Restauration: le gouvernement va assouplir les règles du “fait-maison”

Le gouvernement va assouplir les règles de la mention “fait maison” et simplifier les démarches pour obtenir le titre de Maître-Restaurateur, a annoncé le ministère du Commerce jeudi à la clôture des Assises de la restauration.Lancées en mai sous le précédent gouvernement, ces Assises ont permis de faire émerger une dizaine de propositions au terme d’une série de rencontres avec les fédérations professionnelles de la restauration et des métiers de bouche.Parmi les mesures jugées “prioritaires”, le titre de Maître-Restaurateur, qui concerne aujourd’hui 3.000 restaurateurs qui font “une cuisine 100% fait maison, avec des produits locaux sourcés en circuit court, et reconnaît la qualité de service (… ) sans nécessairement être des restaurants haut de gamme”, a expliqué le cabinet du ministre des PME Serge Papin.Emmanuel Macron avait fait part fin septembre de son souhait de faire monter en puissance ce titre avec un objectif de 10.000 en 2027.Concrètement, un projet de décret prévoit de simplifier les démarches pour accéder à ce titre, qui se font aujourd’hui en préfecture et d’allonger la durée de 4 à 5 ans. A moyen terme, ce titre pourrait être ouvert aux lycées d’application des écoles hôtelières.Le cahier des charges va également évoluer “pour qu’il corresponde plus aux pratiques et aux attentes des consommateurs” par exemple en permettant que le service ne soit pas fait qu’à table pour intégrer les buffets, détaille le cabinet ministériel.En parallèle, un autre décret en préparation permettra d’assouplir les critères de l’actuelle mention “fait maison”, qui a pour but de distinguer les plats de fabrication artisanale des plats ou ingrédients industriels, prêts à l’emploi, achetés en grande surface ou auprès d’un grossiste.Aujourd’hui, difficile de savoir combien de restaurateurs ont recours à cette mention et à son pictogramme représentant une casserole surmontée d’un toit, car elle peut n’être apposée qu’à certains plats de la carte et les restaurateurs concernés ne s’en sont pas tous saisis, la jugeant complexe.Le gouvernement prévoit notamment d’allonger la liste de produits autorisés pour utiliser cette mention, en intégrant les ovoproduits (œufs en bouteilles…), les légumes blanchis, la crème végétale, la chair de crabe…”L’objectif, c’est de favoriser la mention +fait maison+, faire en sorte qu’elle puisse être reprise en facilitant son usage. On ne diminue pas l’exigence, mais on répond aux pratiques des restaurateurs”, détaille le cabinet de Serge Papin.

Viol à Poitiers en 2015: le suspect identifié grâce à la généalogie génétique mis en examen et écroué

Un homme de 28 ans, soupçonné d’avoir commis un viol en 2015 à Poitiers et identifié grâce à la généalogie génétique, a été mis en examen et écroué jeudi, a indiqué à l’AFP le pôle “cold cases” du parquet de Nanterre.”Cet homme, mineur au moment des faits, a reconnu en être l’auteur”, a indiqué le parquet dans un communiqué. “Il a été mis en examen des chefs de tentative de meurtre accompagnée ou suivie d’un autre crime et de viol. Il a été placé en détention provisoire”, a ajouté cette même source.L’homme mis en cause encourt la réclusion criminelle à perpétuité.Les faits pour lesquels il est poursuivi se sont déroulés le 23 juin 2015. La victime, qui courait le long d’une rivière, avait alors été attaquée au tournevis, étranglée et violée.L’enquête n’avait pas permis d’identifier le coupable malgré la découverte d’un ADN sur la scène du crime inconnu du fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG).Le dossier avait fini par être repris par le pôle des crimes sériels ou non élucidés (PCSNE), ou pôle “cold cases” à Nanterre.”Courant juin 2025, la juge d’instruction du PCSNE adressait une commission rogatoire internationale aux Etats-Unis d’Amérique aux fins de comparaison de l’extrait ADN masculin inconnu avec les bases de données disponibles dans le pays”, a détaillé le parquet de Nanterre.Ces sites proposant des tests de généalogie génétique sont interdits en France.”Les analyses réalisées dans le respect de la législation américaine, révélaient des correspondances génétiques avec des individus susceptibles d’être des ascendants de l’auteur des faits”, a poursuivi le ministère public.Les investigations menées par les enquêteurs français ont conduit au suspect, qui a été placé en garde à vue mardi.Les analyses génétiques réalisées durant la garde à vue ont confirmé que son profil ADN correspondait à l’empreinte inconnue retrouvée sur les lieux du crime.Fin 2022, Bruno L., surnommé le “prédateur des bois” pour avoir enlevé, emmené dans la forêt et violé cinq adolescentes entre 1998 et 2008, avait été arrêté grâce à cette technique avec l’appui du FBI, une première en France.Il s’était suicidé en prison alors qu’il était en détention provisoire après avoir reconnu les faits.

Nepal estimates millions in damages from September protests

Nepal on Thursday estimated that the country suffered losses of about $586 million in September’s deadly anti-corruption protests that ousted the government.The youth-led demonstrations, initially triggered by anger over a brief government ban on social media, were fuelled by deeper frustration over economic hardship and corruption.After a police crackdown killed young protestors, the riots spread and on the second day more than 2,500 structures were torched, looted or damaged.The committee formed to assess the damage caused during the protest submitted its report to Prime Minister Sushila Karki on Thursday, the prime minister’s secretariat said in a statement.  The report said that a total of 77 people died during the movement, 20 people on 8 September, 37 on the following day and another 20 later. “In terms of total physical damage, the committee estimates the loss to be equivalent to 84 arab 45 crore 77 lakh rupees ($586 million),” the statement said.The report said that damage to government and public buildings accounted for half of the amount. The unrest spread nationwide on its the second day as parliament and government offices were set ablaze, resulting in the government’s collapse.Within days, 73-year-old former chief justice Sushila Karki was appointed interim prime minister to lead the Himalayan nation to elections on March 5, 2026.Karki’s cabinet formed the committee to assess the damage soon after. The committee also submitted a reconstruction plan, estimating a need of $252 million.  Three months on from the September 8–9 protests, and with three months to go before elections, Nepal faces daunting challenges including rising unemployment and collapsing foreign investment.Some of Nepal’s largest companies — major contributors to state revenue — suffered heavy losses, including Bhat-Bhateni supermarkets, the Chaudhary Group conglomerate and the telecom provider Ncell.In Pokhara, one of Nepal’s key tourist hubs, Hotel Sarowar was set ablaze.”The loss is immense,” chairman Bharat Raj Pahari told AFP in an interview earlier this month. “It has directly affected 750 family members.”The World Bank in November revised its growth projections for Nepal, warning that due to the recent unrest and “heightened political and economic uncertainty, real GDP growth is projected to slow to 2.1 percent” in 2025, from an earlier forecast of 5.1 percent.  It also raised its poverty estimate to 6.6 percent of the population this financial year, up from 6.2 percent. 

Dow hits record high despite AI fears

The Dow hit a record high on Thursday despite disappointing earnings from software giant Oracle reviving concerns over sky-high AI valuations.”Traders are in the mood to recover their bullish stance after yesterday’s Oracle numbers,” said market analyst Chris Beauchamp at trading platform IG.While the blue-chip Dow rose, the S&P 500 and Nasdaq Composite both slid lower.Major European indices ended the day with gains, after Asian markets finished mixed.The Fed delivered its third straight cut to borrowing costs on Wednesday, as widely expected.And while it signalled that it could hold off further reductions in the coming months, the comments weren’t as hawkish as some expected.”Even as investors were reassured by the Fed’s latest rate cut, familiar concerns about AI are still very much top of mind right now,” said Deutsche Bank managing director Jim Reid.Those concerns were reignited after Oracle reported after markets closed on Wednesday that quarterly revenue had fallen short of lofty expectations and revealed a surge in spending on data centres to boost AI capacity.Shares in the Texas-based company fell around 16 percent as trading got underway Thursday, and only recovered slightly in morning trading.Markets globally suffered a wobble last month with investors increasingly worried over the vast sums poured into AI, with some observers warning of an AI bubble that could burst and cause a market rout.Russ Mould, AJ Bell investment director, noted that the fanfare around rate cuts had been short-lived.”Investors have shrugged off the Fed’s latest reduction in US borrowing costs as it is becoming harder to guess where rates might go next,” he added.Even Fed policymakers were highly divided about whether to cut rates again in 2026 and if so, how often.But eToro US analyst Bret Kenwell pointed out that Fed Chair Jerome Powell had highlighted the fact that none of the Fed policymakers sees rate hikes in 2026 in their base scenario.”Keeping rate hikes off the table helps the Fed lean dovish and has investors looking at the next rate cut as a ‘when not if’ scenario, even if it takes several more meetings before the next one is announced,” said Kenwell.”The lack of an outright hawkish tone from the Fed combined with its third consecutive rate cut could pave the way for a potential year-end rally in equities, provided that next week’s macroeconomic data doesn’t derail the recent bullish momentum,” he added.Kenwell also noted that stocks were near all-time highs, which he said tends to be bullish for long-term investors.The latest cut in borrowing costs — to their lowest level in three years — comes as monetary policymakers try to support the US jobs market, which has been showing signs of weakness for much of the year.The dollar weakened while oil prices fell more than two percent on oversupply concerns.Silver and copper prices hit record highs.- Key figures at around 1630 GMT -New York – Dow: UP 1.0 percent at 48,538.45 pointsNew York – S&P 500: DOWN 0.4 percent at 6,861.84New York – Nasdaq Composite: DOWN 1.1 percent at 23,396.61 London – FTSE 100: UP 0.5 percent at 9,703.16 (close)Paris – CAC 40: UP 0.8 percent at 8,085.76 (close)Frankfurt – DAX: UP 0.7 percent at 24,294.61 (close)Tokyo – Nikkei 225: DOWN 0.9 percent at 50,148.82 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: FLAT at 25,530.51 (close)Shanghai – Composite: DOWN 0.7 percent at 3,873.32 (close)Dollar/yen: DOWN at 155.25 yen from 155.92 yen on WednesdayEuro/dollar: UP at $1.1750 from $1.1693Pound/dollar: UP at $1.3419 from $1.3384Euro/pound: UP at 87.55 pence from 87.36 penceBrent North Sea Crude: DOWN 2.1 percent at $60.90 per barrelWest Texas Intermediate: DOWN 2.2 percent at $57.18 per barrelburs-rl/gv

L’Assemblée adopte une proposition de loi pour garantir un avocat aux enfants placés ou protégés

L’Assemblée nationale a adopté jeudi, lors de la journée réservée aux propositions du groupe socialiste, deux propositions de loi visant à mieux protéger les mineurs, dont l’une à l’unanimité, pour garantir un avocat à chaque enfant placé ou suivi dans sa famille par des services sociaux.Ce texte, examiné en première lecture et qui devra maintenant être inscrit à l’ordre du jour du Sénat, a été adopté avec les voix de 269 députés (aucun contre, une abstention). “Grâce à cette loi, aucun enfant ne traversera seul les couloirs de la justice”, a déclaré la députée socialiste porteuse du texte, Ayda Hadizadeh. “Un avocat, c’est la sentinelle, c’est celui qui vérifie, qui questionne, qui alerte, qui rend audible ce qui, sans lui, resterait étouffé.”Environ 380.000 jeunes sont concernés par des mesures d’assistance éducative. Ces enfants sont, sur décision d’un juge le plus souvent, placés en famille d’accueil ou en foyer, ou bien suivis directement dans leur famille.Le plus souvent ces enfants ne sont pas assistés d’un avocat, même s’ils peuvent en faire la demande ou s’en voir désigner un par un juge, lorsqu’ils sont capables de discernement.La proposition de loi a été débattue alors que la révélation d’une vidéo d’un enfant tondu malgré lui par des éducateurs, dans un foyer d’enfants placés à Paris, a suscité l’émoi.Si cet enfant avait eu un “avocat à lui”, les faits auraient été révélés “bien avant à l’autorité judiciaire”, a estimé auprès de l’AFP Lyes Louffok, co-fondateur de l’association Comité de vigilance des enfants placés, soutenant le texte.”Ca fait très très longtemps que les anciens enfants placés demandent cette loi”, a-t-il ajouté, en se disant “débordé de bonheur”.- “Passer à l’action” -L’initiative socialiste avait récemment reçu le soutien du ministre de la Justice Gérald Darmanin. Mais, jeudi, sa collègue à la Santé Stéphanie Rist, s’est montrée moins enthousiaste.”Au-delà d’un effort budgétaire important” (estimé à plus de 200 millions d’euros), le texte nécessite “la mobilisation de moyens humains qui ne pourront pas être déployés à court terme”, a-t-elle prévenu dans l’hémicycle. Avec “le risque d’une désorganisation et d’une saturation de nos juridictions.”Elle a soutenu un amendement de députés Les Républicains -qui n’a pas été adopté- proposant une expérimentation préalable de deux ans dans quatre tribunaux judiciaires. Plusieurs députés ont pointé qu’une expérimentation a déjà été réalisée par le tribunal judiciaire de Nanterre, et qu’une autre est en cours à Bourges.”Un avocat aux côtés d’un enfant, c’est lui signifier: tu n’es pas seul”, a abondé Caroline Yadan (groupe macroniste). L’avocat, indépendant des familles ou de l’Aide sociale à l’enfance (ASE), pourra “porter la parole” de l’enfant, “expliquer” les décisions, puis en “suivre la mise en oeuvre”, a-t-elle argumenté. Stéphanie Rist a par ailleurs déclaré que la présentation d’un projet de loi sur la protection de l’enfance était prévue “au premier trimestre 2026″.- Mineurs isolés -Dans la foulée, l’Assemblée a adopté une proposition de loi permettant à des jeunes isolés dont on évalue qu’ils sont majeurs de conserver l’accès à certaines protections, comme l’hébergement d’urgence, lorsqu’ils formulent un recours contre cette décision.”Aujourd’hui des enfants et des adolescents dorment seuls à la rue”, a martelé le député PS -et candidat à la mairie de Paris- Emmanuel Grégoire, à l’initiative du texte. Il a défendu cette “présomption de minorité” en dénonçant des situations “inacceptables sur le plan humanitaire”. La solution proposée “présente des risques (…) de saturation des dispositifs de mise à l’abri”, a estimé Charlotte Parmentier-Lecocq, ministre déléguée chargée de l’Autonomie.La députée Modem Perrine Goulet a elle mis en garde contre un “appel d’air”. “Demain, si je suis un étranger qui vient en France, je sais que si je me déclare mineur, pendant un an je suis mis à l’abri”, a-t-elle affirmé.Mais la gauche, bien plus mobilisée, a fait adopter le texte par 144 voix contre 100. Autre initiative qui pourra faire polémique dans l’hémicycle jeudi: un texte pour renouveler automatiquement des titres de séjour longue durée pour les étrangers (cartes de séjour pluriannuelle ou carte de résident).Pour commencer la journée, l’Assemblée a par ailleurs définitivement adopté un texte transcrivant un accord attendu sur la protection sociale des agents territoriaux.

Make your own AI Mickey Mouse – Disney embraces new tech

Walt Disney and OpenAI announced a three-year licensing deal Thursday that will allow users to create short videos featuring beloved Disney characters through artificial intelligence.The deal marks the first time a major entertainment company has embraced generative AI at this scale, licensing its fiercely protected characters — from Mickey Mouse to Marvel superheroes and Star Wars’s Darth Vader — for AI content creation.The partnership represents a dramatic shift for an industry that has largely been battling AI companies in court.Disney and other creative industry giants had been suing AI firms like OpenAI, Perplexity and Anthropic, accusing them of illegally using their content to train their technology.The entertainment giant continued that legal campaign on Wednesday, separately sending a cease and desist letter to Google over the illegal use of its intellectual property to train the search engine giant’s AI models.For OpenAI, the deal comes at a sensitive time as it faces increasing questions about the sustainability of its business model, with costs skyrocketing far faster than revenue despite nearing one billion daily users worldwide.Under the agreement, fans will be able to produce and share AI-generated content featuring more than 200 characters from Disney, Marvel, Pixar and Star Wars franchises on OpenAI’s Sora video generation platform and ChatGPT.The partnership includes a $1 billion equity investment by Disney in OpenAI, along with warrants to purchase additional shares in the ChatGPT maker.Disney shares rose as much as two percent on Thursday after the announcement.”The rapid advancement of artificial intelligence marks an important moment for our industry,” said Disney CEO Robert Iger, adding the collaboration would “thoughtfully and responsibly extend the reach of our storytelling.”Characters available for fan creations will include Mickey Mouse, Minnie Mouse, Elsa from Frozen, and Marvel heroes like Iron Man and Captain America, as well as Star Wars icons including Darth Vader and Yoda.The agreement excludes talent likenesses and voices from actors amid deep concern in Hollywood about the impact of AI on the creative industry.”This does not in any way represent a threat to the creators at all — in fact the opposite. I think it honors them and respects them, in part because there’s a license fee associated with it,” Iger told CNBC.- 30 seconds -Iger, in a joint interview with OpenAI CEO Sam Altman on CNBC, insisted that the deal only includes videos no longer than 30 seconds and that the technology wouldn’t be used for longer form productions.Beyond licensing, Disney will deploy OpenAI’s technology to build new products and experiences for Disney+, the streaming platform, and will make ChatGPT available to its staff.”Disney is the global gold standard for storytelling,” said OpenAI CEO Sam Altman. “This agreement shows how AI companies and creative leaders can work together responsibly.”Both companies emphasized their commitment to responsible AI use, with OpenAI pledging age-appropriate policies and controls to prevent illegal or harmful content generation and protect creator rights.In Disney’s complaint against Google, OpenAI’s biggest rival in the AI space, the entertainment giant accuses Google of infringing Disney’s copyrights on a massive scale by copying a large corpus of content without authorization to train and develop AI models and services.”We’ve been aggressive at protecting our IP, and we’ve gone after other companies that have…not valued it, and this is another example of us doing just that,” Iger told CNBC.

L’anesthésiste Frédéric Péchier, un “tueur en série” que “tout désigne”, selon l’accusation

“Tout désigne” Frédéric Péchier comme coupable de 30 empoisonnements, dont 12 mortels, a asséné l’accusation jeudi devant la cour d’assises du Doubs, qualifiant l’anesthésiste de Besançon de “l’un des plus grands criminels de l’histoire judiciaire française”.”Ce n’est pas un médecin que vous jugez, mais un criminel qui a utilisé la médecine pour tuer”, a martelé l’avocate générale Thérèse Brunisso, qui porte l’accusation avec Christine de Curraize. Elles demanderont une peine d’emprisonnement vendredi au terme de leurs réquisitions.L’accusé “n’est évidemment ni Guy Georges, ni Michel Fourniret, il n’en est pas moins un tueur en série”, a insisté Thérèse Brunisso, “certaine de sa culpabilité”.Qualifié de “menteur”, de “manipulateur”, d’homme “prêt à tout pour sauver sa peau” quitte à accuser “tout le monde” et “jeter en pâture” ses anciens collègues, Frédéric Péchier est resté impassible.Jugé depuis trois mois à Besançon, le médecin de 53 ans, qui n’a cessé de clamer son innocence, est accusé d’avoir empoisonné 30 patients âgés de quatre à 89 ans entre 2008 et 2017, dans deux cliniques de Besançon. Selon l’accusation, il a agi pour nuire à des collègues avec lesquels il était en conflit. Dans ce dossier, “tout désigne Frédéric Péchier et seulement Frédéric Péchier”, a souligné Christine de Curraize.Les enquêteurs ont passé au crible les suspects potentiels des empoisonnements de la clinique Saint-Vincent et de la Polyclinique de Franche-Comté.”Sur un total de 1.514 personnes, Frédéric Péchier est le seul à avoir travaillé sur les deux établissements pendant la période considérée”, a-t-elle pointé.Lorsqu’il arrive en janvier 2009 à la Polyclinique de Franche-Comté où il restera six mois, il y a soudainement une succession “troublante” de trois événements indésirables graves (EIG) en trois mois. En parallèle, aucun EIG suspect ne survient à la clinique Saint-Vincent, qu’il a quittée.- “Celui qui cache son crime” -Selon l’accusation, Frédéric Péchier a pollué des poches de perfusion avec du potassium, des anesthésiques locaux, de l’adrénaline ou encore de l’héparine, pour provoquer un arrêt cardiaque ou des hémorragies chez des patients pris en charge par d’autres médecins anesthésistes.Il “agit pour atteindre la clinique ou atteindre ses confrères”, a exposé Christine de Curraize, soulignant les “failles narcissiques” de l’accusé et son “besoin de puissance”.Frédéric Péchier “n’est pas quelqu’un d’impulsif”, il ne va “jamais à la confrontation directe”, un comportement “compatible avec la typologie du crime qui lui est reproché”: “l’empoisonneur, c’est celui qui cache son crime”.Christine de Curraize est en particulier revenue sur le dernier empoisonnement imputé à l’anesthésiste, le cas de Jean-Claude Gandon, 70 ans, victime d’un arrêt cardiaque le 20 janvier 2017 à la clinique Saint-Vincent.Pour l’accusation, Frédéric Péchier aurait empoisonné son patient pour montrer que, comme ses collègues, lui aussi était victime d’actes malveillants.Mais il a commis “trop d’erreurs”, dont celle d’avoir laissé sur place les “armes du crime”, des seringues. Avec le cas Gandon, il “signe sa perte”, car “c’est comme si Frédéric Péchier avait écrit en rouge sur son front +je suis l’empoisonneur des cliniques+”.- “Tueur en série” -Après avoir soutenu pendant l’enquête que la plupart des cas étaient dus à des “erreurs médicales” de ses collègues ou à des aléas thérapeutiques, Frédéric Péchier a admis que parmi les 30 cas qui lui sont imputés, 12 étaient des empoisonnements, dont cinq mortels. Mais il conteste être le coupable.Thérèse Brunisso s’est efforcée de contrer deux arguments souvent brandis par la défense. D’abord qu’il n’y aurait pas de preuves dans ce dossier: “nous avons tout un faisceau d’éléments qui conduisent” à l’accusé et “uniquement” à lui, a-t-elle balayé.Il est “faux” également d’affirmer qu'”il faut être un fou furieux pour faire ça”, car “la maladie mentale, la folie, ce n’est pas nécessaire pour caractériser un tueur en série”, et “ce sont les faits qui déterminent la culpabilité”, a-t-elle expliqué.L’avocat de la défense, Randall Schwerdorffer, plaidera l’acquittement lundi.L’accusé, qui comparaît libre, encourt la réclusion à perpétuité. Le verdict est attendu d’ici au 19 décembre.