Cinquième nuit d’escalade entre Israël et l’Iran
Israël et l’Iran échangent barrages de missiles et menaces guerrières pour la cinquième nuit consécutive mardi, Téhéran annonçant des frappes “sans interruption jusqu’à l’aube” après un nouvelle vague d’attaques israéliennes contre sa télévision nationale et plusieurs autres cibles.Téhéran a annoncé lundi soir avoir lancé la “neuvième salve d’attaque combinée de drones et missiles” depuis le début le 13 juin de l’offensive sans précédent menée par Israël contre son ennemi juré, avec l’objectif affiché de l’empêcher de se doter de la bombe atomique.Cette attaque “se poursuivra sans interruption jusqu’à l’aube”, ont averti le Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique.”Nos puissantes forces armées montrent au monde que les criminels de guerre cachés dans des abris à Tel-Aviv ne resteront pas impunis pour leurs crimes”, a écrit pour sa part sur X le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.”Nous continuerons de pilonner ces lâches aussi longtemps qu’il le faudra pour qu’ils cessent de tirer sur notre peuple”, a-t-il ajouté.L’armée israélienne a lancé mardi à l’aube une brève alerte aérienne concernant Tel-Aviv et Beersheva, dans le sud du pays, mais l’a levée au bout de quelques instants.De son côté, l’Iran a activé ses systèmes de défense aérienne “à un niveau élevé”, selon un média d’Etat.”Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement”, a déclaré Donald Trump sur son réseau Truth Social. “L’Iran aurait dû signer l’+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines”.- TV d’Etat attaquée -Dans la matinée, l’Iran avait tiré des missiles sur plusieurs grandes villes d’Israël, en riposte à des frappes aériennes contre son territoire. Selon le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, les représailles iraniennes ont fait au moins 24 morts depuis vendredi.Du côté iranien, les frappes israéliennes, qui ont visé des centaines de sites militaires et nucléaires, ont fait au moins 224 morts et plus d’un millier de blessés depuis vendredi, selon un bilan officiel établi dimanche.Trois secouristes du Croissant-Rouge iranien ont été tués lundi à Téhéran dans un bombardement durant leur travail, a annoncé l’organisation. Et les émissions de la télévision publique iranienne ont été brièvement interrompues par une attaque israélienne contre son bâtiment.Cette attaque s’est produite alors qu’une présentatrice critiquait vivement Israël à l’antenne. Elle a été vue quittant précipitamment le plateau dans un nuage de poussière, tandis que des débris du plafond tombaient autour d’elle.Téhéran a condamné “un acte ignoble et un crime de guerre”, et a appelé deux chaînes de télévision israéliennes a évacuer leurs locaux.Le Grand Bazar, le principal marché de Téhéran, est resté fermé lundi. Les rues de la capitale étaient pour la plupart désertes, les magasins fermés à l’exception de quelques épiceries, et de nombreux automobilistes faisaient la queue aux stations-service.- Changer “la face du Moyen-Orient” -Un vendeur a signalé une augmentation des achats compulsifs, disant que son magasin “était en rupture de stocks d’eau”.Lors d’une conférence de presse télévisée lundi, Benjamin Netanyahu a affirmé qu’Israël était en train de changer “la face du Moyen-Orient”.”Nous avons éliminé les responsables de la sécurité de l’Iran parmi lesquels trois chefs d’état-major, le commandant de l’armée de l’air et deux chefs des services de renseignement. Nous les éliminons un par un”, s’est-il vanté.Le Premier ministre israélien a également lancé un appel lundi au peuple iranien pour qu’il se soulève contre la “tyrannie”, estimant qu’il aura “une occasion d’être bientôt libre”, dans une interview accordée à la chaîne Iran International à Londres.Dans une autre interview, à la chaîne américaine ABC, M. Netanyahu, a par ailleurs estimé qu’assassiner le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, mettrait “fin au conflit”.Les Etats-Unis ont annoncé le déploiement de “ressources supplémentaires” au Moyen-Orient pour y renforcer son “dispositif défensif”, a annoncé le ministre de la Défense américain Pete Hegseth.- “Arrêter la guerre” -Sur X, Abbas Araghchi s’est demandé si le président américain Donald Trump “prend au sérieux la diplomatie et est intéressé d’arrêter la guerre”. “Il suffit d’un seul coup de téléphone de Washington pour museler quelqu’un comme Netanyahu”, a-t-il écrit.Ce conflit a éclaté au moment où l’Iran et les Etats-Unis prévoyaient une nouvelle séance de négociations à Oman sur le nucléaire iranien dimanche.Soupçonné par les Occidentaux et par Israël de vouloir fabriquer l’arme nucléaire, l’Iran dément et défend son droit à enrichir de l’uranium afin de développer un programme nucléaire civil.Israël affirme avoir détruit “la principale installation” du site d’enrichissement d’uranium de Natanz, dans le centre de l’Iran. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a cependant affirmé qu’il n’y a “pas d’indication d’attaque” contre la partie souterraine du site, qui abrite la principale usine d’enrichissement. “L’agression israélienne contre l’Iran en pleine négociation porte un coup à la diplomatie”, a déclaré Abbas Araghchi, lors d’un appel avec ses homologues français, allemand, britannique et de l’Union européenne lundi.
Togo: les médias français RFI et France 24 suspendus pour trois mois
France 24 et Radio France internationale ont été lundi interdites d’antenne pour trois mois au Togo, accusées d’avoir relayé des “propos inexacts et tendancieux” après des manifestations qui ont secoué le pays au début du mois. Cette suspension vient réduire un peu plus l’espace de diffusion en Afrique de l’ouest de ces deux médias publics français, suspendus depuis plusieurs années au Mali, Burkina Faso et Niger, trois pays sahéliens dirigés par des juntes militaires. “Plusieurs émissions récentes ont relayé des propos inexacts, tendancieux, voire contraires aux faits établis, portant atteinte à la stabilité des institutions républicaines et à l’image du pays”, a annoncé la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) du Togo, dans un communiqué.”Le pluralisme des opinions n’autorise pas la diffusion de contre-vérités ni la présentation partiale de l’actualité. La liberté de la presse ne saurait être synonyme de désinformation ou d’ingérence”, poursuit l’institution qui pointe “des manquements répétés et signalés”.Les deux médias ont déclaré lundi soir dans un communiqué conjoint avoir “appris avec surprise” leur suspension “sans préavis”, malgré un “contexte de dialogue pourtant soutenu et constructif” avec l’autorité de régulation togolaise. RFI et France 24 réaffirment par ailleurs “leur attachement indéfectible aux principes déontologiques du journalisme, comme leur soutien à leurs équipes qui délivrent chaque jour une information rigoureuse, indépendante, vérifiée, impartiale et équilibrée”.L’ONG Reporters sans frontières (RSF) a de son côté “condamné fermement la suspension arbitraire” des deux médias.Le directeur du bureau pour l’Afrique subsaharienne de RSF, Sadibou Marong, a “appelé les autorités à lever ces sanctions et à rétablir immédiatement la diffusion” de RFI et France 24, dans un communiqué transmis à l’AFP.- Nouveaux appels à manifester -La nouvelle Constitution adoptée en avril 2024 a permis à M. Gnassingbé de consolider son pouvoir désormais au sein d’un régime parlementaire dont il occupe la plus haute fonction, celle de président du Conseil.Elle cristallise les tensions au Togo: l’opposition et la société civile accusant M. Gnassingbé de vouloir rester indéfiniment à la tête de l’Etat, les autorités répondant que la réforme constitutionnelle vise plutôt à “dépersonnaliser” le pouvoir et renforcer “l’unité nationale et la cohésion du pays”.Le Togo est dirigé depuis 2005 par Faure Gnassingbé, successeur de son père resté près de 38 ans à la tête du pays.Début juin, des manifestations lancées sur les réseaux sociaux par des jeunes et des militants de la société civile ont eu lieu à Lomé pour protester contre le pouvoir.Les manifestants dénonçaient notamment les arrestations de voix critiques, la hausse du prix de l’électricité et la réforme constitutionnelle.L’Alliance nationale pour le changement (ANC), l’un des principaux partis d’opposition a dénoncé la suspension des deux médias français comme une “décision autoritaire (qui) vise à museler des médias qui n’ont fait que leur travail : informer sur les dérives du régime et les manÅ“uvres antidémocratiques liées à l’imposition d’une nouvelle Constitution taillée sur mesure pour maintenir M. Faure Gnassingbé au pouvoir à vie”.Les récentes manifestations avaient notamment été initiées par le rappeur Aamron, critique du pouvoir, qui avait été arrêté fin mai avant de réapparaître dans une vidéo le 5 juin, depuis un hôpital psychiatrique où il présentait des excuses envers M. Gnassingbé.Une cinquantaine de personnes ont été arrêtées puis libérées, selon le procureur qui précisait la semaine dernière que “quelques unes” encore détenues allaient être rapidement présentées au parquet. Des journalistes qui couvraient les manifestations ont été brièvement interpellés et contraints par les forces de l’ordre d’effacer leurs images.De nouveaux appels à manifester ont été lancés sur les réseaux sociaux, pour les 26, 27 et 28 juin.Le Togo est au 121e rang sur 180 dans le classement 2025 de la liberté de la presse de Reporters sans frontières (RSF), en recul de 8 places par rapport à 2024.
US military boosts Mideast ‘capabilities’ amid Israel-Iran conflict
The aircraft carrier USS Nimitz was leaving Southeast Asia on Monday after canceling a Vietnam visit, as the Pentagon announced it was sending “additional capabilities” to the Middle East amid a ramp up of the Iran-Israel conflict.At 13:45 GMT, the carrier was traveling through the Malacca Strait toward the Indian Ocean, according to Marine Traffic, a ship-tracking site.A Vietnamese government official confirmed to AFP that a planned reception aboard the USS Nimitz on June 20, as part of the ship’s expected June 19-23 visit to Danang, had been cancelled.  The official shared a letter from the US embassy announcing that the Defense Department was cancelling the event due to “an emergent operational requirement.” The movement of one of the world’s largest warships came on day four of the escalating air war between Israel and Iran, with no end in sight despite international calls for de-escalation.Hours after the US embassy letter, Defense Secretary Pete Hegseth announced the United States was reinforcing its military presence in the Middle East to enhance its “defensive posture.””Over the weekend, I directed the deployment of additional capabilities to the United States Central Command Area of Responsibility,” Hegseth posted on X. “Protecting US forces is our top priority and these deployments are intended to enhance our defensive posture in the region.”Israel’s strikes have so far killed at least 224 people, including top military commanders, nuclear scientists and civilians, according to Iranian authorities.In retaliation, Iran said it had struck Israel with a salvo of missiles and warned of “effective, targeted and more devastating operations” to come.US ambassador to Israel Mike Huckabee on Monday said that Iran’s missile barrage had lightly damaged a building used by the American embassy in Tel Aviv.With tensions high, US President Donald Trump issued an unspecified warning from the G7 summit in Canada where he is scheduled to remain until Tuesday.”As soon as I leave here, we’re going to be doing something. But I have to leave here,” Trump told reporters. Meanwhile open source intelligence analysts have taken to social media to post flight-tracking software grabs of about two dozen US Air Force air tankers taking off since Sunday and heading east over the Atlantic ocean.Defense news and analysis website TWZ reported that the US tankers could be heading toward the Middle East to provide aerial refueling support for Israel’s air operations over Iran, or they could be positioning to provide an air bridge from the United States to the region.
Programmation de l’énergie: l’Assemblée n’entend pas être court-circuitée
L’Assemblée nationale a entamé lundi l’examen d’une proposition de loi qui entend définir le futur énergétique de la France à l’horizon 2035. Mais les députés protestent contre le souhait du gouvernement de publier avant même son adoption définitive le décret fixant cette trajectoire, et la place respective du nucléaire et des énergies renouvelables.Le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci (Renaissance), a rappelé ce week-end que le décret serait publié “avant la fin de l’été”, et par conséquent avant la fin de la navette parlementaire du texte du sénateur Daniel Grémillet (LR), afin de permettre à certaines filières de “lancer des investissements”. Un calendrier contesté par les députés, y compris ceux de la coalition gouvernementale : “Je ne crois pas (…) qu’il soit sage de se dire +on verra plus tard, prenons d’abord un décret alors que le Parlement est en train de discuter+”, a lancé le rapporteur du texte et ancien ministre de l’Economie Antoine Armand (Renaissance).Et le député de Haute-Savoie de suggérer au gouvernement de “surseoir de quelques semaines encore à l’adoption d’un décret”.La présidente de la commission des Affaires économiques, Aurélie Trouvé (LFI), s’est elle “étonnée” des propos du ministre, les jugeant “fort peu respectueux” de la “démocratie parlementaire”.Elle a rappelé que la loi énergie climat de 2019 fixait le “principe d’une loi quinquennale sur l’énergie” à partir de 2023, et que le choix du gouvernement d’en passer par une simple proposition de loi conduisait à ce qu’il n’y ait “ni étude d’impact ni avis du Conseil d’Etat, ce qui peut quand même sembler absolument indispensable”.Au nom du Rassemblement national, le député de la Meuse Maxime Amblard s’est félicité d’une “victoire, celle d’avoir obtenu grâce à Marine Le Pen (…) l’ouverture de ce débat indispensable”.C’est en effet sous la pression du RN, qui en avait fait un motif de censure, que François Bayrou a accepté d’inscrire à l’ordre du jour de l’Assemblée ce texte.- Éolien et solaire exclus -Sur le fond, le débat, prévu pour l’instant jusqu’à vendredi, portera pour l’essentiel sur la question de la relance du nucléaire, poussée par l’exécutif avec le soutien du Rassemblement national, et combattue par LFI et les écologistes, le PS adoptant une position de compromis.Face au retard pris dans le développement des énergies renouvelables, le groupe socialiste plaide pour la construction de huit nouveaux EPR d’ici 2035, avec une clause de revoyure en 2030.Comme le reste de la gauche, le PS déplore que le texte ne fixe plus la part des énergies renouvelables à atteindre, parlant uniquement maintenant d’énergies “décarbonées” – démarche que soutient M. Ferracci au nom d’une nécessaire “flexibilité”.En début de soirée, les députés ont réécrit le premier article de la proposition de loi (PPL), initié par la commission, qui confiait le monopole de la construction et de l’exploitation des réacteurs nucléaires à la puissance publique et à EDF.Ils ont adopté, grâce au soutien massif du RN et contre l’avis du gouvernement et du rapporteur, un amendement du député Horizons Henri Alfandari qui définit les grands objectifs d’une politique énergétique – supprimant d’un même mouvement ce monopole, finalement rétabli plus tard dans un autre article.Cette politique énergétique doit notamment “proposer un objectif annuel d’énergie décarbonée qui ne peut être décliné par type d’énergie”. L’amendement définit ce que sont ces énergies décarbonées: les installations nucléaires, hydrauliques, marémotrices, géothermiques, aérothermiques, biomasse, osmotiques et cinétiques – un sous-amendement du RN ayant supprimé de cette énumération les installations éoliennes et solaires.Un autre sous-amendement du RN a précisé que la politique énergétique devait fixer un objectif de prix final d’électricité pour les consommateurs. Marine Le Pen s’est félicitée sur X de premières “victoires majeures”.Plus tard dans la soirée, les députés ont approuvé contre l’avis du gouvernement un article visant notamment à refaire d’EDF un établissement public à caractère industriel et commercial, indexant les tarifs réglementés de vente d’électricité (TRVe) sur les coûts de production du système électrique, et rétablissant les tarifs réglementés du gaz.Un amendement LFI adopté avec les voix de l’extrême droite a élargi à l’ensemble des consommateurs ces TRVe et un autre des communistes, sous-amendé par LFI et le RN, a inscrit dans le texte le fait de “favoriser la sortie des règles de fixation du prix du marché européen de l’énergie”.
Programmation de l’énergie: l’Assemblée n’entend pas être court-circuitée
L’Assemblée nationale a entamé lundi l’examen d’une proposition de loi qui entend définir le futur énergétique de la France à l’horizon 2035. Mais les députés protestent contre le souhait du gouvernement de publier avant même son adoption définitive le décret fixant cette trajectoire, et la place respective du nucléaire et des énergies renouvelables.Le ministre de l’Industrie, Marc Ferracci (Renaissance), a rappelé ce week-end que le décret serait publié “avant la fin de l’été”, et par conséquent avant la fin de la navette parlementaire du texte du sénateur Daniel Grémillet (LR), afin de permettre à certaines filières de “lancer des investissements”. Un calendrier contesté par les députés, y compris ceux de la coalition gouvernementale : “Je ne crois pas (…) qu’il soit sage de se dire +on verra plus tard, prenons d’abord un décret alors que le Parlement est en train de discuter+”, a lancé le rapporteur du texte et ancien ministre de l’Economie Antoine Armand (Renaissance).Et le député de Haute-Savoie de suggérer au gouvernement de “surseoir de quelques semaines encore à l’adoption d’un décret”.La présidente de la commission des Affaires économiques, Aurélie Trouvé (LFI), s’est elle “étonnée” des propos du ministre, les jugeant “fort peu respectueux” de la “démocratie parlementaire”.Elle a rappelé que la loi énergie climat de 2019 fixait le “principe d’une loi quinquennale sur l’énergie” à partir de 2023, et que le choix du gouvernement d’en passer par une simple proposition de loi conduisait à ce qu’il n’y ait “ni étude d’impact ni avis du Conseil d’Etat, ce qui peut quand même sembler absolument indispensable”.Au nom du Rassemblement national, le député de la Meuse Maxime Amblard s’est félicité d’une “victoire, celle d’avoir obtenu grâce à Marine Le Pen (…) l’ouverture de ce débat indispensable”.C’est en effet sous la pression du RN, qui en avait fait un motif de censure, que François Bayrou a accepté d’inscrire à l’ordre du jour de l’Assemblée ce texte.- Éolien et solaire exclus -Sur le fond, le débat, prévu pour l’instant jusqu’à vendredi, portera pour l’essentiel sur la question de la relance du nucléaire, poussée par l’exécutif avec le soutien du Rassemblement national, et combattue par LFI et les écologistes, le PS adoptant une position de compromis.Face au retard pris dans le développement des énergies renouvelables, le groupe socialiste plaide pour la construction de huit nouveaux EPR d’ici 2035, avec une clause de revoyure en 2030.Comme le reste de la gauche, le PS déplore que le texte ne fixe plus la part des énergies renouvelables à atteindre, parlant uniquement maintenant d’énergies “décarbonées” – démarche que soutient M. Ferracci au nom d’une nécessaire “flexibilité”.En début de soirée, les députés ont réécrit le premier article de la proposition de loi (PPL), initié par la commission, qui confiait le monopole de la construction et de l’exploitation des réacteurs nucléaires à la puissance publique et à EDF.Ils ont adopté, grâce au soutien massif du RN et contre l’avis du gouvernement et du rapporteur, un amendement du député Horizons Henri Alfandari qui définit les grands objectifs d’une politique énergétique – supprimant d’un même mouvement ce monopole, finalement rétabli plus tard dans un autre article.Cette politique énergétique doit notamment “proposer un objectif annuel d’énergie décarbonée qui ne peut être décliné par type d’énergie”. L’amendement définit ce que sont ces énergies décarbonées: les installations nucléaires, hydrauliques, marémotrices, géothermiques, aérothermiques, biomasse, osmotiques et cinétiques – un sous-amendement du RN ayant supprimé de cette énumération les installations éoliennes et solaires.Un autre sous-amendement du RN a précisé que la politique énergétique devait fixer un objectif de prix final d’électricité pour les consommateurs. Marine Le Pen s’est félicitée sur X de premières “victoires majeures”.Plus tard dans la soirée, les députés ont approuvé contre l’avis du gouvernement un article visant notamment à refaire d’EDF un établissement public à caractère industriel et commercial, indexant les tarifs réglementés de vente d’électricité (TRVe) sur les coûts de production du système électrique, et rétablissant les tarifs réglementés du gaz.Un amendement LFI adopté avec les voix de l’extrême droite a élargi à l’ensemble des consommateurs ces TRVe et un autre des communistes, sous-amendé par LFI et le RN, a inscrit dans le texte le fait de “favoriser la sortie des règles de fixation du prix du marché européen de l’énergie”.
Au G7, Trump assure qu’un “accord” est proche sur l’Iran
Donald Trump a assuré lundi, en termes peu précis, qu’un “accord allait être signé” concernant le conflit entre l’Iran et Israël, tandis que les dirigeants du G7 tentent de s’entendre sur une déclaration commune à ce sujet.”Je pense que c’est idiot de la part de l’Iran de ne pas signer”, a déclaré le président américain depuis le Canada, ajoutant: “L’Iran est en fait déjà à la table des négociations, ils veulent conclure un accord, dès que je pars d’ici nous ferons quelque chose.”Il avait auparavant une nouvelle fois exhorté l’Iran à négocier “avant qu’il ne soit trop tard”, au quatrième jour de la campagne aérienne sans précédent lancée par Israël contre des centaines de sites militaires et nucléaires iraniens.Rien ne dit pour l’heure que la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement du “groupe des 7″ (Allemagne, Royaume-Uni, Canada, Etats-Unis, France, Italie et Japon) débouchera sur une déclaration commune sur le conflit.”Ce sera aux Américains de décider”, a reconnu un porte-parole du gouvernement allemand, alors que Donald Trump est connu pour faire volontiers cavalier seul en matière diplomatique.- Contenir Trump -Jusqu’ici l’hôte de la réunion, le Premier ministre canadien Mark Carney, a réussi à éviter un étalage des divisions, mais les divergences persistent et elles sont profondes, en particulier sur le commerce.Sa volonté de contenir autant que possible Donald Trump est apparue pendant une rencontre bilatérale. Le dirigeant canadien s’est interposé pour mettre fin à une véritable conférence de presse dans laquelle s’était embarqué le toujours volubile président américain, disant vouloir “jouer (son) rôle de président du G7”.L’objectif de nombreux dirigeants présents dans les Rocheuses canadiennes (ouest) est de désamorcer l’offensive commerciale de Donald Trump, qui a imposé des droits de douane de 10% minimum sur la plupart des produits importés aux Etats-Unis et qui menace d’augmenter encore le niveau des taxes.Selon des sources proches des discussions, pendant une réunion de travail, le président français Emmanuel Macron, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni et le Premier ministre britannique Keir Starmer ont pressé le président américain de prononcer la fin des hostilités douanières, en faisant valoir que la Chine profitait de ces tensions.Rien ne dit si Donald Trump a été réceptif, lui qui est adepte d’une diplomatie transactionnelle, dans laquelle la dimension personnelle est extrêmement importante.- “Je les aime bien” -En annonçant avoir réalisé de nouveaux progrès avec le Royaume-Uni, avec lequel les grandes lignes d’une entente commerciale avaient déjà été trouvées récemment, le président américain a ainsi dit à propos des Britanniques: “Je les aime bien, c’est la meilleure des protections”.Keir Starmer, présent à ses côtés, a indiqué que les documents signés lundi – et que Donald Trump a voulu montrer à la presse, faisant tomber plusieurs feuilles par terre – permettaient de “mettre en Å“uvre” des accords sur les voitures et l’aéronautique en particulier.Récemment, c’est surtout sur l’Union européenne que le président américain a concentré ses attaques verbales.Il s’est entretenu au Canada avec la présidente de l’exécutif européen Ursula von der Leyen, à la demande de cette dernière, a tenu à préciser la Maison Blanche.Ursula von der Leyen a indiqué ensuite, sur X, que les équipes du gouvernement américain et de l’exécutif européen allaient “accélérer le travail en vue d’un accord (commercial) juste et bon.”- Ukraine -Il semble par ailleurs difficile, si ce n’est impossible, pour les dirigeants du G7 de parler d’une seule voix sur la guerre en Ukraine, déclenchée par l’invasion russe de février 2022.Les Européens appellent à durcir les sanctions contre la Russie et en particulier contre les ventes de pétrole russe.Donald Trump, qui compte au contraire sur son dialogue constant avec Vladimir Poutine pour mettre fin aux hostilités, n’a pas caché lundi son scepticisme face à cette option.”Les sanctions ce n’est pas si simple”, a-t-il lancé, soulignant que toute nouvelle mesure aurait un coût “colossal” également pour les Etats-Unis.Â