Sarkozy sort son “Journal d’un prisonnier” et le dédicace à Paris

Bain de foule et longue file d’attente: Nicolas Sarkozy a dédicacé mercredi dans une librairie parisienne son “Journal d’un prisonnier”, qui raconte ses trois semaines de détention après sa condamnation dans le procès libyen, un livre publié le matin même chez Fayard.L’ancien président de la République est arrivé vers 15H30 à la librairie Lamartine, dans le huppé XVIe arrondissement, prenant un rapide bain de foule avant d’entrer à l’intérieur de l’établissement, protégé par un important cordon policier, ont constaté des journalistes de l’AFP.”Nicolas, Nicolas !”, ont scandé des admirateurs. “Ta place est en prison” ont a contrario crié deux militantes Femen, rapidement interpellées par la police, selon des images diffusées par plusieurs journalistes sur les réseaux sociaux.L’ouvrage de 216 pages, édité par une maison d’édition contrôlée par l’homme d’affaires conservateur Vincent Bolloré, est paru exactement un mois après la remise en liberté sous contrôle judiciaire le 10 novembre de l’ex-chef de l’Etat, qui avait été écroué le 21 octobre à la prison parisienne de la Santé.”Si heureux de reprendre le chemin des routes de France pour aller à la rencontre de mes lecteurs”, a écrit Nicolas Sarkozy la semaine dernière sur son compte X, ajoutant: “Cela me réjouit tant!”Le contenu du livre a été dévoilé dès le week-end dernier dans plusieurs médias et consulté par l’AFP.Évoquant l'”enfer” carcéral, Nicolas Sarkozy raconte s’être agenouillé pour prier au premier jour de son incarcération, après sa condamnation le 25 septembre à cinq ans de prison avec mandat de dépôt assorti d’une exécution provisoire pour association de malfaiteurs.”Je priais pour avoir la force de porter la croix de cette injustice”, poursuit-il en se disant de nouveau “innocent” de toute infraction, et en décrivant ses discussions dominicales avec l’aumônier de la prison.- Bons et mauvais points -Nicolas Sarkozy distribue bons points et piques acerbes à des personnalités politiques.Il rapporte un échange téléphonique avec Marine Le Pen après sa condamnation. À la chef de file des députés RN, qui lui demande s’il s’associerait à un éventuel “front républicain”, il répond: “Non, et de surcroît je l’assumerai en prenant le moment venu une position publique sur le sujet.”Il salue la fidélité de Sébastien Chenu, ancien élu UMP devenu député RN, notant qu'”il était résolu à m’adresser un courrier de soutien chaque semaine”.A l’inverse, il égratigne sa propre famille politique, pointant le manque d’engagement public du président du parti LR Bruno Retailleau, qui l'”appela régulièrement, mais n’en fit publiquement pas davantage”.Emmanuel Macron n’est pas épargné, sa dissolution étant jugée comme un “caprice qui faisait autant de mal à la France qu’à son auteur”.Il étrille encore l’ancienne candidate PS à l’Elysée Ségolène Royal, qui selon lui ne comprend pas toujours “le sens de ce qu’elle dit. Cela la sauve de la honte”.Sur le plan judiciaire, il livre une analyse critique inhabituelle de sa défense historique. “Mon amitié avec Thierry Herzog (son ancien conseil, NDLR) m’avait aveuglé sur la possibilité qui était la sienne d’embrasser un dossier qui avait pris une telle ampleur”, écrit l’auteur, des propos très critiqués par des avocats pénalistes sur les réseaux sociaux.- “Affligées” -Nicolas Sarkozy a été condamné pour avoir laissé ses deux plus proches collaborateurs, Brice Hortefeux et Claude Guéant, démarcher en vue d’un financement de sa campagne présidentielle de 2007 un haut dignitaire libyen, Abdallah Senoussi, alors que celui-ci était sous le coup d’une condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’attentat du DC-10 (170 personnes tuées le 19 septembre 1989). En contrepartie, ils lui auraient laissé miroiter un examen de sa situation judiciaire.Un passage du livre est d’ailleurs consacré à l’audition des proches de victimes de l’attentat du DC-10, parties civiles au procès libyen, qu’il qualifie de “moments les plus émouvants” tout en se disant “affecté par la violence de certains propos à (son) endroit”.Ces lignes ont provoqué l’indignation du collectif “Les Filles du DC-10”. “Une fois encore, Nicolas Sarkozy inverse les rôles, faisant croire qu’il serait la véritable victime”, a réagi dans un communiqué ce groupe de filles, mères et sœurs de morts dans l’attentat, “affligées”.L’ancien chef de l’État sera jugé à nouveau dans ce dossier du 16 mars au 3 juin par la cour d’appel de Paris.Tous les prévenus y comparaîtront libres, la cour d’appel ayant libéré mercredi sous contrôle judiciaire Alexandre Djouhri, dernier incarcéré dans ce dossier.Nicolas Sarkozy est par ailleurs définitivement condamné dans deux autres affaires, celle dite des écoutes de l’Elysée et Bygmalion. 

Sarkozy sort son “Journal d’un prisonnier” et le dédicace à Paris

Bain de foule et longue file d’attente: Nicolas Sarkozy a dédicacé mercredi dans une librairie parisienne son “Journal d’un prisonnier”, qui raconte ses trois semaines de détention après sa condamnation dans le procès libyen, un livre publié le matin même chez Fayard.L’ancien président de la République est arrivé vers 15H30 à la librairie Lamartine, dans le huppé XVIe arrondissement, prenant un rapide bain de foule avant d’entrer à l’intérieur de l’établissement, protégé par un important cordon policier, ont constaté des journalistes de l’AFP.”Nicolas, Nicolas !”, ont scandé des admirateurs. “Ta place est en prison” ont a contrario crié deux militantes Femen, rapidement interpellées par la police, selon des images diffusées par plusieurs journalistes sur les réseaux sociaux.L’ouvrage de 216 pages, édité par une maison d’édition contrôlée par l’homme d’affaires conservateur Vincent Bolloré, est paru exactement un mois après la remise en liberté sous contrôle judiciaire le 10 novembre de l’ex-chef de l’Etat, qui avait été écroué le 21 octobre à la prison parisienne de la Santé.”Si heureux de reprendre le chemin des routes de France pour aller à la rencontre de mes lecteurs”, a écrit Nicolas Sarkozy la semaine dernière sur son compte X, ajoutant: “Cela me réjouit tant!”Le contenu du livre a été dévoilé dès le week-end dernier dans plusieurs médias et consulté par l’AFP.Évoquant l'”enfer” carcéral, Nicolas Sarkozy raconte s’être agenouillé pour prier au premier jour de son incarcération, après sa condamnation le 25 septembre à cinq ans de prison avec mandat de dépôt assorti d’une exécution provisoire pour association de malfaiteurs.”Je priais pour avoir la force de porter la croix de cette injustice”, poursuit-il en se disant de nouveau “innocent” de toute infraction, et en décrivant ses discussions dominicales avec l’aumônier de la prison.- Bons et mauvais points -Nicolas Sarkozy distribue bons points et piques acerbes à des personnalités politiques.Il rapporte un échange téléphonique avec Marine Le Pen après sa condamnation. À la chef de file des députés RN, qui lui demande s’il s’associerait à un éventuel “front républicain”, il répond: “Non, et de surcroît je l’assumerai en prenant le moment venu une position publique sur le sujet.”Il salue la fidélité de Sébastien Chenu, ancien élu UMP devenu député RN, notant qu'”il était résolu à m’adresser un courrier de soutien chaque semaine”.A l’inverse, il égratigne sa propre famille politique, pointant le manque d’engagement public du président du parti LR Bruno Retailleau, qui l'”appela régulièrement, mais n’en fit publiquement pas davantage”.Emmanuel Macron n’est pas épargné, sa dissolution étant jugée comme un “caprice qui faisait autant de mal à la France qu’à son auteur”.Il étrille encore l’ancienne candidate PS à l’Elysée Ségolène Royal, qui selon lui ne comprend pas toujours “le sens de ce qu’elle dit. Cela la sauve de la honte”.Sur le plan judiciaire, il livre une analyse critique inhabituelle de sa défense historique. “Mon amitié avec Thierry Herzog (son ancien conseil, NDLR) m’avait aveuglé sur la possibilité qui était la sienne d’embrasser un dossier qui avait pris une telle ampleur”, écrit l’auteur, des propos très critiqués par des avocats pénalistes sur les réseaux sociaux.- “Affligées” -Nicolas Sarkozy a été condamné pour avoir laissé ses deux plus proches collaborateurs, Brice Hortefeux et Claude Guéant, démarcher en vue d’un financement de sa campagne présidentielle de 2007 un haut dignitaire libyen, Abdallah Senoussi, alors que celui-ci était sous le coup d’une condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’attentat du DC-10 (170 personnes tuées le 19 septembre 1989). En contrepartie, ils lui auraient laissé miroiter un examen de sa situation judiciaire.Un passage du livre est d’ailleurs consacré à l’audition des proches de victimes de l’attentat du DC-10, parties civiles au procès libyen, qu’il qualifie de “moments les plus émouvants” tout en se disant “affecté par la violence de certains propos à (son) endroit”.Ces lignes ont provoqué l’indignation du collectif “Les Filles du DC-10”. “Une fois encore, Nicolas Sarkozy inverse les rôles, faisant croire qu’il serait la véritable victime”, a réagi dans un communiqué ce groupe de filles, mères et sœurs de morts dans l’attentat, “affligées”.L’ancien chef de l’État sera jugé à nouveau dans ce dossier du 16 mars au 3 juin par la cour d’appel de Paris.Tous les prévenus y comparaîtront libres, la cour d’appel ayant libéré mercredi sous contrôle judiciaire Alexandre Djouhri, dernier incarcéré dans ce dossier.Nicolas Sarkozy est par ailleurs définitivement condamné dans deux autres affaires, celle dite des écoutes de l’Elysée et Bygmalion. 

Budget de l’Etat: le gouvernement mise sur la défense mais les débats pourraient se prolonger

Sébastien Lecornu a invité mercredi les députés à valider, lors d’un débat à l’Assemblée sur la défense, une hausse des crédits aux armées, dans l’espoir de favoriser l’adoption du budget de l’Etat qui s’annonce “difficile” et dont l’examen pourrait être prolongé en janvier.”L’instabilité politique nous bouleverse au sein de cet hémicycle mais elle ne doit pas nous couper des réalités du monde”, a fait valoir le Premier ministre, en faisant état des “menaces” extérieures et en demandant aux parlementaires d'”approuver” par leur vote le “principe” d’une augmentation du budget de la défense.Marine Le Pen, patronne des députés du Rassemblement national, seule cheffe de groupe à s’exprimer, a accusé Sébastien Lecornu d'”instrumentaliser” la défense pour essayer de faire passer le budget de l’Etat. Elle a précisé que son groupe voterait “pour” le principe d’une hausse des crédits de la défense, mais ne soutiendrait “en aucune façon” un budget de l’Etat “de punition sociale et fiscale”.Les socialistes devraient voter “pour” également, selon une source au groupe. Pour tenter de dégager une majorité sur le budget de l’État, M. Lecornu a proposé d’organiser au Parlement plusieurs débats, suivis d’un vote, sur cinq thèmes dont celui de la défense. Le projet de loi de finances prévoit d’augmenter les crédits aux armées de 6,7 milliards d’euros.Cette démarche inédite se fait en marge de l’examen du budget, actuellement débattu au Sénat. Le vote n’engage pas la responsabilité du gouvernement.- “Clés” -L’adoption du budget de l’État s’annonce néanmoins plus “difficile” encore que celui de la Sécurité sociale, validé de justesse mardi en deuxième lecture par les députés, a prévenu M. Lecornu.La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a d’ailleurs reconnu mercredi que les discussions parlementaires se poursuivraient “probablement en janvier” si “un accord est impossible” entre députés et sénateurs en commission mixte paritaire (CMP) la semaine prochaine.Certes, l’objectif de doter la France d’un budget de l’Etat “d’ici au 31 décembre” demeure, selon le gouvernement, mais “la balle est dans le camp du Parlement”, et particulièrement “de la droite sénatoriale”, qui a “une part des clés” pour aboutir à un compromis notamment avec la gauche afin que l’accord puisse être validé ensuite par les deux chambres. Or, la droite sénatoriale semble peu disposée à bouger vers le Parti socialiste qui a obtenu très peu de concessions gouvernementales dans ce texte, contrairement à celui de la Sécu où figure la suspension de la réforme des retraites.Un compromis entre seulement le centre et la droite “serait une provocation pour le PS et ça ne passerait pas à l’Assemblée”, a expliqué une source gouvernementale.”L’évidence, c’est que nous n’y arriverons pas dans les délais qui nous sont fixés”, avait déjà anticipé mardi soir le patron du PS Olivier Faure.- “Efforts” -En cas d’échec de la CMP, le Parlement devra, comme l’année dernière, adopter d’ici fin décembre une “loi spéciale” pour autoriser le gouvernement à percevoir les impôts existants et reconduire les dépenses votées en 2025. En dépit des demandes de tous bords politiques, Sébastien Lecornu semble toujours exclure le recours à l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le texte sans vote d’ici la fin de l’année.Malgré un résultat très serré -à 13 voix près- mardi sur le budget de la Sécu, “la méthode est la bonne”, a jugé le ministre des Relations avec le Parlement Laurent Panifous.Mais sur le budget de l’Etat, les positions sont beaucoup plus éloignées que sur celui de la Sécu, lequel devrait être adopté définitivement la semaine prochaine si les députés confirment dans une lecture finale leur vote de mardi.L’Assemblée avait en effet rejeté à la quasi-unanimité le volet recettes lors d’un premier examen, envoyant ainsi la copie initiale du gouvernement au Sénat. Celui-ci, dominé par la droite, l’a ensuite complètement réécrit et devrait le voter lundi. Les discussions seront d’autant plus difficiles que le gouvernement vise un déficit public à “moins de 5%” du PIB en 2026. Cela implique “de trouver 4,5 milliards” d’euros supplémentaires qui correspondent à un transfert du budget de l’Etat vers la Sécurité sociale après les concessions faites à la gauche ces derniers jours, selon le ministre de l’Economie Roland Lescure. 

Budget de l’Etat: “Je ne vois pas le chemin”, affirme Boris Vallaud (PS)

“Je ne vois pas le chemin” sur le budget de l’État, a affirmé mercredi le patron des députés PS Boris Vallaud, au lendemain de l’adoption en nouvelle lecture de l’autre budget, celui de la Sécurité sociale, avec le soutien des socialistes.Sur le budget de la Sécurité sociale, “nous avons largement fait reculer le gouvernement, et changé la physionomie de ce budget (…) Le budget de l’Etat il est aussi l’addition ou la soustraction de huit ans de choix qui n’ont pas été les nôtres”, a affirmé M. Vallaud, à propos du texte en cours d’examen au Sénat.”Je regarde ce que fait ou plutôt défait le Sénat, la droite républicaine du Sénat, et je vous le dis avec netteté (…) je ne vois pas le chemin”, a affirmé le président des députés socialistes, invité de l’Association des journalistes parlementaires (AJP).Le gouvernement juge encore possible de faire adopter le budget de l’Etat, actuellement en discussion au Sénat, avant le 31 décembre.Cela supposerait que le PS laisse passer le texte éventuellement issu d’une commission mixte paritaire réunissant sénateurs et députés.Le gouvernement envisage sinon de reprendre les discussions budgétaires en janvier, après l’adoption avant le 31 décembre d’une loi spéciale permettant la poursuite du fonctionnement de l’Etat.Une possibilité pour accélérer les débats serait de faire adopter le budget en utilisant l’arme constitutionnelle du 49.3, qui permet au gouvernement de faire adopter un budget sans vote en engageant sa responsabilité. – La loi spéciale, une “catastrophe” ? -“Je crois que personne n’a vraiment envie de repartir dans un débat budgétaire en janvier ou en février prochain”, a affirmé M. Vallaud, sans vouloir être beaucoup plus explicite sur l’utilisation éventuelle par le Premier ministre du 49.3, alors qu’il s’est engagé – à la demande des socialistes – à ne plus l’utiliser.”Ce sont des discussions qu’on aura avec lui, (..) avec les uns et les autres”, a dit M. Vallaud, relancé sur le sujet du 49.3.”Moi je regarde (…) la droite sénatoriale et je me dis que tout ça est quand même assez mal barré. (…) Il y a une droite sénatoriale, une droite à l’Assemblée nationale, un Laurent Wauquiez, un Bruno Retailleau. Good luck (bonne chance, ndlr)”, a-t-il dit, soulignant par ailleurs que le gouvernement “n’a pas pu compter à l’Assemblée nationale sur son bloc central” pour faire adopter le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a lui aussi estimé mardi soir que le Parlement était “très loin” d’un accord sur le budget, invitant le gouvernement à “faire des concessions” à la gauche s’il souhaite aboutir.Dans une interview à Libération, Philippe Brun, responsable du budget pour son groupe, a dit espérer qu’une majorité permette “d’adopter un texte avant la fin de l’année”, estimant qu’une loi spéciale “serait une catastrophe pour notre économie et nos services publics”.Il a toutefois souligné qu’un vote “pour” du PS serait impossible sur le projet de loi de finances. “Au mieux, le groupe socialiste s’abstiendra”, dit-il, soulignant que “pour que le gouvernement puisse faire passer son budget, il faudra aussi qu’il obtienne l’abstention d’autres groupes de gauche”.”L’intérêt du pays impose que nous aboutissions avant la fin de l’année et nous avons le temps pour y parvenir”, a-t-il voulu croire.

Macron de retour sur le thème de la désinformation, après la polémique sur la labellisation

“Un peu n’importe quoi”: Emmanuel Macron a repris mercredi son tour de France sur la régulation des réseaux sociaux, lors d’une étape en Bretagne où il a déploré les accusations, “largement biaisées”, de dérive “autoritaire” qui ont suivi son soutien à une labellisation des médias.Le chef de l’État a participé à Saint-Malo, en Ille-et-Vilaine, à un échange avec des lecteurs d’Ouest-France sur le thème de “la démocratie à l’épreuve des réseaux sociaux et des algorithmes”.Devant près de 220 participants réunis dans une grande salle, il a été interrogé sur la démocratie et le vote à l’heure des “fake news” sur les réseaux sociaux et sur ce qu’était une information.”Il y a eu parfois des débats ces derniers jours largement biaisés qui ont dit un peu n’importe quoi, y compris sur ce que j’avais pu dire”, a répondu Emmanuel Macron.L’idée directrice du président est de réfléchir à une adaptation de la législation pour réguler les réseaux sociaux, qui échappent largement à la loi de la presse de 1881 qui régit les médias traditionnels. Une réflexion censée déboucher sur des “décisions concrètes” début 2026, même s’il a déjà commencé à égrener des pistes.Parmi elles, une mesure a déclenché une polémique à retardement.Emmanuel Macron a en effet apporté un soutien très volontariste à des initiatives existantes de labellisation des médias “par des professionnels”, pour distinguer les sites et réseaux qui font de l’information en se conformant aux règles déontologiques.”On va tout faire pour que soit mis en place un label”, a-t-il lancé le 19 novembre à Arras, lors d’une précédente étape de cette tournée, tout en assurant que ce n’était par à l’État de le faire.Le 30 novembre, le Journal du dimanche s’est saisi de cette proposition pour lui reprocher une “dérive totalitaire”, ironisant sur sa volonté présumée de mettre en place un “ministère de la Vérité”, comme dans le roman dystopique “1984” de George Orwell.- “Presse libre” -L’accusation a été aussitôt relayée par les autres médias du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, puis par plusieurs dirigeants de la droite et de l’extrême droite, qui disent soupçonner le chef de l’État de vouloir “contrôler l’information” et museler la liberté d’expression à son profit”Je pense que ce n’est pas du tout le travail de l’État de distinguer le vrai du faux, c’est précisément le travail d’une presse libre par la contradiction, la vérification”, a répondu en personne Emmanuel Macron à Saint-Malo, reprenant une riposte déjà formulée la semaine dernière dans le huis clos du Conseil des ministres et relayée par ses ministres.”La clé, c’est d’abord de redonner une place centrale à ceux dont c’est le travail, c’est à dire les journalistes et les organes de presse, parce qu’ils ont des professionnels qui ont été formés pour ce faire. Ils ont une déontologie, une charte déontologique”, a-t-il dit.Or, cette information a un coût, pour que des journalistes puissent enquêter et vérifier, et il faut “un modèle économique derrière”, a-t-il estimé.Alors que les réseaux sociaux, eux, “ne sont pas faits pour nous informer”, on ne les “paye” pas pour cela. Leur “modèle d’affaires” est au contraire de “créer de l’excitation pour pouvoir vendre de la publicité individualisée”. “Quand on a compris ça, on comprend que ce qui est le plus important, c’est de créer de la dépendance”, a assuré le président, debout au milieu de son auditoire .A Saint-Malo, Emmanuel Macron a aussi mis l’accent sur les conséquences de la désinformation en matière climatique et scientifique, à l’occasion des dix ans de l’accord de Paris sur le climat.Face aux attaques des États-Unis de Donald Trump contre la science climatique, “la France, elle, défend de manière inattaquable la liberté académique ouverte et même la possibilité d’être critiqué dans son action par la science”, a-t-il martelé.Ses précédents débats organisés par la presse régionale l’ont mené depuis un mois à Toulouse, Arras (Pas-de-Calais) et Mirecourt (Vosges), et il doit enchaîner avec Marseille mardi prochain.

Macron de retour sur le thème de la désinformation, après la polémique sur la labellisation

“Un peu n’importe quoi”: Emmanuel Macron a repris mercredi son tour de France sur la régulation des réseaux sociaux, lors d’une étape en Bretagne où il a déploré les accusations, “largement biaisées”, de dérive “autoritaire” qui ont suivi son soutien à une labellisation des médias.Le chef de l’État a participé à Saint-Malo, en Ille-et-Vilaine, à un échange avec des lecteurs d’Ouest-France sur le thème de “la démocratie à l’épreuve des réseaux sociaux et des algorithmes”.Devant près de 220 participants réunis dans une grande salle, il a été interrogé sur la démocratie et le vote à l’heure des “fake news” sur les réseaux sociaux et sur ce qu’était une information.”Il y a eu parfois des débats ces derniers jours largement biaisés qui ont dit un peu n’importe quoi, y compris sur ce que j’avais pu dire”, a répondu Emmanuel Macron.L’idée directrice du président est de réfléchir à une adaptation de la législation pour réguler les réseaux sociaux, qui échappent largement à la loi de la presse de 1881 qui régit les médias traditionnels. Une réflexion censée déboucher sur des “décisions concrètes” début 2026, même s’il a déjà commencé à égrener des pistes.Parmi elles, une mesure a déclenché une polémique à retardement.Emmanuel Macron a en effet apporté un soutien très volontariste à des initiatives existantes de labellisation des médias “par des professionnels”, pour distinguer les sites et réseaux qui font de l’information en se conformant aux règles déontologiques.”On va tout faire pour que soit mis en place un label”, a-t-il lancé le 19 novembre à Arras, lors d’une précédente étape de cette tournée, tout en assurant que ce n’était par à l’État de le faire.Le 30 novembre, le Journal du dimanche s’est saisi de cette proposition pour lui reprocher une “dérive totalitaire”, ironisant sur sa volonté présumée de mettre en place un “ministère de la Vérité”, comme dans le roman dystopique “1984” de George Orwell.- “Presse libre” -L’accusation a été aussitôt relayée par les autres médias du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, puis par plusieurs dirigeants de la droite et de l’extrême droite, qui disent soupçonner le chef de l’État de vouloir “contrôler l’information” et museler la liberté d’expression à son profit”Je pense que ce n’est pas du tout le travail de l’État de distinguer le vrai du faux, c’est précisément le travail d’une presse libre par la contradiction, la vérification”, a répondu en personne Emmanuel Macron à Saint-Malo, reprenant une riposte déjà formulée la semaine dernière dans le huis clos du Conseil des ministres et relayée par ses ministres.”La clé, c’est d’abord de redonner une place centrale à ceux dont c’est le travail, c’est à dire les journalistes et les organes de presse, parce qu’ils ont des professionnels qui ont été formés pour ce faire. Ils ont une déontologie, une charte déontologique”, a-t-il dit.Or, cette information a un coût, pour que des journalistes puissent enquêter et vérifier, et il faut “un modèle économique derrière”, a-t-il estimé.Alors que les réseaux sociaux, eux, “ne sont pas faits pour nous informer”, on ne les “paye” pas pour cela. Leur “modèle d’affaires” est au contraire de “créer de l’excitation pour pouvoir vendre de la publicité individualisée”. “Quand on a compris ça, on comprend que ce qui est le plus important, c’est de créer de la dépendance”, a assuré le président, debout au milieu de son auditoire .A Saint-Malo, Emmanuel Macron a aussi mis l’accent sur les conséquences de la désinformation en matière climatique et scientifique, à l’occasion des dix ans de l’accord de Paris sur le climat.Face aux attaques des États-Unis de Donald Trump contre la science climatique, “la France, elle, défend de manière inattaquable la liberté académique ouverte et même la possibilité d’être critiqué dans son action par la science”, a-t-il martelé.Ses précédents débats organisés par la presse régionale l’ont mené depuis un mois à Toulouse, Arras (Pas-de-Calais) et Mirecourt (Vosges), et il doit enchaîner avec Marseille mardi prochain.

Procès libyen: la cour d’appel de Paris libère l’intermédiaire Djouhri sous contrôle judiciaire

La cour d’appel de Paris a accepté mercredi de libérer sous contrôle judiciaire l’intermédiaire Alexandre Djouhri, qui était le dernier prévenu à être encore incarcéré dans le procès du financement libyen de la campagne de 2007 de l’ex-président français Nicolas Sarkozy.L’homme d’affaires franco-algérien de 66 ans, condamné le 25 septembre à six ans d’emprisonnement dans l’affaire du financement libyen de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy, aura notamment pour interdiction de sortir d’Île-de-France, de s’absenter de son domicile en région parisienne avant 8H00 et après 20H00, ainsi que d’entrer en contact avec ses coprévenus.Il a également l’interdiction de mener une activité d’intermédiation économique et il devra remettre à la justice ses passeports français et algérien et pointer une fois par semaine à la gendarmerie.Le parquet général s’était opposé à sa libération en pointant notamment sa double nationalité et le risque de départ en Algérie où la coopération judiciaire avec la France est compliquée. Son avocat, Me Pierre-Henri Bovis, a indiqué à l’AFP en milieu d’après-midi qu’il était sorti de la prison parisienne de La Santé. “La cour d’appel de Paris, par sa décision, a reconnu cette fois-ci qu’il y avait des garanties de représentation suffisantes, et a enfin admis qu’il n’y avait pas de risque de fuite ou de pression” sur les témoins, s’était-il félicité mercredi matin, soulignant que son client ne s’était “jamais dérobé à ses obligations”.Alexandre Djouhri avait déposé une première demande de mise en liberté qui avait été rejetée début novembre, la cour d’appel estimant qu’il présentait un risque de fuite et des garanties de représentation “particulièrement faibles”.Dans ce dossier, deux autres personnes ont été condamnées en première instance à des peines d’emprisonnement avec mandat de dépôt: l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, condamné à cinq ans de prison, et le banquier Wahib Nacer. L’ex-chef de l’Etat a été incarcéré vingt jours à la prison de la Santé, avant d’obtenir sa libération auprès de la cour d’appel. M. Nacer, qui avait été condamné à une peine de quatre ans d’emprisonnement avec mandat de dépôt à exécution provisoire, a également été libéré de prison.Alexandre Djouhri devrait donc comparaître libre, comme tous ses coprévenus, au procès en appel prévu du 16 mars au 3 juin. Au total, 10 personnes, dont Nicolas Sarkozy et deux de ses proches, Claude Guéant et Brice Hortefeux, seront rejugées dans ce dossier.

Maroc: 22 morts dans l’effondrement de deux immeubles, dont l’un accueillait une fête

Vingt-deux personnes ont été tuées dans la nuit de mardi à mercredi dans l’effondrement de deux immeubles mitoyens à Fès, grande ville du nord du Maroc, dont l’un accueillait une fête pour une naissance, selon les autorités.Il s’agit du pire accident de ce type ces dernières années dans le pays.Aucune explication officielle n’a été avancée au sinistre, et le Parquet de Fès a annoncé l’ouverture d’une enquête.Mais des riverains ont pointé “la construction anarchique” de quatrièmes ou de cinquièmes étages dans un quartier où il n’est permis de construire que des bâtiments à deux étages.Les autorités locales ont précisé que les deux immeubles comptaient quatre étages chacun.Selon le Parquet, l’accident s’est produit peu après 23H00 locales.Vingt-deux personnes sont mortes, dont des femmes et des enfants, et 16 personnes ont été blessées, a-t-il ajouté. “Le premier immeuble était vide, le second accueillait une fête d’+aqiqa+”, tradition célébrant l’arrivée d’un enfant dans une famille, a-t-il précisé dans un communiqué.En milieu d’après-midi, la recherche de survivants ou de victimes était terminée, a affirmé à l’AFP sur place Abdelaziz Makhmakh, commandant régional de la Protection civile.”J’ai entendu un bruit fort vers minuit, puis des cris. C’était choquant. Tout le monde est sorti et j’ai vu comme un nuage de poussière, et c’est là que j’ai réalisé que les deux bâtiments s’étaient effondrés”, a raconté à l’AFP Bilal El Bachir, 17 ans, un habitant du quartier.”Je ne sais pas pourquoi c’est arrivé (…). Mais je suis sûr que les étages supérieurs étaient illégaux. Et ce ne sont pas les seuls bâtiments ici qui comptent des étages construits illégalement. Je crains que ce genre d’incidents ne se reproduise”, a-t-il ajouté. – “Responsabilités” -“Il y a des constructions presque anarchiques dans cette zone, qui échappent à tout contrôle, alors que c’est un quartier censé être moderne où on a offert des lots de terrains pour reloger des familles qui vivaient dans des bidonvilles!”, s’exclame de son côté Bilal Ben Daoued, 20 ans.”On voit très bien que les conditions de sécurité ne sont pas respectées. Il faut que l’enquête nous explique cela, que les autorités assument leurs responsabilités”, ajoute-t-il.Les autorités locales ont indiqué que selon les indications préliminaires, les deux immeubles avaient été construits en 2006.Dans la nuit, selon les premières images, une foule de civils s’était rassemblée sur place, tandis que des secouristes transportaient le corps d’une victime, enveloppé dans un sac gris. Les blessés ont été évacués vers le Centre Hospitalier Universitaire de Fès, a indiqué l’agence de presse officielle MAP.Le dernier effondrement le plus meurtrier remonte à 2014, quand 23 personnes avaient trouvé la mort dans l’écroulement de trois immeubles à Casablanca, grande ville de l’ouest du pays.A Fès déjà, en mai dernier, neuf personnes avaient été tuées dans l’effondrement d’un immeuble d’habitation, et une enquête a été ouverte.La construction “figurait sur la liste des bâtiments menaçant de s’effondrer et avait fait l’objet d’un ordre d’évacuation adressé à ses occupants”, avait affirmé une source des autorités locales à l’AFP.Cinq personnes étaient aussi mortes en février 2024, toujours à Fès, dans l’effondrement d’une maison dans la vieille ville.Et en 2016, en l’espace d’une semaine, deux enfants avaient péri dans l’effondrement d’une maison à Marrakech (ouest) tandis qu’à Casablanca l’effondrement d’un immeuble de quatre étages avait fait quatre morts et 24 blessés.