Gaza: 56 personnes tuées jeudi, l’Espagne dénonce un “génocide”

La bande de Gaza vit jeudi une nouvelle journée meurtrière, avec 56 personnes tuées par l’armée israélienne selon les secours, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez dénonçant un “génocide”.Après plus de 20 mois d’un conflit dévastateur, la population de Gaza est au bord de la famine, alerte l’ONU.La Défense civile de Gaza a annoncé que 56 personnes, dont six qui attendaient de recevoir de l’aide, ont été tuées par des tirs israéliens jeudi matin dans différents secteurs du territoire palestinien.Après avoir fait état d’au moins 35 morts dans plusieurs incidents, le porte-parole de cette organisation de premier secours, Mahmoud Bassal, a rapporté à l’AFP 17 nouvelles victimes après une frappe israélienne sur des civils rassemblés près du carrefour Al-Baraka, dans la ville de Deir al-Balah, au centre de la bande de Gaza. Sollicitée par l’AFP, l’armée israélienne a dit “examiner” des informations faisant état de blessés près du carrefour de Netzarim (centre), où des gens s’étaient rassemblés. “Les troupes de Tsahal ont tenté d’empêcher les suspects de s’approcher et ont tiré des coups de semonce”, a-t-elle indiqué.Israël a partiellement assoupli fin mai un blocus total imposé au territoire palestinien début mars, qui avait entraîné de très graves pénuries de nourriture, médicaments et autres biens de première nécessité.Les autorités israéliennes ont mis en place un mécanisme de distribution d’aide piloté par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), mais cela a donné lieu à des scènes chaotiques.L’armée poursuit ses bombardements sur la bande de Gaza, dans le cadre d’une offensive visant, selon les autorités, à vaincre le groupe islamiste Hamas, auteur d’une attaque sans précédent contre Israël le 7 octobre 2023.Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a qualifié jeudi de “génocide” la situation dans la bande de Gaza, en réclamant “un accès immédiat et urgent à l’aide humanitaire” dans le territoire palestinien, piloté par “les Nations unies”.Il y a aujourd’hui “une situation catastrophique de génocide” à Gaza, a martelé le dirigeant socialiste à Bruxelles en exhortant l’Union européenne a suspendre son accord d’association avec Israël.- Pression croissante -L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles.Les opérations de représailles israéliennes ont entraîné la mort de 56.156 Palestiniens, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l’ONU.Jeudi, des Palestiniens étaient réunis dans la cour d’un hôpital de Deir al-Balah (centre) devant des sacs mortuaires tâchés de sang contenant les corps de leurs proches tués dans une frappe israélienne.”Ils ont tué le père, la mère et les frères, seulement deux filles ont survécu. L’une d’elles est un bébé âgé d’un an et deux mois et l’autre a cinq ans”, a déclaré une femme endeuillée.Depuis fin mai, près de 550 personnes ont été tuées à proximité de lieux de distribution d’aide humanitaire, alors qu’elles cherchaient à se ravitailler, selon le ministère de la Santé du Hamas.Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme a qualifié mardi de “crime de guerre” l’utilisation de la nourriture comme une arme à Gaza, exhortant l’armée israélienne à “cesser de tirer sur les personnes qui tentent de s’en procurer”.”Le soi-disant +mécanisme+ d’aide récemment créé est une abomination qui humilie et dégrade les personnes désespérées. C’est un piège mortel”, a également dénoncé Philippe Lazzarini, responsable de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA).La GHF a nié que des incidents meurtriers se soient produits à proximité immédiate de ses points d’aide.Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans fournis par les organisations opérant sur place.Mercredi, le président américain Donald Trump a déclaré que de “grands progrès” avaient été réalisés en vue d’un cessez-le feu à Gaza.Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu fait face à une pression croissante de l’opposition, de proches d’otages détenus à Gaza et même au sein de sa coalition, pour mettre fin aux combats. Le Qatar, principal médiateur, a annoncé mardi le lancement d’une nouvelle initiative en faveur d’un cessez-le-feu. Un responsable du Hamas, Taher al-Nunu, a déclaré mercredi à l’AFP que les discussions avec les médiateurs s’étaient “intensifiées”. Le gouvernement israélien a affirmé que les efforts pour ramener les otages israéliens encore retenus à Gaza – 49 dont au moins 27 sont morts -se poursuivaient “sur le champ de bataille et par le biais de négociations”. 

Pentagon chief backs Trump on success of Iran strikes

US Defense Secretary Pete Hegseth insisted Thursday that American strikes on Iranian nuclear sites were a success, backing President Donald Trump and berating the media for covering an intelligence report that questioned the results of the operation.American B-2 bombers hit two Iranian nuclear sites with massive GBU-57 bunker-buster bombs last weekend, while a guided missile submarine struck a third site with Tomahawk cruise missiles.”President Trump created the conditions to end the war, decimating — choose your word — obliterating, destroying Iran’s nuclear capabilities,” Hegseth told journalists at the Pentagon, referring to a 12-day conflict between Israel and Iran.Trump has called the strikes a “spectacular military success” and repeatedly said they “obliterated” the nuclear sites.On Thursday, he insisted that Iran did not manage to move nuclear materials — including enriched uranium — ahead of the US military action.”Nothing was taken out of facility. Would take too long, too dangerous, and very heavy and hard to move!” Trump said in a post on his Truth Social platform.However, US media revealed a preliminary American intelligence assessment earlier this week that said the strikes only set back Iran’s nuclear program by months — coverage sharply criticized by Hegseth.”Whether it’s fake news CNN, MSNBC or the New York Times, there’s been fawning coverage of a preliminary assessment.”The document was “leaked because someone had an agenda to try to muddy the waters and make it look like this historic strike wasn’t successful,” Hegseth said.Trump has also lashed out at coverage of the intelligence report, calling for journalists to lose their jobs.- ‘Get a big shovel’ -Hegseth did not definitively state that the enriched uranium and centrifuges at the heart of Iran’s controversial nuclear program had been wiped out, but cited intelligence officials — although giving little detail — as saying the nuclear facilities were destroyed.”If you want to know what’s going on at Fordo, you better go there and get a big shovel, because no one’s under there right now,” Hegseth said, referring to the deep-underground nuclear site.Among the officials cited by Hegseth was US Director of National Intelligence Tulsi Gabbard, who said the previous day that “Iran’s nuclear facilities have been destroyed.”He also referred to a statement by CIA chief John Ratcliffe that said: “A body of credible intelligence indicates Iran’s nuclear program has been severely damaged by the recent, targeted strikes.”Ratcliffe pointed to a “historically reliable and accurate” source of information indicating that “several key Iranian nuclear facilities were destroyed and would have to be rebuilt over the course of years.”International Atomic Energy Agency chief Rafael Grossi, speaking Thursday on French radio, meanwhile said Iran’s uranium-enriching centrifuges had been knocked out.”Given power of these (bombs) and the characteristics of a centrifuge, we already know that these centrifuges are no longer operational,” Grossi said.Israel launched an unprecedented air campaign targeting Iranian nuclear sites, scientists and top military brass on June 13 in a bid to end the country’s nuclear program, which Tehran says is for civilian purposes but Washington and other powers insist is aimed at acquiring atomic weapons.Trump had spent weeks pursuing a diplomatic path to replace the nuclear deal with Tehran that he tore up during his first term in 2018, but he ultimately decided to take military action.The US operation was massive, involving more than 125 US aircraft including stealth bombers, fighters and aerial refueling tankers as well as a guided missile submarine.

Pentagon chief backs Trump on success of Iran strikes

US Defense Secretary Pete Hegseth insisted Thursday that American strikes on Iranian nuclear sites were a success, backing President Donald Trump and berating the media for covering an intelligence report that questioned the results of the operation.American B-2 bombers hit two Iranian nuclear sites with massive GBU-57 bunker-buster bombs last weekend, while a guided missile submarine struck a third site with Tomahawk cruise missiles.”President Trump created the conditions to end the war, decimating — choose your word — obliterating, destroying Iran’s nuclear capabilities,” Hegseth told journalists at the Pentagon, referring to a 12-day conflict between Israel and Iran.Trump has called the strikes a “spectacular military success” and repeatedly said they “obliterated” the nuclear sites.On Thursday, he insisted that Iran did not manage to move nuclear materials — including enriched uranium — ahead of the US military action.”Nothing was taken out of facility. Would take too long, too dangerous, and very heavy and hard to move!” Trump said in a post on his Truth Social platform.However, US media revealed a preliminary American intelligence assessment earlier this week that said the strikes only set back Iran’s nuclear program by months — coverage sharply criticized by Hegseth.”Whether it’s fake news CNN, MSNBC or the New York Times, there’s been fawning coverage of a preliminary assessment.”The document was “leaked because someone had an agenda to try to muddy the waters and make it look like this historic strike wasn’t successful,” Hegseth said.Trump has also lashed out at coverage of the intelligence report, calling for journalists to lose their jobs.- ‘Get a big shovel’ -Hegseth did not definitively state that the enriched uranium and centrifuges at the heart of Iran’s controversial nuclear program had been wiped out, but cited intelligence officials — although giving little detail — as saying the nuclear facilities were destroyed.”If you want to know what’s going on at Fordo, you better go there and get a big shovel, because no one’s under there right now,” Hegseth said, referring to the deep-underground nuclear site.Among the officials cited by Hegseth was US Director of National Intelligence Tulsi Gabbard, who said the previous day that “Iran’s nuclear facilities have been destroyed.”He also referred to a statement by CIA chief John Ratcliffe that said: “A body of credible intelligence indicates Iran’s nuclear program has been severely damaged by the recent, targeted strikes.”Ratcliffe pointed to a “historically reliable and accurate” source of information indicating that “several key Iranian nuclear facilities were destroyed and would have to be rebuilt over the course of years.”International Atomic Energy Agency chief Rafael Grossi, speaking Thursday on French radio, meanwhile said Iran’s uranium-enriching centrifuges had been knocked out.”Given power of these (bombs) and the characteristics of a centrifuge, we already know that these centrifuges are no longer operational,” Grossi said.Israel launched an unprecedented air campaign targeting Iranian nuclear sites, scientists and top military brass on June 13 in a bid to end the country’s nuclear program, which Tehran says is for civilian purposes but Washington and other powers insist is aimed at acquiring atomic weapons.Trump had spent weeks pursuing a diplomatic path to replace the nuclear deal with Tehran that he tore up during his first term in 2018, but he ultimately decided to take military action.The US operation was massive, involving more than 125 US aircraft including stealth bombers, fighters and aerial refueling tankers as well as a guided missile submarine.

A Venise, ces yachts ancrés face aux quartiers populaires pour le mariage de Jeff Bezos

Que c’est VIP, Venise: stars de la mode, du show business et de la tech se mêlaient jeudi aux touristes dans la ville italienne à la veille des noces somptuaires de Jeff Bezos, “M. Amazon”, et de l’ex-journaliste et présentatrice Lauren Sanchez.Les festivités, prévues de jeudi à samedi, fascinent les badauds et la presse italienne, mais divisent aussi les habitants de la cité des Doges.Certains se réjouissent que le milliardaire l’ait choisie pour convoler en y faisant pleuvoir des valises de dollars, d’autres dénoncent la privatisation pour ultra riches de ce fragile écrin lacustre que menacent le surtourisme et la montée des eaux due au réchauffement climatique.”Le surtourisme est la conséquence des touristes à la journée, qui (…) servent bien peu à la ville. C’est ce tourisme qu’il faut limiter, pas celui qui transforme Venise en une petite Monte-Carlo”, estime Sameul Silvestri, 55 ans, commerçant.Sur la lagune se dressent les yachts, dont les crêtes piquées d’antennes satellites se mêlent aux flèches des églises, aux dômes des palais et aux oiseaux marins.A bord des fameux canots à moteur vénitiens circulent d’une île à l’autre des invités flanqués de leurs gardes du corps, aussitôt pris en filature par d’autres canots loués à prix d’or par les médias du monde entier.Christine Baker, une touriste américaine de 51 ans, y voit “un étalage excessif de la richesse et de la cupidité”. “Je comprends pourquoi les gens sont contrariés”, confie cette professeur de Birmingham, dans l’Alabama.Au contraire, ces agapes sont une aubaine aux yeux d’Adriana, Vénitienne de 83 ans: “Tout le monde y gagne, les taxis (bateaux), les hôtels de luxe. S’ils n’en profitent pas, qui en profitera?”- Hollywood en gondole -Selon la presse italienne, Jeff Bezos, 61 ans, et Lauren Sanchez, 55 ans, doivent échanger alliances et vœux vendredi sur l’île San Giorgio Maggiore qui fait face à l’Arsenal, l’ancien chantier naval de la Sérénissime datant de l’époque où sa flotte dominait la Méditerranée.Samedi, à l’Arsenal, où se tient habituellement la Biennale d’art, un grand bal est annoncé. Parmi les quelque 200 invités figureraient Leonardo DiCaprio, Elton John, Mick Jagger, Lady Gaga et Orlando Bloom.Des photographes de l’AFP ont vu Ivanka Trump, la fille du président américain, venue avec son mari Jared Kushner et leurs enfants, Kim Kardashian et d’autres membres de sa famille, le styliste américain Spencer Antle, la présentatrice vedette Oprah Winfrey et la reine Rania de Jordanie.Cette débauche de luxe a suscité une polémique à Venise, où certains craignent que les invités et leurs entourages ne rendent leur ville, déjà envahie de touristes, encore plus invivable.Quelque 100.000 touristes dorment dans la ville durant la haute saison, auxquels s’ajoutent des dizaines de milliers de visiteurs à la journée, dont de nombreux débarqués de gigantesques bateaux de croisière, alors que la population de la ville est en chute libre.”Je pense que cela entraîne beaucoup d’activité économique dans la région mais je peux aussi comprendre que les Vénitiens n’apprécient pas de voir des centaines de personnes arriver et les prix grimper en flèche”, a commenté Mike Leblanc, un Canadien de 48 ans.- “Venise n’est pas à vendre” -Il y a 11 ans, le mariage de l’acteur George Clooney n’avait pas fait de vagues dans la lagune. Mais Jeff Bezos, l’un des hommes les plus riches du monde, s’avère plus clivant, notamment à cause des polémiques sur le traitement par Amazon de ses employés.L’empreinte carbone des invités pose aussi question, et Greenpeace n’a de cesse de dénoncer les sommes faramineuses dépensées alors que l’équilibre fragile de Venise “coule sous le poids de la crise climatique”.L’ONG a déployé cette semaine une immense banderole sur la place Saint-Marc avec une photo de Bezos riant et cette légende: “Si tu peux louer Venise pour ton mariage, tu peux payer plus d’impôts”.”Le mariage de Bezos n’a aucun lien logique avec la question du surtourisme” et il n’aura “aucun impact sur la ville”, a affirmé à l’AFP l’adjoint au tourisme de la mairie, Simone Venturini.Construite au fil des siècles sur des îlots dans la lagune, la ville a mis en place un ticket d’entrée controversé pour les visiteurs à la journée, mais certains exigent une politique plus ambitieuse pour lutter contre la crise du logement imputée pour une large part à la location touristique.Un collectif d’habitants “No Space for Bezos” multiplie les manifestations symboliques pour s’opposer aux réjouissances. “Venise, c’est aussi des gens qui y vivent avec des emplois mal payés et précaires”, souvent dans le tourisme, a souligné Tommaso Cacciari, porte-parole de ce collectif, interrogé par l’AFP. Il regrette la présence “ostentatoire” des yachts “face aux quartiers populaires” de la ville.Jeff Bezos et Lauren Sanchez auraient demandé à leurs invités de ne pas leur offrir de cadeau de mariage. Des dons doivent en revanche être versés à l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) “pour préserver le patrimoine culturel irremplaçable” de Venise, selon un communiqué du couple cité par les médias.

A Venise, ces yachts ancrés face aux quartiers populaires pour le mariage de Jeff Bezos

Que c’est VIP, Venise: stars de la mode, du show business et de la tech se mêlaient jeudi aux touristes dans la ville italienne à la veille des noces somptuaires de Jeff Bezos, “M. Amazon”, et de l’ex-journaliste et présentatrice Lauren Sanchez.Les festivités, prévues de jeudi à samedi, fascinent les badauds et la presse italienne, mais divisent aussi les habitants de la cité des Doges.Certains se réjouissent que le milliardaire l’ait choisie pour convoler en y faisant pleuvoir des valises de dollars, d’autres dénoncent la privatisation pour ultra riches de ce fragile écrin lacustre que menacent le surtourisme et la montée des eaux due au réchauffement climatique.”Le surtourisme est la conséquence des touristes à la journée, qui (…) servent bien peu à la ville. C’est ce tourisme qu’il faut limiter, pas celui qui transforme Venise en une petite Monte-Carlo”, estime Sameul Silvestri, 55 ans, commerçant.Sur la lagune se dressent les yachts, dont les crêtes piquées d’antennes satellites se mêlent aux flèches des églises, aux dômes des palais et aux oiseaux marins.A bord des fameux canots à moteur vénitiens circulent d’une île à l’autre des invités flanqués de leurs gardes du corps, aussitôt pris en filature par d’autres canots loués à prix d’or par les médias du monde entier.Christine Baker, une touriste américaine de 51 ans, y voit “un étalage excessif de la richesse et de la cupidité”. “Je comprends pourquoi les gens sont contrariés”, confie cette professeur de Birmingham, dans l’Alabama.Au contraire, ces agapes sont une aubaine aux yeux d’Adriana, Vénitienne de 83 ans: “Tout le monde y gagne, les taxis (bateaux), les hôtels de luxe. S’ils n’en profitent pas, qui en profitera?”- Hollywood en gondole -Selon la presse italienne, Jeff Bezos, 61 ans, et Lauren Sanchez, 55 ans, doivent échanger alliances et vœux vendredi sur l’île San Giorgio Maggiore qui fait face à l’Arsenal, l’ancien chantier naval de la Sérénissime datant de l’époque où sa flotte dominait la Méditerranée.Samedi, à l’Arsenal, où se tient habituellement la Biennale d’art, un grand bal est annoncé. Parmi les quelque 200 invités figureraient Leonardo DiCaprio, Elton John, Mick Jagger, Lady Gaga et Orlando Bloom.Des photographes de l’AFP ont vu Ivanka Trump, la fille du président américain, venue avec son mari Jared Kushner et leurs enfants, Kim Kardashian et d’autres membres de sa famille, le styliste américain Spencer Antle, la présentatrice vedette Oprah Winfrey et la reine Rania de Jordanie.Cette débauche de luxe a suscité une polémique à Venise, où certains craignent que les invités et leurs entourages ne rendent leur ville, déjà envahie de touristes, encore plus invivable.Quelque 100.000 touristes dorment dans la ville durant la haute saison, auxquels s’ajoutent des dizaines de milliers de visiteurs à la journée, dont de nombreux débarqués de gigantesques bateaux de croisière, alors que la population de la ville est en chute libre.”Je pense que cela entraîne beaucoup d’activité économique dans la région mais je peux aussi comprendre que les Vénitiens n’apprécient pas de voir des centaines de personnes arriver et les prix grimper en flèche”, a commenté Mike Leblanc, un Canadien de 48 ans.- “Venise n’est pas à vendre” -Il y a 11 ans, le mariage de l’acteur George Clooney n’avait pas fait de vagues dans la lagune. Mais Jeff Bezos, l’un des hommes les plus riches du monde, s’avère plus clivant, notamment à cause des polémiques sur le traitement par Amazon de ses employés.L’empreinte carbone des invités pose aussi question, et Greenpeace n’a de cesse de dénoncer les sommes faramineuses dépensées alors que l’équilibre fragile de Venise “coule sous le poids de la crise climatique”.L’ONG a déployé cette semaine une immense banderole sur la place Saint-Marc avec une photo de Bezos riant et cette légende: “Si tu peux louer Venise pour ton mariage, tu peux payer plus d’impôts”.”Le mariage de Bezos n’a aucun lien logique avec la question du surtourisme” et il n’aura “aucun impact sur la ville”, a affirmé à l’AFP l’adjoint au tourisme de la mairie, Simone Venturini.Construite au fil des siècles sur des îlots dans la lagune, la ville a mis en place un ticket d’entrée controversé pour les visiteurs à la journée, mais certains exigent une politique plus ambitieuse pour lutter contre la crise du logement imputée pour une large part à la location touristique.Un collectif d’habitants “No Space for Bezos” multiplie les manifestations symboliques pour s’opposer aux réjouissances. “Venise, c’est aussi des gens qui y vivent avec des emplois mal payés et précaires”, souvent dans le tourisme, a souligné Tommaso Cacciari, porte-parole de ce collectif, interrogé par l’AFP. Il regrette la présence “ostentatoire” des yachts “face aux quartiers populaires” de la ville.Jeff Bezos et Lauren Sanchez auraient demandé à leurs invités de ne pas leur offrir de cadeau de mariage. Des dons doivent en revanche être versés à l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) “pour préserver le patrimoine culturel irremplaçable” de Venise, selon un communiqué du couple cité par les médias.

Bernard Pacaud, le chef trois étoiles de L’Ambroisie, a trouvé son successeur

Figure discrète mais emblématique de la gastronomie française, Bernard Pacaud, 77 ans, quittera prochainement les fourneaux de L’Ambroisie, son restaurant triplement étoilé de Paris depuis 37 ans, remplacé par le chef Shintaro Awa, venu du Bristol.Originaire du Japon, Shintaro Awa succédera à celui que beaucoup considèrent comme l’un des derniers maîtres de la cuisine française classique.”C’est un monument de la gastronomie qui prend sa retraite”, a déclaré à l’AFP Alexia Pacaud, la fille de Bernard Pacaud, en évoquant une “décision extrêmement difficile”.”C’est beaucoup d’émotions”, a sobrement commenté le cuisinier, qui se décrit lui-même comme “taiseux”.La passation se fera dans les prochains jours et durera le temps qu’il faudra, a précisé Alexia Pacaud, cheffe pâtissière de l’établissement.Formé auprès de grands noms de la gastronomie, tels que Régis et Jacques Marcon, Paul Bocuse et au Plaza Athénée, Shintaro Awa, 39 ans, a travaillé plus de 10 ans aux côtés du chef trois étoiles Éric Frechon au restaurant Épicure du Bristol Paris.”On cherchait quelqu’un qui sache très bien faire la cuisine française”, explique à l’AFP Walter Butler, homme d’affaires franco-américain qui a progressivement repris le restaurant depuis 2023.Propriétaire du cabaret Paradis Latin, de Pierre Hermé et du groupe Moma Group, Walter Butler précise qu’il ne s’agissait pas de recruter “un chef triplement étoilé qui aurait voulu mettre sa cuisine à la place de celle de L’Ambroisie”.Un premier essai avec le chef Christophe Moret, passé par le Plaza Athénée et le Shangri-La, n’ayant pas abouti, le choix s’est finalement porté sur Shintaro Awa.Avec Bernard Pacaud, “ils ont la même vision de la cuisine. C’est important de savoir que la personne qui va lui succéder ait les mêmes valeurs”, se réjouit Alexia Pacaud.Bernard Pacaud est connu pour sa feuillantine de langoustines au curry, ses escalopines de bar ou encore sa tarte au chocolat.”Sa cuisine est assez simple, avec des excellents produits qu’il traite de la meilleure des façons pour offrir l’excellence au client. Cette philosophie, c’est à peu près la même chose que j’ai envie de faire”, assure de son côté Shintaro Awa.Surnommé “le dernier des Mohicans” par ses pairs, Bernard Pacaud a fait ses armes auprès de la célèbre Eugénie Brazier à Lyon, puis auprès de Claude Peyrot à Paris.Il ouvre L’Ambroisie en 1981, d’abord quai de la Tournelle, avant de s’installer en 1986 place des Vosges. Le restaurant détient trois étoiles Michelin sans interruption depuis 1988, un record à Paris.

Equateur: l’un des plus dangereux narcotrafiquant, “Fito”, capturé

L’un des plus dangereux criminels d’Equateur, le narcotrafiquant “Fito”, recherché dans son pays et également réclamé par les Etats-Unis, a été arrêté mercredi après un an et demi de cavale, a annoncé le président Daniel Noboa, en guerre ouverte contre les groupes mafieux.Chef d’un des principaux gangs du pays, les Choneros, qui règne notamment sur le trafic de cocaïne, “Fito” a été associé à l’assassinat en août 2023 de l’un des principaux candidats à l’élection présidentielle équatorienne, Fernando Villavicencio, qui avait fait état de menaces de mort de sa part.De son vrai nom Adolfo Macias, “Fito”, 45 ans, a été arrêté lors d’une opération armée dans sa ville natale de Manta, à 350 km au sud-ouest de Quito. Il “est aux mains des forces de sécurité”, un groupe spécial des forces militaires destiné à combattre le trafic de drogue, a écrit le président équatorien Dnaiel Noboa sur X.Le ministre de l’Intérieur, John Reimberg, a évoqué dans une vidéo “une opération de 10 heures” menée “avec précision”, au terme de laquelle “Fito” a été appréhendé “sans pertes humaines”.Lors d’une conférence de presse, le ministre a ensuite expliqué que les agents en uniforme avaient trouvé “Fito” caché dans un bunker, accessible en soulevant une dalle au sol d’une résidence luxueuse. Il a ensuite été transféré vers la base aérienne de Manta puis emmené dans la prison de haute sécurité connue sous le nom de La Roca, à Guayaquil (sud-ouest). Le narcotrafiquant est arrivé dans un petit avion, duquel il est descendu entouré par des policiers et des militaires, a rapporté un photographe de l’AFP.Le gouvernement, qui prône la fermeté contre la criminalité, a promis d’arrêter davantage de mafieux. “Nous sommes à leurs trousses, rien ni personne ne va nous arrêter”, a assuré M. Reimberg.Sur des photos publiées par les forces de l’ordre, on voit le narcotrafiquant, barbu et en surpoids, allongé sur l’une d’elles le torse nu contre le sol. Sur d’autres photos, il apparaît en short aux côtés des ministres de l’Intérieur et de la Défense.Le gouvernement équatorien avait offert une récompense d’un million de dollars pour toute information permettant sa capture.”Fito” s’était évadé en janvier 2024 du pénitencier de Guayaquil, sur lequel il avait l’emprise et où il purgeait depuis 2011 une peine de 34 ans de réclusion pour crime organisé, trafic de drogue et meurtre.- “Pas de trêve” -Son évasion avait déclenché une vague de violences sans précédent faisant des dizaines de morts en Equateur, et été suivie par des mutineries dans plusieurs prisons et des combats de rues déclenchés par les gangs.M. Noboa avait alors déclaré le pays en “conflit armé interne” et déployé l’armée pour tenter neutraliser la vingtaine de groupes criminels impliqués.Mercredi, il a assuré que “d’autres” criminels “tomberont”. “Nous allons reprendre le pays. Il n’y aura pas de trêve”, a-t-il déclaré.M. Noboa a indiqué qu’il avait entamé des procédures pour permettre “l’extradition de Fito vers les Etats-Unis”, où le bureau du procureur de New York l’accuse de trafic d’armes et de cocaïne. “Nous attendons leur réponse”, a précisé le chef d’Etat.L’ambassade des Etats-Unis à Quito a adressé un message de félicitations au pouvoir équatorien, sur X, affirmant que Washington “soutient l’Equateur dans ses efforts pour lutter contre la criminalité transnationale, en faveur de la sécurité de la région”.L’Equateur est au cœur d’une guerre sanglante entre des bandes criminelles impliquées dans le trafic de drogue, les enlèvements et les extorsions.Rien qu’entre janvier et mai cette année, près de 4.000 personnes ont été tuées. Les mafias s’affrontent notamment pour le contrôle des territoires destinés à l’acheminement de la drogue, dont les principales destinations sont les Etats-Unis et l’Europe.Cette arrestation intervient quelques jours après l’évasion d’un autre chef criminel, identifié comme “Fede”, qui commandait le groupe Las Águilas.