Report d’une décision sur la demande d’extradition d’un patron de presse sénégalais

La justice française a demandé des précisions sur la demande d’extradition du patron de presse sénégalais Madiambal Diagne, critique du pouvoir de son pays, et reporté sa décision à février, a-t-on appris à l’issue d’une audience à Versailles.”La chambre de l’instruction a décidé d’ordonner un supplément d’information et de demander aux autorités sénégalaises de se justifier sur les points qui étaient nos points d’inquiétude”, a déclaré à la presse l’un de ses avocats, Vincent Brengarth, qualifiant cette demande de “première victoire”.La cour d’appel souhaite “obtenir des pièces et informations complémentaires relatives à la procédure et au régime juridique applicable au Sénégal”, a précisé la juridiction dans un communiqué de presse, indiquant que la prochaine audience doit se tenir le 3 février 2026.Madiambal Diagne, accompagné par une vingtaine de membres de la diaspora sénégalaise venus en soutien, s’est dit “soulagé”.”(Je suis) rassuré que le droit soit dit, que le droit élémentaire soit sauvegardé et que la justice française ait tranché en toute sérénité, en toute liberté et en toute indépendance”, a déclaré l’homme d’affaires et patron de presse du groupe Avenir Communication, qui édite le journal sénégalais Le Quotidien.”Les faits reprochés à M. Diagne ne sont pas suffisamment précis, les qualifications ne le sont pas non plus”, a poursuivi l’avocat, qui a également indiqué que la justice française avait demandé à son homologue sénégalaise de “se justifier sur les garanties qui sont offertes à M. Diagne en cas de retour au Sénégal”. Elle doit aussi s’expliquer sur “le circuit pris par la demande d’extradition”, a encore ajouté le conseil pour qui la justice a estimé “que le dossier n’était absolument pas mûr pour permettre une décision à ce stade”.Un autre de ses avocats, Ousmane Thiam, s’est exprimé en wolof à l’issue de l’audience. Les autorités sénégalaises avaient émis en septembre un mandat d’arrêt international contre Madiambal Diagne, qui avait fui le pays malgré une interdiction de sortie du territoire.Madiambal Diagne a été précédemment convoqué par la Division des investigations criminelles dans le cadre d’une enquête portant sur de présumées transactions financières suspectes et avait quitté le territoire sénégalais pour la France fin septembre.La justice sénégalaise lui impute “des infractions à caractère financier, escroquerie et blanchiment, à l’occasion de contrats passés entre deux sociétés et avec l’Etat sénégalais”, a précisé jeudi le communiqué de la cour d’appel de Versailles.Deux journalistes sénégalais avaient été arrêtés fin octobre au Sénégal pour avoir interviewé M. Diagne alors qu’il se trouvait en France. Ils ont depuis été libérés.Ces arrestations ont suscité de vives protestations au Sénégal parmi les représentants de la presse et au sein de la classe politique.

Vente de produits illégaux: une cinquième plateforme, eBay, visée par une enquête

La plateforme de ventes en ligne américaine eBay est visée par une enquête après avoir été signalée par le gouvernement pour la vente de produits illégaux, soit la cinquième procédure de ce type après celles visant Shein, AliExpress, Temu et Wish, a indiqué le parquet de Paris à l’AFP mardi.Mi-novembre, après l’éclosion du scandale autour de Shein, le ministre du Commerce Serge Papin avait annoncé des nouveaux signalements de plateformes de vente en ligne à la justice, dont cinq (AliExpress, Joom, eBay, Temu, Wish) pour la vente de produits illégaux.S’agissant d’eBay, le ministre avait indiqué qu’il avait été détecté, comme sur Wish, Temu et AliExpress, des ventes “d’armes de catégorie A, comme des poings américains et des machettes”.Sollicité par l’AFP, le parquet a précisé mardi qu’une cinquième enquête avait été ouverte, concernant le site de ventes en ligne américain.Interrogé mi-novembre par l’AFP, eBay avait assuré continuer “à oeuvrer sans relâche pour empêcher la vente d’objets interdits sur sa plateforme” et “coopérer” avec “les autorités de régulation françaises sur ce sujet”. Le scandale avait éclaté début novembre après que la DGCCRF avait annoncé avoir signalé à la justice la commercialisation de poupées sexuelles à caractère pédopornographique par le géant de l’e-commerce asiatique Shein. Début novembre, le parquet de Paris avait annoncé avoir confié quatre enquêtes à l’Office des mineurs (Ofmin), sur quatre plateformes (Shein, AliExpress, Temu et Wish). Dans le viseur du gouvernement, la plateforme Shein est convoquée mercredi matin devant le tribunal judiciaire de Paris, qui devra statuer sur la suspension du site en France après la découverte de la vente de poupées sexuelles d’apparence enfantine et d’armes de catégorie A.Les dirigeants de Shein sont convoqués le 2 décembre devant la commission du développement durable de l’Assemblée nationale.

Cinq morts dans un incendie à Strasbourg: lourde peine confirmée en appel

Un jeune homme de 26 ans a été condamné en appel à Colmar à 23 ans de réclusion pour sa responsabilité dans un incendie volontaire qui avait fait cinq morts en 2020 dans un immeuble de Strasbourg.La peine infligée lundi soir à Sassoun Azarian par la cour d’assises d’appel du Haut-Rhin est conforme à celle prononcée en première instance en septembre 2023 par la cour d’assises du Bas-Rhin.Son co-accusé, Munasar Ali Abdullahi, 27 ans, a été acquitté des charges d’incendie volontaire mais condamné pour non assistance à personne en danger à cinq ans de prison ferme, la peine maximale. Une peine alourdie de six mois par rapport au verdict de 2023.La cour a ordonné un mandat de dépôt différé, ce qui signifie que Munasar Ali Abdullahi est pour l’instant libre mais sera convoqué pour être incarcéré.”Je suis satisfait qu’il ait été acquitté des charges d’incendie volontaire mais il ne me semble pas opportun qu’il retourne en détention”, a déclaré à l’AFP son avocat, Me Michaël Wacquez, qui compte déposer une demande d’aménagement de cette peine.Dans la nuit du 26 au 27 février 2020, vers 01H00 du matin, les flammes s’étaient rapidement propagées dans l’immeuble de sept étages de la rue de Barr, dans le quartier de la gare à Strasbourg. Le feu avait mobilisé pas moins de 48 sapeurs-pompiers et 23 véhicules.Les secours avaient compté sept blessés et cinq morts: une retraitée de 68 ans, une interne en médecine de 25 ans, un cariste de 45 ans, un jeune homme de 29 ans, et un étudiant togolais de 25 ans.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

La France dit adieu à ses pandas sur le point de s’envoler pour la Chine

“On est tristes”: l’unique couple de pandas géants hébergé en France est arrivé mardi à Roissy d’où les animaux s’envoleront pour leur Chine natale, après avoir quitté le zoo de Beauval en Centre-Val de Loire sous le regard ému de leurs fans.Les ursidés, Huan Huan et Yuan Zi, âgés de 17 ans, placés dans deux caisses blanches marquées de l’inscription “bon voyage”, ont tour à tour pris place cette nuit dans un camion à leur effigie, ont constaté des journalistes de l’AFP. A Beauval, il ne reste plus que deux pandas, nés de leur union, Huanlili et Huandudu.Enjeu diplomatique, le couple, prêté en cadeau par Pékin à la France en 2012, a pris la route peu après 5H00 dans un convoi exceptionnel sous escorte policière en direction de l’aéroport parisien, où il est arrivé vers 9H30.Le ministre délégué à la Transition écologique Mathieu Lefèvre, initialement annoncé à Roissy, sera finalement représenté. Un responsable de l’ambassade de Chine à Paris sera également présent pour un dernier adieu, avant le décollage prévu à la mi-journée.Au moment de quitter Beauval, les pandas sont apparus une dernière fois devant la dizaine de soigneurs venus les saluer, à travers la vitre en plexiglas de leur boîte. Certains, à leurs côtés depuis 13 ans, avaient les yeux humides.L’agitation n’a pas eu l’air de perturber les plantigrades, qui voyageront avec 180 kilos de bambous frais et plusieurs jerricanes d’eau.- “Comme si de rien n’était” -“On dirait que c’est presque comme si de rien n’était pour Huan Huan. Elle se gratte, elle est à l’aise”, s’est amusé le directeur du parc Rodolphe Delord, lui aussi très ému, au moment de s’enquérir de l’état de santé de la femelle.”Les animaux ont été préparés pour leur transport. Les départs et les arrivées, c’est la vie d’un zoo”, soupire-t-il.Le retour en Chine, initialement prévu pour 2027 mais anticipé en raison d’une insuffisance rénale dont souffre Huan Huan, la femelle, attriste de nombreux admirateurs. Une dizaine d’entre eux étaient même présents devant l’entrée du zoo pour voir le convoi passer dans la nuit.Drapeaux en main et “bob panda” sur la tête, Patrice Colombel et son épouse Véronique, sont venus de Bordeaux pour “un dernier adieu rempli d’émotion”.”On est tristes. Avant eux, je n’avais jamais vu de panda”, a dit cette dernière à l’AFP.Depuis leur arrivée en 2012, dans un avion spécial à leur effigie, ces pandas ont soutenu le succès du parc zoologique de Beauval qui a accueilli deux millions de visiteurs et réalisé 113 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023.Ils ont aussi donné naissance à trois bébés, une première en France: un mâle né en 2017 et parti il y a deux ans en Chine, mais aussi deux jumelles, qui, elles, resteront à Beauval au moins jusqu’en janvier 2027.- Diplomatie du panda -Un voyage de près de 9.000 km attend le couple, qui doit rejoindre le Centre de conservation de Chengdu, dans le cadre du programme international de recherche et de reproduction des pandas géants.Espèce rare et vulnérable, ces gros nounours à tête blanche et aux yeux sombres entourés de taches noires suscitent la sympathie à travers le monde. En liberté, on les trouve uniquement en Chine où ils sont utilisés comme outil d’influence dans les relations internationales.Dans le cadre de sa “diplomatie du panda”, Pékin prête quelques rares animaux à l’étranger pour renforcer ses relations avec certains pays. En dehors de Chine, seulement une vingtaine de parcs zoologiques possèdent ces plantigrades herbivores.L’insuffisance rénale dont souffre Huan Huan est “une maladie assez fréquente” à cet âge, explique Rodolphe Delord. Il souligne que l’anticipation du départ a été décidée “en concertation avec les autorités chinoises”.Le responsable espère désormais “entamer des discussions” avec la Chine “pour prolonger le partenariat (…) et pourquoi pas faire venir d’autres pandas dans le futur”.

La France dit adieu à ses pandas sur le point de s’envoler pour la Chine

“On est tristes”: l’unique couple de pandas géants hébergé en France est arrivé mardi à Roissy d’où les animaux s’envoleront pour leur Chine natale, après avoir quitté le zoo de Beauval en Centre-Val de Loire sous le regard ému de leurs fans.Les ursidés, Huan Huan et Yuan Zi, âgés de 17 ans, placés dans deux caisses blanches marquées de l’inscription “bon voyage”, ont tour à tour pris place cette nuit dans un camion à leur effigie, ont constaté des journalistes de l’AFP. A Beauval, il ne reste plus que deux pandas, nés de leur union, Huanlili et Huandudu.Enjeu diplomatique, le couple, prêté en cadeau par Pékin à la France en 2012, a pris la route peu après 5H00 dans un convoi exceptionnel sous escorte policière en direction de l’aéroport parisien, où il est arrivé vers 9H30.Le ministre délégué à la Transition écologique Mathieu Lefèvre, initialement annoncé à Roissy, sera finalement représenté. Un responsable de l’ambassade de Chine à Paris sera également présent pour un dernier adieu, avant le décollage prévu à la mi-journée.Au moment de quitter Beauval, les pandas sont apparus une dernière fois devant la dizaine de soigneurs venus les saluer, à travers la vitre en plexiglas de leur boîte. Certains, à leurs côtés depuis 13 ans, avaient les yeux humides.L’agitation n’a pas eu l’air de perturber les plantigrades, qui voyageront avec 180 kilos de bambous frais et plusieurs jerricanes d’eau.- “Comme si de rien n’était” -“On dirait que c’est presque comme si de rien n’était pour Huan Huan. Elle se gratte, elle est à l’aise”, s’est amusé le directeur du parc Rodolphe Delord, lui aussi très ému, au moment de s’enquérir de l’état de santé de la femelle.”Les animaux ont été préparés pour leur transport. Les départs et les arrivées, c’est la vie d’un zoo”, soupire-t-il.Le retour en Chine, initialement prévu pour 2027 mais anticipé en raison d’une insuffisance rénale dont souffre Huan Huan, la femelle, attriste de nombreux admirateurs. Une dizaine d’entre eux étaient même présents devant l’entrée du zoo pour voir le convoi passer dans la nuit.Drapeaux en main et “bob panda” sur la tête, Patrice Colombel et son épouse Véronique, sont venus de Bordeaux pour “un dernier adieu rempli d’émotion”.”On est tristes. Avant eux, je n’avais jamais vu de panda”, a dit cette dernière à l’AFP.Depuis leur arrivée en 2012, dans un avion spécial à leur effigie, ces pandas ont soutenu le succès du parc zoologique de Beauval qui a accueilli deux millions de visiteurs et réalisé 113 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2023.Ils ont aussi donné naissance à trois bébés, une première en France: un mâle né en 2017 et parti il y a deux ans en Chine, mais aussi deux jumelles, qui, elles, resteront à Beauval au moins jusqu’en janvier 2027.- Diplomatie du panda -Un voyage de près de 9.000 km attend le couple, qui doit rejoindre le Centre de conservation de Chengdu, dans le cadre du programme international de recherche et de reproduction des pandas géants.Espèce rare et vulnérable, ces gros nounours à tête blanche et aux yeux sombres entourés de taches noires suscitent la sympathie à travers le monde. En liberté, on les trouve uniquement en Chine où ils sont utilisés comme outil d’influence dans les relations internationales.Dans le cadre de sa “diplomatie du panda”, Pékin prête quelques rares animaux à l’étranger pour renforcer ses relations avec certains pays. En dehors de Chine, seulement une vingtaine de parcs zoologiques possèdent ces plantigrades herbivores.L’insuffisance rénale dont souffre Huan Huan est “une maladie assez fréquente” à cet âge, explique Rodolphe Delord. Il souligne que l’anticipation du départ a été décidée “en concertation avec les autorités chinoises”.Le responsable espère désormais “entamer des discussions” avec la Chine “pour prolonger le partenariat (…) et pourquoi pas faire venir d’autres pandas dans le futur”.