Jugée pour avoir intoxiqué des parents juifs aux produits d’entretien, une nourrice nie les faits

Une nourrice, jugée pour avoir intoxiqué les parents des enfants d’une famille juive qu’elle gardait en janvier 2024, a nié les faits à l’ouverture de son procès devant le tribunal correctionnel de Nanterre.La prévenue comparaît détenue pour administration de substances nuisibles ayant entraîné une incapacité totale de travail (ITT) supérieure à huit jours avec la circonstance aggravante d’antisémitisme. Elle est aussi poursuivie pour usage d’un document administratif falsifié, à savoir une fausse carte d’identité nationale belge.”Je n’ai jamais vu de produits ou de détergent chez Madame T.”, a assuré l’ex-nourrice devant le tribunal.Pendant sa garde à vue, la nourrice, une femme algérienne âgée de 40 ans à l’époque, avait initialement reconnu avoir introduit des produits d’entretien dans des bouteilles d’alcool et cosmétiques, selon l’ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel, consultée par l’AFP. Interrogée sur ses motivations, elle avait alors répondu : “parce qu’ils ont de l’argent et le pouvoir, j’aurais jamais dû travailler pour une Juive”.Son ancienne employeuse, mère de trois enfants de 2, 5 et 7 ans qu’elle gardait, avait porté plainte le 30 janvier 2024 au commissariat de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) après avoir remarqué qu’une bouteille de vin avait une odeur de produit ménager, qu’un jus de raisin sentait la javel et que son démaquillant lui brûlait les yeux.Les enquêteurs ont trouvé des traces de produit nettoyant, toxique pour les humains, à plusieurs endroits dans la maisonnée: dans des bouteilles de vin, d’alcool et de jus de raisin, dans un plat de pâtes cuisiné au whisky ainsi que dans un démaquillant.Le juge d’instruction avait retenu la circonstance aggravante d’antisémitisme lors du renvoi du dossier devant le tribunal correctionnel, contrairement aux réquisitions du parquet.Un des avocats de la famille, Me Sacha Ghozlan, a évoqué avant l’audience un “antisémitisme d’atmosphère, dans l’intimité du cadre familial”.Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Yonathan Arfi témoignera pour la partie civile.L’Union des étudiants juifs de France (UEJF), SOS Racisme et la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) se sont constitués parties civiles.

Lecornu récuse tout “chantage” au vote des écologistes, va saisir la justice

Sébastien Lecornu a récusé mardi tout “chantage” au vote des écologistes par son gouvernement, et promis de “saisir la justice” contre un “groupe d’intérêts” qui aurait “tenté de s’immiscer” dans les discussions entre l’exécutif et les Verts.Le Premier ministre était interrogé par la cheffe de file des députés écologistes Cyrielle Chatelain, à quelques heures d’un vote très serré sur le projet de budget de la Sécu pour lequel les voix de ce groupe sont très courtisées. Mme Chatelain a dénoncé un  “chantage politique”, en évoquant la cas d’un conseiller se présentant de Matignon qui aurait “appelé de nombreux chefs d’entreprises du secteur des énergies renouvelables” pour leur dire que “les objectifs” du gouvernement en la matière seraient “conditionnés (au) vote” des écologistes sur le budget de la Sécu.Le chef du gouvernement, qui a échangé à ce sujet avec Mme Chatelain lundi, a répondu avoir mené “une enquête interne pour savoir ce qui avait pu se passer”. “De toutes les évidences, un groupe d’intérêts a tenté de s’immiscer dans les discussions politiques entre le gouvernement et votre groupe politique”, a-t-il rapporté.Il a ajouté qu’il avait “décidé de saisir la justice”.Le Premier ministre saisit la justice “non pas contre son conseiller mais pour faire la lumière sur cette histoire”, a précisé son entourage, car “à aucun moment, un conseiller de Matignon n’a fait pression sur quelque entreprise ou syndicat que ce soit”.”Je veux que le débat sur notre transition énergétique puisse se faire loin de toute forme d’intérêt, si ce n’est un seul, celui de l’intérêt général”, a souligné Sébastien Lecornu.

Lutte contre les violences sexistes dans les transports: le gouvernement veut accélérer

Que les femmes puissent prendre le métro ou le bus sans craindre une agression: le gouvernement veut accélérer la lutte contre les violences sexistes et sexuelles dans les transports grâce à un plan national qui mettra l’accent sur la prévention et les systèmes d’alerte.”Une société digne de ce nom (…) protège les femmes dans l’espace public”, a lancé mardi Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l’Egalité femmes-hommes, à l’occasion d’une journée de mobilisation au Conseil régional d’Ile-de-France dédiée à la sécurité des femmes dans les transports, organisée par la région et Ile-de-France Mobilités (IDFM).Insultes, harcèlement, attouchements… Les femmes représentent 91% des victimes d’agressions sexuelles dans les transports, selon une étude publiée en mars par l’Observatoire de la Mission interministérielle pour la protection des femmes (Miprof). Le gouvernement entend finaliser au premier trimestre 2026 un plan national de prévention des violences sexistes et sexuelles dans les transports. “Construit avec les opérateurs, les régions, les associations”, il prévoit notamment le développement de “système d’alerte unifié” avec “bouton d’appel rapide dans les applications”, a expliqué Aurore Bergé.Ce système est déjà utilisé notamment dans les métropoles d’Orléans et de Montpellier, depuis quelques semaines.Le plan prévoit aussi le développement d’un “canal unique de transmission d’information entre opérateurs et forces de l’ordre”.Le gouvernement veut également mettre l’accent sur la formation: “Chaque agent en contact avec le public (…) sera formé à reconnaître, comprendre, accompagner les victimes”, a promis la ministre. Elle souhaite aussi “accélérer la féminisation des métiers du transport” car “chaque femme agente, conductrice, cheffe de ligne, directrice sûreté est un repère”.En 2024, 3.374 victimes de violences sexuelles dans les transports en commun ont été enregistrées dans toute la France par les services de police et de gendarmerie nationales, soit 6% de plus qu’en 2023, et 86% de plus qu’en 2016, selon une l’étude de l’Observatoire de la Miprof. – Présence humaine -A Paris et en région Ile-de-France, une enquête récente menée par la RATP montre que sept femmes sur dix ont été victimes au cours de leur vie de ce type de violences dans les transports franciliens, empruntés chaque jour par dix millions de personnes.La RATP n’a pas d’application dédiée, mais elle promeut avec la SNCF le numéro d’urgence 3117 pour lutter contre le harcèlement dans les transports de la région (ou SMS au numéro: 31 17 7).”Dans les transports, ce ne sont pas les femmes qui doivent raser les murs”, a rappelé la présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse (LR) lors cette journée de mobilisation. “Ce sont les agresseurs qui doivent savoir qu’ils seront surveillés, signalés, interpellés et condamnés.”La “présence humaine” sera renforcée sur le réseau francilien avec le doublement des effectifs d’une brigade dédiée à la sureté (pour atteindre 200 agents) et le financement de 60% en plus de journées de présence de réservistes de la police pour atteindre 10.000, selon la présidente.Elle défend également l’utilisation de la “vidéoprotection intelligente” pour “détecter les actes de violences en temps réel”. Sans recours à la reconnaissance faciale, cette technique a été utilisée de manière expérimentale pendant les Jeux olympiques jusqu’au 31 mars 2025. Une proposition de loi vise à l’autoriser.  En attendant, la région Ile-de-France compte poursuivre différentes expérimentations, comme celle des “zones d’attente partagées”: des espaces signalés sur le quai, situés à proximité d’une borne d’appel, pour inciter les voyageurs à ne pas s’isoler. Après l’émotion provoquée par la tentative de viol le 16 octobre d’une jeune Brésilienne dans le RER C, une pétition – signée par 32.000 personnes – a circulé pour appeler à la création de wagons réservés aux femmes.Une idée à laquelle s’opposent Valérie Pécresse comme Aurore Bergé: “C’est instaurer une forme de ségrégation”, a estimé la ministre, qualifiant cette réponse de “capitulation”.

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Mort à 83 ans de Iain Douglas-Hamilton, fondateur de Save the Elephants

Le défenseur britannique de l’environnement Iain Douglas-Hamilton, fondateur de l’ONG “Save the Elephants”, est mort à l’âge de 83 ans, a annoncé mardi son association caritative.L’association a indiqué dans un communiqué qu’il était décédé lundi soir à Nairobi, le qualifiant de “pionnier” dans la protection des éléphants, qui “a révolutionné notre compréhension (…) grâce à ses recherches novatrices”.Ce zoologiste écossais est né et a fait ses études au Royaume-Uni, mais a passé une grande partie de sa vie en Afrique, travaillant en Ouganda et en Tanzanie, avant de s’installer avec sa famille au Kenya.”Iain a changé l’avenir non seulement des éléphants, mais aussi d’un grand nombre de personnes à travers le monde. Son courage, sa détermination et sa rigueur ont inspiré tous ceux qu’il a rencontrés”, a déclaré Frank Pope, directeur de Save the Elephants.Douglas-Hamilton a commencé son travail de recherche sur les éléphants en Tanzanie, avant de se consacrer à la protection des pachydermes dans les années 1980, lors d’une crise liée au braconnage de l’ivoire.Son travail, qui consistait à documenter l’ampleur de la crise en utilisant pour la première fois la surveillance aérienne pour compter les grandes populations, a contribué à donner un élan à la campagne intergouvernementale visant à interdire le commerce mondial de l’ivoire en 1989.Ce travail n’était pas sans risque. Lui et sa femme s’asseyaient sur des gilets pare-balles dans leur petit avion pour éviter les balles des braconniers qui auraient pu les prendre pour cible.Il a fondé Save the Elephants en 1993 et a été l’un des premiers à introduire le suivi par GPS et les techniques de surveillance aérienne. Ces techniques sont désormais considérées comme la norme dans le domaine de la protection de la faune sauvage.Lui et sa femme, Oria, ont publié deux livres primés sur les éléphants. Il a été décoré de l’Ordre de l’Empire britannique en 1992, puis de celui de Commandeur de l’Empire britannique en 2015. 

Procès Péchier: les collègues de l’anesthésiste, “victimes indirectes” des empoisonnements

Les médecins étaient “la cible”, les patients “le moyen”: les avocats des collègues de Frédéric Péchier, jugé depuis trois mois à Besançon pour 30 empoisonnements, dont 12 mortels, ont évoqué mardi le “traumatisme” vécu par ces anesthésistes “rongés par la culpabilité”.”La chose la plus précieuse pour un médecin, c’est son patient. Si on s’en prend au patient, on s’en prend au médecin. Le patient est blessé dans sa chair, le médecin dans son âme”, a plaidé Ariel Lorach, au deuxième jour des plaidoiries des parties civiles devant la cour d’assises du Doubs.Son client, le docteur Sylvain Serri, et sa compagne Catherine Nambot, tous deux médecins anesthésistes à la clinique Saint-Vincent, ont vécu “un cauchemar”. Sept de leurs patients ont été victimes d’un arrêt cardiaque suspect, dont six pour le seul Dr Serri, l’un des praticiens les plus touchés par les empoisonnements imputés à Frédéric Péchier.Ancien ami de l’accusé, il s’est attiré ses foudres après un repas qui a tourné au vinaigre. L’accusé l’a même désigné comme possible empoisonneur, avant de se “rétracter à la barre”, a noté Me Lorach. “Les médecins, eux, ont prêté le serment d’Hippocrate, l’accusé le serment d’hypocrite”, a tancé l’avocate, et “il s’est arrogé le droit suprême de vie et de mort”.Frédéric Péchier, 53 ans, est jugé depuis début septembre pour 30 empoisonnements de patients âgés de 4 à 89 ans, dont 12 sont morts, commis entre 2008 et 2017 à la cliniques Saint-Vincent et à la Polyclinique de Franche-Comté.L’accusation lui reproche d’avoir pollué des poches de perfusion pour provoquer l’arrêt cardiaque de patients pris en charge par d’autres médecins, et ainsi nuire à des collègues.Le Dr Péchier a ainsi, selon Me Kevin Louvet, empoisonné quatre patients des docteurs Martial Jeangirard et Loubna Assila pour les “discréditer” et les “faire plier”.Martial Jeangirard s’était opposé au retour du praticien à la clinique Saint-Vincent, après son passage à la Polyclinique de Franche-Comté, et Loubna Assila était “devenue une menace” pour lui, “par sa compétence qu’il ne peut accepter, par ses suspicions quand elle perçoit quelque chose de pas net dans cette clinique et par sa fougue de jeune anesthésiste talentueuse”, a souligné leur conseil.Ces praticiens ont été “rongés pendant des années par un sentiment de culpabilité et d’impuissance” face à la mort incompréhensible de leurs patients. “Ils n’y étaient pourtant pour rien” car “une seule personne est responsable de ces vies brisées, de ces vie arrachées, c’est Frédéric Péchier”, a plaidé Me Louvet.Les médecins anesthésistes, dont le contrat moral est de réveiller leurs patients, sont des “victimes indirectes” de cette affaire, a souligné lundi soir la bâtonnière Emmanuelle Huot, intervenant pour Jacques Pignard, anesthésiste de la Polyclinique.”Ils ont tous à un moment donné au cours de leur audition soit pleuré, soit eu des trémolos dans la voix”, a-t-elle dit.Ce n’est pas le cas de l’accusé, qui n’a pas montré de compassion envers les patients touchés. Or, pour Georges Lacoeuilhe, avocat d’Anne-Sophie Balon, l’anesthésiste qui a permis de révéler l’affaire, “l’indifférence” du Dr Péchier envers les victimes “est la marque de la culpabilité”.L’accusé, qui comparaît libre, clame son innocence et encourt la réclusion à perpétuité. Le verdict est attendu d’ici au 19 décembre.

Des familles de l’attentat du DC-10 “affligées” par le livre de Sarkozy

Des familles de victimes de l’attentat du DC-10, parties civiles au procès libyen, se sont déclarées mardi “affligées” par le passage qui leur est consacré dans le livre de Nicolas Sarkozy sur son incarcération, à paraître mercredi.Dans son livre “Le journal d’un prisonnier”, dédié à ses trois semaines de détention à la prison parisienne de la Santé en octobre-novembre, Nicolas Sarkozy “se présente comme une victime injustement prise pour cible par des familles ingrates et revanchardes”, fustige dans un communiqué transmis à l’AFP le collectif “Les Filles du DC-10″.”Une fois encore, Nicolas Sarkozy inverse les rôles, faisant croire qu’il serait la véritable victime, celle de la douleur des familles du DC-10. C’est un choix assumé: déformer les faits et escamoter la vérité”, regrette ce groupe de filles, mères et sœurs de morts du DC-10.Le 19 septembre 1989, 170 personnes de 18 nationalités ont été tuées dans l’attaque préparée par les services secrets libyens contre l’avion d’UTA au-dessus du Niger.Nicolas Sarkozy a été condamné pour avoir laissé ses deux plus proches collaborateurs, Brice Hortefeux et Claude Guéant, démarcher en vue d’un financement de sa campagne présidentielle de 2007 un haut dignitaire libyen, Abdallah Senoussi, alors que celui-ci était sous le coup d’une condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité pour cet attentat. En contrepartie, ils lui auraient laissé miroiter un examen de sa situation judiciaire. Condamné à cinq ans de prison en septembre et écroué par le tribunal eu égard à la gravité des faits, Nicolas Sarkozy nie et sera jugé en appel du 16 mars au 3 juin 2026.Dans son ouvrage, Nicolas Sarkozy qualifie les auditions des familles de “l’un des moments les plus émouvants” du procès de première instance. “J’ai été bouleversé par nombre de ces témoignages. Je fus cependant affecté par la violence de certains propos à mon endroit”, y écrit l’ancien président de la République.L’ancien chef de l’État souligne qu’il a reçu les familles avant la visite de Mouammar Kadhafi à Paris en décembre 2007 et qu’il “n'(a) jamais eu le moindre contact avec Abdallah Senoussi, l’auteur de ce monstrueux attentat”, rencontré toutefois par ses proches Claude Guéant et Brice Hortefeux fin 2005, avant et après sa visite officielle en Libye en tant que ministre de l’Intérieur.”Affirmer n’avoir jamais eu de contact avec l’organisateur de l’attentat du DC-10 est une nouvelle distorsion de la vérité (…). Nicolas Sarkozy ne pouvait ignorer les liens existants entre ses plus proches collaborateurs et le numéro 2 libyen”, estiment ces proches des victimes du DC-10.

La goélette Tara va partir à la recherche des “coraux de demain”

La goélette scientifique Tara va prendre la mer dimanche pour une expédition en Asie du Sud-Est destinée à identifier les “coraux de demain”, les plus résistants au réchauffement climatique, a annoncé la Fondation Tara Océan mardi.Dix ans après “Tara Pacific” consacrée à la biodiversité du corail, cette nouvelle expédition baptisée “Tara Coral” doit mener le voilier-laboratoire vers le Triangle du Corail, une région de 5,7 millions de km2, située entre les Philippines, la Malaisie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée.Cette zone de forte biodiversité, qui abrite un tiers des récifs coralliens du monde et 600 espèces différentes, présente la particularité d’héberger des récifs coralliens résistant mieux au réchauffement climatique. Les coraux, qui abritent un quart de la biodiversité marine sur 0,2% de la surface océanique, blanchissent en effet sous l’effet des vagues de chaleur et finissent par dépérir.Or, “on a des zones dans le Triangle du Corail où la couverture corallienne est en croissance”, a souligné Paola Furla, directrice scientifique de l’expédition, lors d’une visioconférence de presse.”Il est donc intéressant d’essayer de comprendre pourquoi certains récifs, certaines espèces, certaines colonies, sont plus ou moins sensibles aux vagues de chaleur, et d’identifier les colonies tolérantes”, a décrit la chercheuse et professeure à l’Université Côte d’Azur.La goélette passera 17 mois sur place, embarquant 67 scientifiques qui effectueront 1.440 plongées pour identifier ces “coraux de demain”.Pour tenter de percer ce mystère, les scientifiques étudieront plusieurs hypothèses, comme l’effet de la plus grande diversité d’espèces dans cette zone, la présence d’espèces plus résistantes, ou d’individus “pré-adaptés” au réchauffement climatique en raison de leur histoire, ou la présence de remontées d’eaux froides limitant le réchauffement de l’océan.Outre des échantillonnages de l’eau, des sédiments et des coraux eux-mêmes, les chercheurs feront subir des “stress thermiques aigus” (+3°C, +6°C, +9°C) à des morceaux de coraux “pour regarder leur réaction” et détecter les colonies qui ne blanchissent pas, a détaillé Serge Planes, directeur de recherche au CNRS.”Notre objectif, c’est de trouver des moyens pour diminuer le déclin” des récifs coralliens, a souligné M. Planes, qui a dit espérer “des récifs coralliens “en bonne santé dans le futur”, grâce aux avancées de la recherche.Le scientifique a notamment évoqué une possible “restauration active” des récifs coralliens par différentes techniques.Tara doit quitter Lorient dimanche pour rejoindre Tokyo début avril puis la Papouasie-Nouvelle-Guinée au mois de mai.

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La goélette Tara va partir à la recherche des “coraux de demain”

La goélette scientifique Tara va prendre la mer dimanche pour une expédition en Asie du Sud-Est destinée à identifier les “coraux de demain”, les plus résistants au réchauffement climatique, a annoncé la Fondation Tara Océan mardi.Dix ans après “Tara Pacific” consacrée à la biodiversité du corail, cette nouvelle expédition baptisée “Tara Coral” doit mener le voilier-laboratoire vers le Triangle du Corail, une région de 5,7 millions de km2, située entre les Philippines, la Malaisie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée.Cette zone de forte biodiversité, qui abrite un tiers des récifs coralliens du monde et 600 espèces différentes, présente la particularité d’héberger des récifs coralliens résistant mieux au réchauffement climatique. Les coraux, qui abritent un quart de la biodiversité marine sur 0,2% de la surface océanique, blanchissent en effet sous l’effet des vagues de chaleur et finissent par dépérir.Or, “on a des zones dans le Triangle du Corail où la couverture corallienne est en croissance”, a souligné Paola Furla, directrice scientifique de l’expédition, lors d’une visioconférence de presse.”Il est donc intéressant d’essayer de comprendre pourquoi certains récifs, certaines espèces, certaines colonies, sont plus ou moins sensibles aux vagues de chaleur, et d’identifier les colonies tolérantes”, a décrit la chercheuse et professeure à l’Université Côte d’Azur.La goélette passera 17 mois sur place, embarquant 67 scientifiques qui effectueront 1.440 plongées pour identifier ces “coraux de demain”.Pour tenter de percer ce mystère, les scientifiques étudieront plusieurs hypothèses, comme l’effet de la plus grande diversité d’espèces dans cette zone, la présence d’espèces plus résistantes, ou d’individus “pré-adaptés” au réchauffement climatique en raison de leur histoire, ou la présence de remontées d’eaux froides limitant le réchauffement de l’océan.Outre des échantillonnages de l’eau, des sédiments et des coraux eux-mêmes, les chercheurs feront subir des “stress thermiques aigus” (+3°C, +6°C, +9°C) à des morceaux de coraux “pour regarder leur réaction” et détecter les colonies qui ne blanchissent pas, a détaillé Serge Planes, directeur de recherche au CNRS.”Notre objectif, c’est de trouver des moyens pour diminuer le déclin” des récifs coralliens, a souligné M. Planes, qui a dit espérer “des récifs coralliens “en bonne santé dans le futur”, grâce aux avancées de la recherche.Le scientifique a notamment évoqué une possible “restauration active” des récifs coralliens par différentes techniques.Tara doit quitter Lorient dimanche pour rejoindre Tokyo début avril puis la Papouasie-Nouvelle-Guinée au mois de mai.