une paire. Au départ, des larges peaux – de veau, principalement, car peu abîmées – sont entreposées dans une grande salle. Celles-ci sont ensuite découpées en différentes petites pièces correspondant aux formes de tiges – le dessus de la chaussure – nécessaires. Le cuir constitue un tiers du prix de vente d’une chaussure, selon Pierre Colin.- Leader -Une fois assemblées, les pièces en cuir sont cousues en doublure, et non pas collées, un procédé “beaucoup plus long et fastidieux” mais qui permet d’évacuer la transpiration, explique le directeur marketing. La tige est ensuite reliée à la semelle en “cousu norvégien”, cette grosse couture extérieure emblématique de la marque.Un mode de fabrication qui permet de réparer la chaussure en remplaçant la semelle, un aspect “hyper important”, insiste Pierre Colin. L’usine dispose d’ailleurs d’un atelier réparation, moyennant 200 euros pour réparer une paire.Paraboot est une entreprise “socialement responsable depuis 1908”, s’amuse Eric Forestier, pour qui “produire en France, évidemment est un choix”, justifiant ainsi le prix élevé des modèles. Ce fait-maison “indéniablement aide”, notamment en Asie qui compte pour 35% de leur chiffre d’affaires, devant la France (33%) et l’Europe (30%), et puis l’Amérique du Nord. La marque, largement imitée, est même devenue “leader” des chaussures en cuir au Japon, selon son PDG.Outre les pieds des stars, Paraboot équipe la police française, EDF ou encore la gendarmerie, offrant une conformité aux normes de sécurité.Face à la violente crise qui frappe le secteur français de la chaussure depuis des années, avec les défaillances de San Marina et André, et le repêchage de Minelli et Clergerie au prix d’emplois supprimés, la direction de Paraboot mise sur la “prudence” et une “vision à long terme”.”L’objectif est de continuer ces 117 ans d’histoire”, insiste Eric Forestier.

Au pied des Alpes, l’usine Paraboot chausse le monde entier

Une odeur de cuir et de caoutchouc flotte dans l’usine de Paraboot, près de Grenoble, où une centaine d’ouvriers découpent, cousent, fondent, polissent ces chaussures “made in France” qui s’arrachent à l’étranger.A contre-courant du déclin des chausseurs français, le chiffre d’affaires de la marque ne cesse d’augmenter: 24 millions d’euros en 2023, 26,7 millions en 2024 et 28,2 millions prévus en 2025. La société exporte 67% de sa production, réalisée à 80% dans son usine de Saint-Jean-de Moirans, en contrebas des massifs du Vercors et de la Chartreuse, en Isère.Initialement spécialisée dans les chaussures de travail, Paraboot, née en 1908, continue d’équiper policiers ou électriciens mais est aussi devenue un produit de mode, vu aux pieds de stars comme George Clooney et Johnny Depp. Son secret ? Des produits “solides, durables et réparables” et un “ADN” qui n’a pas changé depuis 117 ans, vante Eric Forestier, PDG de l’entreprise. “Les planètes se sont alignées, parce que la tendance revient à des produits souvent assez simples” tels la chaussure Paraboot “reconnaissable de loin”, se réjouit-il auprès de l’AFP.Vendues entre 230 et 500 euros la paire, les chaussures en cuir cousues à la main au design rustique avec leurs semelles gommes et leur couture extérieure visible, conservent ces caractéristiques depuis la naissance de la marque. Elle a su toutefois élargir son public en multipliant les collaborations avec des marques niche comme Engineered Garments ou Arpenteur.- Savoir-faire -Fondée par Rémy Richard à Izeaux, à quelques kilomètres de l’usine actuelle, Paraboot emploie aujourd’hui quelque 200 personnes, en Isère et dans ses 28 boutiques réparties en France et en Belgique.Environ 600 paires de chaussures sortent chaque jour de l’usine de Saint-Jean-de-Moirans où s’affairent 97 ouvriers. Reste 20% de la production assurée en Espagne, en Italie et au Portugal “pour des raisons de savoir-faire”, justifie Eric Forestier, notamment pour profiter du cousu mocassin, expertise espagnole.”Dans le monde actuel c’est un peu la course à la technologie, nous c’est l’inverse: c’est la course à la préservation du savoir-faire”, résume le directeur marketing Pierre Colin, chaussures “Michael” aux pieds, le modèle phare de Paraboot.Répartis dans un hangar de 11.000 m2, machines et employés enchaînent 150 opérations pour fabriquer une paire. Au départ, des larges peaux – de veau, principalement, car peu abîmées – sont entreposées dans une grande salle. Celles-ci sont ensuite découpées en différentes petites pièces correspondant aux formes de tiges – le dessus de la chaussure – nécessaires. Le cuir constitue un tiers du prix de vente d’une chaussure, selon Pierre Colin.- Leader -Une fois assemblées, les pièces en cuir sont cousues en doublure, et non pas collées, un procédé “beaucoup plus long et fastidieux” mais qui permet d’évacuer la transpiration, explique le directeur marketing. La tige est ensuite reliée à la semelle en “cousu norvégien”, cette grosse couture extérieure emblématique de la marque.Un mode de fabrication qui permet de réparer la chaussure en remplaçant la semelle, un aspect “hyper important”, insiste Pierre Colin. L’usine dispose d’ailleurs d’un atelier réparation, moyennant 200 euros pour réparer une paire.Paraboot est une entreprise “socialement responsable depuis 1908”, s’amuse Eric Forestier, pour qui “produire en France, évidemment est un choix”, justifiant ainsi le prix élevé des modèles. Ce fait-maison “indéniablement aide”, notamment en Asie qui compte pour 35% de leur chiffre d’affaires, devant la France (33%) et l’Europe (30%), et puis l’Amérique du Nord. La marque, largement imitée, est même devenue “leader” des chaussures en cuir au Japon, selon son PDG.Outre les pieds des stars, Paraboot équipe la police française, EDF ou encore la gendarmerie, offrant une conformité aux normes de sécurité.Face à la violente crise qui frappe le secteur français de la chaussure depuis des années, avec les défaillances de San Marina et André, et le repêchage de Minelli et Clergerie au prix d’emplois supprimés, la direction de Paraboot mise sur la “prudence” et une “vision à long terme”.”L’objectif est de continuer ces 117 ans d’histoire”, insiste Eric Forestier.

Au pied des Alpes, l’usine Paraboot chausse le monde entier

Une odeur de cuir et de caoutchouc flotte dans l’usine de Paraboot, près de Grenoble, où une centaine d’ouvriers découpent, cousent, fondent, polissent ces chaussures “made in France” qui s’arrachent à l’étranger.A contre-courant du déclin des chausseurs français, le chiffre d’affaires de la marque ne cesse d’augmenter: 24 millions d’euros en 2023, 26,7 millions en 2024 et 28,2 millions prévus en 2025. La société exporte 67% de sa production, réalisée à 80% dans son usine de Saint-Jean-de Moirans, en contrebas des massifs du Vercors et de la Chartreuse, en Isère.Initialement spécialisée dans les chaussures de travail, Paraboot, née en 1908, continue d’équiper policiers ou électriciens mais est aussi devenue un produit de mode, vu aux pieds de stars comme George Clooney et Johnny Depp. Son secret ? Des produits “solides, durables et réparables” et un “ADN” qui n’a pas changé depuis 117 ans, vante Eric Forestier, PDG de l’entreprise. “Les planètes se sont alignées, parce que la tendance revient à des produits souvent assez simples” tels la chaussure Paraboot “reconnaissable de loin”, se réjouit-il auprès de l’AFP.Vendues entre 230 et 500 euros la paire, les chaussures en cuir cousues à la main au design rustique avec leurs semelles gommes et leur couture extérieure visible, conservent ces caractéristiques depuis la naissance de la marque. Elle a su toutefois élargir son public en multipliant les collaborations avec des marques niche comme Engineered Garments ou Arpenteur.- Savoir-faire -Fondée par Rémy Richard à Izeaux, à quelques kilomètres de l’usine actuelle, Paraboot emploie aujourd’hui quelque 200 personnes, en Isère et dans ses 28 boutiques réparties en France et en Belgique.Environ 600 paires de chaussures sortent chaque jour de l’usine de Saint-Jean-de-Moirans où s’affairent 97 ouvriers. Reste 20% de la production assurée en Espagne, en Italie et au Portugal “pour des raisons de savoir-faire”, justifie Eric Forestier, notamment pour profiter du cousu mocassin, expertise espagnole.”Dans le monde actuel c’est un peu la course à la technologie, nous c’est l’inverse: c’est la course à la préservation du savoir-faire”, résume le directeur marketing Pierre Colin, chaussures “Michael” aux pieds, le modèle phare de Paraboot.Répartis dans un hangar de 11.000 m2, machines et employés enchaînent 150 opérations pour fabriquer une paire. Au départ, des larges peaux – de veau, principalement, car peu abîmées – sont entreposées dans une grande salle. Celles-ci sont ensuite découpées en différentes petites pièces correspondant aux formes de tiges – le dessus de la chaussure – nécessaires. Le cuir constitue un tiers du prix de vente d’une chaussure, selon Pierre Colin.- Leader -Une fois assemblées, les pièces en cuir sont cousues en doublure, et non pas collées, un procédé “beaucoup plus long et fastidieux” mais qui permet d’évacuer la transpiration, explique le directeur marketing. La tige est ensuite reliée à la semelle en “cousu norvégien”, cette grosse couture extérieure emblématique de la marque.Un mode de fabrication qui permet de réparer la chaussure en remplaçant la semelle, un aspect “hyper important”, insiste Pierre Colin. L’usine dispose d’ailleurs d’un atelier réparation, moyennant 200 euros pour réparer une paire.Paraboot est une entreprise “socialement responsable depuis 1908”, s’amuse Eric Forestier, pour qui “produire en France, évidemment est un choix”, justifiant ainsi le prix élevé des modèles. Ce fait-maison “indéniablement aide”, notamment en Asie qui compte pour 35% de leur chiffre d’affaires, devant la France (33%) et l’Europe (30%), et puis l’Amérique du Nord. La marque, largement imitée, est même devenue “leader” des chaussures en cuir au Japon, selon son PDG.Outre les pieds des stars, Paraboot équipe la police française, EDF ou encore la gendarmerie, offrant une conformité aux normes de sécurité.Face à la violente crise qui frappe le secteur français de la chaussure depuis des années, avec les défaillances de San Marina et André, et le repêchage de Minelli et Clergerie au prix d’emplois supprimés, la direction de Paraboot mise sur la “prudence” et une “vision à long terme”.”L’objectif est de continuer ces 117 ans d’histoire”, insiste Eric Forestier.

Les saumons sauvages de l’Allier menacés d’extinction par le changement climatique

Longtemps familier des eaux de l’Allier, le saumon sauvage se raréfie depuis quelques années et pourrait totalement disparaître de la Loire mais aussi dans plusieurs fleuves du monde en raison du changement climatique.”Pour le saumon de la souche Loire-Allier”, une sous-espèce du saumon sauvage de l’Atlantique, “le constat est sans appel: c’est la catastrophe ! Et si on ne fait rien, l’espèce, pourtant résistante, va tout simplement disparaître”, alerte Aurore Baisez, directrice de Logrami, association de recherche sur les poissons migrateurs du bassin de la Loire.   En 2024, seuls 38 géniteurs ont atteint les frayères de l’Allier, principal affluent de la Loire, selon les comptages réalisés à Vichy. Cette année, à la fin de la migration printanière (mars à fin mai), ils sont 77. Mieux, mais pas de quoi pavoiser: en 2015, près de 1.200 saumons adultes passaient à Vichy, en 2017 ils étaient seulement 754, et depuis c’est l’hécatombe: moins de 400 en 2019 et depuis 2023 la centaine n’a plus été franchie.”Vu les taux de mortalité, à la fin de l’été on ne devrait pas en avoir plus de 40 qui survivent”, s’alarme Mme Baisez.- 30 degrés en été -En 2024, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), collectif scientifique de référence, a classé la souche Loire-Allier en “danger d’extinction”.Pourtant, les mesures n’ont pas manqué pour préserver ce poisson qui fait figure d’élément patrimonial : interdiction de la pêche, aménagement du barrage EDF de Poutès, installation de “passes à poissons” aux endroits devenus infranchissables aux basses eaux, mise en place d’une nurserie à Chanteuges (Haute-Loire)…Mais selon plusieurs experts, le fond du problème est ailleurs. “Ce qui n’était qu’une menace sous-jacente est devenu le risque majeur pour la survie de l’espèce: le changement climatique”, explique Mme Baisez, diplômée en écologie aquatique.Le saumon, comme la plupart des poissons, est un animal ectotherme, c’est-à-dire que sa température interne est corrélée à celle de son milieu.Or “sur la Loire, depuis quelques années, on atteint des températures complètement folles”, note Mme Baisez.Une récente étude du GIP Loire Estuaire, entité qui réunit collectivités et professionnels, montre qu’entre 2007 et 2023, la température moyenne annuelle de l’estuaire oscillait entre 13 et 16,5°C, mais avec de fortes variations saisonnières – les 20 à 25°C sont régulièrement dépassés entre juin et septembre – et de grands écarts entre l’amont et l’aval du fleuve.”Sur Vichy, en été il n’est pas rare qu’on atteigne les 30 degrés. Et certaines années, comme en 2022, ces températures ont été atteintes dès le mois de mai”, période où les saumons, déjà épuisés par 1.000 km de remontée depuis l’océan, tentent de rallier l’amont pour se reproduire.Or selon les scientifiques, la température optimale pour l’espèce en période de migration se situe entre 9°C et 17°C. Au-dessus de 20°C, il cesse tout mouvement migratoire. Concernant sa survie, “au-delà des 25, ça devient vraiment compliqué et au-dessus de 27, c’est un vrai court-bouillon et c’est létal”, souligne la directrice de Logrami.- “Milieu de mort” -A cela s’ajoute des débits de plus en faibles, voire critiques par endroits, en raison de l’évaporation liée à la chaleur. “S’il n’y a quasiment plus d’eau et qu’en plus elle est chaude, le milieu de vie devient un milieu de mort”, déclare Mme Baisez.Et quand les températures ne tuent pas directement les saumons, elles les mettent en danger en anéantissant leurs proies ou en favorisant leurs prédateurs.Ainsi le silure, redoutable tueur de saumons, prolifère dans les eaux supérieures à 20 degrés. Selon Logrami, en 2024, 1.283 silures ont été recensés sur le bassin de la Loire, soit le double des effectifs moyens des cinq dernières années.Et la raréfaction des saumons sauvages n’est pas limitée à la Loire.En Bretagne, ils sont de moins nombreux dans le Scorff et, plus loin, le Canada ou la Scandinavie font le même constat: les saumons migrateurs en provenance de l’Atlantique nord – dont les températures ont battu des records en 2023 et 2024 – sont de moins en moins nombreux à survivre à leur transhumance.

Les saumons sauvages de l’Allier menacés d’extinction par le changement climatique

Longtemps familier des eaux de l’Allier, le saumon sauvage se raréfie depuis quelques années et pourrait totalement disparaître de la Loire mais aussi dans plusieurs fleuves du monde en raison du changement climatique.”Pour le saumon de la souche Loire-Allier”, une sous-espèce du saumon sauvage de l’Atlantique, “le constat est sans appel: c’est la catastrophe ! Et si on ne fait rien, l’espèce, pourtant résistante, va tout simplement disparaître”, alerte Aurore Baisez, directrice de Logrami, association de recherche sur les poissons migrateurs du bassin de la Loire.   En 2024, seuls 38 géniteurs ont atteint les frayères de l’Allier, principal affluent de la Loire, selon les comptages réalisés à Vichy. Cette année, à la fin de la migration printanière (mars à fin mai), ils sont 77. Mieux, mais pas de quoi pavoiser: en 2015, près de 1.200 saumons adultes passaient à Vichy, en 2017 ils étaient seulement 754, et depuis c’est l’hécatombe: moins de 400 en 2019 et depuis 2023 la centaine n’a plus été franchie.”Vu les taux de mortalité, à la fin de l’été on ne devrait pas en avoir plus de 40 qui survivent”, s’alarme Mme Baisez.- 30 degrés en été -En 2024, l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), collectif scientifique de référence, a classé la souche Loire-Allier en “danger d’extinction”.Pourtant, les mesures n’ont pas manqué pour préserver ce poisson qui fait figure d’élément patrimonial : interdiction de la pêche, aménagement du barrage EDF de Poutès, installation de “passes à poissons” aux endroits devenus infranchissables aux basses eaux, mise en place d’une nurserie à Chanteuges (Haute-Loire)…Mais selon plusieurs experts, le fond du problème est ailleurs. “Ce qui n’était qu’une menace sous-jacente est devenu le risque majeur pour la survie de l’espèce: le changement climatique”, explique Mme Baisez, diplômée en écologie aquatique.Le saumon, comme la plupart des poissons, est un animal ectotherme, c’est-à-dire que sa température interne est corrélée à celle de son milieu.Or “sur la Loire, depuis quelques années, on atteint des températures complètement folles”, note Mme Baisez.Une récente étude du GIP Loire Estuaire, entité qui réunit collectivités et professionnels, montre qu’entre 2007 et 2023, la température moyenne annuelle de l’estuaire oscillait entre 13 et 16,5°C, mais avec de fortes variations saisonnières – les 20 à 25°C sont régulièrement dépassés entre juin et septembre – et de grands écarts entre l’amont et l’aval du fleuve.”Sur Vichy, en été il n’est pas rare qu’on atteigne les 30 degrés. Et certaines années, comme en 2022, ces températures ont été atteintes dès le mois de mai”, période où les saumons, déjà épuisés par 1.000 km de remontée depuis l’océan, tentent de rallier l’amont pour se reproduire.Or selon les scientifiques, la température optimale pour l’espèce en période de migration se situe entre 9°C et 17°C. Au-dessus de 20°C, il cesse tout mouvement migratoire. Concernant sa survie, “au-delà des 25, ça devient vraiment compliqué et au-dessus de 27, c’est un vrai court-bouillon et c’est létal”, souligne la directrice de Logrami.- “Milieu de mort” -A cela s’ajoute des débits de plus en faibles, voire critiques par endroits, en raison de l’évaporation liée à la chaleur. “S’il n’y a quasiment plus d’eau et qu’en plus elle est chaude, le milieu de vie devient un milieu de mort”, déclare Mme Baisez.Et quand les températures ne tuent pas directement les saumons, elles les mettent en danger en anéantissant leurs proies ou en favorisant leurs prédateurs.Ainsi le silure, redoutable tueur de saumons, prolifère dans les eaux supérieures à 20 degrés. Selon Logrami, en 2024, 1.283 silures ont été recensés sur le bassin de la Loire, soit le double des effectifs moyens des cinq dernières années.Et la raréfaction des saumons sauvages n’est pas limitée à la Loire.En Bretagne, ils sont de moins nombreux dans le Scorff et, plus loin, le Canada ou la Scandinavie font le même constat: les saumons migrateurs en provenance de l’Atlantique nord – dont les températures ont battu des records en 2023 et 2024 – sont de moins en moins nombreux à survivre à leur transhumance.

Le journaliste Philippe Labro est mort à 88 ans, annonce son ancienne radio RTL

Le journaliste, écrivain et réalisateur Philippe Labro est mort à 88 ans, a annoncé mercredi son ancienne radio RTL, dont il fut un pilier pendant 15 ans.”C’est une immense figure de RTL qui disparaît et notre maison, ce matin, est traversée par une très grande émotion”, a déclaré à l’antenne Hervé Beroud, directeur de l’information du groupe M6-RTL.”Philippe Labro a été pendant 15 ans consécutifs le patron de RTL aux côtés de Jacques Rigaud. Il en a été le directeur des programmes – c’était un homme de programmes, de contenu avant tout – et il en a été aussi le vice-président aux côtés de Jacques Rigaud”, a-t-il précisé, saluant les “grandes années” de RTL entre 1985 et 2000, pendant lesquelles cet homme de médias a “porté” la radio. Né le 27 août 1936 à Montauban (Tarn-et-Garonne), Philippe Labro a commencé sa carrière dans les années 1950 à la radio, chez Europe 1, et en presse écrite, à Marie-France puis à France-Soir. Il collabore en parallèle au magazine télévisé “Cinq colonnes à la Une” (1960-64).Journaliste indépendant de 1968 à 1976, il entre alors à RTL, où il devient rédacteur en chef et présentateur du journal de 13 heures.Après son départ de RTL, il a présenté sur France 3 “Ombre et lumière”, et “Légende”, deux émissions de portraits de personnalités.Il est également artisan du lancement en 2005, avec Vincent Bolloré, de la chaîne Direct 8, devenue C8 jusqu’à sa fermeture en mars.Homme de communication éclectique, marié à la journaliste Françoise Labro et père de quatre enfants, Philippe Labro a consacré sa vie à sa passion des médias et de l’écriture.Comme écrivain, il est l’auteur d’une vingtaine de livres, dont certains ont été des succès commerciaux, comme “Quinze ans” (1992) et “L’Etudiant étranger”, prix Interallié 1986.A la fin des années 1960, il se lance dans le cinéma et réalise sept longs-métrages, inspirés par le polar à l’américaine. Parmi eux, “Tout peut arriver” (1969), “Sans mobile apparent” (1971), “L’Héritier” (1972), “La Crime” (1983) ou “Rive droite, rive gauche” (1984).Il s’est aussi illustré comme parolier de chansons, notamment pour Johnny Hallyday (“Oh! Ma jolie Sarah”, “Mon Amérique à moi”).