“Stratégie Notre-Dame”: les ambitions françaises dans l’IA au coeur du sommet de Paris

Après des annonces d’investissement en France en matière d’intelligence artificielle, Emmanuel Macron a promis lundi d’accélérer la mise en place des infrastructures nécessaires, au premier jour du sommet à Paris consacré à cette technologie.”J’ai indiqué (aux investisseurs) que nous allions adopter la +stratégie Notre-Dame+”, a déclaré le président français, en anglais, en clôture de la journée, qui a accueilli de nombreux acteurs de la tech autour de tables rondes, au Grand Palais.”Nous avons montré au reste du monde qu’avec un calendrier clair, nous pouvons y arriver”, a-t-il ajouté, en référence à la reconstruction de la cathédrale de Notre-Dame en cinq ans.Il a ainsi promis une accélération des procédures, notamment pour l’installation de centres de données nécessaires au fonctionnement des modèles d’IA, et a une nouvelle fois a vanté le potentiel français. – “Plug baby plug” -Au “drill baby drill”, slogan de campagne de Donald Trump (“Fore, bébé, fore”, en référence aux puits de pétrole, NDLR), Emmanuel Macron a préféré le “Plug, baby, plug” (“Branche-toi, bébé, branche-toi”) à la française et mis en avant l'”énergie bas carbone disponible” en France grâce au nucléaire pour alimenter les gigantesques centres de données qui fournissent la puissance de calcul nécessaire à l’IA.Après avoir appelé à un “sursaut” européen face à l’hégémonie des acteurs de la tech américaine et chinoise dans le secteur de l’IA, il a reçu dans la soirée à l’Elysée chefs d’Etat et grands patrons présents au sommet pour un dîner de travail. Parmi eux, le Premier ministre indien Narendra Modi, dont le pays co-préside l’événement, le vice-président américain J.D. Vance, le milliardaire français Bernard Arnault, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.Egalement présent, le chancelier allemand Olaf Scholz a apporté son soutien à Emmanuel Macron en plaidant lui aussi pour “moins de bureaucratie” pour favoriser l’émergence de champions européens de l’IA, tout en rappelant la nécessité d’un cadre face aux risques suscitées par l’IA, dans un bref discours prononcé à l’Elysée. Car l’accélération du développement de l’IA ne se fait pas sans résistances.Max Tegmark, le président du Future of Life Institute, un organisme non lucratif basé aux États-Unis qui met régulièrement en garde contre les méfaits de cette technologie, a appelé les pays participants à “ne pas signer” la déclaration qui doit être publiée mardi, à la fin du sommet.- “Contre-sommet” -Lundi après-midi, une vingtaine de militants de la “Révolution anti-tech contre l’IA” ont fait irruption au théâtre de la Concorde, non loin du Grand palais, à l’occasion d’un “contre-sommet” pour témoigner des implications de cette technologie sur le monde du travail, la création, l’éducation…La discussion autour des potentiels dangers et opportunités que représente l’IA se poursuivra mardi entre chefs d’Etat, toujours au Grand Palais.Le président français se rendra mardi en fin de journée à Station F, l’incubateur de start-up fondé par l’homme d’affaires français Xavier Niel, pour un “business day” à la rencontre des entreprises de la tech européenne et internationale. Dimanche, sur le plateau de TF1, il avait annoncé des investissements dans l’IA en France à hauteur de 109 milliards d’euros dans les prochaines années. Un montant “au même niveau” que le plan d’investissement américain +Stargate+, qui prévoit d’injecter 500 milliards de dollars dans l’IA, au regard de la taille et du poids économique des deux pays, avance le chef d’Etat. Au total, les 109 milliards se décomposent entre l’investissement des Émirats arabes unis dans un centre de données géant (50 milliards), les 20 milliards d’euros du fonds canadien Brookfield Asset Management, un investissement de 10 milliards d’euros réalisé par l’entreprise britannique Fluidstack pour déployer en France le plus grand super calculateur au monde pour l’IA, et neuf autres investissements privés, a détaillé l’Elysée. bur-kf-dax-fff-mng/may/dch   

Global stock markets brush off latest Trump tariffs

Global stock markets rose on Monday, as traders largely shrugged off US President Donald Trump’s latest tariffs announcement on steel and aluminum.Trump is set to slap 25-percent tariffs on steel and aluminum imports, part of a broad and gradually unfolding series of White House actions to remake trade.Stocks tumbled last Monday following a weekend Trump tariff announcement. But this time, major US indices spent almost the entire session in positive territory following gains in most European and Asian markets.”It’s a healthier response to a weekend announcement about tariffs,” said Art Hogan of B. Riley Wealth, adding that the metals tariffs are similar to those Trump enacted in his first term as president.The tech-rich Nasdaq led major US indices, finishing up one percent.Stock markets being up this time around “could be a sign of tariff fatigue,” said Kathleen Brooks, research director at trading group XTB. Canada is the largest source of steel and aluminum imports to the United States, according to US trade data. Brazil, Mexico and South Korea are also major steel providers to the country.The US dollar rose against the Canadian dollar, Mexican peso and South Korean won on Monday.It also rose against the euro, pound and yen.The European Union said it had not received any official notification of extra tariffs from the United States, while Britain said it had not seen “any detailed proposals” but was “ready for all situations.”In equities trading, both London and Frankfurt set fresh records.Hong Kong and Shanghai stocks rose on Monday, even as hopes of a delay to Trump’s tariffs against China were dashed.Chinese tech firms extended gains, buoyed by the success of AI startup DeepSeek. Investor sentiment was boosted by a “mixture of trade restrictions not being as bad as they might have been and hope for further Chinese stimulus,” said Derren Nathan, senior equity analyst at Hargreaves Lansdown.Tokyo was flat, despite Trump’s threats to target Japanese goods should the US trade deficit with the country fail to equalise.Wall Street dropped on Friday after official data showed US consumers increasingly worried about inflation and in reaction to news that fewer American jobs than expected had been created last month.This week’s schedule includes a January consumer price report and congressional appearances by Federal Reserve Chair Jerome Powell. In company news on Monday, BP shares surged more than seven percent in London, following reports that a prominent activist fund had built a significant stake, aiming to turn around the struggling oil and gas major.McDonald’s jumped 4.8 percent despite reporting a dip in profits following a drop in US comparable store sales. But executives said they expect a full comeback in the US market by the start of the second quarter after a food poisoning outbreak in the western United States last autumn depressed sales.- Key figures around 2130 GMT -New York – Dow: UP 0.4 percent at 44,470.41 (close)New York – S&P 500: UP 0.7 percent at 6,066.44 (close)New York – Nasdaq: UP 1.0 percent at 19,714.27 (close)London – FTSE 100: UP 0.8 percent at 8,767.80 (close)Paris – CAC 40: UP 0.4 percent at 8,006.22 (close)Frankfurt – DAX: UP 0.6 percent at 21,911.74 (close)Tokyo – Nikkei 225: FLAT at 38,801.17 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: UP 1.8 percent to 21,521.98 (close)Shanghai – Composite: UP 0.6 percent to 3,322.17 (close)Euro/dollar: DOWN at $1.0308 from $1.0328 on FridayPound/dollar: DOWN at $1.2364 from $1.2402Dollar/yen: UP at 151.97 yen from 151.41 yenEuro/pound: UP at 83.35 from 83.27 penceBrent North Sea Crude: UP 1.6 percent at $75.87 per barrelWest Texas Intermediate: UP 1.9 percent at $72.32 per barrelburs-jmb/sw

Italie: L’Inter bat la Fiorentina et recolle à un point de Naples

L’Inter Milan, directement qualifié pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions, a recollé à un point de Naples au sommet de la Serie A en s’imposant 2-1 à domicile contre la Fiorentina lundi, au terme d’un match remarquablement maîtrisé.Pour l’Inter, l’enjeu était double: effacer la claque du 3-0 infligé par le même adversaire jeudi dernier en match en retard de la 14e journée, et conserver une chance de garder son titre de champion en revenant au contact du Napoli, toujours leader de la Serie A mais ralenti dimanche par un nul à domicile contre l’Udinese.Les deux objectifs ont été atteints. L’Inter (54 pts) remet la pression sur Naples (55 pts) à trois semaines du sommet entre les deux équipes, à Naples le 2 mars.Les hommes de Filippo Inzaghi ont livré le match quasi-parfait pendant 70 minutes. Dominateurs dans la possession (plus de 70%), dans les duels, et dans les occasions de but, ils ont étouffé la Fiorentina mais sans jamais réussir à tuer le match. Les Florentins restent sixièmes à trois points de la quatrième place qualificative pour la Ligue des champions. Lautaro Martinez a provoqué le premier but: sa reprise de la tête sur corner a rebondi sur le défenseur de la Fiorentina Marin Pongracic, à qui le but a été attribué, contre son camp (1-0, 28e).Dans la même minute, l’attaquant international français de l’Inter Marcus Thuram a demandé à sortir, apparemment blessé après un choc avec un défenseur florentin.Contre le cours du jeu, la Fiorentina est revenue au score juste avant la pause, lorsque Rolando Mandragora a transformé un pénalty (1-1, 44e).A la reprise, l’Inter a repris sa domination, mais s’est cette fois récompensé rapidement par Marko Arnautovic de la tête (2-1, 52e). La fin de match a été plus difficile, et la Fiorentina a relevé la tête dans les 20 dernières minutes, sans parvenir à égaliser.

Foot: Ronaldo va prolonger son contrat avec le club saoudien d’Al-Nassr (source)

Cristiano Ronaldo, la star portugaise du football, s’est mis d’accord avec le club saoudien d’Al-Nassr pour prolonger son contrat d’une saison, jusqu’en juin 2026, a appris lundi l’AFP de source proche du club.Les deux parties sont parvenues à un accord “mais il n’a pas encore été signé”, a ajouté cette source. “Une annonce sera faite dans les prochains jours”, a-t-elle poursuivi.Cristiano Ronaldo, qui a fêté ses 40 ans la semaine dernière, s’est engagé pour deux saisons et demie avec Al-Nassr fin décembre 2022, au sortir de la Coupe du monde au Qatar, devenant le premier grand nom du football à rejoindre le championnat saoudien en plein développement.Des joueurs comme Karim Benzema ou Neymar – reparti depuis – l’ont imité.Ronaldo a disputé 90 matches sous les couleurs d’Al-Nassr, inscrivant 82 buts et délivrant 19 passes décisives. Mais il n’a pas encore ajouté une ligne supplémentaire à son impressionnant palmarès.Selon le classement établi par le magazine américain Forbes, il a été en 2023 le sportif le mieux payé au monde avec 136 millions de dollars, dont 46 millions en salaires.L’été dernier, le quintuple vainqueur du Ballon d’or avait confié son envie de finir sa carrière à Al-Nassr. “Une équipe qui me rend heureux et où je me sens bien”, avait ajouté l’attaquant, passé par Manchester United, le Real Madrid et la Juventus Turin./str/hpa/cpb/

Union sues over US consumer protection agency work pause

The union representing staff at the US Consumer Financial Protection Bureau sued the acting head of the agency, as the Trump administration ordered all work at the watchdog to cease on Monday.CFPB staff were told that the agency’s Washington headquarters would be shuttered and that they should not show up for work.The National Treasury Employees Union brought two court cases against acting CFPB director Russell Vought, accusing him of trying to shut down the agency — which was created by Congress — and of giving the Elon Musk-led Department of Government Efficiency (DOGE) access to employees’ personal information. Vought’s actions reflected “an unlawful attempt to thwart Congress’s decision to create the CFPB to protect American consumers,” they argued in one of the suits. The CFPB was created in the wake of the 2008 global financial crisis, and serves as a watchdog over a variety of US consumer issues ranging from mortgages to credit cards to debt collection.Republicans have long accused the independent agency of overreach, with some of Trump’s most ardent supporters — including tech billionaire Musk — calling for its closure.In an email to staff on Monday, a copy of which was shared with AFP, Vought said the agency’s Washington office would be closed this week, and told employees not to show up.”Please do not perform any work tasks,” said Vought, the new director of the White House Office of Management and Budget, and a key architect of the conservative plan known as Project 2025 to reform the federal government.Vought added that staff would need to seek written permission from him before doing any urgent work going forward, and should otherwise “stand down from performing any work task.”- ‘Weaponization’ -The CFPB says it has saved consumers more than $21 billion, with its enforcement actions against businesses bringing in most of that money. The White House, however, accused it of unfair conduct.The CFPB “has long functioned as another woke, weaponized arm of the bureaucracy that leverages its power against certain industries and individuals disfavored by so-called ‘elites,'” the White House said in a statement published Monday.”Under the administration of President Donald J. Trump, the weaponization ends right now,” it added. The decision to pause all work at CFPB and close down its offices appears to be an attempt to curtail its oversight powers without shuttering it entirely — something that would require congressional approval.”Congress built the CFPB, and no one other than Congress — not the president, not Musk, not Vought — can shut it down,” Democratic Senator Elizabeth Warren, who helped create the agency, said in a video message.In a separate statement, Democrats including Warren announced plans for a protest outside the CFPB’s Washington offices for Monday, to “sound the alarm” against Musk and Vought’s “attempt to kill” the agency. 

Au procès libyen, Sarkozy et les petits carnets du ministre du pétrole

Nicolas Sarkozy l’assure depuis le début du procès: “personne” n’avait jamais parlé d’un “pseudo” financement de sa campagne par la Libye avant qu’il n’envoie des “avions français” soutenir les rebelles en 2011. Personne, sauf un ancien ministre du pétrole, qui l’a écrit dans des petits carnets découverts de façon rocambolesque.Régulièrement et notamment quand les questions l’exaspèrent, l’ex-chef de l’Etat annonce un décompte – un peu aléatoire – du temps qu’il a déjà passé à la barre du tribunal correctionnel de Paris depuis le début du procès le 6 janvier. “22 heures !”, lance Nicolas Sarkozy ce lundi dans la salle d’audience particulièrement pleine de curieux venus tenter d’apercevoir le bracelet électronique qu’il porte désormais sous sa chaussette bleue marine.Ni le poids à la cheville droite, ni le temps passé à la barre n’entravent pourtant son énergie à répéter sa “profonde indignation”, face aux témoignages incriminants que la présidente lui lit ce jour à l’audience. “Accablant de bêtise !”, “que des +gossips+, que des ragots”, enrage l’ex-président qui jure et rejure n’avoir pas touché “un centime” libyen. “Je dois rester bien sûr posé, calme, respectueux, mais quand même, y a un moment c’est fort quoi ! Les innocents ont le droit de s’indigner !”La présidente Nathalie Gavarino, toujours impassible, continue, en arrive aux fameux carnets de Choukri Ghanem. Ex-Premier ministre libyen, ex-ministre du pétrole, il avait rompu avec Mouammar Kadhafi quelques mois avant la chute du régime en 2011 et s’était exilé à Vienne.En avril 2012 et dans des circonstances troubles, son corps est retrouvé dans le Danube. L’enquête conclura à un infarctus suivi d’une noyade. “Il semble qu’il soit mort de manière naturelle fort heureusement”, commente Nicolas Sarkozy à la barre. Un an après sa mort et “de manière totalement incidente”, dans le cadre d’une enquête n’ayant rien à voir avec celle qui occupe le tribunal, insiste le procureur financier, ses agendas sont découverts en perquisition chez son gendre, avant d’être réclamés quelques années plus tard par la justice française dans ce dossier.- “Escroquerie” -Dans ces agendas écrits en arabe où l’on parle de tout sauf de politique française, le nom de Nicolas Sarkozy apparaît pourtant une fois, à la date du 29 avril 2007 – en plein entre-deux-tours de la présidentielle qu’il remportera.Choukri Ghanem y résume “un déjeuner” avec deux autres hauts dignitaires libyens, au cours duquel il a appris que trois virements d'”un million et demi”, de “trois millions”, puis de “deux millions” ont été envoyés “à Sarkozy”.Un total de 6,5 millions d’euros, et surtout la trace d’une mention de financement bien antérieure aux accusations “scandaleuses” lancées par le clan Kadhafi en mars 2011 – des représailles selon Nicolas Sarkozy après l’engagement militaire de la France dans la coalition occidentale. “Je suis celui qui abat la dictature kadhafienne”, justifie, enflammé, l’ex-président à la barre.Le procureur financier ne peut lui s'”empêcher de relever la correspondance assez troublante” entre les montants indiqués dans les carnets, et les virements libyens effectivement retrouvés sur le compte “Rossfield” de l’intermédiaire libanais Ziad Takieddine – jugé mais en fuite.”N’est-ce pas de nature à accréditer de manière extrêmement forte la réalité de ce pacte de corruption ?”, demande Philippe Jaeglé.”Donc pour vous Rossfield, c’est pour moi ?”, rétorque agressif l’ex-chef de l’Etat.”M. Sarkozy, est-ce que vous pouvez répondre sans poser de question”, le prie la présidente.”Les versements libyens sur Rossfield ne me concernent pas”, martèle Nicolas Sarkozy plus calmement. Dans les carnets, note-t-il, Choukri Ghanem écrit aussi au sujet des dignitaires libyens qui auraient envoyé des fonds: “On leur a dit que l’argent n’était pas arrivé, il semblerait que les mecs en chemin l’ont détourné”.Ziad Takieddine a été “capable de faire croire” aux Libyens qu’il “pouvait beaucoup de choses, qu’il était très implanté en France, elle est là l’escroquerie”, assure Nicolas Sarkozy. “Ils se sont fait avoir”.

Au procès libyen, Sarkozy et les petits carnets du ministre du pétrole

Nicolas Sarkozy l’assure depuis le début du procès: “personne” n’avait jamais parlé d’un “pseudo” financement de sa campagne par la Libye avant qu’il n’envoie des “avions français” soutenir les rebelles en 2011. Personne, sauf un ancien ministre du pétrole, qui l’a écrit dans des petits carnets découverts de façon rocambolesque.Régulièrement et notamment quand les questions l’exaspèrent, l’ex-chef de l’Etat annonce un décompte – un peu aléatoire – du temps qu’il a déjà passé à la barre du tribunal correctionnel de Paris depuis le début du procès le 6 janvier. “22 heures !”, lance Nicolas Sarkozy ce lundi dans la salle d’audience particulièrement pleine de curieux venus tenter d’apercevoir le bracelet électronique qu’il porte désormais sous sa chaussette bleue marine.Ni le poids à la cheville droite, ni le temps passé à la barre n’entravent pourtant son énergie à répéter sa “profonde indignation”, face aux témoignages incriminants que la présidente lui lit ce jour à l’audience. “Accablant de bêtise !”, “que des +gossips+, que des ragots”, enrage l’ex-président qui jure et rejure n’avoir pas touché “un centime” libyen. “Je dois rester bien sûr posé, calme, respectueux, mais quand même, y a un moment c’est fort quoi ! Les innocents ont le droit de s’indigner !”La présidente Nathalie Gavarino, toujours impassible, continue, en arrive aux fameux carnets de Choukri Ghanem. Ex-Premier ministre libyen, ex-ministre du pétrole, il avait rompu avec Mouammar Kadhafi quelques mois avant la chute du régime en 2011 et s’était exilé à Vienne.En avril 2012 et dans des circonstances troubles, son corps est retrouvé dans le Danube. L’enquête conclura à un infarctus suivi d’une noyade. “Il semble qu’il soit mort de manière naturelle fort heureusement”, commente Nicolas Sarkozy à la barre. Un an après sa mort et “de manière totalement incidente”, dans le cadre d’une enquête n’ayant rien à voir avec celle qui occupe le tribunal, insiste le procureur financier, ses agendas sont découverts en perquisition chez son gendre, avant d’être réclamés quelques années plus tard par la justice française dans ce dossier.- “Escroquerie” -Dans ces agendas écrits en arabe où l’on parle de tout sauf de politique française, le nom de Nicolas Sarkozy apparaît pourtant une fois, à la date du 29 avril 2007 – en plein entre-deux-tours de la présidentielle qu’il remportera.Choukri Ghanem y résume “un déjeuner” avec deux autres hauts dignitaires libyens, au cours duquel il a appris que trois virements d'”un million et demi”, de “trois millions”, puis de “deux millions” ont été envoyés “à Sarkozy”.Un total de 6,5 millions d’euros, et surtout la trace d’une mention de financement bien antérieure aux accusations “scandaleuses” lancées par le clan Kadhafi en mars 2011 – des représailles selon Nicolas Sarkozy après l’engagement militaire de la France dans la coalition occidentale. “Je suis celui qui abat la dictature kadhafienne”, justifie, enflammé, l’ex-président à la barre.Le procureur financier ne peut lui s'”empêcher de relever la correspondance assez troublante” entre les montants indiqués dans les carnets, et les virements libyens effectivement retrouvés sur le compte “Rossfield” de l’intermédiaire libanais Ziad Takieddine – jugé mais en fuite.”N’est-ce pas de nature à accréditer de manière extrêmement forte la réalité de ce pacte de corruption ?”, demande Philippe Jaeglé.”Donc pour vous Rossfield, c’est pour moi ?”, rétorque agressif l’ex-chef de l’Etat.”M. Sarkozy, est-ce que vous pouvez répondre sans poser de question”, le prie la présidente.”Les versements libyens sur Rossfield ne me concernent pas”, martèle Nicolas Sarkozy plus calmement. Dans les carnets, note-t-il, Choukri Ghanem écrit aussi au sujet des dignitaires libyens qui auraient envoyé des fonds: “On leur a dit que l’argent n’était pas arrivé, il semblerait que les mecs en chemin l’ont détourné”.Ziad Takieddine a été “capable de faire croire” aux Libyens qu’il “pouvait beaucoup de choses, qu’il était très implanté en France, elle est là l’escroquerie”, assure Nicolas Sarkozy. “Ils se sont fait avoir”.