Apartheid, économie: Macron entame une visite en Afrique du Sud avant le G20
Le président français Emmanuel Macron est arrivé vendredi en Afrique du Sud, deuxième étape de sa tournée africaine, pour renforcer les liens économiques avec ce pays et rendre hommage à la lutte contre l’apartheid, avant l’ouverture du sommet du G20 samedi.M. Macron s’est entretenu dès son arrivée à Johannesburg avec son homologue sud-africain Cyril Ramaphosa, avec lequel il a noué, selon son entourage, “une relation d’amitié, d’estime, très proche”.Les deux dirigeants doivent notamment évoquer la situation à Madagascar, un mois après la fuite du président Andry Rajoelina et l’arrivée au pouvoir d’un nouveau chef de l’Etat.Le président français va aussi effectuer une visite hautement symbolique au mémorial de la lutte contre l’apartheid à Pretoria. 15 noms de Français seront dévoilés à cette occasion sur le mur des héros du monument.Parmi eux figurent les écrivains Jean-Paul Sartre et Aimé Césaire, Frantz Fanon, figure de l’anticolonialisme, l’ancien député européen Paul Vergès (BIEN ancien député), le philosophe Paul Ricoeur et le rugbyman international François Moncla, marqué à vie par l’apartheid lors d’une tournée du XV de France en Afrique du Sud en 1958.”La France était à travers ses artistes, ses figures culturelles, intellectuelles, politiques, en soutien de la lutte contre l’apartheid”, souligne la présidence française.- “Hégémonies” -Emmanuel Macron, déterminé à accroître les liens économiques avec l’Afrique anglophone, assistera par ailleurs au lancement d’un conseil d’affaires franco-sud-africain en présence des grands patrons du pays, sur le modèle de celui qui existe déjà au Nigeria.Le président sud-africain accueille ce weekend le premier sommet du G20 en Afrique, lors duquel il entend obtenir des engagements sur l’allègement de la dette des pays en développement et sur la lutte contre les inégalités, en l’absence notable du président américain Donald Trump qui boycotte l’événement.Fin du suspense côté français, le président algérien Abdelmadjid Tebboune ne se rendra finalement pas à Johannesburg, coupant court à toute possibilité de rencontre avec Emmanuel Macron pour tenter d’apaiser une relation des plus tendues entre les deux pays, après un signal positif envoyé par Alger, qui a récemment libéré l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal.A l’île Maurice, première étape de sa tournée – il ira aussi au Gabon et en Angola -, Emmanuel Macron a plaidé pour un renforcement de la coopération régionale dans le sud-ouest de l’océan Indien face aux défis sécuritaires auxquels la zone est confrontée.”La France n’entend pas dominer, elle n’entend en rien imposer, elle veut coopérer face à toutes les tentations parfois hégémoniques dans un monde de désordres où vous voyez comme moi le retour des impérialismes. La région n’y échappe pas”, a-t-il lancé sur le site de la future ambassade de France.Le président français a convenu avec le Premier ministre mauricien Navin Ramgoolam d’accroître la coopération en matière de sécurité maritime pour lutter contre les narcotrafics et la pêche illégale dans la zone.- “Humilité” -“La France est par sa géographie à La Réunion, Mayotte, par ses ressortissants établis à Maurice, aux Seychelles, à Madagascar, aux Comores, par ces familles mêlées et ces liens humains une des puissances dans l’océan Indien”, a-t-il dit.”Mais nous l’abordons aussi avec humilité et une volonté de travailler en partenariat”, a-t-il insisté. La France concentre 1.600 militaires sur ses deux territoires ultramarins dans la zone.Emmanuel Macron entend également réaffirmer la présence française dans le sud-ouest de l’océan Indien face aux ambitions croissantes de la Chine, la Russie et l’Inde.L’île Maurice, ex-colonie française puis britannique de 1,2 million d’habitants, occupe une position stratégique dans ce carrefour maritime riche en ressources qui attise les convoitises. La France et Maurice vont “organiser davantage de patrouilles et d’exercices” communs et procéder à un “échange de bonnes pratiques” en matière de sécurité, selon M. Macron.







