Syria says it’s no threat, after rocket fire on Israel

Syrian authorities insisted Wednesday they would “never be a threat” to anyone in the region, after Israel bombed the country’s south in retaliation for overnight rocket fire on the Golan Heights.Israeli media said the projectiles were the first launched from Syria into Israeli territory since the fall of longtime ruler Bashar al-Assad in December, with two unknown groups claiming responsibility.The Israeli military said “two projectiles were identified crossing from Syria into Israeli territory, and fell in open areas”. It later said it struck “weapons” belonging to the Syrian government in retaliation.Defence Minister Israel Katz held Syria’s leader “directly responsible”.Syria condemned the Israeli shelling as a “blatant violation of Syrian sovereignty” that “aggravates tensions in the region”.”Syria has never been and will never be a threat to anyone in the region,” the foreign ministry said, in a statement carried by the official SANA news agency.The ministry denied responsibility and said it could not confirm whether rockets were launched towards Israel, blaming “numerous parties… trying to destabilise the region”.There were no reports of casualties or damage on the Israeli side from the projectiles, which the military said triggered air raid sirens in the southern Golan Heights, a territory Israel seized from Syria in 1967 and annexed in 1981.Katz said in a statement that “we view the president of Syria as directly responsible for any threat or fire directed at the State of Israel”.Syria’s interim President Ahmed al-Sharaa led the Islamist group that spearheaded the offensive that toppled Assad.Following Assad’s overthrow, Israel moved its forces into the UN-patrolled demilitarised zone in the Golan, and has carried out hundreds of strikes against military targets in Syria.Israel says the strikes aim to stop advanced weapons from reaching Syria’s new authorities, whom it considers jihadists.- Escalation -A group called the “Martyr Mohammed al-Deif Brigades”, named after the Hamas commander killed by Israel in the Gaza Strip, released a video it said showed the moment the rockets landed in the occupied Golan Heights.A second group known as the “Islamic Resistance Front in Syria” claimed responsibility for launching the two rockets at Israel. The group was created a few months ago and called for action against Israel from south Syria.AFP was unable to verify the authenticity of their claims.SANA reported Israeli shelling “targeting the Yarmuk Basin, in the west of Daraa” province.The Syrian Observatory for Human Rights said bombardments had hit farmland in the province, without reporting casualties.”Violent explosions shook southern Syria, notably the town of Quneitra and the Daraa region, following Israeli aerial strikes” overnight, the Britain-based war monitor said.Since taking over, Sharaa has said Syria does not want conflict with its neighbours, urging international pressure on Israel to halt its attacks.Analyst Bassam al-Suleiman said those benefiting from the escalation were “Iran and its militias”, former Assad allies with a past presence in Syria.A strong government in Damascus “apparently contradicts the Israeli vision for Syria” as a weak neighbour, he said.Israel’s recurring bombings of Syrian army infrastructure “hinders the emergence of a force capable of controlling all of Syria”, Suleiman added.Syria and Israel have technically been at war since 1948.US President Donald Trump last month lifted sanctions on Syria and expressed hope for eventual normalisation with Israel — though analysts say that remains unlikely.During a visit to Damascus last week, US Special Envoy for Syria Thomas Barrack proposed a “non-aggression agreement” as a starting point between the two countries.

Don de sang: il faut faire mieux, selon les pouvoirs publics

Peut mieux faire pour le don du sang: l’Etablissement français du sang (EFS) a appelé mercredi à une mobilisation accrue à l’approche des vacances d’été, mais aussi sur la durée face à divers défis, comme les besoins de plasma.Moins de 4% des Français en âge de donner, entre 18 et 70 ans, donnent leur sang au moins une fois par an, “on peut faire mieux”, a déclaré le président de l’EFS, Frédéric Pacoud, lors d’une conférence de presse avant la Journée mondiale des donneurs de sang, le 14 juin.Les donneurs sont déjà invités à se mobiliser avant la période estivale, “toujours un peu délicate, car une grande majorité de la population part en congés l’été mais la maladie ne connaît pas de pause”, a souligné Hervé Meinrad, directeur de la collecte et de la production.L’objectif est de porter les stocks à 100.000-110.000 poches de sang avant l’été pour maintenir le niveau nécessaire, a-t-il précisé.L’EFS organise ainsi différentes collectes en juin notamment dans des lieux de sport ou de culture, comme le Parc des Princes ou le château de Versailles, mais aussi tout l’été dans des lieux de villégiatures.Au-delà, l’Etablissement français du sang, né après la crise du sang contaminé et “sorti, grâce au soutien de l’Etat, des difficultés” des dernières années (Covid, finances), doit “relever plusieurs défis”, selon son président.Face aux besoins croissants de ce produit sanguin et à la volonté de réduire la dépendance aux Etats-Unis en la matière, l’un des objectifs est d'”augmenter le nombre de donneurs de plasma de 200.000, une petite montagne à gravir”, a-t-il glissé.Près de 161.000 personnes ont donné leur plasma en 2024 (+14% sur un an), sachant qu’une majorité des dons de plasma proviennent d’un don de sang total, qui permet d’obtenir des globules rouges, des plaquettes et du plasma.”On est prélevé du sang total, une machine sépare le plasma du reste et on nous réinjecte la fraction non retenue”, soit “une heure tous les deux-trois mois” en comptant le repos et la collation, a raconté Pierre Gos, donneur de sang “depuis bientôt 45 ans” pour “participer au bien commun”. L’EFS cherche aussi à attirer plus de jeunes, qui donnent moins qu’auparavant (-57.000 dons chez les 18-25 ans entre 2020 et 2024) et que leurs aînés.Des nouveaux critères, qui s’appliqueront début septembre, permettront ainsi de donner son sang deux mois après un tatouage ou un piercing, au lieu de quatre mois auparavant, grâce à l’amélioration des techniques de dépistage du virus de l’hépatite C.

Mort de Philippe Labro, point final d’une vie éclectique

Philippe Labro est mort à 88 ans, après avoir marqué la vie médiatique et culturelle française pendant six décennies, comme journaliste, écrivain, cinéaste et parolier pour Johnny Hallyday, amoureux comme lui de l’Amérique.”C’est une immense figure de RTL qui disparaît et notre maison, ce matin, est traversée par une très grande émotion”, a déclaré mercredi Hervé Beroud, directeur de l’information du groupe M6-RTL, en annonçant à l’antenne la mort de son aîné.L’image de Philippe Labro est indissociable de celle de la radio au logo rouge et blanc. Il en a été le directeur des programmes pendant 15 ans, de 1985 à 2000, et le vice-président, aux côtés de Jacques Rigaud.Selon Paris Match, un autre de ses anciens employeurs, il est mort “des suites d’un cancer”.Son décès a suscité une pluie d’hommages, de nombreuses personnalités des médias et de la culture saluant en lui un père spirituel.- “C’était l’élégance” -“Il m’a tout apporté, il m’a apporté 20 ans de radio, il m’a apporté son amitié, sa fidélité”, a réagi l’animateur Nagui au micro de RTL, où il a travaillé durant une vingtaine d’années. “C’était l’élégance, c’est toujours l’élégance, j’ai pas envie de parler de lui au passé.””Quelle tristesse ce matin… Philippe Labro a été mon mentor… Il m’a tant transmis… Quel talent chez cet homme doué pour tout”, a assuré le journaliste Jean-Jacques Bourdin sur le réseau social X.C’était “un immense grand frère, tellement humain”, a renchéri l’écrivain Erik Orsenna sur RTL.La station a rendu public un message que lui a envoyé le président de la République, Emmanuel Macron: “Il fut le plus illustre de vos patrons, élégant, bienveillant, qui fit de RTL la première radio de France”.”Grand écrivain et cinéaste, ami fidèle si proche des plus grands de Melville à Hallyday, grand connaisseur et conteur de l’Amérique, il a traversé le siècle comme personne, curieux de tout, profondément libre”, a écrit le patron du groupe Canal+, Maxime Saada, sur X.En 2005, avec le milliardaire Vincent Bolloré, Philippe Labro avait lancé la chaîne Direct 8, devenue C8 et qui appartenait au groupe Canal+ jusqu’à sa fermeture en mars.Il y avait présenté jusqu’à fin février l’émission “L’Essentiel chez Labro” et avait dénoncé la décision de l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, de ne pas renouveler la fréquence de la chaîne, ce qui a entraîné son arrêt.- Belmondo et Johnny -Né le 27 août 1936 à Montauban (Tarn-et-Garonne), Philippe Labro a commencé sa carrière dans les années 1950 à la radio, chez Europe 1, et en presse écrite, à Marie-France puis à France-Soir. Il collabore en parallèle au magazine télévisé “Cinq colonnes à la Une” (1960-64).Journaliste indépendant de 1968 à 1976, il entre alors à RTL, où il devient rédacteur en chef et présentateur du journal de 13 heures, prélude à une longue histoire d’amour avec la station.Comme écrivain, il est l’auteur d’une vingtaine de livres, dont certains ont été des succès commerciaux, comme “Quinze ans” (1992) et “L’Etudiant étranger”, prix Interallié 1986. En 2003, il signe “Tomber sept fois, se relever huit”, dans lequel il raconte sa dépression.Avec cet ouvrage, “il a partagé un témoignage courageux sur la santé mentale”, a souligné la ministre de la Culture, Rachida Dati, sur X.A la fin des années 1960, Philippe Labro se lance dans le cinéma et réalise sept longs-métrages, inspirés par le polar à l’américaine. Parmi eux, “Tout peut arriver” (1969), “Sans mobile apparent” (1971), “L’Héritier” (1972) et “L’alpagueur” (1976), tous deux avec Jean-Paul Belmondo, “La Crime” (1983) ou “Rive droite, rive gauche” (1984).Il s’est aussi illustré comme parolier de chansons, notamment pour Johnny Hallyday, pour qui il a écrit “Oh! Ma jolie Sarah”, “Mon Amérique à moi” ou “Jésus Christ”. Cette chanson avait fait scandale en 1970 car elle dépeignait Jésus en hippie.Philippe Labro était marié à la journaliste Françoise Labro et était père de quatre enfants.

Rapporter ses médicaments en pharmacie: une motivation d’abord écologique, selon une enquête

La protection de l’environnement s’impose comme la première motivation des Français pour rapporter leurs médicaments non utilisés en pharmacie, rapporte mercredi Cyclamed, un organisme chargé de leur collecte.”Alors que les ventes de médicaments dans les pharmacies baissent d’environ 1% par an depuis 20 ans et que la population croît et vieillit, l’usage du médicament par les patients est de plus en plus raisonné”, constate l’association dans son bilan annuel.Le taux de collecte, qui correspond au nombre de médicaments non utilisés restitués par rapport à l’ensemble de ceux stockés dans les armoires à pharmacie des foyers, a continué de progresser pour atteindre un record de 77% en 2024, contre 71% en 2023.”La protection de l’environnement est devenue la motivation prédominante pour 60% de nos concitoyens, afin d’éviter la pollution des sols et des eaux” devant la sécurité sanitaire à domicile, souligne Cyclamed qui s’appuie sur une étude menée par l’institut BVA entre le 28 février et 14 mars 2025 auprès de 2.361 personnes.Selon ce sondage, 82% des Français déclarent rapporter au moins une fois par an leurs médicaments non consommés en pharmacie et ils sont sept sur dix à trier d’abord les emballages au domicile avant de retourner les médicaments à l’officine.Les pharmacies disposent de réceptacles en carton pour récupérer les médicaments restitués. Dans le cadre de leur tournée quotidienne de livraison de médicaments, les grossistes répartiteurs les récupèrent dans leur camionnette.Ces réceptacles sont mis soit dans des conteneurs cadenassés soit dans des compacteurs. Quand ils sont pleins, ils sont acheminés jusqu’aux unités de valorisation énergétique, où ils sont incinérés pour permettre d’éclairer et de chauffer des milliers de logements chaque année, indique l’organisme.Il n’y a plus de redistribution humanitaire des médicaments non utilisés depuis fin 2008.

Rapporter ses médicaments en pharmacie: une motivation d’abord écologique, selon une enquête

La protection de l’environnement s’impose comme la première motivation des Français pour rapporter leurs médicaments non utilisés en pharmacie, rapporte mercredi Cyclamed, un organisme chargé de leur collecte.”Alors que les ventes de médicaments dans les pharmacies baissent d’environ 1% par an depuis 20 ans et que la population croît et vieillit, l’usage du médicament par les patients est de plus en plus raisonné”, constate l’association dans son bilan annuel.Le taux de collecte, qui correspond au nombre de médicaments non utilisés restitués par rapport à l’ensemble de ceux stockés dans les armoires à pharmacie des foyers, a continué de progresser pour atteindre un record de 77% en 2024, contre 71% en 2023.”La protection de l’environnement est devenue la motivation prédominante pour 60% de nos concitoyens, afin d’éviter la pollution des sols et des eaux” devant la sécurité sanitaire à domicile, souligne Cyclamed qui s’appuie sur une étude menée par l’institut BVA entre le 28 février et 14 mars 2025 auprès de 2.361 personnes.Selon ce sondage, 82% des Français déclarent rapporter au moins une fois par an leurs médicaments non consommés en pharmacie et ils sont sept sur dix à trier d’abord les emballages au domicile avant de retourner les médicaments à l’officine.Les pharmacies disposent de réceptacles en carton pour récupérer les médicaments restitués. Dans le cadre de leur tournée quotidienne de livraison de médicaments, les grossistes répartiteurs les récupèrent dans leur camionnette.Ces réceptacles sont mis soit dans des conteneurs cadenassés soit dans des compacteurs. Quand ils sont pleins, ils sont acheminés jusqu’aux unités de valorisation énergétique, où ils sont incinérés pour permettre d’éclairer et de chauffer des milliers de logements chaque année, indique l’organisme.Il n’y a plus de redistribution humanitaire des médicaments non utilisés depuis fin 2008.

Marine Le Pen: la justice confirme la déchéance de son mandat de conseillère départementale

Le tribunal administratif de Lille a confirmé mercredi la démission d’office de Marine Le Pen de son mandat de conseillère départementale du Pas-de-Calais, déboutant l’élue qui contestait cette déchéance liée à sa condamnation en mars pour détournement de fonds publics.Mais l’avocat de la patronne des députés Rassemblement National, Thomas Laval, a immédiatement annoncé qu’elle faisait appel de cette décision, un appel qui suspend la démission d’office. Le tribunal a jugé que le code électoral impose “au préfet de déclarer démissionnaire d’office l’élu départemental déclaré inéligible par le juge pénal, par un jugement assorti de l’exécution provisoire”, explique la juridiction dans un communiqué. Il a également rejeté la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) soulevée par l’avocat de la cheffe de file de l’extrême droite. Celui-ci estimait que la démission d’office prévue en cas de peine d’inéligibilité non définitive mais exécutoire provisoirement pourrait porter atteinte à la liberté des électeurs et à d’autres principes constitutionnels.Le tribunal administratif a souligné que ces dispositions législatives ont déjà été jugées conformes à la Constitution par une décision du Conseil constitutionnel du 28 mars 2025, portant sur les conseillers municipaux, soumis aux mêmes règles que les conseillers départementaux. Dans une déclaration transmise à la presse, l’avocat de Marine Le Pen déplore une décision qui “la prive de représenter les électeurs du canton d’Hénin-Beaumont 2”, alors “même qu’elle est encore aujourd’hui présumée innocente des faits qu’on lui reproche”.Mme le Pen a fait appel de sa condamnation fin mars par le tribunal correctionnel de Paris à quatre ans d’emprisonnement, dont deux ferme, et à une inéligibilité immédiate de cinq ans.”Le mécanisme de la démission d’office pour une peine d’inéligibilité non-définitive, viole plusieurs principes fondamentaux dans un État de droit, comme le principe de la contradiction, ainsi que plusieurs engagements internationaux de la France”, selon Me Laval.Mme Le Pen a été condamnée le 31 mars à une inéligibilité immédiate de cinq ans dans le dossier des assistants d’eurodéputés de son parti. Elle conserve selon la jurisprudence son mandat de députée du Pas-de-Calais, mais a été démise en avril de son mandat de conseillère départementale. Le tribunal avait estimé qu’elle était au “cÅ“ur” d’un système de détournement de fonds publics mis en place pour payer des salariés du parti avec l’argent du Parlement européen, entre 2004 et 2016. Le montant total des détournements s’élève à 4,4 millions d’euros.

Crise politique aux Pays-Bas: le Premier ministre appelle au maintien du soutien à l’Ukraine

Le Premier ministre néerlandais démissionnaire, Dick Schoof, s’est engagé mercredi à maintenir le soutien à l’Ukraine et à respecter les engagements en matière de défense, malgré la crise politique qui secoue les Pays-Bas depuis la chute du gouvernement.M. Schoof a déclaré qu’il resterait Premier ministre jusqu’à de nouvelles élections, après que le dirigeant d’extrême droite Geert Wilders a retiré son Parti de la liberté (PVV) de la fragile coalition au pouvoir.Aux Pays-Bas, un gouvernement démissionnaire ne peut pas instaurer de nouvelles mesures mais peut poursuivre les politiques prioritaires avec le soutien du Parlement.M. Schoof a exposé ces priorités lors d’un débat parlementaire houleux après la décision retentissante de M. Wilders de torpiller la coalition, plongeant la cinquième économie de l’Union européenne dans une crise politique seulement 11 mois après la formation d’un gouvernement.”La vie aux Pays-Bas et à l’étranger continue et des décisions doivent être prises sans délai”, a déclaré M. Schoof.”Je pense que ces décisions concernent la sécurité intérieure et internationale, notamment le soutien à l’Ukraine et tout ce que nous devons faire en matière de défense”, a-t-il poursuivi.Il a ajouté que les autres priorités incluaient le commerce international, compte tenu des conflits tarifaires mondiaux, et le budget en septembre.L’effondrement soudain du gouvernement mardi est survenu quelques semaines avant la tenue aux Pays-Bas du sommet de l’Otan avec notamment la venue annoncée du président américain Donald Trump.De nouvelles élections devraient avoir lieu en octobre ou novembre, selon les analystes.Les sondages placent le PVV au coude-à-coude avec l’alliance entre les Verts et les sociaux-démocrates de l’ancien vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans, suivi de près par le parti libéral VVD.M. Timmermans a appelé à des élections au plus vite et a qualifié Wilders de “honte” pour le pays.”J’espère sincèrement que vous n’aurez plus jamais, au grand jamais, la moindre influence sur la gestion de ce pays”, a-t-il déclaré.

Dans les Landes de Gasgogne, quand la pomme de terre cultive son environnement

Moins d’engrais, moins de pesticides: dans ses champs bordés de pins des Landes, Samuel Allix veut prendre soin de son environnement autant que de ses pommes de terre. Une petite révolution culturale.”Il faut l’envie de faire mieux”, résume l’agriculteur, debout dans une parcelle couverte de plants aux larges feuilles vertes qui donneront d’ici quelques semaines de savoureuses “primeurs” destinées aux marchés alentour.Devenu le principal producteur de pommes de terre fraîches de Gironde, il récolte le tubercule, fruit de près de 40 ans d’efforts, réalisés au diapason du terroir et des avancées techniques.La société Allix produit 15 variétés de pommes de terre, commercialise 10.000 tonnes par an sur plus de 260 hectares – dont l’essentiel chez des agriculteurs partenaires dans un rayon de 30 km – pour un chiffre d’affaires annuel moyen de 6 millions d’euros.L’agriculteur de 58 ans égrène une poignée de sable noir: on est loin des grandes terres de production des Hauts-de-France. “Ici, on a des terres sableuses, faciles à travailler mais qui ne retiennent pas l’eau”, décrit-il.”Alors on s’adapte: on a investi dans une planteuse, une machine haut de gamme de 100.000 euros, avec en plus une option engrais: en même temps qu’on plante, on place l’engrais (sous forme de granulés) à 3 centimètres sous la pomme de terre”, explique-t-il.Cela permet d’éviter qu’un gros orage, en lessivant la terre, emporte les fertilisants à peine épandus: cette efficacité a conduit à “réduire de 25% l’usage des engrais”.- “Herse étrille” -Au bord du champ, à peine visibles en cette fin mai, de minuscules pousses de plantes mellifères sortent de terre: “Cela donnera des bandes fleuries et quand il fera sec, de quoi nourrir les abeilles noires qui vivent dans la forêt” voisine.C’est en réalité tout le système cultural qui a évolué: Samuel Allix privilégie les rotations longues de cultures – il attend six ans avant de refaire de la pomme de terre sur une parcelle – pour “casser le cycle des ravageurs”, et ses champs sont toujours couverts – alternant cultures, plantes mellifères ou fixatrices d’azotes.Il ne laisse aucun déchet au champ, où des résidus de cultures pourraient se transformer en réservoir de parasites. “2.000 tonnes de déchets de pomme de terre vont en méthaniseur pour produire du biogaz et du digestat – un résidu formant un engrais naturel – qui est retourné aux cultures.”Vingt des 260 hectares travaillés sont en agriculture biologique: “Cela nous a appris à revenir au désherbage mécanique”, explique-t-il, désignant une grosse machine équipée d’une “herse étrille”, une sorte de gros râteau dont les dents, en vibrant, déracinent les mauvaises herbes.”En 2024, on a généralisé le désherbage mécanique, pratiqué dans 80% des cultures. L’objectif, c’est 100% en 2025″, dit-il. “C’est possible dans un sol sableux, mais pas partout”, reconnaît-il. Et si se passer des herbicides est à sa portée, ce sera plus difficile pour les fongicides.- Fin des “produits magiques” -Première culture vivrière au monde, la pomme de terre est fragile, soumise à un vaste cortège de parasites, dont le plus terrible est le mildiou qui peut “ravager un champ en cinq jours”. Cette menace en a fait la culture la plus traitée aux pesticides derrière la vigne et la pomme.Samuel Allix est tout de même passé “de 15 traitements en début de carrière à 8 aujourd’hui”, quand la moyenne nationale est encore à 14,8.Pour ce faire, il a à la fois investi dans du matériel de haute précision – une machine à épandre, des sondes météo pour intervenir au bon moment – et utilise des produits de biocontrôle pour éviter ou retarder l’usage de pesticides de synthèse.”Avec la chimie, on a eu des produits magiques à un moment, puis le mildiou est devenu résistant. Le biocontrôle coûte plus cher mais il y a peu chances que le champignon développe une résistance”, estime-t-il.Avec ses agriculteurs associés, il teste sans cesse de nouvelles variétés et travaille pour baisser sa consommation d’eau et d’énergie.”On a besoin que le grand public entende qu’on n’est pas sourds aux demandes de la société”, insiste-t-il. Mais on ne peut “pas tout faire d’un coup”.

Dans les Landes de Gasgogne, quand la pomme de terre cultive son environnement

Moins d’engrais, moins de pesticides: dans ses champs bordés de pins des Landes, Samuel Allix veut prendre soin de son environnement autant que de ses pommes de terre. Une petite révolution culturale.”Il faut l’envie de faire mieux”, résume l’agriculteur, debout dans une parcelle couverte de plants aux larges feuilles vertes qui donneront d’ici quelques semaines de savoureuses “primeurs” destinées aux marchés alentour.Devenu le principal producteur de pommes de terre fraîches de Gironde, il récolte le tubercule, fruit de près de 40 ans d’efforts, réalisés au diapason du terroir et des avancées techniques.La société Allix produit 15 variétés de pommes de terre, commercialise 10.000 tonnes par an sur plus de 260 hectares – dont l’essentiel chez des agriculteurs partenaires dans un rayon de 30 km – pour un chiffre d’affaires annuel moyen de 6 millions d’euros.L’agriculteur de 58 ans égrène une poignée de sable noir: on est loin des grandes terres de production des Hauts-de-France. “Ici, on a des terres sableuses, faciles à travailler mais qui ne retiennent pas l’eau”, décrit-il.”Alors on s’adapte: on a investi dans une planteuse, une machine haut de gamme de 100.000 euros, avec en plus une option engrais: en même temps qu’on plante, on place l’engrais (sous forme de granulés) à 3 centimètres sous la pomme de terre”, explique-t-il.Cela permet d’éviter qu’un gros orage, en lessivant la terre, emporte les fertilisants à peine épandus: cette efficacité a conduit à “réduire de 25% l’usage des engrais”.- “Herse étrille” -Au bord du champ, à peine visibles en cette fin mai, de minuscules pousses de plantes mellifères sortent de terre: “Cela donnera des bandes fleuries et quand il fera sec, de quoi nourrir les abeilles noires qui vivent dans la forêt” voisine.C’est en réalité tout le système cultural qui a évolué: Samuel Allix privilégie les rotations longues de cultures – il attend six ans avant de refaire de la pomme de terre sur une parcelle – pour “casser le cycle des ravageurs”, et ses champs sont toujours couverts – alternant cultures, plantes mellifères ou fixatrices d’azotes.Il ne laisse aucun déchet au champ, où des résidus de cultures pourraient se transformer en réservoir de parasites. “2.000 tonnes de déchets de pomme de terre vont en méthaniseur pour produire du biogaz et du digestat – un résidu formant un engrais naturel – qui est retourné aux cultures.”Vingt des 260 hectares travaillés sont en agriculture biologique: “Cela nous a appris à revenir au désherbage mécanique”, explique-t-il, désignant une grosse machine équipée d’une “herse étrille”, une sorte de gros râteau dont les dents, en vibrant, déracinent les mauvaises herbes.”En 2024, on a généralisé le désherbage mécanique, pratiqué dans 80% des cultures. L’objectif, c’est 100% en 2025″, dit-il. “C’est possible dans un sol sableux, mais pas partout”, reconnaît-il. Et si se passer des herbicides est à sa portée, ce sera plus difficile pour les fongicides.- Fin des “produits magiques” -Première culture vivrière au monde, la pomme de terre est fragile, soumise à un vaste cortège de parasites, dont le plus terrible est le mildiou qui peut “ravager un champ en cinq jours”. Cette menace en a fait la culture la plus traitée aux pesticides derrière la vigne et la pomme.Samuel Allix est tout de même passé “de 15 traitements en début de carrière à 8 aujourd’hui”, quand la moyenne nationale est encore à 14,8.Pour ce faire, il a à la fois investi dans du matériel de haute précision – une machine à épandre, des sondes météo pour intervenir au bon moment – et utilise des produits de biocontrôle pour éviter ou retarder l’usage de pesticides de synthèse.”Avec la chimie, on a eu des produits magiques à un moment, puis le mildiou est devenu résistant. Le biocontrôle coûte plus cher mais il y a peu chances que le champignon développe une résistance”, estime-t-il.Avec ses agriculteurs associés, il teste sans cesse de nouvelles variétés et travaille pour baisser sa consommation d’eau et d’énergie.”On a besoin que le grand public entende qu’on n’est pas sourds aux demandes de la société”, insiste-t-il. Mais on ne peut “pas tout faire d’un coup”.