Laszlo Krasznahorkai, le “maître hongrois de l’apocalypse”

Le romancier hongrois Laszlo Krasznahorkai, lauréat jeudi à 71 ans, du Nobel de littérature, est décrit comme “un écrivain hypnotique”, au style exigeant et à l’oeuvre mélancolique voire apocalyptique.”Il vous attire jusqu’à ce que le monde qu’il évoque fasse écho et se répercute en vous, jusqu’à ce que ce soit votre propre vision de l’ordre et du chaos”, déclarait à l’AFP en 2016 son traducteur en anglais, le poète George Szirtes.Né le 5 janvier 1954 à Gyula, dans le sud-est de la Hongrie, Laszlo Krasznahorkai est surtout lu en Allemagne, où il a vécu pendant des années, et en Hongrie, où il est considéré par beaucoup comme l’un des plus importants auteurs vivants du pays. Il est le deuxième hongrois à recevoir le Nobel de littérature après Imre Kertesz, lauréat en 2002, et décédé en mars 2016.Difficile et exigeant, son style a été décrit par Krasznahorkai lui-même comme “la réalité examinée jusqu’à la folie”. Son penchant pour les longues phrases et les rares coupures de paragraphe ont également valu à l’écrivain d’être qualifié d'”obsessionnel”. Explorant les thèmes de la dystopie postmoderne et de la mélancolie, son premier roman “Satantango” (1985) l’a fait connaître en Hongrie et reste son œuvre la plus renommée.- “Douloureusement beau” -Elle raconte la vie dans un village en décomposition de la Hongrie de l’ère communiste en 12 chapitres composés chacun d’un seul paragraphe et est qualifiée par M. Szirtes de “lente coulée de lave narrative”. Le livre était destiné aux personnes qui “veulent autre chose que du divertissement… qui ont une préférence pour le douloureusement beau”, a déclaré l’auteur dans une interview.”Satantango” a fait l’objet d’un long métrage – de plus de sept heures – du même nom en 1994 par le réalisateur hongrois Bela Tarr. Ce dernier a également porté à l’écran une adaptation du roman de 1989 de l’écrivain, “La mélancolie de la résistance”, qui se déroule aussi dans un lieu désolé de l’ère communiste, dans son film “Werckmeister Harmonies”, réalisé en 2000. Comparé à l’écrivain irlandais Samuel Beckett comme au Russe Fiodor Dostoïevski, Krasznahorkai avait été qualifié de “maître hongrois contemporain de l’apocalypse, qui inspire la comparaison avec Gogol et Melville”, par la critique américainne Susan Sontag.Son roman “Guerre et guerre” (1999) a été décrit par le critique du magazine New Yorker James Wood comme “l’une des expériences les plus profondément troublantes que j’aie jamais vécues en tant que lecteur”. – Kafka et Kyoto -“J’ai eu l’impression de m’être approché aussi près que la littérature pouvait le faire de l’habitation d’une autre personne”, a écrit Wood. En 2015, Krasznahorkai a remporté le prix britannique Man Booker International pour l’ensemble de sa carrière.Premier auteur hongrois à recevoir ce prix, il a cité l’auteur Franz Kafka, le chanteur Jimi Hendrix et la ville de Kyoto au Japon comme sources d’inspiration. “J’espère qu’avec l’aide de ce prix, je trouverai de nouveaux lecteurs dans le monde anglophone”, avait-il alors dit.Interrogé sur les images apocalyptiques de son œuvre, il a répondu: “Peut-être suis-je un écrivain qui écrit des romans pour des lecteurs qui ont besoin de la beauté de l’enfer”.

‘Sending you love from Gaza’: Palestinians hail ceasefire deal

Palestinians in Gaza clapped, cheered and danced in the pre-dawn darkness on Thursday, after Israel and Hamas agreed a ceasefire and hostage release deal in a major step towards ending the devastating two-year war in the territory.Around a dozen young men shouted joyful chants of “Allahu akbar”, meaning God is the greatest, outside Khan Yunis’s Nasser Hospital, as one man lifted another onto his shoulders.A man wearing a journalist’s press vest could also be seen carried above the crowd.”Thanks to God for this ceasefire, thanks for the end of the bloodshed and the killing,” said Abdelmajid Abedrabbo, one of the people celebrating.”I am not the only one who is happy, all of the Gaza Strip is happy, all of the Arab people are happy about the ceasefire,” he added. “Thanks and love to all those who stood with us and played a part in ending the bloodshed, sending you love from Gaza.”Israel and Hamas on Thursday agreed a Gaza ceasefire deal that could free the remaining living hostages within days, in a major step toward ending a war that has killed tens of thousands and unleashed a humanitarian crisis.The agreement, to be signed Thursday, also calls for Israel to release nearly 2,000 Palestinian prisoners as well as prompt a surge of aid into Gaza after more than two years of war started by Hamas’s unprecedented October 2023 attack on Israel.- ‘We are happy’ -“Despite all the wounding and the killing, and the loss of loved ones and relatives, we are happy today after the ceasefire,” Ayman al-Najjar told AFP in Khan Yunis.”I lost my cousins and some friends, and a week ago I lost my beloved grandfather, may his soul rest in peace. But today, and in spite of all this, we are happy,” he added.The war in Gaza was triggered by Palestinian Islamist movement Hamas’s October 7, 2023 attack on Israel, which resulted in the deaths of 1,219 people, mostly civilians, according to an AFP tally based on official Israeli figures.Israel’s retaliatory campaign in Gaza has killed at least 67,194 people, according to the health ministry in the Hamas-run territory, figures the United Nations considers credible.Militants also took 251 people hostage into Gaza, where 47 remain, including 25 the Israeli military says are dead.On Thursday, Israel continued its air strikes in Gaza, with AFP footage showing plumes of smoke billowing into the sky.Gaza’s civil defence agency, a rescue force operating under Hamas authority, said at least four people were killed on Thursday in Israeli strikes.- ‘Indescribable’ -The ceasefire and hostage release deal follows a 20-point peace plan for Gaza announced last month by US President Donald Trump.”Thank God, President Trump has announced that war ended, we are very happy,” said Wael Radwan.”We thank our brothers and all of those who participated even with just words to stop this war and this bloodshed.”Children in Gaza also expressed their joy, hoping they would now be able to return to school.”As soon as I woke up, my mother told me ‘the war has stopped, there’s a truce’ and I replied, ‘So that means we’re not going to die today?'” said nine-year-old Layan Massoud, who is living in the coastal Al-Mawasi area.”I ran out of the tent shouting to my friends, ‘There’s a truce! There’s a truce!” she continued.Rami Nofal, a 22-year-old displaced Gazan, said he hoped people would be able to return to their normal lives.”We will rebuild the schools and universities. The children around us have seen things that no other children in the world have seen.”Khaled Al-Namnam, 26, who is displaced in Al-Maghzai in the central Gaza Strip, said he had not expected the news.”Suddenly, I woke up in the morning to incredibly beautiful news… everyone was talking about the end of the war, aid coming in and the crossings being opened. I felt immense happiness,” he told AFP by telephone.”It’s a strange feeling — indescribable — after two years of bombing, fear, terror and hunger. Truly, it feels like we are being born again.”

“Ils reviennent”: à Tel-Aviv, célébrations et attente après l’accord sur la libération des otages

Des Israéliens dansent sur fond de musique techno, brandissant des drapeaux bleu et blanc ainsi que drapeaux américains sur la place des otages à Tel-Aviv, où quelques milliers de personnes sont rassemblées jeudi matin pour fêter l’accord entre Israël et le Hamas.Elles ont rejoint les familles d’otages, qui avaient commencé à célébrer la nouvelle tant attendue dans la nuit. L’accord conclu dans le cadre des pourparlers de Charm el-Cheikh (Egypte) dans la nuit de mercredi à jeudi, et annoncé par le président américain Donald Trump, prévoit la libération de tous les otages et un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.”Nous sommes tous venus ici depuis le bureau parce que nous sommes incapables de travailler, c’est un jour que toute la nation attendait depuis deux ans – chaque seconde, chaque jour, nous menaient à ce moment”, dit Rachel Peery, une employée du secteur high-tech.Il n’y a pas sur la place de retransmission d’une éventuelle signature de l’accord, mais des habitants sont venus pour partager leur émotion sur ce lieu devenu au fil des mois le centre névralgique du mouvement appelant au retour des captifs détenus depuis deux ans.Le 7 octobre 2023, dans l’attaque sans précédant du mouvement islamiste Hamas qui a déclenché la guerre dévastatrice à Gaza, 251 personnes personnes avaient été enlevées dont 47 sont toujours otages. Parmi eux, 25 sont morts selon l’armée.Sur la place, beaucoup arborent un autocollant sur lequel est inscrit “ils reviennent” avec un coeur jaune, rappel du ruban jaune devenu symbole des otages.- “We love Trump” -“On attend ce jour depuis 734 jours, on ne peut pas imaginer être ailleurs ce matin”, déclare Laurence Yitzhak, 54 ans, originaire de Tel-Aviv.”C’est une grande joie, un immense soulagement mêlé d’angoisse et de peine pour les familles qui n’ont pas eu ou qui ne vont pas avoir cette joie, c’est l’un des moments les plus israéliens que le pays ait pu vivre”, ajoute-t-elle. Le chef de l’opposition Yaïr Lapid a fait le déplacement pour l’occasion. Il est venu “enlacer les familles”, dit-il à l’AFP.”We love Trump” (“Nous aimons Trump”), indique une pancarte brandie par une femme grimée en Oncle Sam, en hommage au président américain à l’origine du plan pour Gaza et des pourparlers indirects en cours entre Israël et le Hamas. Une fermeture éclair jaune couvre la bouche de cette femme, et ses bras sont liés par une corde. A ses côtés, un homme en costume arbore lui un masque de Donald Trump et le ruban des otages.Le Forum des familles d’otages a invité le président américain à rencontrer ses représentants durant son prochain séjour en Israël, attendu dimanche.”Nous serions profondément honorés si vous pouviez nous rencontrer lors de votre prochaine visite en Israël. Ce serait sans doute l’une des plus grandes manifestations de soutien de l’histoire d’Israël envers un ami et un allié”, a écrit le Forum dans un communiqué.”C’est quelque chose dont tout le monde se souviendra: où il était quand il a entendu la nouvelle”, abonde Gyura Dishon, un homme d’affaires de 80 ans.”Vous voyez les gens chanter, danser, pleins d’espoir et pourtant, dans votre for intérieur, il y a toujours cette question: est-ce que quelque chose pourrait mal tourner? Sommes-nous trop prompts à être aussi heureux?”, s’interroge-t-il.A Jérusalem, un buraliste a déclaré à l’AFP qu’il soutenait la libération des otages, tout en précisant qu’il était “contre la fin de la guerre”.”Ils ont commencé quelque chose, ils doivent en payer le prix fort”, a-t-il précisé en référence au Hamas.Un homme priant dans une cabane à l’occasion de la fête juive de Soukkot a dit ressentir “un sentiment merveilleux”, tout en estimant que ce n’était “pas une fin heureuse.””Nous avons perdu beaucoup de gens bien, mais c’était la bonne chose à faire”, conclut-il.

“Ils reviennent”: à Tel-Aviv, célébrations et attente après l’accord sur la libération des otages

Des Israéliens dansent sur fond de musique techno, brandissant des drapeaux bleu et blanc ainsi que drapeaux américains sur la place des otages à Tel-Aviv, où quelques milliers de personnes sont rassemblées jeudi matin pour fêter l’accord entre Israël et le Hamas.Elles ont rejoint les familles d’otages, qui avaient commencé à célébrer la nouvelle tant attendue dans la nuit. L’accord conclu dans le cadre des pourparlers de Charm el-Cheikh (Egypte) dans la nuit de mercredi à jeudi, et annoncé par le président américain Donald Trump, prévoit la libération de tous les otages et un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.”Nous sommes tous venus ici depuis le bureau parce que nous sommes incapables de travailler, c’est un jour que toute la nation attendait depuis deux ans – chaque seconde, chaque jour, nous menaient à ce moment”, dit Rachel Peery, une employée du secteur high-tech.Il n’y a pas sur la place de retransmission d’une éventuelle signature de l’accord, mais des habitants sont venus pour partager leur émotion sur ce lieu devenu au fil des mois le centre névralgique du mouvement appelant au retour des captifs détenus depuis deux ans.Le 7 octobre 2023, dans l’attaque sans précédant du mouvement islamiste Hamas qui a déclenché la guerre dévastatrice à Gaza, 251 personnes personnes avaient été enlevées dont 47 sont toujours otages. Parmi eux, 25 sont morts selon l’armée.Sur la place, beaucoup arborent un autocollant sur lequel est inscrit “ils reviennent” avec un coeur jaune, rappel du ruban jaune devenu symbole des otages.- “We love Trump” -“On attend ce jour depuis 734 jours, on ne peut pas imaginer être ailleurs ce matin”, déclare Laurence Yitzhak, 54 ans, originaire de Tel-Aviv.”C’est une grande joie, un immense soulagement mêlé d’angoisse et de peine pour les familles qui n’ont pas eu ou qui ne vont pas avoir cette joie, c’est l’un des moments les plus israéliens que le pays ait pu vivre”, ajoute-t-elle. Le chef de l’opposition Yaïr Lapid a fait le déplacement pour l’occasion. Il est venu “enlacer les familles”, dit-il à l’AFP.”We love Trump” (“Nous aimons Trump”), indique une pancarte brandie par une femme grimée en Oncle Sam, en hommage au président américain à l’origine du plan pour Gaza et des pourparlers indirects en cours entre Israël et le Hamas. Une fermeture éclair jaune couvre la bouche de cette femme, et ses bras sont liés par une corde. A ses côtés, un homme en costume arbore lui un masque de Donald Trump et le ruban des otages.Le Forum des familles d’otages a invité le président américain à rencontrer ses représentants durant son prochain séjour en Israël, attendu dimanche.”Nous serions profondément honorés si vous pouviez nous rencontrer lors de votre prochaine visite en Israël. Ce serait sans doute l’une des plus grandes manifestations de soutien de l’histoire d’Israël envers un ami et un allié”, a écrit le Forum dans un communiqué.”C’est quelque chose dont tout le monde se souviendra: où il était quand il a entendu la nouvelle”, abonde Gyura Dishon, un homme d’affaires de 80 ans.”Vous voyez les gens chanter, danser, pleins d’espoir et pourtant, dans votre for intérieur, il y a toujours cette question: est-ce que quelque chose pourrait mal tourner? Sommes-nous trop prompts à être aussi heureux?”, s’interroge-t-il.A Jérusalem, un buraliste a déclaré à l’AFP qu’il soutenait la libération des otages, tout en précisant qu’il était “contre la fin de la guerre”.”Ils ont commencé quelque chose, ils doivent en payer le prix fort”, a-t-il précisé en référence au Hamas.Un homme priant dans une cabane à l’occasion de la fête juive de Soukkot a dit ressentir “un sentiment merveilleux”, tout en estimant que ce n’était “pas une fin heureuse.””Nous avons perdu beaucoup de gens bien, mais c’était la bonne chose à faire”, conclut-il.

Ursula von der Leyen échappe à la censure et se rassure

Ursula von der Leyen a de nouveau échappé largement à la censure jeudi, se félicitant du “fort soutien” du Parlement européen, même si les critiques persistent contre la présidente de la Commission.Les eurodéputés, réunis en session plénière à Strasbourg ont nettement rejeté deux motions de censure, l’une venant de l’extrême droite, l’autre de la gauche radicale.La première, présentée par Les Patriotes pour l’Europe (Pfe), groupe présidé par le Français Jordan Bardella, a récolté 179 voix en sa faveur, 378 voix contre et 37 abstentions. Changeant de cap, quatre eurodéputés français de droite dont le vice-président des Républicains François-Xavier Bellamy ont allié leurs voix à l’extrême droite, seuls parlementaires de la droite européenne (PPE) à faire ce choix.Interrogé par l’AFP, François-Xavier Bellamy a expliqué avoir voulu marquer son opposition à l’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur, pour ne pas “être en contradiction avec les engagements pris pendant notre campagne, et le combat que nous menons sans relâche en particulier pour protéger nos agriculteurs”.La seconde motion, venant du groupe de La Gauche, co-présidé par la Française Manon Aubry, a recueilli seulement 133 voix pour, avec un nombre plus élevé de parlementaires s’y opposant (383 voix contre) et 78 abstentions. Après ces résultats, meilleurs que ce que l’exécutif redoutait, Ursula von der Leyen s’est réjouie du “fort soutien” du Parlement dans un message publié sur le réseau social X.Elle conforte ainsi sa coalition entre sociaux-démocrates, centre (Renew) et la droite (PPE), même si le camp dit pro-européen exprime lui aussi ses critiques.- “La majorité fonctionne mal” -Les votes de jeudi avaient un air de déjà-vu pour Ursula von der Leyen, après une motion de censure en juillet initiée par un eurodéputé roumain d’extrême droite, Gheorghe Piperea (ECR). Cette motion avait été soutenue par 175 eurodéputés, surtout d’extrême droite, avec une douzaine de parlementaires de la gauche radicale. Elle avait été rejetée par 360 voix.Depuis juillet, “on ne peut pas dire qu’on ait réellement fait de progrès dans ce Parlement. La majorité pro-européenne qui vous a élue fonctionne mal, toujours aussi mal”, a déploré la cheffe des centristes Valérie Hayer lors d’un débat lundi dans l’hémicycle.La gauche et le centre reprochent à Ursula von der Leyen, et plus largement à la droite dont elle est issue, de cultiver l’ambiguïté avec l’extrême droite et de détricoter les lois environnementales.”Vous devez choisir entre vos alliés et ceux qui ne sont pas nos amis”, lui a lancé lundi la présidente des sociaux-démocrates Iratxe Garcia.Malgré des critiques, députés de droite, sociaux-démocrates et centristes continuent de soutenir largement Ursula von der Leyen.Les Français Jordan Bardella (Patriotes pour l’Europe) et Manon Aubry (La Gauche) l’avaient eux appelée à partir.- Ton plus conciliant -Lundi, Manon Aubry l’a accusée d'”inaction” face au “génocide” à Gaza, tandis que Jordan Bardella a dénoncé une “fuite en avant migratoire” de l’UE et une “reddition commerciale” dans l’accord avec Donald Trump.Ursula von der Leyen a répondu à ces attaques avec un ton plus conciliant qu’en juillet, lorsqu’elle avait taxé les initiateurs de la motion de censure “d’extrémistes”, “antivaccins” et admirateurs “de Poutine”.Elle a appelé à l’unité et averti que toute division serait “exploitée” par les adversaires de l’Union européenne, mentionnant la Russie.Une motion de censure peut être présentée par un dixième des eurodéputés, soit 72 parlementaires. Pour être adoptée, elle doit recueillir la majorité des deux tiers des suffrages exprimés, représentant la majorité des eurodéputés.Le Parlement européen n’a jamais renversé une Commission. Avec un cas particulier en 1999: avant un vote perdu d’avance, la Commission européenne de l’époque, présidée par le Luxembourgeois Jacques Santer, avait démissionné à la suite d’un rapport accablant sur sa “lourde responsabilité” dans des affaires de fraude.

A Gaza, l’accord de cessez-le-feu donne “l’impression de renaître”

Dans le sud de la bande de Gaza, avant même que le soleil ne se lève, une foule de Palestiniens a laissé éclater sa joie jeudi, après l’annonce d’un accord qui laisse espérer la fin d’une guerre dévastatrice de deux ans entre le Hamas et Israël.”Dieu est le plus grand”, crie une poignée de jeunes hommes, dont l’un se fait porter sur les épaules d’un autre en haranguant le groupe réuni devant l’hôpital Nasser de Khan Younès, avant de reprendre en coeur des slogans de célébration. Plusieurs se filment pour les réseaux sociaux, un immense sourire sur le visage, tandis qu’un homme porte à bout de bras une enceinte diffusant des chants tout en projetant des lumières multicolores dans la nuit.”Grâce soit rendue à Dieu pour ce cessez-le-feu, merci de mettre fin au bain de sang”, lance Abdelmajid Abed Rabbo, un des jeunes rassemblés devant l’hôpital.”Je ne suis pas le seul à être heureux: toute la bande de Gaza est heureuse, tout le peuple arabe est heureux”, poursuit ce jeune homme aux cheveux bouclés. “Je remercie tous ceux qui se sont tenus à nos côtés et ont contribué à mettre fin à tout ce sang versé, je leur envoie tout mon amour depuis Gaza.”Le président américain Donald Trump a annoncé dans la nuit qu’Israël et le Hamas avaient donné leur feu vert à un accord de cessez-le-feu à Gaza et de libération des otages détenus par le Hamas ou d’autres groupes palestiniens.Selon une source palestinienne proche du dossier, l’accord doit être signé dès jeudi en Egypte après des négociations marathon indirectes entre les belligérants mis sous pression internationale.Mais plus au nord du territoire côtier palestinien, les explosions continuent, selon des témoins, et un journaliste de l’AFP a vu plusieurs panaches de fumée s’élever au milieu des décombres.La Défense civile, une organisation de premier secours opérant sous l’autorité du Hamas, a fait état de quatre morts dans des bombardements ou tirs israéliens dans la nuit.Sollicitée par l’AFP, l’armée n’a pas commenté dans l’immédiat.Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.- “Toutes les blessures” -Lancée en riposte à l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, l’offensive israélienne sur la bande de Gaza a fait des dizaines de milliers de morts et dévasté ce petit territoire côtier en proie à un désastre humanitaire.L’accord annoncé par M. Trump prévoit l’entrée d’un volume d’aide plus conséquent dans un territoire où l’ONU a déclaré des zones de famine en août, ce qu’Israël a qualifié de “mensonges”.”Malgré toutes les blessures, les morts et la perte de nos proches, nous sommes heureux aujourd’hui”, confie un autre jeune du groupe, Ayman al-Najjar.”J’ai perdu mes cousins, des amis, et il y a une semaine mon cher grand-père, que son âme repose en paix, mais aujourd’hui, malgré tout cela, nous sommes heureux”, ajoute-t-il.L’accord de cessez-le-feu s’appuie sur un plan de paix en 20 points pour Gaza, annoncé en septembre par le président américain Donald Trump.”Grâce à Dieu, le président Trump a annoncé la fin de la guerre, nous sommes très heureux”, salue d’ailleurs Waël Radouane, “nous remercions nos frères et tous ceux qui ont contribué, même par des mots seulement, à mettre fin à cette guerre.”— “Sentiment étrange” —Dans l’immense camp de fortune d’al-Mawasi, également dans le sud du territoire, des habitants ont témoigné d’une même joie.”Dès que je me suis réveillée, maman m’a dit: la guerre s’est arrêtée, il y a une trêve, et je lui ai répondu: alors ça veut dire qu’on ne va pas mourir aujourd’hui?” raconte Layan Massoud, 9 ans.”Je suis sortie de la tente en criant à mes amies: il y a une trêve! Il y a une trêve!” poursuit-elle.D’autres enfants ont dit à l’AFP espérer la réouverture prochaine des écoles, fermées depuis deux ans.”C’est un sentiment étrange, indescriptible, après deux années de bombardements, de peur, de terreur et de faim, sincèrement, nous avons eu l’impression de renaître”, note Khaled al-Namnam, 26 ans, joint par téléphone à al-Maghazi, dans le centre de la bande de Gaza.Non loin, à Deir al-Balah, où d’autres déplacés se massent dans des habitats improvisés, Oum Bilal al-Hawajri abonde: “Quand on nous a dit que la guerre était finie, c’était comme si la vie revenait en nous.”

A Gaza, l’accord de cessez-le-feu donne “l’impression de renaître”

Dans le sud de la bande de Gaza, avant même que le soleil ne se lève, une foule de Palestiniens a laissé éclater sa joie jeudi, après l’annonce d’un accord qui laisse espérer la fin d’une guerre dévastatrice de deux ans entre le Hamas et Israël.”Dieu est le plus grand”, crie une poignée de jeunes hommes, dont l’un se fait porter sur les épaules d’un autre en haranguant le groupe réuni devant l’hôpital Nasser de Khan Younès, avant de reprendre en coeur des slogans de célébration. Plusieurs se filment pour les réseaux sociaux, un immense sourire sur le visage, tandis qu’un homme porte à bout de bras une enceinte diffusant des chants tout en projetant des lumières multicolores dans la nuit.”Grâce soit rendue à Dieu pour ce cessez-le-feu, merci de mettre fin au bain de sang”, lance Abdelmajid Abed Rabbo, un des jeunes rassemblés devant l’hôpital.”Je ne suis pas le seul à être heureux: toute la bande de Gaza est heureuse, tout le peuple arabe est heureux”, poursuit ce jeune homme aux cheveux bouclés. “Je remercie tous ceux qui se sont tenus à nos côtés et ont contribué à mettre fin à tout ce sang versé, je leur envoie tout mon amour depuis Gaza.”Le président américain Donald Trump a annoncé dans la nuit qu’Israël et le Hamas avaient donné leur feu vert à un accord de cessez-le-feu à Gaza et de libération des otages détenus par le Hamas ou d’autres groupes palestiniens.Selon une source palestinienne proche du dossier, l’accord doit être signé dès jeudi en Egypte après des négociations marathon indirectes entre les belligérants mis sous pression internationale.Mais plus au nord du territoire côtier palestinien, les explosions continuent, selon des témoins, et un journaliste de l’AFP a vu plusieurs panaches de fumée s’élever au milieu des décombres.La Défense civile, une organisation de premier secours opérant sous l’autorité du Hamas, a fait état de quatre morts dans des bombardements ou tirs israéliens dans la nuit.Sollicitée par l’AFP, l’armée n’a pas commenté dans l’immédiat.Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.- “Toutes les blessures” -Lancée en riposte à l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, l’offensive israélienne sur la bande de Gaza a fait des dizaines de milliers de morts et dévasté ce petit territoire côtier en proie à un désastre humanitaire.L’accord annoncé par M. Trump prévoit l’entrée d’un volume d’aide plus conséquent dans un territoire où l’ONU a déclaré des zones de famine en août, ce qu’Israël a qualifié de “mensonges”.”Malgré toutes les blessures, les morts et la perte de nos proches, nous sommes heureux aujourd’hui”, confie un autre jeune du groupe, Ayman al-Najjar.”J’ai perdu mes cousins, des amis, et il y a une semaine mon cher grand-père, que son âme repose en paix, mais aujourd’hui, malgré tout cela, nous sommes heureux”, ajoute-t-il.L’accord de cessez-le-feu s’appuie sur un plan de paix en 20 points pour Gaza, annoncé en septembre par le président américain Donald Trump.”Grâce à Dieu, le président Trump a annoncé la fin de la guerre, nous sommes très heureux”, salue d’ailleurs Waël Radouane, “nous remercions nos frères et tous ceux qui ont contribué, même par des mots seulement, à mettre fin à cette guerre.”— “Sentiment étrange” —Dans l’immense camp de fortune d’al-Mawasi, également dans le sud du territoire, des habitants ont témoigné d’une même joie.”Dès que je me suis réveillée, maman m’a dit: la guerre s’est arrêtée, il y a une trêve, et je lui ai répondu: alors ça veut dire qu’on ne va pas mourir aujourd’hui?” raconte Layan Massoud, 9 ans.”Je suis sortie de la tente en criant à mes amies: il y a une trêve! Il y a une trêve!” poursuit-elle.D’autres enfants ont dit à l’AFP espérer la réouverture prochaine des écoles, fermées depuis deux ans.”C’est un sentiment étrange, indescriptible, après deux années de bombardements, de peur, de terreur et de faim, sincèrement, nous avons eu l’impression de renaître”, note Khaled al-Namnam, 26 ans, joint par téléphone à al-Maghazi, dans le centre de la bande de Gaza.Non loin, à Deir al-Balah, où d’autres déplacés se massent dans des habitats improvisés, Oum Bilal al-Hawajri abonde: “Quand on nous a dit que la guerre était finie, c’était comme si la vie revenait en nous.”

Le Figaro fêtera en janvier ses 200 ans, une longévité rare

Le Figaro, l’un des plus vieux quotidiens au monde, fêtera ses 200 ans lors de trois journées d’exposition et de conférences au Grand Palais à Paris du 14 au 16 janvier 2026, après de nombreuses parutions spéciales dès ce vendredi, a-t-il annoncé jeudi.”C’est un anniversaire exceptionnel pour un grand quotidien d’information, car nous sommes très peu dans le monde à pouvoir le célébrer”, s’est réjoui Marc Feuillée, directeur général du Groupe Figaro, lors d’une conférence de presse.Selon lui, seuls The Times au Royaume-Uni, la NZZ (journal suisse germanophone) ou quelques titres locaux sont plus anciens que le quotidien français de droite, nommé d’après le personnage de théâtre créé par Beaumarchais.Le Figaro est né en 1826 sous la forme d’une feuille littéraire et satirique opposée au roi Charles X. Il est devenu un quotidien sous l’impulsion de son directeur Hippolyte de Villemessant dans les années 1860.Son histoire sera célébrée au Grand Palais du 14 au 16 janvier à travers une exposition, des conférences et des débats.L’entrée sera gratuite, sur inscription en ligne. Le Figaro espère 10.000 visiteurs par jour, et prévoit ensuite une version réduite dans de grandes villes de province.Trois soirées auront lieu dès le 13 janvier, sur invitation. Le comédien Fabrice Luchini y lira des textes d’écrivains qui ont signé dans le Figaro, dont Baudelaire, Proust ou Houellebecq.Avant cela, les festivités démarrent dès ce vendredi avec le lancement d’une page hebdomadaire consacrée au bicentenaire dans le quotidien. Des cahiers spéciaux, un hors-série ou un numéro collector du Figaro Magazine suivront d’ici janvier, et un livre sortira le 15 novembre.”Le fil rouge” de l’histoire du journal, “c’est la liberté”, a estimé le directeur des rédactions, Alexis Brézet.Il a rappelé que le Figaro s’était “engagé pour Alfred Dreyfus” et que l’un de ses directeurs, Pierre Brisson, avait “préféré le saborder” pendant l’Occupation “plutôt que le faire paraître sous le joug allemand”.Cette vaste opération de communication représente un coût de 3 millions d’euros. “On a mis le paquet”, a souligné M. Feuillée.Entre juillet 2024 et juin 2025, le Figaro s’est vendu à 375.000 exemplaires en moyenne par jour, selon l’ACPM (Alliance pour les chiffres de la presse et des médias).Le groupe, qui appartient à la famille Dassault, revendique 410.000 abonnés sur l’ensemble de ses formules et s’est diversifié en lançant sa chaîne de télévision Le Figaro TV en 2023.

Tags de cercueils en lien avec l’Ukraine: quatre hommes nés en Moldavie jugés à Paris en février

Quatre hommes nés en Moldavie seront jugés le 23 février devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir réalisé en juin 2024 des tags représentant des cercueils avec des inscriptions faisant référence au conflit ukrainien, dans une opération considérée comme “une entreprise de démoralisation de l’armée” française.Ce dossier fait partie d’une série d’affaires liées à des ingérences étrangères et visant à “semer le trouble” et “créer des fractures” dans la population, avait affirmé la procureure de Paris Laure Beccuau le 12 septembre. Parmi elles: les étoiles de David bleues taguées en région parisienne (deux Moldaves mis en cause), les Mains rouges peintes sur le mémorial de la Shoah (quatre Bulgares seront jugés fin octobre) ou encore les têtes de cochon déposées devant des mosquées. Pour les tags de cercueils, les quatre hommes, dont deux sont sous mandat d’arrêt, comparaîtront pour dégradation ou détérioration légère d’un bien par inscription commise en réunion, et pour avoir participé à une entreprise de démoralisation de l’armée en vue de nuire à la défense nationale en temps de paix. Ce dernier délit fait encourir cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende.Agés de 30, 36, 44 ans et 50 ans, ces hommes – trois de nationalité moldave et un dont la nationalité est inconnue – sont soupçonnés d’avoir commis ces faits entre les 18 et 20 juin 2024.- 100 euros par jour -Le 20 juin 2024, à 01H30 du matin, des policiers avaient surpris un homme en train de taguer un mur avec une bombe de peinture rouge et un pochoir représentant un cercueil vide avec l’inscription “Stop the death now! Mriya Ukraine”, tandis qu’un autre faisait le guet.De tels tags avaient été notamment retrouvés sur les bâtiments de l’AFP et du Figaro.Des tags au pochoir représentant un cercueil équipé d’ailes d’avion, avec la mention “Des Mirage pour l’Ukraine”, avaient été découverts dans d’autres endroits de Paris, certains accompagnés de la mention “Mirya” (“rêve” en ukrainien).Les deux Moldaves avaient expliqué être payés 100 euros par jour pour réaliser ces tags.L’enquête a mis en évidence la présence à Paris d’un troisième homme, qui les avait recrutés et était le chef de l’opération sur place, leur disant où taguer.Les investigations réalisées via la coopération policière ont par ailleurs permis d’identifier une quatrième personne, Alexandr Grigorenco, comme donneur d’ordres: ce “fervent sympathisant du parti politique pro-russe SOR”, qui avait déjà “commandité des actions similaires en France quelques jours plus tôt”, est le beau-père d’un auteur de telles inscriptions dans le secteur de l’Assemblée nationale entre les 6 et 8 juin 2024, selon l’ordonnance que l’AFP a pu consulter.Le 22 juin 2024, le ministre moldave des Affaires étrangères, Mihai Popsoi, avait condamné “fermement les tactiques hybrides de la Russie en France consistant à impliquer des citoyens de Moldavie dans des actes de vandalisme et d’incitation à la haine”.- “Menace” -Les tags ont été réalisés “dans un contexte de guerre déclenchée par la Russie contre l’Ukraine”, qui bénéficie du soutien de la France, Paris fournissant notamment à Kiev des avions de chasse Mirage-2000, rappelle le magistrat instructeur.Pour lui, ils ne peuvent s’analyser autrement que comme “une menace”: ils étaient “destinés à avoir un fort impact médiatique afin de démoraliser l’armée de l’air française”.Les avocats des deux Moldaves pris en flagrant délit, Louis Gloria et Emanuel de Dinechin, ont déploré que l’infraction de démoralisation de l’armée ait été retenue: “elle est contraire à la liberté d’expression car potentiellement très dangereuse pour les journalistes intervenant sur les sujets de défense, et contraire au principe de précision de la loi pénale, le +moral de l’armée+ étant une notion de psychologie impossible à jauger objectivement”.Ils ont souligné que cette infraction était “tombée en désuétude depuis la guerre d’Algérie”.En janvier 2025, le Conseil constitutionnel a estimé que la loi liée était conforme à la Constitution et ne portait pas atteinte à la liberté d’expression.Les deux Moldaves interpellés ont été libérés en octobre 2024 sous contrôle judiciaire. Le chef de la bande et le donneur d’ordre font de leur côté l’objet de mandats d’arrêt délivrés au printemps 2025.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Atxu Marima, indien déraciné porte-parole des peuples d’Amazonie

Après que son père a été attaqué par un jaguar, Atxu Marima et sa famille ont quitté leur tribu des Hi-Merima, coupée du monde dans la forêt amazonienne au Brésil, pour rejoindre “la société civilisée”.Ce contact sera fatal à une grande partie de sa famille, décimée par la grippe. Aujourd’hui seul survivant, il ne peut pas revenir dans sa communauté, de peur de leur transmettre un virus qui pourrait devenir mortel. Il a décidé de se faire le porte-parole des “peuples coupés du monde”.”Je suis là pour raconter l’histoire de mon peuple”, affirme Atxu Marima, rencontré par l’AFP lors d’un voyage à Paris pour sensibiliser à leur cause.- “Tout le monde est tombé malade” – Atxu Marima est né chez les Hi-Merima, tribu nomade du sud de l’état d’Amazonas, au nord-ouest du Brésil. Il a grandi jusqu’à l’âge de sept ou huit ans, entre les rivières Purus et Jurua, dans cette communauté, l’une des 114 tribus coupées du monde reconnues dans ce pays.Pendant des années, les autorités brésiliennes ont encouragé le contact avec ces communautés, avant de changer leur fusil d’épaule en 1987, au vu des ravages occasionnées.Atxu Marima en a fait l’expérience.Ce quadragénaire, père de trois enfants, sourit à l’évocation de ses souvenirs d’enfance en Amazonie: les chants adressés aux arbres pour qu’ils donnent plus de fruits, les courses à travers la forêt avec ses frères et soeurs…Jusqu’au jour où un jaguar a attaqué son père. Grièvement blessé à la tête, ce dernier a commencé à délirer, voyant ses propres enfants comme des proies, des tapirs ou des cochons qu’il fallait chasser.Inquiète pour ses enfants, sa mère les emmène loin de leur père, abandonné dans un hamac, au-dessus d’un trou creusé pour lui servir de tombe.”Ma famille, en particulier ma mère, a alors décidé d’entrer dans le +monde civilisé+”, raconte Atxu Marima.Exposés à des virus contre lesquelles ils n’avaient aucune défense immunitaire, sa mère, sa tante et plusieurs de ses frères meurent des suites d’une grippe. Seuls survivants, Atxu et quatre de ses frères et soeurs sont alors placés dans différentes familles d’accueil.Sa famille adoptive le rebaptise Romerito et le fait travailler dans des “conditions proches de l’esclavage” jusqu’à ses 15 ans environ.Il n’a eu aucune nouvelle de ses frères et soeurs. Il pense être le seul encore en vie.”Je ne peux pas reprendre contact avec mon peuple (…) Je leur transmettrais une maladie”, dit Atxu Marima: “Je ne suis plus quelqu’un de la forêt.”- “Mon territoire” -Depuis 1987, le Brésil a adopté une politique de non-contact, n’autorisant les interactions que si elles ont été initiées par les autochtones eux-mêmes.Auparavant, “il n’était pas rare que la moitié des personnes +non-contactées+ meurent dans l’année suivant leur premier contact”, explique Priscilla Schwarzenholz, chercheuse à Survival International, une ONG de défense des droits des peuples autochtones qui a accueilli Atxu Marima à Paris.Selon Atxu Marima, les peuples isolés ont peur du monde extérieur parce qu’ils craignent “d’être abattus, car les +civilisés+ ont des armes”.Aujourd’hui, il travaille avec la Fondation brésilienne pour les peuples indigènes (Funai) à la surveillance du territoire des Hi-Merima, qui a été reconnu par le gouvernement en 2005.Il parle avec fierté de son travail contre les pêcheurs clandestins qui tentent d'”envahir” cette zone.Une nuit, “nous avons dormi à l’embouchure du fleuve Branco”, raconte-t-il: “À l’aube, nous avons entendu un moteur (de bateau) s’approcher et nous avons intercepté” des pêcheurs, qui ont rejeté leur prise à l’eau.”C’était en territoire indigène, mon territoire”, dit-il.Les incendies de forêt et la déforestation sont une autre menace pour leur survie. Les fortes chaleurs et la sécheresse de l’année dernière ont mis en danger leurs habitations et leur chasse, souligne-t-il.Malgré ses menaces, la communauté des Hi-Merima s’est agrandie ces vingt dernières années, notamment depuis que les intrusions sur leur territoire ont été interdites.”On peut voir qu’il y a des enfants, des bébés. (…) Ils grandissent et sont en bonne santé”, explique Priscilla Schwarzenholz, estimant qu’ils sont environ 150 aujourd’hui, d’après les traces qu’ils laissent dans la forêt.”Ils (les Hi-Merima) ne savent pas que j’existe”, dit Atxu Merima. Mais raconter son histoire est sa façon de rester lié à eux.Il porte la voix de ces peuples isolés, plaidant pour qu’ils décident eux-même si, et quand, ils souhaitent entrer en contact avec le reste du monde. En attendant, dit-il, “laissons les vivre en paix”.