Foot: La longue route d’Haïti vers le Mondial-2026

Pays le plus pauvre des Amériques, Haïti vient de décrocher son billet pour le Mondial-2026, un exploit que son équipe nationale doit notamment au travail de fourmi de son sélectionneur français Sébastien Migné, qui a bâti une équipe compétitive malgré une crise politique, sécuritaire et humanitaire majeure.”J’ai vu quelques images sur les réseaux, c’était la folie à Haïti, s’emballe l’entraîneur, joint mercredi par l’AFP. Tous les gens étaient dehors. Mes joueurs vont être de formidables ambassadeurs d’un pays qui en manque cruellement. Haïti n’est pas une destination facile, avec un peuple qui souffre et qui n’a pas beaucoup d’occasions de faire la fête.”Cette qualification intervient en effet dans un pays plongé en plein chaos. Le pays qui partage l’île d’Hispaniola avec la République Dominicaine subit depuis plusieurs années la violence des bandes criminelles, qui commettent meurtres, viols, pillages et enlèvements, dans un contexte d’instabilité politique chronique.La situation s’est encore largement détériorée depuis le début de l’année 2024 lorsque les gangs ont poussé le Premier ministre de l’époque, Ariel Henry, à la démission. Le pays, qui n’a pas connu d’élections depuis 2016, est depuis dirigé par un Conseil présidentiel de transition.Quelque 5,7 millions de personnes souffrent de malnutrition, plus de 1,4 million d’habitants ont été déplacés en 2025, dont plus de la moitié de femmes et d’enfants.- Montée de l’insécurité -L’organisation Médecins sans frontières (MSF) a fermé définitivement son centre d’urgences de Port-au-Prince face à la montée de l’insécurité et même la météo s’en mêle: 43 personnes sont mortes à Haïti à cause du passage de l’ouragan Melissa début novembre.Dans ce contexte, la joie de la sélection haïtienne sur la pelouse du stade Ergilio Haton de Willemstad, à Curaçao, où ses matches sont délocalisés, apporte un peu de bonheur.Au coup de sifflet final de leur victoire contre le Nicaragua (2-0), joueurs et staff se sont réunis au centre du terrain, les yeux sur les téléphones à attendre la fin de Costa Rica-Honduras (0-0). Il fallait un nul pour qualifier Haïti pour sa deuxième Coupe du monde, après celle de 1974 en Allemagne.Puis, raconte Migné, “Alexandre Pierre (le gardien remplaçant) a lancé: +C’est fini!+, et là ça a explosé, c’est parti dans tous les sens”. Les maillots bleus ont couru partout sur la pelouse, vers les supporters haïtiens présents en tribune.Face à toutes les difficultés du pays, le sélectionneur a dû bâtir une équipe qui jouait loin de ses bases. En un an et demi de travail, il a “pris (son) bâton de pèlerin pour convaincre des binationaux de rejoindre l’aventure”.”Avant de signer, je les avais scoutés (supervisés, NDLR), j’avais établi le potentiel de garçons comme Ruben Providence ou Jean-Ricner Bellegarde, explique celui qui fut adjoint de Claude Le Roy. J’ai essayé de les convaincre, j’ai essayé aussi de bousculer les anciens, en les poussant dans leurs retranchements, j’en ai écarté certains. Je sentais qu’il y avait un truc à faire”.- “Un travail de longue haleine” -L’ancien sélectionneur du Congo, du Kenya ou encore de la Guinée Equatoriale a également pêché en Ligue 1 l’ailier auxerrois Josué Casimir, “qui nous a rejoints lors de précédent rassemblement”.Pour embarquer tous ces binationaux, “j’ai parfois voyagé, parfois utilisé les communications modernes avec des visios, j’ai souvent eu les familles, parfois le frère qui fait office d’agent, ça a été un travail de longue haleine”, raconte Migné.D’autres pourraient rejoindre l’aventure, par la Coupe du monde alléchés, comme Wilson Isidor (Sunderland) ou Odsonne Edouard (Lens).Le coach a aussi séduit des anciens qui “n’étaient plus vraiment en sélection, comme Leverton Pierre (Vizela, POR) et Stéphane Lambese (Fleury, Nat.)””Il a fallu aussi convaincre ma fédération qu’il fallait améliorer certaines choses pour attirer certains garçons, notamment la qualité de voyage, la qualité du staff médical”, ajoute-t-il.Signe du caractère singulier de cette expérience dans un pays ravagé par la violence et la misère, le technicien n’a “malheureusement pas encore pu (se) rendre” en personne à Haïti, mais la découvrira en janvier lors de l’ouverture du championnat pour une détection des joueurs locaux. “Le peuple haïtien attend un signe, on va leur montrer qu’on est là”, promet Migné. 

Foot: La longue route d’Haïti vers le Mondial-2026

Pays le plus pauvre des Amériques, Haïti vient de décrocher son billet pour le Mondial-2026, un exploit que son équipe nationale doit notamment au travail de fourmi de son sélectionneur français Sébastien Migné, qui a bâti une équipe compétitive malgré une crise politique, sécuritaire et humanitaire majeure.”J’ai vu quelques images sur les réseaux, c’était la folie à Haïti, s’emballe l’entraîneur, joint mercredi par l’AFP. Tous les gens étaient dehors. Mes joueurs vont être de formidables ambassadeurs d’un pays qui en manque cruellement. Haïti n’est pas une destination facile, avec un peuple qui souffre et qui n’a pas beaucoup d’occasions de faire la fête.”Cette qualification intervient en effet dans un pays plongé en plein chaos. Le pays qui partage l’île d’Hispaniola avec la République Dominicaine subit depuis plusieurs années la violence des bandes criminelles, qui commettent meurtres, viols, pillages et enlèvements, dans un contexte d’instabilité politique chronique.La situation s’est encore largement détériorée depuis le début de l’année 2024 lorsque les gangs ont poussé le Premier ministre de l’époque, Ariel Henry, à la démission. Le pays, qui n’a pas connu d’élections depuis 2016, est depuis dirigé par un Conseil présidentiel de transition.Quelque 5,7 millions de personnes souffrent de malnutrition, plus de 1,4 million d’habitants ont été déplacés en 2025, dont plus de la moitié de femmes et d’enfants.- Montée de l’insécurité -L’organisation Médecins sans frontières (MSF) a fermé définitivement son centre d’urgences de Port-au-Prince face à la montée de l’insécurité et même la météo s’en mêle: 43 personnes sont mortes à Haïti à cause du passage de l’ouragan Melissa début novembre.Dans ce contexte, la joie de la sélection haïtienne sur la pelouse du stade Ergilio Haton de Willemstad, à Curaçao, où ses matches sont délocalisés, apporte un peu de bonheur.Au coup de sifflet final de leur victoire contre le Nicaragua (2-0), joueurs et staff se sont réunis au centre du terrain, les yeux sur les téléphones à attendre la fin de Costa Rica-Honduras (0-0). Il fallait un nul pour qualifier Haïti pour sa deuxième Coupe du monde, après celle de 1974 en Allemagne.Puis, raconte Migné, “Alexandre Pierre (le gardien remplaçant) a lancé: +C’est fini!+, et là ça a explosé, c’est parti dans tous les sens”. Les maillots bleus ont couru partout sur la pelouse, vers les supporters haïtiens présents en tribune.Face à toutes les difficultés du pays, le sélectionneur a dû bâtir une équipe qui jouait loin de ses bases. En un an et demi de travail, il a “pris (son) bâton de pèlerin pour convaincre des binationaux de rejoindre l’aventure”.”Avant de signer, je les avais scoutés (supervisés, NDLR), j’avais établi le potentiel de garçons comme Ruben Providence ou Jean-Ricner Bellegarde, explique celui qui fut adjoint de Claude Le Roy. J’ai essayé de les convaincre, j’ai essayé aussi de bousculer les anciens, en les poussant dans leurs retranchements, j’en ai écarté certains. Je sentais qu’il y avait un truc à faire”.- “Un travail de longue haleine” -L’ancien sélectionneur du Congo, du Kenya ou encore de la Guinée Equatoriale a également pêché en Ligue 1 l’ailier auxerrois Josué Casimir, “qui nous a rejoints lors de précédent rassemblement”.Pour embarquer tous ces binationaux, “j’ai parfois voyagé, parfois utilisé les communications modernes avec des visios, j’ai souvent eu les familles, parfois le frère qui fait office d’agent, ça a été un travail de longue haleine”, raconte Migné.D’autres pourraient rejoindre l’aventure, par la Coupe du monde alléchés, comme Wilson Isidor (Sunderland) ou Odsonne Edouard (Lens).Le coach a aussi séduit des anciens qui “n’étaient plus vraiment en sélection, comme Leverton Pierre (Vizela, POR) et Stéphane Lambese (Fleury, Nat.)””Il a fallu aussi convaincre ma fédération qu’il fallait améliorer certaines choses pour attirer certains garçons, notamment la qualité de voyage, la qualité du staff médical”, ajoute-t-il.Signe du caractère singulier de cette expérience dans un pays ravagé par la violence et la misère, le technicien n’a “malheureusement pas encore pu (se) rendre” en personne à Haïti, mais la découvrira en janvier lors de l’ouverture du championnat pour une détection des joueurs locaux. “Le peuple haïtien attend un signe, on va leur montrer qu’on est là”, promet Migné. 

Climat: TotalEnergies au tribunal pour s’expliquer, une première en Belgique

“Ça fait tellement longtemps qu’on prépare et qu’on attend ce jour”: le procès d’un agriculteur belge contre TotalEnergies, qu’il accuse d’être responsable des pertes agricoles liées à la multiplication des événements météorologiques extrêmes, s’est ouvert ce mercredi en Belgique.”Nos arguments sont solides, les arguments de TotalEnergies sont légers”, a assuré l’agriculteur Hugues Falys à l’AFP juste avant le début de l’audience à Tournai, une ville de l’ouest belge, frontalière de la France.Son raisonnement est le suivant: dès lors que les pertes d’un exploitant peuvent être calculées et que la responsabilité climatique du géant pétrolier français est démontrée, la voie serait ouverte pour contraindre l’entreprise à cesser ses investissements dans les énergies fossiles et à se tourner pleinement vers les énergies renouvelables.TotalEnergies, qui a été assigné en justice en 2024, conteste sa mise en cause.”C’est une action que nous déplorons parce que nous pensons que la judiciarisation du débat climatique n’est pas à la hauteur des enjeux”, a estimé auprès de l’AFP Sébastien Champagne, avocat du groupe pétrolier.A son arrivée au tribunal, Hugues Falys a été accueilli par des dizaines de manifestants brandissant des banderoles et arborant des t-shirts “Arrêtez les criminels climatiques”.Le procès s’est ouvert en début de matinée et la parole a été donnée aux plaignants tout au long de la première journée. – “Arrêtez les criminels climatiques” – A l’origine de la procédure, l’agriculteur qui est aussi porte-parole du syndicat agricole Fugea, dit avoir vécu entre 2016 et 2020 dans son exploitation du Hainaut quatre épisodes extrêmes: un violent orage qui a détruit ses cultures de fraises et de pommes de terre, puis trois séquences de sécheresse aux graves conséquences pour son activité d’éleveur bovin.”Ces sécheresses ont diminué considérablement la production de fourrages. Il a fallu diminuer le cheptel avec des conséquences en terme de revenus”, raconte ce pionnier de l’agriculture durable.Les deux objectifs du procès sont “la réparation et la transformation”, fait valoir la Ligue des droits humains (LDH) de Belgique, qui soutient M. Falys aux côtés de Greenpeace et de l’organisation FIAN, qui défend l’accès pour tous à une alimentation de qualité.Si les pouvoirs publics belges ont déjà dû répondre devant les tribunaux de leurs actions insuffisantes face au dérèglement climatique, c’est la première fois dans le pays qu’un contentieux “climat” cible une entreprise du secteur pétrolier.La plaidoirie des avocats de TotalEnergies est prévue le 26 novembre, avant deux autres audiences de débat contradictoire début décembre. Le jugement, qui sera susceptible d’appel, n’est pas attendu avant début 2026.- “Pratiques commerciales trompeuses” -Pourquoi cibler TotalEnergies plutôt qu’une autre firme pétrolière active en Belgique?Le groupe français est “le premier affineur et distributeur” de produits pétroliers dans le pays, selon Céline Romainville de la LDH, qui pointe sa responsabilité “majeure et indéniable” dans les émissions polluantes.En Wallonie, “huit agriculteurs sur dix sont confrontés à de graves difficultés liées au dérèglement climatique”, estime la LDH.De son côté, la multinationale estime qu’il n’est “pas légitime” de dénoncer tout le fonctionnement du système énergétique mondial depuis plus de 100 ans en attaquant une “seule entreprise, qui ne pèse qu’un peu moins de 2% du secteur pétrolier et gazier”.Le géant français a déjà été mis en cause dans des procès climatiques, accusé notamment d’avoir dissimulé pour des raisons économiques sa connaissance de l’impact de son activité sur l’environnement.Fin octobre, il a été condamné à Paris pour “pratiques commerciales trompeuses”, pour avoir vanté ses engagements vers la neutralité carbone d’ici 2050. Les associations environnementales à l’origine de la procédure ont salué “un précédent juridique majeur contre la désinformation climatique des majors pétrolières”.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Climat: TotalEnergies au tribunal pour s’expliquer, une première en Belgique

“Ça fait tellement longtemps qu’on prépare et qu’on attend ce jour”: le procès d’un agriculteur belge contre TotalEnergies, qu’il accuse d’être responsable des pertes agricoles liées à la multiplication des événements météorologiques extrêmes, s’est ouvert ce mercredi en Belgique.”Nos arguments sont solides, les arguments de TotalEnergies sont légers”, a assuré l’agriculteur Hugues Falys à l’AFP juste avant le début de l’audience à Tournai, une ville de l’ouest belge, frontalière de la France.Son raisonnement est le suivant: dès lors que les pertes d’un exploitant peuvent être calculées et que la responsabilité climatique du géant pétrolier français est démontrée, la voie serait ouverte pour contraindre l’entreprise à cesser ses investissements dans les énergies fossiles et à se tourner pleinement vers les énergies renouvelables.TotalEnergies, qui a été assigné en justice en 2024, conteste sa mise en cause.”C’est une action que nous déplorons parce que nous pensons que la judiciarisation du débat climatique n’est pas à la hauteur des enjeux”, a estimé auprès de l’AFP Sébastien Champagne, avocat du groupe pétrolier.A son arrivée au tribunal, Hugues Falys a été accueilli par des dizaines de manifestants brandissant des banderoles et arborant des t-shirts “Arrêtez les criminels climatiques”.Le procès s’est ouvert en début de matinée et la parole a été donnée aux plaignants tout au long de la première journée. – “Arrêtez les criminels climatiques” – A l’origine de la procédure, l’agriculteur qui est aussi porte-parole du syndicat agricole Fugea, dit avoir vécu entre 2016 et 2020 dans son exploitation du Hainaut quatre épisodes extrêmes: un violent orage qui a détruit ses cultures de fraises et de pommes de terre, puis trois séquences de sécheresse aux graves conséquences pour son activité d’éleveur bovin.”Ces sécheresses ont diminué considérablement la production de fourrages. Il a fallu diminuer le cheptel avec des conséquences en terme de revenus”, raconte ce pionnier de l’agriculture durable.Les deux objectifs du procès sont “la réparation et la transformation”, fait valoir la Ligue des droits humains (LDH) de Belgique, qui soutient M. Falys aux côtés de Greenpeace et de l’organisation FIAN, qui défend l’accès pour tous à une alimentation de qualité.Si les pouvoirs publics belges ont déjà dû répondre devant les tribunaux de leurs actions insuffisantes face au dérèglement climatique, c’est la première fois dans le pays qu’un contentieux “climat” cible une entreprise du secteur pétrolier.La plaidoirie des avocats de TotalEnergies est prévue le 26 novembre, avant deux autres audiences de débat contradictoire début décembre. Le jugement, qui sera susceptible d’appel, n’est pas attendu avant début 2026.- “Pratiques commerciales trompeuses” -Pourquoi cibler TotalEnergies plutôt qu’une autre firme pétrolière active en Belgique?Le groupe français est “le premier affineur et distributeur” de produits pétroliers dans le pays, selon Céline Romainville de la LDH, qui pointe sa responsabilité “majeure et indéniable” dans les émissions polluantes.En Wallonie, “huit agriculteurs sur dix sont confrontés à de graves difficultés liées au dérèglement climatique”, estime la LDH.De son côté, la multinationale estime qu’il n’est “pas légitime” de dénoncer tout le fonctionnement du système énergétique mondial depuis plus de 100 ans en attaquant une “seule entreprise, qui ne pèse qu’un peu moins de 2% du secteur pétrolier et gazier”.Le géant français a déjà été mis en cause dans des procès climatiques, accusé notamment d’avoir dissimulé pour des raisons économiques sa connaissance de l’impact de son activité sur l’environnement.Fin octobre, il a été condamné à Paris pour “pratiques commerciales trompeuses”, pour avoir vanté ses engagements vers la neutralité carbone d’ici 2050. Les associations environnementales à l’origine de la procédure ont salué “un précédent juridique majeur contre la désinformation climatique des majors pétrolières”.

Climat: TotalEnergies au tribunal pour s’expliquer, une première en Belgique

“Ça fait tellement longtemps qu’on prépare et qu’on attend ce jour”: le procès d’un agriculteur belge contre TotalEnergies, qu’il accuse d’être responsable des pertes agricoles liées à la multiplication des événements météorologiques extrêmes, s’est ouvert ce mercredi en Belgique.”Nos arguments sont solides, les arguments de TotalEnergies sont légers”, a assuré l’agriculteur Hugues Falys à l’AFP juste avant le début de l’audience à Tournai, une ville de l’ouest belge, frontalière de la France.Son raisonnement est le suivant: dès lors que les pertes d’un exploitant peuvent être calculées et que la responsabilité climatique du géant pétrolier français est démontrée, la voie serait ouverte pour contraindre l’entreprise à cesser ses investissements dans les énergies fossiles et à se tourner pleinement vers les énergies renouvelables.TotalEnergies, qui a été assigné en justice en 2024, conteste sa mise en cause.”C’est une action que nous déplorons parce que nous pensons que la judiciarisation du débat climatique n’est pas à la hauteur des enjeux”, a estimé auprès de l’AFP Sébastien Champagne, avocat du groupe pétrolier.A son arrivée au tribunal, Hugues Falys a été accueilli par des dizaines de manifestants brandissant des banderoles et arborant des t-shirts “Arrêtez les criminels climatiques”.Le procès s’est ouvert en début de matinée et la parole a été donnée aux plaignants tout au long de la première journée. – “Arrêtez les criminels climatiques” – A l’origine de la procédure, l’agriculteur qui est aussi porte-parole du syndicat agricole Fugea, dit avoir vécu entre 2016 et 2020 dans son exploitation du Hainaut quatre épisodes extrêmes: un violent orage qui a détruit ses cultures de fraises et de pommes de terre, puis trois séquences de sécheresse aux graves conséquences pour son activité d’éleveur bovin.”Ces sécheresses ont diminué considérablement la production de fourrages. Il a fallu diminuer le cheptel avec des conséquences en terme de revenus”, raconte ce pionnier de l’agriculture durable.Les deux objectifs du procès sont “la réparation et la transformation”, fait valoir la Ligue des droits humains (LDH) de Belgique, qui soutient M. Falys aux côtés de Greenpeace et de l’organisation FIAN, qui défend l’accès pour tous à une alimentation de qualité.Si les pouvoirs publics belges ont déjà dû répondre devant les tribunaux de leurs actions insuffisantes face au dérèglement climatique, c’est la première fois dans le pays qu’un contentieux “climat” cible une entreprise du secteur pétrolier.La plaidoirie des avocats de TotalEnergies est prévue le 26 novembre, avant deux autres audiences de débat contradictoire début décembre. Le jugement, qui sera susceptible d’appel, n’est pas attendu avant début 2026.- “Pratiques commerciales trompeuses” -Pourquoi cibler TotalEnergies plutôt qu’une autre firme pétrolière active en Belgique?Le groupe français est “le premier affineur et distributeur” de produits pétroliers dans le pays, selon Céline Romainville de la LDH, qui pointe sa responsabilité “majeure et indéniable” dans les émissions polluantes.En Wallonie, “huit agriculteurs sur dix sont confrontés à de graves difficultés liées au dérèglement climatique”, estime la LDH.De son côté, la multinationale estime qu’il n’est “pas légitime” de dénoncer tout le fonctionnement du système énergétique mondial depuis plus de 100 ans en attaquant une “seule entreprise, qui ne pèse qu’un peu moins de 2% du secteur pétrolier et gazier”.Le géant français a déjà été mis en cause dans des procès climatiques, accusé notamment d’avoir dissimulé pour des raisons économiques sa connaissance de l’impact de son activité sur l’environnement.Fin octobre, il a été condamné à Paris pour “pratiques commerciales trompeuses”, pour avoir vanté ses engagements vers la neutralité carbone d’ici 2050. Les associations environnementales à l’origine de la procédure ont salué “un précédent juridique majeur contre la désinformation climatique des majors pétrolières”.

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Face au changement climatique, méditez! L’appel d’une des responsables de l’accord de Paris

Il y a dix ans, Christiana Figueres fut l’une des architectes de l’accord de Paris. Pour gérer le stress des négociations climatiques et l’anxiété liée au réchauffement de la planète, elle a une recommandation: la méditation.Alors à la tête de l’agence ONU Climat, cette native du Costa Rica joua en 2015 un rôle-clé dans l’élaboration de l’accord historique conclu dans la capitale française, où la communauté internationale s’est engagée à prendre des mesures pour limiter le réchauffement.Dix ans plus tard, elle était la semaine dernière dans la ville amazonienne de Belem, au Brésil, pour la COP30, où les négociations battent leur plein pour tenter d’atteindre un nouveau consensus face à l’urgence climatique.Dans un entretien à l’AFP, Christiana Figueres prône la “résilience personnelle” face aux circonstances “sans précédent” que traverse l’humanité.À ce titre, elle organise des retraites de méditation auxquelles participent, entre autres, des négociateurs des conférences de l’ONU sur le climat, pour y apprendre notamment des techniques de respiration afin de réduire le stress.QUESTION: Quel est le rapport entre la méditation et le changement climatique?RÉPONSE: “Au fil des années, nous avons constaté que les mesures pour faire face au changement climatique n’ont pas été à la hauteur, ni à la vitesse ni de l’ampleur souhaitées, selon les scientifiques. Beaucoup de personnes, en particulier les jeunes qui travaillent sur ce sujet, ont commencé à se sentir de plus en plus anxieux. Cela me fait beaucoup de peine de voir que beaucoup de jeunes ont décidé de ne pas avoir d’enfants, par exemple, parce qu’ils ne veulent pas les voir vivre sur une planète dans cet état.Beaucoup de personnes qui se consacrent à ce sujet depuis des années ressentent que leur impact a été minime ou insignifiant, et tombent dans un gouffre de désespoir, de frustration. Cela nuit à leur santé mentale. La méditation aide à renforcer la résilience personnelle. Et je suis convaincue que, bien que nous travaillions tous pour la résilience planétaire, il est très difficile de le faire sans cette résilience personnelle.”Q: Et pour vous, à titre personnel, quelle a été l’importance de la méditation dans votre combat contre le changement climatique?R: “Je ne sais pas si j’aurais pu supporter de travailler dans ce domaine tout au long de ces décennies sans la méditation, sans me connecter à la nature, aux autres personnes. Je n’aurais pas pu y faire face aussi longtemps, et avec autant d’efforts.”Q: Cette pratique trouve-t-elle un écho parmi les négociateurs de la COP30 ?R: “Nous avons organisé des retraites avec 800 personnes à travers le monde. Il y a parmi eux des négociateurs ou leurs collaborateurs, qui apprennent ces techniques (de méditation) et les mettent en pratique à la COP. Mais on ne peut pas dire qu’on va concevoir le programme quotidien de la COP autour de cela. C’est une décision personnelle de chacun.”Q: En quoi cela peut-il faciliter les négociations?R: “Cela les facilite dans le sens où, quand on apprend à écouter, on devient un meilleur négociateur.”Q: Qu’attendez-vous de la COP30?R: “Je pense que ce qui va ressortir de cette COP, c’est qu’on va se rendre compte que, bien que l’aspect politique demeure important, la réalité économique face au changement climatique prend de plus en plus d’ampleur. C’est le fait de savoir que toutes ces technologies (propres) sont tout simplement supérieures et très compétitives par rapport aux technologies polluantes. Et ce progrès de ces technologies est visible dans tous les secteurs, dans tous les pays. C’est un progrès qui ne s’arrêtera pas.”

Stocks steadier before key Nvidia results

Stocks recovered slightly Wednesday following heavy losses as investors awaited Nvidia earnings for further clues about whether AI-fuelled valuations are justified.Most of the main indexes in New York and Europe were higher, though London was lower. Bitcoin held above $90,000, the dollar strengthened and oil prices dropped. “The selling pressure had moderated from Monday (but) investors were unwilling to add to their overall exposure ahead of tonight’s earnings update from chip giant Nvidia,” said David Morrison, senior market analyst at Trade Nation.Investors have endured a tough November as speculation has grown that the tech-led rally this year may have gone too far, and valuations have become frothy enough to warrant a stiff correction.With the Magnificent Seven — including Amazon, Meta, Alphabet and Apple — powering recent record highs on Wall Street, there are worries that a change in sentiment could have huge ripple effects on markets.Chip giant Nvidia is the biggest of the bunch, last month becoming the first $5-trillion company, and will report third-quarter results after the market shuts. “The slightest bit of news to disappoint investors has the potential to whip up a tornado across global markets,” said Russ Mould, investment director at AJ Bell.Nvidia shares were up 2 percent in morning trading in New York.Wall Street’s S&P 500 has dropped four days in a row, with investors nervous that any sign of weakness could be the pin that pops the artificial intelligence bubble, having spent months fearing that the hundreds of billions invested may have been excessive.A Bank of America survey of fund managers found that more than half thought AI stocks were already in a bubble and 45 percent thought that that was the biggest “tail risk” to markets, more so than inflation.That came after the BBC released an interview with the head of Google’s parent company Alphabet — Sundar Pichai — who warned every company would be impacted if the AI bubble were to burst.Investors will also be looking at the Federal Reserve’s release later Wednesday of its minutes from its late October meeting for clues on the direction of interest rates. In Paris, Air France shares were up 2.4 percent after officially expressing interest in taking a stake in Portuguese carrier TAP.Oil prices were lower as reports of higher US reserves outweighed any concern over Ukrainian attacks on Russian oil installations.- Key figures at around 1440 GMT -New York – Dow: UP LESS THAN 0.1 percent at 46,105 New York – S&P 500: UP 0.3 percent at 6,636.64 New York – Nasdaq Composite: UP 0.5 percent at 22,547.87 London – FTSE 100: DOWN 0.2 percent at 9,529.57 pointsParis – CAC 40: UP 0.2 percent at 7,980.77Frankfurt – DAX: UP 0.4 percent at 23,282.92Tokyo – Nikkei 225: DOWN 0.3 percent at 48,537.70 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: DOWN 0.4 percent at 25,830.65 (close)Shanghai – Composite: UP 0.2 percent at 3,946.74 (close)Euro/dollar: DOWN at $1.1565 from $1.1580Pound/dollar: DOWN at $1.3114 from $1.3146Dollar/yen: UP at 156.37 yen from 155.53 yen on TuesdayEuro/pound: UP at 88.20 from 88.09 penceBrent North Sea Crude: DOWN 2.6 percent at $63.23 per barrelWest Texas Intermediate: DOWN 2.6 percent at $59.15 per barrel

The gruelling search for Gaza’s dead under the rubble

Standing beside the mound of rubble that was once his home, Ahmed Salim cannot hold back the tears as he struggles to retrieve the bodies of loved ones trapped underneath tonnes of debris.Over 30 people were killed when his home was struck, he told AFP, among them “my wife, my children, my mother, my father”.”I’m the only one who survived,” he told AFP, pointing to the pile of broken concrete and twisted metal that was once a five-storey building in Gaza City’s Zeitoun neighbourhood.The building was destroyed on December 24, 2024 and he has been waiting ever since to retrieve their bodies and give them a proper burial.”The only thing that matters to me is to be able to bury them,” the 43-year-old said.After two years of war between Israel and Hamas that ravaged the Gaza Strip, thousands of other Palestinians are in a similar situation.According to UN data, as of late September, the Israeli military had damaged or destroyed around 83 percent of the buildings in Gaza that stood prior the war.The densely-populated Palestinian territory is covered in 61.5 million tonnes of debris: nearly 170 times the weight of New York City’s Empire State Building.Mahmud Bassal, spokesman for Gaza’s civil defence agency, estimates that about 10,000 bodies are buried under the rubble.”We cannot extract thousands of bodies without heavy machinery. We need the means to lift the roofs and the tonnes of cement,” said Bassal, whose organisation conducts search and rescue operations in Gaza.- ‘Help me retrieve them’ -Iyad Rayan holds out the same hope as Salim: burying his wife and children with dignity.”My wife, my son Samir and my daughter Lana are still here under the rubble,” he told AFP by the wreckage of his Gaza City home, which he said was destroyed in early October this year.”I want to send an appeal to the whole world: help me retrieve them,” the 55-year-old said.Amal Abdel Aal is waiting for heavy equipment to enter the Gaza Strip so the bodies of her son and brother can be recovered.They have been under the rubble in the Sabra neighbourhood of Gaza City since the early days of the two-year war.”They never leave my thoughts. My heart aches at the thought of dogs reaching their bodies and eating them,” said the 57-year-old woman now living in southern Gaza, where hundreds of thousands of people have sought shelter during the war.”I will only find relief when I have buried them, even if only a single bone remains.”After the ceasefire began on October 10, Israel allowed Egyptian bulldozers to enter Gaza to help recover the remains of hostages, to be returned under the US-brokered truce deal.”The world is unfair. We see bulldozers digging to retrieve the Israeli prisoners, while no one cares about the thousands of our martyrs,” said Abdel Aal.- ‘Sadness, loss and pain’ -The October 7, 2023 Hamas attack on Israel resulted in the deaths of 1,221 people.Israel’s retaliatory assault on Gaza killed more than 69,500 people, according to figures from the Hamas-run territory’s health ministry that the UN considers reliable.Since the ceasefire, Palestinians have been able to recover around 500 bodies in areas that emergency workers could access following the partial withdrawal of Israeli forces, Bassal said.The halt in fighting allowed Amer Abu al-Tarabish to return to Beit Lahia in northern Gaza, he said, to extract the bodies of his parents from the ruins of their family home “with my bare hands”.”My parents, my brother and his children, his wife, my uncle, his wife and their children… Thirty people remained under the rubble for more than a year,” he said.”I pulled out their bodies intact; they were not decomposed,” he recounted, adding that he was “overwhelmed by sadness, loss and pain”.”I was able to bring them out one by one, say goodbye to them, and imprint their faces in my memory before burying them.”- Dignity -For other Gaza residents, even this small consolation may never come.Bassal noted that thousands of people had been reported missing, especially during major population displacements as the fighting shifted.”We don’t know whether they were killed or arrested” by Israeli forces, he said.As for families who buried their loved ones hastily during the war, many consider those graves to be temporary, or feel that proper rites have not yet been observed.Mohammed Naim, 47, said his family had to bury 43 relatives in just seven graves.”We placed the remains of each family in a single grave,” he said.”But we swore over their graves that we would exhume them and rebury them, with dignity, in Gaza City.”