Madagascar: une unité de l’armée appelle à “refuser les ordres de tirer” sur les manifestants

Un contingent de l’armée malgache posté près d’Antananarivo a appelé samedi les forces de sécurité à “refuser les ordres de tirer” sur la population, alors que plusieurs milliers de manifestants dans la capitale ont été rejoints par des militaires.Les forces de l’ordre ont fait usage samedi de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes pour disperser les manifestants mobilisés dans la capitale, mais des groupes de soldats ont ensuite rejoint la foule dans la rue, sous les “merci” de la foule, a constaté une équipe de l’AFP.Les manifestations de samedi, à Antananarivo et ailleurs sur l’île, sont les plus importantes depuis plusieurs jours, à l’appel d’un mouvement mené par les jeunes appelés “Gen Z” qui avait commencé comme une protestation contre les coupures d’eau et d’électricité et a mué en une contestation plus large du pouvoir, incarné par le président Andry Raojelina, 51 ans.”Unissons nos forces, militaires, gendarmes et policiers, et refusons d’être payés pour tirer sur nos amis, nos frères et nos sœurs “, ont déclaré dans une vidéo des soldats du CAPSAT (Corps d’armée des personnels et des services administratifs et techniques), stationnés sur l’importante base militaire du district de Soanierana, en périphérie d’Antananarivo. “Les jeunes peinent à trouver du travail alors que la corruption et le pillage de la richesse ne cessent de s’accroître sous différentes formes” et que “les forces de l’ordre persécutent, blessent, emprisonnent et tirent sur nos compatriotes”, ont souligné ces soldats.”À tous les militaires, ceux qui sont prêts à prendre leurs responsabilités, rejoignez immédiatement le CAPSAT (…) Vous, les militaires aux palais présidentiels d’Iavoloha et d’Ambohitsorohitra, quittez votre poste et rejoignez vos camps d’origine (…) Vous qui êtes à (l’aéroport international d’)Ivato, empêchez tous les aéronefs sans distinction de décoller”, ont dit les militaires.En 2009, cette base avait déjà mené une mutinerie lors du soulèvement populaire qui avait porté au pouvoir l’actuel président.- “N’obéissez plus aux ordres” -“Fermez les portails et attendez nos instructions. N’obéissez plus aux ordres venant de vos supérieurs. Braquez vos armes sur ceux qui vous ordonnent de tirer sur vos frères d’armes car ce ne sont pas eux qui vont s’occuper de notre famille si jamais on meurt”, ont ajouté les militaires.Le nombre de soldats ayant répondu à cet appel n’était pas connu dans l’immédiat. Mais des véhicules chargés de soldats armés ont rejoint dans l’après-midi des milliers de manifestants rassemblés dans la zone du lac Anosy, dans le sud de la capitale, où la police avait tiré des grenades lacrymogènes pour tenter de les disperser, montre une vidéo de l’AFP. Les manifestants ont crié “Merci” aux militaires, dont certains brandissaient des drapeaux malgaches.Le nouveau ministre des Armées, Deramasinjaka Manantsoa Rakotoarivelo, a appelé les troupes au calme lors d’une conférence de presse.”Nous appelons nos frères qui ne sont pas d’accord avec nous à privilégier le dialogue”, a-t-il déclaré. “L’armée malgache demeure un médiateur et constitue la dernière ligne de défense de la nation”.Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk, avait demandé vendredi aux autorités malgaches de “cesser le recours à une force inutile”, au lendemain de manifestations à Antananarivo ayant fait de nombreux blessés parmi les contestataires.Des vidéos de la violence de la police sont devenus virales sur les réseaux sociaux. L’une d’elles montre un homme laissé inconscient au sol après avoir été poursuivi et sévèrement battu par les forces de sécurité, ce que des journalistes de l’AFP ont constaté sur place.Au moins 22 personnes ont été tuées depuis le début des manifestations le 25 septembre et plus d’une centaine blessées, d’après un bilan des Nations unies.Le président Rajoelina a démenti des “chiffres erronés” mercredi, estimant les “pertes de vies” à 12, tous “des pilleurs, des casseurs” selon lui.Après avoir adopté au début un ton conciliant, puis renvoyé son gouvernement en réponse aux manifestations, le président a depuis nettement durci le ton, nommant un militaire comme Premier ministre le 6 octobre ainsi que seulement trois nouveaux ministres jusqu’ici, tous issus des forces de sécurité: ceux des Armées, de la Sécurité publique et de la Gendarmerie. Pays parmi les plus pauvres du monde, Madagascar a connu de fréquents soulèvements populaires depuis son indépendance de la France en 1960, notamment des manifestations de masse en 2009 qui avaient contraint le président de l’époque, Marc Ravalomanana, à quitter le pouvoir, tandis que l’armée installait M. Rajoelina pour son premier mandat. Ce dernier a été réélu en 2018, puis en 2023, lors d’élections contestées et boycottées par l’opposition.

Madagascar: une unité de l’armée appelle à “refuser les ordres de tirer” sur les manifestants

Un contingent de l’armée malgache posté près d’Antananarivo a appelé samedi les forces de sécurité à “refuser les ordres de tirer” sur la population, alors que plusieurs milliers de manifestants dans la capitale ont été rejoints par des militaires.Les forces de l’ordre ont fait usage samedi de gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes pour disperser les manifestants mobilisés dans la capitale, mais des groupes de soldats ont ensuite rejoint la foule dans la rue, sous les “merci” de la foule, a constaté une équipe de l’AFP.Les manifestations de samedi, à Antananarivo et ailleurs sur l’île, sont les plus importantes depuis plusieurs jours, à l’appel d’un mouvement mené par les jeunes appelés “Gen Z” qui avait commencé comme une protestation contre les coupures d’eau et d’électricité et a mué en une contestation plus large du pouvoir, incarné par le président Andry Raojelina, 51 ans.”Unissons nos forces, militaires, gendarmes et policiers, et refusons d’être payés pour tirer sur nos amis, nos frères et nos sœurs “, ont déclaré dans une vidéo des soldats du CAPSAT (Corps d’armée des personnels et des services administratifs et techniques), stationnés sur l’importante base militaire du district de Soanierana, en périphérie d’Antananarivo. “Les jeunes peinent à trouver du travail alors que la corruption et le pillage de la richesse ne cessent de s’accroître sous différentes formes” et que “les forces de l’ordre persécutent, blessent, emprisonnent et tirent sur nos compatriotes”, ont souligné ces soldats.”À tous les militaires, ceux qui sont prêts à prendre leurs responsabilités, rejoignez immédiatement le CAPSAT (…) Vous, les militaires aux palais présidentiels d’Iavoloha et d’Ambohitsorohitra, quittez votre poste et rejoignez vos camps d’origine (…) Vous qui êtes à (l’aéroport international d’)Ivato, empêchez tous les aéronefs sans distinction de décoller”, ont dit les militaires.En 2009, cette base avait déjà mené une mutinerie lors du soulèvement populaire qui avait porté au pouvoir l’actuel président.- “N’obéissez plus aux ordres” -“Fermez les portails et attendez nos instructions. N’obéissez plus aux ordres venant de vos supérieurs. Braquez vos armes sur ceux qui vous ordonnent de tirer sur vos frères d’armes car ce ne sont pas eux qui vont s’occuper de notre famille si jamais on meurt”, ont ajouté les militaires.Le nombre de soldats ayant répondu à cet appel n’était pas connu dans l’immédiat. Mais des véhicules chargés de soldats armés ont rejoint dans l’après-midi des milliers de manifestants rassemblés dans la zone du lac Anosy, dans le sud de la capitale, où la police avait tiré des grenades lacrymogènes pour tenter de les disperser, montre une vidéo de l’AFP. Les manifestants ont crié “Merci” aux militaires, dont certains brandissaient des drapeaux malgaches.Le nouveau ministre des Armées, Deramasinjaka Manantsoa Rakotoarivelo, a appelé les troupes au calme lors d’une conférence de presse.”Nous appelons nos frères qui ne sont pas d’accord avec nous à privilégier le dialogue”, a-t-il déclaré. “L’armée malgache demeure un médiateur et constitue la dernière ligne de défense de la nation”.Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk, avait demandé vendredi aux autorités malgaches de “cesser le recours à une force inutile”, au lendemain de manifestations à Antananarivo ayant fait de nombreux blessés parmi les contestataires.Des vidéos de la violence de la police sont devenus virales sur les réseaux sociaux. L’une d’elles montre un homme laissé inconscient au sol après avoir été poursuivi et sévèrement battu par les forces de sécurité, ce que des journalistes de l’AFP ont constaté sur place.Au moins 22 personnes ont été tuées depuis le début des manifestations le 25 septembre et plus d’une centaine blessées, d’après un bilan des Nations unies.Le président Rajoelina a démenti des “chiffres erronés” mercredi, estimant les “pertes de vies” à 12, tous “des pilleurs, des casseurs” selon lui.Après avoir adopté au début un ton conciliant, puis renvoyé son gouvernement en réponse aux manifestations, le président a depuis nettement durci le ton, nommant un militaire comme Premier ministre le 6 octobre ainsi que seulement trois nouveaux ministres jusqu’ici, tous issus des forces de sécurité: ceux des Armées, de la Sécurité publique et de la Gendarmerie. Pays parmi les plus pauvres du monde, Madagascar a connu de fréquents soulèvements populaires depuis son indépendance de la France en 1960, notamment des manifestations de masse en 2009 qui avaient contraint le président de l’époque, Marc Ravalomanana, à quitter le pouvoir, tandis que l’armée installait M. Rajoelina pour son premier mandat. Ce dernier a été réélu en 2018, puis en 2023, lors d’élections contestées et boycottées par l’opposition.

Lebanon slams deadly overnight Israeli strike

Lebanese President Joseph Aoun on Saturday condemned an overnight Israeli strike on civilian sites, which reportedly killed at least one person and which Israel said targeted Hezbollah infrastructure.”Once again, southern Lebanon has been the target of a heinous Israeli aggression against civilian installations — without justification or pretext,” Aoun said. “The seriousness of this latest attack lies in the fact that it comes after the ceasefire agreement in Gaza,” he added, questioning whether Israel now sought to expand its attacks on Lebanon.The health ministry said one person was killed and seven wounded in the strike on the Al-Msayleh area in southern Lebanon.The Israeli military shortly thereafter said in a statement that it “struck and dismantled Hezbollah terrorist infrastructure in the area of southern Lebanon, where engineering machinery used to re-establish terrorist infrastructure in the area” was located.Later on Saturday, the Lebanese health ministry reported that another Israeli attack on a vehicle in Burj al-Qalaouiyah, also in southern Lebanon, killed one person.The Israeli military did not immediately comment on the Burj al-Qalaouiyah strike.Lebanon’s official National News Agency reported that Israeli warplanes carried out 10 raids targeting bulldozer and excavator yards in Al-Msayleh, destroying more than 300 vehicles.- ‘Deliberate targeting’ -An AFP photographer at the scene witnessed massive destruction to the showrooms, with dozens of heavy machinery vehicles burned and firefighters extinguishing the flames.”We woke up terrified by the sound of bombing,” an elderly woman who asked to remain anonymous told AFP, adding that “we saw death with our own eyes”.Al-Msayleh, located over 40 kilometres (25 miles) north of the border with Israel, is where parliament speaker and Hezbollah ally Nabih Berri’s home in southern Lebanon is located.In a statement, Hezbollah condemned the strikes, saying it was “part of the repeated and deliberate targeting of civilians and economic infrastructure, and is intended to prevent people from returning to normal life”.The group called on the Lebanese government to take a “firm” stance against these attacks.Israel has repeatedly bombed Lebanon despite a November ceasefire, which followed more than a year of hostilities with the militant group that culminated in two months of open war.Its latest attack comes a day after a ceasefire took effect between Hamas and Israel in the Gaza Strip.In Lebanon there are fears of intensified Israeli attacks on Hezbollah, which has thus far resisted pressure to surrender its weapons to the state.In October 2023, Hezbollah began launching rockets at Israel in support of Hamas in the Gaza war. Months of exchanges escalated into all-out war in September 2024, before a ceasefire was agreed two months later.

Madagascar soldiers join protestorsSat, 11 Oct 2025 14:42:45 GMT

Groups of Madagascar soldiers joined thousands of protestors in the capital Saturday, AFP reporters said, after announcing they would refuse any orders to shoot demonstrators.Fresh youth-led demonstrations in Antananarivo drew large crowds in one of the biggest gatherings since a protest movement erupted on the Indian Ocean island on September 25.After police used stun grenades …

Madagascar soldiers join protestorsSat, 11 Oct 2025 14:42:45 GMT Read More »

Gaza: entre soulagement et scepticisme, des dizaines de milliers de personnes dans les rues de Londres

Soulagées par le cessez-le-feu à Gaza, mais très sceptiques sur la suite et résolues à continuer les marches pour “les droits des Palestiniens”, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi dans le centre de Londres pour “exiger une paix juste” et “continuer à parler de Gaza”.Sous un beau soleil d’octobre, le cortège aux couleurs palestiniennes, entre drapeaux et keffiehs, a marché vers le Parlement. Familles avec enfants, jeunes, vieux, activistes ou quidams, les manifestants étaient pour la plupart des habitués des marches propalestiniennes.Depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque du Hamas en Israël, trente manifestations ont été organisées à Londres par l’organisation Palestinian Solidarity Campaign (PSC). Celle de samedi, prévue de longue date, a pris une teinte particulière au lendemain du cessez-le-feu conclu entre Israël et le mouvement islamiste palestinien, sous l’énorme pression du président américain Donald Trump.”Nous partageons le soulagement des Palestiniens”, a souligné d’emblée le dirigeant de PSC, Ben Jamal. “Ils vont peut être pouvoir envisager un avenir où ils peuvent vivre une vie normale”, a-t-il dit à l’AFP.”Mais ils ont aussi besoin d’un futur où leur droit à l’autodétermination est reconnu”, a-t-il insisté, plus que méfiant sur le plan de Donald Trump, qui ne garantit pas “une paix durable car il ne prend pas en compte les racines du conflit”, selon lui.Ce scepticisme était largement partagé chez les manifestants. “Je n’ai pas confiance en Israël”, a lancé Katrina Scales, une étudiante en psychologie de 23 ans, soulignant que le pays avait rompu le dernier cessez-le-feu en date, en mars dernier.  “Nous ne détournons pas nos yeux de Gaza, même avec le cessez-le-feu, et la pression doit être maintenue”, a ajouté cette jeune femme souriante aux immenses faux cils, venue avec son fils de deux ans.Steve Hedley, syndicaliste d’une cinquantaine d’années, n’a aucune confiance en Trump. “Nous avons entendu parler de ses projets de Riviera pour Gaza, son gendre Kushner n’a pas caché ses desseins immobiliers… Espérons que ce cessez le feu est un premier pas pour la paix, mais je ne suis pas convaincu”, a indiqué M. Hedley, qui a déjà manifesté “un nombre incalculable de fois” ces derniers mois.- “Trop peu, trop tard” -“Arrêtez d’affamer Gaza!”, “Levez le siège!” proclamaient des pancartes. D’autres, plus politiques, affirmaient que “Ce n’est pas un crime d’agir contre un génocide”, en référence à la décision de Londres de classer terroriste une organisation propalestinienne, Palestine action. D’autres encore accusaient le Premier ministre britannique Keir Starmer d’avoir du “sang sur les mains”.Le slogan polémique “De la rivière à la mer, la Palestine sera libre”, considéré par certains comme un appel à la destruction de l’Etat d’Israël, par d’autres comme la revendication d’un Etat palestinien, a été scandé à de nombreuses reprises.Sur le chemin, le cortège a croisé un rassemblement -stationnaire- de contre-manifestants, agitant des drapeaux israéliens et lançant des insultes. “Un petit nombre d’arrestations” a été effectué après une altercation, a indiqué la police de Londres sur X.”J’aimerais que ce soit une des dernières manifestations, mais je crois qu’il est trop tôt pour dire que tout va bien”, soufflait Fabio Capogreco, un patron de bar de 42 ans venu avec ses deux enfants.La guerre à Gaza, “je pense que c’est un génocide”, et “le cessez-le-feu, c’est trop peu, trop tard”. “Les vies perdues ne reviendront pas. Des gens devront rendre des comptes et être tenus responsables pour ce qui s’est passé”, dit-il.Quelques personnes s’étaient rassemblées sous une grande banderole “descendants de survivants de l’Holocauste contre le génocide à Gaza”.”Nous sommes des juifs britanniques et nous disons : cela doit cesser. L’occupation doit cesser. Et les Palestiniens doivent avoir droit à l’auto-détermination”, a déclaré Miranda Finch, une femme de 74 ans.

Un millier d’opposants défilent contre le canal Seine-Nord Europe

Plus d’un millier de personnes ont manifesté samedi à l’appel de collectifs écologistes près de Thourotte (Oise) pour appeler à “stopper le chantier” du canal Seine-Nord Europe, qui doit relier le bassin de la Seine aux grands ports du nord de l’Europe d’ici une dizaine d’années.La manifestation, première mobilisation d’une telle ampleur contre ce canal, se tient dans le cadre d’un week-end militant à l’initiative de plusieurs collectifs dont Les Soulèvements de la Seine (une ramification des Soulèvements de la Terre), Extinction Rebellion et Mega Canal Non Merci.”On cherche à montrer l’absurdité du projet”, qui n’est “pas viable économiquement”, estime Valentin, militant des Soulèvements de la Terre. Il plaide pour “réinvestir dans le Canal du Nord et investir dans le frêt ferroviaire” au lieu de construire un nouveau canal qui pourrait coûter jusque 10 milliards d’euros selon eux.L’élue écologiste Sandrine Rousseau a critiqué ce projet porté par “des élus qui se prennent pour des pharaons” et qui va “multiplier les camions de chaque côté du canal”. “Ce n’est pas un projet écologique quand on fait tout pour bétonner” a-t-elle estimé, appelant à des politiques publiques encourageant une consommation raisonnée et locale, et non des projets qui profitent à des importations venues “de l’autre bout du monde”.Agnès Ducharne, hydrologue chercheuse au CNRS, a manifesté car le canal, dont le chantier a débuté en 2022, est selon elle “un projet nuisible”, “du siècle passé”. Pour elle, “la communauté des chercheurs en sciences de l’environnement mesure que les politiques qui vont vers l’artificialisation sont nuisibles”. La défilé bon enfant avec fanfare et libellules géantes est organisé avec le soutien de l’Alliance écologique et sociale, incluant notamment la FSU, Solidaires, la Confédération paysanne, Greenpeace et les Amis de la Terre.Pour ses défenseurs, le canal Seine-Nord Europe, qui doit relier la Seine à l’Escaut et aux grands ports du nord du continent grâce à 107 km de voies fluviales à grand gabarit, constitue une “solution écologique” qui réduirait le transport routier.Mais les opposants critiquent cette autoroute fluviale pour son coût, son impact sur la biodiversité et les ressources en eau, craignant qu’il n’y ait pas de report modal mais plutôt une augmentation effrénée des flux.Son coût prévisionnel estimé en 2019 est de 5 milliards d’euros, financés par l’Etat, des collectivités locales et des fonds européens. Déjà très supérieur aux estimations initiales, ce budget devrait être révisé en nette hausse.Les opposants dénoncent aussi un “désastre environnemental”, lié à l’artificialisation de “3.200 hectares de terres agricoles”, “300 espèces protégées” menacées, ou encore une importante retenue d’eau, le tout compensé par des mesures jugées “illusoires”.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Un millier d’opposants défilent contre le canal Seine-Nord Europe

Plus d’un millier de personnes ont manifesté samedi à l’appel de collectifs écologistes près de Thourotte (Oise) pour appeler à “stopper le chantier” du canal Seine-Nord Europe, qui doit relier le bassin de la Seine aux grands ports du nord de l’Europe d’ici une dizaine d’années.La manifestation, première mobilisation d’une telle ampleur contre ce canal, se tient dans le cadre d’un week-end militant à l’initiative de plusieurs collectifs dont Les Soulèvements de la Seine (une ramification des Soulèvements de la Terre), Extinction Rebellion et Mega Canal Non Merci.”On cherche à montrer l’absurdité du projet”, qui n’est “pas viable économiquement”, estime Valentin, militant des Soulèvements de la Terre. Il plaide pour “réinvestir dans le Canal du Nord et investir dans le frêt ferroviaire” au lieu de construire un nouveau canal qui pourrait coûter jusque 10 milliards d’euros selon eux.L’élue écologiste Sandrine Rousseau a critiqué ce projet porté par “des élus qui se prennent pour des pharaons” et qui va “multiplier les camions de chaque côté du canal”. “Ce n’est pas un projet écologique quand on fait tout pour bétonner” a-t-elle estimé, appelant à des politiques publiques encourageant une consommation raisonnée et locale, et non des projets qui profitent à des importations venues “de l’autre bout du monde”.Agnès Ducharne, hydrologue chercheuse au CNRS, a manifesté car le canal, dont le chantier a débuté en 2022, est selon elle “un projet nuisible”, “du siècle passé”. Pour elle, “la communauté des chercheurs en sciences de l’environnement mesure que les politiques qui vont vers l’artificialisation sont nuisibles”. La défilé bon enfant avec fanfare et libellules géantes est organisé avec le soutien de l’Alliance écologique et sociale, incluant notamment la FSU, Solidaires, la Confédération paysanne, Greenpeace et les Amis de la Terre.Pour ses défenseurs, le canal Seine-Nord Europe, qui doit relier la Seine à l’Escaut et aux grands ports du nord du continent grâce à 107 km de voies fluviales à grand gabarit, constitue une “solution écologique” qui réduirait le transport routier.Mais les opposants critiquent cette autoroute fluviale pour son coût, son impact sur la biodiversité et les ressources en eau, craignant qu’il n’y ait pas de report modal mais plutôt une augmentation effrénée des flux.Son coût prévisionnel estimé en 2019 est de 5 milliards d’euros, financés par l’Etat, des collectivités locales et des fonds européens. Déjà très supérieur aux estimations initiales, ce budget devrait être révisé en nette hausse.Les opposants dénoncent aussi un “désastre environnemental”, lié à l’artificialisation de “3.200 hectares de terres agricoles”, “300 espèces protégées” menacées, ou encore une importante retenue d’eau, le tout compensé par des mesures jugées “illusoires”.

Marseille: la justice suspend la fermeture provisoire de la mosquée des Bleuets

Le tribunal administratif de Marseille a suspendu samedi l’exécution de l’arrêté ordonnant la fermeture de la mosquée des Bleuets pour deux mois, qui avait été pris par la préfecture à cause de positions de son imam jugées “radicales”.Cette fermeture temporaire, décidée par le préfet de région Georges-François Leclerc le 6 octobre, porte “atteinte à la liberté fondamentale du culte”, a estimé le juge des référés liberté, selon un communiqué de presse du tribunal administratif.Le juge souligne aussi que “la fermeture du lieu de culte crée une situation d’urgence à l’égard de l’association ainsi privée de son activité principale” et des fidèles, “tout particulièrement ceux à mobilité réduite”.”Les propos et publications de l’imam mis en cause sur les réseaux sociaux, anciens ou plus récents ne présentent pas une menace actuelle de provoquer la haine ou la violence de personnes ou de groupes de personnes”, a également jugé le tribunal.”Cette victoire est une décision d’apaisement”, a réagi auprès de l’AFP l’avocat de la mosquée, Me Sefen Guez Guez. “Il est temps de laisser la mosquée poursuivre ses activités dans la sérénité”, a-t-il ajouté. Sur le compte X de la préfète de police déléguée des Bouches-du-Rhône samedi après-midi, il est écrit que “sur le fond”, le préfet “reste convaincu qu’une mosquée ne saurait employer un imam ayant été condamné pour apologie du terrorisme sans faire l’objet de mesure administrative”. “Le préfet des Bouches-du-Rhône se réserve la possibilité à la lecture de la décision d’engager les voies de droit dont il dispose”, est-il précisé.Il y a un an, la préfecture de police des Bouches-du-Rhône avait déjà menacé de fermer cette mosquée des quartiers Nord. L’imam Ismail (Smaïn Bendjilali de son vrai nom) avait alors promis de passer un diplôme sur la laïcité, permettant au lieu de culte de rester ouvert malgré les tensions récurrentes entre les autorités et cette institution religieuse.Fin mai, l’imam a été condamné à six mois de prison avec sursis pour apologie du terrorisme pour avoir partagé un post sur X en lien avec l’attaque du 7 octobre 2023 en Israël. Une décision dont il a fait appel.Le tribunal tribunal administratif de Marseille note dans sa décision samedi que “depuis la reprise de l’activité de l’intéressé à la mosquée, aucun comportement contraire à la loi de 1905, n’est établi” et “aucun fidèle de la mosquée n’a non plus été mis en cause”.L’arrêté préfectoral accusait la mosquée et son imam d’avoir sur les réseaux sociaux “des positions favorables à l’organisation terroriste Hamas et, sous couvert d’antisionisme, haineuses à l’encontre de l’État d’Israël”.”Je met au défi l’administration de trouver une seule mosquée à Marseille où des rabbins et des prêtres viennent assister à la prière du vendredi”, s’est défendu l’imam durant l’audience de vendredi, exceptionnellement autorisé à prendre la parole.Georges-François Leclerc, préfet de Provence-Alpes-Côte d’Azur depuis janvier, avait retiré le contrat d’association avec l’État du lycée musulman Averroès de Lille lorsqu’il était préfet du Nord en 2023. Finalement, le tribunal administratif lui avait donné tort, rétablissant en avril ce contrat d’association.