Un sommet Choose France dédié aux entreprises tricolores

Le sommet Choose France, grand-messe annuelle habituellement destinée aux investisseurs étrangers, ouvre lundi sa première “édition France”, pour mettre à l’honneur les entreprises tricolores qui investissent dans le pays, alors que l’incertitude politique continue de peser sur le monde économique.Lors de cette version franco-française de l’événement, plus de “30 milliards d’euros d’investissement français” seront annoncés dont 9,2 milliards d’euros de projets nouveaux, a annoncé le ministère de l’Economie dimanche soir.Ces 30 milliards d’investissements “concernent 151 projets répartis partout en France”, a ajouté le ministère.  Avant de prononcer le discours d’ouverture du sommet à la mi-journée, le ministre de l’Economie Roland Lescure se rendra lundi matin avec le ministre délégué chargé de l’Industrie, Sébastien Martin, sur un site du groupe L’Oréal à Gauchy, dans l’Aisne.Le leader mondial de la beauté a profité de la visite pour annoncer lundi un investissement de 60 millions d’euros dans son usine de parfum de luxe inaugurée en 1986. Ces trois dernières années, le groupe a investi 500 millions d’euros en France.Sur TF1 lundi matin, le ministre de l’Economie Roland Lescure a annoncé qu’Opella, qui produit le Doliprane “va augmenter de manière très importante la fabrication”. “On produit aujourd’hui 450 millions de boîtes de Doliprane en France. Demain, ce sera 600 millions de boîtes” grâce à “des extensions de production à Lisieux et à Compiègne”, a précisé le ministre.Il a également pris l’exemple de Thésée, un centre de données dans les Yvelines, “qui va rajouter 60 millions d’euros pour augmenter les capacités de production”.- Discussions sur le budget -Le sommet réunira, à la Maison de la Chimie à Paris, 200 acteurs économiques (grands groupes, PME, start-ups, ETI…) mais également des fédérations professionnelles et des organisations syndicales et patronales alors que le climat d’instabilité politique pèse sur les décisions des acteurs économiques. Selon le baromètre trimestriel Bpifrance Le Lab et Rexecode publié mercredi, 39% des dirigeants de PME et de très petites entreprises (TPE) prévoient d’investir cette année, alors qu’ils étaient 45% à en avoir l’intention en septembre. C’est le niveau le plus faible observé depuis la crise sanitaire.”L’évènement d’aujourd’hui a deux objectifs: dire merci à ceux qui ont le courage d’investir en France, mais aussi les écouter”, a affirmé Roland Lescure sur la chaîne TF1, reconnaissant qu'”il y a un certain nombre d’interrogations de la part des investisseurs, des industriels français, notamment face aux discussions budgétaires.”Tous les ministres de Bercy seront là, le Premier ministre sera là aussi pour échanger avec les entreprises sur le budget”, a-t-il ajouté, invitant les dirigeants a exprimer leurs “doutes et inquiétudes” vis-à-vis du budget.Ces derniers jours, des représentants du patronat se sont élevés contre la “surenchère fiscale” dont font preuve selon eux les députés, ou la suspension de la réforme des retraites, qualifiée d'”erreur fatale” par le président du Medef Patrick Martin.L’examen du projet de loi de finances 2026 reprend lundi à l’Assemblée, avec le risque d’être transmis au Sénat sans vote sur l’ensemble du texte, comme celui de la Sécurité sociale mercredi, faute de temps.Ce sort incertain des textes budgétaires au Parlement est en toile de fond de Choose France. Le Premier ministre Sébastien Lecornu et la ministre de l’Action et des Comptes publics Amélie de Montchalin participeront ainsi en début d’après-midi à une table-ronde intitulée “Budget 2026: construire le compromis, pour la stabilité et l’investissement”.- Tous les secteurs concernés -Les secteurs représentés au sommet vont de l’énergie à l’agroalimentaire, en passant par la santé, la chimie ou le spatial. Des secteurs considérés comme “stratégiques” seront mis en avant: “la transition écologique et énergétique, l’intelligence artificielle, le numérique”, notamment.Sur les 30 milliards d’euros évoqués, il y a “21,2 milliards d’euros d’investissements déjà annoncés par les différentes entreprises ces 12 derniers mois”, et “9,2 milliards d’euros de projets totalement nouveaux”, selon Bercy.Sanofi annoncera une enveloppe de 700 millions d’euros d’investissements “sur une année glissante” en 2025-2026 concernant des projets “déjà engagés” mais aussi “d’autres à venir”.Sera aussi mise en avant la construction d’une usine de freins carbone par Safran dans l’Ain, un investissement de plus de 450 millions d’euros à terme.L’entreprise HoloSolis a, elle, annoncé dimanche avoir sécurisé “plus de 220 millions d’euros” d’investissements publics et privés sur les 850 millions d’euros nécessaires à son projet de “plus grande” usine de panneaux solaires d’Europe, en Moselle.Le lundi après-midi sera consacré à plusieurs tables rondes présidées par des ministres avec des entreprises. La journée sera clôturée par un dîner à l’Elysée, hors presse.kap-meh-tg-mpa-mvn/uh/vmt

Un sommet Choose France dédié aux entreprises tricolores

Le sommet Choose France, grand-messe annuelle habituellement destinée aux investisseurs étrangers, ouvre lundi sa première “édition France”, pour mettre à l’honneur les entreprises tricolores qui investissent dans le pays, alors que l’incertitude politique continue de peser sur le monde économique.Lors de cette version franco-française de l’événement, plus de “30 milliards d’euros d’investissement français” seront annoncés dont 9,2 milliards d’euros de projets nouveaux, a annoncé le ministère de l’Economie dimanche soir.Ces 30 milliards d’investissements “concernent 151 projets répartis partout en France”, a ajouté le ministère.  Avant de prononcer le discours d’ouverture du sommet à la mi-journée, le ministre de l’Economie Roland Lescure se rendra lundi matin avec le ministre délégué chargé de l’Industrie, Sébastien Martin, sur un site du groupe L’Oréal à Gauchy, dans l’Aisne.Le leader mondial de la beauté a profité de la visite pour annoncer lundi un investissement de 60 millions d’euros dans son usine de parfum de luxe inaugurée en 1986. Ces trois dernières années, le groupe a investi 500 millions d’euros en France.Sur TF1 lundi matin, le ministre de l’Economie Roland Lescure a annoncé qu’Opella, qui produit le Doliprane “va augmenter de manière très importante la fabrication”. “On produit aujourd’hui 450 millions de boîtes de Doliprane en France. Demain, ce sera 600 millions de boîtes” grâce à “des extensions de production à Lisieux et à Compiègne”, a précisé le ministre.Il a également pris l’exemple de Thésée, un centre de données dans les Yvelines, “qui va rajouter 60 millions d’euros pour augmenter les capacités de production”.- Discussions sur le budget -Le sommet réunira, à la Maison de la Chimie à Paris, 200 acteurs économiques (grands groupes, PME, start-ups, ETI…) mais également des fédérations professionnelles et des organisations syndicales et patronales alors que le climat d’instabilité politique pèse sur les décisions des acteurs économiques. Selon le baromètre trimestriel Bpifrance Le Lab et Rexecode publié mercredi, 39% des dirigeants de PME et de très petites entreprises (TPE) prévoient d’investir cette année, alors qu’ils étaient 45% à en avoir l’intention en septembre. C’est le niveau le plus faible observé depuis la crise sanitaire.”L’évènement d’aujourd’hui a deux objectifs: dire merci à ceux qui ont le courage d’investir en France, mais aussi les écouter”, a affirmé Roland Lescure sur la chaîne TF1, reconnaissant qu'”il y a un certain nombre d’interrogations de la part des investisseurs, des industriels français, notamment face aux discussions budgétaires.”Tous les ministres de Bercy seront là, le Premier ministre sera là aussi pour échanger avec les entreprises sur le budget”, a-t-il ajouté, invitant les dirigeants a exprimer leurs “doutes et inquiétudes” vis-à-vis du budget.Ces derniers jours, des représentants du patronat se sont élevés contre la “surenchère fiscale” dont font preuve selon eux les députés, ou la suspension de la réforme des retraites, qualifiée d'”erreur fatale” par le président du Medef Patrick Martin.L’examen du projet de loi de finances 2026 reprend lundi à l’Assemblée, avec le risque d’être transmis au Sénat sans vote sur l’ensemble du texte, comme celui de la Sécurité sociale mercredi, faute de temps.Ce sort incertain des textes budgétaires au Parlement est en toile de fond de Choose France. Le Premier ministre Sébastien Lecornu et la ministre de l’Action et des Comptes publics Amélie de Montchalin participeront ainsi en début d’après-midi à une table-ronde intitulée “Budget 2026: construire le compromis, pour la stabilité et l’investissement”.- Tous les secteurs concernés -Les secteurs représentés au sommet vont de l’énergie à l’agroalimentaire, en passant par la santé, la chimie ou le spatial. Des secteurs considérés comme “stratégiques” seront mis en avant: “la transition écologique et énergétique, l’intelligence artificielle, le numérique”, notamment.Sur les 30 milliards d’euros évoqués, il y a “21,2 milliards d’euros d’investissements déjà annoncés par les différentes entreprises ces 12 derniers mois”, et “9,2 milliards d’euros de projets totalement nouveaux”, selon Bercy.Sanofi annoncera une enveloppe de 700 millions d’euros d’investissements “sur une année glissante” en 2025-2026 concernant des projets “déjà engagés” mais aussi “d’autres à venir”.Sera aussi mise en avant la construction d’une usine de freins carbone par Safran dans l’Ain, un investissement de plus de 450 millions d’euros à terme.L’entreprise HoloSolis a, elle, annoncé dimanche avoir sécurisé “plus de 220 millions d’euros” d’investissements publics et privés sur les 850 millions d’euros nécessaires à son projet de “plus grande” usine de panneaux solaires d’Europe, en Moselle.Le lundi après-midi sera consacré à plusieurs tables rondes présidées par des ministres avec des entreprises. La journée sera clôturée par un dîner à l’Elysée, hors presse.kap-meh-tg-mpa-mvn/uh/vmt

Présidentielle au Chili: la communiste Jara et l’ultraconservateur Kast au deuxième tour

La communiste Jeannette Jara et l’ultraconservateur José Antonio Kast s’affronteront au second tour de la présidentielle chilienne, finalistes d’un premier tour marqué par la crainte croissante de la criminalité, un thème qui joue en faveur du candidat d’extrême droite.Mme Jara, la candidate de la coalition de centre gauche au pouvoir recueille 26,85% des suffrages, contre 23,92% pour M. Kast, selon les résultats du Service électoral (Servel), portant sur plus de 99% des bulletins dépouillés. Ils s’affronteront le 14 décembre.Ces résultats “sont une très mauvaise nouvelle pour Jeannette Jara”, commente pour l’AFP Rodrigo Arellano, analyste à l’Université du Développement du Chili. “Toutes les projections de son équipe tablaient sur plus de 30%”, explique-t-il, soulignant que “l’ensemble des candidats de l’opposition la devancent de près du double”.Avant le premier tour, les sondages anticipaient déjà une défaite de Jeannette Jara au second tour face à un candidat de droite ou d’extrême droite, en raison du report des voix.Pour la première fois depuis la fin de la dictature d’Augusto Pinochet en 1990, la droite radicale pourrait ainsi revenir au pouvoir au Chili.L’ancienne ministre du Travail a exhorté les électeurs à ne pas laisser la montée de la criminalité les pousser vers l’extrême droite. “Ne laissez pas la peur endurcir vos coeurs”, a-t-elle déclaré, affirmant que la réponse à la criminalité n’était pas de “proposer des idées de plus en plus radicales”.”Nous allons reconstruire” le pays, a lancé pour sa part José Antonio Kast. “L’opposition a vaincu aujourd’hui un gouvernement en échec, mais la seule véritable victoire sera celle où nous vaincrons la criminalité et le narcotrafic, et où nous fermerons nos frontières”, a-t-il ajouté devant ses partisans à Santiago.L’extrême droite était aussi représentée par le député libertarien Johannes Kaiser. Il recueille 13,94% des suffrages, et a immédiatement annoncé qu’il soutiendrait n’importe quel candidat de droite contre la gauche. En hausse dans les sondages ces dernières semaines, il s’est toutefois fait ravir la troisième place par l’économiste iconoclaste Franco Parisi, qui obtient 19,71%. Le candidat du Parti populaire, qui a suggéré de miner la frontière entre le Chili et la Bolivie pour lutter contre l’immigration clandestine, lors d’un entretien à l’AFP en septembre, s’est abstenu dimanche d’apporter son soutien à l’un ou l’autre des candidats au second tour. Face aux discours plus radicaux de la campagne, la candidate de la droite traditionnelle Evelyn Matthei a engrangé 12,46%.Bien que le pays demeure l’un des plus sûrs du continent, la criminalité y a sensiblement augmenté. Le taux d’homicides a augmenté de 2,5 à 6 pour 100.000 habitants en dix ans et 868 enlèvements ont été recensés l’an dernier, en hausse de 76% par rapport à 2021, selon les autorités.- “De la poigne” -Cette poussée de la violence a éclipsé les aspirations de changement qui avaient porté au pouvoir en 2022 le président de gauche Gabriel Boric et sa promesse, finalement avortée, d’une nouvelle Constitution pour remplacer celle héritée de Pinochet.”Il manque de la poigne au Chili, on est trop laxistes (…) Il faut fermer la frontière et renvoyer tous les sans-papiers”, a déclaré à l’AFP Raul Lueiza, un ouvrier du bâtiment de 64 ans, après avoir voté dans un quartier populaire de Santiago.Face à l’inquiétude des Chiliens, Jeannette Jara, 51 ans, s’est elle-même ralliée aux discours sécuritaires, sans vraiment convaincre. Membre du Parti communiste depuis l’adolescence, elle a assuré n’avoir “aucun complexe en matière de sécurité”, défendant notamment un contrôle migratoire renforcé.José Antonio Kast, 59 ans, brigue la présidence pour la troisième fois. Son discours cible les 337.000 étrangers en situation irrégulière, en majorité des Vénézuéliens, dans un contexte d’inquiétude face à l’arrivée de groupes criminels étrangers. Une majorité de Chiliens associe la montée de la criminalité à l’immigration clandestine.Il promet des expulsions massives, la construction d’un mur à la frontière, d’armer davantage la police et de déployer l’armée dans les zones critiques.Plus de 15,6 millions d’électeurs étaient appelés à départager huit candidats, ainsi qu’à renouveler la Chambre des députés et la moitié du Sénat.

Municipales: le RN et LFI à l’offensive, LR et macronistes profil bas

A quatre mois du premier tour des municipales le 15 mars, les forces politiques finalisent leurs stratégies et alliances locales, souvent le reflet de leurs dynamiques nationales. A gauche, LFI fait cavalier seulDéjà très divisée à l’Assemblée, la gauche ne part pas unie aux municipales. Les Insoumis ont décidé de présenter des listes seuls dans la plupart des villes, y compris de gauche, au risque parfois de les faire basculer à droite. La France insoumise n’escompte pas à ce stade gagner de nombreuses communes (Roubaix, La Courneuve) mais veut s’implanter dans les conseils municipaux dans l’objectif des futures élections sénatoriales.Socialistes, Ecologistes et communistes devraient réussir à s’allier dans une majorité de communes où ils ont gouverné, même si une alliance de premier tour est encore incertaine à Paris, socialiste depuis 2001, où l’écologiste David Belliard se verrait bien ravir la place au candidat du PS Emmanuel Grégoire. Mais les Ecologistes, après la vague de 2020, sont en difficulté dans plusieurs de leurs bastions, comme Lyon, Strasbourg ou Poitiers, dans un contexte où l’écologie est moins présente dans le débat public.Le PS, le plus implanté localement, entend bien conserver ses municipalités, mais a des inquiétudes à Marseille et doit faire face à une opposition écologiste dans deux de ses fiefs, Lille et Montpellier. La gauche espère aussi conquérir quelques communes de droite comme Toulouse, Saint-Etienne, Limoges, Amiens ou Caen.A LR, un rêve de “vague bleue” décoloréBruno Retailleau avait encore l’espoir de “faire se lever une vague bleue” dans la foulée de son élection à la tête des Républicains. Six mois plus tard, son parti n’apparaît nulle part en mesure de se renflouer sous ses seules couleurs.A Paris, il se range derrière Rachida Dati, pourtant suspendue du parti pour être restée au gouvernement. A Toulouse, il soutient le sortant Jean-Luc Moudenc qui a quitté LR il y a trois ans. A Lyon, il adoube Jean-Michel Aulas. A Marseille, sa candidate Martine Vassal fait alliance avec le centre.Même dans ses derniers bastions, la droite ne part pas en position de force, minée par les divisions et les affaires, comme à Nîmes, Toulon ou Saint-Etienne. En embuscade, le RN cherche à lui tailler des croupières, surtout dans le Sud-Est. De l’autre côté, Horizons garde sa porte ouverte aux transfuges.Au risque que la vague vire au reflux et menace la mainmise des Républicains sur le Sénat, dont la moitié des sièges seront renouvelés en septembre.Le RN en conquête sur tous les frontsAvec un nombre record de listes, l’objectif est de s’implanter partout, même sur des terres hostiles comme Brest ou Bordeaux, où les premiers sondages lui promettent des scores à deux chiffres.Mais la victoire se jouera le long de l’arc méditerranéen, de Menton à Perpignan, avec deux cibles principales: Toulon, presque imperdable pour la porte-parole Laure Lavalette, et Nice, où l’allié Eric Ciotti règle une vendetta contre son ex-mentor Christian Estrosi. Nîmes, et surtout Marseille, pourraient basculer dans des circonstances plus aléatoires. Le parti d’extrême droite laboure aussi les campagnes, de l’Aude aux Vosges, et compte s’appuyer dans les petites villes sur des sortants “sans étiquette”. A la fois pour progresser au Sénat et pour sécuriser les 500 parrainages en vue de la présidentielle.Des macronistes sans ambitions Dans le camp gouvernemental, un candidat à l’Elysée est engagé dans ces municipales: Edouard Philippe, qui sollicite un troisième mandat au Havre.S’il ne s’est pas officiellement déclaré, François Bayrou devrait également viser un troisième mandat de maire de Pau, fonction qu’il a conservée à Matignon. Les deux seront soutenus par Renaissance, le parti du président repris en main par son ex-Premier ministre Gabriel Attal. Après avoir raté sa première tentative d’ancrage en 2020, le parti n’a pas “d’ambition mal placée”: il soutient Martine Vassal (ex-LR) à Marseille, Jean-Michel Aulas à Lyon et Pierre-Yves Bournazel (Horizons) à Paris, où une partie des troupes penchait pour Rachida Dati. Renaissance portera ses couleurs à Annecy (Antoine Armand) ou encore à Lille (Violette Spillebout). A Bordeaux, l’ex-ministre Thomas Cazenave et la présidente du Parti radical Nathalie Delattre se disputent encore le rôle de leader du bloc central pour tenter de renverser l’écologiste Pierre Hurmic.

Partager son toit avec un réfugié, une ouverture à l’autre “positive”

Lui est Soudanais et a dormi sous les ponts de Paris, eux vivent dans un appartement cossu et l’ont hébergé pendant plus d’un an. Le temps pour Mustapha de reprendre pied, comme le millier de réfugiés ayant bénéficié de ce dispositif d’accueil au long cours.”Quand elle m’a donné les clés de son appartement le lendemain de mon arrivée, j’ai cru qu’elle se trompait”, se souvient Mustapha Omar, attablé dans la chic cuisine de son hôte aux murs décorés de masques africains.  Comme plus de 1.300 réfugiés, le désormais électricien dans une entreprise de vélos a bénéficié du réseau de l’association J’accueille, qui depuis dix ans met en relation des exilés sans logement avec des personnes qui ont une chambre libre, dans une dizaine de régions, pour un hébergement gratuit sur le long terme.Une stabilité qui leur permet, après un entretien avec les familles, d’être immergés dans la culture française, d’améliorer leur niveau de langue, de bénéficier du réseau de la famille pour trouver du boulot et de trouver leur propre logement, souligne l’association. Les personnes passées par ce dispositif ont quatre fois plus de chances de trouver un emploi et six fois plus de trouver un logement à l’issue, selon elle. “Les cas d’échecs sont extrêmement rares et s’ils ne trouvent pas solution à la fin de la convention signée avec la famille, alors l’expérience peut être prolongée ou poursuivie dans un autre foyer”, explique l’association.”Je suis plus détendu, je me sens en sécurité et je sais que, maintenant, j’ai des personnes sur qui je peux compter”, confirme Mustapha, qui a partagé le quotidien de la famille de Laurence Pardieu-Duthil pendant un an et s’apprête à rejoindre un logement social. Le réfugié de 35 ans, qui a fui seul les combats dans son pays il y a cinq ans, avait dormi un an et demi à la rue. Il a pensé “rêver” quand cette main s’est tendue.Mais, pour Laurence Pardieu-Duthil, cadre dans une entreprise de cosmétiques, et son époux, cela semblait pourtant une “aberration” de garder une chambre vide depuis le départ de l’un de leurs enfants de la maison. Elle reconnait néanmoins avoir eu “quelques appréhensions” lorsqu’elle a ouvert pour la première fois ses portes à un étranger en 2021. “Je me demandais si le fossé ne serait pas trop grand, j’avais peur d’être envahie, incapable de faire face à leurs éventuelles angoisses, et en fait c’est beaucoup plus simple qu’on ne l’imagine. Il y a à chaque fois beaucoup de respect et de reconnaissance de la part des réfugiés”, raconte la Parisienne.- “Lien fraternel” -Un avis partagé par David Robert, directeur général de l’association qui, avec Monad, un Afghan de 31 ans, accomplit sa quatrième expérience: “les réfugiés ont beaucoup plus peur que nous et se demandent ce qu’on va exiger d’eux en retour car ils ont été souvent été exploités au cours de leur parcours”, constate-t-il.”Puis, après six mois de cohabitation, on les voit s’ouvrir, nous faire confiance et commencer à faire des projets”, explique le père de famille, qui a noué en deux ans un lien “fraternel” avec son hôte afghan, cuisinier. “Si je me dispute avec ma femme ou que je veux engueuler mes enfants tranquillement, il s’éclipse! Ils ont tous fait toujours très attention à ne pas déranger”, poursuit le quadragénaire qui a gardé des liens avec tous ses colocataires étrangers. “Trop parfois”, s’agace amusée Edith, hébergeuse fidèle de femmes à qui elle apprend à “regarder les hommes dans les yeux” et à avoir une “meilleure estime d’elles-mêmes”. “Au bout d’une semaine, je leur dis qu’il y a une interdiction: arrêter de dire +désolée+ à chaque fois qu’elles demandent quelque chose”, témoigne cette sexagénaire divorcée, ravie d’avoir mis fin à sa solitude.Pour toutes ces familles, le départ est toujours un moment particulier: entre tristesse et joie de voir que leur hôte mieux armé pour démarrer une nouvelle vie. Mais rapidement, vient l’envie de garder la porte ouverte pour une autre rencontre.”On ressort de ces expériences plus forts avec l’impression qu’on peut faire tribu et construire des choses positives dans un monde qui se délite”, résume Laurence.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

COP30: présence en force des partisans du captage de CO2

Une ONG a dénombré plus de 500 participants de la COP30 liés, de près ou de loin, à des entreprises ou institutions promouvant les technologies de captage de CO2, accusées de retarder l’abandon du pétrole et du gaz, selon la liste fournie en exclusivité à l’AFP.Le Centre pour le droit environnemental international (Ciel), basé à Washington et à Genève, a analysé la liste des quelque 42.000 participants accrédités à la conférence climatique de Belem publiée par les Nations unies.Il en conclut que 531 d’entre eux peuvent être qualifiés de “lobbyistes du captage et du stockage du carbone” (CCS, en anglais), nom donné à ces techniques visant à capter le CO2 dans l’air ou immédiatement dans les cheminées industrielles, et de le stocker de façon permanente dans le sol.Ce chiffre dépasse leur décompte de la COP28 de Dubaï et de la COP29 de Bakou (475 et 480 personnes) alors que l’affluence y était plus grande.Ces technologies sont jugées nécessaires, dans une petite proportion, par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), notamment pour décarboner l’industrie du ciment ou de l’acier.”Le CCS a un historique de plusieurs décennies de promesses excessives et non-tenues”, dénonce le Ciel, citant entre autres une étude de 2024 dans la revue Nature selon laquelle près de neuf projets sur dix ne tiennent pas leurs objectifs de captage.La crainte est que des entreprises continuent à rejeter autant de gaz à effet de serre qu’aujourd’hui en se reposant sur d’hypothétiques captages futurs pour compenser ces émissions, sans garantie que ces technologies deviennent disponibles et efficaces à l’échelle requise.Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les technologies d’émissions négatives, par captage du CO2 dans l’atmosphère, devraient être multipliées par 100.000 d’ici 2050 pour atteindre l’objectif d’un monde neutre en carbone, un défi colossal.”Nous avons besoin de captage de carbone, car nous allons dépasser la limite de réchauffement”, dit à l’AFP le sénateur américain démocrate Sheldon Whitehouse, figure du combat climatique au Congrès, présent à Belem samedi et partisan du CCS. “Mais cela ne peut pas être une excuse pour polluer davantage”, avertit-il.- Délégations officielles -Le Ciel qualifie de lobbyistes du CCS tous les participants de la COP30 promouvant ouvertement ces technologies, comme les membres de la Taiwan Carbon Capture Storage and Utilization Association ou de l’institut australien Global CCS.Le comptage comprend aussi les personnes dont l’organisation a participé ou soutenu des projets de captage du carbone, tels que recensés par l’Agence internationale de l’énergie. C’est ainsi qu’Amazon, un des leaders mondiaux des centres de données, le géant français des matériaux Saint-Gobain ou le champion danois des renouvelables Orsted, qui vient d’annoncer avoir réduit ses émissions de 98%, sont épinglés.”Nous ne pouvons pas savoir ce dont ces entreprises vont parler exactement” à la COP, explique l’auteur de l’analyse chez Ciel, Barnaby Pace. “Mais on montre qui est là, et quels sont les intérêts de ces entreprises”.La liste du Ciel, dont 80% recoupent celle des “1.602 lobbyistes” de l’industrie fossile recensés par d’autres ONG la semaine dernière, comprend aussi tout le personnel présent des compagnies pétrogazières, privées et publiques. Parmi elles, les compagnies nationales chinoise et brésilienne dominent, avec une vingtaine de représentants épinglés, suivis par la quinzaine de salariés du pétrolier texan Occidental Petroleum (Oxy). Ce dernier est spécialisé depuis des décennies dans l’exploitation de puits en fin de vie grâce à l’injection de CO2, et fait partie pour cette raison des pionniers du captage de carbone.Cela montre “les efforts considérables investis par l’industrie des énergies fossiles pour assurer son avenir en vendant l’idée que les gouvernements et les entreprises peuvent +épurer+ leur utilisation du charbon, du pétrole et du gaz”, dénonce l’ONG Ciel.Une quarantaine de suspects pointés par Ciel sont intégrés dans les délégations officielles, en premier lieu le Brésil, la Russie, ainsi que les monarchies pétrolières du Golfe et le Japon.

Vins: les enchères de Beaune sans records mais sur le podium de tête

Les enchères caritatives des vins des Hospices de Beaune, Graal des plus grands connaisseurs de la planète, n’ont pas établi dimanche de nouveaux records, ralentissement des marchés oblige, mais ont engrangé le troisième meilleur résultat de leur histoire, notamment grâce au dynamisme de l’Asie.La vente a cumulé des recettes totales de 18,384 millions d’euros (hors frais), soit loin du pic atteint en 2022 (29 M EUR).Cela reste malgré tout le troisième meilleur résultat de l’histoire des enchères, nées en 1859, supérieur à l’an dernier (13,94 M EUR) et 2018 (13,97 M EUR).”C’est une magnifique vente”, a estimé Guillaume Koch, directeur des Hospices de Beaune, clôturant près de six heures d’enchères. La vente a notamment bénéficié du dynamisme continu du marché asiatique, malgré les craintes pesant sur la Chine, où l’économie ralentit.C’est ainsi un Chinois qui a emporté la “pièce de charité”, lot-phare des enchères, par l’intermédiaire de la Maison bourguignonne François Martenot. Cette pièce, comme on appelle en Bourgogne un fût de 228 litres, a été adjugée 400.000 euros, loin du record de 2022 de 810.000 euros, mais devant les 360.000 euros de l’an dernier. Le client chinois l’a emporté sur le fil face à un Brésilien, ce qui témoigne de la diversification tous azimuts des enchères.Cette année, “six nouvelles villes” de la planète étaient ainsi au programme des 24 dégustations organisées pour attiser l’appétit des acheteurs: Abu Dhabi, Bangkok, Copenhague, Jakarta, Madrid et Sao Paulo, se félicite Marie-Anne Ginoux, directrice générale de Sotheby’s France, opérateur de la vente.Trente-deux pays étaient représentés parmi les 700 acheteurs potentiels réunis dans la salle des ventes. “Un nombre record”, selon Mme Ginoux.Les enchères se tournent en particulier vers les marchés émergents de l’Asie.- L’Asie remède au recul des USA -“La Corée du Sud, la Thaïlande, le Vietnam et l’Inde ont un énorme potentiel”, souligne auprès de l’AFP la Sud-Coréenne Jeannie Cho Lee, dont l’embauche récente en tant que consultante de Sotheby’s pour les Hospices témoigne du formidable boom de l’Asie.”Les exportations de bourgognes ont bondi en Asie, en particulier en Chine où elles ont triplé de 2017 à 2024, alors que celles de bordeaux ont été divisées par deux depuis 2010-2012″, souligne Jeannie Cho Lee.”Les riches Chinois ont des stocks de bordeaux mais moins de bourgognes, or ils doivent obligatoirement en avoir dans leur cave”, explique Gina Hu, acheteuse à Beaune pour le compte de Chinois.L’ouverture au monde est une parade aux inquiétudes pesant actuellement sur les marchés.”Le climat mondial est tendu”, explique à l’AFP Anne-Laure Helfrich, directrice marketing des Grands Chais de France, premier exportateur français de vins qui détient la maison bourguignonne François Martenot. “Le marché a tendance à se déprimer”, confirme Laurent Delaunay, président du Comité Bourgogne, qui représente l’interprofession viticole régionale, citant en particulier les États-Unis.”Pour la première fois depuis longtemps, les ventes de bourgognes ont reculé en août” aux USA, indique-t-il, blâmant “les premières conséquences de la hausse des taxes américaines”.Le vin vendu à Beaune, des primeurs, sera cependant livré en juin 2027, après avoir été élevé sur place. D’ici là, Donald “Trump peut encore changer d’avis”, dit un expert dans un sourire.Vitrine mondiale du luxe, la vente est aussi un rendez-vous de la charité puisque les recettes vont à des Hospices financés par les dons attribués depuis des siècles, en majorité sous la forme de vignes, d’où leur surnom d'”hôpital-vigneron”.Outre cette œuvre principale, un fût, la “pièce de charité”, traditionnellement réservé à une autre œuvre caritative, revenait à l’association Enfance et handicap en Côte-d’Or (Ehco) et de l’Institut Robert-Debré du cerveau de l’enfant.Les parrains-marraines de ces associations – le DJ Martin Solveig, les acteurs Vincent Lacoste et Alice Taglioni et le réalisateur Cédric Klapisch – avaient été invités à Beaune pour pousser les enchères.

Bangladesh: l’heure du verdict pour l’ex-Première ministre Sheikh Hasina

La justice du Bangladesh rend lundi son verdict à l’encontre de l’ex-Première ministre en exil Sheikh Hasina, 78 ans, qui risque la peine de mort pour avoir ordonné la répression meurtrière des manifestations qui ont causé sa chute pendant l’été 2024.En Inde depuis sa fuite en hélicoptère, la “bégum de fer” est jugée en son absence depuis juin par un tribunal de Dacca pour cinq chefs d’accusation relevant des crimes contre l’humanité.En juillet et août 2024, les manifestations antigouvernementales qui l’ont contrainte à quitter le pays après quinze ans de règne ont fait au moins 1.400 morts, selon l’ONU, pour la plupart des civils.Le tribunal doit se prononcer sur sa culpabilité et pourrait, dans la foulée, annoncer la peine infligée à Mme Hasina.    Dans un pays sous fortes tensions politiques déjà tourné vers les élections législatives prévues dans trois mois, sa décision est très attendue.La police de la capitale a été placée en alerte et déployée en nombre pour procéder à des contrôles dans toute la ville, a déclaré son porte-parole, Talebur Rahman.”Nous espérons que le tribunal exercera prudence et sagesse, que justice sera faite et que cette décision marquera la fin des crimes contre l’humanité et servira d’exemple”, a souhaité la semaine dernière le procureur en charge du dossier, Tajul Islam.Au terme des débats, le représentant de l’accusation avait réclamé le mois dernier, sans surprise, la condamnation de Sheikh Hasina à la peine capitale.”Pour un simple meurtre, la peine de mort est la règle. Pour 1.400 meurtres, elle la mérite 1.400 fois”, avait-il déclaré devant les juges. “Elle est une criminelle endurcie et n’a fait preuve d’aucun remord pour sa brutalité”.- “Procès politique” -Jusque-là silencieuse, Sheikh Hasina a pris la parole en octobre auprès de plusieurs médias étrangers, dont l’AFP, pour rejeter la “totalité” des charges à ses yeux “infondées” retenues contre elle.Les enregistrements produits par l’accusation suggérant qu’elle avait autorisé le recours aux “armes létales” contre la contestation ont été “sortis de leur contexte”, a jugé l’ex-Première ministre. “Un verdict de culpabilité est préétabli, malheureusement”, a-t-elle poursuivi, “il s’agit clairement d’une procédure à motivation politique”.Victorieuse des élections législatives, largement considérées comme frauduleuses début 2024, son parti, la Ligue Awami, a été interdit par le gouvernement provisoire du prix Nobel de la paix Muhammad Yunus.Dans l’opposition sous le règne de Mme Hasina, le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP) est considéré comme le grand favori du prochain scrutin.Interrogée par l’AFP sur un éventuel retour en politique, l’ex-Première ministre a botté en touche en assurant que sa “priorité est le bien-être et la stabilité” du pays.Le tribunal doit également se prononcer lundi sur la culpabilité de l’ancien ministre de l’Intérieur, Asaduzzaman Khan Kamal, lui aussi en fuite, et de l’ex-chef de la police, Chowdhury Abdullah Al Mamun, en détention et qui a plaidé coupable.Le parcours judiciaire de Sheikh Hasina ne se limite pas à ce procès. Elle fait également l’objet de multiples plaintes pour les multiples meurtres ou enlèvements dont l’ont accusé, tout au long de ses mandats, ses adversaires politiques et les ONG.Une commission d’enquête a récemment chiffré à plus de 250 le nombre de disparitions d’opposants ordonnées par son gouvernement.