Elon Musk lance sa formation politique, le “parti de l’Amérique”

Un temps proche de Donald Trump avant de se brouiller avec lui, le multimilliardaire Elon Musk a annoncé samedi la création de sa propre formation politique, présentée comme une alternative aux deux partis américains dominants, démocrate et républicain.”Aujourd’hui, le parti de l’Amérique est créé pour vous rendre votre liberté”, a écrit le patron de Space X et Tesla sur son réseau social X.Vent debout contre le projet de loi budgétaire du président américain, dont il dénonce l’impact sur les finances publiques, Elon Musk avait promis ces derniers jours de lancer son propre parti politique si le texte était adopté.Vendredi, jour de la fête nationale américaine et de la promulgation en grande pompe de la “grande et belle loi” de Donald Trump, il avait lancé un sondage sur cette idée sur son réseau social.”Par un rapport de deux contre un, vous voulez un nouveau parti politique, et vous l’aurez!”, a annoncé samedi le magnat de la tech, alors que 65 % des quelque 1,2 million de votants ont répondu “oui” à la question de savoir s’ils souhaitaient que le “parti de l’Amérique” voie le jour.”Quand il s’agit de ruiner notre pays par le gaspillage et la corruption, nous vivons dans un système à parti unique, pas dans une démocratie”, a encore dénoncé Elon Musk, brocardant républicains et démocrates. Né en Afrique du Sud, il ne pourra pas se présenter à une future élection présidentielle, les candidats devant être nés sur le territoire américain.- “Cochons” -Ancien proche allié de Donald Trump, dont il a très généreusement financé la campagne lors de l’élection présidentielle en 2024, M. Musk avait été chargé de sabrer dans les dépenses de l’Etat fédéral avec sa commission Doge avant que les deux milliardaires ne se brouillent en mai de manière spectaculaire à la face du monde.Au coeur de leur dispute: l’opposition d’Elon Musk au mégaprojet de loi budgétaire de son ancien allié, en raison de l’explosion attendue du déficit public.Le Bureau budgétaire du Congrès, chargé d’évaluer de manière non partisane l’impact des projets de loi sur les finances publiques, estime en effet que le texte – qui comprend notamment des crédits d’impôt massifs – augmenterait la dette de plus de 3.400 milliards de dollars d’ici 2034.”Nous vivons dans un pays au parti unique: le parti des cochons qui se goinfrent”, a cinglé Elon Musk cette semaine, alors que la loi était en passe d’être adoptée par le Congrès. Il s’est engagé à concurrencer lors des élections de mi-mandat en 2026 les élus républicains ayant fait campagne pour la réduction de la dépense publique, mais qui ont voté au bout du compte pour le texte de loi.Des déclarations qui ont irrité le président américain.A un journaliste qui lui demandait s’il envisageait d’expulser son ancien allié, lequel détient la nationalité américaine depuis 2002, Donald Trump a affirmé qu’il allait “examiner” cette option.”On pourrait mettre Doge sur Elon. Vous savez ce qu’est Doge? Doge est le monstre qui pourrait se retourner et croquer Elon”, a-t-il menacé.

Elon Musk lance sa formation politique, le “parti de l’Amérique”

Un temps proche de Donald Trump avant de se brouiller avec lui, le multimilliardaire Elon Musk a annoncé samedi la création de sa propre formation politique, présentée comme une alternative aux deux partis américains dominants, démocrate et républicain.”Aujourd’hui, le parti de l’Amérique est créé pour vous rendre votre liberté”, a écrit le patron de Space X et Tesla sur son réseau social X.Vent debout contre le projet de loi budgétaire du président américain, dont il dénonce l’impact sur les finances publiques, Elon Musk avait promis ces derniers jours de lancer son propre parti politique si le texte était adopté.Vendredi, jour de la fête nationale américaine et de la promulgation en grande pompe de la “grande et belle loi” de Donald Trump, il avait lancé un sondage sur cette idée sur son réseau social.”Par un rapport de deux contre un, vous voulez un nouveau parti politique, et vous l’aurez!”, a annoncé samedi le magnat de la tech, alors que 65 % des quelque 1,2 million de votants ont répondu “oui” à la question de savoir s’ils souhaitaient que le “parti de l’Amérique” voie le jour.”Quand il s’agit de ruiner notre pays par le gaspillage et la corruption, nous vivons dans un système à parti unique, pas dans une démocratie”, a encore dénoncé Elon Musk, brocardant républicains et démocrates. Né en Afrique du Sud, il ne pourra pas se présenter à une future élection présidentielle, les candidats devant être nés sur le territoire américain.- “Cochons” -Ancien proche allié de Donald Trump, dont il a très généreusement financé la campagne lors de l’élection présidentielle en 2024, M. Musk avait été chargé de sabrer dans les dépenses de l’Etat fédéral avec sa commission Doge avant que les deux milliardaires ne se brouillent en mai de manière spectaculaire à la face du monde.Au coeur de leur dispute: l’opposition d’Elon Musk au mégaprojet de loi budgétaire de son ancien allié, en raison de l’explosion attendue du déficit public.Le Bureau budgétaire du Congrès, chargé d’évaluer de manière non partisane l’impact des projets de loi sur les finances publiques, estime en effet que le texte – qui comprend notamment des crédits d’impôt massifs – augmenterait la dette de plus de 3.400 milliards de dollars d’ici 2034.”Nous vivons dans un pays au parti unique: le parti des cochons qui se goinfrent”, a cinglé Elon Musk cette semaine, alors que la loi était en passe d’être adoptée par le Congrès. Il s’est engagé à concurrencer lors des élections de mi-mandat en 2026 les élus républicains ayant fait campagne pour la réduction de la dépense publique, mais qui ont voté au bout du compte pour le texte de loi.Des déclarations qui ont irrité le président américain.A un journaliste qui lui demandait s’il envisageait d’expulser son ancien allié, lequel détient la nationalité américaine depuis 2002, Donald Trump a affirmé qu’il allait “examiner” cette option.”On pourrait mettre Doge sur Elon. Vous savez ce qu’est Doge? Doge est le monstre qui pourrait se retourner et croquer Elon”, a-t-il menacé.

Rescuers search for missing girls as Texas flood death toll hits 50

Rescuers searched through the night early Sunday for 27 girls missing from a riverside summer camp in Texas, after torrential rains caused devastating floods that killed at least 50 people in the US state.Multiple flash flood warnings remained in place across central Texas after water surged through communities, with the Guadalupe River rising by 26 feet (eight meters) in just 45 minutes.The Kerr County summer camp where hundreds were staying was left in disarray, with blankets, teddy bears and other belongings caked in mud.”We have recovered 43 deceased individuals in Kerr County. Among these who are deceased we have 28 adults and 15 children,” said Larry Leitha, the sheriff of the flood-ravaged region.Multiple victims were also found in other counties, bringing the death toll to 50 so far.There was better news for Congressman August Pfluger, who said Saturday his two young daughters were safely evacuated from Camp Mystic in flooded Kerr County, where the windows of cabins were shattered, apparently by the force of the water.”The last day has brought unimaginable grief to many families and we mourn with them as well as holding out hope for survivors,” the Texas Republican wrote on X. It was unclear if the two girls were among the 27 that authorities said were still missing as of Saturday.Department of Homeland Security head Kristi Noem said the US Coast Guard was “punching through storms” to evacuate stranded residents.”We will fly throughout the night and as long as possible,” she said in a post on X.Texas Department of Emergency Management chief Nim Kidd said air, ground and water-based crews were scouring the length of the Guadalupe River for survivors and the bodies of the dead.Texas Governor Greg Abbott said keeping the search going throughout the night was essential as “every hour counts”. The flooding began Friday — the start of the Fourth of July holiday weekend — as months’ worth of rain fell in a matter of hours.The National Weather Service (NWS) warned that more rain was forecast, and that “excessive runoff may result in flooding of rivers, creeks, streams, and other low-lying and flood-prone locations.”In Kerrville on Saturday, the usually calm Guadalupe was flowing fast, its murky waters filled with debris. “The water reached the top of the trees. About 10 meters or so,” said resident Gerardo Martinez, 61. “Cars, whole houses were going down the river.”Flash floods, which occur when the ground is unable to absorb torrential rainfall, are not unusual.But scientists say that in recent years human-driven climate change has made extreme weather events such as floods, droughts and heatwaves more frequent and more intense.- Devastation at Camp Mystic -On Saturday, Sheriff Leitha said 27 children from Camp Mystic were still missing.Around 750 girls were attending Camp Mystic along the banks of the Guadalupe at the time of the flood.The owner and director of Camp Mystic was also dead, according to the Kerrville website, as was the manager of another nearby summer camp.Elsewhere in Texas, four people were confirmed dead in Travis County, northeast of Kerr, and 13 people were missing, public information office director Hector Nieto told AFP. A 62-year-old woman’s body was found in the city of San Angelo in Tom Green County, along the Concho River, police said. Two more people died in Burnet County, the area’s emergency management coordinator Derek Marchio told AFP, bringing the state-wide death toll to 50.- ‘Catastrophic’ -Noem earlier said Trump wanted to “upgrade the technologies” at the weather service and the National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA).”We need to renew this ancient system,” Noem told a press conference.Scientists and disaster management agencies have criticized Trump for cutting funding and staffing at the NOAA, in charge of weather forecasts and preparedness, and the NWS.When asked about claims that residents were given insufficient warning, Noem said she would “carry your concerns back to the federal government.”Officials and residents alike were shocked by the speed and intensity of the flooding.”We didn’t know this flood was coming,” Kerr County official Rob Kelly said Friday.The rain was “double of what was anticipated,” Kerrville city official Dalton Rice said.Soila Reyna, 55, a Kerrville resident who works at a church helping people who lost their belongings, witnessed the devastation unfold.”Nothing like as catastrophic as this, where it involved children, people and just the loss of people’s houses,” Reyna said. “It’s just crazy.”burs-aha/aks/rsc/abh/jfx

À Hiroshima, les souvenirs des survivants de la bombe immortalisés par l’art

Masaki Hironaka avait cinq ans lorsqu’il a traversé les ruines d’Hiroshima, quatre jours après le bombardement atomique américain de 1945, tenant fermement la main de sa mère: il s’était silencieusement juré de la protéger. Aujourd’hui, son souvenir reprend vie grâce à l’art.C’est l’une des nombreuses scènes gravées dans la mémoire de ce survivant, à présent représentées avec vigueur, 80 ans plus tard, sur toile par des adolescents japonais.Depuis près de 20 ans, le lycée Motomachi à Hiroshima charge ses élèves en arts de recueillir les témoignages de “hibakusha”, les survivants de la bombe atomique, et de les transformer en peintures poignantes.Quinze nouvelles Å“uvres ont été récemment dévoilées par l’établissement, en amont du 80e anniversaire du bombardement du 6 août, montrant notamment des soldats calcinés se tordant de douleur et une fillette pétrifiée au milieu des flammes.”Je pense que cette peinture retranscrit très fidèlement ce que je ressentais à l’époque”, confie M. Hironaka à l’AFP, qui hoche la tête avec satisfaction devant une Å“uvre immortalisant “une page inoubliable” de sa vie.L’Å“uvre évocatrice de la lycéenne Hana Takasago montre le jeune Masaki levant les yeux vers sa mère alors qu’ils avancent péniblement à travers les ruines encore fumantes d’Hiroshima, le 10 août 1945.”C’est authentique, et très bien dessiné”, assure le survivant.Quelques jours plus tôt, son père était rentré à la maison, grièvement brûlé par l’explosion, et lui avait demandé d’extraire un éclat de verre profondément fiché dans sa chair. Il est décédé peu de temps après.Sur la peinture est représentée sa mère, devenue veuve, tenant fermement la petite main d’Hironaka, avec sa sÅ“ur cadette attachée dans son dos, baissant les yeux et lui murmurant ses peurs.”À cet instant, j’ai été saisi d’une détermination profonde à l’aider et la soutenir, malgré mon jeune âge. C’est ce sentiment qui est capturé ici”, dit M. Hironaka, aujourd’hui âgé de 85 ans.”J’avais seulement cinq ans quand un événement aussi bouleversant m’est arrivé et m’a traumatisé. Quand j’essaie de raconter ces moments, je peux à peine retenir mes larmes”.– Transmettre la mémoire –La bombe atomique “Little Boy” larguée sur Hiroshima a tué environ 140.000 personnes, dont de nombreuses personnes décédées plus tard des suites de l’exposition aux radiations.Le lycée Motomachi fait aujourd’hui partie intégrante d’un projet initié par le Musée du Mémorial de la paix d’Hiroshima, qui a vu naître plus de 200 Å“uvres au fil des années. L’objectif: transmettre la mémoire du bombardement aux jeunes générations.Depuis près de huit mois, des survivants comme M. Hironaka ont régulièrement rencontré les élèves pour discuter de l’évolution des Å“uvres, certains demandant parfois des modifications radicales.”Au départ, j’avais représenté M. Hironaka et sa mère de face, mais il m’a dit que (…) cela ne retranscrivait pas vraiment le combat intérieur qu’elle vivait à ce moment-là”, retrace auprès de l’AFP Hana Takasago, 17 ans.”Faute d’avoir vu moi-même les scènes décrites, je n’étais jamais sûre que mes représentations étaient justes”, explique-t-elle dans l’atelier encombré du lycée.Yumeko Onoue, 16 ans, a peint des potirons que M. Hironaka se rappelle avoir vus couverts de suie à cause de la “pluie noire” radioactive, mais a dû changer l’orientation des feuilles conformément aux souvenirs du survivant.”Comme les photos de l’époque sont pour la plupart en noir et blanc, la peinture permet d’ajouter de la couleur, de souligner certains éléments, ce qui semble idéal pour transmettre un message”, décrit Yumeko.– Appel à l’imagination –Nombre de ces adolescents ont dû faire appel à leur imagination et consulter des documents historiques.S’immerger dans cette violence peut s’avérer éprouvant: Mei Honda, 18 ans, juge “émotionnellement épuisant” de devoir représenter des chairs brûlées et pendantes.Son tableau montre une femme dans cet état en train de boire de l’eau: “J’avais d’abord dessiné ses bras collés à son torse, mais le contact avec sa peau aurait été insupportable à cause des brûlures”, raconte l’élève.Il reste actuellement moins de 100.000 survivants des bombardements atomiques américains, selon des données récentes, avec un âge moyen de 86 ans.Un sentiment d’urgence s’impose aux lycéens. “Nous sommes probablement la dernière génération à avoir l’opportunité d’écouter les expériences des +hibakusha+ en face à face”, insiste Aoi Fukumoto, 19 ans, ex-élève du lycée Motomachi.”Avant de participer à ce projet, les conséquences de la bombe atomique me semblaient toujours lointaines, même en étant originaire d’Hiroshima”, concède de son côté Hana Takasago.Mais après avoir revécu l’histoire de M. Hironaka par procuration, elle a changé radicalement d’avis: “Je ne peux plus rester simple spectatrice”.

Aux Etats-Unis, les jeunes diplômés face à la crise de l’emploi

En deux ans, Rebecca Atkins, 25 ans, a candidaté à plus de 250 postes. Des démarches qui n’ont pas abouti, alors que les jeunes diplômés américains sont confrontés au taux de chômage le plus élevé depuis plus de dix ans. “C’était extrêmement décourageant”, explique la jeune femme, diplômée en droit en 2022. “J’ai été convaincue (par ces candidatures infructueuses) que j’étais une mauvaise personne et que je ne savais pas travailler”, déplore-t-elle.À 5,8 %, le taux de chômage des jeunes diplômés américains est le plus élevé depuis novembre 2013, si l’on exclut la pandémie de Covid-19, selon les données officielles.Il reste supérieur au taux de chômage global aux États-Unis, qui s’est stabilisé entre 3,5 et 4 % après la pandémie, une situation extrêmement inhabituelle, disent les experts. Et il ne fait qu’augmenter.Selon les analystes, cette tendance est probablement le résultat d’un ralentissement cyclique de l’embauche post Covid-19, en particulier dans les secteurs où les nouveaux diplômés sont nombreux, tels que la tech, la finance et le commerce, ainsi que de l’incertitude économique générale née des premiers mois tumultueux de l’administration Trump.”Tous les emplois que je voulais, je n’avais pas les qualifications requises – souvent, les emplois de junior exigent quatre ou cinq ans d’expérience”, regrette Rebecca Atkins, qui a oscillé entre des emplois à temps partiel et des jobs dans la restauration pendant des années.Aux Etats-Unis, où les frais de scolarité sont très onéreux, le coût moyen d’une formation universitaire de premier cycle est de 27.673 dollars par an, selon les données officielles. Les jeunes gens en recherche d’un premier emploi sont ainsi, le plus souvent, criblés de dettes.- “Cols blancs” -Par ailleurs, les offres d’emploi dans le domaine du service aux entreprises ont diminué de plus de 40 % depuis 2021, selon une étude rédigée par Matthew Martin, économiste pour Oxford Economics, les emplois du secteur de la tech étant touchés de manière disproportionnée.”On pourrait s’attendre à ce que les postes de cols blancs ne soient pas aussi exposés aux ralentissements cycliques” que les autres emplois, dit-il à l’AFP.”Il s’agit en partie d’un ralentissement du rythme des embauches, car les entreprises redimensionnent leurs effectifs après avoir embauché à des taux très élevés en 2022, mais l’on assiste également à l’effet de l’intelligence artificielle (IA)”, poursuit-il, signalant la possibilité que l’IA élimine certains postes de début de carrière.Selon Gregory Daco, économiste pour le cabinet de conseil EY-Parthenon, le ralentissement des embauches dans le secteur de la tech, alors que les entreprises s’efforcent de conserver leurs talents, affecte de manière “disproportionnée” les jeunes diplômés.C’est, selon lui, le résultat des changements profonds liés à la politique menée par le président Donald Trump depuis sa prise de pouvoir en janvier: “L’expérience d’une incertitude extrêmement élevée en ce qui concerne les politiques commerciales, fiscales ou autres de l’administration a poussé de nombreuses entreprises à potentiellement ralentir ou geler leurs embauches”, dit-il.Il a toutefois mis en garde contre une conclusion hâtive selon laquelle l’IA avait déjà commencé à éliminer les postes de juniors, soulignant que son déploiement reste pour l’instant limité dans la plupart des secteurs. “La réalité est que beaucoup d’entreprises en sont encore aux premières étapes de l’adoption de ces nouvelles technologies, et je pense qu’il serait un peu prématuré de supposer que nous avons atteint un niveau d’utilisation (…) qui aurait un impact visible”, nuance-t-il.- Deux emplois -Katie Bremer, 25 ans, a obtenu un double diplôme en science de l’environnement et en santé publique à l’American University de Washington en 2021.Il lui a fallu plus d’un an pour trouver un emploi à temps plein – qui n’est pas dans son domaine – et même là, elle a dû compléter ses revenus en faisant du baby-sitting.”J’avais l’impression de travailler en permanence”, explique-t-elle à l’AFP.”Face aux coûts de la vie, il semble impossible d’essayer de faire en sorte que son salaire suffise à payer toutes les étapes que l’on est censé franchir dans la vie d’un jeune adulte”, témoigne-t-elle.”Il y a eu des moments où je me suis demandée comment ma génération allait faire pour que cela fonctionne”, déplore la jeune femme.

Aux Etats-Unis, les jeunes diplômés face à la crise de l’emploi

En deux ans, Rebecca Atkins, 25 ans, a candidaté à plus de 250 postes. Des démarches qui n’ont pas abouti, alors que les jeunes diplômés américains sont confrontés au taux de chômage le plus élevé depuis plus de dix ans. “C’était extrêmement décourageant”, explique la jeune femme, diplômée en droit en 2022. “J’ai été convaincue (par ces candidatures infructueuses) que j’étais une mauvaise personne et que je ne savais pas travailler”, déplore-t-elle.À 5,8 %, le taux de chômage des jeunes diplômés américains est le plus élevé depuis novembre 2013, si l’on exclut la pandémie de Covid-19, selon les données officielles.Il reste supérieur au taux de chômage global aux États-Unis, qui s’est stabilisé entre 3,5 et 4 % après la pandémie, une situation extrêmement inhabituelle, disent les experts. Et il ne fait qu’augmenter.Selon les analystes, cette tendance est probablement le résultat d’un ralentissement cyclique de l’embauche post Covid-19, en particulier dans les secteurs où les nouveaux diplômés sont nombreux, tels que la tech, la finance et le commerce, ainsi que de l’incertitude économique générale née des premiers mois tumultueux de l’administration Trump.”Tous les emplois que je voulais, je n’avais pas les qualifications requises – souvent, les emplois de junior exigent quatre ou cinq ans d’expérience”, regrette Rebecca Atkins, qui a oscillé entre des emplois à temps partiel et des jobs dans la restauration pendant des années.Aux Etats-Unis, où les frais de scolarité sont très onéreux, le coût moyen d’une formation universitaire de premier cycle est de 27.673 dollars par an, selon les données officielles. Les jeunes gens en recherche d’un premier emploi sont ainsi, le plus souvent, criblés de dettes.- “Cols blancs” -Par ailleurs, les offres d’emploi dans le domaine du service aux entreprises ont diminué de plus de 40 % depuis 2021, selon une étude rédigée par Matthew Martin, économiste pour Oxford Economics, les emplois du secteur de la tech étant touchés de manière disproportionnée.”On pourrait s’attendre à ce que les postes de cols blancs ne soient pas aussi exposés aux ralentissements cycliques” que les autres emplois, dit-il à l’AFP.”Il s’agit en partie d’un ralentissement du rythme des embauches, car les entreprises redimensionnent leurs effectifs après avoir embauché à des taux très élevés en 2022, mais l’on assiste également à l’effet de l’intelligence artificielle (IA)”, poursuit-il, signalant la possibilité que l’IA élimine certains postes de début de carrière.Selon Gregory Daco, économiste pour le cabinet de conseil EY-Parthenon, le ralentissement des embauches dans le secteur de la tech, alors que les entreprises s’efforcent de conserver leurs talents, affecte de manière “disproportionnée” les jeunes diplômés.C’est, selon lui, le résultat des changements profonds liés à la politique menée par le président Donald Trump depuis sa prise de pouvoir en janvier: “L’expérience d’une incertitude extrêmement élevée en ce qui concerne les politiques commerciales, fiscales ou autres de l’administration a poussé de nombreuses entreprises à potentiellement ralentir ou geler leurs embauches”, dit-il.Il a toutefois mis en garde contre une conclusion hâtive selon laquelle l’IA avait déjà commencé à éliminer les postes de juniors, soulignant que son déploiement reste pour l’instant limité dans la plupart des secteurs. “La réalité est que beaucoup d’entreprises en sont encore aux premières étapes de l’adoption de ces nouvelles technologies, et je pense qu’il serait un peu prématuré de supposer que nous avons atteint un niveau d’utilisation (…) qui aurait un impact visible”, nuance-t-il.- Deux emplois -Katie Bremer, 25 ans, a obtenu un double diplôme en science de l’environnement et en santé publique à l’American University de Washington en 2021.Il lui a fallu plus d’un an pour trouver un emploi à temps plein – qui n’est pas dans son domaine – et même là, elle a dû compléter ses revenus en faisant du baby-sitting.”J’avais l’impression de travailler en permanence”, explique-t-elle à l’AFP.”Face aux coûts de la vie, il semble impossible d’essayer de faire en sorte que son salaire suffise à payer toutes les étapes que l’on est censé franchir dans la vie d’un jeune adulte”, témoigne-t-elle.”Il y a eu des moments où je me suis demandée comment ma génération allait faire pour que cela fonctionne”, déplore la jeune femme.

En Californie, des robots désherbants pour limiter l’utilisation des pesticides

A un peu plus d’une heure de la Silicon Valley, un robot à roulettes équipé d’un panneau solaire fait la chasse aux mauvaises herbes dans un champ de coton californien.Guidé par des caméras et de l’analyse en temps réel grâce à l’intelligence artificielle (IA), Element, son nom, repère les végétaux indésirables.Il les extrait ensuite avec l’un de ses deux bras mécaniques, sorte de houe ou bêche miniature.”Il imite la façon dont travaillent les humains”, explique Kenny Lee, le patron d’Aigen, concepteur de ces robots tout-terrain, sous un soleil de plomb et par plus de 30°C.”Quand le soleil se couche, il s’éteint”, dit-il, “et le lendemain matin, il repart”.Avec Element, les fondateurs d’Aigen ont voulu faire d’une pierre deux coups: répondre à la pénurie de main d’oeuvre agricole et réduire l’utilisation des pesticides, sans émissions de carbone.La parcelle sur laquelle s’affaire Element est labellisée bio, mais Bowles Farming, l’exploitant, y utilise des pesticides naturels, auxquels des variétés de mauvaises herbes sont résistantes.Aigen veut aussi s’en prendre, ailleurs, à certaines qui survivent aux herbicides de synthèse.”Jamais un agriculteur ne m’a dit qu’il aimait les produits chimiques”, relève Kenny Lee.- Futur géant ? -Pour le patron de start-up, son robot répond aussi au manque de main d’oeuvre dans le secteur.Element offre aussi la possibilité, selon lui, de “faire monter en compétences” les ouvriers agricoles, formés pour contrôler les robots et répondre à un problème technique.”Si vous pensez (qu’arracher les mauvaises herbes) est un boulot qui devrait être fait par des humains”, lance Kenny Lee, “essayez de passer deux heures dans ce champ”.A la différence des tracteurs ou des motoculteurs, Element est alimenté par son panneau solaire et ne dégage pas de CO2.Tracteurs, camions de chantier, voitures, rames de métro ou drones, l’IA a déjà fait naître une génération d’engins autonomes.Les chercheurs travaillent désormais au développement de l’IA dite “physique”, qui permet à l’interface d’interagir directement avec son environnement dans des situations complexes, voire non prévues.Le patron du géant des semi-conducteurs Nvidia, Jensen Huang, décrit l’IA physique comme la prochaine grande étape du développement de cette technologie.En janvier, Nvidia a présenté Cosmos, une plateforme dédiée à la mise au point de l’IA physique.”Il ne s’agit plus d’apprendre à l’IA comment générer du contenu, mais à comprendre le monde physique”, a-t-il expliqué lors d’une présentation à Las Vegas.Outre le coton, des robotos Aigen sont déjà à l’oeuvre dans des champs de tomates et de betteraves.Kenny Lee estime qu’un robot Element, vendu 50.000 dollars, peut désherber environ 13 hectares.Ces robots pourraient être utilisés pour semer et repérer les nuisibles, mais Aigen, dont le siège se situe à Redmond, dans le nord-ouest des Etats-Unis, préfère se concentrer sur le désherbage pour se faire sa place.Dans un contexte électrique, Kenny Lee doit peser ses mots pour tenter de séduire les fermiers.”Le mot climat est politisé aujourd’hui”, reconnaît-il, “mais au fond, les agriculteurs tiennent à leurs terres”.Les paysans préfèrent souvent les mots “conservation” et “gestion” des sols, “mais tout cela revient un peu au même”, selon l’entrepreneur.”Aigen va devenir un des géants de l’industrie”, anticipe Lisbeth Kaufman, responsable des start-up à sensibilité climatique chez AWS, filiale d’Amazon et numéro un mondial de l’informatique à distance (cloud).Amazon Web Services a sélectionné la jeune pousse dans l’un de ses programmes de soutien à des initiatives qui allient technologie et lutte contre le réchauffement, fournissant des capacités informatiques et de l’aide technique.”Nous voulons avoir un impact”, affirme Richard Wurden, co-fondateur et responsable technologique, pour qui travailler dans ce domaine “a du sens”.

En Californie, des robots désherbants pour limiter l’utilisation des pesticides

A un peu plus d’une heure de la Silicon Valley, un robot à roulettes équipé d’un panneau solaire fait la chasse aux mauvaises herbes dans un champ de coton californien.Guidé par des caméras et de l’analyse en temps réel grâce à l’intelligence artificielle (IA), Element, son nom, repère les végétaux indésirables.Il les extrait ensuite avec l’un de ses deux bras mécaniques, sorte de houe ou bêche miniature.”Il imite la façon dont travaillent les humains”, explique Kenny Lee, le patron d’Aigen, concepteur de ces robots tout-terrain, sous un soleil de plomb et par plus de 30°C.”Quand le soleil se couche, il s’éteint”, dit-il, “et le lendemain matin, il repart”.Avec Element, les fondateurs d’Aigen ont voulu faire d’une pierre deux coups: répondre à la pénurie de main d’oeuvre agricole et réduire l’utilisation des pesticides, sans émissions de carbone.La parcelle sur laquelle s’affaire Element est labellisée bio, mais Bowles Farming, l’exploitant, y utilise des pesticides naturels, auxquels des variétés de mauvaises herbes sont résistantes.Aigen veut aussi s’en prendre, ailleurs, à certaines qui survivent aux herbicides de synthèse.”Jamais un agriculteur ne m’a dit qu’il aimait les produits chimiques”, relève Kenny Lee.- Futur géant ? -Pour le patron de start-up, son robot répond aussi au manque de main d’oeuvre dans le secteur.Element offre aussi la possibilité, selon lui, de “faire monter en compétences” les ouvriers agricoles, formés pour contrôler les robots et répondre à un problème technique.”Si vous pensez (qu’arracher les mauvaises herbes) est un boulot qui devrait être fait par des humains”, lance Kenny Lee, “essayez de passer deux heures dans ce champ”.A la différence des tracteurs ou des motoculteurs, Element est alimenté par son panneau solaire et ne dégage pas de CO2.Tracteurs, camions de chantier, voitures, rames de métro ou drones, l’IA a déjà fait naître une génération d’engins autonomes.Les chercheurs travaillent désormais au développement de l’IA dite “physique”, qui permet à l’interface d’interagir directement avec son environnement dans des situations complexes, voire non prévues.Le patron du géant des semi-conducteurs Nvidia, Jensen Huang, décrit l’IA physique comme la prochaine grande étape du développement de cette technologie.En janvier, Nvidia a présenté Cosmos, une plateforme dédiée à la mise au point de l’IA physique.”Il ne s’agit plus d’apprendre à l’IA comment générer du contenu, mais à comprendre le monde physique”, a-t-il expliqué lors d’une présentation à Las Vegas.Outre le coton, des robotos Aigen sont déjà à l’oeuvre dans des champs de tomates et de betteraves.Kenny Lee estime qu’un robot Element, vendu 50.000 dollars, peut désherber environ 13 hectares.Ces robots pourraient être utilisés pour semer et repérer les nuisibles, mais Aigen, dont le siège se situe à Redmond, dans le nord-ouest des Etats-Unis, préfère se concentrer sur le désherbage pour se faire sa place.Dans un contexte électrique, Kenny Lee doit peser ses mots pour tenter de séduire les fermiers.”Le mot climat est politisé aujourd’hui”, reconnaît-il, “mais au fond, les agriculteurs tiennent à leurs terres”.Les paysans préfèrent souvent les mots “conservation” et “gestion” des sols, “mais tout cela revient un peu au même”, selon l’entrepreneur.”Aigen va devenir un des géants de l’industrie”, anticipe Lisbeth Kaufman, responsable des start-up à sensibilité climatique chez AWS, filiale d’Amazon et numéro un mondial de l’informatique à distance (cloud).Amazon Web Services a sélectionné la jeune pousse dans l’un de ses programmes de soutien à des initiatives qui allient technologie et lutte contre le réchauffement, fournissant des capacités informatiques et de l’aide technique.”Nous voulons avoir un impact”, affirme Richard Wurden, co-fondateur et responsable technologique, pour qui travailler dans ce domaine “a du sens”.

En Californie, des robots désherbants pour limiter l’utilisation des pesticides

A un peu plus d’une heure de la Silicon Valley, un robot à roulettes équipé d’un panneau solaire fait la chasse aux mauvaises herbes dans un champ de coton californien.Guidé par des caméras et de l’analyse en temps réel grâce à l’intelligence artificielle (IA), Element, son nom, repère les végétaux indésirables.Il les extrait ensuite avec l’un de ses deux bras mécaniques, sorte de houe ou bêche miniature.”Il imite la façon dont travaillent les humains”, explique Kenny Lee, le patron d’Aigen, concepteur de ces robots tout-terrain, sous un soleil de plomb et par plus de 30°C.”Quand le soleil se couche, il s’éteint”, dit-il, “et le lendemain matin, il repart”.Avec Element, les fondateurs d’Aigen ont voulu faire d’une pierre deux coups: répondre à la pénurie de main d’oeuvre agricole et réduire l’utilisation des pesticides, sans émissions de carbone.La parcelle sur laquelle s’affaire Element est labellisée bio, mais Bowles Farming, l’exploitant, y utilise des pesticides naturels, auxquels des variétés de mauvaises herbes sont résistantes.Aigen veut aussi s’en prendre, ailleurs, à certaines qui survivent aux herbicides de synthèse.”Jamais un agriculteur ne m’a dit qu’il aimait les produits chimiques”, relève Kenny Lee.- Futur géant ? -Pour le patron de start-up, son robot répond aussi au manque de main d’oeuvre dans le secteur.Element offre aussi la possibilité, selon lui, de “faire monter en compétences” les ouvriers agricoles, formés pour contrôler les robots et répondre à un problème technique.”Si vous pensez (qu’arracher les mauvaises herbes) est un boulot qui devrait être fait par des humains”, lance Kenny Lee, “essayez de passer deux heures dans ce champ”.A la différence des tracteurs ou des motoculteurs, Element est alimenté par son panneau solaire et ne dégage pas de CO2.Tracteurs, camions de chantier, voitures, rames de métro ou drones, l’IA a déjà fait naître une génération d’engins autonomes.Les chercheurs travaillent désormais au développement de l’IA dite “physique”, qui permet à l’interface d’interagir directement avec son environnement dans des situations complexes, voire non prévues.Le patron du géant des semi-conducteurs Nvidia, Jensen Huang, décrit l’IA physique comme la prochaine grande étape du développement de cette technologie.En janvier, Nvidia a présenté Cosmos, une plateforme dédiée à la mise au point de l’IA physique.”Il ne s’agit plus d’apprendre à l’IA comment générer du contenu, mais à comprendre le monde physique”, a-t-il expliqué lors d’une présentation à Las Vegas.Outre le coton, des robotos Aigen sont déjà à l’oeuvre dans des champs de tomates et de betteraves.Kenny Lee estime qu’un robot Element, vendu 50.000 dollars, peut désherber environ 13 hectares.Ces robots pourraient être utilisés pour semer et repérer les nuisibles, mais Aigen, dont le siège se situe à Redmond, dans le nord-ouest des Etats-Unis, préfère se concentrer sur le désherbage pour se faire sa place.Dans un contexte électrique, Kenny Lee doit peser ses mots pour tenter de séduire les fermiers.”Le mot climat est politisé aujourd’hui”, reconnaît-il, “mais au fond, les agriculteurs tiennent à leurs terres”.Les paysans préfèrent souvent les mots “conservation” et “gestion” des sols, “mais tout cela revient un peu au même”, selon l’entrepreneur.”Aigen va devenir un des géants de l’industrie”, anticipe Lisbeth Kaufman, responsable des start-up à sensibilité climatique chez AWS, filiale d’Amazon et numéro un mondial de l’informatique à distance (cloud).Amazon Web Services a sélectionné la jeune pousse dans l’un de ses programmes de soutien à des initiatives qui allient technologie et lutte contre le réchauffement, fournissant des capacités informatiques et de l’aide technique.”Nous voulons avoir un impact”, affirme Richard Wurden, co-fondateur et responsable technologique, pour qui travailler dans ce domaine “a du sens”.

“Made in prison”: en Bulgarie, on s’arrache les fromages des détenus

Il y a de quoi en faire tout un fromage: en Bulgarie, les produits laitiers fabriqués par des détenus dans une prison ont désormais conquis les gourmets des quatre coins du pays.A Smolyan, près de la frontière grecque, au coeur du massif brumeux des Rhodopes, Gueorgui Filyanov brasse d’un geste expert 500 litres immaculés dans une grande cuve, charlotte blanche sur la tête.”Ce travail intéressant, ni trop dur ni trop facile”, a de quoi faire passer la détention plus vite, résume le trentenaire aux yeux clairs, condamné à deux ans et demi de prison pour trafic de stupéfiants.Avec à la clé une remise de peine de six mois et une cagnotte mensuelle de plusieurs centaines d’euros qui facilitera sa réinsertion.La fabrique “Guerzovitsa”, installée dans un bâtiment imposant de quatre étages, s’est désormais fait un nom. Au point qu’elle n’arrive pas à satisfaire toute la clientèle.- “Sans conservateurs ni additifs” -La centaine de détenus purgent des peines en régime ouvert pour divers délits, de la conduite en état d’ivresse aux vols et homicides. Dans ce pays vieillissant, marqué par l’exode de millions de Bulgares après la chute du communisme, la surpopulation n’est guère un problème, avec 86 détenus pour 100.000 habitants, loin derrière la France (111), selon les chiffres d’Eurostat.Même si, par le passé, les conditions de détention ont été régulièrement pointées par le Conseil de l’Europe en raison de la vétusté des cellules, d’un manque chronique de personnel et de l’absence d’activités.Dans ce paysage carcéral peu reluisant, en progressive amélioration, Smolyan détonne.L’idée d’une laiterie vient de l’ancien directeur de cette prison, nichée dans une gorge verdoyante le long d’une route sinueuse, dans les murs d’une ancienne exploitation d’uranium dont les mines ont fermé en 1989.”Au début, nous gardions seulement des bovidés pour la traite, mais on vendait à perte”, raconte Hristo Solakov.Alors le responsable s’est dit: pourquoi ne pas “boucler le cycle” et transformer cette matière première? Un pari dont le succès a dépassé toutes les espérances.Lait caillé, feta et yaourt bulgares, “nos produits sont sans conservateurs ni additifs, selon la norme officielle”, vante cet énergique responsable de 62 ans. Ce qui justifie d’ailleurs un prix plus élevé que celui de la concurrence.- Projets d’agrandissement -Si la moitié de la production est destinée aux détenus du pays, le reste de la marchandise s’écoule facilement dans quelques points de vente sélectionnés.De quoi donner envie de continuer, une fois la liberté retrouvée.Tout sourire, Ivan Patazov explique “avoir un projet avec sa famille”, déterminé à mettre à profit les compétences et responsabilités acquises. Le détenu de 31 ans découpe soigneusement le fromage affiné, le pèse, le met sous vide et l’étiquette. “Ce ne sera pas le premier à poursuivre sur cette voie. Un ancien condamné, après avoir passé trois ans ici, a ouvert sa propre affaire et il emploie huit personnes aujourd’hui”, détaille fièrement M. Solakov avant d’emprunter une route cabossée grimpant vers la montagne.Un troupeau d’une centaine de chèvres blanches broute l’herbe avec appétit sous la surveillance d’un autre prisonnier.”Autrefois, on pillait la laiterie. Maintenant, on l’installe carrément en prison”, s’amuse Hristo Solakov, dans une allusion aux résistants de la Seconde guerre mondiale, connus pour avoir dévalisé des paysans malheureux pour survivre aux nazis et à leurs alliés bulgares.Mais le responsable doit vite redescendre en ville: il espère obtenir des fonds municipaux pour élargir sa palette avec le “Kachkaval”, dont le goût savoureux est prisé dans les tous les Balkans.