Inondations en Indonésie : le bilan approche le millier de morts

Les inondations et glissements de terrain dans l’île indonésienne de Sumatra ont fait 961 morts et 5.000 blessés, a annoncé lundi l’Agence indonésienne de gestion des catastrophes (BNPB) tandis que se poursuit le déblaiement des régions sinistrées, auquel participent des éléphants.En outre, 293 personnes sont toujours portées disparues après la catastrophe qui a touché trois provinces de Sumatra, détruisant de nombreuses habitations, voies de communication et infrastructures publiques, a précisé l’agence.Au total, plus 1.800 personnes ont péri en Indonésie, au Sri Lanka, en Malaisie, en Thaïlande et au Vietnam à la suite d’une série de tempêtes tropicales et de pluies de mousson qui ont provoqué glissements de terrain et crues soudaines.Le coût de la reconstruction dans les trois provinces de Sumatra pourrait atteindre l’équivalent de 3,1 milliards de dollars, a indiqué dimanche soir Suharyanto, chef de l’agence BNPB, qui comme beaucoup d’Indonésiens ne porte qu’un seul nom.La province d’Aceh, à l’extrémité occidentale de Sumatra, déjà lourdement endeuillée par le tsunami de décembre 2004, est la région la plus touchée et des centaines de milliers de personnes ont été déplacées.La province “manque de tout, surtout de personnel médical. Nous manquons de médecins”, a déclaré le gouverneur d’Aceh, Muzakir Manaf, dimanche soir à des journalistes.”Les médicaments sont importants. Les produits de première nécessité le sont également”, a-t-il ajouté.Dans le district de Pidie Jaya, à Aceh, quatre éléphants d’un centre de formation voisin ont été mobilisés pour aider à nettoyer les débris laissés par les eaux.”Notre priorité est d’aider à dégager les maisons des habitants qui sont ensevelies sous du bois et d’autres objets lourds, nous les aidons à les déplacer avec l’aide des éléphants. Cela inclut également l’évacuation des corps”, a déclaré Komaruddin, un cornac, à l’AFP lundi. Il a ajouté  que les éléphants travailleraient pendant les sept prochains jours.Une grande partie de l’Asie connaît actuellement la pleine saison de la mousson, indispensable notamment pour la culture du riz mais aussi souvent à l’origine d’inondations.Selon les experts, le changement climatique engendre des épisodes de pluie plus intenses car une atmosphère plus chaude contient davantage d’humidité, et des températures plus élevées dans les océans peuvent amplifier les tempêtes.En Indonésie, écologistes, experts et même le gouvernement ont souligné la responsabilité de la déforestation dans les crues soudaines et les glissements de terrain à Sumatra.- Déploiement doublé au Sri Lanka -Au Sri Lanka, touché par un cyclone dévastateur qui a tué 635 personnes à travers le pays, l’armée a déclaré lundi avoir presque doublé les effectifs déployés pour venir en aide aux sinistrés. Quelque 192 personnes sont toujours portées disparues.Plus de deux millions de personnes — près de 10% de la population — ont été affectées par le cyclone Ditwah. Le Sri Lanka s’attend à de nouvelles fortes pluies de mousson lundi, y compris la région centrale la plus touchée, a indiqué le Centre de gestion des catastrophes (DMC) qui a fait état de nouveaux glissements de terrain. Le chef de l’armée, Lasantha Rodrigo, a annoncé que 38.500 membres des forces de sécurité avaient été déployés pour renforcer le soutien aux zones sinistrées. “Les forces de sécurité ont pu secourir 31.116 personnes”, a-t-il détaillé.”Nous avons presque doublé le déploiement car nous sommes maintenant engagés dans la reconstruction des routes, des ponts et également dans l’aide au nettoyage des puits d’eau potable contaminés par les eaux de crue”, a déclaré porte-parole de l’armée, Waruna Gamage à l’AFP. Le centre du pays, région productrice de thé, a été le plus durement touchée, avec 471 décès signalés, selon les données officielles. Le président Anura Kumara Dissanayake a décrit cette catastrophe naturelle comme la plus difficile à laquelle le Sri Lanka a été confronté. Il a également annoncé un plan d’aide offrant l’équivalent de 33.000 dollars aux victimes pour leur permettre d’acheter des terrains dans des zones plus sûres et de reconstruire. Son coût total pour le pays, qui émerge à peine de sa pire crise économique en 2022, n’a pas été précisé.

Sri Lanka doubles troops for flood disaster recovery

Sri Lanka has doubled its military deployment to regions struck by a cyclone that has killed 635, sending tens of thousands of troops to help areas hit by a wave of destruction, the army said Monday.More than two million people — nearly 10 percent of the population — have been affected by the disaster caused by Cyclone Ditwah, the worst on the island this century.Sri Lanka is expecting further heavy monsoon rains on Monday, topping 75 millimetres in many places, including the worst-affected central region, the Disaster Management Centre (DMC) said. It has also issued warnings of further landslides.”Given that mountain slopes are already saturated with rain water since last week, even slight showers could make them unstable again,” a DMC official said, urging those evacuated from high-risk areas not to return.The DMC has confirmed 635 deaths, with another 192 people unaccounted for since November 27, when intense rains brought on by Cyclone Ditwah triggered landslides and floods.The disaster management agency warned residents to “take adequate precautions to minimise damage caused by temporary localised strong winds and lightning during thundershowers”.Army chief Lasantha Rodrigo said 38,500 security personnel had been sent to boost recovery and clean-up operations in flood-affected and landslide-hit areas, nearly doubling the inital deployment.”Since the disaster, security forces have been able to rescue 31,116 people who were in distress,” Rodrigo said in a pre-recorded statement.Army spokesman Waruna Gamage said additional troops were deployed as the rescue efforts turned into a recovery operation.”We have almost doubled the deployment as we are now engaged in rebuilding roads, bridges and also helping with the clean-up of drinking water wells contaminated with floodwaters,” Gamage told AFP.The tea-growing central region was the hardest hit, with 471 deaths reported, according to official data.President Anura Kumara Dissanayake, who has described the disaster as the most challenging faced by any Sri Lankan government, visited affected areas on Monday to monitor relief operations.He has also unveiled a recovery package offering 10 million rupees ($33,000) for victims to buy land in safer areas and rebuild.The government will also offer livelihood support and cash assistance to replace kitchen utensils, bedding and to buy food.It is not yet clear how much the relief package will cost the government, which is still emerging from an economic meltdown in 2022, when it ran out of foreign exchange reserves to finance even essential imports.Dissanayake has said the government cannot fund the reconstruction costs alone and has appealed for foreign assistance, including from the International Monetary Fund.Plane loads of fresh relief supplies arrived from the United Arab Emirates and China while India sent four landing craft with food and essentials, officials said.Japanese doctors were running a medical clinic in Chilaw, about 90 kilometres (56 miles) north of the capital, where the local hospital was struggling after floods.More than 85,000 homes have been damaged in the disaster, including over 5,000 that were completely destroyed. A senior official earlier estimated recovery and reconstruction costs could reach US$7 billion.

Face à “la guerre agricole”, Genevard appelle à un “grand réveil alimentaire”

Dans une France agricole affaiblie, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a appelé lundi l’ensemble de la chaîne alimentaire “à agir” face à “la guerre agricole” qui “se prépare”, en lançant des “conférences de la souveraineté alimentaire” destinées à définir une stratégie agricole nationale sur dix ans.”La guerre agricole menace chaque jour un peu plus et il est temps d’agir”, a martelé la ministre, estimant que l’actualité mondiale, avec la guerre en Ukraine, la politique douanière américaine ou les taxes chinoises, dissipe aujourd’hui “l’illusion” d’une paix prospère durable, dans un discours appelant à un “grand réveil alimentaire” depuis le marché de gros de Rungis.”Depuis 2014, le financement de la politique agricole et alimentaire chinoise par habitant a bondi de 40%; celle des Etats-Unis de 86%; celle de la Russie de 15%. Et celle de l’Union européenne a reculé de 19%. C’est une erreur historique à laquelle il faut faire barrage”, a-t-elle développé, appelant à lutter en Europe “contre les tentations de la décroissance portées par quelques thuriféraires du décadentisme”.- Retour “symbolique” à Rungis -Dans un discours martial, faisant écho à son appel au “réarmement” alimentaire en févier dernier, la ministre a lancé officiellement une série de conférences, promises par la loi d’orientation agricole de mars 2025, qui se dérouleront sur plusieurs mois, par filières de production et au niveau régional, pour des conclusions en juin.Le lancement à Rungis, premier marché international de produits frais, du “grand réveil alimentaire”, a été chaleureusement accueilli par des acteurs industriels, de la distribution ou les coopératives agricoles mais boudé par les syndicats agricoles – à l’exception des Jeunes agriculteurs (JA).Le premier d’entre eux, la puissante Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), participe bien aux conférences – qui ont déjà démarré – mais a boycotté le rendez-vous de Rungis, vu comme “s’apparentant davantage à une opération de communication” qu’un acte politique majeur.”Cela fait 15, 20 ans qu’on dit qu’on va dans le mauvais sens. Ce qui nous intéresse maintenant, c’est ce qu’on va faire, (…) comment on assure des revenus sur les exploitations”, a souligné auprès de l’AFP le secrétaire général de la FNSEA Hervé Lapie.Le premier syndicat goûte assez peu ce retour “symbolique” à Rungis, où Emmanuel Macron avait en 2017 prôné une stratégie de “montée en gamme”, depuis percutée par l’inflation et la concurrence accrue sur les marchés.Huit ans plus tard, l’ambiance est morose. Après deux hivers de colère dans les campagnes, le monde agricole reste au bord de l’explosion, entre crises sanitaires dans l’élevage et prix en berne. – “Protection” -La colère gronde en France, où la mobilisation s’organise, portée par la Confédération paysanne et la Coordination rurale, contre la politique d’abattage systématique de bovins touchés par la dermatose. La FNSEA prépare, elle, une manifestation le 18 décembre à Bruxelles contre l’accord de libre-échange UE-Mercosur ou la taxe carbone aux frontières pour les engrais.La ministre s’est présentée comme protectrice de la France agricole, en premier lieu dans les négociations internationales. Réitérant son opposition au Mercosur, elle a prévenu que si la Commission européenne ne le faisait pas, elle agirait: “J’interdirai moi-même les importations sur notre sol de produits contenant des substances interdites en Europe comme le droit européen me le permet”, a-t-elle lancé.Elle a également plaidé pour la création d’un “fonds souverain agricole” et appelé les marchés publics à jouer leur rôle dans cette “reconquête alimentaire”, notamment en consommant d’abord bio et durable français dans les cantines.Plusieurs filières ont souligné que le temps n’était plus aux nouvelles consultations mais aux décisions, alors que des “plans de souveraineté” ont déjà été lancés: pour les fruits et légumes en 2023, le blé dur et la viande en 2024. Qu’espérer donc de ces conférences ?L’idée est de construire à partir “de l’évolution de la demande” pour “élaborer un plan d’action de production et de transformation à dix ans” en partant de “la demande du consommateur français, européen et mondial”, explique le ministère.Ludovic Spiers, ex-directeur général du géant coopératif agricole Agrial, a été nommé “coordinateur général” du chantier. Des groupes de travail sectoriels sont prévus (cultures, viandes blanches, viticulture…), réunissant les interprofessions, l’amont (l’agriculture) et l’aval (la transformation), l’établissement public FranceAgrimer, la recherche… mais pas les associations de consommateurs, ni de défense de l’environnement.

Face à “la guerre agricole”, Genevard appelle à un “grand réveil alimentaire”

Dans une France agricole affaiblie, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a appelé lundi l’ensemble de la chaîne alimentaire “à agir” face à “la guerre agricole” qui “se prépare”, en lançant des “conférences de la souveraineté alimentaire” destinées à définir une stratégie agricole nationale sur dix ans.”La guerre agricole menace chaque jour un peu plus et il est temps d’agir”, a martelé la ministre, estimant que l’actualité mondiale, avec la guerre en Ukraine, la politique douanière américaine ou les taxes chinoises, dissipe aujourd’hui “l’illusion” d’une paix prospère durable, dans un discours appelant à un “grand réveil alimentaire” depuis le marché de gros de Rungis.”Depuis 2014, le financement de la politique agricole et alimentaire chinoise par habitant a bondi de 40%; celle des Etats-Unis de 86%; celle de la Russie de 15%. Et celle de l’Union européenne a reculé de 19%. C’est une erreur historique à laquelle il faut faire barrage”, a-t-elle développé, appelant à lutter en Europe “contre les tentations de la décroissance portées par quelques thuriféraires du décadentisme”.- Retour “symbolique” à Rungis -Dans un discours martial, faisant écho à son appel au “réarmement” alimentaire en févier dernier, la ministre a lancé officiellement une série de conférences, promises par la loi d’orientation agricole de mars 2025, qui se dérouleront sur plusieurs mois, par filières de production et au niveau régional, pour des conclusions en juin.Le lancement à Rungis, premier marché international de produits frais, du “grand réveil alimentaire”, a été chaleureusement accueilli par des acteurs industriels, de la distribution ou les coopératives agricoles mais boudé par les syndicats agricoles – à l’exception des Jeunes agriculteurs (JA).Le premier d’entre eux, la puissante Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), participe bien aux conférences – qui ont déjà démarré – mais a boycotté le rendez-vous de Rungis, vu comme “s’apparentant davantage à une opération de communication” qu’un acte politique majeur.”Cela fait 15, 20 ans qu’on dit qu’on va dans le mauvais sens. Ce qui nous intéresse maintenant, c’est ce qu’on va faire, (…) comment on assure des revenus sur les exploitations”, a souligné auprès de l’AFP le secrétaire général de la FNSEA Hervé Lapie.Le premier syndicat goûte assez peu ce retour “symbolique” à Rungis, où Emmanuel Macron avait en 2017 prôné une stratégie de “montée en gamme”, depuis percutée par l’inflation et la concurrence accrue sur les marchés.Huit ans plus tard, l’ambiance est morose. Après deux hivers de colère dans les campagnes, le monde agricole reste au bord de l’explosion, entre crises sanitaires dans l’élevage et prix en berne. – “Protection” -La colère gronde en France, où la mobilisation s’organise, portée par la Confédération paysanne et la Coordination rurale, contre la politique d’abattage systématique de bovins touchés par la dermatose. La FNSEA prépare, elle, une manifestation le 18 décembre à Bruxelles contre l’accord de libre-échange UE-Mercosur ou la taxe carbone aux frontières pour les engrais.La ministre s’est présentée comme protectrice de la France agricole, en premier lieu dans les négociations internationales. Réitérant son opposition au Mercosur, elle a prévenu que si la Commission européenne ne le faisait pas, elle agirait: “J’interdirai moi-même les importations sur notre sol de produits contenant des substances interdites en Europe comme le droit européen me le permet”, a-t-elle lancé.Elle a également plaidé pour la création d’un “fonds souverain agricole” et appelé les marchés publics à jouer leur rôle dans cette “reconquête alimentaire”, notamment en consommant d’abord bio et durable français dans les cantines.Plusieurs filières ont souligné que le temps n’était plus aux nouvelles consultations mais aux décisions, alors que des “plans de souveraineté” ont déjà été lancés: pour les fruits et légumes en 2023, le blé dur et la viande en 2024. Qu’espérer donc de ces conférences ?L’idée est de construire à partir “de l’évolution de la demande” pour “élaborer un plan d’action de production et de transformation à dix ans” en partant de “la demande du consommateur français, européen et mondial”, explique le ministère.Ludovic Spiers, ex-directeur général du géant coopératif agricole Agrial, a été nommé “coordinateur général” du chantier. Des groupes de travail sectoriels sont prévus (cultures, viandes blanches, viticulture…), réunissant les interprofessions, l’amont (l’agriculture) et l’aval (la transformation), l’établissement public FranceAgrimer, la recherche… mais pas les associations de consommateurs, ni de défense de l’environnement.

Au Louvre, un préavis de “grève reconductible” des personnels pour lundi prochain

Après le spectaculaire cambriolage au Louvre et de nouvelles alertes sur sa vétusté, les syndicats du grand musée parisien ont appelé lundi à une grève reconductible à partir du 15 décembre pour réclamer des créations de postes et la priorisation des travaux les plus urgents.L’appel à la grève de la CFDT, la CGT et Sud a été “voté à l’unanimité” d’une assemblée générale qui a rassemblé “environ 200 personnes”, lundi matin dans l’auditorium du palais, ont déclaré à l’AFP les délégués CFDT et CGT.Les personnels du musée “ont le sentiment aujourd’hui d’être le dernier rempart avant l’effondrement”, alertent les syndicats dans une lettre motivant ce préavis de grève adressée à la ministre de la Culture Rachida Dati.Leur annonce intervient alors que les nuages s’amoncellent sur le musée le plus visité du monde.Après le vol spectaculaire de huit joyaux de la Couronne le 19 octobre, le Louvre a dû fermer le mois dernier l’une de ses galeries en raison de la fragilité de l’édifice. Avant de confirmer, ce weekend, avoir subi le 26 novembre une fuite d’eau ayant endommagé plusieurs centaines d’ouvrages de la bibliothèque des Antiquités égyptiennes.Devant cette série noire, les syndicats réclament “une modification des projets portés par la direction afin de hiérarchiser et prioriser les travaux à venir en concentrant les moyens humains et financiers sur les urgences”: la “remise en état du bâtiment, (la) protection du palais, de ses collections, de son public et de son personnel”.”Chaque jour, les espaces muséographiques sont fermés bien au-delà des prévisions du plan d’ouverture garantie faute d’effectifs en nombre suffisant ainsi qu’en raison des défaillances techniques et de la vétusté du bâtiment constatées”, écrivent-ils à la ministre.De ce fait “le public n’a plus qu’un accès limité aux œuvres et se trouve entravé dans ses circulations” et “visiter le Louvre est devenu un véritable parcours du combattant”, estiment-ils.La CFDT, la CGT et Sud souhaitent également “en urgence, la création de postes pour la filière accueil et surveillance”. “Nous demandons 200 équivalents temps-plein, soit ce que nous avons perdu entre 2014 et aujourd’hui” sur ce secteur, a précisé Christian Galani, représentant CGT.Ils dénoncent aussi une “charge de travail sans cesse accrue, (…) une gestion RH de plus en plus brutale et (des) injonctions contradictoires ne permettant pas une activité de service public sereine”.Interrogée par l’AFP, la direction du musée n’a pas fait de commentaire dans l’immédiat.- “Dégradation du dialogue social” -Les syndicats demandent en outre que leurs revendications soient examinées au niveau de la ministre Rachida Dati, et non auprès du musée dirigé depuis 2021 par Laurence des Cars, en raison de la “dégradation du dialogue social” dans l’établissement, selon les mots de Valérie Baud, déléguée CFDT.Interrogé, le ministère n’avait pas réagi en milieu de journée. A compter du jour de dépôt du préavis de grève, il a l’obligation légale de recevoir les syndicats dans les cinq jours.Autre doléance des organisations syndicales: le “renoncement à la double tarification qui foule aux pieds notre histoire républicaine et l’universalisme fondateur du Musée du Louvre”. A compter de mi-janvier 2026, le prix du billet d’entrée pour les visiteurs extra-européens va passer de 22 à 32 euros, une mesure promue par le gouvernement pour renflouer le musée qui, selon un récent rapport de la Cour des comptes, fait face “à un mur d’investissements qu’il n’est pas en mesure de financer”.Le Louvre a accueilli 8,7 millions de visiteurs en 2024, dont 69% d’étrangers.Les premières conclusions de l’enquête administrative ordonnée après le cambriolage avaient notamment pointé, selon Mme Dati, une “sous-estimation chronique” du risque d’intrusion et vol par le musée et “un sous-équipement des dispositifs de sécurité”. La direction du Louvre avait présenté dans la foulée de premières mesures d’urgence, les syndicats déplorant l’absence de moyens humains supplémentaires.Ces conclusions seront discutées mercredi matin devant la commission de la culture du Sénat.

Au Louvre, un préavis de “grève reconductible” des personnels pour lundi prochain

Après le spectaculaire cambriolage au Louvre et de nouvelles alertes sur sa vétusté, les syndicats du grand musée parisien ont appelé lundi à une grève reconductible à partir du 15 décembre pour réclamer des créations de postes et la priorisation des travaux les plus urgents.L’appel à la grève de la CFDT, la CGT et Sud a été “voté à l’unanimité” d’une assemblée générale qui a rassemblé “environ 200 personnes”, lundi matin dans l’auditorium du palais, ont déclaré à l’AFP les délégués CFDT et CGT.Les personnels du musée “ont le sentiment aujourd’hui d’être le dernier rempart avant l’effondrement”, alertent les syndicats dans une lettre motivant ce préavis de grève adressée à la ministre de la Culture Rachida Dati.Leur annonce intervient alors que les nuages s’amoncellent sur le musée le plus visité du monde.Après le vol spectaculaire de huit joyaux de la Couronne le 19 octobre, le Louvre a dû fermer le mois dernier l’une de ses galeries en raison de la fragilité de l’édifice. Avant de confirmer, ce weekend, avoir subi le 26 novembre une fuite d’eau ayant endommagé plusieurs centaines d’ouvrages de la bibliothèque des Antiquités égyptiennes.Devant cette série noire, les syndicats réclament “une modification des projets portés par la direction afin de hiérarchiser et prioriser les travaux à venir en concentrant les moyens humains et financiers sur les urgences”: la “remise en état du bâtiment, (la) protection du palais, de ses collections, de son public et de son personnel”.”Chaque jour, les espaces muséographiques sont fermés bien au-delà des prévisions du plan d’ouverture garantie faute d’effectifs en nombre suffisant ainsi qu’en raison des défaillances techniques et de la vétusté du bâtiment constatées”, écrivent-ils à la ministre.De ce fait “le public n’a plus qu’un accès limité aux œuvres et se trouve entravé dans ses circulations” et “visiter le Louvre est devenu un véritable parcours du combattant”, estiment-ils.La CFDT, la CGT et Sud souhaitent également “en urgence, la création de postes pour la filière accueil et surveillance”. “Nous demandons 200 équivalents temps-plein, soit ce que nous avons perdu entre 2014 et aujourd’hui” sur ce secteur, a précisé Christian Galani, représentant CGT.Ils dénoncent aussi une “charge de travail sans cesse accrue, (…) une gestion RH de plus en plus brutale et (des) injonctions contradictoires ne permettant pas une activité de service public sereine”.Interrogée par l’AFP, la direction du musée n’a pas fait de commentaire dans l’immédiat.- “Dégradation du dialogue social” -Les syndicats demandent en outre que leurs revendications soient examinées au niveau de la ministre Rachida Dati, et non auprès du musée dirigé depuis 2021 par Laurence des Cars, en raison de la “dégradation du dialogue social” dans l’établissement, selon les mots de Valérie Baud, déléguée CFDT.Interrogé, le ministère n’avait pas réagi en milieu de journée. A compter du jour de dépôt du préavis de grève, il a l’obligation légale de recevoir les syndicats dans les cinq jours.Autre doléance des organisations syndicales: le “renoncement à la double tarification qui foule aux pieds notre histoire républicaine et l’universalisme fondateur du Musée du Louvre”. A compter de mi-janvier 2026, le prix du billet d’entrée pour les visiteurs extra-européens va passer de 22 à 32 euros, une mesure promue par le gouvernement pour renflouer le musée qui, selon un récent rapport de la Cour des comptes, fait face “à un mur d’investissements qu’il n’est pas en mesure de financer”.Le Louvre a accueilli 8,7 millions de visiteurs en 2024, dont 69% d’étrangers.Les premières conclusions de l’enquête administrative ordonnée après le cambriolage avaient notamment pointé, selon Mme Dati, une “sous-estimation chronique” du risque d’intrusion et vol par le musée et “un sous-équipement des dispositifs de sécurité”. La direction du Louvre avait présenté dans la foulée de premières mesures d’urgence, les syndicats déplorant l’absence de moyens humains supplémentaires.Ces conclusions seront discutées mercredi matin devant la commission de la culture du Sénat.

Les pays de l’UE approuvent un net durcissement de la politique migratoire

Sous pression de la droite et de l’extrême droite, les 27 pays de l’Union européenne ont entériné lundi un net durcissement de leur politique migratoire, ouvrant notamment la voie à l’envoi de migrants dans des centres situés hors des frontières de l’UE.Réunis à Bruxelles, les ministres de l’Intérieur des Etats membres de l’UE ont donné leur premier feu vert à trois textes présentés cette année par la Commission européenne afin d’encadrer plus strictement les arrivées et les renvois d’exilés.Ces mesures permettraient notamment:- D’ouvrir des centres en dehors des frontières de l’UE pour y envoyer les migrants dont la demande d’asile aurait été rejetée, les fameux “hubs de retour”. – De sanctionner plus durement ceux qui refusent de quitter le territoire européen, via des périodes de détention plus longues.- De renvoyer des demandeurs d’asile vers des pays dont ils ne sont pas originaires mais que l’Europe considère comme “sûrs”.La baisse des arrivées — environ 20% d’entrées irrégulières en moins par rapport à l’an dernier — n’a pas fait retomber la pression sur les responsables politiques du Vieux continent. Bien au contraire.”Il est vraiment important que nous donnions aux citoyens le sentiment que nous maîtrisons ce qui se passe”, a martelé le commissaire européen Magnus Brunner, architecte de ce tour de vis migratoire.- La France et l’Espagne sceptiques -Ses idées font bondir la gauche et les associations de protection des exilés, qui dénoncent des mesures violant les droits humains.”Au lieu d’investir dans la sécurité, la protection et l’inclusion, l’UE choisit des politiques qui plongeront davantage de personnes dans le danger et l’insécurité juridique”, alerte Silvia Carta de PICUM, une ONG de protection des sans-papiers.Sous l’impulsion du Danemark, qui assure la présidence tournante de l’Union européenne et défend de longue date ce durcissement migratoire, les Etats membres ont avancé au pas de charge dans leur examen des mesures.Il existe de fait une “volonté politique largement partagée” parmi les Vingt-Sept pour valider ces propositions, affirme un diplomate.Parmi les rares sceptiques: la France, qui s’interroge sur la légalité et l’efficacité de certaines de ces mesures, et l’Espagne, pas convaincue par les “hubs de retour”, déjà expérimentés par plusieurs pays mais sans réel succès.Cette position est toutefois de plus en plus “difficile à tenir” tant la pression exercée par certains pays pour les adopter est forte, assure le ministre espagnol de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska.Ces mesures bénéficient aussi du net soutien de la droite et de l’extrême droite qui se sont alliées au Parlement européen la semaine dernière pour leur accorder de premiers feux verts.Là encore, l’idée est d’avancer vite, de nombreux eurodéputés et dirigeants plaidant pour leur adoption finale en début d’année prochaine.- 20.000 euros par demandeur d’asile -Les Vingt-Sept se sont par ailleurs accordés lundi sur un nouveau système de répartition des demandeurs d’asile en Europe.Afin de soulager les pays se situant le long des routes migratoires, comme la Grèce et l’Italie, l’UE exigera bientôt que les autres Etats membres relocalisent des demandeurs d’asile sur leur sol. Ou versent, à défaut, une contribution financière de 20.000 euros par demandeur d’asile aux pays sous pression.Les pays de l’UE ont négocié durant plusieurs semaines sur la manière de mettre en place ce système, qui entrera en vigueur en juin prochain.Les tractations autour de ce dossier ont été particulièrement ardues, tant les pays disposés à accueillir des demandeurs d’asile en provenance d’un autre Etat membre sont rares dans le contexte politique actuel.”Il y a peu de ministres de l’Intérieur qui vont vouloir venir devant la presse et dire +ok j’en ai pris 3.000+”, explique un responsable européen, s’exprimant sous couvert d’anonymat.La répartition exacte décidée par les Vingt-Sept lundi est confidentielle.

Les pays de l’UE approuvent un net durcissement de la politique migratoire

Sous pression de la droite et de l’extrême droite, les 27 pays de l’Union européenne ont entériné lundi un net durcissement de leur politique migratoire, ouvrant notamment la voie à l’envoi de migrants dans des centres situés hors des frontières de l’UE.Réunis à Bruxelles, les ministres de l’Intérieur des Etats membres de l’UE ont donné leur premier feu vert à trois textes présentés cette année par la Commission européenne afin d’encadrer plus strictement les arrivées et les renvois d’exilés.Ces mesures permettraient notamment:- D’ouvrir des centres en dehors des frontières de l’UE pour y envoyer les migrants dont la demande d’asile aurait été rejetée, les fameux “hubs de retour”. – De sanctionner plus durement ceux qui refusent de quitter le territoire européen, via des périodes de détention plus longues.- De renvoyer des demandeurs d’asile vers des pays dont ils ne sont pas originaires mais que l’Europe considère comme “sûrs”.La baisse des arrivées — environ 20% d’entrées irrégulières en moins par rapport à l’an dernier — n’a pas fait retomber la pression sur les responsables politiques du Vieux continent. Bien au contraire.”Il est vraiment important que nous donnions aux citoyens le sentiment que nous maîtrisons ce qui se passe”, a martelé le commissaire européen Magnus Brunner, architecte de ce tour de vis migratoire.- La France et l’Espagne sceptiques -Ses idées font bondir la gauche et les associations de protection des exilés, qui dénoncent des mesures violant les droits humains.”Au lieu d’investir dans la sécurité, la protection et l’inclusion, l’UE choisit des politiques qui plongeront davantage de personnes dans le danger et l’insécurité juridique”, alerte Silvia Carta de PICUM, une ONG de protection des sans-papiers.Sous l’impulsion du Danemark, qui assure la présidence tournante de l’Union européenne et défend de longue date ce durcissement migratoire, les Etats membres ont avancé au pas de charge dans leur examen des mesures.Il existe de fait une “volonté politique largement partagée” parmi les Vingt-Sept pour valider ces propositions, affirme un diplomate.Parmi les rares sceptiques: la France, qui s’interroge sur la légalité et l’efficacité de certaines de ces mesures, et l’Espagne, pas convaincue par les “hubs de retour”, déjà expérimentés par plusieurs pays mais sans réel succès.Cette position est toutefois de plus en plus “difficile à tenir” tant la pression exercée par certains pays pour les adopter est forte, assure le ministre espagnol de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska.Ces mesures bénéficient aussi du net soutien de la droite et de l’extrême droite qui se sont alliées au Parlement européen la semaine dernière pour leur accorder de premiers feux verts.Là encore, l’idée est d’avancer vite, de nombreux eurodéputés et dirigeants plaidant pour leur adoption finale en début d’année prochaine.- 20.000 euros par demandeur d’asile -Les Vingt-Sept se sont par ailleurs accordés lundi sur un nouveau système de répartition des demandeurs d’asile en Europe.Afin de soulager les pays se situant le long des routes migratoires, comme la Grèce et l’Italie, l’UE exigera bientôt que les autres Etats membres relocalisent des demandeurs d’asile sur leur sol. Ou versent, à défaut, une contribution financière de 20.000 euros par demandeur d’asile aux pays sous pression.Les pays de l’UE ont négocié durant plusieurs semaines sur la manière de mettre en place ce système, qui entrera en vigueur en juin prochain.Les tractations autour de ce dossier ont été particulièrement ardues, tant les pays disposés à accueillir des demandeurs d’asile en provenance d’un autre Etat membre sont rares dans le contexte politique actuel.”Il y a peu de ministres de l’Intérieur qui vont vouloir venir devant la presse et dire +ok j’en ai pris 3.000+”, explique un responsable européen, s’exprimant sous couvert d’anonymat.La répartition exacte décidée par les Vingt-Sept lundi est confidentielle.