Le patron de l’IGPN veut renforcer le contrôle des cellules de déontologie

Le directeur de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), Stéphane Hardouin, a dit mercredi vouloir renforcer le contrôle sur les cellules de déontologie locales pour prévenir les “conflits d’intérêts”, tout en contestant les accusations d’impunité portées par une ONG.Réagissant sur BFMTV à un rapport de l’ONG Flagrant Déni publié mardi et critiquant le manque d’indépendance de la “police des polices”, M. Hardouin a rejeté l’image de “lessiveuse” accolée à son institution. Il a toutefois concédé la nécessité de “mettre en cohérence” les cellules de déontologie locales, rattachées aux directions départementales, qui traitent la grande majorité des dossiers disciplinaires.Il a plaidé pour une nouvelle organisation où l’IGPN exercerait “un rôle de coordination, d’évaluation, un droit de regard, un droit de contrôle”, ce qui n’est “pas complètement le cas” actuellement. Le directeur a annoncé une réunion de travail vendredi avec “les directeurs zonaux” pour organiser systématiquement un “dépaysement” des enquêtes “lorsqu’il y a un risque (…) de conflit d’intérêts”, c’est-à-dire quand l’échelon local est jugé “trop proche d’une affaire”.Interrogé sur la hausse de 60% des affaires de violences policières depuis 2016 évoquée par l’ONG, Stéphane Hardouin a appelé à se “méfier” d’une “inflation statistique”.Le patron de l’IGPN a fait valoir que ces données brutes englobent l’ensemble des personnes dépositaires de l’autorité publique, y compris les policiers municipaux dont les effectifs ont “augmenté de 50%”, et pas uniquement la police nationale.M. Hardouin a enfin récusé tout lien mécanique entre la baisse du taux d’élucidation des enquêtes et une forme d’impunité. “Une affaire peut être élucidée, mais pour autant, il n’y a pas de poursuite parce qu’il n’y a pas d’infraction”, a-t-il assuré.Il a rappelé que “c’est le procureur de la République qui décide de la saisie d’un service” d’enquête, l’IGPN traitant systématiquement les cas les plus graves, notamment les décès ou blessures lourdes.Le député (PS) du Nord Roger Vicot a écrit au président de la commission des lois de l’Assemblée nationale, Florent Boudié (EPR), pour lui demander la mise en place d’une commission d’enquête sur la gestion par l’IGPN et l’IGGN des plaintes sur les violences commises par des policiers ou des gendarmes, selon un courrier consulté mercredi par l’AFP.La députée (LFI) Andrée Taurinya a sollicité de son côté la création d’une mission d’information consacrée au champ d’études de l’ONG Flagrant Déni. 

Menace russe: l’UE veut accélérer la mobilité des armées sur le continent

L’UE a présenté mercredi un ensemble de mesures censées accélérer la mobilité des armées sur le continent face à la menace russe. Objectif: qu’une colonne de chars basés en Espagne n’arrive pas en Pologne “après la guerre”, résume un responsable européen.”L’infanterie remporte des batailles, mais c’est la logistique qui gagne les guerres”, a martelé devant …

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Prolongation du glyphosate: la justice européenne donne raison aux ONG sur une “erreur de droit” de Bruxelles

La justice européenne a estimé mercredi que la Commission européenne avait commis une “erreur de droit” lors d’une prolongation de l’autorisation du glyphosate, un herbicide combattu par les associations environnementales.Selon la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), Bruxelles aurait dû donner suite aux demandes des ONG de réexaminer un “règlement d’exécution” européen de 2022 …

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Foot: La longue route d’Haïti vers le Mondial-2026

Pays le plus pauvre des Amériques, Haïti vient de décrocher son billet pour le Mondial-2026, un exploit que son équipe nationale doit notamment au travail de fourmi de son sélectionneur français Sébastien Migné, qui a bâti une équipe compétitive malgré une crise politique, sécuritaire et humanitaire majeure.”J’ai vu quelques images sur les réseaux, c’était la folie à Haïti, s’emballe l’entraîneur, joint mercredi par l’AFP. Tous les gens étaient dehors. Mes joueurs vont être de formidables ambassadeurs d’un pays qui en manque cruellement. Haïti n’est pas une destination facile, avec un peuple qui souffre et qui n’a pas beaucoup d’occasions de faire la fête.”Cette qualification intervient en effet dans un pays plongé en plein chaos. Le pays qui partage l’île d’Hispaniola avec la République Dominicaine subit depuis plusieurs années la violence des bandes criminelles, qui commettent meurtres, viols, pillages et enlèvements, dans un contexte d’instabilité politique chronique.La situation s’est encore largement détériorée depuis le début de l’année 2024 lorsque les gangs ont poussé le Premier ministre de l’époque, Ariel Henry, à la démission. Le pays, qui n’a pas connu d’élections depuis 2016, est depuis dirigé par un Conseil présidentiel de transition.Quelque 5,7 millions de personnes souffrent de malnutrition, plus de 1,4 million d’habitants ont été déplacés en 2025, dont plus de la moitié de femmes et d’enfants.- Montée de l’insécurité -L’organisation Médecins sans frontières (MSF) a fermé définitivement son centre d’urgences de Port-au-Prince face à la montée de l’insécurité et même la météo s’en mêle: 43 personnes sont mortes à Haïti à cause du passage de l’ouragan Melissa début novembre.Dans ce contexte, la joie de la sélection haïtienne sur la pelouse du stade Ergilio Haton de Willemstad, à Curaçao, où ses matches sont délocalisés, apporte un peu de bonheur.Au coup de sifflet final de leur victoire contre le Nicaragua (2-0), joueurs et staff se sont réunis au centre du terrain, les yeux sur les téléphones à attendre la fin de Costa Rica-Honduras (0-0). Il fallait un nul pour qualifier Haïti pour sa deuxième Coupe du monde, après celle de 1974 en Allemagne.Puis, raconte Migné, “Alexandre Pierre (le gardien remplaçant) a lancé: +C’est fini!+, et là ça a explosé, c’est parti dans tous les sens”. Les maillots bleus ont couru partout sur la pelouse, vers les supporters haïtiens présents en tribune.Face à toutes les difficultés du pays, le sélectionneur a dû bâtir une équipe qui jouait loin de ses bases. En un an et demi de travail, il a “pris (son) bâton de pèlerin pour convaincre des binationaux de rejoindre l’aventure”.”Avant de signer, je les avais scoutés (supervisés, NDLR), j’avais établi le potentiel de garçons comme Ruben Providence ou Jean-Ricner Bellegarde, explique celui qui fut adjoint de Claude Le Roy. J’ai essayé de les convaincre, j’ai essayé aussi de bousculer les anciens, en les poussant dans leurs retranchements, j’en ai écarté certains. Je sentais qu’il y avait un truc à faire”.- “Un travail de longue haleine” -L’ancien sélectionneur du Congo, du Kenya ou encore de la Guinée Equatoriale a également pêché en Ligue 1 l’ailier auxerrois Josué Casimir, “qui nous a rejoints lors de précédent rassemblement”.Pour embarquer tous ces binationaux, “j’ai parfois voyagé, parfois utilisé les communications modernes avec des visios, j’ai souvent eu les familles, parfois le frère qui fait office d’agent, ça a été un travail de longue haleine”, raconte Migné.D’autres pourraient rejoindre l’aventure, par la Coupe du monde alléchés, comme Wilson Isidor (Sunderland) ou Odsonne Edouard (Lens).Le coach a aussi séduit des anciens qui “n’étaient plus vraiment en sélection, comme Leverton Pierre (Vizela, POR) et Stéphane Lambese (Fleury, Nat.)””Il a fallu aussi convaincre ma fédération qu’il fallait améliorer certaines choses pour attirer certains garçons, notamment la qualité de voyage, la qualité du staff médical”, ajoute-t-il.Signe du caractère singulier de cette expérience dans un pays ravagé par la violence et la misère, le technicien n’a “malheureusement pas encore pu (se) rendre” en personne à Haïti, mais la découvrira en janvier lors de l’ouverture du championnat pour une détection des joueurs locaux. “Le peuple haïtien attend un signe, on va leur montrer qu’on est là”, promet Migné. 

Foot: La longue route d’Haïti vers le Mondial-2026

Pays le plus pauvre des Amériques, Haïti vient de décrocher son billet pour le Mondial-2026, un exploit que son équipe nationale doit notamment au travail de fourmi de son sélectionneur français Sébastien Migné, qui a bâti une équipe compétitive malgré une crise politique, sécuritaire et humanitaire majeure.”J’ai vu quelques images sur les réseaux, c’était la folie à Haïti, s’emballe l’entraîneur, joint mercredi par l’AFP. Tous les gens étaient dehors. Mes joueurs vont être de formidables ambassadeurs d’un pays qui en manque cruellement. Haïti n’est pas une destination facile, avec un peuple qui souffre et qui n’a pas beaucoup d’occasions de faire la fête.”Cette qualification intervient en effet dans un pays plongé en plein chaos. Le pays qui partage l’île d’Hispaniola avec la République Dominicaine subit depuis plusieurs années la violence des bandes criminelles, qui commettent meurtres, viols, pillages et enlèvements, dans un contexte d’instabilité politique chronique.La situation s’est encore largement détériorée depuis le début de l’année 2024 lorsque les gangs ont poussé le Premier ministre de l’époque, Ariel Henry, à la démission. Le pays, qui n’a pas connu d’élections depuis 2016, est depuis dirigé par un Conseil présidentiel de transition.Quelque 5,7 millions de personnes souffrent de malnutrition, plus de 1,4 million d’habitants ont été déplacés en 2025, dont plus de la moitié de femmes et d’enfants.- Montée de l’insécurité -L’organisation Médecins sans frontières (MSF) a fermé définitivement son centre d’urgences de Port-au-Prince face à la montée de l’insécurité et même la météo s’en mêle: 43 personnes sont mortes à Haïti à cause du passage de l’ouragan Melissa début novembre.Dans ce contexte, la joie de la sélection haïtienne sur la pelouse du stade Ergilio Haton de Willemstad, à Curaçao, où ses matches sont délocalisés, apporte un peu de bonheur.Au coup de sifflet final de leur victoire contre le Nicaragua (2-0), joueurs et staff se sont réunis au centre du terrain, les yeux sur les téléphones à attendre la fin de Costa Rica-Honduras (0-0). Il fallait un nul pour qualifier Haïti pour sa deuxième Coupe du monde, après celle de 1974 en Allemagne.Puis, raconte Migné, “Alexandre Pierre (le gardien remplaçant) a lancé: +C’est fini!+, et là ça a explosé, c’est parti dans tous les sens”. Les maillots bleus ont couru partout sur la pelouse, vers les supporters haïtiens présents en tribune.Face à toutes les difficultés du pays, le sélectionneur a dû bâtir une équipe qui jouait loin de ses bases. En un an et demi de travail, il a “pris (son) bâton de pèlerin pour convaincre des binationaux de rejoindre l’aventure”.”Avant de signer, je les avais scoutés (supervisés, NDLR), j’avais établi le potentiel de garçons comme Ruben Providence ou Jean-Ricner Bellegarde, explique celui qui fut adjoint de Claude Le Roy. J’ai essayé de les convaincre, j’ai essayé aussi de bousculer les anciens, en les poussant dans leurs retranchements, j’en ai écarté certains. Je sentais qu’il y avait un truc à faire”.- “Un travail de longue haleine” -L’ancien sélectionneur du Congo, du Kenya ou encore de la Guinée Equatoriale a également pêché en Ligue 1 l’ailier auxerrois Josué Casimir, “qui nous a rejoints lors de précédent rassemblement”.Pour embarquer tous ces binationaux, “j’ai parfois voyagé, parfois utilisé les communications modernes avec des visios, j’ai souvent eu les familles, parfois le frère qui fait office d’agent, ça a été un travail de longue haleine”, raconte Migné.D’autres pourraient rejoindre l’aventure, par la Coupe du monde alléchés, comme Wilson Isidor (Sunderland) ou Odsonne Edouard (Lens).Le coach a aussi séduit des anciens qui “n’étaient plus vraiment en sélection, comme Leverton Pierre (Vizela, POR) et Stéphane Lambese (Fleury, Nat.)””Il a fallu aussi convaincre ma fédération qu’il fallait améliorer certaines choses pour attirer certains garçons, notamment la qualité de voyage, la qualité du staff médical”, ajoute-t-il.Signe du caractère singulier de cette expérience dans un pays ravagé par la violence et la misère, le technicien n’a “malheureusement pas encore pu (se) rendre” en personne à Haïti, mais la découvrira en janvier lors de l’ouverture du championnat pour une détection des joueurs locaux. “Le peuple haïtien attend un signe, on va leur montrer qu’on est là”, promet Migné. 

Climat: TotalEnergies au tribunal pour s’expliquer, une première en Belgique

“Ça fait tellement longtemps qu’on prépare et qu’on attend ce jour”: le procès d’un agriculteur belge contre TotalEnergies, qu’il accuse d’être responsable des pertes agricoles liées à la multiplication des événements météorologiques extrêmes, s’est ouvert ce mercredi en Belgique.”Nos arguments sont solides, les arguments de TotalEnergies sont légers”, a assuré l’agriculteur Hugues Falys à l’AFP juste avant le début de l’audience à Tournai, une ville de l’ouest belge, frontalière de la France.Son raisonnement est le suivant: dès lors que les pertes d’un exploitant peuvent être calculées et que la responsabilité climatique du géant pétrolier français est démontrée, la voie serait ouverte pour contraindre l’entreprise à cesser ses investissements dans les énergies fossiles et à se tourner pleinement vers les énergies renouvelables.TotalEnergies, qui a été assigné en justice en 2024, conteste sa mise en cause.”C’est une action que nous déplorons parce que nous pensons que la judiciarisation du débat climatique n’est pas à la hauteur des enjeux”, a estimé auprès de l’AFP Sébastien Champagne, avocat du groupe pétrolier.A son arrivée au tribunal, Hugues Falys a été accueilli par des dizaines de manifestants brandissant des banderoles et arborant des t-shirts “Arrêtez les criminels climatiques”.Le procès s’est ouvert en début de matinée et la parole a été donnée aux plaignants tout au long de la première journée. – “Arrêtez les criminels climatiques” – A l’origine de la procédure, l’agriculteur qui est aussi porte-parole du syndicat agricole Fugea, dit avoir vécu entre 2016 et 2020 dans son exploitation du Hainaut quatre épisodes extrêmes: un violent orage qui a détruit ses cultures de fraises et de pommes de terre, puis trois séquences de sécheresse aux graves conséquences pour son activité d’éleveur bovin.”Ces sécheresses ont diminué considérablement la production de fourrages. Il a fallu diminuer le cheptel avec des conséquences en terme de revenus”, raconte ce pionnier de l’agriculture durable.Les deux objectifs du procès sont “la réparation et la transformation”, fait valoir la Ligue des droits humains (LDH) de Belgique, qui soutient M. Falys aux côtés de Greenpeace et de l’organisation FIAN, qui défend l’accès pour tous à une alimentation de qualité.Si les pouvoirs publics belges ont déjà dû répondre devant les tribunaux de leurs actions insuffisantes face au dérèglement climatique, c’est la première fois dans le pays qu’un contentieux “climat” cible une entreprise du secteur pétrolier.La plaidoirie des avocats de TotalEnergies est prévue le 26 novembre, avant deux autres audiences de débat contradictoire début décembre. Le jugement, qui sera susceptible d’appel, n’est pas attendu avant début 2026.- “Pratiques commerciales trompeuses” -Pourquoi cibler TotalEnergies plutôt qu’une autre firme pétrolière active en Belgique?Le groupe français est “le premier affineur et distributeur” de produits pétroliers dans le pays, selon Céline Romainville de la LDH, qui pointe sa responsabilité “majeure et indéniable” dans les émissions polluantes.En Wallonie, “huit agriculteurs sur dix sont confrontés à de graves difficultés liées au dérèglement climatique”, estime la LDH.De son côté, la multinationale estime qu’il n’est “pas légitime” de dénoncer tout le fonctionnement du système énergétique mondial depuis plus de 100 ans en attaquant une “seule entreprise, qui ne pèse qu’un peu moins de 2% du secteur pétrolier et gazier”.Le géant français a déjà été mis en cause dans des procès climatiques, accusé notamment d’avoir dissimulé pour des raisons économiques sa connaissance de l’impact de son activité sur l’environnement.Fin octobre, il a été condamné à Paris pour “pratiques commerciales trompeuses”, pour avoir vanté ses engagements vers la neutralité carbone d’ici 2050. Les associations environnementales à l’origine de la procédure ont salué “un précédent juridique majeur contre la désinformation climatique des majors pétrolières”.

Climat: TotalEnergies au tribunal pour s’expliquer, une première en Belgique

“Ça fait tellement longtemps qu’on prépare et qu’on attend ce jour”: le procès d’un agriculteur belge contre TotalEnergies, qu’il accuse d’être responsable des pertes agricoles liées à la multiplication des événements météorologiques extrêmes, s’est ouvert ce mercredi en Belgique.”Nos arguments sont solides, les arguments de TotalEnergies sont légers”, a assuré l’agriculteur Hugues Falys à l’AFP juste avant le début de l’audience à Tournai, une ville de l’ouest belge, frontalière de la France.Son raisonnement est le suivant: dès lors que les pertes d’un exploitant peuvent être calculées et que la responsabilité climatique du géant pétrolier français est démontrée, la voie serait ouverte pour contraindre l’entreprise à cesser ses investissements dans les énergies fossiles et à se tourner pleinement vers les énergies renouvelables.TotalEnergies, qui a été assigné en justice en 2024, conteste sa mise en cause.”C’est une action que nous déplorons parce que nous pensons que la judiciarisation du débat climatique n’est pas à la hauteur des enjeux”, a estimé auprès de l’AFP Sébastien Champagne, avocat du groupe pétrolier.A son arrivée au tribunal, Hugues Falys a été accueilli par des dizaines de manifestants brandissant des banderoles et arborant des t-shirts “Arrêtez les criminels climatiques”.Le procès s’est ouvert en début de matinée et la parole a été donnée aux plaignants tout au long de la première journée. – “Arrêtez les criminels climatiques” – A l’origine de la procédure, l’agriculteur qui est aussi porte-parole du syndicat agricole Fugea, dit avoir vécu entre 2016 et 2020 dans son exploitation du Hainaut quatre épisodes extrêmes: un violent orage qui a détruit ses cultures de fraises et de pommes de terre, puis trois séquences de sécheresse aux graves conséquences pour son activité d’éleveur bovin.”Ces sécheresses ont diminué considérablement la production de fourrages. Il a fallu diminuer le cheptel avec des conséquences en terme de revenus”, raconte ce pionnier de l’agriculture durable.Les deux objectifs du procès sont “la réparation et la transformation”, fait valoir la Ligue des droits humains (LDH) de Belgique, qui soutient M. Falys aux côtés de Greenpeace et de l’organisation FIAN, qui défend l’accès pour tous à une alimentation de qualité.Si les pouvoirs publics belges ont déjà dû répondre devant les tribunaux de leurs actions insuffisantes face au dérèglement climatique, c’est la première fois dans le pays qu’un contentieux “climat” cible une entreprise du secteur pétrolier.La plaidoirie des avocats de TotalEnergies est prévue le 26 novembre, avant deux autres audiences de débat contradictoire début décembre. Le jugement, qui sera susceptible d’appel, n’est pas attendu avant début 2026.- “Pratiques commerciales trompeuses” -Pourquoi cibler TotalEnergies plutôt qu’une autre firme pétrolière active en Belgique?Le groupe français est “le premier affineur et distributeur” de produits pétroliers dans le pays, selon Céline Romainville de la LDH, qui pointe sa responsabilité “majeure et indéniable” dans les émissions polluantes.En Wallonie, “huit agriculteurs sur dix sont confrontés à de graves difficultés liées au dérèglement climatique”, estime la LDH.De son côté, la multinationale estime qu’il n’est “pas légitime” de dénoncer tout le fonctionnement du système énergétique mondial depuis plus de 100 ans en attaquant une “seule entreprise, qui ne pèse qu’un peu moins de 2% du secteur pétrolier et gazier”.Le géant français a déjà été mis en cause dans des procès climatiques, accusé notamment d’avoir dissimulé pour des raisons économiques sa connaissance de l’impact de son activité sur l’environnement.Fin octobre, il a été condamné à Paris pour “pratiques commerciales trompeuses”, pour avoir vanté ses engagements vers la neutralité carbone d’ici 2050. Les associations environnementales à l’origine de la procédure ont salué “un précédent juridique majeur contre la désinformation climatique des majors pétrolières”.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Climat: TotalEnergies au tribunal pour s’expliquer, une première en Belgique

“Ça fait tellement longtemps qu’on prépare et qu’on attend ce jour”: le procès d’un agriculteur belge contre TotalEnergies, qu’il accuse d’être responsable des pertes agricoles liées à la multiplication des événements météorologiques extrêmes, s’est ouvert ce mercredi en Belgique.”Nos arguments sont solides, les arguments de TotalEnergies sont légers”, a assuré l’agriculteur Hugues Falys à l’AFP juste avant le début de l’audience à Tournai, une ville de l’ouest belge, frontalière de la France.Son raisonnement est le suivant: dès lors que les pertes d’un exploitant peuvent être calculées et que la responsabilité climatique du géant pétrolier français est démontrée, la voie serait ouverte pour contraindre l’entreprise à cesser ses investissements dans les énergies fossiles et à se tourner pleinement vers les énergies renouvelables.TotalEnergies, qui a été assigné en justice en 2024, conteste sa mise en cause.”C’est une action que nous déplorons parce que nous pensons que la judiciarisation du débat climatique n’est pas à la hauteur des enjeux”, a estimé auprès de l’AFP Sébastien Champagne, avocat du groupe pétrolier.A son arrivée au tribunal, Hugues Falys a été accueilli par des dizaines de manifestants brandissant des banderoles et arborant des t-shirts “Arrêtez les criminels climatiques”.Le procès s’est ouvert en début de matinée et la parole a été donnée aux plaignants tout au long de la première journée. – “Arrêtez les criminels climatiques” – A l’origine de la procédure, l’agriculteur qui est aussi porte-parole du syndicat agricole Fugea, dit avoir vécu entre 2016 et 2020 dans son exploitation du Hainaut quatre épisodes extrêmes: un violent orage qui a détruit ses cultures de fraises et de pommes de terre, puis trois séquences de sécheresse aux graves conséquences pour son activité d’éleveur bovin.”Ces sécheresses ont diminué considérablement la production de fourrages. Il a fallu diminuer le cheptel avec des conséquences en terme de revenus”, raconte ce pionnier de l’agriculture durable.Les deux objectifs du procès sont “la réparation et la transformation”, fait valoir la Ligue des droits humains (LDH) de Belgique, qui soutient M. Falys aux côtés de Greenpeace et de l’organisation FIAN, qui défend l’accès pour tous à une alimentation de qualité.Si les pouvoirs publics belges ont déjà dû répondre devant les tribunaux de leurs actions insuffisantes face au dérèglement climatique, c’est la première fois dans le pays qu’un contentieux “climat” cible une entreprise du secteur pétrolier.La plaidoirie des avocats de TotalEnergies est prévue le 26 novembre, avant deux autres audiences de débat contradictoire début décembre. Le jugement, qui sera susceptible d’appel, n’est pas attendu avant début 2026.- “Pratiques commerciales trompeuses” -Pourquoi cibler TotalEnergies plutôt qu’une autre firme pétrolière active en Belgique?Le groupe français est “le premier affineur et distributeur” de produits pétroliers dans le pays, selon Céline Romainville de la LDH, qui pointe sa responsabilité “majeure et indéniable” dans les émissions polluantes.En Wallonie, “huit agriculteurs sur dix sont confrontés à de graves difficultés liées au dérèglement climatique”, estime la LDH.De son côté, la multinationale estime qu’il n’est “pas légitime” de dénoncer tout le fonctionnement du système énergétique mondial depuis plus de 100 ans en attaquant une “seule entreprise, qui ne pèse qu’un peu moins de 2% du secteur pétrolier et gazier”.Le géant français a déjà été mis en cause dans des procès climatiques, accusé notamment d’avoir dissimulé pour des raisons économiques sa connaissance de l’impact de son activité sur l’environnement.Fin octobre, il a été condamné à Paris pour “pratiques commerciales trompeuses”, pour avoir vanté ses engagements vers la neutralité carbone d’ici 2050. Les associations environnementales à l’origine de la procédure ont salué “un précédent juridique majeur contre la désinformation climatique des majors pétrolières”.