Volkswagen dévoile des voitures électriques moins chères pour résister face aux chinoises

Le premier constructeur européen Volkswagen a présenté lundi une nouvelle famille de voitures urbaines électriques à des prix plus abordables et susceptibles de résister à la concurrence chinoise, l’industrie allemande, en crise, tentant de se relancer.L’offre du groupe de Wolfsburg (ouest), présentée en lever de rideau du salon de l’auto à Munich, est composée de quatre modèles des marques Volkswagen, Cupra et Å koda, avec un prix de départ d’environ 25.000 euros, selon un communiqué. Le lancement commercial est prévu pour 2026, pour contrer l’armada des marques chinoises déferlant en Europe avec des véhicules électriques bon marché et de qualité.Volkswagen dit avoir réalisé sur ses modèles d’importantes économies d’échelle grâce à l’utilisation partagée de la plateforme modulaire électrique (MEB+) et une batterie dotée pour la première fois d’une nouvelle cellule unifiée du groupe.Ambition affichée à moyen terme : une part de marché d’environ 20 % sur le segment des petites voitures électriques en plein essor en Europe, ce qui correspond à plusieurs centaines de milliers de véhicules par an, selon le communiqué.Les modèles présentés incluent chez Volkswagen l’ID.Polo, rivale désignée de la Renault 5, et l’ID.CROSS, pour contrer la Renault 4.Cette famille de voitures urbaines électriques représente “notre contribution pour la percée de la mobilité électrique au service d’une mobilité durable” et “pour une Europe forte”, a déclaré le patron du groupe, Oliver Blume, devant la presse.Volkswagen, mais aussi ses concurrents dans la gamme premium, BMW et Mercedes, misent sur le salon munichois, dénommé “IAA Mobility”,  pour relancer leur industrie. BMW dévoile à Munich l’iX3 électrique de sa famille ” Neue Klasse ” et Mercedes une version électrique de son SUV à succès, le “GLC”.Détail piquant : si les dirigeants des trois groupes placent de grands espoirs dans cette nouvelle génération pour restaurer leur compétitivité, ceux de BMW et de Mercedes appellent à revoir l’interdiction à partir de 2035 des ventes de voitures à moteurs thermiques, comme fixé par l’UE.Lundi, ils ont été rejoints par l’Italien Antonio Filosa, patron de Stellantis, quatrième constructeur automobile mondial.Tous prônent une transition plus flexible et diversifiée dans les types de motorisation pour préserver l’industrie automobile européenne.

Accusé d’empoisonnements mortels, le Dr Péchier devant la justice

Trente empoisonnements dont 12 mortels et un accusé qui entend démontrer son innocence: le procès de l’ex-anesthésiste Frédéric Péchier s’est ouvert lundi matin à Besançon devant une salle comble.Après huit ans d’enquête, l’ancien anesthésiste-réanimateur, barbe poivre et sel, a pris place dans le box des accusés en jean et chemise bleue, avant d’assister à la sélection des jurés.Visiblement stressé et ému, il avait été accueilli à son arrivée au Palais de justice par quelques proches, dont une personne qui a lancé “Allez Frédo”.Devant la cour d’assises du Doubs, présidée par Delphine Thibierge, l’accusé de 53 ans fait face à plus de 150 parties civiles, défendues par une cinquantaine d’avocats. Le verdict de ce procès-fleuve est attendu le 19 décembre.Le quinquagénaire est accusé d’avoir sciemment empoisonné 30 patients, âgés de quatre à 89 ans, dont 12 sont morts, entre 2008 et 2017 dans deux cliniques privées de Besançon.”Dénominateur commun” de ces empoisonnements, accablé par “un faisceau d’éléments concordants” selon l’accusation, l’ancien praticien, qui a toujours clamé son innocence, encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Il n’a jamais été incarcéré depuis le début de l’enquête, les juges ayant choisi de le laisser libre, sous contrôle judiciaire. La justice l’a autorisé en 2023 à exercer sous conditions son métier de médecin tant qu’il n’entre pas en contact avec des malades, mais il n’exerce plus depuis 2017.- “Pas responsable” -Interrogé lundi matin sur RTL, l’ancien anesthésiste a rejeté les accusations, se disant “pas responsable” de la détresse des victimes et de leurs familles, même s’il “la comprend tout à fait”.”J’appréhende ces trois mois et demi” de procès, mais “j’ai quand même des arguments forts et donc je n’y vais pas en reculant”, a affirmé l’accusé avant l’ouverture des débats.Pour l’ex-anesthésiste, le procès va permettre de “comprendre” pourquoi l’accusation lui a “mis sur le dos” une trentaine d’empoisonnements. Selon lui, quelque 70 “événements indésirables graves” au total sont survenus dans les cliniques où il travaillait, mais beaucoup n’ont pas été retenus par les enquêteurs car rien ne permettait de l’incriminer dans ces dossiers.”Le problème, c’est la sélection. Qu’est-ce qu’on a fait des autres cas ? On ne les a pas retenus, parce que dedans, il n’y avait pas Péchier”, a-t-il déploré. “C’est très facile d’accuser les gens, c’est plus difficile de prouver les choses” a déclaré aux journalistes l’un de ses avocats, Randall Schwerdorffer, qui avec son confrère Lee Takhedmit plaidera l’acquittement.Le Dr Péchier est soupçonné d’avoir pollué les poches de perfusion de malades pris en charge par ses collègues, pour provoquer des arrêts cardiaques, avant d’aider souvent à les réanimer.A partir de lundi et pour deux semaines, la cour se penchera sur les cas les plus récents, ceux qui ont éveillé les soupçons des enquêteurs et abouti à la mise en examen de l’anesthésiste en mars 2017.Ensuite, au fil des semaines, seront examinés chacun des empoisonnements reprochés au médecin.- Un accusé “habile” -Dans cette affaire “sans équivalent dans les annales judiciaires françaises”, l’anesthésiste est soupçonné “d’avoir empoisonné des patients en bonne santé, pour nuire à des collègues avec lesquels il était en conflit” et démontrer ensuite ses qualités de réanimateur, avait relevé l’ancien procureur de la République de Besançon Etienne Manteaux.Soulignant “l’omniprésence (du Dr Péchier) dans la gestion des réanimations en cas d’arrêts cardiaques” et “ses diagnostics précoces”, il avait décrit “un professionnel de santé particulièrement habile qui a agi lorsque personne ne se trouvait dans les salles d’anesthésie et qui a su varier dans le temps la nature des poisons administrés pour ne pas éveiller les soupçons”.”Ça va être un marathon judiciaire, mais on est prêts”, a déclaré à l’AFP Stéphane Giuranna, avocat de plusieurs parties civiles. “Il y a un dossier et il y aura des débats. Et (…) au moment où je vous parle, tous les chemins mènent à Péchier”.

Accusé d’empoisonnements mortels, le Dr Péchier devant la justice

Trente empoisonnements dont 12 mortels et un accusé qui entend démontrer son innocence: le procès de l’ex-anesthésiste Frédéric Péchier s’est ouvert lundi matin à Besançon devant une salle comble.Après huit ans d’enquête, l’ancien anesthésiste-réanimateur, barbe poivre et sel, a pris place dans le box des accusés en jean et chemise bleue, avant d’assister à la sélection des jurés.Visiblement stressé et ému, il avait été accueilli à son arrivée au Palais de justice par quelques proches, dont une personne qui a lancé “Allez Frédo”.Devant la cour d’assises du Doubs, présidée par Delphine Thibierge, l’accusé de 53 ans fait face à plus de 150 parties civiles, défendues par une cinquantaine d’avocats. Le verdict de ce procès-fleuve est attendu le 19 décembre.Le quinquagénaire est accusé d’avoir sciemment empoisonné 30 patients, âgés de quatre à 89 ans, dont 12 sont morts, entre 2008 et 2017 dans deux cliniques privées de Besançon.”Dénominateur commun” de ces empoisonnements, accablé par “un faisceau d’éléments concordants” selon l’accusation, l’ancien praticien, qui a toujours clamé son innocence, encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Il n’a jamais été incarcéré depuis le début de l’enquête, les juges ayant choisi de le laisser libre, sous contrôle judiciaire. La justice l’a autorisé en 2023 à exercer sous conditions son métier de médecin tant qu’il n’entre pas en contact avec des malades, mais il n’exerce plus depuis 2017.- “Pas responsable” -Interrogé lundi matin sur RTL, l’ancien anesthésiste a rejeté les accusations, se disant “pas responsable” de la détresse des victimes et de leurs familles, même s’il “la comprend tout à fait”.”J’appréhende ces trois mois et demi” de procès, mais “j’ai quand même des arguments forts et donc je n’y vais pas en reculant”, a affirmé l’accusé avant l’ouverture des débats.Pour l’ex-anesthésiste, le procès va permettre de “comprendre” pourquoi l’accusation lui a “mis sur le dos” une trentaine d’empoisonnements. Selon lui, quelque 70 “événements indésirables graves” au total sont survenus dans les cliniques où il travaillait, mais beaucoup n’ont pas été retenus par les enquêteurs car rien ne permettait de l’incriminer dans ces dossiers.”Le problème, c’est la sélection. Qu’est-ce qu’on a fait des autres cas ? On ne les a pas retenus, parce que dedans, il n’y avait pas Péchier”, a-t-il déploré. “C’est très facile d’accuser les gens, c’est plus difficile de prouver les choses” a déclaré aux journalistes l’un de ses avocats, Randall Schwerdorffer, qui avec son confrère Lee Takhedmit plaidera l’acquittement.Le Dr Péchier est soupçonné d’avoir pollué les poches de perfusion de malades pris en charge par ses collègues, pour provoquer des arrêts cardiaques, avant d’aider souvent à les réanimer.A partir de lundi et pour deux semaines, la cour se penchera sur les cas les plus récents, ceux qui ont éveillé les soupçons des enquêteurs et abouti à la mise en examen de l’anesthésiste en mars 2017.Ensuite, au fil des semaines, seront examinés chacun des empoisonnements reprochés au médecin.- Un accusé “habile” -Dans cette affaire “sans équivalent dans les annales judiciaires françaises”, l’anesthésiste est soupçonné “d’avoir empoisonné des patients en bonne santé, pour nuire à des collègues avec lesquels il était en conflit” et démontrer ensuite ses qualités de réanimateur, avait relevé l’ancien procureur de la République de Besançon Etienne Manteaux.Soulignant “l’omniprésence (du Dr Péchier) dans la gestion des réanimations en cas d’arrêts cardiaques” et “ses diagnostics précoces”, il avait décrit “un professionnel de santé particulièrement habile qui a agi lorsque personne ne se trouvait dans les salles d’anesthésie et qui a su varier dans le temps la nature des poisons administrés pour ne pas éveiller les soupçons”.”Ça va être un marathon judiciaire, mais on est prêts”, a déclaré à l’AFP Stéphane Giuranna, avocat de plusieurs parties civiles. “Il y a un dossier et il y aura des débats. Et (…) au moment où je vous parle, tous les chemins mènent à Péchier”.

Décès à 81 ans de Rick Davies, chanteur et cofondateur de Supertramp

Le chanteur et cofondateur du groupe de rock britannique Supertramp Rick Davies (“Breakfast in America”) est décédé samedi à l’âge de 81 ans après dix ans de lutte contre le cancer, a annoncé la formation.Auteur de nombreux tubes comme “Goodbye Stranger” ou “Bloody Well Right”, Rick Davies, né en 1944 à Swindon en Angleterre, est décédé à son domicile de Long Island aux Etats-Unis.Le chanteur et auteur-compositeur est mort “après avoir combattu un myélome multiple pendant plus de dix ans”, indique le groupe dans un message publié dans la nuit de dimanche à lundi sur Facebook.”En tant que coauteur aux côtés de son partenaire Roger Hodgson, il était la voix et le pianiste derrière les chansons les plus emblématiques de Supertramp, laissant une empreinte indélébile dans l’histoire de la musique rock”, indique encore le groupe.En 2015, Rick Davies avait annoncé souffrir d’un myélome multiple, un cancer de la moelle osseuse, débutant un “traitement agressif” qui avait contraint Supertramp à renoncer à une tournée européenne. Il en a ensuite souffert pendant plus d’une dizaine d’années, et le groupe n’est plus remonté sur scène.Avec le chanteur et bassiste Roger Hodgson, il avait fondé ce groupe de rock progressif à Londres en 1969, après avoir passé une petite annonce pour recruter des membres.Après “Crime of the Century” (1974) et “Crisis? What Crisis?” (1975), Supertramp avait connu un succès planétaire en 1979 avec l’album “Breakfast in America”, qui s’est vendu à des dizaines de millions d’exemplaires et a remporté deux Grammy Awards. Au chant et au clavier, Rick Davies était le seul membre fondateur de Supertramp encore à bord depuis le départ de Roger Hodgson en 1983, peu après la sortie de “Famous Last Words”. Il n’avait, en théorie, plus le droit de jouer les chansons de ce dernier sur scène, comme le tube “The Logical Song”.Le groupe s’était dissous en 1988 après une tournée mondiale, puis s’est reformé en 1996, produisant deux albums supplémentaires et alternant des périodes de pause et de tournée jusqu’en 2012.”Après avoir fait face à de graves problèmes de santé qui l’ont empêché de continuer à tourner avec Supertramp, (Rick Davis) a continué de jouer avec des amis de sa ville natale sous le nom de +Ricky and the Rockets+”, a indiqué le groupe dans sa déclaration.

En Ouganda, ces enfants “voyageurs de la nuit” qui fuyaient les horreurs de Joseph Kony

Toute jeune, Everlyn Ayo se déplaçait chaque soir, comme d’innombrables enfants du nord de l’Ouganda, espérant éviter les horreurs de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA) de Joseph Kony, poursuivi par la Cour pénale internationale (CPI).L’exode était quotidien. Bambins et adolescents, craignant d’être tués, abusés sexuellement ou enrôlés de force par ces rebelles hostiles à Kampala, rejoignaient des villes ou des abris où ils s’estimaient moins exposés. Parfois ils étaient protégés par des troupes ougandaises. Souvent ils se retrouvaient abandonnés à eux-mêmes par les soldats craignant les forces fanatiques de l’ex-enfant de choeur Joseph Kony, qui, au nom de l’établissement d’un régime fondé sur les Dix Commandements, ont multiplié les exactions.”Nous partions à 16 heures parce que les distances étaient longues et nous avions peur des villages la nuit. Le matin, nous devions attendre la lumière du jour vers 8 heures pour rentrer”, se souvient Everlyn Ayo plus de trois décennies plus tard.La LRA, qui a terrorisé pendant trente ans de larges zones d’Afrique centrale, est accusée d’être responsable de la mort de plus de 100.000 personnes et de l’enlèvement de 60.000 enfants, garçonnets convertis en soldats et fillettes en esclaves sexuelles.Pour échapper à cet horrible sort, de nombreux jeunes sont alors devenus malgré eux des “voyageurs de la nuit”.Chassée d’Ouganda, l’Armée de résistance du Seigneur s’est ensuite éparpillée dans les forêts de République démocratique du Congo, de Centrafrique, du Soudan du Sud et du Soudan. Ses méfaits ont très largement diminué ces dernières années.Agée de cinq ou six ans à peine — elle ne s’en souvient pas exactement — Everlyn Ayo a vu la LRA attaquer son école. Ils ont “tué et cuit nos enseignants dans de grands bidons et nous ont forcé à manger leurs restes”, raconte à l’AFP cette femme, qui est désormais mère de huit enfants depuis la ville de Gulu (Nord). – “Sang” -Sa famille l’a alors envoyée chez des proches vivant dans un village isolé. Mais celui-ci a aussi été jugé dangereux, l’obligeant à entamer d’incessants périples nocturnes.”Il y avait des milliers d’enfants. Nous étions tellement nombreux que même si vous ne vous couvriez pas la nuit, vous ne ressentiez pas le froid parce que nous étions serrés les uns contre les autres”, se remémore-t-elle.Chaque matin, après avoir à nouveau longuement marché, les jeunes Ougandais retournaient dans leurs villages. “Très souvent, nous trouvions des cadavres imbibés de sang.””Voir tout ce sang en tant qu’enfant a traumatisé mes yeux”, soupire-t-elle. “Depuis de nombreuses années maintenant, (…) tout ce que je vois, c’est du sang.”Stephen Ocaya a lui aussi été un “voyageur de la nuit” pendant deux ans, à partir de ses 6 ans, quand ses parents sont morts de maladie.”Les rebelles venaient ici, cherchant de la nourriture, des vêtements, tout ce qu’ils voulaient et même enlevant des gens pour les ajouter à leurs soldats”, raconte cet homme désormais âgé de 38 ans.Lui se cachait dans une église voisine, Holy Rosary, ou dans un parking de bus où il se sentait davantage en sécurité. Puis il retournait au petit matin étudier dans son école.Les rebelles stationnaient à moins d’un kilomètre de l’endroit où il jouait au football avec ses amis, se souvient-il. Quand, après leur départ, les autorités ougandaises ont démarré leur enquête, elles “ont trouvé beaucoup de personnes tuées là-bas”, dit-il.- “Justice” -La CPI entendra à partir de mardi prochain les charges de crimes contre l’humanité et crimes de guerre portées contre Joseph Kony. Everlyn Ayo et Stephen Ocaya feront partie des nombreux Ougandais qui suivront l’audience à la radio, à des milliers de kilomètres de La Haye.Comme Stella Angel Lanam, 38 ans, directrice exécutive de l’Initiative pour les victimes de guerre et le réseau des enfants, une ONG de Gulu.”Si vous pensez à ce que les gens ont vécu pendant toutes ces années, je sais que ni Kony ni le gouvernement (ougandais) ne pourront réparer” leurs souffrance, lance celle qui fut elle-même captive de la LRA, qui fit d’elle une enfant soldat.”J’avais seulement 10 ans, et j’ai souffert pendant neuf ans”, poursuit-elle, espérant tout de même obtenir “justice” de la CPI, malgré l’absence de Joseph Kony à La Haye.A Lukodi, petit village situé à 17 km de Gulu, un monument a été dressé en l’honneur des 69 habitants tués par la LRA le 19 mai 2024.Quand les rebelles sont arrivés à Lukodi, raconte Wilfred Lalobo, l’armée ougandaise a fui, et les villageois qui le pouvaient aussi. Ceux qui n’ont pu s’échapper ont pour beaucoup été attachés, certains “tués à la baïonnette, d’autres découpés en morceaux et d’autres brûlés vivants dans leur maison”, dit-il.Parmi eux, sa belle-soeur et six proches de Wilfred Lalobo. Mais aussi sa petite fille, Akello, 4 ans.

Bayrou une dernière fois devant les députés pour sa chute annoncée

Sauf coup de théâtre, François Bayrou va devenir lundi le premier chef de gouvernement de la Ve République à tomber sur un vote de confiance. Un scénario qu’il a lui-même provoqué et qui alimente déjà toutes les spéculations sur un Premier ministre venant de la gauche. Tous les regards sont tournés vers Emmanuel Macron, de nouveau à la recherche d’un Premier ministre, le troisième depuis qu’aucune majorité ne s’est dégagée à l’Assemblée nationale après la dissolution, en juin 2024. Après le président du Sénat Gérard Larcher vendredi, il recevra lundi la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, d’après son entourage. Ses proches n’excluent pas une prise de parole dans les prochains jours, peut-être dès mardi, évoquant un chef de l’État qui, cette fois, veut aller vite.En attendant, après moins de neuf mois à Matignon, lundi à 15H00, François Bayrou montera à la tribune de l’Assemblée pour engager la responsabilité de son gouvernement. La sentence est déjà connue: face aux vetos annoncés de la gauche et de l’extrême droite, le centriste sait que la fin de son bail est imminente.Dans cet esprit, il a invité ses ministres à “un moment convivial” à Matignon dans la soirée, d’après son entourage.Il travaille “depuis plusieurs jours” sur son discours, ajoute-t-on. Comme durant ses multiples interviews, il devrait marteler la lourde “menace” que le “surendettement” fait peser sur le pays et qui justifie, à ses yeux, un effort budgétaire de 44 milliards d’euros pour 2026.Le maire de Pau a refusé de faire des concessions, provoquant sa chute avant même l’examen du budget, exercice sur lequel son prédécesseur Michel Barnier (LR) s’était déjà cassé les dents.Son bail à Matignon a été marqué par l’affaire Bétharram, un conclave raté sur les retraites, et peu de projets de loi marquants. Lui assure n’avoir “aucun regret”. Quant aux interrogations sur un départ orchestré pour se mettre en orbite pour 2027, un de ses plus proches, Marc Fesneau, promet sur TF1 qu'”il n’a pas fait tout ça pour avoir en perspective la présidentielle”, mais pour “être fidèle aux engagements pris devant les Français”. – “Pas traîner” -Les tractations pour le remplacer sont déjà bien entamées, dans la perspective de l’impératif du budget 2026. Plusieurs dates plaident aussi pour une vacance courte: les mobilisations “Bloquons tout” le 10 septembre, syndicale le 18, ou encore la décision vendredi de l’agence Fitch qui pourrait dégrader la note de la dette française. Dans la course au successeur, le PS s’est placé au centre du jeu, Olivier Faure se déclarant “prêt” pour Matignon. Mais si Emmanuel Macron a demandé aux chefs du camp gouvernemental de “travailler” avec les socialistes, peu dans son entourage pensent qu’il nommera le premier secrétaire du Parti socialiste, qui rejette l’idée d’un gouvernement “commun” avec des macronistes. Et le patron des Républicains Bruno Retailleau a prévenu: “hors de question” d’accepter un Premier ministre socialiste.Même à gauche, ça grince:  “je ne crois pas une minute qu’Emmanuel Macron ait l’intention de nommer à Matignon un gouvernement visant à mettre en place une politique de rupture avec le macronisme”, a raillé sur franceinfo le coordinateur de LFI Manuel Bompard.Plus probable donc: la négociation d’un accord de non-censure par une personnalité de droite ou du centre. “Il faut de la stabilité. Et le plus stable, c’est le socle commun qui dialogue avec les socialistes”, estime un proche du président. Plusieurs noms circulent pour Matignon : les ministres Sébastien Lecornu (Armées), Gérald Darmanin (Justice), Catherine Vautrin (Travail et Santé), Éric Lombard (Économie), le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand, l’ancien chef de la diplomatie et ex-socialiste Jean-Yves Le Drian… -“Sacrifier”  -Le Rassemblement national pousse lui pour de nouvelles législatives anticipées, qu’il dit cette fois pouvoir gagner.Marine Le Pen – qui connaîtra lundi la date de son procès en appel dans l’affaire des assistants d’eurodéputés lui valant une inéligibilité – s’est dite prête à “sacrifier” son mandat de députée pour porter son parti à Matignon.Mais si cette solution n’est pas privilégiée par le président, le député RN Jean-Philippe Tanguy a promis sur BFMTV de ne pas “censurer tout et n’importe quoi”. Tout en jugeant “extrêmement peu probable” qu’Emmanuel Macron “se rende compte qu’il s’est trompé depuis huit ans”. La France insoumise réclame pour sa part la démission d’Emmanuel Macron ou sa destitution, ses députés devant déposer une motion en ce sens. 

Bayrou une dernière fois devant les députés pour sa chute annoncée

Sauf coup de théâtre, François Bayrou va devenir lundi le premier chef de gouvernement de la Ve République à tomber sur un vote de confiance. Un scénario qu’il a lui-même provoqué et qui alimente déjà toutes les spéculations sur un Premier ministre venant de la gauche. Tous les regards sont tournés vers Emmanuel Macron, de nouveau à la recherche d’un Premier ministre, le troisième depuis qu’aucune majorité ne s’est dégagée à l’Assemblée nationale après la dissolution, en juin 2024. Après le président du Sénat Gérard Larcher vendredi, il recevra lundi la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, d’après son entourage. Ses proches n’excluent pas une prise de parole dans les prochains jours, peut-être dès mardi, évoquant un chef de l’État qui, cette fois, veut aller vite.En attendant, après moins de neuf mois à Matignon, lundi à 15H00, François Bayrou montera à la tribune de l’Assemblée pour engager la responsabilité de son gouvernement. La sentence est déjà connue: face aux vetos annoncés de la gauche et de l’extrême droite, le centriste sait que la fin de son bail est imminente.Dans cet esprit, il a invité ses ministres à “un moment convivial” à Matignon dans la soirée, d’après son entourage.Il travaille “depuis plusieurs jours” sur son discours, ajoute-t-on. Comme durant ses multiples interviews, il devrait marteler la lourde “menace” que le “surendettement” fait peser sur le pays et qui justifie, à ses yeux, un effort budgétaire de 44 milliards d’euros pour 2026.Le maire de Pau a refusé de faire des concessions, provoquant sa chute avant même l’examen du budget, exercice sur lequel son prédécesseur Michel Barnier (LR) s’était déjà cassé les dents.Son bail à Matignon a été marqué par l’affaire Bétharram, un conclave raté sur les retraites, et peu de projets de loi marquants. Lui assure n’avoir “aucun regret”. Quant aux interrogations sur un départ orchestré pour se mettre en orbite pour 2027, un de ses plus proches, Marc Fesneau, promet sur TF1 qu'”il n’a pas fait tout ça pour avoir en perspective la présidentielle”, mais pour “être fidèle aux engagements pris devant les Français”. – “Pas traîner” -Les tractations pour le remplacer sont déjà bien entamées, dans la perspective de l’impératif du budget 2026. Plusieurs dates plaident aussi pour une vacance courte: les mobilisations “Bloquons tout” le 10 septembre, syndicale le 18, ou encore la décision vendredi de l’agence Fitch qui pourrait dégrader la note de la dette française. Dans la course au successeur, le PS s’est placé au centre du jeu, Olivier Faure se déclarant “prêt” pour Matignon. Mais si Emmanuel Macron a demandé aux chefs du camp gouvernemental de “travailler” avec les socialistes, peu dans son entourage pensent qu’il nommera le premier secrétaire du Parti socialiste, qui rejette l’idée d’un gouvernement “commun” avec des macronistes. Et le patron des Républicains Bruno Retailleau a prévenu: “hors de question” d’accepter un Premier ministre socialiste.Même à gauche, ça grince:  “je ne crois pas une minute qu’Emmanuel Macron ait l’intention de nommer à Matignon un gouvernement visant à mettre en place une politique de rupture avec le macronisme”, a raillé sur franceinfo le coordinateur de LFI Manuel Bompard.Plus probable donc: la négociation d’un accord de non-censure par une personnalité de droite ou du centre. “Il faut de la stabilité. Et le plus stable, c’est le socle commun qui dialogue avec les socialistes”, estime un proche du président. Plusieurs noms circulent pour Matignon : les ministres Sébastien Lecornu (Armées), Gérald Darmanin (Justice), Catherine Vautrin (Travail et Santé), Éric Lombard (Économie), le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand, l’ancien chef de la diplomatie et ex-socialiste Jean-Yves Le Drian… -“Sacrifier”  -Le Rassemblement national pousse lui pour de nouvelles législatives anticipées, qu’il dit cette fois pouvoir gagner.Marine Le Pen – qui connaîtra lundi la date de son procès en appel dans l’affaire des assistants d’eurodéputés lui valant une inéligibilité – s’est dite prête à “sacrifier” son mandat de députée pour porter son parti à Matignon.Mais si cette solution n’est pas privilégiée par le président, le député RN Jean-Philippe Tanguy a promis sur BFMTV de ne pas “censurer tout et n’importe quoi”. Tout en jugeant “extrêmement peu probable” qu’Emmanuel Macron “se rende compte qu’il s’est trompé depuis huit ans”. La France insoumise réclame pour sa part la démission d’Emmanuel Macron ou sa destitution, ses députés devant déposer une motion en ce sens.Â