“On a envie d’une douche froide” : la France fête la musique dans la fournaise
Glaces, bouteilles d’eau, éventails : c’est dans la fournaise que la France a commencé à fêter la musique comme chaque 21 juin, avec des milliers de concerts amateurs et professionnels, dont un grand rendez-vous au pied de la vasque olympique à Paris.Malgré les très fortes chaleurs, le public était de sortie dès l’après-midi dans la capitale.”On a envie de se cacher, de prendre une douche froide, un cocktail, mais on a aussi envie d’écouter la musique, parce qu’aujourd’hui c’est une journée très importante pour célébrer l’été et la vie”, lance Hanna, une Ukrainienne venue assister à un concert au Palais Royal, en plein coeur de Paris, par 34°C degrés.Pas de quoi gâcher le concert de musique sud-américaine du groupe Poplitê : “On fait de la musique qui vient du Brésil (…) on a appris ces musiques là dans des conditions climatiques particulièrement extrêmes (…) Donc la chaleur, ça va !”, relativise l’une de ses membres, Anaïs Vaillant.Ailleurs, la vague de chaleur qui engourdit l’Hexagone, surtout dans l’ouest du pays, a déjà eu raison de certains évènements, annulés par mesure de précaution.C’est le cas à Brive, où la municipalité a annoncé l’annulation de certains concerts, comme à Tours, où un concert choral qui devait avoir lieu à 17H00 dans la cour du Palais de justice a été annulé, Météo-France prévoyant 36°C en fin d’après-midi.Dès le matin, le ministre de la Santé Yannick Neuder a appelé les Français, et notamment ceux qui souhaitent participer à la Fête de la musique, à s’hydrater et à modérer leur consommation d’alcool.- “Sauver l’amour” -Musiques traditionnelles, rap, techno, classique… Cette année encore, pour la 44e édition, tous les genres sont à l’honneur, dans les bars, rues, parcs et jardins aux quatre coins du pays.A Paris, des fans de Beyoncé arpendaient les rues à quelques heures du concert de la star américaine au Stade de France.Présenté comme le point d’orgue de la journée, un concert gratuit est organisé dans les jardins du Louvre, où la vasque olympique s’élèvera dans le ciel sur une version inédite d’un tube de Daniel Balavoine.Quarante ans après sa sortie, “Sauver l’amour”, signé d’une des figures de la chanson française, s’apprête à renaître dans une version électro concoctée par le compositeur Victor le Masne, directeur musical des cérémonies des Jeux de Paris en 2024.Cette chanson doit accompagner la première élévation de la vasque à 22H11, prévue chaque soir jusqu’au 14 septembre aux Tuileries.Le concert, qui démarrera à 21H00, réunit 21 artistes dont Abd al Malik, Alex Montembault (“Starmania”), Bernard Lavilliers, Jeanne Added, Kalash, le groupe La Femme ou encore les jeunes talents Solann, Max Baby et Marine, gagnante de la dernière saison de la Star Academy. La programmation inclut aussi des artistes à l’écho international, comme la chanteuse Camille, oscarisée avec son partenaire Clément Ducol pour la musique du film “Emilia Perez” de Jacques Audiard, Christine and The Queens, projet artistique de Rahim Redcar qui a séduit le public américain, ou le trio de DJs Major Lazer, avec leur carton planétaire “Lean on”.Environ 35.000 spectateurs sont attendus à l’évènement, diffusé sur France 2.- “On arrive” -Outre la chaleur, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a demandé aux préfets de maintenir “une extrême vigilance”, en raison du “niveau très élevé de la menace terroriste” et des risques de débordements.Le président de la République, lui, vient de clore la première France Music Week, semaine internationale de promotion de la filière musicale française. Il s’est dit favorable à une candidature de la French Touch, mouvement de musique électro française, à la liste du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, dans un entretien à la radio musicale FG, qui sera diffusé lundi.fan-mdb-vid-fbe/clr
Salon du Bourget: manifestation contre “l’économie de guerre” et “le business de la mort”
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi après-midi “contre l’économie de guerre” et “le business de la mort”, au départ de Bobigny (Seine-Saint-Denis) en direction du Salon du Bourget, derrière une banderole réclamant la fin du “génocide en Palestine”. “Salon du Bourget: marchands de mort”, lisait-on sur une des affichettes brandies par des manifestants. “Leurs guerres, leurs profits, nos mort-e-s, stop au génocide en Palestine”, clamait la banderole de tête.”Pendant qu’on parle, il y a des gens qui meurent et nos gouvernements ne font rien pour stopper ça”, a protesté auprès de l’AFP Nora, 29 ans, cheffe de projet dans l’industrie pharmaceutique, enveloppée dans un drapeau palestinien. Cette manifestante dit sentir monter en elle “une colère”, surtout quand elle regarde “beaucoup de vidéos dures”, comme celle de “mères qui font des bisous à leurs enfants morts à Gaza”.Sur un podium devant la bourse du travail de Bobigny, les orateurs s’étaient succédé en début d’après-midi pour évoquer “un week-end de mobilisation contre le salon” international de l’aéronautique et de l’espace (SIAE), organisé à 9 km au nord de Paris, qui attend 100.000 visiteurs par jour. Le Salon du Bourget est marqué cette année par la fermeture de stands israéliens présentant des armes offensives, sur décision du gouvernement français. En arrivant au salon vendredi, Emmanuel Macron avait demandé que le gouvernement organise un débat au Parlement sur la guerre Iran-Israël, et a promis de réunir les chefs des partis pour “échanger” sur ce conflit mais aussi sur Gaza et l’Ukraine.Les manifestants étaient “plus de 4.000” selon les organisateurs. Parmi eux, un porte-parole de l’UJFP (Union juive française pour la paix), Jean-Guy Greilsamer, 78 ans, entendait dénoncer un gouvernement français qu’il juge “hypocrite et cynique parce qu’il ressort qu’Israël a le droit de se défendre, alors que c’est Israël qui attaque l’Iran, avec le soutien de Trump”. En tant que juif “antisioniste”, lui dit contester totalement la politique de Benjamin Netanyahu et insiste sur “la situation catastrophique dans toute la Palestine”. Au micro, le député (LFI) Eric Coquerel a clamé que “la guerre coloniale et impérialiste (menée par Israël) a un objectif: en finir avec le peuple palestinien. Ce que nous devons exiger de la France, c’est (…) un boycott total d’Israël et la fin des contrats d’armement”.”L’avenir des peuples est suspendu aux désirs et délires de quelques dirigeants du monde (…) avec des marchands d’armes complices”, a assuré un représentant de l’association altermondialiste Attac, pour qui “les peuples de l’Iran, de Gaza ou d’Ukraine subissent l’impérialisme armé”. Par ailleurs, une enquête a été ouverte après un signalement de la préfecture de police de Paris “faisant état de regroupements de plusieurs collectifs dans le but de perturber la tenue du salon du Bourget”, a indiqué le parquet de Paris, confirmant une information du Parisien.”Des surveillances” ont confirmé ces regroupements “et la présence d’une bonbonne de gaz de grande taille”, a-t-il ajouté.Six personnes ont été interpellées vendredi et une septième samedi. Une bonbonne d’hélium et près de 200 ballons” ont été découverts lors des perquisitions.Prévue de longue date, la manifestation samedi intervient alors qu’Israël a lancé une attaque aérienne massive le 13 juin contre l’Iran, que l’état hébreux accuse d’être sur le point de se doter de la bombe atomique.A Londres et Berlin, des dizaines de milliers de personnes ont également manifesté en soutien aux Palestiniens à Gaza, appelant leurs gouvernements à cesser d’armer Israël.
Tens of thousands join pro-Palestinian marches in London and Berlin
Tens of thousands of pro-Palestinian protesters marched in London and Berlin on Saturday calling for an end to the war in Gaza, amid concerns that the Iran-Israel conflict could spark wider regional devastation.Protesters in the British capital waved Palestinian flags, donned keffiyeh scarves and carried signs including “Stop arming Israel” and “No war on Iran” as they marched in the sweltering heat.”It’s important to remember that people are suffering in Gaza. I fear all the focus will be on Iran now,” said 34-year-old Harry Baker, attending his third pro-Palestinian protest.”I don’t have great love for the Iranian regime, but we are now in a dangerous situation,” he added.There have been monthly protests in the British capital since the start of the 20-month-long war between Israel and Hamas, which has ravaged Gaza.Saturday’s march comes amid heightened global tensions as the United States mulls joining Israel’s strikes against Iran.Cries of “Palestine will be free” rang out as protesters carried signs saying “Hands off Gaza” or “Stop starving Gaza”.Gaza is suffering from famine-like conditions according to UN agencies in the region following an Israeli aid blockade. Gaza’s civil defence agency has reported that hundreds have been killed by Israeli forces while trying to reach the US- and Israeli-backed aid distribution sites.”People need to keep their eyes on Gaza. That’s where the genocide is happening,” said 60-year-old protester Nicky Marcus.”I feel frustrated, angry because of what’s happening in Gaza,” said 31-year-old data analyst Jose Diaz.”It’s in everyone’s eyes. It’s still on after so many months,” Diaz added.- ‘Scared’ -The overall death toll in Gaza since the war broke out has reached at least 55,637 people, according to the health ministry.Israel has denied it is carrying out a genocide and says it aims to wipe out Hamas after 1,219 people were killed in Israel by the Islamist group’s October 7, 2023, attack.A 31-year-old Iranian student who did not want to share her name, told AFP she had family in Iran and was “scared”.”I’m worried about my country. I know the regime is not good but it’s still my country. I’m scared,” she said.Tehran said over 400 people have been killed in Iran since Israel launched strikes last week claiming its arch-foe was close to acquiring a nuclear weapon, which Iran denies.Some 25 people have been killed in Israel, according to official figures.In Berlin, more than 10,000 people gathered in the centre of the city in support of Gaza, according to police figures.”You can’t sit on the sofa and be silent. Now is the time when we all need to speak up,” said protestor Gundula, who did not want to give her second name.”Germany finances, Israel bombs” was among the chants from the crowd, which gathered mid-afternoon close to the German parliament.For Marwan Radwan, the point of the protest was to bring attention to the “genocide currently taking place” and the “dirty work” being done by the German government.
A Londres et Berlin, des dizaines de milliers de manifestants en soutien à Gaza
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi à Londres et Berlin en soutien aux Palestiniens à Gaza, appelant le gouvernement britannique à “arrêter d’armer Israël” et exprimant leur crainte d’une escalade au Moyen-Orient en raison de la guerre entre l’Iran et Israël.”Ne touchez pas à Gaza !”, “Ne touchez pas à l’Iran !”, indiquent des pancartes brandies par les manifestants, dans la capitale britannique. Beaucoup scandent “Libérez la Palestine !” Le groupe Palestine Solidarity Campaign, organisateur de la manifestation, exhorte le gouvernement à “cesser d’armer le génocide”. Nicky Marcus, une éditrice de 60 ans, a déjà participé à plusieurs manifestations de soutien à Gaza pour “montrer aux Palestiniens qu’ils ne sont pas seuls”. Elle s’inquiète que “l’attention de tout le monde” se concentre désormais sur la guerre entre l’Iran et Israël, au détriment des habitants de Gaza, territoire palestinien ravagé et affamé par plus de vingt mois de guerre. A Berlin, où plus de 10.000 protestataires ont fait le déplacement selon la police, Gundula, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille, craint elle aussi “une manÅ“uvre de diversion” du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. “C’est vraiment le moment où nous devons tous parler haut et fort. On ne peut pas rester assis sur son canapé et se taire”, dit-elle au milieu d’une foule scandant “L’Allemagne finance, Israël bombarde !”Marwan Radwan, jeune homme portant un keffieh palestinien sur la tête, dit être venu pour s’opposer au “génocide en cours” et au “sale boulot” du gouvernement allemand.- “Eviter une autre guerre” -Plus de 55.700 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans l’offensive israélienne à Gaza, selon les données publiées jeudi par le ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU. Cette guerre a été déclenchée par l’attaque meurtrière du Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023.Harry Baker, un Londonien de 34 ans, déplore que “la situation s’aggrave encore à Gaza, sous les yeux du monde entier”. “Il est important d’éviter une autre guerre au Moyen-Orient”, dit-il, à propos de la guerre Iran-Israël, qui en est samedi à son 9ème jour. “Je n’aime pas le régime iranien, mais la situation est maintenant très dangereuse”.Affirmant que l’Iran était sur le point de se doter de la bombe atomique, Israël a lancé le 13 juin une attaque aérienne massive sans précédent contre son ennemi juré.Téhéran, qui riposte avec des tirs de missiles et de drones vers Israël, dément vouloir fabriquer l’arme atomique.”L’Iran n’a pas la bombe (nucléaire), Israël le sait”, affirme une étudiante iranienne de 31 ans, qui vit à Londres depuis sept ans. “Je sais que le régime iranien n’est pas bien mais cela reste mon pays et j’ai peur pour ma famille sur place”, confie cette manifestante, en préférant ne pas donner son nom. Par ailleurs, selon des médias britanniques, le gouvernement britannique va interdire le groupe propalestinien Palestine Action dont des militants se sont introduits vendredi sur une base de la Royal Air Force en Angleterre et ont aspergé deux avions militaires de peinture rouge. Le groupe serait classé “organisation terroriste” et il serait ainsi illégal d’en devenir membre. “Le gouvernement essaie désormais de proscrire des militants pacifistes qui tentent d’agir contre le génocide. (…). C’est absolument horrible”, a réagi Hannah Woodhouse, une manifestante de 61 ans.  Contacté par l’AFP, le ministère de l’Intérieur n’a ni infirmé ni confirmé cette information.