Mathieu Lefèvre, un spécialiste du budget “aile droite” pour parlementer avec la gauche

Cadre macroniste sur les sujets budgétaires, proche de Gérald Darmanin, Mathieu Lefèvre, a été nommé dimanche ministre en charge des Relations avec le Parlement, avec la délicate tâche de trouver des terrains d’entente à gauche.A 38 ans, le natif de Créteil, député du Val-de-Marne depuis 2022, entre au gouvernement après avoir été plusieurs fois pressenti. Il remplace à ce poste de ministre délégué placé auprès du Premier ministre Patrick Mignola (MoDem), et devra aider à nouer des compromis budgétaires avec la gauche.Tout sauf une sinécure, d’autant que ce chantre de la politique de l’offre et de la fin des 35 heures, incarne davantage l’aile droite de la macronie.Pragmatique, il a toutefois pointé récemment un besoin de “justice fiscale” : “on ne peut pas commencer un débat budgétaire où l’on demande beaucoup d’efforts aux Français si ceux qui doivent payer l’impôt ne le font pas”.”Nos partenaires de jeu, de travail, ce sont le Parti socialiste et Les Républicains”, estimait également M. Lefèvre sur franceinfo.”Pour trouver un accord avec le PS ? C’est quand même la quintessence de l’aile droite macroniste…”, commentait peu avant sa nomination un député Les Républicains, circonspect. “C’est le pire +MRP+ possible, très clivant”, a réagi un député PS dimanche dans la foulée de sa nomination. Philippe Brun, député socialiste est nettement plus mesuré : “il est compétent sur le fond des questions budgétaires”. “Je trouve qu’il y a eu un changement chez lui après la dissolution en 2024. Il était toujours très dur contre la gauche, depuis il a plus un discours de facilitateur et d’homme de dialogue, c’est intéressant””On n’a pas tout bien fait, on doit faire amende honorable, et on doit entrer en discussion en disant que les autres aussi peuvent avoir raison”, a récemment esquissé le futur ministre.- “Dépenses publiques” -Membre de la commission des Finances depuis son élection, Mathieu Lefèvre y avait déjà fait ses classes de 2011 à 2017, en tant qu’assistant parlementaire de Gilles Carrez (LR), rapporteur général du budget, puis président de la commission des Finances.C’est Gérald Darmanin, alors chargé des Comptes publics, qui le fait venir à Bercy puis au ministère de l’Intérieur. Il fait toujours partie de ceux qui œuvrent en coulisses, sur le fond et la forme, à tracer un chemin pour le ministre de la Justice qui se verrait bien un jour à l’Elysée. Réélu après la dissolution, ce diplômé de la Sorbonne en sciences politiques et de l’Ecole supérieure de commerce de Paris, a également officié en tant que co-rapporteur de la commission d’enquête sur les raisons du dérapage du déficit public, lancée par l’Insoumis Eric Coquerel.Avec un tropisme régalien, intervenant régulièrement sur les sujet de sécurité ou d’immigration, il se frotte très souvent dans l’hémicycle aux Insoumis et au Rassemblement national.Président du groupe d’amitié France-Israël à l’Assemblée, il a aussi connu plusieurs passes d’armes avec les Insoumis sur le 7-octobre et la guerre à Gaza, ces derniers lui reprochant un positionnement trop pro-israélien. Lui rétorque qu’il critique le gouvernement Netanyahu et plaide pour la solution à deux Etats.Sa nomination intervient dans un contexte particulier: pour la première fois depuis 2021, le budget ne devrait faire l’objet d’aucun recours au 49.3 en bout de course pour trier les amendements des parlementaires. Ce qui promet une avalanche de tractations avec les oppositions en-dehors et à l’intérieur du Parlement pour le néo-ministre.

Angleterre: Crystal Palace chute, Postecoglou au fond du trou

Crystal Palace est tombé du podium en concédant sa première défaite en six mois, dimanche à Everton (2-1), dans une Premier League où Ange Postecoglou et Nottingham Forest, battus 2-0 à Newcastle, sont en chute libre.L’ambiance s’adoucit en revanche autour d’Unai Emery et Aston Villa, crédités d’une deuxième victoire d’affilée, contre Burnley (2-1), après n’en avoir obtenu aucune dans les cinq premières journées.Wolverhampton reste bon dernier, avec deux points, après s’être fait rejoindre par Brighton (1-1).Nottingham Forest compte trois points de plus seulement et pointe à la dix-septième place, la première non relégable. Le club des Midlands était dixième quand Nuno Espirito Santo a été limogé le 9 septembre.Le bilan de son successeur, Ange Postecoglou, est désastreux: trois défaites en quatre matches de championnat, cinq en sept matches toutes compétitions confondues.”C’est une lutte, c’est un combat, il n’y a rien de mal à cela. J’aurais pu rester assis sur mon canapé à vous regarder, mais je préfère être ici, au cœur de l’action, où je peux avoir un impact, et je crois que j’y parviendrai”, a lancé l’entraîneur sur Sky Sports.L’Australien est en territoire connu: il a terminé la saison dernière à la 17e place en Premier League, avec Tottenham, ce qui ne l’a pas empêché de remporter la Ligue Europa.C’est d’ailleurs sa capacité à gagner des trophées, une constance dans sa carrière, qui a été avancée par le propriétaire de Forest, Evangelos Marinakis, pour justifier sa nomination.Dimanche, son équipe a été largement dominée par Newcastle et le gardien Matz Sels, avec plusieurs arrêts déterminants, a évité une addition plus salée encore.Les Magpies ont obtenu leur deuxième victoire en championnat grâce au capitaine Bruno Guimaraes, buteur d’une belle frappe enroulée (58e) et à l’origine d’un pénalty qu’a transformé Nick Woltemade (84e).- 9e but pour Haaland -Crystal Palace, sur le podium le week-end dernier, en est tombé après s’être fait renverser par Everton, dimanche à Liverpool.Les banlieusards du sud de Londres n’avaient plus goûté à la défaite depuis 19 matches et une correction 5-0 à Newcastle, mi-avril.Les “Eagles” ont montré leurs qualités habituelles avant la mi-temps, avec un collectif défensif discipliné et des belles attaques placées, comme celle qui a abouti au but de Daniel Munoz (37e, 0-1).Mais Everton s’est rebellé en seconde période et a été récompensé par l’égalisation d’Iliman Ndiaye sur pénalty (76e, 1-1), d’abord, puis le but de la victoire signé Jack Grealish dans le temps additionnel (90e+3).Palace a reculé à la sixième place, juste derrière Manchester City.Les Citizens ont ramené une petite victoire 1-0 de Brentford dimanche grâce au neuvième but en sept matches d’Erling Haaland, qui n’avait encore jamais marqué au Gtech Community Stadium.L’attaquant norvégien a fait parler sa puissance et son adresse dès la neuvième minute, au cours d’une première période marquée par la blessure de son coéquipier Rodri.Le Ballon d’or 2024 s’est touché l’arrière de la cuisse droite avant de sortir, le visage fermé. Il est réapparu en fin de match sur le banc des remplaçants, avec un bandage.”J’espère que ce ne sera pas trop grave”, a déclaré son entraîneur Pep Guardiola sur Sky Sports. “Je ne connais pas l’étendue des dégâts”, a-t-il ajouté ensuite en conférence d’après-match, confirmant que “cela ressemble” à une blessure aux ischio-jambiers.Le top-5, que referme Manchester City, se tient en trois points avec Arsenal, Liverpool, Tottenham et Bournemouth.Aston Villa (13e, 9 pts) est encore loin du peloton, mais l’équipe d’Unai Emery a obtenu une deuxième victoire en championnat, la deuxième d’affilée, grâce à un doublé de Donyell Malen (25e, 63e) contre Burnley.”On termine avant la trêve avec un bon équilibre, avec de la confiance emmagasinée et en nous sentant plus à l’aise. Je suis vraiment satisfait de la manière dont les joueurs ont répondu à nos exigences”, a apprécié l’entraîneur espagnol.

Ligue 1: Strasbourg écrase Angers et monte sur le podium

Strasbourg a éparpillé (5-0) Angers grâce notamment à deux doublés de Joaquin Panichelli et Martial Godo, dimanche lors de la septième journée de Ligue 1, pour monter sur la troisième marche du podium.Après sa victoire à Bratislava face au Slovan (2-1) en Ligue Conférence jeudi, Strasbourg a conclu une semaine réussie en s’installant à la troisième place du championnat (15 pts) avant la trêve internationale, devant Lyon surpris par Toulouse (2-1), et Monaco, tenu en échec (2-2) par Nice.Angers, qui n’a eu qu’une occasion, une tête de Prosper Peter captée par Mike Penders (45e), concède un troisième revers d’affilée et reste avant-dernier avec cinq points.L’entraîneur du club alsacien Liam Rosenior a effectué cinq changements par rapport au onze vainqueur en Slovaquie et après 25 minutes pénibles, l’Argentin Joaquin Panichelli a montré la voie en reprenant victorieusement une offrande de son compatriote Valentin Barco (36e).Après l’ennui du premier acte, les jeunes Alsaciens ont ensuite déroulé en inscrivant quatre buts en dix-neuf minutes.C’est d’abord Panichelli qui a inscrit son cinquième but de la saison après un service de Félix Lemaréchal (51e) puis Abdoul Ouattara, buteur à Bratislava et à Marseille dimanche dernier, qui n’a laissé aucune chance à Hervé Koffi (61e).Martial Godo a inscrit ensuite un doublé en quatre minutes (66e, 70e), le premier but d’un genou en se jetant après un tir de Lemaréchal, le second en reprenant avec succès un tir de Panichelli repoussé par le portier angevin.Côté tribune, quatre associations de supporters, ultras en tête, ont encore affiché leur mécontentement envers BlueCo, consortium américain à la tête de Strasbourg mais aussi de Chelsea, avec une nouvelle banderole déployée en début de seconde période fustigeant “la répression” du club qui leur a imposé des règles ces dernières semaines et rappelant qu’ils étaient ouverts “au dialogue”.En grève totale des encouragements contre Marseille, ces supporters ont choisi de se taire dans le deuxième acte, comme annoncé dans un communiqué publié avant la rencontre. Plusieurs dizaines d’entre eux ont quitté les tribunes après le quatrième but, sous les sifflets d’autres supporters qui chantaient “auf wiedersehen” (au revoir, en allemand), après que leur banderole “BlueCo Out” a été enlevée par la sécurité du Stade de la Meinau, a affirmé à l’AFP Maxime, porte-parole des UB90, principal groupe d’ultras.

Annie Genevard, “habile” arbitre à l’Agriculture comme chez les Républicains

Annie Genevard, reconduite dimanche au ministère de l’Agriculture, a fait taire ceux qui la pensaient novice sur le sujet en déployant la même “habileté politique” sur les dossiers agricoles que pour gérer les conflits au sein des Républicains.Si sa capacité d’écoute est saluée par ses interlocuteurs privilégiés – FNSEA, Coopération agricole, agroindustriels et même les contestataires de la Coordination rurale -, les défenseurs de l’environnement et la Confédération paysanne déplorent eux de ne pas être entendus.Cette ancienne professeure de français de 69 ans briguait plutôt l’Education nationale avant d’être nommée rue de Varenne en septembre 2024 par Michel Barnier, suscitant alors des doutes après un été de récoltes et d’épizooties dramatiques.Mais lors de ses déplacements, l’ancienne députée du Doubs et maire de Morteau répète son attachement à “ses” agriculteurs et aux montbéliardes de sa Franche-Comté natale.Son suppléant à l’Assemblée Éric Liégeon, un éleveur, a été secrétaire départemental de la FNSEA, syndicat dominant et partenaire privilégié du gouvernement.En décembre, elle est reconduite par François Bayrou, face à des agriculteurs qui demandent l’aboutissement des promesses non tenues après les manifestations agricoles de l’hiver précédent.Le contexte est tendu, avec des élections syndicales en janvier qui font perdre la majorité absolue à l’alliance historique FNSEA-JA mais pas sa domination sur les institutions agricoles.- “Allégeance” à la FNSEA -Véronique Le Floc’h, présidente de la radicale Coordination rurale, qui perce lors du scrutin (30% des votes), affirme que le syndicat n’a depuis “jamais aussi bien travaillé avec un ministre”. “Mais elle écoute encore trop la FNSEA.”Le porte-parole de la Confédération paysanne (20% des voix) Stéphane Galais dénonce lui une une “allégeance à la FNSEA qui n’a jamais été aussi flagrante”, avec des “reculs scandaleux” sur le soutien à l’agriculture biologique et sur les pesticides. S’il lui reconnaît une certaine “habileté” lors de grandes réunions, c’est surtout car les “forces d’opposition” y sont en “minorité permanente”.En février, Annie Genevard fait adopter au pas de charge la loi d’orientation agricole. Quelques jours plus tard au Salon de l’agriculture, elle expose sa vision – “Produire plus” pour garantir la “souveraineté alimentaire”.Sa défense du stockage de l’eau, de l’agrandissement des élevages et de la réintroduction de pesticides pour “les filières sans solution” est calquée sur la FNSEA.Avec son expérience d’ancienne vice-présidente de l’Assemblée, elle réécrit avec le sénateur (LR et ex-FNSEA) Laurent Duplomb sa proposition de loi visant à “lever les contraintes” imposées aux agriculteurs pour la rendre “acceptable”.Mais le processus accéléré, sans débat en séance, pour cette loi qui doit réintroduire sous conditions un pesticide néonicotinoïde interdit, creuse les fractures avec les ONG, la gauche, et révèle des divisions avec le ministère de la Transition écologique.- “Sacrée habileté politique” -Une pétition citoyenne rassemble plus de 2 millions de signatures contre le texte, un record. Annie Genevard se heurte en août à la censure partielle du Conseil constitutionnel, qui retoque la mesure controversée.Deuxième écueil: le début du processus de ratification de l’accord de libre-échange de l’Union européenne avec des pays du Mercosur, pourfendu par l’ensemble du monde agricole français, qu’elle avait essayé de bloquer.Pas de quoi réclamer son départ. FNSEA et JA voulaient “de la stabilité”.”Elle a une sacrée habileté politique, on l’a vu dans l’agriculture comme on l’avait vu chez les Républicains quand elle règle les conflits de mâles alpha”, confie un responsable agricole.Après avoir repris le siège des Républicains à Eric Ciotti, rallié à l’extrême droite et enfermé dans son bureau en 2024, elle a notamment joué les arbitres en tant que secrétaire générale entre Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau. En dix ans, elle a gravi presque tous les échelons chez les Républicains, où elle défend une ligne conservatrice sur la sécurité, l’immigration, la laïcité ou encore l’avortement et la PMA pour toutes.

Australian doctors in Gaza recount horrific bloodshed, trauma

Two Australian doctors returning from Gaza told AFP they had witnessed “slaughterhouse” scenes in the devastated territory, describing children torn apart by relentless Israeli bombardments and hospitals overwhelmed by the dead and wounded.Saya Aziz, an anaesthetist, said that while images of the destruction in Gaza have flooded global media, they still fail to capture the full reality on the ground.”The things that you didn’t get through the video was the smell, the wailing, the distress of the parents crying, witnessing their children dying, suffering in pain,” Aziz said on Saturday.What Gaza was witnessing, she added, was “mass casualty after mass casualty”.”Torn, disintegrated bodies, blood, broken heads, broken arms, chopped limbs — not just chopped, like disintegrated,” she said. “You would never see such scenes in your life, blood everywhere… It’s like a slaughterhouse.”Aziz and fellow doctor Nada Abu al-Rub, a Palestinian-Australian, had been on a four-week mission to Gaza. They left the territory on Sunday morning.Over the past two years, the devastation in Gaza has been vast, with entire neighbourhoods flattened and millions of tonnes of rubble now covering areas where families once lived.Residential buildings, hospitals, schools, and water and sanitation systems have been hit hard by Israeli attacks, and the humanitarian consequences for the territory’s more than two million people have been severe.Hundreds of thousands of homeless Gazans have crowded into shelters, makeshift camps and open areas, lacking even basic protections.According to the health ministry in the Hamas-run territory, at least 67,139 people — mostly civilians — have been killed since Israel launched its military campaign following Hamas’s October 7, 2023 attacks.The United Nations considers the ministry’s figures reliable.The October 7 attacks on southern Israel resulted in the deaths of 1,219 people, also mostly civilians, according to an AFP tally based on official Israeli figures.- Children hit hardest -While the Gaza health ministry does not specify how many of those killed were Hamas militants, a vast number of the victims are women and children, as seen from video footage and pictures.The territory’s children were suffering the most, Aziz said.”The hardest has been for the children who are unwell, unconscious, bleeding — you’re having to anaesthetise them knowing they’ve got no surviving family members left,” she said.”Who’s going to tell them, who’s going to look after them?”Rub said Israeli authorities had restricted the entry of essential supplies, including baby formula and nutritional products for children.”They basically threatened that any organisation that brings baby formula will be completely closed and no doctors” from that organisation would be allowed to enter Gaza again, Rub said.”What is scary about baby formula?”Peanut butter and total parenteral nutrition (TPN), which is critical for children recovering from major bowel surgeries, were also blocked, Rub said.”Those bottles they broke and didn’t let us bring it in.”Rub described the scenes she witnessed as “horrific”.”People are dying from explosions, their bodies shredded into pieces, whole families wiped out or having one survivor (left) with severe injuries,” she said.Every colleague she worked with had lost many family members, she added, along with their homes, personal possessions and cars.”Everything they have is just lost, nothing is left here in Gaza to survive on.”

Eric Woerth, un partisan de la décentralisation à la tête de l’Aménagement du terrioire

Désigné dimanche ministre de l’Aménagement du territoire, l’ex-LR Eric Woerth, 69 ans, est un partisan de la décentralisation qu’il a tenté de relancer dans un rapport présenté l’an dernier au président Emmanuel Macron. Dix jours après été relaxé dans l’affaire financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, dont il a été le trésorier, Eric Woerth, 69 ans, entre au sein du gouvernement de Sébastien Lecornu, un ex-LR comme lui.En 2022, Eric Woerth avait abandonné son parti de toujours pour rejoindre la macronie et a présenté un an plus tard un rapport avec 51 propositions pour “rétablir la confiance” entre Etat et collectivités. Outre l’Aménagement du territoire, il aura dans son porte-feuille la Décentralisation et le Logement, succédant à l’ancien socialiste François Rebsamen qui avait annoncé dès samedi son départ du gouvernement. Parlementaire respecté, réputé pour son calme en toutes circonstances, il est devenu l’archétype du dirigeant inquiété par la justice et finalement mis hors de cause au terme d’un long calvaire médiatique. Réélu député de l’Oise en 2017 et 2022, Eric Woerth a d’abord été inquiété dans l’affaire de la vente contestée de l’hippodrome de Compiègne révélée par le Canard enchaîné en 2010 et soldée par un non-lieu de la Commission d’instruction de la Cour de justice de la République. Un “torrent de boue” de quatre ans, avait-il commenté à l’époque.Il fut ensuite doublement relaxé dans l’affaire Bettencourt en 2015 après “cinq ans d’accusations malveillantes et mensongères, parfois instrumentalisées par des femmes et des hommes politiques sans scrupules”, selon ses termes.Plus récemment, l’ancien maire de Chantilly (1995-2017) a également été relaxé dans l’affaire des financement libyens, contrairement à l’ex-président Nicolas Sarkozy qui a été condamné à cinq ans d’emprisonnement avec incarcération prochaine pour avoir “laissé ses plus proches” démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi pour financer sa campagne victorieuse de 2007. – Un pilier de la chiraquie -En 2017, il a été élu président de la prestigieuse commission des Finances de l’Assemblée nationale, un poste dévolu à un responsable de l’opposition, dont il faisait partie en temps que député LR. Expert en finances, diplômé de HEC et de Sciences-Po, ancien de chez Arthur Andersen France, Pechiney et Bossard, M. Woerth fut en politique d’abord un pilier de la Chiraquie: trésorier de la campagne de 1995 puis conseiller parlementaire d’Alain Juppé à Matignon.Mandataire financier de l’UMP naissante en 2002, puis trésorier du parti sous le magistère de Nicolas Sarkozy, il devient secrétaire d’Etat à la Réforme de l’Etat dans le gouvernement Raffarin de 2004 à 2005.Il prend une part active à la conquête du pouvoir de M. Sarkozy en gérant notamment le “premier cercle” des importants donateurs et devient ministre du Budget (2007-2010), puis du Travail et de la Fonction publique (2010) avant d’être contraint de quitter le gouvernement après les révélations autour de l’affaire Bettencourt.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

“L’inaction coûte des vies” : manifestation pour le climat à Bruxelles

A quelques semaines de la COP 30 de Belém, au Brésil, des milliers de personnes ont manifesté dimanche à Bruxelles pour interpeller le gouvernement belge et les institutions européennes sur le financement de la transition climatique.”La justice pour le climat maintenant !”, “De l’argent pour le climat, il y en a !”, ont scandé les manifestants au son des tambours et des fanfares.Cette “Marche pour le climat”, qui se déroule tous les ans depuis 2017, a rassemblé 20.000 personnes selon la police belge, 30.000 selon les organisateurs. “On constate, en Belgique comme en Europe, que toutes les politiques font le choix de réduire nos ambitions sur le climat”, explique à l’AFP Carine Thibaut, la directrice générale d’Amnesty international Belgique francophone.”On doit sortir des énergies fossiles, de leurs financements. (…) On doit revenir à des politiques plus ambitieuses”. Atermoiements des 27 Etats membres de l’Union européenne sur leur objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2040, appels à une possible remise en cause de l’interdiction à la vente des voitures thermiques neuves en 2035, nouveau report envisagé de la loi sur la déforestation : l’UE est, ces derniers mois, nettement mois allante sur les grands sujets environnementaux.”On voit les conséquences du changement climatiques chez nous, dans nos villes, sur nos corps, l’évolution de la température, les incendies répétés, on aurait dû agir plus fort il y a très longtemps”, s’insurge Donya Selahpour, une étudiante de 25 ans, un mégaphone à la main.”Les forêts sont en train de brûler. (…) Il faut qu’on maintienne une pression sur nos institutions pour changer les choses”, renchérit Marlies Van der Meiren, 32 ans, qui travaille dans le secteur de la protection forestière.  Il faut “que les ambitions climatiques soient mises sur la table dans les processus de négociation à l’international, a fortiori avec la COP au Brésil”, martèle Joeri Thijs, un porte-parole de l’ONG Greenpeace, l’un des organisateurs de cette marche. La COP 30 aura lieu dans le nord du Brésil, dans la capitale de l’Etat du Pará au sein de l’Amazonie, du 10 au 21 novembre.L’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle, figurant dans l’Accord de Paris il y a 10 ans, est “sur le point de s’effondrer”, a averti fin septembre le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres,

Roland Lescure, macroniste historique à la tête de Bercy

Compagnon de route d’Emmanuel Macron, social-libéral passé à la vie d’élu sur le tard, l’ancien ministre de l’Industrie Roland Lescure retourne à Bercy avec cette fois le portefeuille beaucoup plus large de ministre de l’Economie et des Finances, dans un contexte hautement incertain à l’international comme en France.A 58 ans, ce fils d’un journaliste à L’Humanité et d’une syndicaliste CGT de la RATP, assume volontiers l’étiquette de “libéral” sur le plan économique, opposé comme tout bon macroniste à “augmenter le coût du travail”. Mais paradoxe: il est classé à l’aile gauche de Renaissance.”C’est que le mouvement a bougé à droite”, rétorque pourtant à l’envi ce fan du PSG, ex-ministre de l’Industrie (juillet 2022-septembre 2024), qui remplace Eric Lombard.Illustration fin 2023: il s’oppose à la loi immigration dans sa version très à droite adoptée au Parlement. Au point d’être catalogué comme “frondeur” d’un gouvernement qu’il ne quitte toutefois pas.D’autres opposants à la loi le lui reprochent. “Le mec s’est toujours arrangé pour avoir un poste”, pique un député. “Il ne se considérait pas du tout comme frondeur”, tempère un membre du groupe macroniste.Ses positions augurent toutefois de discussions musclées avec Les Républicains: “c’est un gros problème. Il porte la ligne inverse de Bruno Retailleau sur l’immigration”, soufflait-on en 2024 dans l’entourage du ministre de l’Intérieur, quand le nom de Roland Lescure circulait pour Matignon.Roland Lescure reprochait à Bruno Retailleau de “fai(re) des poutous à Marine Le Pen”.- Opposition au RN -Vice-président de l’Assemblée, repérable à sa grande taille, le Franco-Canadien n’avait pas été rappelé au gouvernement Barnier, qu’il jugeait lui-même trop à droite et dépendant du RN.L’ouverture d’usines “c’est une arme anti-colère, anti-Rassemblement National”, estime-t-il, volontiers offensif contre le parti lépéniste, lui qui qualifiait Marine Le Pen de “Machiavel aux petits pieds” lorsqu’elle faisait pression sur le gouvernement Barnier.”C’est la quintessence de la Macronie que l’on déteste. Il se croit le plus beau, le plus fort, le plus intelligent”, grince un haut gradé lepéniste.Une source syndicale lui reconnaît une “grande écoute avec les organisations syndicales”. L’ancien député PCF Sébastien Jumel décrivait en 2022 un homme “pas tordu”, “peut-être” grâce à des “parents communistes”, estimant que “pour le reste, il a mal tourné”.Père de trois enfants, le petit-fils de Pierre Lescure, fondateur des Editions de Minuit, a été élevé dans un HLM de Montreuil (Seine-Saint-Denis).Demi-frère de l’ex-patron de Canal+ Pierre Lescure, il est diplômé de Polytechnique, l’École nationale de statistique et de la London School of Economics. Il a travaillé à Bercy, la Commission européenne et l’Insee, avant une carrière dans la finance (Natixis, Groupama).Il vit une expérience éphémère au PS en 2006, rebuté par le fonctionnement interne. En 2009, il est numéro 2 de la Caisse de dépôt et placement du Québec, avec un salaire de l’ordre du million d’euros.- “Guerre commerciale” -En 2012, lors d’une réunion d’investisseurs étrangers, il rencontre un certain Emmanuel Macron. Quatre ans après il plonge en politique, inquiet par le Brexit et l’élection de Donald Trump.Séduit par le positionnement pro-européen d’Emmanuel Macron, il se fait élire en 2017 député des Français d’Amérique du Nord, et préside la commission des Affaires économiques. Il connaît aussi des échecs, manquant de prendre la tête du groupe LREM, ou la présidence de l’Assemblée en 2022, pourtant soutenu par Emmanuel Macron.De 10 ans au Canada il retient quelques anglicismes et des idées qu’il aimerait soulever en France (légalisation du cannabis pour mieux le contrôler, rouvrir le débat sur les statistiques ethniques pour lutter contre les discriminations).Plus récemment, il considère l’accord UE-USA sur les tarifs douaniers comme “un aveu de faiblesse historique (…) Nous avons perdu la guerre commerciale avant même d’oser la mener”.Il appelle alors à “protéger notre marché européen via une politique industrielle commune”, et à un “accord anti-coercition qui permet de mettre des tarifs sur les GAFAM”, lui qui a quitté en janvier le réseau social X, “outil de propagande”.Il est également opposé à la taxe Zucman mais appelle à des concessions au PS à l’orée de débats budgétaires à haut risque.”Pour que les socialistes, et cela sera indispensable, aient des victoires, il va falloir qu’on ait des défaites”, philosophait-il en septembre sur franceinfo.