CNews dans le viseur de RSF et sous la loupe de “Complément d’enquête”

CNews a été accusée mercredi par l’organisation Reporters sans frontières de “tricher” avec les règles de l’équilibre politique pour favoriser l’extrême droite, des éléments qui nourrissent une émission d’investigation de France 2 consacrée jeudi soir à la chaîne d’info de la galaxie Bolloré.La gauche la nuit, l’extrême droite le jour: dans une enquête publiée mercredi, RSF estime que la première chaîne d’info de France en part d’audience contourne ses obligations de pluralisme en reléguant les responsables de La France Insoumise, du PS, d’EELV ou du PCF aux heures où “les Français dorment”.L’organisation indique à l’AFP qu’elle “va saisir” le régulateur, l’Arcom.D’après RSF, qui a passé au crible les antennes des quatre chaînes d’information en continu (BFMTV, CNews, franceinfo, LCI) du 1er au 31 mars à l’aide d’un outil de capture d’écran qui a permis d’analyser 700.000 bandeaux, CNews utilise un stratagème de “rattrapages nocturnes” pour donner “l’illusion du pluralisme politique” auprès de l’Arcom. L’ONG chiffre ce “grand écart vertigineux”: aux heures de grande écoute, 7-10H00 et 18-21H00, l’extrême droite (dans laquelle elle range le RN et Philippe de Villiers) cumule 40,6% d’exposition contre 15,4% pour la gauche (LFI, PS, PCF, EELV), tandis que la nuit (00H00-7H00), la gauche grimpe à 60,1%, contre 1,6% pour l’extrême droite.Contactée par l’AFP, la chaîne où officient Pascal Praud, Sonia Mabrouk ou Christine Kelly n’a pas réagi.”RSF a fait son enquête sur un mois, le temps de parole c’est trois mois, ce n’est pas rigoureux”, a toutefois commenté Pascal Praud dans son émission du soir.”C’est la rançon de la gloire. Si vous ne voulez pas être attaqués, vous ne faites pas de télévision”, a-t-il ajouté.- Sanctions -L’organisation de défense de la liberté de la presse a fait depuis plusieurs années de CNews, qu’elle qualifie de “média d’opinion”, l’un de ses chevaux de bataille.A la suite d’une saisine de RSF, le Conseil d’Etat avait sommé l’Arcom en février 2024 de renforcer ses contrôles et ne pas limiter le décompte des temps de parole aux seules personnalités politiques mais à l’ensemble des participants aux programmes diffusés, y compris chroniqueurs.Les données de RSF sont reprises dans l’émission d’investigation “Complément d’enquête” diffusée jeudi à 23h00 sur France 2, et montrée mercredi à des journalistes, dont l’AFP.Cette enquête d’une heure sur “la ligne éditoriale” de CNews s’appuie sur des témoignages et des chiffres.Un de ses anciens reporters, désormais à France 3, affirme qu’en 2021, avant l’élection présidentielle de 2022, un responsable de la chaîne lui a dit: “On ne va plus faire que du muslim, muslim, muslim” (musulman, ndlr).”Entre 2020 et 2024, le mot islam a été utilisé à 30.993 reprises sur CNews, soit au moins deux fois plus que les chaînes concurrentes. Le mot immigration à 69.353 reprises, soit deux à trois fois plus”, indique en voix off l’autrice de l’émission, Lilya Melkonian, se basant sur une analyse informatique.”Complément d’enquête” rappelle que la chaîne a fait l’objet de “8 sanctions et 6 mises en demeure” de l’Arcom pour des propos tenus sur son antenne.- Conflit ouvert -La diffusion de ce “Complément d’enquête” intervient dans un contexte tendu entre l’audiovisuel public et les médias dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré (CNews, Europe 1 et JDD).Début novembre, France Télévisions et Radio France ont attaqué ces médias en justice pour “dénigrement”, en leur reprochant un traitement “outrancier” de l’affaire Legrand-Cohen.Ces deux journalistes du service public ont été accusés de connivence avec le Parti socialiste après la diffusion, début septembre, d’une vidéo les montrant au restaurant avec deux de ses responsables.Les médias de la galaxie Bolloré y ont vu un signe de partialité du service public en faveur de la gauche, thème d’une commission d’enquête lancée mardi à l’Assemblée nationale par l’UDR, parti d’Eric Ciotti allié du Rassemblement national.Ce conflit ouvert et la diffusion du “Complément d’enquête” sont des “choses complètement indépendantes”, a assuré Lilya Melkonian, en soulignant que le sujet avait démarré il y a huit mois.Selon “Complément d’enquête”, aucun présentateur ou responsable de CNews n’a souhaité s’exprimer. Seuls trois chroniqueurs réguliers ont accepté: le député macroniste Karl Olive, l’ancien secrétaire d’Etat socialiste André Vallini et l’avocat conservateur Gilles-William Goldnadel.Avant CNews, “tous les problèmes d’insécurité issus de l’immigration étaient largement mis sous le boisseau”, fait valoir ce dernier. “Il me semble que CNews a donné une respiration de liberté particulière dont je sais gré à M. Bolloré.”

CNews dans le viseur de RSF et sous la loupe de “Complément d’enquête”

CNews a été accusée mercredi par l’organisation Reporters sans frontières de “tricher” avec les règles de l’équilibre politique pour favoriser l’extrême droite, des éléments qui nourrissent une émission d’investigation de France 2 consacrée jeudi soir à la chaîne d’info de la galaxie Bolloré.La gauche la nuit, l’extrême droite le jour: dans une enquête publiée mercredi, RSF estime que la première chaîne d’info de France en part d’audience contourne ses obligations de pluralisme en reléguant les responsables de La France Insoumise, du PS, d’EELV ou du PCF aux heures où “les Français dorment”.L’organisation indique à l’AFP qu’elle “va saisir” le régulateur, l’Arcom.D’après RSF, qui a passé au crible les antennes des quatre chaînes d’information en continu (BFMTV, CNews, franceinfo, LCI) du 1er au 31 mars à l’aide d’un outil de capture d’écran qui a permis d’analyser 700.000 bandeaux, CNews utilise un stratagème de “rattrapages nocturnes” pour donner “l’illusion du pluralisme politique” auprès de l’Arcom. L’ONG chiffre ce “grand écart vertigineux”: aux heures de grande écoute, 7-10H00 et 18-21H00, l’extrême droite (dans laquelle elle range le RN et Philippe de Villiers) cumule 40,6% d’exposition contre 15,4% pour la gauche (LFI, PS, PCF, EELV), tandis que la nuit (00H00-7H00), la gauche grimpe à 60,1%, contre 1,6% pour l’extrême droite.Contactée par l’AFP, la chaîne où officient Pascal Praud, Sonia Mabrouk ou Christine Kelly n’a pas réagi.”RSF a fait son enquête sur un mois, le temps de parole c’est trois mois, ce n’est pas rigoureux”, a toutefois commenté Pascal Praud dans son émission du soir.”C’est la rançon de la gloire. Si vous ne voulez pas être attaqués, vous ne faites pas de télévision”, a-t-il ajouté.- Sanctions -L’organisation de défense de la liberté de la presse a fait depuis plusieurs années de CNews, qu’elle qualifie de “média d’opinion”, l’un de ses chevaux de bataille.A la suite d’une saisine de RSF, le Conseil d’Etat avait sommé l’Arcom en février 2024 de renforcer ses contrôles et ne pas limiter le décompte des temps de parole aux seules personnalités politiques mais à l’ensemble des participants aux programmes diffusés, y compris chroniqueurs.Les données de RSF sont reprises dans l’émission d’investigation “Complément d’enquête” diffusée jeudi à 23h00 sur France 2, et montrée mercredi à des journalistes, dont l’AFP.Cette enquête d’une heure sur “la ligne éditoriale” de CNews s’appuie sur des témoignages et des chiffres.Un de ses anciens reporters, désormais à France 3, affirme qu’en 2021, avant l’élection présidentielle de 2022, un responsable de la chaîne lui a dit: “On ne va plus faire que du muslim, muslim, muslim” (musulman, ndlr).”Entre 2020 et 2024, le mot islam a été utilisé à 30.993 reprises sur CNews, soit au moins deux fois plus que les chaînes concurrentes. Le mot immigration à 69.353 reprises, soit deux à trois fois plus”, indique en voix off l’autrice de l’émission, Lilya Melkonian, se basant sur une analyse informatique.”Complément d’enquête” rappelle que la chaîne a fait l’objet de “8 sanctions et 6 mises en demeure” de l’Arcom pour des propos tenus sur son antenne.- Conflit ouvert -La diffusion de ce “Complément d’enquête” intervient dans un contexte tendu entre l’audiovisuel public et les médias dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré (CNews, Europe 1 et JDD).Début novembre, France Télévisions et Radio France ont attaqué ces médias en justice pour “dénigrement”, en leur reprochant un traitement “outrancier” de l’affaire Legrand-Cohen.Ces deux journalistes du service public ont été accusés de connivence avec le Parti socialiste après la diffusion, début septembre, d’une vidéo les montrant au restaurant avec deux de ses responsables.Les médias de la galaxie Bolloré y ont vu un signe de partialité du service public en faveur de la gauche, thème d’une commission d’enquête lancée mardi à l’Assemblée nationale par l’UDR, parti d’Eric Ciotti allié du Rassemblement national.Ce conflit ouvert et la diffusion du “Complément d’enquête” sont des “choses complètement indépendantes”, a assuré Lilya Melkonian, en soulignant que le sujet avait démarré il y a huit mois.Selon “Complément d’enquête”, aucun présentateur ou responsable de CNews n’a souhaité s’exprimer. Seuls trois chroniqueurs réguliers ont accepté: le député macroniste Karl Olive, l’ancien secrétaire d’Etat socialiste André Vallini et l’avocat conservateur Gilles-William Goldnadel.Avant CNews, “tous les problèmes d’insécurité issus de l’immigration étaient largement mis sous le boisseau”, fait valoir ce dernier. “Il me semble que CNews a donné une respiration de liberté particulière dont je sais gré à M. Bolloré.”

Netanyahu accused of dodging blame as Israel confronts Oct 7 failures

Tension is escalating between Israel’s political and military top brass over accountability for the failures behind the October 7, 2023 Hamas attack, with Prime Minister Benjamin Netanyahu accused of sidestepping blame.Weekly protests against Netanyahu’s leadership of the subsequent two-year war in Gaza and demanding the return of hostages became emblematic of the anger boiling within parts of Israeli society over how the attack and its fallout have been handled.Much of the Israeli public has been calling — in vain — for an independent inquiry into the events leading up to the 2023 Hamas attack, which resulted in the deaths of 1,221 people.Polls show more than 70 percent of Israelis want a state commission of inquiry, which have been set up in the past to investigate major state-level failings.The one established after the October 1973 Arab-Israeli war led to the resignation of prime minister Golda Meir in June 1974.The decision to create a commission rests with the government, but its members must be appointed by the president of the supreme court.Netanyahu’s right-wing coalition government has accused the court of political bias.More than two years on from the Hamas attack, no such inquiry has been established, and Netanyahu once again rejected the idea in parliament on November 10 — accusing the opposition of seeking to turn it into a “political tool”.Netanyahu is no stranger to the art of political survival. The 76-year-old is Israel’s longest-serving prime minister, having spent more than 18 years in the post across three spells since 1996.”Netanyahu doesn’t take responsibility for anything: it’s always someone’s fault,” said Yossi Mekelberg, a Middle East expert at the London-based think-tank Chatham House.”The idea that after these two years, there’s no inquest, and he tried to escape it — most Israelis won’t accept it,” he told AFP.- ‘Puzzling’ -Israel’s military announced on Sunday the dismissal of three generals and disciplinary action against several other senior officers over their failure to prevent the October 2023 attack.The move came two weeks after the publication of a report raking over the military’s internal investigations into the October 7 attacks.Lieutenant General Eyal Zamir, Israel’s top military chief, appointed an independent committee of experts to undertake the review.In presenting their findings on November 10, Zamir called for a wider “systemic investigation”, to learn lessons from the October 7 onslaught.According to Israeli media, the remarks were seen as a betrayal by Netanyahu, for whom Zamir had served as a military adviser.On Monday, Defence Minister Israel Katz announced that he had commissioned a review of the committee’s work.The decision was swiftly labelled “puzzling” by Zamir.The military “is the only body in the country that has thoroughly investigated its own failures and taken responsibility for them,” said a military statement on Zamir’s behalf.”If any further examination is required to complete the picture, it must take the form of an external, objective and independent commission,” it added.- ‘Yes man’ -According to independent analyst Michael Horowitz, Katz is seen by the Israeli public as a “political loyalist, a ‘yes man’ who rarely diverges from Netanyahu”.Friction between the political and military elite is not a new phenomenon under Netanyahu, he told AFP, but the recent spat is unusually public.”The main reason is that this isn’t about personality so much as a divide as to who is to blame for October 7, and how this question should be settled,” he said.Netanyahu has said there will be no state commission of inquiry before the end of the war in Gaza.Instead, in mid-November, the government announced it was setting up an “independent” probe into the October 7 failures — but one whose composition would be chosen by a panel of cabinet ministers.The move sparked anger in Israel, with thousands of protesters rallying in Tel Aviv on Saturday to demand a full state commission of inquiry.”It should be an objective committee,” Eliad Shraga, the chairman of the NGO Movement for Quality Government, told AFP at the protest.”A committee who will really find out how come that we had such a failure, such a crisis.”Netanyahu has so far never acknowledged responsibility for the failures that led to October 7.”He has one strong and straightforward incentive not to take responsibility,” Horowitz told AFP.”Accepting the blame means leaving office. After all, almost all of those who accepted part of the blame have left.”Netanyahu has said he will stand in the next elections, to be held before the end of 2026.

Shein dans le collimateur de l’UE, après le scandale des poupées pédopornographiques en France

L’Union européenne a intensifié mercredi ses pressions sur le géant de la vente en ligne Shein après le scandale en France de la vente de poupées sexuelles ressemblant à des enfants, invoquant des risques pour les consommateurs à l’échelle européenne.La controverse a débuté en novembre lorsque les autorités françaises ont condamné Shein pour avoir proposé à la vente des poupées sexuelles ressemblant à des enfants et décidé de suspendre la plateforme.Le gouvernement français a multiplié les procédures envers Shein, fondée en Chine en 2012 mais désormais basée à Singapour, pour obtenir la suspension de son site pour trois mois minimum. Paris exhortait depuis l’UE à sévir également contre la plateforme.Mercredi, l’exécutif européen est monté au créneau à son tour: “Nous avons désormais de sérieuses indications que Shein pourrait effectivement présenter des risques plus systémiques pour nos consommateurs dans toute l’Union européenne”, a réagi le porte-parole de l’UE, Thomas Regnier.Le gouvernement français a “salué” cette décision de l’exécutif européen “pouvant potentiellement aller jusqu’à l’ouverture d’une enquête” et qui “expose” la plateforme “à des sanctions pouvant aller jusqu’à 6% de son chiffre d’affaire mondial”.La Commission européenne pointe également du doigt le risque de vente illégale d’armes sur Shein. Elle demande désormais à la plateforme des gages sur l’accès des mineurs à son site, “en particulier via des mesures de vérification d’âge”.La Commission a adressé ces demandes à Shein dans le cadre du DSA (Digital services act), le règlement européen sur les contenus en ligne qui oblige les grandes plateformes à prendre des mesures renforcées pour protéger leurs utilisateurs contre les contenus illégaux et dangereux.Le DSA peut déboucher sur des enquêtes voire des amendes. Pour l’heure, Bruxelles demande à Shein de lui fournir des informations détaillées et des documents internes sur les mesures prises pour garantir que les enfants ne soient pas exposés à des contenus inappropriés pour leur âge. La Commission souhaite également en savoir plus sur les mesures prises par Shein pour empêcher la vente de produits illégaux, tels que des armes, sur sa plateforme.Mais le DSA donne à Bruxelles le pouvoir, en dernier recours, de suspendre temporairement la plateforme.- Système défaillant -Ajoutant leur pression à celle de la Commission, les députés européens estiment qu’il est temps pour l’Europe de plus tenir la bride aux plateformes.Mercredi, une majorité de députés européens a ainsi soutenu une résolution non contraignante stipulant que la suspension des plateformes qui enfreignent les règles “ne devrait plus être considérée comme une mesure exceptionnelle prise en dernier recours”.Les députés estiment que les faits reprochés à Shein “témoignent non pas de l’existence d’incidents isolés, mais d’un système défaillant auquel il n’est pas possible de remédier par le simple retrait d’un produit ou des excuses publiques”.En France, une audience de Shein qui devait se tenir mercredi devant le tribunal judiciaire de Paris a été renvoyée au 5 décembre sur demande de l’avocat de l’État, qui a regretté avoir reçu tardivement les arguments de défense de Shein.Paris veut en outre enclencher “dans les prochains jours” la même procédure de suspension envers deux autres plateformes, AliExpress et Joom, également en raison de la vente de poupées pédopornographiques. “C’est un combat qui vise à protéger les consommateurs, qui vise aussi à protéger les enfants, les adolescents”, a annoncé mercredi le ministre du Commerce Serge Papin sur la chaîne française TF1.Le gouvernement a également signalé à la justice les plateformes eBay, Temu et Wish pour la vente de produits illégaux.Début novembre, le gouvernement français avait déjà essayé de suspendre Shein avec une procédure administrative. Le groupe avait retiré en conséquence les produits concernés et avait suspendu toutes les ventes réalisées sur son site français par des vendeurs tiers, sa place de marché (ou “marketplace”), ainsi que celles hors habillement. Une première “victoire” selon Paris.

Shein dans le collimateur de l’UE, après le scandale des poupées pédopornographiques en France

L’Union européenne a intensifié mercredi ses pressions sur le géant de la vente en ligne Shein après le scandale en France de la vente de poupées sexuelles ressemblant à des enfants, invoquant des risques pour les consommateurs à l’échelle européenne.La controverse a débuté en novembre lorsque les autorités françaises ont condamné Shein pour avoir proposé à la vente des poupées sexuelles ressemblant à des enfants et décidé de suspendre la plateforme.Le gouvernement français a multiplié les procédures envers Shein, fondée en Chine en 2012 mais désormais basée à Singapour, pour obtenir la suspension de son site pour trois mois minimum. Paris exhortait depuis l’UE à sévir également contre la plateforme.Mercredi, l’exécutif européen est monté au créneau à son tour: “Nous avons désormais de sérieuses indications que Shein pourrait effectivement présenter des risques plus systémiques pour nos consommateurs dans toute l’Union européenne”, a réagi le porte-parole de l’UE, Thomas Regnier.Le gouvernement français a “salué” cette décision de l’exécutif européen “pouvant potentiellement aller jusqu’à l’ouverture d’une enquête” et qui “expose” la plateforme “à des sanctions pouvant aller jusqu’à 6% de son chiffre d’affaire mondial”.La Commission européenne pointe également du doigt le risque de vente illégale d’armes sur Shein. Elle demande désormais à la plateforme des gages sur l’accès des mineurs à son site, “en particulier via des mesures de vérification d’âge”.La Commission a adressé ces demandes à Shein dans le cadre du DSA (Digital services act), le règlement européen sur les contenus en ligne qui oblige les grandes plateformes à prendre des mesures renforcées pour protéger leurs utilisateurs contre les contenus illégaux et dangereux.Le DSA peut déboucher sur des enquêtes voire des amendes. Pour l’heure, Bruxelles demande à Shein de lui fournir des informations détaillées et des documents internes sur les mesures prises pour garantir que les enfants ne soient pas exposés à des contenus inappropriés pour leur âge. La Commission souhaite également en savoir plus sur les mesures prises par Shein pour empêcher la vente de produits illégaux, tels que des armes, sur sa plateforme.Mais le DSA donne à Bruxelles le pouvoir, en dernier recours, de suspendre temporairement la plateforme.- Système défaillant -Ajoutant leur pression à celle de la Commission, les députés européens estiment qu’il est temps pour l’Europe de plus tenir la bride aux plateformes.Mercredi, une majorité de députés européens a ainsi soutenu une résolution non contraignante stipulant que la suspension des plateformes qui enfreignent les règles “ne devrait plus être considérée comme une mesure exceptionnelle prise en dernier recours”.Les députés estiment que les faits reprochés à Shein “témoignent non pas de l’existence d’incidents isolés, mais d’un système défaillant auquel il n’est pas possible de remédier par le simple retrait d’un produit ou des excuses publiques”.En France, une audience de Shein qui devait se tenir mercredi devant le tribunal judiciaire de Paris a été renvoyée au 5 décembre sur demande de l’avocat de l’État, qui a regretté avoir reçu tardivement les arguments de défense de Shein.Paris veut en outre enclencher “dans les prochains jours” la même procédure de suspension envers deux autres plateformes, AliExpress et Joom, également en raison de la vente de poupées pédopornographiques. “C’est un combat qui vise à protéger les consommateurs, qui vise aussi à protéger les enfants, les adolescents”, a annoncé mercredi le ministre du Commerce Serge Papin sur la chaîne française TF1.Le gouvernement a également signalé à la justice les plateformes eBay, Temu et Wish pour la vente de produits illégaux.Début novembre, le gouvernement français avait déjà essayé de suspendre Shein avec une procédure administrative. Le groupe avait retiré en conséquence les produits concernés et avait suspendu toutes les ventes réalisées sur son site français par des vendeurs tiers, sa place de marché (ou “marketplace”), ainsi que celles hors habillement. Une première “victoire” selon Paris.