Entre aveu et discours confus au procès du Saoudien jugé pour l’attentat de Magdebourg

Un Saoudien islamophobe a reconnu lundi avoir conduit la voiture bélier sur un marché de Noël de Magdebourg (est de l’Allemagne) en décembre 2024, tuant six personnes, avançant des considérations politiques et religieuses confuses, au premier jour de son procès.”Je suis celui qui a conduit la voiture”, a affirmé Taleb Jawad al-Abdulmohsen, inculpé des meurtres, le 20 décembre 2024, d’un garçon de neuf ans et de cinq femmes âgées de 45 à 75 ans, et de tentatives de meurtre dans 338 cas, dont 309 concernant des blessés.Cette attaque avait alors fait écho à celle de décembre 2016, lorsqu’un islamiste avait tué 12 personnes en fonçant à bord d’un camion sur le marché de Noël de Berlin.  Pendant plus de quatre mois d’audience, la justice tentera d’éclaircir les motivations de l’accusé, un psychiatre de 51 ans, réfugié au profil atypique, affichant sur les réseaux sociaux sa sympathie pour le parti d’extrême droite allemand, l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), et son hostilité envers l’islam et le gouvernement allemand.- Clin d’oeil et sourire -Installé dans un box vitré pare-balles, il a brandi au début de l’audience un ordinateur portable avec la date “septembre 2026” inscrite sur son écran, en faisant un clin d’oeil et en esquissant un sourire. Il n’a d’abord pas donné d’explication, cependant il s’agit du mois où auront lieu des élections régionales en Saxe-Anhalt, où est situé Magdebourg, et où le parti AfD est donné gagnant dans les sondages.Plus tard, lorsqu’il a pris la parole devant le tribunal, il a plaidé pour que les conservateurs et les sociaux-démocrates, actuellement au pouvoir dans ce Land, ne soient pas reconduits aux prochaines élections.Longue barbe poivre et sel, Taleb Jawad al-Abdulmohsen, revêtu d’un tee-shirt bleu et d’une veste sombre, avait écouté sans émotion apparente la lecture de l’acte d’accusation. Avant de se lancer dans un discours incohérent de 90 minutes sur les politiciens, la violence contre les femmes dans son village saoudien, les ressentiments religieux, et d’enchainer avec des critiques contre la police et les médias, tout en se mouchant et sanglotant. Son attentat à la voiture bélier en pleine période des fêtes avait enflammé le débat autour de l’immigration et la sécurité, alors que l’Allemagne était en pleine campagne des législatives et après plusieurs attaques au couteau dont certaines commises par des étrangers.- “Basses motivations” -Le procès, organisé à Magdebourg même, a nécessité la construction d’une immense salle d’audience, une structure légère provisoire pouvant accueillir des centaines de personnes.L’accusé risque la réclusion à perpétuité assortie d’une peine de sûreté.”Je veux qu’il soit condamné et ne sorte plus jamais de prison”, a déclaré à l’AFP Kerstin Schulenburg, 54 ans, qui mangeait des gaufres avec son neveu de quatre ans, sur le marché, le soir du 20 décembre, dix minutes avant que le Saoudien fonce sur la foule.L’acte d’accusation insiste sur le caractère “sournois” de l’attaque et les “basses motivations” du suspect, qui aurait planifié, seul, son crime pendant plusieurs semaines.L’homme aurait agi par “frustration” à la suite d'”un litige civil et à l’échec de diverses plaintes pénales” de sa part.Arrivé en Allemagne en 2006, il était connu des autorités et avait notamment été condamné à une amende pour menace de crimes.Sur les réseaux sociaux, l’accusé multipliait les déclarations confuses, hostiles à l’islam, avec lequel il avait rompu, et empreintes de conspirationnisme d’extrême droite, notamment quant à une prétendue islamisation de l’Europe.Le procès se penchera aussi sur les failles du dispositif de sécurité autour du marché de Noël, pourtant renforcé en Allemagne depuis l’attentat islamiste de décembre 2016 à Berlin.En 2025, quelques villes ont décidé d’annuler cette tradition en raison du coût de ces mesures. A Berlin, des blocs de bétons ont déjà été installés autour de plusieurs sites devant accueillir ces marchés, afin d’en bloquer le passage à des véhicules. Lundi, la maire de Magdebourg, Simone Borris, a annoncé que les autorités avaient interdit la tenue du marché de Noël de la ville, prévu le 20 novembre. Le drame de Magdebourg avait accru la pression sur le chancelier social-démocrate d’alors, Olaf Scholz, à un moment où l’Allemagne se trouvait en état d’alerte et en pleine campagne électorale. Le parti d’extrême droite AfD en a profité politiquement, décrochant une deuxième place historique aux législatives de février.

COP30: le président du Giec déclare désormais “presque inévitable” de dépasser 1,5°C de réchauffement

Le président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a jugé “presque inévitable” de dépasser à court terme le seuil de 1,5°C de réchauffement, un objectif fixé par l’accord de Paris en 2015, tout en estimant qu’il est “peut-être encore possible” de le limiter.”Il est désormais presque inévitable que le réchauffement climatique dépasse 1,5°C à court terme, et cela est clairement dû à l’insuffisance des mesures prises en faveur du climat au cours des dernières années et à l’augmentation continue des émissions de gaz à effet de serre qui en a résulté”, a déclaré Jim Skea, président du groupe de chercheurs établissant le consensus scientifique sur le climat, lors d’un message vidéo à l’ouverture de la COP30 à Belem au Brésil.”Mais il est peut-être encore possible de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C d’ici à la fin du siècle”, a précisé M. Skea, ajoutant que “cela impliquerait des réductions immédiates, profondes et durables des émissions de dioxyde de carbone, ainsi que l’élimination d’une partie importante du dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère”.L’ONU et de nombreux climatologues ont déjà reconnu que ce niveau de réchauffement serait atteint prochainement, appelant à faire en sorte que le dépassement soit temporaire, ce qui se compterait en décennies.Les scientifiques insistent sur le danger de chaque dixième de degré de réchauffement au-delà de +1,5°C, avec des effets imprévisibles pour les écosystèmes et la vie humaine, entre canicules, sécheresses, incendies, inondations, tempêtes, montée du niveau des mers, atteintes à la biodiversité, etc.L’accord de Paris en 2015 a pour objectif de limiter le réchauffement “bien en dessous” de 2°C, et de maintenir les efforts pour le contenir à 1,5°C, par rapport à la période préindustrielle. Le climat est déjà réchauffé d’environ 1,4°C, selon l’observatoire européen Copernicus.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

COP30: le président du Giec déclare désormais “presque inévitable” de dépasser 1,5°C de réchauffement

Le président du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a jugé “presque inévitable” de dépasser à court terme le seuil de 1,5°C de réchauffement, un objectif fixé par l’accord de Paris en 2015, tout en estimant qu’il est “peut-être encore possible” de le limiter.”Il est désormais presque inévitable que le réchauffement climatique dépasse 1,5°C à court terme, et cela est clairement dû à l’insuffisance des mesures prises en faveur du climat au cours des dernières années et à l’augmentation continue des émissions de gaz à effet de serre qui en a résulté”, a déclaré Jim Skea, président du groupe de chercheurs établissant le consensus scientifique sur le climat, lors d’un message vidéo à l’ouverture de la COP30 à Belem au Brésil.”Mais il est peut-être encore possible de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C d’ici à la fin du siècle”, a précisé M. Skea, ajoutant que “cela impliquerait des réductions immédiates, profondes et durables des émissions de dioxyde de carbone, ainsi que l’élimination d’une partie importante du dioxyde de carbone présent dans l’atmosphère”.L’ONU et de nombreux climatologues ont déjà reconnu que ce niveau de réchauffement serait atteint prochainement, appelant à faire en sorte que le dépassement soit temporaire, ce qui se compterait en décennies.Les scientifiques insistent sur le danger de chaque dixième de degré de réchauffement au-delà de +1,5°C, avec des effets imprévisibles pour les écosystèmes et la vie humaine, entre canicules, sécheresses, incendies, inondations, tempêtes, montée du niveau des mers, atteintes à la biodiversité, etc.L’accord de Paris en 2015 a pour objectif de limiter le réchauffement “bien en dessous” de 2°C, et de maintenir les efforts pour le contenir à 1,5°C, par rapport à la période préindustrielle. Le climat est déjà réchauffé d’environ 1,4°C, selon l’observatoire européen Copernicus.

Le déficit public est “sur les rails” pour respecter les prévisions en 2025, selon le gouvernement

Les finances publiques sont “sur les rails” pour respecter la prévision d’un déficit budgétaire de 5,4% du produit intérieur brut (PIB) en 2025, selon le gouvernement qui a présenté son projet de loi de finances de fin de gestion (PLFFG) en conseil des ministres lundi.Les ministres Roland Lescure (Economie) et Amélie de Montchalin (Comptes publics) ont présenté dans la matinée le texte, qui doit ensuite être déposé devant l’Assemblée nationale. Il “retrace l’exécution budgétaire de l’année 2025” et constitue une “photographie de l’année en cours”, a indiqué la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, à l’issue du conseil. L’objectif de déficit public en 2025 est “sur les rails” et sera “tenu” ce qui “prouve que nous sommes capables de maitriser nos dépenses publiques”, a-t-elle estimé.Le gouvernement projette de ramener le déficit public à 5,4% en 2025 après 5,8% en 2024, et maintient également son objectif de croissance à 0,7% du PIB en 2025. Le texte prévoit par ailleurs d’annuler 1,2 milliard d’euros de crédits, correspondant à la différence entre l’ouverture de 3 milliards d’euros de crédits supplémentaires pour financer divers “aléas de gestion”, et l’annulation de 4,2 milliards d’euros de crédits, dont une “grande partie” sur la réserve de précaution des ministères, précise le gouvernement. Le total des dépenses du périmètre de l’Etat est en hausse de 0,3 milliard d’euros par rapport à la loi de finance initiale, relève Bercy auprès de l’AFP.Dans le détail, 1,1 milliard d’euros supplémentaires financeront la hausse des charges du service public de l’énergie, 300 millions d’euros seront affectés à la mission Défense, et 200 millions pour la mission Sécurité, afin de répondre à des surcoûts opérationnels dans les Outre-mer notamment, précise le texte.  A noter d’autres ouvertures de crédits pour financer l’hébergement d’urgence (100 millions d’euros), des aides et prestations sociales, notamment la prime d’activité (300 millions d’euros) ou l’allocation adulte handicapé (100 millions d’euros).Les annulations de crédits affecteront notamment la mission Travail, emploi et administration des ministères sociaux à hauteur de 800 millions d’euros, ainsi que la mission Recherche et enseignement supérieur (-250 millions d’euros), et Economie (-180 millions d’euros). Du côté des recettes, les rentrées liées à l’impôt sur le revenu sont en petite hausse par rapport à la prévision initiale (+400 millions d’euros), tandis que les recettes d’impôts sur les sociétés augmentent plus nettement (+5,2 milliards d’euros). Les recettes de la contribution différentielle sur les plus hauts revenus (CDHR) ont en revanche été revues à la baisse, estimées à quelque 1,4 milliard d’euros, contre 2 milliards d’euros selon le projet de loi de finances initial.

Le déficit public est “sur les rails” pour respecter les prévisions en 2025, selon le gouvernement

Les finances publiques sont “sur les rails” pour respecter la prévision d’un déficit budgétaire de 5,4% du produit intérieur brut (PIB) en 2025, selon le gouvernement qui a présenté son projet de loi de finances de fin de gestion (PLFFG) en conseil des ministres lundi.Les ministres Roland Lescure (Economie) et Amélie de Montchalin (Comptes publics) ont présenté dans la matinée le texte, qui doit ensuite être déposé devant l’Assemblée nationale. Il “retrace l’exécution budgétaire de l’année 2025” et constitue une “photographie de l’année en cours”, a indiqué la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, à l’issue du conseil. L’objectif de déficit public en 2025 est “sur les rails” et sera “tenu” ce qui “prouve que nous sommes capables de maitriser nos dépenses publiques”, a-t-elle estimé.Le gouvernement projette de ramener le déficit public à 5,4% en 2025 après 5,8% en 2024, et maintient également son objectif de croissance à 0,7% du PIB en 2025. Le texte prévoit par ailleurs d’annuler 1,2 milliard d’euros de crédits, correspondant à la différence entre l’ouverture de 3 milliards d’euros de crédits supplémentaires pour financer divers “aléas de gestion”, et l’annulation de 4,2 milliards d’euros de crédits, dont une “grande partie” sur la réserve de précaution des ministères, précise le gouvernement. Le total des dépenses du périmètre de l’Etat est en hausse de 0,3 milliard d’euros par rapport à la loi de finance initiale, relève Bercy auprès de l’AFP.Dans le détail, 1,1 milliard d’euros supplémentaires financeront la hausse des charges du service public de l’énergie, 300 millions d’euros seront affectés à la mission Défense, et 200 millions pour la mission Sécurité, afin de répondre à des surcoûts opérationnels dans les Outre-mer notamment, précise le texte.  A noter d’autres ouvertures de crédits pour financer l’hébergement d’urgence (100 millions d’euros), des aides et prestations sociales, notamment la prime d’activité (300 millions d’euros) ou l’allocation adulte handicapé (100 millions d’euros).Les annulations de crédits affecteront notamment la mission Travail, emploi et administration des ministères sociaux à hauteur de 800 millions d’euros, ainsi que la mission Recherche et enseignement supérieur (-250 millions d’euros), et Economie (-180 millions d’euros). Du côté des recettes, les rentrées liées à l’impôt sur le revenu sont en petite hausse par rapport à la prévision initiale (+400 millions d’euros), tandis que les recettes d’impôts sur les sociétés augmentent plus nettement (+5,2 milliards d’euros). Les recettes de la contribution différentielle sur les plus hauts revenus (CDHR) ont en revanche été revues à la baisse, estimées à quelque 1,4 milliard d’euros, contre 2 milliards d’euros selon le projet de loi de finances initial.

Mondial de rugby 2023: un juge d’instruction va enquêter sur des escroqueries autour de places VIP

Nouveau contentieux judiciaire autour du Mondial-2023 de rugby: un juge parisien va enquêter sur le sensible marché des billets VIP ou “hospitalités”, après une plainte du comité d’organisation dénonçant une “escroquerie en bande organisée” de la société gestionnaire du marché.Sollicité par l’AFP, le parquet de Paris a indiqué lundi avoir ouvert jeudi une information judiciaire, visant Daimani, plateforme d’achats en ligne de billets dits d’hospitalité, et plus précisément ses structures “Daimani Holding AG, Daimani France, Daimani AG” ainsi que “leurs dirigeants, Andreas Truttenbach, Max Müller, Pascal Portes”.L’Equipe avait annoncé vendredi que le GIP France (comité d’organisation du Mondial-2023 de rugby) et le GIE (groupement d’intérêt économique), liés à la Fédération française de rugby, auraient déposé plainte en septembre pour escroquerie contre ces sociétés.L’AFP n’a pu en avoir confirmation en l’état, et ni les avocats du GIP et de GIE, ni ceux de Daimani n’ont commenté dans l’immédiat.Pour gérer les “hospitalités” du Mondial 2023, soit la vente groupée de prestations comprenant la billetterie, les déplacements, la réception et la restauration, le GIE a signé en 2021 un contrat portant sur l’exclusivité de la distribution de ces packages à l’international avec Daimani France, filiale de la société suisse Daimani holding AG.- “Insolvabilité organisée” -La décision de confier le marché à cette jeune société aurait été prise, selon L’Equipe, par le contesté ancien directeur général de la Coupe du monde, Claude Atcher.Selon une décision de justice consultée par l’AFP, Daimani s’était engagée envers le GIE “pour un montant d’achats d’environ 45 millions d’euros, garanti par un engagement personnel de l’actionnaire principal” de Daimani Holding AG.Toujours de même source, “au 13 juillet 2023, les versements de la société Daimani France s’élevaient à environ 22,7 millions d’euros sur un total d’engagement d’achats porté à environ 50 millions d’euros.”Mais la société a fait faillite juste après la Coupe du monde après avoir raté plusieurs échéances de paiement, sans avoir payé plus de 11 millions d’euros qu’elle devait contractuellement. La maison mère suisse a été condamnée en janvier 2024 par le tribunal de commerce de Paris à payer au GIE une somme correspondant au montant dû.D’autant qu’en mai 2025, la cour d’appel de Paris a infirmé la décision pour motifs procéduraux. La somme n’a donc toujours pas été récupérée.Selon le quotidien sportif, la plainte dénonce une potentielle “insolvabilité organisée”.Le GIP et le GIE feraient eux-même état dans cette plainte d’un préjudice financier de plus de 27 millions d’euros hors taxe, un montant corroboré lundi par le parquet de Paris.- Issue “incertaine” -Dans un rapport rendu début avril, la Cour des comptes estime que l’Etat a eu des “défaillances majeures” dans le contrôle de l’organisation du Mondial-2023 de rugby en France, qui a été caractérisée par de nombreux dysfonctionnements et des pertes financières.La Cour des comptes a pointé en premier lieu la responsabilité du premier directeur général du comité d’organisation, Claude Atcher, celle de la Fédération français de rugby (FFR) et de l’État.Loin des promesses initiales, l’organisation du Mondial-2023 a engendré de lourdes pertes financières, notamment pour la FFR.Sur le marché avec Daimani, la Cour des comptes déplorait dans ce rapport que le GIE ait “engagé en décembre 2020 une consultation de gré à gré, sans appel public à candidature, pour accorder l’exclusivité des packages d’hospitalités à l’international qui s’est achevée en mars 2021 par le choix de Daimani France”.”Cette consultation de gré à gré et le choix final qui en est résulté posent question”, assurent les magistrats financiers, étrillant dans le détail la manière dont le marché avec Daimani a été passé, géré, et peu contrôlé.Pour eux, “l’issue du contentieux commercial” désormais engagé avec Daimani “paraît pour le moins incertaine”.Un redressement fiscal et des pénalités de plus de 20 millions d’euros ont par ailleurs été notifiés au GIE, en raison d’une mauvaise application de la TVA sur des packages billet+voyage ou billet+hospitalités.

Les violences lors du tournage d’un clip près de Lyon dénoncées par le ministre de la Ville

Les tirs de mortier lors du tournage d’un clip de rap, qui ont déclenché un incendie samedi dans la banlieue de Lyon, sont des faits “d’une gravité exceptionnelle”, a dénoncé lundi le ministre de la Ville Vincent Jeanbrun en visite sur les lieux.”Ceux qui ont mis le feu à ce bâtiment ne sont en rien les porte-parole de nos quartiers. Ils ont été les incendiaires et ils auraient pu, sans l’intervention des forces de l’ordre, être des meurtriers”, a-t-il déploré devant l’immeuble incendié à Rillieux-la-Pape.”On ne cèdera pas à la violence et nous allons continuer avec encore plus de vigueur et de force à rénover les quartiers”, a-t-il ajouté, en promettant également une réponse judiciaire ferme.A ce stade, aucune interpellation n’a eu lieu, selon plusieurs sources.Samedi après-midi, un groupe de 20 à 30 personnes, certaines vêtues d’une combinaison blanche, d’autres le visage masqué, se sont regroupées pour tourner, sans autorisation, un clip avec un rappeur local de 18 ans, connu sous le nom de BFK.16, qui a déjà plusieurs interpellations à son actif, a indiqué une source policière.Dans le cadre du clip, le groupe a tiré des mortiers d’artifice. Un équipage de police stationné à proximité a voulu intervenir mais a été pris pour cible par les protagonistes du clip, selon cette source.Alors que les policiers s’abritaient au pignon d’un immeuble, l’un des mortiers tirés en leur direction a atterri sur le balcon qui s’est embrasé, a précisé cette source. Le feu s’est propagé et cinq appartements ont été sinistrés, d’après la préfecture. Quelque 70 pompiers ont dû être déployés mais ont été visés par des projectiles, comme les policiers, et il a fallu un moment pour que le calme ne revienne.Une quarantaine de personnes ont dû être évacuées et sont relogées temporairement dans un centre de loisirs de la ville. “Ces familles ont tout perdu et n’avaient absolument rien demandé”, a commenté le maire Alexandre Vincendet (Horizons).Pour lui, “une guerre territoriale” est en cours dans le quartier parce qu’une poignée de “délinquants” s’oppose à un projet de rénovation urbaine qui implique de détruire un bâtiment abritant un point de deal.Bus brûlé, cocktail molotov contre le commissariat, rodéos…: la ville de Rillieux-la-Pape (32.000 habitants), au nord-est de Lyon, est fréquemment en proie à des violences urbaines.Le parquet de Lyon a annoncé avoir ouvert une enquête pour violences avec armes en réunion sur dépositaires de l’autorité publique et destruction par moyen dangereux.

L’annulation d’un colloque sur la Palestine au Collège de France suscite des remous

L’annulation d’un colloque sur la Palestine par le prestigieux Collège de France a suscité des remous académiques et politiques lundi, France Universités exprimant son “incompréhension” et sa “vive inquiétude” face à une décision qui “porte atteinte à la liberté académique”, selon elle.France Universités “a découvert avec stupeur l’annulation du colloque scientifique +La Palestine et l’Europe: poids du passé et dynamiques contemporaines+”, a souligné dans un communiqué cette association, qui regroupe les dirigeants d’universités.Le Collège de France avait annulé dimanche ce colloque qui devait se tenir de jeudi à vendredi, co-organisé par l’historien Henry Laurens et le Centre arabe de recherches et d’études politiques de Paris (Carep Paris), “en réaction à la polémique entourant la tenue” de l’événement.Le colloque avait été qualifié d’événement “propalestinien” par plusieurs personnalités. “Rien n’allait dans ce colloque”, avait notamment réagi sur X Yonathan Arfi, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif).La Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), avait, elle, dénoncé une “foire antisioniste”, et évoqué le “dévoiement d’une institution prestigieuse”. L’association avait annoncé vendredi saisir le ministre de l’Enseignement supérieur, Philippe Baptise. Ce dernier a qualifié dimanche sur X l’annulation de “responsable”. “Défendre la liberté académique, c’est défendre un débat libre, respectueux et pluriel”, a-t-il souligné. Lundi, France Universités a exprimé son incompréhension et une vive inquiétude par rapport à cette décision”. “Les universités doivent pouvoir continuer, à l’abri de toutes formes de pressions extérieures, à promouvoir des débats éclairés par des travaux de recherche scientifique”.Dans une lettre adressée à l’administrateur du Collège de France Thomas Römer, rendue publique lundi, le sociologue et démographie François Héran, professeur honoraire au Collège de France, a protesté contre cette décision. “Je découvre que, loin d’être l’apanage du wokisme, la cancel culture peut aussi inspirer l’administration du Collège”, a-t-il ironisé.Le principal syndicat de l’enseignement supérieur, le Snesup, a, lui, estimé dans un communiqué que ce colloque devait “impérativement se tenir”. “Faisant l’objet de pressions pour obtenir son annulation, le ministre de l’Enseignement supérieur (…) a choisi de céder”, a-t-il déploré.À gauche, plusieurs élus LFI ont critiqué cette annulation, et la cheffe de ses députés Mathilde Panot a écrit lundi une lettre à l’administrateur du Collège de France pour lui proposer “d’organiser ce colloque dans l’enceinte de l’Assemblée nationale”. Le premier secrétaire du PS Olivier Faure avait estimé dimanche “inadmissible” cette annulation “après intervention du ministre de l’Enseignement supérieur”.Le Grand rabbin de France Haïm Korsia a jugé lundi sur X ce colloque “scandaleusement biaisé”.