Le salon du Bourget rattrapé par les tensions géopolitiques

Les tensions géopolitiques se sont invitées au salon du Bourget dès son ouverture lundi matin, avec la condamnation ordonnée par le gouvernement français de stands d’industriels d’armement israéliens, sur fond de guerre à Gaza et de conflit avec l’Iran.Ce coup de théâtre a éclipsé la première commande commerciale du salon annoncée par Airbus, 40 appareils à un loueur saoudien, tandis que son rival américain Boeing était contraint à la discrétion dans la foulée de la catastrophe aérienne meurtrière en Inde la semaine dernière.Les stands d’Israel Aerospace Industries (IAI), Rafael Uvision, Elbit et Aeronautics ont été ceints de hautes bâches noires, fermant de fait les stands, ont constaté des journalistes de l’AFP. Ils exposaient des armements offensifs, comme ceux susceptibles d’être utilisés à Gaza, en violation du cadre qui avait été agréé avec les autorités israéliennes, a fait valoir une source française proche du dossier.Dans un communiqué, le gouvernement israélien a dénoncé une “décision scandaleuse et sans précédent”, qui crée une “ségrégation” à l’encontre des exposants israéliens.Une exposante israélienne a écrit à la craie sur la bâche de Rafael que ces systèmes d’armement “protègent en ce moment l’Etat d’Israël”, affirmant que “le gouvernement français, au nom de la discrimination, essaie de vous les cacher”.Même fortement réduite, la présence d’Israël, l’un des leaders des capacités militaires de pointe dans l’aérospatial, constituait déjà une source de tensions, alors que l’Etat poursuit son offensive sur Gaza après l’attaque meurtrière du Hamas en octobre 2023 et a lancé la semaine dernière des frappes de grande ampleur contre l’Iran, qui a riposté. Le tribunal judiciaire de Bobigny a rejeté mardi la requête d’associations qui demandaient l’exclusion du salon des entreprises israéliennes au nom du risque de perpétuation de “crimes internationaux”.De leur côté, les élus du département de Seine-Saint-Denis n’étaient pas présents à l’arrivée lundi matin du Premier ministre François Bayrou, contrairement à la tradition, également en signe de protestation contre la présence de ces entreprises.- Première commande pour Airbus -Cette polémique a fait passer au second plan la première commande commerciale du salon: le loueur AviLease basé en Arabie saoudite a signé un contrat ferme pour 10 avions-cargo gros porteurs Airbus A350F et 30 appareils de la famille A320neo, monocouloir à succès du géant européen, ont annoncé les entreprises lors d’une conférence de presse.Alors que le salon international de l’aéronautique et de l’espace, qui se tient tous les deux ans au Bourget au nord de Paris, est habituellement le théâtre d’un affrontement entre Boeing et Airbus à coups de contrats géants, l’avionneur américain a décidé de réduire ses activités après le crash d’un 787 d’Air India qui a fait au moins 279 morts la semaine dernière.”Nous nous concentrons sur le soutien à nos clients, plutôt que des annonces de commandes lors de ce salon”, a déclaré lundi à l’AFP une porte-parole de Boeing, dont le patron Kelly Ortberg avait déjà décidé d’annuler sa venue en France pour “rester avec nos équipes et consacrer notre attention à notre client et à l’enquête”.Le drame a jeté une ombre supplémentaire sur ce qui est habituellement une grande fête de l’aérien, déjà marquée cette année du sceau des guerres, militaires et commerciales en cours.”On a tous le moral à zéro” après cette catastrophe en Inde, a confié à l’AFP un acteur clé du secteur.M. Bayrou a ouvert le bal des hauts responsables politiques visitant la manifestation, qui s’étale sur un gigantesque site de 70 hectares, égal à 100 terrains de football.Lors d’une table ronde consacrée à l’espace, le chef du gouvernement a appelé à “à relever les défis (…) “ensemble” et pas “les uns contre les autres”, “dans un moment où jamais sur la planète le monde n’a été aussi perturbé et déstabilisé”.- Défense en pointe -Dans un contexte international tendu, sur fond de guerre en Ukraine et avec l’intention de l’Europe de renforcer sa souveraineté stratégique, le salon est particulièrement attendu sur le thème de la défense. Autre dominante: les guerres commerciales lancées début avril par le président américain Donald Trump, sont lourdes de menaces pour une industrie aéronautique aux chaînes d’approvisionnement mondialisées.La féminisation sera aussi l’un des fils rouges de cette édition du salon, organisé depuis 1909 tous les deux ans, le premier jour d’ouverture au grand public, vendredi, étant consacré aux femmes.Le même jour, le président Emmanuel Macron est attendu avec un discours sur la nouvelle stratégie spatiale française. 

Le salon du Bourget rattrapé par les tensions géopolitiques

Les tensions géopolitiques se sont invitées au salon du Bourget dès son ouverture lundi matin, avec la condamnation ordonnée par le gouvernement français de stands d’industriels d’armement israéliens, sur fond de guerre à Gaza et de conflit avec l’Iran.Ce coup de théâtre a éclipsé la première commande commerciale du salon annoncée par Airbus, 40 appareils à un loueur saoudien, tandis que son rival américain Boeing était contraint à la discrétion dans la foulée de la catastrophe aérienne meurtrière en Inde la semaine dernière.Les stands d’Israel Aerospace Industries (IAI), Rafael Uvision, Elbit et Aeronautics ont été ceints de hautes bâches noires, fermant de fait les stands, ont constaté des journalistes de l’AFP. Ils exposaient des armements offensifs, comme ceux susceptibles d’être utilisés à Gaza, en violation du cadre qui avait été agréé avec les autorités israéliennes, a fait valoir une source française proche du dossier.Dans un communiqué, le gouvernement israélien a dénoncé une “décision scandaleuse et sans précédent”, qui crée une “ségrégation” à l’encontre des exposants israéliens.Une exposante israélienne a écrit à la craie sur la bâche de Rafael que ces systèmes d’armement “protègent en ce moment l’Etat d’Israël”, affirmant que “le gouvernement français, au nom de la discrimination, essaie de vous les cacher”.Même fortement réduite, la présence d’Israël, l’un des leaders des capacités militaires de pointe dans l’aérospatial, constituait déjà une source de tensions, alors que l’Etat poursuit son offensive sur Gaza après l’attaque meurtrière du Hamas en octobre 2023 et a lancé la semaine dernière des frappes de grande ampleur contre l’Iran, qui a riposté. Le tribunal judiciaire de Bobigny a rejeté mardi la requête d’associations qui demandaient l’exclusion du salon des entreprises israéliennes au nom du risque de perpétuation de “crimes internationaux”.De leur côté, les élus du département de Seine-Saint-Denis n’étaient pas présents à l’arrivée lundi matin du Premier ministre François Bayrou, contrairement à la tradition, également en signe de protestation contre la présence de ces entreprises.- Première commande pour Airbus -Cette polémique a fait passer au second plan la première commande commerciale du salon: le loueur AviLease basé en Arabie saoudite a signé un contrat ferme pour 10 avions-cargo gros porteurs Airbus A350F et 30 appareils de la famille A320neo, monocouloir à succès du géant européen, ont annoncé les entreprises lors d’une conférence de presse.Alors que le salon international de l’aéronautique et de l’espace, qui se tient tous les deux ans au Bourget au nord de Paris, est habituellement le théâtre d’un affrontement entre Boeing et Airbus à coups de contrats géants, l’avionneur américain a décidé de réduire ses activités après le crash d’un 787 d’Air India qui a fait au moins 279 morts la semaine dernière.”Nous nous concentrons sur le soutien à nos clients, plutôt que des annonces de commandes lors de ce salon”, a déclaré lundi à l’AFP une porte-parole de Boeing, dont le patron Kelly Ortberg avait déjà décidé d’annuler sa venue en France pour “rester avec nos équipes et consacrer notre attention à notre client et à l’enquête”.Le drame a jeté une ombre supplémentaire sur ce qui est habituellement une grande fête de l’aérien, déjà marquée cette année du sceau des guerres, militaires et commerciales en cours.”On a tous le moral à zéro” après cette catastrophe en Inde, a confié à l’AFP un acteur clé du secteur.M. Bayrou a ouvert le bal des hauts responsables politiques visitant la manifestation, qui s’étale sur un gigantesque site de 70 hectares, égal à 100 terrains de football.Lors d’une table ronde consacrée à l’espace, le chef du gouvernement a appelé à “à relever les défis (…) “ensemble” et pas “les uns contre les autres”, “dans un moment où jamais sur la planète le monde n’a été aussi perturbé et déstabilisé”.- Défense en pointe -Dans un contexte international tendu, sur fond de guerre en Ukraine et avec l’intention de l’Europe de renforcer sa souveraineté stratégique, le salon est particulièrement attendu sur le thème de la défense. Autre dominante: les guerres commerciales lancées début avril par le président américain Donald Trump, sont lourdes de menaces pour une industrie aéronautique aux chaînes d’approvisionnement mondialisées.La féminisation sera aussi l’un des fils rouges de cette édition du salon, organisé depuis 1909 tous les deux ans, le premier jour d’ouverture au grand public, vendredi, étant consacré aux femmes.Le même jour, le président Emmanuel Macron est attendu avec un discours sur la nouvelle stratégie spatiale française. 

Khamenei, Iran’s political survivor, faces ultimate test

Iran’s supreme leader, Ayatollah Ali Khamenei, has weathered a series of challenges but Israel’s unprecedented strikes mark his most serious crisis yet, threatening both the clerical system he leads and his own physical survival.Khamenei, Iran’s top leader since the death of Ayatollah Ruhollah Khomeini in 1989, has ruled in the face of sanctions, near constant international tensions as well as protests that were ruthlessly repressed, most recently the 2022-2023 women-led uprising.With Khamenei aged 86, the issue of succession was already looming large in Iran. But his moves now will have a decisive impact on the future on the system of which he has been a pillar since the 1979 Islamic Revolution that ousted the shah.Meanwhile, his own physical survival could be at stake, with a senior American official saying Donald Trump rejected an Israeli plan to kill Khamenei but Israel is still not ruling out such a move.”Khamenei is at the twilight of his rule, at the age 86, and already much of the daily command of the regime is not up to him but to various factions who are vying for the future,” said Arash Azizi, senior fellow at Boston University.”This process was already underway and the current war only accelerates it,” he told AFP.- ‘Self-inflicted dilemma’ -Israel’s success in killing key Iranian figures, including the army chief and head of the Revolutionary Guards, has illustrated how Israeli intelligence can track Iranian leaders and raised the question of whether Prime Minister Benjamin Netanyahu could give an order to seek to kill Khamenei himself.The movements of the supreme leader, who has not left Iran since taking up the position and made his last foreign visit to North Korea in 1989 while still president, are subject to the tightest security and secrecy.”It is possible that they might have a regime change plan of their own, either by supporting or semi-supporting a coup inside the regime or by continuing to kill at the highest level hoping that this leads to a fundamental shift in posture toward Israel or something of a regime change,” said Azizi.Karim Sadjadpour, senior fellow at the Carnegie Endowment for International Peace, said Khamenei faced a “self-inflicted dilemma” and already lacked the “physical and cognitive acumen to lead Iran into a high-tech war”.”A weak response to Israel further diminishes his authority, a strong response could further jeopardise his survival, and that of his regime,” he said.- ‘Prided himself’ -While keeping up the rhetoric of confrontation with the US and Israel and backing proxies like Hezbollah in Lebanon, Khamenei long kept Iran out of direct conflict with its foes. But the current strikes appear to represent a sudden end to this strategy.”He has prided himself on deterring conflict away from Iran’s borders since he assumed the supreme leadership in 1989,” said Jason Brodsky, policy director of US-based United Against Nuclear Iran. “So Khamenei has badly miscalculated.”Brodsky said the nearest comparison to the current situation were the attacks against leaders blamed on the opposition in the early 1980s which saw the then president killed and Khamenei himself wounded in a 1981 assassination attempt.”It will be an experience that Khamenei will undoubtedly draw upon in the current context,” Brodsky told AFP.”But what we are witnessing today is on a completely different level of magnitude. And it’s occurring at a pace that threatens to overwhelm the capacity of Tehran.”The scale of Israel’s first attacks overnight Thursday to Friday, ahead of what were supposed to be a new round of talks in Oman on the Iranian nuclear programme, took the leadership by surprise at a time when it has been on the lookout for any further protests amid economic hardship.”Indeed, the strikes have intensified already simmering tensions, and many Iranians want to see the Islamic republic gone. Crucially, however, most of them do not want this outcome to come at the cost of bloodshed and war,” said Holly Dagres, senior fellow at The Washington Institute.- ‘Stay strong’ -In an interview with Fox News, Netanyahu suggested that “regime change” could be the outcome of the Israeli strikes, while insisting that it would be for the Iranian people to bring this about.”It could certainly be the result as the Iran regime is very weak,” he said, claiming that “80 percent of the people would throw these theological thugs out”.Asked if there was an Israeli plan to kill Khamenei that had been vetoed by Washington, Netanyahu replied: “We do what we need to do, we will do what we need to do and I think the United States knows what is good for the United States”.The Iranian opposition, both in exile and inside the country, remains riven by division. One of its most prominent representatives Reza Pahlavi, the son of the last shah Mohammad Reza Pahlavi and who has warm relations with Israel, has told Iranians: “Stay strong and we will win.”So far, however, there have been no reports of mass protests, although some Persian-language television channels based abroad have broadcast images of groups shouting anti-Khamenei slogans.Azizi cautioned: “The idea that this ends in a popular uprising that changes the regime or gives to power to someone in the Iranian opposition abroad has no basis in reality.”

Traversées de la Manche: sur la plage, la foule des élus et des déçus

Le soleil se lève à peine lundi mais des dizaines de migrants arpentent la plage de Gravelines (Nord), sous les yeux de policiers presque aussi nombreux. Une partie réussira à monter dans un canot pour l’Angleterre, laissant des déçus, hagards, derrière eux.Les élus du jour, à cheval sur les boudins du frêle pneumatique, vont risquer leur vie dans leur quête d’une vie nouvelle en Angleterre: au moins 15 personnes ont trouvé la mort depuis le début de l’année dans ces dangereuses traversées, après 78 en 2024, année tristement record.Ces derniers jours, les traversées ont été très nombreuses, à la faveur d’une météo propice. Pour la seule journée de vendredi, 919 migrants ont réussi à atteindre les côtes anglaises. Samedi, ils étaient encore 134, malgré l’alerte aux orages la nuit précédente.Il n’est pas encore 5H00, sur la vaste plage dominée par les tours des six réacteurs de la centrale nucléaire de Gravelines. Un groupe de migrants attend les pieds dans l’eau un canot qui n’arrive pas, puis rentre vers les dunes, scruté par les policiers déployés en plusieurs points de l’immense plage.Au même moment, un groupe très nombreux, dans lequel presque tous les migrants portent des gilets de sauvetage, dévale les dunes vers la mer, déclenchant un nuage de gaz lacrymogène tirés par des policiers. Ils parviennent à le traverser et se cachent plus loin, dans des dunes proches de la centrale.Un drone vrombit tandis qu’un avion de Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, survole la plage.- Enfants sur les épaules -Un canot déjà chargé de passagers apparaît, loin sur la mer, et s’approche lentement de la côte: le “bateau-taxi” que le groupe attend, tapi dans la végétation. Les exilés, hommes, femmes et enfants juchés sur les épaules de leurs parents, se ruent à nouveau sur la plage.Pendant de longues minutes, le chaos règne: chacun essaie de se hisser dans le canot. Des candidats au départ ont de l’eau jusqu’aux épaules, certains perdent pied, beaucoup crient.Le système des “taxi-boats”, qui arrivent par la mer pour récupérer les migrants, a été développé par les passeurs ces dernières années pour esquiver les forces de sécurité à terre, donnant lieu à des départs particulièrement périlleux, et régulièrement meurtriers.Un pneumatique à moteur dépêché par un navire de la marine nationale qui croise un peu plus loin s’approche de l’embarcation clandestine et tourne autour d’elle, prêt à intervenir.Des policiers se rapprochent, jusqu’à la lisière de l’eau.Actuellement, conformément au droit de la mer, une fois les bateaux à l’eau, les autorités françaises n’interviennent que pour du sauvetage.Le gouvernement souhaite faire évoluer sa doctrine afin d’intervenir jusqu’à 300 mètres des côtes, pour intercepter les “bateaux-taxi” a indiqué début juin le cabinet du ministre de l’Intérieur.La majorité du groupe finit par se hisser à bord. Mais des migrants d’un autre groupe, plus petit, tentent de profiter de la cohue pour s’ajouter à la traversée.Des policiers empêchent deux femmes tenant deux jeunes enfants par la main de rentrer dans la mer, tandis que d’autres migrants s’y risquent.Après de longues minutes d’espoir et d’incertitude, à lutter dans l’eau pour atteindre l’embarcation, le reste du petit groupe, qui comprend entre autres des Erythréens, renonce à son tour. Ils repartent vers les dunes, la tête basse, longeant les policiers, dressés tous les 20 mètres sur la plage en une étrange haie d’honneur.De très nombreux candidats à l’exil séjournent actuellement sur le littoral français. Selon l’association Salam, ils sont entre 1.500 et 2.000 exilés actuellement sur les campements de Loon-Plage, proches de la plage de Gravelines, sans compter ceux qui vivent autour de Calais.Signe des tensions fortes dans les campements, deux personnes, dont un Soudanais de 24 ans, ont été tuées par balles au cours du week-end et d’autres blessées, dont un bébé.A Lille, dix hommes, majoritairement afghans, sont jugés depuis lundi matin  pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d’une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Traversées de la Manche: sur la plage, la foule des élus et des déçus

Le soleil se lève à peine lundi mais des dizaines de migrants arpentent la plage de Gravelines (Nord), sous les yeux de policiers presque aussi nombreux. Une partie réussira à monter dans un canot pour l’Angleterre, laissant des déçus, hagards, derrière eux.Les élus du jour, à cheval sur les boudins du frêle pneumatique, vont risquer leur vie dans leur quête d’une vie nouvelle en Angleterre: au moins 15 personnes ont trouvé la mort depuis le début de l’année dans ces dangereuses traversées, après 78 en 2024, année tristement record.Ces derniers jours, les traversées ont été très nombreuses, à la faveur d’une météo propice. Pour la seule journée de vendredi, 919 migrants ont réussi à atteindre les côtes anglaises. Samedi, ils étaient encore 134, malgré l’alerte aux orages la nuit précédente.Il n’est pas encore 5H00, sur la vaste plage dominée par les tours des six réacteurs de la centrale nucléaire de Gravelines. Un groupe de migrants attend les pieds dans l’eau un canot qui n’arrive pas, puis rentre vers les dunes, scruté par les policiers déployés en plusieurs points de l’immense plage.Au même moment, un groupe très nombreux, dans lequel presque tous les migrants portent des gilets de sauvetage, dévale les dunes vers la mer, déclenchant un nuage de gaz lacrymogène tirés par des policiers. Ils parviennent à le traverser et se cachent plus loin, dans des dunes proches de la centrale.Un drone vrombit tandis qu’un avion de Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières, survole la plage.- Enfants sur les épaules -Un canot déjà chargé de passagers apparaît, loin sur la mer, et s’approche lentement de la côte: le “bateau-taxi” que le groupe attend, tapi dans la végétation. Les exilés, hommes, femmes et enfants juchés sur les épaules de leurs parents, se ruent à nouveau sur la plage.Pendant de longues minutes, le chaos règne: chacun essaie de se hisser dans le canot. Des candidats au départ ont de l’eau jusqu’aux épaules, certains perdent pied, beaucoup crient.Le système des “taxi-boats”, qui arrivent par la mer pour récupérer les migrants, a été développé par les passeurs ces dernières années pour esquiver les forces de sécurité à terre, donnant lieu à des départs particulièrement périlleux, et régulièrement meurtriers.Un pneumatique à moteur dépêché par un navire de la marine nationale qui croise un peu plus loin s’approche de l’embarcation clandestine et tourne autour d’elle, prêt à intervenir.Des policiers se rapprochent, jusqu’à la lisière de l’eau.Actuellement, conformément au droit de la mer, une fois les bateaux à l’eau, les autorités françaises n’interviennent que pour du sauvetage.Le gouvernement souhaite faire évoluer sa doctrine afin d’intervenir jusqu’à 300 mètres des côtes, pour intercepter les “bateaux-taxi” a indiqué début juin le cabinet du ministre de l’Intérieur.La majorité du groupe finit par se hisser à bord. Mais des migrants d’un autre groupe, plus petit, tentent de profiter de la cohue pour s’ajouter à la traversée.Des policiers empêchent deux femmes tenant deux jeunes enfants par la main de rentrer dans la mer, tandis que d’autres migrants s’y risquent.Après de longues minutes d’espoir et d’incertitude, à lutter dans l’eau pour atteindre l’embarcation, le reste du petit groupe, qui comprend entre autres des Erythréens, renonce à son tour. Ils repartent vers les dunes, la tête basse, longeant les policiers, dressés tous les 20 mètres sur la plage en une étrange haie d’honneur.De très nombreux candidats à l’exil séjournent actuellement sur le littoral français. Selon l’association Salam, ils sont entre 1.500 et 2.000 exilés actuellement sur les campements de Loon-Plage, proches de la plage de Gravelines, sans compter ceux qui vivent autour de Calais.Signe des tensions fortes dans les campements, deux personnes, dont un Soudanais de 24 ans, ont été tuées par balles au cours du week-end et d’autres blessées, dont un bébé.A Lille, dix hommes, majoritairement afghans, sont jugés depuis lundi matin  pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d’une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Metz: un forcené tué par balles, un policier en garde à vue

Un homme “menaçant”, détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu’un agent a été blessé et un autre placé en garde à vue, a annoncé le parquet.Les faits ont commencé dimanche soir dans une rue très passante de la vieille ville de Metz. “Vers 22H00, un individu menace depuis sa fenêtre, avec une arme à canon long, un passant”, a rapporté le maire François Grosdidier sur sa page Facebook.Alors que les forces de l’ordre interviennent, “l’homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police”, a poursuivi M. Grosdidier.Un peu avant 3H00, l’homme, installé au premier étage, “faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue”, a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard.”Il sortait alors de son studio, tenant dans chaque main un revolver, et faisait feu sur les policiers présents dans le couloir”, a-t-il ajouté. “Un policier était blessé à une main, tandis qu’un de ses collègues tirait à trois reprises, touchant l’individu à l’abdomen et au bras”.Le policier auteur des tirs a été placé en garde à vue et une enquête pour “meurtre” a été ouverte et confiée à la délégation de Metz de l’Inspection générale de la Police nationale (IGNP) “aux fins de vérifier les conditions légales d’usage de son arme par le policier”, a écrit M. Bernard dans son communiqué.Une autre enquête de flagrance a été ouverte par le parquet de Metz pour “tentative de meurtre d’une personne dépositaire de l’autorité publique” à l’encontre de l’homme de 56 ans.Il a été hospitalisé mais est décédé lundi matin. “Son casier judiciaire porte trace de neuf condamnations”, selon M. Bernard.Le policier blessé a également été hospitalisé. Le forcené détenait “plusieurs armes, de poing et d’épaule, dans son appartement”, selon le maire qui a salué l’intervention des forces de l’ordre.

Attaque israélienne en Iran: quel impact sur le programme nucléaire de Téhéran?

L’attaque d’une ampleur sans précédent lancée vendredi par Israël pour empêcher l’Iran de se doter de la bombe atomique a porté un coup à son programme nucléaire sans que l’impact, à ce stade, ne soit définitif, selon des experts interrogés par l’AFP.Voici un nouveau point sur la situation:Quelle est l’étendue des dégâts?Le centre pilote d’enrichissement d’uranium de Natanz, dans le centre du pays, a été “détruit” dans sa partie en surface ainsi que les infrastructures électriques, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), citant des informations des autorités iraniennes. En revanche, “rien n’indique qu’il y ait eu une attaque physique contre la salle souterraine” abritant la principale usine, a précisé l’instance onusienne lundi. Mais “la coupure d’électricité pourrait avoir endommagé” les milliers de centrifugeuses qui s’y trouvent.Les dégâts, confirmés par des images satellite, sont “significatifs”, estime dans un rapport l’Institut pour la Science et la Sécurité internationale (ISIS), un organisme basé aux Etats-Unis spécialisé dans la prolifération nucléaire.L’autre site d’enrichissement, celui de Fordo, situé au sud de la capitale iranienne, a également été visé mais “aucun dommage n’a été constaté”, d’après l’AIEA.Sur le site nucléaire d’Ispahan (centre), quatre bâtiments ont été touchés: le laboratoire central de chimie, une usine de conversion d’uranium, l’usine de fabrication de combustible pour le réacteur de recherche de Téhéran et une installation en construction.C’est a priori dans l’enceinte de ce complexe que se trouvent les importantes réserves d’uranium hautement enrichi.Le programme peut-il être anéanti?”Israël peut endommager le programme nucléaire iranien, mais il est peu probable qu’il puisse le détruire”, commente pour l’AFP le chercheur Ali Vaez, de l’International Crisis Group, un cercle de réflexion américain.Le pays, dit-il, ne dispose pas des puissantes bombes nécessaires “pour réduire à néant les installations fortifiées de Natanz et Fordo”, enterrées à de grandes profondeurs.Il lui faudrait pour cela “l’assistance militaire américaine”, confirme Kelsey Davenport, experte de l’Arms Control Association. Le savoir acquis ne peut en outre pas être annihilé, ajoute-t-elle, même si neuf scientifiques nucléaires ont été tués dans les frappes. Autre interrogation: qu’est-il advenu des stocks d’uranium enrichi? Impossible de le savoir à ce stade. “Si l’Iran parvient à en transférer une partie vers des installations secrètes, Israël aura perdu la partie”, souligne M. Vaez.Quels risques pour la population?L’instance nucléaire onusienne n’a pas constaté de hausse des niveaux de radiation aux abords des différents sites affectés.”Il y a très peu de risques que des attaques contre les installations d’enrichissement d’uranium entraînent des rejets radioactifs dangereux”, souligne Mme Davenport.En revanche, une attaque contre la centrale nucléaire de Bouchehr (sud), épargnée pour l’instant, pourrait avoir “de graves conséquences sur la santé et l’environnement”.Les sites nucléaires “ne doivent jamais être attaqués, quels que soient le contexte ou les circonstances, car cela pourrait nuire à la population et à l’environnement”, insiste le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi.L’Iran est-il vraiment proche de la bombe atomique?Après le retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis de l’accord international sur le nucléaire conclu trois ans plus tôt, l’Iran s’est progressivement affranchi de certaines obligations, accélérant notamment l’enrichissement d’uranium bien au-delà de la limite fixée à 3,67%.Le pays disposait mi-mai de 408,6 kg d’uranium enrichi à 60%. Un tel stock, s’il était enrichi à 90% – le seuil nécessaire à la conception d’une bombe atomique – permettrait d’en fabriquer plus de neuf.L’Iran est le seul pays au monde non-détenteur d’armes nucléaires à produire une telle matière, selon l’AIEA, qui déplore par ailleurs le manque de coopération de Téhéran.Pour autant, dans son dernier rapport, l’Agence indique qu’elle “ne dispose d’aucune indication crédible d’un programme nucléaire structuré” visant à doter l’Iran de l’arme atomique, comme cela a pu être le cas par le passé. Téhéran se défend de nourrir de telles ambitions.”Jusqu’à présent, les coûts liés à la militarisation l’ont emporté sur les avantages. Mais ce calcul pourrait changer dans les semaines à venir”, prévient Kelsey Davenport. “Les frappes israéliennes ont fait reculer l’Iran sur le plan technique, mais sur le plan politique, elles le rapprochent de l’arme nucléaire”, affirme-t-elle.D’autant qu’il existe désormais “un risque réel de détournement de l’uranium enrichi”, une opération qui “pourrait passer inaperçue pendant des semaines”, les frappes actuelles empêchant les inspecteurs de l’AIEA présents sur place d’accéder aux sites.

Iran and Israel exchange deadly strikes in spiralling air war

Iran launched missiles at Israeli cities Monday after Israeli strikes deep inside the Islamic republic, raising Israel’s death toll by 11 on day four of an escalating air war.After decades of enmity and a prolonged shadow war, Israel on Friday launched a surprise aerial campaign targeting sites across Iran, saying the attacks aimed to prevent its arch-foe from acquiring atomic weapons — a charge Tehran denies.Israel’s strikes have so far killed at least 224 people, including top military commanders, nuclear scientists and civilians, according to Iranian authorities.In retaliation, Iran’s Revolutionary Guards said it had “successfully” struck Israel with a salvo of missiles and warned of “effective, targeted and more devastating operations” to come.The Iranian attacks hit Tel Aviv, Bnei Brak, Petah Tikva and Haifa — with shattered homes, smouldering wreckage and stunned residents picking through debris.”The entire shelter shook,” said Shlomi Biton, who had taken cover with his five children in Haifa. “There were many, many explosions.”Ido, a student whose house was hit, recalled scenes of panic. “There were 12 to 13 children there in the shelter screaming.”The death toll in Israel rose by 11 on Monday, the prime minister’s office said, bringing the total since Friday to 24.US ambassador to Israel Mike Huckabee said the missile barrage also lightly damaged a building used by the American embassy in Tel Aviv.In Iran, foreign ministry spokesman Esmaeil Baqaei condemned as a “war crime” an Israeli strike that damaged a hospital in the western city of Kermanshah. A previous report said a nearby workshop had been the target.- ‘I will not leave’ -Iran’s missile attack followed waves of intense Israeli air raids that struck targets across the country — from the western border with Iraq to Tehran and as far east as Mashhad, where the airport was hit.While some people fled Tehran, others vowed to stay.”It is natural that war has its own stress, but I will not leave my city,” said Shokouh Razzazi, 31, in the capital, where the Grand Bazaar was closed amid the ongoing Israeli strikes.The escalation has sparked growing international concern.China urged both sides to “immediately take measures to cool down the tensions” and avoid plunging the region into deeper turmoil.European Commission president Ursula von der Leyen also called for calm, telling Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu that “a negotiated solution is, in the long term, the best solution”.Though critical of Israel’s campaign in Gaza, she blamed Iran for the latest crisis, citing the UN nuclear watchdog’s findings that it was not in compliance with its obligations.”In this context, Israel has the right to defend itself. Iran is the principal source of regional instability,” she said.Iran, in turn, urged the International Atomic Energy Agency to condemn Israeli strikes on its nuclear facilities.”We expect the (IAEA) Board of Governors and the director general to take a firm position in condemning this act and holding the regime (Israel) accountable,” said spokesman Baqaei.Turkish President Recep Tayyip Erdogan meanwhile told his Iranian counterpart in a phone call that Ankara is ready to play a “facilitating role” to end the conflict.- ‘Make a deal’ -The Israeli military said Monday it had destroyed 120 missile launchers — one third of Iran’s total.In a televised address, Iranian armed forces spokesman Colonel Reza Sayyad vowed a “devastating response” to Israeli attacks.”Leave the occupied territories (Israel) because they will certainly no longer be habitable in the future,” he said, adding shelters would “not guarantee security”.Addressing Iran’s parliament, President Masoud Pezeshkian urged citizens to “stand strong against this genocidal criminal aggression with unity and coherence”.US President Donald Trump insisted Washington had “nothing to do” with Israel’s military campaign but warned any Iranian attack on American interests would trigger “the full strength and might” of the US military.On Sunday, Trump urged both sides to “make a deal” while expressing doubts about near-term peace prospects.”Sometimes they have to fight it out, but we’re going to see what happens,” he said.A senior US official told AFP Trump had intervened to prevent Israel from carrying out an assassination of Iran’s supreme leader, Ayatollah Ali Khamenei.”We found out that the Israelis had plans to hit Iran’s supreme leader. President Trump was against it and we told the Israelis not to,” said the official, speaking on condition of anonymity.Asked by Fox News whether regime change in Iran was one of Israel’s objectives, Netanyahu said: “It certainly could be the result, because the Iran regime is very weak.”As hostilities intensified, Iran said it was scrapping planned nuclear talks with the United States, calling dialogue “meaningless” under bombardment.burs-dv/jsa

‘Very scared’: Israelis reel from escalating Iran missile fire

After an Iranian strike early Monday gouged a gaping hole in his apartment building in central Israel, Idan Bar said he feared for his family as the air war between the longtime foe escalated.A tangle of metal protruded from the charred section of a high-rise building in Petah Tivka near Tel Aviv, as rescuers wheeled elderly residents away from the damage.One woman’s mouth hung open as she was taken away in a wheelchair.”My building got bombed from Iran,” Bar told AFP.”It was very scary while I have four children, four boys. We’re very scared, but everyone is ok.”Inside the building, first responders in orange helmets scoured the blown-out apartments. Debris from the blast littered the ground below, where plastic patio furniture lay overturned.Iran unleashed a missile barrage on Israeli cities after Israel hit deep inside the Islamic republic, pressing a major offensive that began in the early hours of Friday.On the fourth day of the escalating air war, the death toll in Israel rose to 24 after authorities announced on Monday 11 dead. In Iran, officials said the Israeli attacks had killed at least 224 people since Friday.The scenes of devastation witnessed in Petah Tikva on Monday are relatively rare in Israel, whose advanced air defence systems usually intercept incoming threats.The country has long been used to rockets and drones fired by Iran-backed militant groups like Hamas in the Gaza Strip and Lebanon’s Hezbollah, but volleys of ballistic missiles launched from the Islamic republic have left the population feeling vulnerable.Since Friday, air raid sirens have sent people across Israel running to bomb shelters on a nightly basis.The latest Iranian attack followed Israeli strikes in central Iran, which Israel’s military said targeted surface-to-surface missile launchers.Israel has said that its surprise attack launched on Friday — after decades of enmity and a prolonged shadow war — targets Iran’s nuclear programme and military facilities.The deaths in Iran have included top military commanders, nuclear scientists and civilians, according to authorities.AFP images showed fires blazing next to gutted buildings and charred cars in the coastal hub of Tel Aviv, after the military warned people to take cover from incoming Iranian missiles.Henn, a Petah Tivka resident who declined to give his last name, said he ran to take shelter after hearing sirens.The 39-year-old said he heard a loud explosion, “and after a few minutes we saw all the damage, all the houses broken”.Israeli officials said four people were killed in Petah Tivka and some 35 others taken to hospital with injuries.Families with young children wandered amongst cars whose windows had been smashed by the blast impact. Despite the destruction, Henn said “we hope for good days”.

L’homme accusé du meurtre d’une élue américaine capturé dans le Minnesota

L’homme accusé d’avoir assassiné une élue locale du Minnesota et tenté d’en tuer un autre a été arrêté dimanche soir dans une zone rurale du Minnesota, ont annoncé les autorités de cet Etat du nord des Etats-Unis.”Après deux jours de chasse à l’homme et deux nuits blanches, les forces de l’ordre ont interpellé Vance Boelter”, a annoncé le gouverneur du Minnesota Tim Walz, lors d’une conférence de presse tard dimanche soir.Cette double attaque sur deux responsables démocrates a choqué la classe politique de cet Etat plutôt tranquille, frontalier du Canada, et provoqué la stupeur chez les élus américains, englués dans une atmosphère politique tendue.Selon les mandats d’arrêt émis avant son arrestation, Vance Boelter fait face à deux chefs d’inculpation pour meurtre, passibles chacun d’une peine maximale de 40 ans, et deux autres pour tentative de meurtre. Des documents judiciaires indiquent qu’il doit comparaitre devant un juge à 13H30 locales ce lundi (18H30 GMT).  Des centaines de policiers étaient depuis samedi matin à la recherche de Vance Boelter, accusé de s’être déguisé en policier pour tuer, à leur domicile respectifs de la banlieue de Minneapolis, Melissa Hortman et son époux, ainsi que d’avoir gravement blessé un autre élu, John Hoffman, ainsi que sa femme.Même s’il était armé, il a été arrêté “sans l’usage de la force”, a déclaré Jeremy Geiger, un colonel de la police du Minnesota.Sa cavale a pris fin dimanche soir dans la localité de Green Isle, à plus d’une heure à l’ouest de Minneapolis, ont précisé les autorités à la presse, ajoutant qu’il était en cours d’interrogatoire.Une voiture liée à cet homme, considéré comme “armé et dangereux”, avait été retrouvée dimanche midi dans cette zone, proche de son domicile selon les médias locaux. Une centaine de policiers, assistés notamment de drones, étaient à ses trousses.- “Pas la norme” -“Il n’y a aucun doute qu’il s’agissait là de la plus grande chasse à l’homme” de l’histoire du Minnesota, a dit à la presse Mark Bruley, le chef de la police de Brooklyn Park, la ville de la banlieue de Minneapolis où a été tuée Melissa Hortman et son époux.Le sénateur local John Hoffman, gravement blessé par neuf balles et opéré à de multiples reprises durant le week-end, “avance vers la guérison”, a ajouté Tim Walz dimanche soir.Le gouverneur, ancien colistier de Kamala Harris à la dernière élection présidentielle, a appelé à ce que “cet acte odieux” ne “devienne pas la norme”.”Cela ne peut pas être la manière de régler nos différences politiques”, a ajouté le démocrate, qui connaissait bien Melissa Hortman.Un carnet contenant une liste d’élus, dont les deux visés et d’autres figures politique de l’Etat, a été retrouvé à l’intérieur du véhicule.- “Lien avec l’avortement” -La sénatrice Amy Klobuchar s’était dite dimanche “inquiète pour tous nos responsables politiques” après cette attaque.”Il y avait un lien avec l’avortement, en raison des groupes” présents sur la liste – dont des cliniques pour IVG selon les médias – retrouvée dans la voiture du suspect, a-t-elle ajouté dans un entretien avec la chaîne NBC.Melissa Hortman, 55 ans et mère de deux enfants, était une ancienne présidente de la Chambre des représentants du Minnesota. Elle avait fait de la protection du droit à l’IVG sa grande priorité.”Il nous faut baisser la tension” politique, a insisté Amy Klobuchar sur CNN.Cette attaque est intervenue dans une Amérique toujours plus fracturée, entre déploiement de soldats à Los Angeles pour réprimer les manifestations, parade militaire voulue par Donald Trump à Washington et rassemblements contre lui à travers le pays.L’actuel président a lui-même échappé à deux tentatives d’assassinat pendant sa campagne, dont une en plein meeting en juillet dernier en Pennsylvanie.Interrogé dimanche matin par une journaliste de la chaîne ABC sur la situation au Minnesota et s’il comptait appeler Tim Walz, ancien adversaire politique, Donald Trump a répondu ainsi: “C’est terrible. Je pense qu’il est un très mauvais gouverneur, quelqu’un de complètement incompétent. Mais je pourrais l’appeler, comme je pourrais appeler d’autres gens”.