Devis gonflés et imprécisions dans les audits, face à la fraude à MaPrimeRénov’ les nécessaires visites sur place

“Les combles sont très bien isolés, donc il n’y a aucune raison d’isoler les rampants” du toit, contrairement à ce que prévoyait le devis de travaux de rénovation énergétique, selon un agent venu faire un contrôle avant l’octroi éventuel d’une subvention MaPrimeRénov’. La visite de cet expert technique, qui a demandé à ne pas être identifié, a été déclenchée par des doutes de la part du service d’instruction de MaPrimeRénov’ à la lecture du dossier de demande d’aide : aucune isolation aux murs et un chauffe-eau inchangé depuis la construction de cette maison en 1984, à Aubevoye, petite commune de l’Eure.Tournevis en main, l’agent de contrôle démonte un interrupteur électrique pour scruter l’intérieur des murs: bingo! “Derrière le carreau de plâtre, il y a 5 cm de vide d’air, puis le mur en parpaing”. Une constitution “légèrement plus isolante” qu’un mur non doublé. Quant au vieux chauffe-eau, il n’existe pas. Une chaudière au gaz a été installée en 2019 au sous-sol. “Investir 20.000 euros dans une pompe à chaleur si le changement de la chaudière n’est pas nécessaire c’est douteux” et “pas très honnête de la part de l’auditeur”, relève l’agent, pédagogue avec le propriétaire, Fouad. Ce technicien dans l’automobile âgé de 50 ans avait bien conscience des nombreux “fraudes et devis gonflés” dans la rénovation énergétique, mais pas que ça pouvait toucher sa propre maison, qu’il loue à une famille.Le contrôle de “l’état initial du logement”, renseigné dans l’audit énergétique, aura pourtant révélé que des éléments dégradent la note énergétique du logement et justifient certains travaux -pas tellement nécessaires au final, selon l’expert technique- pour lesquels il a été demandé 49.000 euros, la subvention maximale possible au vu des revenus du propriétaire. – “Trois infos et demie” -Des dossiers truffés d’incohérences, l’agglomération Seine-Eure, à 40 km au sud de Rouen, en reçoit des dizaines depuis la création en 2024 des “Accompagnateurs Rénov'” (MAR), des professionnels qui conseillent les particuliers dans leur projet de rénovation énergétique, à consulter obligatoirement pour demander une subvention. Avant 2024, l’intercommunalité aidait les ménages à rénover énergétiquement leur logement en s’appuyant sur des professionnels locaux et certifiés par la région Normandie. Mais “du jour au lendemain, on a reçu des dossiers déposés par des MAR de Marseille, de Lyon, de Bordeaux, avec des audits contenant trois infos et demie, des incohérences immédiates, mais des devis bien propres”, qui ont mis la puce à l’oreille du service d’examen des dossiers MaPrimeRénov’, raconte une instructrice souhaitant garder l’anonymat en raison des pressions récurrentes de particuliers et d’entreprises mécontentes.Un premier contrôle sur place en 2024 révèle des anomalies, idem pour les inspections suivantes sur d’autres cas. “100% des dossiers déposés par des MAR extérieurs au département sont frauduleux”, alerte Anne Terlez, vice-présidente de l’agglomération, chargée de l’habitat. Il ne s’agit pas là d’usurpation d’identité, d’arnaque au détriment des particuliers ni d’entreprises non autorisées à faire ce type d’activité, mais de négligences, d’imprécisions qui contribuent à gaspiller de l’argent public ou en tout cas qui rendent la rénovation moins efficace. – 10% à 15% de contrôles physiques -“Le spectre entre une usurpation d’identité et un dossier parfait est très large, il y a beaucoup de degrés différents de fraude potentielle”, souligne encore l’examinatrice de dossiers, déplorant le manque d’action de la part de l’Agence nationale de l’habitat (Anah), qui distribue les aides MaPrimeRénov’, sur ces autres facettes de la fraude.Elle constate que “c’est sur l’audit énergétique que ces entreprises arrivent le plus à berner les services instructeurs, qui sont composés de personnel administratif et non technique”, et insiste sur l’importance des “contrôles sur place”, avant travaux, sans quoi “impossible de prouver si quelque chose existe ou pas”. L’Anah assure de son côté avoir des “outils et techniques” pour contrôler l’audit énergétique d’avant travaux et faire appel à des instructeurs qui ont “toutes les expertises pour juger la qualité des projets de travaux”. Au niveau national, les contrôles physiques concernent 10% à 15% des projets et se déroulent après la réalisation des travaux, explique à l’AFP l’agence publique.Mais dans l’Eure, Anne Terlez dit avoir vécu “des injonctions contraires” entre “l’objectif de massification” de la rénovation énergétique poursuivi par l’Anah et la nécessaire lutte contre la fraude. Un reproche balayé par l’Anah qui cite l’allongement des délais d’attente comme preuve de la lutte contre la fraude.

Le Pakistan dément avoir frappé l’Afghanistan, après des raids ayant fait 10 morts

Le Pakistan a démenti mardi avoir mené des frappes sur l’Afghanistan, où le gouvernement taliban l’a accusé d’avoir ciblé des civils, tuant dix personnes dont neuf enfants.”Chaque fois que nous menons une frappe, celle-ci est assumée”, a assuré le lieutenant-général Ahmed Chaudhry sur la chaîne de télévision d’Etat pakistanaise PTV. Il a martelé que les accusations de Kaboul étaient “sans fondement” et que l’armée pakistanaise “n’attaquait pas les civils”.D’après Kaboul, qui a promis de riposter, les frappes ont été menées dans la nuit de lundi à mardi sur trois régions frontalières.Elles interviennent au lendemain d’un attentat-suicide visant les forces de sécurité pakistanaises et alors que les relations bilatérales se sont vivement détériorées récemment : le Pakistan se plaint d’une résurgence d’attaques contre ses forces de sécurité et procède à des expulsions d’Afghans, réfugiés ou installés illégalement sur son sol.En octobre, les deux pays se sont affrontés avec une rare intensité, faisant environ 70 morts, avant de se retrouver pour plusieurs cycles de négociations débouchant sur une trêve.Mais celle-ci a des contours flous puisque, malgré la médiation du Qatar et de la Turquie, les deux parties ne sont pas parvenues à la concrétiser et son avenir, mardi, est incertain.- “Les civils n’ont rien fait” -Le porte-parole du gouvernement taliban, Zabihullah Mujahid, a accusé le voisin pakistanais d’avoir notamment frappé la région de Khost, “bombardant la maison d’un civil”.”Neuf enfants (cinq garçons et quatre filles) et une femme ont été tués”, a-t-il écrit sur X.Des drones et des avions ont mené ces raids, d’après Mustaghfir Gurbuz, porte-parole du gouverneur de Khost, région où des centaines de personnes ont assisté aux funérailles des dix morts.Un correspondant de l’AFP y a vu les dépouilles d’enfants enveloppées dans des linceuls blancs, dans le secteur de Jige Mughalgai, tout près de la frontière.”Voici ce que nous demandons au gouvernement du Pakistan : ne visez pas des gens ordinaires. Les civils n’ont rien fait de mal”, a déclaré auprès de l’AFP Sajidulrahmane, un habitant.Selon le porte-parole du gouvernement taliban, d’autres provinces orientales ont été touchées par des raids, celles de Kunar et de Paktika, où quatre blessés ont été recensés.Kaboul “répondra de manière appropriée en temps voulu”, a-t-il averti.Les frappes pakistanaises de mardi surviennent au lendemain d’un attentat-suicide contre le QG des forces de sécurité pakistanaises dans une province frontalière de l’Afghanistan.S’il n’a pas été revendiqué dans l’immédiat, la chaîne de télévision d’Etat pakistanaise PTV a rapporté que les assaillants seraient des “ressortissants afghans”.- Rapprochement Delhi-Kaboul -Le 11 novembre, un autre attentat devant un tribunal d’Islamabad avait fait 12 morts et des dizaines de blessés et avait été revendiqué par une faction des talibans pakistanais, qui partagent la même idéologie que les talibans afghans.Islamabad a de nouveau accusé mardi Kaboul d’être impliqué dans cet attentat, affirmant qu’un des suspects avait “reconnu avoir des liens avec l’Afghanistan, être venu de là-bas et y avoir été entraîné”.Islamabad, confronté à une résurgence d’attaques contre ses forces de sécurité, accuse inlassablement son voisin afghan “d’abriter”, notamment dans les régions frontalières, des groupes “terroristes”, en tête desquels les talibans pakistanais (TTP).Kaboul, qui dément, accuse lui aussi son voisin de soutenir des groupes armés qui lui sont hostiles et estime que les attaques contre les forces de sécurité pakistanaises sont un problème domestique, sur lequel il n’a pas la main.Ces tensions surviennent en outre alors que l’Inde, ennemi historique du Pakistan, se rapproche de Kaboul.Cette semaine, le ministre taliban du Commerce et de l’Industrie, Nooruddin Azizi, s’est rendu à New Delhi, Kaboul voulant compenser la baisse des échanges avec le Pakistan en nouant des liens avec d’autres partenaires commerciaux.La fermeture de la frontière depuis le 12 octobre empêche les échanges commerciaux bilatéraux d’ordinaire importants.

EU says must ‘step up’ against China rare earths ‘racket’

The European Union must ramp up efforts to break its dependence on China for rare earths faced with export curbs that amount to a “racket” by Beijing, the bloc’s industry chief Stephane Sejourne said Tuesday.China, the world’s top producer of rare earths, in October announced new controls on the export of the elements, used to make magnets crucial to the auto, electronics and defence industries.The move rattled markets and snarled supply chains until China later said it would suspend its curbs for one year.Already since April, Beijing has required licences for certain exports of the materials, hitting global manufacturing sectors.Sejourne has been preparing a plan to end the 27-nation bloc’s dependence on China that will be announced on December 3.In a speech to the European Parliament Tuesday, he pointed to export licences “issued in dribs and drabs” and said deliveries were falling behind schedule.”These licences are granted in exchange for information that often — and this is worrying — include trade secrets. These requirements look like a racket if we consider all the demands made on our manufacturers to obtain licences,” Sejourne said.”It is high time for Europe to step up its game. To redouble its efforts to reduce our dependencies on China,” Sejourne told EU lawmakers.The October controls were a major sticking point in trade talks between Beijing and Washington, and Sejourne said that Europe was both a “collateral victim” of their trade tensions, and “directly targeted” itself.In next week’s package of measures, Sejourne said the EU executive would push for the bloc to speed up the joint purchasing of critical raw materials including rare earths, accelerate production and recycling in Europe, work with reliable partners and conclude new partnerships.The EU executive will also propose next week the creation of a European Centre for Critical Raw Materials that will be the bloc’s supply hub modelled on Japan’s state-run Japan Oil, Gas and Metals National Corporation, Sejourne said.”It should also allow us to assess needs, to buy together and store critical minerals in Europe,” he added.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Terres rares: l’Europe doit “muscler son jeu” face au “racket” chinois, selon la Commission

L’Europe doit “muscler” son jeu pour réduire sa dépendance vis-à-vis de la Chine en matière de terres rares, a déclaré mardi le vice-président de la Commission européenne Stéphane Séjourné, accusant Pékin d’exercer une forme de “racket” sur les entreprises européennes qui veulent s’en procurer.Malgré la suspension de certaines de ses restrictions aux exportations de terres rares, la Chine continue d’exiger des entreprises étrangères “des renseignements relevant souvent, et c’est inquiétant, de secrets industriels”, des “exigences qui s’apparentent aussi à du +racket+”, a lancé le commissaire chargé de la Stratégie industrielle.Lors d’un débat au Parlement européen à Strasbourg, M. Séjourné a détaillé les grands axes du plan qu’il présentera la semaine prochaine pour sécuriser les approvisionnements européens en terres rares, baptisé ResourceEU.Les terres rares sont des métaux et minerais essentiels pour des pans entiers de l’économie, en particulier l’industrie automobile, les énergies renouvelables ou la défense.Cette année, la Chine qui domine la production mondiale de terres rares, a imposé des restrictions à ses exportations en avril puis en octobre, au grand dam des industriels européens. Fin octobre, Pékin a annoncé la suspension pour un an d’une partie de ces mesures, dans le cadre d’un accord avec Washington.Mais “cette avancée n’est que partielle, probablement très temporaire et il est temps pour l’Europe de muscler son jeu, redoubler ses efforts, c’est-à-dire vis-à-vis de la Chine, réduire les dépendances”, a estimé M. Séjourné.L’UE a déjà lancé des initiatives en ce sens, visant à développer sa propre production minière et à nouer des partenariats avec d’autres producteurs. Mais pour accélérer le mouvement, le plan ResourceEU prévoit notamment la création d’un “centre européen des matières premières critiques”, qui pourra acheter en commun et stocker les minerais, a détaillé le responsable européen, évoquant aussi des dispositifs pour encourager le recyclage des matières premières en Europe.

Terres rares: l’Europe doit “muscler son jeu” face au “racket” chinois, selon la Commission

L’Europe doit “muscler” son jeu pour réduire sa dépendance vis-à-vis de la Chine en matière de terres rares, a déclaré mardi le vice-président de la Commission européenne Stéphane Séjourné, accusant Pékin d’exercer une forme de “racket” sur les entreprises européennes qui veulent s’en procurer.Malgré la suspension de certaines de ses restrictions aux exportations de terres rares, la Chine continue d’exiger des entreprises étrangères “des renseignements relevant souvent, et c’est inquiétant, de secrets industriels”, des “exigences qui s’apparentent aussi à du +racket+”, a lancé le commissaire chargé de la Stratégie industrielle.Lors d’un débat au Parlement européen à Strasbourg, M. Séjourné a détaillé les grands axes du plan qu’il présentera la semaine prochaine pour sécuriser les approvisionnements européens en terres rares, baptisé ResourceEU.Les terres rares sont des métaux et minerais essentiels pour des pans entiers de l’économie, en particulier l’industrie automobile, les énergies renouvelables ou la défense.Cette année, la Chine qui domine la production mondiale de terres rares, a imposé des restrictions à ses exportations en avril puis en octobre, au grand dam des industriels européens. Fin octobre, Pékin a annoncé la suspension pour un an d’une partie de ces mesures, dans le cadre d’un accord avec Washington.Mais “cette avancée n’est que partielle, probablement très temporaire et il est temps pour l’Europe de muscler son jeu, redoubler ses efforts, c’est-à-dire vis-à-vis de la Chine, réduire les dépendances”, a estimé M. Séjourné.L’UE a déjà lancé des initiatives en ce sens, visant à développer sa propre production minière et à nouer des partenariats avec d’autres producteurs. Mais pour accélérer le mouvement, le plan ResourceEU prévoit notamment la création d’un “centre européen des matières premières critiques”, qui pourra acheter en commun et stocker les minerais, a détaillé le responsable européen, évoquant aussi des dispositifs pour encourager le recyclage des matières premières en Europe.

Parents of abducted Nigeria students plead for rescueTue, 25 Nov 2025 12:50:30 GMT

Parents of dozens of children kidnapped last week from a Catholic school in Nigeria are desperate for their release, with one father crying out that his son is so young he has not yet learned to speak.Armed gangs seized more than 300 children from a Catholic school in Nigeria’s central-western Niger state, in a resurgence …

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Le gouvernement annonce un plan pour “refonder l’éducation au cinéma et à l’image”

Le gouvernement a annoncé mardi un plan de 15 mesures afin de “refonder l’éducation au cinéma et à l’image”, promettant notamment de “multiplier” les classes à horaires aménagées spécialité cinéma et de doubler le nombre d’élèves qui bénéficient du dispositif “Ma classe au cinéma”.”La cible, c’est bien de permettre à nos élèves de s’éloigner du petit écran et de développer leur esprit critique en passant au grand”, a rappelé le ministre de l’Education nationale Edouard Geffray lors d’un déplacement dans un cinéma puis un lycée de Créteil, déplorant que les jeunes soient “bombardés de contenus” sur smartphone “dont la médiocrité n’est pas à démontrer”.”Nous allons faire entrer nos dispositifs dans une nouvelle ère”, a affirmé lors de ce déplacement la ministre de la Culture Rachida Dati, qui promet par ailleurs que “dès 2026, 8 millions d’euros de moyens nouveaux seront engagés par le ministère de la Culture et le Centre national du cinéma et l’image animée” (CNC).Parmi les 15 mesures, les ministres souhaitent notamment “qu’un élève sur trois, d’ici deux ans” bénéficie du dispositif “Ma classe au cinéma”, a indiqué Edouard Geffray. Lancé à la fin des années 1980, il permet aux élèves d’aller au moins trois fois par an au cinéma avec leur classe.Deux millions d’élèves en bénéficient actuellement, grâce à un prix du billet préférentiel. Les ministres entendent arriver à 4 millions d’élèves.Le gouvernement veut également “multiplier” les classes à horaires aménagés cinéma, permettant un enseignement artistique renforcé. Il en existe neuf actuellement, à titre expérimental.Le plan prévoit aussi de former les professeurs, avec un site de ressources pédagogiques, de “créer un diplôme interuniversitaire (DIU) d’éducation au cinéma”, accessible aux enseignants et “à d’autres acteurs”, et de créer des “conservatoires pilotes municipaux ou départementaux de cinéma”.Ces annonces interviennent après la remise d’un rapport en septembre, écrit par Edouard Geffray, avant sa nomination comme ministre, qui préconisait que l’éducation au cinéma, “exact antidote” à l’addiction des jeunes aux écrans, soit préservée et renforcée dans les établissements scolaires.Elles interviennent également dans un contexte de baisse de fréquentation des salles de cinéma. La fréquentation est revenue au niveau des “années 2000 en valeur absolue”, avait rappelé en septembre le président de la Fédération nationale des cinémas français (FNCF), Richard Patry, présent lors du déplacement des ministres à Créteil.

Frappes russes sur Kiev, poursuite des négociations autour du plan américain pour l’Ukraine

Une pluie de drones et missiles s’est abattue sur Kiev dans la nuit, faisant au moins sept morts, tandis que s’activent mardi en coulisses Ukrainiens, Américains et Européens pour tenter de trouver une issue au conflit après la publication d’un plan américain.Des réunions “secrètes” sur l’Ukraine entre Américains et Russes se sont tenues lundi et devraient se poursuivre mardi à Abou Dhabi pour tenter d’avancer sur un cessez-le-feu, ont affirmé mardi des médias américains et britanniques.A Kiev, les habitants ont vécu une nouvelle nuit difficile. Certains ont trouvé refuge dans le métro tandis que retentissaient les sirènes d’alerte dans tout le pays. Au moins sept personnes ont été tuées et 19 blessées, selon les secours et la police.Des journalistes de l’AFP ont entendu de puissantes explosions alors que la défense antiaérienne ukrainienne tentait d’intercepter les missiles et drones russes au-dessus de Kiev.Les habitants de plusieurs immeubles résidentiels ont été évacués de leurs appartements en flammes. Au petit matin, de la fumée s’élevait encore au-dessus des toits.Au total, la Russie a lancé 486 drones et missiles sur l’ensemble du pays, selon l’armée de l’air ukrainienne qui a dit en avoir intercepté 452.Ces nouvelles attaques interviennent alors que la Russie, qui a menacé d’intensifier les bombardements, a rejeté lundi une contre-proposition européenne au plan américain de Donald Trump pour mettre fin au conflit, plan considéré comme largement favorable aux intérêts russes.Le chef de la diplomatie ukrainienne Andriï Sybiga a dénoncé sur X les frappes russes, estimant qu’elles montrent “la réponse terroriste de Poutine à la proposition de paix des Etats-Unis et du président Trump”.Les forces ukrainiennes ont de leur côté visé la Russie avec près de 250 drones, l’un des chiffres les plus élevés depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine en 2022 selon les autorités russes, qui ont fait état de trois morts dans la région de Rostov (sud).- Semaine de négociations -Le président américain avait initialement donné jusqu’au 27 novembre au président ukrainien Volodymyr Zelensky pour répondre à son plan, entraînant la convocation dans l’urgence de discussions entre Ukrainiens, Américains et Européens dimanche à Genève.Américains et Ukrainiens ont notamment affirmé qu’un “futur accord” de paix devrait respecter la souveraineté de l’Ukraine et le président américain a semblé se réjouir de l’issue des pourparlers, affirmant sur son réseau Truth social que “quelque chose de bon pourrait bien se produire”.Kiev espère maintenant “organiser la visite du président Zelensky aux États-Unis dès que possible en novembre pour finaliser les étapes restantes et parvenir à un accord avec le président Trump”, a déclaré sur X le secrétaire du Conseil de sécurité ukrainien Roustem Oumerov, un négociateur clé pour la partie ukrainienne.Le ministre des Affaires étrangères russe Sergeï Lavrov a de son côté indiqué mardi que la Russie attendait des Etats-Unis qu’ils présentent la nouvelle version de leur proposition.”Nous avons appris l’existence d’un plan européen qui, à première vue, n’est pas du tout constructif et ne nous convient pas”, a déclaré lundi le conseiller diplomatique du président russe Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov.Les pays de la “Coalition des volontaires” soutenant l’Ukraine doivent se réunir mardi après-midi en visio-conférence.Le président français Emmanuel Macron, qui y participera, a appelé à ne pas être “faible” face à la “menace” de la Russie qui a “une posture beaucoup plus agressive”.Il a également affirmé que c’était “aux Européens de décider” comment utiliser les actifs russes gelés, que Donald Trump propose dans son plan d’investir dans des projets menés par les Etats-Unis pour reconstruire l’Ukraine.- Fatigue -Sur le front, l’armée russe qui contrôle près d’un cinquième du territoire ukrainien, continue sa lente progression le long de la ligne Est, revendiquant ces derniers jours la prise de plusieurs villages.Ivan Zadontsev, sergent dans les forces ukrainiennes, accueille les négociations avec scepticisme. “Nous sommes fatigués de la guerre”, a-t-il dit à l’AFP mardi, mais il redoute “une mauvaise paix” esquissée dans la proposition américaine initiale.”Ni les Etats-Unis ni l’UE ne comprennent les causes profondes de la guerre”, a-t-il commenté, estimant que “leurs plans ne servent pas les intérêts de l’Ukraine”.Les frappes russes ont également endommagé de nouveau les infrastructures énergétiques ukrainiennes, systématiquement visées, alors que la population se prépare à un nouvel hiver marqué par les coupures de courant, de gaz et d’eau.