Dans un village alsacien, le bistrot entre à l’Ehpad pour créer du lien

Dans le village alsacien de Kunheim, la maison de retraite a acquis une licence IV et ouvre régulièrement un bar au public, une initiative originale visant à créer des échanges entre générations et apporter un “supplément d’âme” aux résidents.Un samedi de novembre, peu avant le déjeuner. C’est l’heure de l’apéro au bar du centre d’accueil des personnes âgées de la Roselière, dans cette commune du Haut-Rhin de quelque 1.800 habitants.Dans la salle comble règne un brouhaha de conversations animées et de rires mêlés aux chansons de variété française diffusées par un DJ. Attablées devant un kir au vin blanc, des résidentes en fauteuil roulant papotent. “Regardez, ça fonctionne, elles discutent”, se réjouit Robert Kohler, le directeur de cet Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).Il y a quelques mois, cet homme de 69 ans, également maire du village voisin de Urschenheim, a racheté une licence IV, qui autorise à vendre des alcools forts, à l’occasion de la fermeture d’un restaurant dans sa commune.Son idée: “dynamiser” la table d’hôte existante de son établissement, qui compte 127 résidents, et créer un bar ouvert au public tous les 15 jours.Aucune intention mercantile, assure-t-il, comme le laissent supposer les prix modiques pratiqués: 2 euros pour la plupart des consommations, du verre de crémant à la bière ou aux boissons non alcoolisées.”L’objectif principal, c’est de faire venir un maximum de monde, de l’extérieur vers l’intérieur, pour qu’il y ait une vie qui puisse, tout simplement, continuer pour nos résidents”, souligne-t-il alors qu’un nombre croissant d’entre eux perdent leur autonomie et ne peuvent plus sortir au restaurant.”Il y a des contacts qui se créent, et c’est cette vie qu’on recherche, ce supplément d’âme qu’on souhaite apporter à nos résidents”.- “Partager un moment” – Samedi, sur les dizaines de visiteurs venus pour l’occasion, la plupart ont des liens familiaux avec les résidents, comme Véronique Gerhard, 57 ans.”Maman est en fauteuil, on ne peut plus la sortir pour aller boire un verre. Alors moi, je trouve ça génial que nous, on puisse venir ici chez elle pour le faire”, témoigne-t-elleNicolas Bacher, 37 ans, dont la grand-mère a été résidente, est venu avec son frère, sa belle-sœur et des amis, pour “partager ce moment avec les personnes âgées” qui souvent “sont seules ici”.”C’est notre village et c’est notre histoire aussi quelque part. Peut-être un jour ce sera nous qui viendrons ici”, dit-il.La plupart des aînés, pour beaucoup nonagénaires, se laissent prendre au jeu, même si certains, comme Colette Knoery, constatent qu’avec ce bruit, “on peut moins bien discuter”.Mais c’est “très sympa”, dit-elle. “Les gens se voient, et ils boivent ensemble. C’est important”, sourit doucement cette femme de 96 ans qui passera son deuxième Noël au centre, mais sans son mari décédé à la fin de l’an passé.- “Porteur d’avenir” -Le projet n’en reste pas moins ambitieux. Il y a toujours quelque appréhension à entrer dans un Ehpad, reconnaît M. Kohler, mais “à travers cette licence IV, ce bar, c’est à nous de transformer l’image de nos établissements” et “convaincre l’ensemble de la population de toutes les belles choses qui se passent en maison de retraite”. D’ailleurs, l’idée séduit selon lui. À Barr, une autre ville alsacienne, un projet identique est en train de se monter, dit-il.Face au vieillissement accru de la population et dans le cadre des réflexions pour mieux accompagner les aînés, le concept d’ouvrir les maisons de retraite est définitivement “porteur d’avenir”, juge la maire de Kunheim, Jill Köppe-Ritzenthaler, également venue trinquer samedi.Ce bar peut faciliter le “lien social entre les résidents des Ehpad et les personnes âgées qui habitent encore chez elles, mais qui sont peut-être un peu isolées”, pointe-t-elle.”On essaie vraiment d’enlever les barrières entre la société plus jeune et vieillissante”, souligne l’édile, et ainsi “créer des concepts de vieillissement qui sont plus inclusifs”.

Don du sang: entre animaux domestiques, ça marche aussi

“Allez Serge, tout va bien se passer”. Sur la table d’une clinique vétérinaire strasbourgeoise, Serge, un chat tigré de 3 ans et 6,2 kilos, groggy, attend que son sang soit prélevé par l’équipe de la doctoresse Roxane Lebel.Depuis l’été, la clinique Agoravet a lancé une campagne de dons du sang chez les chiens et les chats pour créer sa propre banque de stockage, une première dans le Grand Est.”Nous avons lancé cette campagne car nous avons un réel besoin de sang pour faire des transfusions, nous en manquons. Tout comme chez les humains, chez les animaux c’est la même chose”, explique Roxane Lebel, qui dirige l’équipe chargée des prises de sang.Les transfusions sanguines animales sont utilisées en cas d’hémorragie, le plus souvent suite à des accidents, d’anémie ou encore d’intoxication.”Avant, on demandait aux propriétaires de trouver des chiens autour d’eux, on travaillait dans l’urgence, ce n’est jamais l’idéal”, précise-t-elle.Désormais, une fois par mois, les propriétaires de chiens et de chats peuvent amener leur animal pour donner son sang. La clinique communique sur les réseaux, les propriétaires remplissent un formulaire avant de convenir d’un rendez-vous.Lucas Lo Pinto, 25 ans, propriétaire de Serge, est heureux que la clinique dispose du sang de son chat: “Je pense que si les animaux pouvaient parler ils nous diraient qu’ils ont envie de le faire, donc je pense que c’est vraiment un geste important.”- Critères stricts -L’opération ne va pas de soi. Après avoir sédaté Serge et lui avoir rasé les poils du cou, l’équipe vétérinaire engage une longue bataille de 45 minutes avant de trouver sa veine jugulaire. Enfin, 60 millilitres sont récoltés. “On préfère les gros chats, on peut leur prendre un volume plus conséquent et les veines sont plus visibles”, sourit le Dr Lebel. Le donneur doit respecter des critères stricts. “L’animal doit avoir entre 1 et 8 ans”, le chat, de préférence d’intérieur “doit peser plus de quatre kilos, le chien plus de 20 kilos” et évidemment, ils doivent être en bonne santé, détaille-t-elle. Flavie Wiotte, étudiante de 24 ans, dit avoir vu passer l’annonce sur les réseaux sociaux. “Je me suis dit que c’était l’occasion d’amener mon chat”, prénommé Panique, 2 ans, félin noir très sociable.Mais c’est raté pour Panique. Son taux de globule blanc n’est pas assez élevé pour qu’on puisse prélever son sang.- Forte demande – En France, le don de sang vétérinaire est organisé via des hôpitaux vétérinaires universitaires, certaines cliniques et des banques de sang, au nombre de cinq seulement actuellement, y compris celle de Strasbourg.Outre un paquet de croquettes après leur don, les animaux reçoivent en général un suivi médical régulier et gratuit, afin de s’assurer aussi qu’ils restent aptes à être donneurs.Comme les humains, chiens et chats ont des groupes sanguins.Les canidés peuvent recevoir une première transfusion sans typage. Mais pour les suivantes, il faudra s’assurer de la compatibilité sanguine.Les chats sont eux très vulnérables aux incompatibilités. A et B ne sont pas interchangeables, et en cas de mélange, l’animal a de forte chance de ne pas y survivre.”Nous essayons d’avoir toujours du stock de sang pour les chats et les chiens de groupes les plus fréquents (A et DEA+). Le sang ayant une date de péremption, nous n’avons pas de stock fixe”, souligne le Dr Lebel.La clinique peut extraire du plasma de chien et de chat, qui peut se garder au frais jusqu’à un an.Les dons varient d’un mois à l’autre et la clinique reste confrontée à une forte demande, souligne-t-elle, espérant que la mobilisation des gens – et de leur compagnon à quatre pattes – se maintienne dans l’avenir. Car avoir une banque de sang fait une différence.”Nous nous en servons de jour comme de nuit et cela nous permet d’apporter une qualité de soins et une rapidité plus importantes qu’auparavant”, dit-elle. Après quelques mois de mise en service, le projet “a permis de sauver plusieurs vies”.

Les associations de soutien aux migrants ne font plus recette

Les associations d’aide aux migrants, attaquées de toutes parts et fragilisées par des baisses de subventions, doivent redoubler d’efforts pour convaincre leurs mécènes de continuer à soutenir une cause jugée “trop polarisante”.  “On est dans une situation financière totalement inédite”, observe Benoit Hamon, à la tête de Singa. En quelques semaines, l’association de soutien à l’insertion des réfugiés a perdu 40% de ses ressources avec une baisse des subventions publiques, mais aussi le départ de deux partenaires privés.”Des fondations américaines nous ont dit que nos sujets étaient trop polarisants aux Etats-Unis et qu’elles ne voulaient pas s’exposer à des risques de sanctions ainsi qu’à une mauvaise publicité”, confie l’ex-responsable socialiste dont l’organisation compte quelque 80.000 membres en Europe et Amérique du Nord.Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a démantelé l’agence américaine pour le développement international (USAID) et bloqué des milliards de dollars permettant de soutenir des programmes humanitaires à travers le monde tout en menant une politique anti-migrants.”Les ONG qui, il y a 20 ans, étaient considérées comme des organisations de solidarité et des sujets de fierté sont désormais jugées comme complices de passeurs et criminelles”, se désole le directeur général de Singa.- “Trop casse-gueule” -Associations changeant de nom pour bannir le mot “migrant”, fondations poussant pour que les programmes soient orientés vers des aides “aux Français”, mécènes “historiques” reportant leurs priorités vers d’autres causes, les ONG d’aide aux étrangers dans la précarité peinent de plus en plus à convaincre, affirment plusieurs d’entre elles à l’AFP.”Il y a plein d’argent dans les fondations privées, mais elles préfèrent les redéployer vers des sujets plus neutres: elles veulent du retour sur investissement et jugent le sujet trop +casse gueule+ pour y associer leur marque”, constate, amer, un responsable associatif sous couvert d’anonymat.”Elles veulent investir sur les bonnes écuries, les bons chevaux, pas les crevards”, poursuit-il, en craignant en révélant son identité d’aggraver encore la situation.Seule organisation privée à avoir accepté de répondre aux questions de l’AFP, la Fondation BNP Paribas, assure maintenir ses financements.”Plus que jamais, il faut soutenir les réfugiés face aux baisses des subventions publiques et la crise des associations historiquement graves en France comme aux États-Unis”, défend sa déléguée générale, Isabelle Giordano. Ces dix dernières années, la fondation bancaire a versé 41 millions d’euros de dons dans des programmes développés à travers douze pays européens. Dernièrement aux Pays-Bas, où, à l’instar d’autres Etats du continent, l’immigration électrise les débats politiques sous l’influence grandissante de l’extrême droite.- “Peu importe d’où ils viennent” -“On doit réaffirmer nos engagements et nos convictions”, ainsi que “changer le regard sur les réfugiés”, insiste Mme Giordano.L’association SOS Méditerranée, qui porte secours à des migrants en mer, a aussi fait les frais de cette “instrumentalisation”, même si elle est parvenue à maintenir à flot son budget “grâce à des donateurs fidèles”, décrit-elle. “Nos subventions publiques ont été attaquées par des militants d’extrême droite. Nous avons gagné devant le Conseil d’État qui a réaffirmé la légalité de ces aides, mais cela crée un climat de suspicion”, déplore l’ONG internationale, régulièrement accusée d’être “complice des passeurs”.Une inquiétude partagée par le Centre Primo Levi, qui fait pourtant référence dans le soutien aux personnes torturées et a perdu un quart de son budget. Pour la première fois en 30 ans d’existence, cet organisme basé à Paris doit procéder à une réduction des effectifs.”Nous ne sommes pas une association militante, nous ne faisons que soigner nos semblables psychotraumatisés, peu importe d’où ils viennent”, défend, de guerre lasse, sa directrice Tatiana Theys, constatant le “recul” de cette cause.La noyade du petit Alan Kurdi, trois ans, sur une plage turque lors du naufrage de son embarcation il y a dix ans, “n’émeut plus: le petit Alan, il a disparu, on n’en fait plus grand cas aujourd’hui”, regrette avec émotion la directrice.

Les droits des enfants bafoués par une justice inadaptée, selon la Défenseure des droits

Manque de moyens, conditions de vie “indignes”, absence de cadre éducatif solide : la Défenseure des droits dénonce, dans un rapport publié mercredi, une série d’entorses aux droits des enfants tout au long de leur parcours judiciaire. “Le fondement du droit des mineurs à une justice adaptée est simple : un enfant, ou un adolescent, n’est pas un adulte”, martèle Claire Hédon, d’une même voix avec le Défenseur des enfants Éric Delemar, dans le rapport annuel de l’autorité indépendante sur les droits des enfants. En parallèle de la sanction, “la justice des mineurs doit éduquer, protéger, prévenir la récidive, au risque de reproduire ce qu’elle entend combattre : l’exclusion, la défiance et, in fine, la délinquance”, ajoutent-ils. “Or les dispositifs qui visent à accompagner les mineurs fragiles – protection judiciaire de la jeunesse et protection de l’enfance en premier lieu – souffrent d’un grave manque de moyens”, relèvent-ils.Dans le cadre de la détention, “les conditions indignes de vie et l’absence de cadre éducatif solide, avec notamment un nombre d’heures de cours insuffisant, témoignent de ce que la privation de liberté ne permet pas de garantir leur réinsertion dans la société.”Les mineurs, ajoutent les deux Défenseurs, manquent d’information sur leurs droits et leur “particulière vulnérabilité” n’est pas prise en considération tout au long de leur parcours pénal. Le rapport s’inquiète également de la “remise en cause” récente de la nécessité d’un traitement spécifique des mineurs délinquants, inscrite dans l’ordonnance du 2 février 1945 et réaffirmée dans le code de la justice pénale des mineurs (CJPM) de 2021. Adoptée au Parlement en mai dernier, la loi Attal qui visait à durcir la justice des mineurs a vu plusieurs de ses articles retoqués par le Conseil constitutionnel. La priorité devrait être de “répondre à la délinquance des mineurs par l’éducation et la prévention, par une sanction adaptée et accompagnée et non par la peur ou l’instrumentalisation”, écrivent Claire Hédon et Eric Delemar. Pour son rapport, l’autorité indépendante a consulté plus de 80 structures, institutions, associations et professionnels et a recueilli la parole de plus de 1.600 enfants et jeunes de 6 à 25 ans. Elle émet 25 recommandations, parmi lesquelles l’inscription dans la loi du principe de non-responsabilité pénale des mineurs de moins de 13 ans ou encore la création d’un code de l’enfance. L’institution appelle également à renforcer la prévention du décrochage scolaire, le soutien à la parentalité et à assurer l’effectivité des cours d’enseignement moral et civique. 

Pintes et cacahuètes: en Arabie saoudite, un bar fait le plein, mais sans alcool

Dans un établissement branché de Ryad, des pintes et des cacahuètes sont servies devant des écrans diffusant un match, une scène comme dans n’importe quel bar du monde. Sauf qu’en Arabie saoudite, aucun risque de gueule de bois: la bière est sans alcool.Situé sur l’une des avenues les plus animées de la capitale saoudienne, ce bar est le premier et jusque-là le seul du genre dans la rigoriste monarchie du Golfe. Il ne désemplit pas depuis qu’il a commencé à servir de la bière à la pression en avril.Sous une façade arborant une immense pinte dorée, une cliente soulève son voile intégral pour boire une gorgée de bière, une scène inédite en Arabie saoudite.”L’idée, c’est de proposer au client une expérience originale, qu’il peut partager sur les réseaux sociaux”, affirme à l’AFP son gérant, Abdallah Islam. Dans un pays dont près de 70% des ressortissants ont moins de 30 ans, la jeunesse hyper-connectée se laisse volontiers séduire par les tendances virales sur les réseaux sociaux.A l’image de Sheikha, 18 ans, venue avec une amie après avoir vu des vidéos qui ont circulé massivement sur TikTok, même si, dit-elle, “le mot +bière+ à lui seul fait peur”.Au départ un peu “stressée”, “j’ai dépassé ma peur, et franchement c’est rafraîchissant”, raconte la jeune femme qui n’a pas souhaité donner son nom de famille à l’AFP.Quelques tables plus loin, de jeunes clients en thobe blanc, la tenue traditionnelle saoudienne, se filment sirotant leur boisson. – “Respect des valeurs locales” -L’établissement, baptisé A12, vend de la bière à la pression, une Warsteiner allemande à 0,0% d’alcool, servie dans de larges chopes.Parmi eux, un client à qui l’on vient de servir une chope mousseuse préfère s’assurer par deux fois qu’il n’y a pas “d’alcool là-dedans”. Dans la salle, des jeunes picorent les cacahuètes servies avec les pintes en regardant un match de football à la télévision. “Les gens sont curieux, ils veulent vivre quelque chose de différent, mais dans le respect des valeurs locales”, avance M. Islam.En Arabie saoudite, le secteur des loisirs est en plein développement, et la jeunesse avide de nouvelles expériences. Mais les interdits demeurent, dont celui pesant depuis le début des années 1950 sur la consommation d’alcool, considérée comme illicite par l’islam.”Dans notre pays, il n’y a pas de boissons alcoolisées (pour le grand public, NDLR), et on ne souhaite pas qu’il y en ait”, abonde Ahmed Mohammed, 18 ans, en reposant sa chope vide.La plupart des 35 millions d’habitants du royaume sont officiellement au régime sec, la consommation ou possession d’alcool étant passible d’amendes, de peines de prison et d’expulsion du territoire pour les étrangers.- “Marché opaque” -En tant que “gardien des deux saintes mosquées (de Médine et de la Mecque), le royaume doit aborder avec prudence toute éventuelle légalisation de l’alcool, celle-ci contredisant son image de leader crédible du monde islamique”, décrypte pour l’AFP Sebastian Sons, du groupe de réflexion allemand CARPO.L’alcool, estime-t-il “ne joue pas un rôle significatif” dans la stratégie développée par le prince héritier Mohammed ben Salmane, 40 ans, pour diversifier l’économie saoudienne et faire du pays un centre d’affaires, de tourisme et de divertissement.  D’autant que, selon M. Sons, “la majorité des touristes non occidentaux manifestent peu d’intérêt” pour sa consommation.  Le royaume a toutefois ouvert, en janvier 2024, son premier magasin de boissons alcoolisées, réservé aux diplomates non musulmans.  Pour tous les autres, la prohibition devrait être maintenue, y compris pendant le Mondial-2034, selon une interview accordée plus tôt cette année par l’ambassadeur saoudien au Royaume-Uni à un média britannique.L’ouverture de la boutique réservée “visait à mieux encadrer et centraliser la consommation d’alcool. Officieusement, de nombreux diplomates bénéficiaient auparavant d’un accès non contrôlé à l’alcool, ce qui avait créé un marché opaque et réservé à une élite”, explique M. Sons.Si certains résidents fabriquent leur propre vin, d’autres se tournent vers le marché noir, où le prix d’une bouteille de whisky peut atteindre plusieurs centaines de dollars.

Au Kenya, des milliers de déplacés par la montée des eaux du célèbre lac Naivasha

Généralement occupés par les touristes, des bateaux du célèbre lac Naivasha, dans le centre du Kenya, voguent cette fois entre des maisons englouties, remplis de mobilier sauvé des inondations qui ont ces dernières semaines déplacé des milliers d’habitants de ses rives.Pourtant au fait des humeurs de cette vaste étendue d’eau située dans la vallée du Rift et dont le niveau augmente depuis plus d’une décennie, les habitants restés dans le modeste quartier Kihoto, aux trois quarts submergé ces dernières semaines, sont abasourdis.”Ca n’avait jamais été à ce point”, raconte à l’AFP Rose Alero, une habitante, évoquant l’eau montant d’abord lentement avant d’accélérer, précipitant des enfants hors des écoles, certains sur des radeaux de fortune, d’autres bravant l’eau à pied. “Tant de gens ont été touchés (…) Les gens souffrent” et “beaucoup sont malades”, soupire cette grand-mère de 51 ans. Chez elle, l’eau arrive au-dessus de la taille et partout dans le quartier, les toilettes débordent. “Ce n’est pas vraiment un endroit où rester, c’est juste que les gens n’ont pas le choix.”Assis sur son lit à moitié immergé, bottes en caoutchouc aux pieds, Stanley Ng’ang’a raconte lui aussi “la vie difficile”, au milieu des eaux usées “pas bonnes pour la santé”.D’autres ont tout perdu. En témoignent des centaines de maisons du quartier entièrement immergées, des églises en ruines, des écoles et un poste de police sous l’eau, entourés d’herbes flottantes.- “Rythme alarmant” -Joyce Cheche, cheffe de gestion des risques de catastrophes du comté de Nakuru, estime que 7.000 personnes vivant autour du lac ont été déplacées par la montée des eaux qui a également impacté la faune sauvage et menace de nombreuses activités touristiques et économiques.Le comté a aidé au transports de nombreuses victimes et mis en place des mesures sanitaires, assure-t-elle. Mais personne n’a encore reçu de compensation financière.De nombreux salariés des entreprises d’horticulture de la zone ont toutefois refusé de partir, s’inquiète la fonctionnaire, évoquant le risque d’épidémie de choléra et d’effondrements. Mais aussi de rencontres dangereuses avec des hippopotames, très nombreux dans le lac.”En une semaine, la situation s’est dégradée à un rythme alarmant, nous ne l’avons pas vu venir”, admet Joyce Cheche. Lors de ces crues, le lac a “gagné un kilomètre, peut-être 1,5km” à l’intérieur des terres, note Joyce Cheche, un phénomène selon elle inédit.”Chaque jour, l’eau progresse d’environ un mètre” sur les rives, s’effraie Peter Mwaura, un entrepreneur de 45 ans de Kihoto, tout en soulignant que l’eau est un “défi majeur” depuis deux décennies.Sur les bords du lac, les troncs nus d’acacias autrefois verdoyants baignent dans une eau qui ne cesse de s’étendre, année après année, sur le rivage.Ce phénomène est observé dans les autres lacs de la vallée du Rift et a déplacé des centaines de milliers de personnes. De nombreuses études l’expliquent principalement par l’augmentation des précipitations dues au changement climatique.- Tectonique -Mais pour d’autres, dont le géologue kényan John Lagat, gestionnaire régional à la Société de développement géothermique publique, “la cause principale est la tectonique”, la chaîne de ces lacs s’étendant le long d’une longue faille géologique.A l’arrivée des colons anglais à la fin du XIXe siècle, le lac était encore plus large qu’aujourd’hui, note-t-il auprès de l’AFP, avant de régresser en raison de mouvements des plaques tectoniques. En 1921, le lac ne faisait qu’un kilomètre de diamètre, indique-t-il également.Aujourd’hui, la majeure partie de la zone, au lieu d’avoir des écoulements souterrains, est scellée en profondeur et par conséquent, “il y a plus d’eau retenue que d’eau s’écoulant des lacs”, poursuit-il.L’augmentation des précipitations et la dégradation des terres qui s’est accélérée avec l’augmentation de la population, jouent également un rôle “substantiel”, concède-t-il.Joyce Cheche avance elle aussi le changement climatique et la dégradation des terres parmi d’autres facteurs et pronostique que le lac Naivasha “ne régressera pas”.”Nous sommes très inquiets”, souffle Rose Alero qui craint déjà les pluies à venir. “Nous ne pouvons pas prévoir ce qui se passera”. 

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Au Kenya, des milliers de déplacés par la montée des eaux du célèbre lac Naivasha

Généralement occupés par les touristes, des bateaux du célèbre lac Naivasha, dans le centre du Kenya, voguent cette fois entre des maisons englouties, remplis de mobilier sauvé des inondations qui ont ces dernières semaines déplacé des milliers d’habitants de ses rives.Pourtant au fait des humeurs de cette vaste étendue d’eau située dans la vallée du Rift et dont le niveau augmente depuis plus d’une décennie, les habitants restés dans le modeste quartier Kihoto, aux trois quarts submergé ces dernières semaines, sont abasourdis.”Ca n’avait jamais été à ce point”, raconte à l’AFP Rose Alero, une habitante, évoquant l’eau montant d’abord lentement avant d’accélérer, précipitant des enfants hors des écoles, certains sur des radeaux de fortune, d’autres bravant l’eau à pied. “Tant de gens ont été touchés (…) Les gens souffrent” et “beaucoup sont malades”, soupire cette grand-mère de 51 ans. Chez elle, l’eau arrive au-dessus de la taille et partout dans le quartier, les toilettes débordent. “Ce n’est pas vraiment un endroit où rester, c’est juste que les gens n’ont pas le choix.”Assis sur son lit à moitié immergé, bottes en caoutchouc aux pieds, Stanley Ng’ang’a raconte lui aussi “la vie difficile”, au milieu des eaux usées “pas bonnes pour la santé”.D’autres ont tout perdu. En témoignent des centaines de maisons du quartier entièrement immergées, des églises en ruines, des écoles et un poste de police sous l’eau, entourés d’herbes flottantes.- “Rythme alarmant” -Joyce Cheche, cheffe de gestion des risques de catastrophes du comté de Nakuru, estime que 7.000 personnes vivant autour du lac ont été déplacées par la montée des eaux qui a également impacté la faune sauvage et menace de nombreuses activités touristiques et économiques.Le comté a aidé au transports de nombreuses victimes et mis en place des mesures sanitaires, assure-t-elle. Mais personne n’a encore reçu de compensation financière.De nombreux salariés des entreprises d’horticulture de la zone ont toutefois refusé de partir, s’inquiète la fonctionnaire, évoquant le risque d’épidémie de choléra et d’effondrements. Mais aussi de rencontres dangereuses avec des hippopotames, très nombreux dans le lac.”En une semaine, la situation s’est dégradée à un rythme alarmant, nous ne l’avons pas vu venir”, admet Joyce Cheche. Lors de ces crues, le lac a “gagné un kilomètre, peut-être 1,5km” à l’intérieur des terres, note Joyce Cheche, un phénomène selon elle inédit.”Chaque jour, l’eau progresse d’environ un mètre” sur les rives, s’effraie Peter Mwaura, un entrepreneur de 45 ans de Kihoto, tout en soulignant que l’eau est un “défi majeur” depuis deux décennies.Sur les bords du lac, les troncs nus d’acacias autrefois verdoyants baignent dans une eau qui ne cesse de s’étendre, année après année, sur le rivage.Ce phénomène est observé dans les autres lacs de la vallée du Rift et a déplacé des centaines de milliers de personnes. De nombreuses études l’expliquent principalement par l’augmentation des précipitations dues au changement climatique.- Tectonique -Mais pour d’autres, dont le géologue kényan John Lagat, gestionnaire régional à la Société de développement géothermique publique, “la cause principale est la tectonique”, la chaîne de ces lacs s’étendant le long d’une longue faille géologique.A l’arrivée des colons anglais à la fin du XIXe siècle, le lac était encore plus large qu’aujourd’hui, note-t-il auprès de l’AFP, avant de régresser en raison de mouvements des plaques tectoniques. En 1921, le lac ne faisait qu’un kilomètre de diamètre, indique-t-il également.Aujourd’hui, la majeure partie de la zone, au lieu d’avoir des écoulements souterrains, est scellée en profondeur et par conséquent, “il y a plus d’eau retenue que d’eau s’écoulant des lacs”, poursuit-il.L’augmentation des précipitations et la dégradation des terres qui s’est accélérée avec l’augmentation de la population, jouent également un rôle “substantiel”, concède-t-il.Joyce Cheche avance elle aussi le changement climatique et la dégradation des terres parmi d’autres facteurs et pronostique que le lac Naivasha “ne régressera pas”.”Nous sommes très inquiets”, souffle Rose Alero qui craint déjà les pluies à venir. “Nous ne pouvons pas prévoir ce qui se passera”. 

Guinea-Bissau: coups, cashews, cocaineWed, 19 Nov 2025 06:24:45 GMT

Portuguese-speaking Guinea-Bissau, which heads to the polls Sunday for presidential and legislative elections, is historically one of the most unstable and coup-prone countries in the world.The poor west African nation’s chronic instability has made it vulnerable to corruption and South American drug cartels.- Coups, political instability -Located close to the tip of Africa’s western bulge, …

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Guinea-Bissau’s President Embalo: candidate tipped for second termWed, 19 Nov 2025 06:17:54 GMT

Guinea-Bissau President Umaro Sissoco Embalo is confident he will easily win another term as he criss-crosses the country with a signature red and white keffiyeh wrapped around his head, meeting enthusiastic supporters ahead of Sunday’s vote.Embalo is only the second leader since the introduction of a multiparty system in the west African country to see …

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G.Bissau to choose president, aiming to turn page on troubled pastWed, 19 Nov 2025 06:16:13 GMT

Guinea-Bissau will elect its next president on Sunday, seeking to turn the page on a tumultuous history of coups and unrest with a vote that nonetheless lacks the country’s main opposition. Some 860,000 voters will choose between 12 candidates, including incumbent President Umaro Sissoco Embalo, who is favourite to land a second five-year term.Voters in the …

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