Au cÅ“ur du désert urbain de Lima, l’oasis verte d’une femme des Andes péruviennes

A flanc de colline, dans l’un des quartiers les plus arides et défavorisés de Lima, une oasis de verdure s’étire entre les maisons de brique et les ruelles poussiéreuses. Là où domine la rocaille, une femme originaire des Andes péruviennes a fait naître une forêt.L’insolite îlot abrite plus de cent espèces, entre arbres fruitiers et plantes médicinales, au sein du district de San Juan de Lurigancho, le plus pollué de Lima et le plus peuplé avec 1,2 million d’habitants.”J’aime vivre au milieu de mes plantes”, assure simplement Esther Rodriguez, 85 ans, racontant avoir dû quitter dans les années 80 sa région natale d’Ayacucho, à environ 500 km de la capitale, à cause du conflit armé entre l’État et la guérilla maoïste du Sentier lumineux.Arrivée avec son mari et leurs sept enfants à Lima, considérée comme la deuxième capitale au monde bâtie dans un désert – après Le Caire – et l’une des plus polluées d’Amérique latine, elle ressent rapidement la nostalgie de sa région natale. Seule, pendant que ses enfants sont à l’école, elle commence petit à petit à cultiver des plants sur son terrain rocailleux. Aujourd’hui, derrière sa modeste maison s’étend une véritable petite jungle, baptisée “La Selva Escondida” (La Jungle Cachée), où le chant des oiseaux a remplacé le vacarme de la ville. – “Seaux d’eau” -Bananes, mandarines, avocats ou fruits de la passion y murissent, tandis que des abeilles et des papillons butinent les fleurs. Dans un bassin abritant des poissons, un colibri se toilette. Pareille à une oasis, la forêt a développé son propre écosystème. “Il n’y avait rien, personne dans les collines, alors petit à petit j’ai commencé en transportant des seaux d’eau”, explique l’octogénaire. A Lima, 6% des 10 millions d’habitants n’avaient pas accès à l’eau courante en 2024, selon une enquête de l’Institut national de statistique et d’informatique.Au fil de ses voyages, elle rassemble des espèces venues de tout le pays et aménage son terrain escarpé en terrasses, s’inspirant des savoirs ancestraux andins pour cultiver les pentes abruptes et optimiser la gestion de l’eau.Des sentiers, escaliers et passerelles suspendues parcourent le site, désormais équipé de trois puits connectés au réseau d’approvisionnement en eau de la ville.Quatre de ses enfants gèrent désormais le lieu, qui depuis 2020 accueille des visiteurs, dont de nombreux scolaires. “Nous voulons que ce lieu soit une source d’inspiration”, confie Esther, l’une des filles de l’octogénaire, disant recevoir une centaine de curieux chaque semaine.Au-delà de l’aspect touristique, l’initiative offre aussi des bénéfices écologiques au quartier, avec une modification du microclimat local, selon les experts.”Ce demi-hectare boisé régule la température, l’humidité et améliore la santé, notamment dans une zone où les maladies respiratoires sont fréquentes”, note Fernando Regalo, ingénieur forestier pour l’ONG Fundacion para la conservacion y el desarrollo sostenible (FCDS). Le projet n’a reçu aucune subvention jusqu’à présent mais Jesus Maldonado, le maire depuis 2023 du district, assure vouloir le soutenir. “Cela montre qu’on peut faire autrement”, affirme-t-il.En attendant, la famille a entamé de nouvelles plantations tout en continuant d’accueillir le public. “On a l’impression d’être dans la jungle, avec les bruits, les petits animaux, les oiseaux et les arbres”, s’enthousiasme Constantina Zevallos Mora, une habitante de la capitale venue en famille.

Vieillir à Cuba, un combat quotidien pour subsister

Au crépuscule de leur vie, avec des pensions qui ne permettent d’acheter que 15 Å“ufs, les personnes âgées tentent de surmonter la grave crise économique à Cuba, l’un des pays les plus vieillissants d’Amérique latine. Sous une galerie de la rue Galiano, dans le cÅ“ur vibrant de La Havane, Isidro Manuet, 73 ans, installe chaque matin son petit stand de vente informelle pour gagner le strict minimum. “Je parviens à vivre, à survivre, cela sert à manger, pas à autre chose”, confie à l’AFP l’homme à la peau marquée par le soleil et les ans.Comme lui, de nombreux seniors se tournent vers la vente ambulante de café, cigarettes ou objets de seconde main pour affronter la pire crise économique que l’île ait connu depuis l’implosion du bloc soviétique en 1991. Fin 2024, plus de 25% des 9,7 millions d’habitants de Cuba avaient plus de 60 ans, selon les statistiques officielles, dépassant ainsi le Chili et l’Uruguay. Et plus de 39% des retraités cubains perçoivent une pension minimale de 1.528 pesos. L’équivalent de 13 dollars au taux officiel, mais de 4 dollars seulement sur le marché informel, qui dicte les prix dans la rue.”Lutte pour la vie car la mort est certaine”, lâche le vieil homme.Des Cubains passent devant lui avec des sacs remplis de nourriture. Ils viennent de Casalinda, l’un des magasins en dollars ouverts par le gouvernement en janvier, accentuant ainsi la fracture sociale sur l’île. – Absence de soutien familial -Antonia Diez, 70 ans, vend vêtements et maquillage. “On se débrouille avec ça”, “la situation est difficile” et la pension “ne suffit pas”, explique cette dame qui touche une retraite de 1.540 pesos, à peine assez pour acheter 15 Å“ufs ou un peu plus de deux kilos de riz. A Cuba, l’âge de la retraite est de 60 ans pour les femmes, 65 ans pour les hommes, mais nombreux sont ceux qui continuent à travailler au-delà.Beaucoup de personnes âgées se sont retrouvées privées de soutien familial depuis 2022, après le plus grand exode migratoire de l’histoire de Cuba, sur fond de crise marquée par la pénurie d’aliments et de médicaments, des coupures d’électricité récurrentes et une inflation galopante. Dans les rues apparaissent de plus en plus de mendiants. Parfois, un vieillard fouillant dans des poubelles à la recherche de quelque chose à vendre ou à manger.La crise frappe également les aides que le gouvernement destine aux plus démunis. Mme Diez recevait auparavant un colis d’aliments fourni par l’aide sociale, “mais ça fait longtemps qu’ils n’envoient plus rien”, regrette-t-elle.Le gouvernement ne garantit plus non plus l’approvisionnement régulier du panier de base qui, pendant des décennies, a été distribué à la population via la “libreta”, le livret de rationnement. – “Sans avenir” -Pour compléter ce panier, déjà réduit au strict minimum, les Cubains — dont les salaires et pensions sont versés en pesos — doivent se rendre dans les magasins en dollars ou les commerces privés, aux prix exorbitants pour la majorité de la population.Selon le Centre d’études de l’économie cubaine de l’Université de La Havane, en 2023, une famille cubaine de trois personnes avait besoin de 12 à 14 salaires minimums (2.100 pesos) pour couvrir son panier de base.D’après les chiffres officiels, 68.000 Cubains de plus de 60 ans bénéficient du réseau de près de 1.600 cantines du Système d’assistance familiale (SAF), créé en 1998 pour les personnes vulnérables. Eva Suarez, 78 ans, a pris sa retraite en 2008 avec la pension minimale et fréquente, depuis un an et demi, une cantine SAF dans le centre historique de La Havane. Là, un repas coûte au maximum 13 pesos (environ 11 centimes de dollar). Sa “seule alternative” dans un pays où “tout est très cher” et alors qu’elle ne peut pas compter sur une aide régulière de ses deux enfants, explique-t-elle.À la précarité économique, s’ajoute chez certains seniors une profonde déception. Après avoir travaillé 36 ans comme économiste et être partie à la retraite avec 1.600 pesos par mois, Lucy Pérez, 72 ans, dresse un constat amer: “Je n’ai rien, ma maison tombe en ruine (…) la situation est précaire et sans avenir”.

Vieillir à Cuba, un combat quotidien pour subsister

Au crépuscule de leur vie, avec des pensions qui ne permettent d’acheter que 15 Å“ufs, les personnes âgées tentent de surmonter la grave crise économique à Cuba, l’un des pays les plus vieillissants d’Amérique latine. Sous une galerie de la rue Galiano, dans le cÅ“ur vibrant de La Havane, Isidro Manuet, 73 ans, installe chaque matin son petit stand de vente informelle pour gagner le strict minimum. “Je parviens à vivre, à survivre, cela sert à manger, pas à autre chose”, confie à l’AFP l’homme à la peau marquée par le soleil et les ans.Comme lui, de nombreux seniors se tournent vers la vente ambulante de café, cigarettes ou objets de seconde main pour affronter la pire crise économique que l’île ait connu depuis l’implosion du bloc soviétique en 1991. Fin 2024, plus de 25% des 9,7 millions d’habitants de Cuba avaient plus de 60 ans, selon les statistiques officielles, dépassant ainsi le Chili et l’Uruguay. Et plus de 39% des retraités cubains perçoivent une pension minimale de 1.528 pesos. L’équivalent de 13 dollars au taux officiel, mais de 4 dollars seulement sur le marché informel, qui dicte les prix dans la rue.”Lutte pour la vie car la mort est certaine”, lâche le vieil homme.Des Cubains passent devant lui avec des sacs remplis de nourriture. Ils viennent de Casalinda, l’un des magasins en dollars ouverts par le gouvernement en janvier, accentuant ainsi la fracture sociale sur l’île. – Absence de soutien familial -Antonia Diez, 70 ans, vend vêtements et maquillage. “On se débrouille avec ça”, “la situation est difficile” et la pension “ne suffit pas”, explique cette dame qui touche une retraite de 1.540 pesos, à peine assez pour acheter 15 Å“ufs ou un peu plus de deux kilos de riz. A Cuba, l’âge de la retraite est de 60 ans pour les femmes, 65 ans pour les hommes, mais nombreux sont ceux qui continuent à travailler au-delà.Beaucoup de personnes âgées se sont retrouvées privées de soutien familial depuis 2022, après le plus grand exode migratoire de l’histoire de Cuba, sur fond de crise marquée par la pénurie d’aliments et de médicaments, des coupures d’électricité récurrentes et une inflation galopante. Dans les rues apparaissent de plus en plus de mendiants. Parfois, un vieillard fouillant dans des poubelles à la recherche de quelque chose à vendre ou à manger.La crise frappe également les aides que le gouvernement destine aux plus démunis. Mme Diez recevait auparavant un colis d’aliments fourni par l’aide sociale, “mais ça fait longtemps qu’ils n’envoient plus rien”, regrette-t-elle.Le gouvernement ne garantit plus non plus l’approvisionnement régulier du panier de base qui, pendant des décennies, a été distribué à la population via la “libreta”, le livret de rationnement. – “Sans avenir” -Pour compléter ce panier, déjà réduit au strict minimum, les Cubains — dont les salaires et pensions sont versés en pesos — doivent se rendre dans les magasins en dollars ou les commerces privés, aux prix exorbitants pour la majorité de la population.Selon le Centre d’études de l’économie cubaine de l’Université de La Havane, en 2023, une famille cubaine de trois personnes avait besoin de 12 à 14 salaires minimums (2.100 pesos) pour couvrir son panier de base.D’après les chiffres officiels, 68.000 Cubains de plus de 60 ans bénéficient du réseau de près de 1.600 cantines du Système d’assistance familiale (SAF), créé en 1998 pour les personnes vulnérables. Eva Suarez, 78 ans, a pris sa retraite en 2008 avec la pension minimale et fréquente, depuis un an et demi, une cantine SAF dans le centre historique de La Havane. Là, un repas coûte au maximum 13 pesos (environ 11 centimes de dollar). Sa “seule alternative” dans un pays où “tout est très cher” et alors qu’elle ne peut pas compter sur une aide régulière de ses deux enfants, explique-t-elle.À la précarité économique, s’ajoute chez certains seniors une profonde déception. Après avoir travaillé 36 ans comme économiste et être partie à la retraite avec 1.600 pesos par mois, Lucy Pérez, 72 ans, dresse un constat amer: “Je n’ai rien, ma maison tombe en ruine (…) la situation est précaire et sans avenir”.

Vieillir à Cuba, un combat quotidien pour subsister

Au crépuscule de leur vie, avec des pensions qui ne permettent d’acheter que 15 Å“ufs, les personnes âgées tentent de surmonter la grave crise économique à Cuba, l’un des pays les plus vieillissants d’Amérique latine. Sous une galerie de la rue Galiano, dans le cÅ“ur vibrant de La Havane, Isidro Manuet, 73 ans, installe chaque matin son petit stand de vente informelle pour gagner le strict minimum. “Je parviens à vivre, à survivre, cela sert à manger, pas à autre chose”, confie à l’AFP l’homme à la peau marquée par le soleil et les ans.Comme lui, de nombreux seniors se tournent vers la vente ambulante de café, cigarettes ou objets de seconde main pour affronter la pire crise économique que l’île ait connu depuis l’implosion du bloc soviétique en 1991. Fin 2024, plus de 25% des 9,7 millions d’habitants de Cuba avaient plus de 60 ans, selon les statistiques officielles, dépassant ainsi le Chili et l’Uruguay. Et plus de 39% des retraités cubains perçoivent une pension minimale de 1.528 pesos. L’équivalent de 13 dollars au taux officiel, mais de 4 dollars seulement sur le marché informel, qui dicte les prix dans la rue.”Lutte pour la vie car la mort est certaine”, lâche le vieil homme.Des Cubains passent devant lui avec des sacs remplis de nourriture. Ils viennent de Casalinda, l’un des magasins en dollars ouverts par le gouvernement en janvier, accentuant ainsi la fracture sociale sur l’île. – Absence de soutien familial -Antonia Diez, 70 ans, vend vêtements et maquillage. “On se débrouille avec ça”, “la situation est difficile” et la pension “ne suffit pas”, explique cette dame qui touche une retraite de 1.540 pesos, à peine assez pour acheter 15 Å“ufs ou un peu plus de deux kilos de riz. A Cuba, l’âge de la retraite est de 60 ans pour les femmes, 65 ans pour les hommes, mais nombreux sont ceux qui continuent à travailler au-delà.Beaucoup de personnes âgées se sont retrouvées privées de soutien familial depuis 2022, après le plus grand exode migratoire de l’histoire de Cuba, sur fond de crise marquée par la pénurie d’aliments et de médicaments, des coupures d’électricité récurrentes et une inflation galopante. Dans les rues apparaissent de plus en plus de mendiants. Parfois, un vieillard fouillant dans des poubelles à la recherche de quelque chose à vendre ou à manger.La crise frappe également les aides que le gouvernement destine aux plus démunis. Mme Diez recevait auparavant un colis d’aliments fourni par l’aide sociale, “mais ça fait longtemps qu’ils n’envoient plus rien”, regrette-t-elle.Le gouvernement ne garantit plus non plus l’approvisionnement régulier du panier de base qui, pendant des décennies, a été distribué à la population via la “libreta”, le livret de rationnement. – “Sans avenir” -Pour compléter ce panier, déjà réduit au strict minimum, les Cubains — dont les salaires et pensions sont versés en pesos — doivent se rendre dans les magasins en dollars ou les commerces privés, aux prix exorbitants pour la majorité de la population.Selon le Centre d’études de l’économie cubaine de l’Université de La Havane, en 2023, une famille cubaine de trois personnes avait besoin de 12 à 14 salaires minimums (2.100 pesos) pour couvrir son panier de base.D’après les chiffres officiels, 68.000 Cubains de plus de 60 ans bénéficient du réseau de près de 1.600 cantines du Système d’assistance familiale (SAF), créé en 1998 pour les personnes vulnérables. Eva Suarez, 78 ans, a pris sa retraite en 2008 avec la pension minimale et fréquente, depuis un an et demi, une cantine SAF dans le centre historique de La Havane. Là, un repas coûte au maximum 13 pesos (environ 11 centimes de dollar). Sa “seule alternative” dans un pays où “tout est très cher” et alors qu’elle ne peut pas compter sur une aide régulière de ses deux enfants, explique-t-elle.À la précarité économique, s’ajoute chez certains seniors une profonde déception. Après avoir travaillé 36 ans comme économiste et être partie à la retraite avec 1.600 pesos par mois, Lucy Pérez, 72 ans, dresse un constat amer: “Je n’ai rien, ma maison tombe en ruine (…) la situation est précaire et sans avenir”.

Après le vélo électrique, une nouvelle vie pour les batteries

Quand la batterie de vélo électrique alimente un luminaire mobile: dans l’ouest de la France, la startup Voltr veut “donner une seconde vie” aux batteries lithium usagées pour décarboner le stockage d’énergie.Dans un grand hangar en périphérie d’Angers, sous la lumière des néons, un opérateur démonte consciencieusement des batteries d’aspirateur à l’aide d’une dévisseuse, avant de démanteler leur coeur.A l’aide d’une fraiseuse, il “vient abraser, donc enlever le plastique autour des cellules de lithium, pour pouvoir ensuite les dissocier” à la main, explique Alban Régnier, président et co-fondateur de Voltr.Chaque batterie de vélo ou de trottinette est constituée de dizaines de cellules de lithium, des petits accumulateurs qui ressemblent aux piles standard de télécommandes, reliées entre elles par du nickel qui assure la conductivité, et gérées par une carte électronique.Ces composants, qui stockent l’énergie, représentent “80% de l’empreinte carbone” de la batterie, et “70% du coût économique”, selon M. Régnier, qui entend “prouver qu’on peut donner une seconde vie aux cellules et donc aux batteries”.Car le plus gros de l’empreinte carbone d’une batterie, c’est l’extraction minière et le raffinage des métaux critiques qui composent les cellules, en provenance en grande partie de Chine, et rare en Europe.”L’idée, c’est de récupérer une batterie qui va être encore en bon état (…), de récupérer les cellules qui sont à l’intérieur, les diagnostiquer et réassembler entre elles celles qui fonctionnent bien”, explique M. Régnier.Le principe consiste à “descendre une marche en terme d’utilisation” et à utiliser, par exemple, une batterie de vélo, plus puissante, pour en faire une batterie de luminaire mobile, appareil moins exigeant en termes d’autonomie et de performance, permettant ainsi de ne pas être pénalisé par l’usage d’une batterie de seconde monte.Une fois la cellule extraite et séparée de l’appareillage électronique de la batterie, elle passe sur une machine circulaire, sorte de carrousel sur lequel elle est soumise à une série de tests: voltage, résistance, détection visuelle pour voir si elle abimée ou pas ou pas.-Soulager les acteurs du recyclage -Elle est ensuite branchée sur un “cycleur”, sorte de grosse armoire où sont alignées des dizaines de cellules, pour définir le niveau d’énergie résiduelle.”On va appliquer une intelligence artificielle de prédiction qui va nous permettre (…) de savoir comment elle va se comporter en seconde vie. Puis, on va associer entre elles les meilleures cellules et les plus homogènes pour refaire une nouvelle batterie”, explique M. Régnier.Reconditionnées dans un boitier neuf et avec une nouvelle carte électronique, ces batteries rempliront bientôt les rayons de dizaines de magasins d’une célèbre enseigne de bricolage.Environ 70% des cellules que récupère Voltr sont réemployées, un chiffre qui a vocation à augmenter, selon M. Régnier.Approvisionnée en direct par des industriels, les recycleurs historiques et les éco-organismes comme Batribox, la première ligne de production de Voltr, inaugurée en 2023, a reconditionné à ce jour quelque 200.000 cellules sur 35.500 batteries, “remises sur le marché partout en Europe”, selon M. Régnier, qui table sur une très forte montée en puissance.L’objectif est de reconditionner “200 millions de cellules par an sur plusieurs usines en Europe d’ici à 2033”, explique-t-il.Après une première levée de fonds de 4 millions d’euros en 2023, il attend une nouvelle levée de fonds de “plusieurs dizaines de millions d’euros” pour concrétiser cette montée en puissance, qui doit lui permettre d’ouvrir une usine automatisée en France d’ici deux ans, ainsi que des sites de stockage.L’enjeu dépasse de loin la startup, le cahier des charges imposé par l’Etat aux éco-organismes des piles et batteries prévoyant un taux de réemploi de 5% d’ici 2030, avec une cible intermédiaire de 2% en 2027, selon l’un de ces éco-organismes, Batribox.En outre, “tout ce qui pourra partir en réemploi, sous réserve que ce soit de qualité suffisante, réduira la pression sur les acteurs du recyclage qui n’ont pas toujours des solutions à nous offrir”, a indiqué Emmanuel Toussaint-Dauvergne, directeur général de Batribox.

Après le vélo électrique, une nouvelle vie pour les batteries

Quand la batterie de vélo électrique alimente un luminaire mobile: dans l’ouest de la France, la startup Voltr veut “donner une seconde vie” aux batteries lithium usagées pour décarboner le stockage d’énergie.Dans un grand hangar en périphérie d’Angers, sous la lumière des néons, un opérateur démonte consciencieusement des batteries d’aspirateur à l’aide d’une dévisseuse, avant de démanteler leur coeur.A l’aide d’une fraiseuse, il “vient abraser, donc enlever le plastique autour des cellules de lithium, pour pouvoir ensuite les dissocier” à la main, explique Alban Régnier, président et co-fondateur de Voltr.Chaque batterie de vélo ou de trottinette est constituée de dizaines de cellules de lithium, des petits accumulateurs qui ressemblent aux piles standard de télécommandes, reliées entre elles par du nickel qui assure la conductivité, et gérées par une carte électronique.Ces composants, qui stockent l’énergie, représentent “80% de l’empreinte carbone” de la batterie, et “70% du coût économique”, selon M. Régnier, qui entend “prouver qu’on peut donner une seconde vie aux cellules et donc aux batteries”.Car le plus gros de l’empreinte carbone d’une batterie, c’est l’extraction minière et le raffinage des métaux critiques qui composent les cellules, en provenance en grande partie de Chine, et rare en Europe.”L’idée, c’est de récupérer une batterie qui va être encore en bon état (…), de récupérer les cellules qui sont à l’intérieur, les diagnostiquer et réassembler entre elles celles qui fonctionnent bien”, explique M. Régnier.Le principe consiste à “descendre une marche en terme d’utilisation” et à utiliser, par exemple, une batterie de vélo, plus puissante, pour en faire une batterie de luminaire mobile, appareil moins exigeant en termes d’autonomie et de performance, permettant ainsi de ne pas être pénalisé par l’usage d’une batterie de seconde monte.Une fois la cellule extraite et séparée de l’appareillage électronique de la batterie, elle passe sur une machine circulaire, sorte de carrousel sur lequel elle est soumise à une série de tests: voltage, résistance, détection visuelle pour voir si elle abimée ou pas ou pas.-Soulager les acteurs du recyclage -Elle est ensuite branchée sur un “cycleur”, sorte de grosse armoire où sont alignées des dizaines de cellules, pour définir le niveau d’énergie résiduelle.”On va appliquer une intelligence artificielle de prédiction qui va nous permettre (…) de savoir comment elle va se comporter en seconde vie. Puis, on va associer entre elles les meilleures cellules et les plus homogènes pour refaire une nouvelle batterie”, explique M. Régnier.Reconditionnées dans un boitier neuf et avec une nouvelle carte électronique, ces batteries rempliront bientôt les rayons de dizaines de magasins d’une célèbre enseigne de bricolage.Environ 70% des cellules que récupère Voltr sont réemployées, un chiffre qui a vocation à augmenter, selon M. Régnier.Approvisionnée en direct par des industriels, les recycleurs historiques et les éco-organismes comme Batribox, la première ligne de production de Voltr, inaugurée en 2023, a reconditionné à ce jour quelque 200.000 cellules sur 35.500 batteries, “remises sur le marché partout en Europe”, selon M. Régnier, qui table sur une très forte montée en puissance.L’objectif est de reconditionner “200 millions de cellules par an sur plusieurs usines en Europe d’ici à 2033”, explique-t-il.Après une première levée de fonds de 4 millions d’euros en 2023, il attend une nouvelle levée de fonds de “plusieurs dizaines de millions d’euros” pour concrétiser cette montée en puissance, qui doit lui permettre d’ouvrir une usine automatisée en France d’ici deux ans, ainsi que des sites de stockage.L’enjeu dépasse de loin la startup, le cahier des charges imposé par l’Etat aux éco-organismes des piles et batteries prévoyant un taux de réemploi de 5% d’ici 2030, avec une cible intermédiaire de 2% en 2027, selon l’un de ces éco-organismes, Batribox.En outre, “tout ce qui pourra partir en réemploi, sous réserve que ce soit de qualité suffisante, réduira la pression sur les acteurs du recyclage qui n’ont pas toujours des solutions à nous offrir”, a indiqué Emmanuel Toussaint-Dauvergne, directeur général de Batribox.

Après le vélo électrique, une nouvelle vie pour les batteries

Quand la batterie de vélo électrique alimente un luminaire mobile: dans l’ouest de la France, la startup Voltr veut “donner une seconde vie” aux batteries lithium usagées pour décarboner le stockage d’énergie.Dans un grand hangar en périphérie d’Angers, sous la lumière des néons, un opérateur démonte consciencieusement des batteries d’aspirateur à l’aide d’une dévisseuse, avant de démanteler leur coeur.A l’aide d’une fraiseuse, il “vient abraser, donc enlever le plastique autour des cellules de lithium, pour pouvoir ensuite les dissocier” à la main, explique Alban Régnier, président et co-fondateur de Voltr.Chaque batterie de vélo ou de trottinette est constituée de dizaines de cellules de lithium, des petits accumulateurs qui ressemblent aux piles standard de télécommandes, reliées entre elles par du nickel qui assure la conductivité, et gérées par une carte électronique.Ces composants, qui stockent l’énergie, représentent “80% de l’empreinte carbone” de la batterie, et “70% du coût économique”, selon M. Régnier, qui entend “prouver qu’on peut donner une seconde vie aux cellules et donc aux batteries”.Car le plus gros de l’empreinte carbone d’une batterie, c’est l’extraction minière et le raffinage des métaux critiques qui composent les cellules, en provenance en grande partie de Chine, et rare en Europe.”L’idée, c’est de récupérer une batterie qui va être encore en bon état (…), de récupérer les cellules qui sont à l’intérieur, les diagnostiquer et réassembler entre elles celles qui fonctionnent bien”, explique M. Régnier.Le principe consiste à “descendre une marche en terme d’utilisation” et à utiliser, par exemple, une batterie de vélo, plus puissante, pour en faire une batterie de luminaire mobile, appareil moins exigeant en termes d’autonomie et de performance, permettant ainsi de ne pas être pénalisé par l’usage d’une batterie de seconde monte.Une fois la cellule extraite et séparée de l’appareillage électronique de la batterie, elle passe sur une machine circulaire, sorte de carrousel sur lequel elle est soumise à une série de tests: voltage, résistance, détection visuelle pour voir si elle abimée ou pas ou pas.-Soulager les acteurs du recyclage -Elle est ensuite branchée sur un “cycleur”, sorte de grosse armoire où sont alignées des dizaines de cellules, pour définir le niveau d’énergie résiduelle.”On va appliquer une intelligence artificielle de prédiction qui va nous permettre (…) de savoir comment elle va se comporter en seconde vie. Puis, on va associer entre elles les meilleures cellules et les plus homogènes pour refaire une nouvelle batterie”, explique M. Régnier.Reconditionnées dans un boitier neuf et avec une nouvelle carte électronique, ces batteries rempliront bientôt les rayons de dizaines de magasins d’une célèbre enseigne de bricolage.Environ 70% des cellules que récupère Voltr sont réemployées, un chiffre qui a vocation à augmenter, selon M. Régnier.Approvisionnée en direct par des industriels, les recycleurs historiques et les éco-organismes comme Batribox, la première ligne de production de Voltr, inaugurée en 2023, a reconditionné à ce jour quelque 200.000 cellules sur 35.500 batteries, “remises sur le marché partout en Europe”, selon M. Régnier, qui table sur une très forte montée en puissance.L’objectif est de reconditionner “200 millions de cellules par an sur plusieurs usines en Europe d’ici à 2033”, explique-t-il.Après une première levée de fonds de 4 millions d’euros en 2023, il attend une nouvelle levée de fonds de “plusieurs dizaines de millions d’euros” pour concrétiser cette montée en puissance, qui doit lui permettre d’ouvrir une usine automatisée en France d’ici deux ans, ainsi que des sites de stockage.L’enjeu dépasse de loin la startup, le cahier des charges imposé par l’Etat aux éco-organismes des piles et batteries prévoyant un taux de réemploi de 5% d’ici 2030, avec une cible intermédiaire de 2% en 2027, selon l’un de ces éco-organismes, Batribox.En outre, “tout ce qui pourra partir en réemploi, sous réserve que ce soit de qualité suffisante, réduira la pression sur les acteurs du recyclage qui n’ont pas toujours des solutions à nous offrir”, a indiqué Emmanuel Toussaint-Dauvergne, directeur général de Batribox.

Après le vélo électrique, une nouvelle vie pour les batteries

Quand la batterie de vélo électrique alimente un luminaire mobile: dans l’ouest de la France, la startup Voltr veut “donner une seconde vie” aux batteries lithium usagées pour décarboner le stockage d’énergie.Dans un grand hangar en périphérie d’Angers, sous la lumière des néons, un opérateur démonte consciencieusement des batteries d’aspirateur à l’aide d’une dévisseuse, avant de démanteler leur coeur.A l’aide d’une fraiseuse, il “vient abraser, donc enlever le plastique autour des cellules de lithium, pour pouvoir ensuite les dissocier” à la main, explique Alban Régnier, président et co-fondateur de Voltr.Chaque batterie de vélo ou de trottinette est constituée de dizaines de cellules de lithium, des petits accumulateurs qui ressemblent aux piles standard de télécommandes, reliées entre elles par du nickel qui assure la conductivité, et gérées par une carte électronique.Ces composants, qui stockent l’énergie, représentent “80% de l’empreinte carbone” de la batterie, et “70% du coût économique”, selon M. Régnier, qui entend “prouver qu’on peut donner une seconde vie aux cellules et donc aux batteries”.Car le plus gros de l’empreinte carbone d’une batterie, c’est l’extraction minière et le raffinage des métaux critiques qui composent les cellules, en provenance en grande partie de Chine, et rare en Europe.”L’idée, c’est de récupérer une batterie qui va être encore en bon état (…), de récupérer les cellules qui sont à l’intérieur, les diagnostiquer et réassembler entre elles celles qui fonctionnent bien”, explique M. Régnier.Le principe consiste à “descendre une marche en terme d’utilisation” et à utiliser, par exemple, une batterie de vélo, plus puissante, pour en faire une batterie de luminaire mobile, appareil moins exigeant en termes d’autonomie et de performance, permettant ainsi de ne pas être pénalisé par l’usage d’une batterie de seconde monte.Une fois la cellule extraite et séparée de l’appareillage électronique de la batterie, elle passe sur une machine circulaire, sorte de carrousel sur lequel elle est soumise à une série de tests: voltage, résistance, détection visuelle pour voir si elle abimée ou pas ou pas.-Soulager les acteurs du recyclage -Elle est ensuite branchée sur un “cycleur”, sorte de grosse armoire où sont alignées des dizaines de cellules, pour définir le niveau d’énergie résiduelle.”On va appliquer une intelligence artificielle de prédiction qui va nous permettre (…) de savoir comment elle va se comporter en seconde vie. Puis, on va associer entre elles les meilleures cellules et les plus homogènes pour refaire une nouvelle batterie”, explique M. Régnier.Reconditionnées dans un boitier neuf et avec une nouvelle carte électronique, ces batteries rempliront bientôt les rayons de dizaines de magasins d’une célèbre enseigne de bricolage.Environ 70% des cellules que récupère Voltr sont réemployées, un chiffre qui a vocation à augmenter, selon M. Régnier.Approvisionnée en direct par des industriels, les recycleurs historiques et les éco-organismes comme Batribox, la première ligne de production de Voltr, inaugurée en 2023, a reconditionné à ce jour quelque 200.000 cellules sur 35.500 batteries, “remises sur le marché partout en Europe”, selon M. Régnier, qui table sur une très forte montée en puissance.L’objectif est de reconditionner “200 millions de cellules par an sur plusieurs usines en Europe d’ici à 2033”, explique-t-il.Après une première levée de fonds de 4 millions d’euros en 2023, il attend une nouvelle levée de fonds de “plusieurs dizaines de millions d’euros” pour concrétiser cette montée en puissance, qui doit lui permettre d’ouvrir une usine automatisée en France d’ici deux ans, ainsi que des sites de stockage.L’enjeu dépasse de loin la startup, le cahier des charges imposé par l’Etat aux éco-organismes des piles et batteries prévoyant un taux de réemploi de 5% d’ici 2030, avec une cible intermédiaire de 2% en 2027, selon l’un de ces éco-organismes, Batribox.En outre, “tout ce qui pourra partir en réemploi, sous réserve que ce soit de qualité suffisante, réduira la pression sur les acteurs du recyclage qui n’ont pas toujours des solutions à nous offrir”, a indiqué Emmanuel Toussaint-Dauvergne, directeur général de Batribox.

En Champagne, une serre “coffre-fort” pour protéger la racine des vignes du changement climatique

Une cathédrale de verre au coeur du vignoble champenois: une serre bioclimatique est inaugurée vendredi à Blancs-Coteaux (Marne) afin de préserver le matériel végétal de la vigne de plusieurs régions viticoles françaises de plus en plus menacé par les effets du changement climatique.Avant d’être planté dans les vignes, un pied de vigne passe par plusieurs étapes de sélections, dont la prémultiplication: une phase cruciale où sont cultivées des “vignes mères”, élevées dans un environnement très contrôlé pour garantir leur parfaite santé sanitaire. Ces vignes mères fournissent les porte-greffes (la partie racinaire) et les greffons (la partie qui portera les raisins), maillon essentiel du vignoble, qui seront ensuite assemblés par des pépiniéristes avant d’être vendus aux viticulteurs.Jusqu’à présent, cette phase de prémultiplication se faisait en plein champ, notamment à Gionges pour la Champagne, où Sébastien Debuisson et son équipe veillent sur ces plants sensibles.”Ces vignes sont conservées à l’écart des autres parcelles pour éviter toute contamination par des parasites, insectes, virus ou champignons. Elles sont contrôlées chaque année, mais restent exposées au milieu naturel et donc aux maladies et virus”, explique M. Debuisson, directeur qualité et développement durable au Comité Champagne.”Ces vignes sont exposées à des aléas climatiques et aux nouveaux bio-agresseurs liées au réchauffement climatique”, poursuit l’ingénieur.La nécessité de préserver ce patrimoine végétal dans des conditions de sécurité optimales, qui s’est imposée au 19e siècle quand le parasite phylloxéra a ravagé les vignes françaises, devient encore plus pressante face aux menaces climatiques.La Champagne, le Beaujolais, et la Bourgogne se sont alliés pour concrétiser ce projet d’un coût de plus de 8 millions d’euros, financé en grande partie par des fonds publics, afin de pérenniser l’avenir de ces vignobles.Les plants les plus stratégiques sont peu à peu transférés en milieu confiné et hors-sol, dans un “coffre-fort” : une serre ultra-sécurisée, baptisée Qanopée.Un serre similaire mais plus petite a été lancée dans le Bordelais, et d’autres sont en projet.- variétés inédites -La serre très lumineuse, d’une surface de 4.500 m2, se distingue par sa haute structure métallique blanche et ses vastes baies vitrées. Entièrement hermétique aux insectes, elle offre un environnement totalement contrôlé : température, humidité, irrigation, fertilisation.Elle a déjà reçu ses premiers plants, qui sont cultivés dans des pots hors-sol et connectés à un système d’irrigation par goute-à-goutte automatisé. La serre dispose d’un système de régulation climatique, alimenté par les eaux de drainage et de pluie. Ici, “nous pouvons réguler le climat et nous ne sommes pas dépendants des sécheresses, des vents violents ou des grêles liés au changement climatique”, souligne Célia Borrégo, responsable du site. Aussi, “si des plants produisent peu ou pas, ou s’ils sont malades, on peut les évacuer très vite et les remplacer, nous pouvons être très agiles”.Outre la météo, la serre protège “de tous les insectes vecteurs de maladies, qu’il s’agisse les nématodes, de cicadelle” et permet de “prévenir la propagation de virus graves comme le court-noué, la flavescence dorée ou le GPGV”, détaille Mme Borrégo. L’accès à la serre est strictement contrôlé : pour y pénétrer il faut passer un sas de décontamination et porter des protections individuelles – blouses, surchaussures et charlotte.Les premiers plants issus de cette serre devraient être disponibles pour les pépiniéristes en 2027.Cet outil permet également “d’accélérer la production et la diffusion des variétés sélectionnées, qu’il s’agisse de cépages emblématiques comme le gamay, le pinot noir ou le chardonnay” ou encore “de nouvelles variétés résistantes” aux maladies, explique Bertrand Châtelet, responsable technique Inter Beaujolais.Les recherches sur des variétés inédites dans le vignoble traditionnel pour s’adapter aux changements climatiques en sont encore à leurs débuts, et la serre permettra d’expérimenter plus rapidement, explique-t-il.  

En Champagne, une serre “coffre-fort” pour protéger la racine des vignes du changement climatique

Une cathédrale de verre au coeur du vignoble champenois: une serre bioclimatique est inaugurée vendredi à Blancs-Coteaux (Marne) afin de préserver le matériel végétal de la vigne de plusieurs régions viticoles françaises de plus en plus menacé par les effets du changement climatique.Avant d’être planté dans les vignes, un pied de vigne passe par plusieurs étapes de sélections, dont la prémultiplication: une phase cruciale où sont cultivées des “vignes mères”, élevées dans un environnement très contrôlé pour garantir leur parfaite santé sanitaire. Ces vignes mères fournissent les porte-greffes (la partie racinaire) et les greffons (la partie qui portera les raisins), maillon essentiel du vignoble, qui seront ensuite assemblés par des pépiniéristes avant d’être vendus aux viticulteurs.Jusqu’à présent, cette phase de prémultiplication se faisait en plein champ, notamment à Gionges pour la Champagne, où Sébastien Debuisson et son équipe veillent sur ces plants sensibles.”Ces vignes sont conservées à l’écart des autres parcelles pour éviter toute contamination par des parasites, insectes, virus ou champignons. Elles sont contrôlées chaque année, mais restent exposées au milieu naturel et donc aux maladies et virus”, explique M. Debuisson, directeur qualité et développement durable au Comité Champagne.”Ces vignes sont exposées à des aléas climatiques et aux nouveaux bio-agresseurs liées au réchauffement climatique”, poursuit l’ingénieur.La nécessité de préserver ce patrimoine végétal dans des conditions de sécurité optimales, qui s’est imposée au 19e siècle quand le parasite phylloxéra a ravagé les vignes françaises, devient encore plus pressante face aux menaces climatiques.La Champagne, le Beaujolais, et la Bourgogne se sont alliés pour concrétiser ce projet d’un coût de plus de 8 millions d’euros, financé en grande partie par des fonds publics, afin de pérenniser l’avenir de ces vignobles.Les plants les plus stratégiques sont peu à peu transférés en milieu confiné et hors-sol, dans un “coffre-fort” : une serre ultra-sécurisée, baptisée Qanopée.Un serre similaire mais plus petite a été lancée dans le Bordelais, et d’autres sont en projet.- variétés inédites -La serre très lumineuse, d’une surface de 4.500 m2, se distingue par sa haute structure métallique blanche et ses vastes baies vitrées. Entièrement hermétique aux insectes, elle offre un environnement totalement contrôlé : température, humidité, irrigation, fertilisation.Elle a déjà reçu ses premiers plants, qui sont cultivés dans des pots hors-sol et connectés à un système d’irrigation par goute-à-goutte automatisé. La serre dispose d’un système de régulation climatique, alimenté par les eaux de drainage et de pluie. Ici, “nous pouvons réguler le climat et nous ne sommes pas dépendants des sécheresses, des vents violents ou des grêles liés au changement climatique”, souligne Célia Borrégo, responsable du site. Aussi, “si des plants produisent peu ou pas, ou s’ils sont malades, on peut les évacuer très vite et les remplacer, nous pouvons être très agiles”.Outre la météo, la serre protège “de tous les insectes vecteurs de maladies, qu’il s’agisse les nématodes, de cicadelle” et permet de “prévenir la propagation de virus graves comme le court-noué, la flavescence dorée ou le GPGV”, détaille Mme Borrégo. L’accès à la serre est strictement contrôlé : pour y pénétrer il faut passer un sas de décontamination et porter des protections individuelles – blouses, surchaussures et charlotte.Les premiers plants issus de cette serre devraient être disponibles pour les pépiniéristes en 2027.Cet outil permet également “d’accélérer la production et la diffusion des variétés sélectionnées, qu’il s’agisse de cépages emblématiques comme le gamay, le pinot noir ou le chardonnay” ou encore “de nouvelles variétés résistantes” aux maladies, explique Bertrand Châtelet, responsable technique Inter Beaujolais.Les recherches sur des variétés inédites dans le vignoble traditionnel pour s’adapter aux changements climatiques en sont encore à leurs débuts, et la serre permettra d’expérimenter plus rapidement, explique-t-il. Â