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En Provence, l’extension d’un discret centre d’élevage de singes de laboratoire divise

Au pied de la montagne Sainte-Victoire, entre vignes et oliviers, résonnent… des cris de singes. Un discret centre de primatologie héberge et élève depuis des décennies des centaines de primates destinés à des expériences scientifiques en laboratoire.Gérée par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), cette station de primatologie est pointée du doigt par des défenseurs des animaux depuis qu’elle a annoncé vouloir tripler d’ici 2029 le nombre de primates hébergés, pour atteindre 1.800 spécimens.Un “projet à rebours de l’histoire”, selon l’association One Voice, organisatrice d’actions coup-de-poing à Rousset (Bouches-du-Rhône) et Marseille, alors que l’Europe a affirmé sa volonté d’abandonner progressivement l’expérimentation animale sans donner d’objectifs précis. Sachant que les tests de cosmétiques sont déjà interdits depuis 2013.Dans un souci de pédagogie, la station a organisé plusieurs réunions publiques et a exceptionnellement ouvert ses portes à l’AFP.Implanté entre une aire d’autoroute et une déchetterie, caché dans la pinède et entouré de barbelés, sans signe distinctif à l’entrée, ce centre s’étale sur sept hectares. Passé les stricts contrôles de sécurité, apparaissent alors dans divers enclos et parcs de tailles variées (entre 12 et 250 mètres carrés) des babouins olives (300), de Guinée (60), macaques rhésus (130) et marmousets (120), tous nés en captivité. Dans un des enclos, au milieu de rocs et troncs d’arbres, un couple de babouins s’épouillent. Plus loin, Babar, 20 ans, observe paisiblement avec Bibi et Faustine, ses deux femelles reproductrices actuellement porteuses d’implants contraceptifs, Vanille, 11 mois, sauter sur une balançoire en bois.- Jusqu’à 20.000 euros pour un primate à l’import -Créé en 1978, le centre s’était d’abord spécialisé dans l’élevage de chats pour la recherche avant d’accueillir des primates. C’est l’une des trois principales structures publiques en France, avec Strasbourg (Silabe) et Brunoy, dans l’Essonne (CREMm), élevant des singes cobayes.”Nos singes ne sont utilisés qu’en recherche académique et non clinique”, assure Ivan Balansard, référent éthique et modèles animaux au CNRS. Ils sont destinés à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), à l’Institut Pasteur, au Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et au CNRS lui-même. Des collaborations avec le privé existent, “mais elles sont très peu nombreuses”, assure Alexia Cermolacce vétérinaire et directrice du centre.Une enveloppe de 31 millions d’euros d’argent public doit permettre au futur Centre national de primatologie (CNP) de tripler ses capacités d’ici 2029. Une question de “souveraineté de la France en recherche”, avance le CNRS.Jusqu’ici, la France et l’Europe dépendaient d’importations d’Afrique et de Chine, stoppées depuis le Covid-19. Les prix ont explosé: un primate coûte désormais 15.000 à 20.000 euros, un tarif prohibitif pour la recherche publique.Claire Dulière, responsable de la campagne expérience animale chez One Voice, dénonce “un projet avec une vision financière claire de rentabilité car il va falloir justifier cette utilisation d’argent public”.”C’est un projet tout sauf lucratif: c’est le public qui finance le public. Il n’y aura aucune spéculation”, rétorque Ivan Balansard. La nouvelle espèce de macaques cynomolgus seraient vendus “à prix coûtant”, entre 8.000 et 10.000 euros, assure Alexia Cermolacce.Ce label made in France permet également, selon eux, un meilleur contrôle des conditions de détention des animaux et de s’assurer de leur bien-être: ils bénéficieraient notamment chacun d’une surface moyenne d’1,49 m², soit le double des exigences européennes.- 3/4 des Français contre -“Pourquoi dépenser autant d’argent alors que l’Europe s’est engagée à développer des expériences non-animales?”, s’interroge le sénateur écologiste des Bouches-du-Rhône Guy Benarroche qui regrette “le manque de transparence du projet, souvent le signe que les conditions ne sont pas aussi idéales que celles avancées”.Accusé par One Voice d’être “l’un des principaux pays à faire subir des expériences sur des primates”, le CNRS avance que les Etats-Unis en utilisent 60.000 annuellement et que la Chine possédait 240.000 spécimens en 2021, avec 57 centres d’élevageQuelque 3.500 singes ont été utilisés en 2023 à des fins scientifiques en France, notamment en neurosciences, immunologie ou encore pour certaines phases précliniques de tests de vaccins et médicaments. La majorité d’entre eux ont fini euthanasiés pour leur éviter une souffrance trop importante.Organes sur puce, modélisations numériques, organoïdes (systèmes de culture cellulaire qui donnent des copies miniatures en 3D d’un organe) et désormais intelligence artificielle ont permis de baisser de 3,8% entre 2022 et 2023 l’utilisation d’animaux à environ 2 millions (dont 1,4 millions de souris), selon les autorités.Mais “ces modèles de substitution ne peuvent récapituler la complexité d’un organisme vivant” pour certaines recherches comme en cancérologie, alertaient en 2021 les Académies nationales de médecine, des sciences, de pharmacie et vétérinaire. Vaccins et traitements contre la polio, Ebola, le VIH et Parkinson ont préalablement été testés sur des singes.A rebours des attentes de la société puisque selon un sondage Ipsos de 2023, commandé par One Voice, 74% des Français se disaient défavorables à l’expérimentation animale.

ICC requests life term for Sudan ‘axe murderer’ militia chiefMon, 17 Nov 2025 18:29:27 GMT

International Criminal Court prosecutors demanded on Monday that a Sudanese militia leader be jailed for life for crimes against humanity during the country’s civil war two decades ago.The court had found Ali Muhammad Ali Abd-Al-Rahman, also known by the nom de guerre of Ali Kushayb, guilty of committing multiple crimes against humanity and war crimes, …

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Tchèques et Slovaques dans la rue par milliers pour la démocratie

Les Tchèques et les Slovaques se sont rassemblés par milliers lundi à l’occasion des commémorations de la Révolution de Velours, accusant les dirigeants Andrej Babis et Robert Fico de trahir l’héritage de la transition vers la démocratie.Le 17 novembre 1989, les communistes tchécoslovaques avaient réprimé une marche pacifique, déclenchant une riposte qui a renversé le régime affidé à Moscou, après quatre décennies de dictature.Cette révolution a restauré la démocratie en Tchécoslovaquie, qui s’est ensuite scindée en République tchèque et en Slovaquie quatre ans plus tard. Puis les deux pays ont intégré l’Union européenne (UE).Une partie de la population tchèque s’oppose au milliardaire Andrej Babis, arrivé en tête des élections en octobre et qui cherche à monter un gouvernement avec deux partis eurosceptiques.Le rassemblement dans le centre de Prague avait pour mot d’ordre “La République tchèque n’est pas à vendre”, et des banderoles hostiles à M. Babis étaient nombreuses.”Je ne veux pas perdre la liberté acquise”, a déclaré à l’AFP Jachym Prokop, un étudiant de 19 ans, drapeau de l’UE sur ses épaules. Andrej Babis “nous entraîne vers l’Est plutôt que vers l’Ouest”, a-t-il ajouté.- “Pacte mafieux” -En 2019, ce même mouvement avait réuni 250.000 personnes contre M. Babis lors de son premier mandat, dans un pays qui compte 10,9 millions d’habitants.Mais il a remporté les élections une seconde fois  et cet admirateur du président américain Donald Trump, âgé de 71 ans, s’est allié au parti d’extrême droite SPD.Il a offert à son responsable, Tomio Okamura, poursuivi pour incitation à la haine, la présidence du parlement.Anciennement communiste, M. Babis est aussi accusé de fraude aux subventions européennes. Il nie tout acte répréhensible, dénonçant une campagne de diffamation. Selon l’un des organisateurs, Mikulas Minar, son retour au pouvoir émerge donc sur un possible “pacte mafieux”, deux inculpés étant à présent en position de s’offrir mutuellement l’immunité contre la justice.- “Cheval de Troie” -En Slovaquie, c’est contre le Premier ministre Robert Fico que se sont mobilisées des dizaines de milliers d’opposants dans plusieurs localités, dont la capitale, Bratislava.”La liberté n’est pas un cadeau mais un droit”, ont écrit les manifestants sur des panneaux.Le dirigeant revenu au pouvoir en 2023 “prend des mesures contraires à la démocratie qui nous ramène avant 1989″, estime un organisateur, Marian Kulich. M. Fico, 61 ans, anciennement communiste lui aussi, exerce son quatrième mandat également grâce au soutien d’un parti d’extrême droite, le SNS.Sur le modèle de la Hongrie voisine, il combat les ONG, remplace les élites culturelles et sape l’indépendance des médias.Il a aussi fait renouer la Slovaquie avec la Russie, malgré l’invasion russe de l’Ukraine, pays qu’il refuse de soutenir.”En 89, j’étais sur la place luttant contre le communisme et aujourd’hui, j’ai peur que cela ne se répète”, a déclaré à l’AFP Lubos Dobsovis, un entrepreneur de 60 ans.”Je veux que nous nous en tenions à notre espace naturel, l’Union européenne”, et “je refuse que nous devenions un cheval de Troie pour la Russie”.Gabriela Marienkova, une fonctionnaire de 52 ans, a aussi une impression de déjà-vu. “On était déjà dans la rue à l’époque et maintenant, c’est une véritable catastrophe, ce qui se passe ici. Nous nous battons aussi pour nos enfants”, a-t-elle dit.

Nouvel écueil pour le Louvre, contraint de fermer une de ses galeries

La série noire continue au Louvre: un mois après le casse du 19 octobre, le musée a été contraint lundi de fermer au public une de ses galeries par “mesure de précaution”, en raison de la “particulière fragilité” de certaines poutres de l’édifice.Abritant neuf salles dédiées à la céramique grecque antique, la galerie Campana est fermée le temps que des “investigations” soient menées “sur la particulière fragilité de certaines poutres portant les planchers du deuxième étage de l’aile sud” du quadrilatère Sully, qui enserre la cour carrée du Louvre, indique le musée dans un communiqué.Sollicitée par l’AFP, une porte-parole du musée a assuré que les milliers de vases exposés dans cette galerie, située au premier étage, n’encouraient toutefois “aucun risque” de détérioration et n’auraient pas à être déplacés.En revanche, les bureaux situés au deuxième étage seront, eux, évacués et les 65 agents administratifs qui y travaillent devront quitter les lieux “au cours des trois prochains jours”, selon le communiqué du Louvre.Pour prendre cette décision, le musée dit avoir été “alerté” par les conclusions d’un rapport d’un bureau d’études techniques qui lui a été remis vendredi et assure avoir “immédiatement lancé une campagne complémentaire d’investigations afin de déterminer les causes de ces évolutions récentes et mener au plus tôt les travaux nécessaires”.Il s’agit “d’évolutions récentes et imprévisibles”, assure la direction du Louvre, qui avait déjà alerté en janvier le ministère de la Culture sur l’état de grande vétusté du musée le plus visité au monde.- “Multiplication d’avaries” -Cette avanie survient pratiquement un mois jour pour jour après le casse au cours duquel un commando a réussi à s’introduire dans l’aile sud du musée pour dérober huit joyaux de la Couronne d’une valeur estimée à 88 millions d’euros. Les bijoux restent aujourd’hui introuvables.”Vu de l’extérieur, ça ressemble à une série noire mais, en interne, cela fait longtemps que nous sommes au courant de la dégradation des conditions de travail et de visite au Louvre”, a réagi auprès de l’AFP Valérie Baud, déléguée CFDT du musée. “Disons qu’il y a une accélération en ce moment”, souligne-t-elle.Selon son collègue de la CGT Gary Guillaud, “ça corrobore le fait qu’il y a des problèmes partout dans le musée”. “On est sur des bâtiments très anciens avec des poutres qui datent parfois de la construction du musée” qui a ouvert à la fin du XVIIIe siècle, dit-il à l’AFP.En janvier 2025, la présidente du Louvre Laurence des Cars, sous pression depuis le casse du 19 octobre, avait tiré la sonnette d’alarme en informant le ministère de la Culture de “la multiplication d’avaries dans des espaces parfois très dégradés”.Peu après cette mise en garde, le président Emmanuel Macron avait annoncé le lancement d’un vaste chantier de rénovation et de modernisation du Louvre, centré notamment sur le quadrilatère Sully. Ces travaux ont été estimés par l’entourage du chef de l’Etat à quelque 800 millions d’euros, un montant revu nettement en hausse dans un récent rapport de la Cour des comptes qui évoque un coût d’au moins 1,15 milliard d’euros.Dans ce rapport publié le 6 novembre, la juridiction financière avait par ailleurs pointé “un retard considérable dans le rythme des investissements” face à une “dégradation accélérée” du musée, qui a accueilli près de neuf millions de visiteurs en 2024.Après avoir été interrogée par des sénateurs dans la foulée du casse du 19 octobre, Laurence des Cars est entendue mercredi matin par la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale.Début novembre, la dirigeante, en poste depuis 2021, avait annoncé une série de “mesures d’urgence” pour améliorer la sécurisation du musée, notamment de ses abords extérieurs.

En crise, le festival de BD d’Angoulême vers un changement de gouvernance

Pouvoir publics et milieu de la BD veulent reprendre la main sur le festival d’Angoulême, dont l’organisation est depuis des mois sous le feu de critiques qui ont conduit, lundi, à une mise en retrait de la présidente contestée de l’association historique.L’incendie s’est déclaré juste avant l’ouverture de la 52e et dernière édition du grand rendez-vous mondial de la bande dessinée, fin janvier.La société privée 9eArt+, organisatrice de l’événement depuis 2007, et son directeur décrié Franck Bondoux sont alors accusés dans l’Humanité magazine d’opacité financière, de “dérives” mercantiles et d’avoir licencié une salariée, en 2024, qui venait de porter plainte pour un viol survenu en marge du festival.Une information judiciaire est ouverte sur ces faits et, en parallèle, la jeune femme conteste devant les prud’hommes son licenciement pour “faute grave”. Son ex-employeur dénonce “un amalgame volontaire et critiquable entre deux procédures totalement distinctes” et invoque des “manquements graves” pour justifier son licenciement.La profession s’enflamme et des auteurs menacent de boycotter l’édition 2026.Également sous pression des financeurs publics, qui abondent presque la moitié du budget du festival, l’association FIBD présidée par Delphine Groux, fille d’un des cofondateurs historiques du festival créé en 1974, met fin au contrat de 9eArt+ à partir de 2027 et ouvre à la concurrence l’organisation future de l’événement.- “Confiance rompue” -Mais sa décision, début novembre, de reconduire 9eArt+, dans le cadre d’un rapprochement souhaité avec la Cité de la BD à Angoulême, provoque un tollé. Et même l’annonce, jeudi dernier, d’une nouvelle procédure écartant cette fois la société de Franck Bondoux (pour l’après 2027) ne ramène pas le calme.Pour le syndicat national de l’édition (SNE), “la confiance est rompue” et Mme Groux, “artisan du chaos, ne peut pas piloter un nouvel appel à projets”.Après une réunion avec des organisations de la BD, les financeurs publics ont fait savoir à l’association FIBD, vendredi, qu’ils voulaient “reprendre la main avec la profession” sur l’organisation future de l’événement, et que ce n’était “pas discutable”, a déclaré lundi à l’AFP le maire d’Angoulême, Xavier Bonnefont.”Je crois que l’association a compris qu’elle n’était plus en mesure de faire barrage”, a-t-il ajouté, précisant que le retrait de Mme Groux était “un impératif” aux yeux des financeurs mais qu’ils n’avaient “pas eu besoin de le demander”.Dans un communiqué publié lundi, la préfecture et le conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, le département de la Charente, la ville et l’agglomération d’Angoulême ont ainsi proposé “que l’Association ADBDA, qui réunit les pouvoirs publics, les professionnels et le festival, pilote la prochaine mise en concurrence qui désignera un successeur à l’actuel organisateur”.- “Élargir l’espace d’échanges” -Cette Association pour le développement de la bande dessinée à Angoulême (ADBDA) avait été créée en janvier 2017, après une précédente menace de boycott des éditeurs qui réclamaient, déjà, une “refonte radicale” de l’événement.Ses statuts doivent être “mis à jour afin de laisser leurs places légitimes aux professionnels (autrices, auteurs, maisons d’édition) et d’élargir l’espace d’échange”, indiquent les financeurs publics, qui proposent d’organiser “l’assemblée générale de la nouvelle ADBDA” lors de la prochaine édition du festival, du 29 janvier au 1er février 2026.L’association FIBD sera désormais représentée dans cette structure par Dominique Brechoteau, “une figure historique et incontestée du festival, qui devrait apporter une forme d’apaisement supplémentaire”, souligne Frédéric Vilcocq, conseiller culture à la Région.”En quelques jours, on a obtenu et piloté pas mal de nouvelles avancées”, estime M. Bonnefont. “Ce sont les bases d’une vraie interprofession qui serait créée sous l’égide de l’ADBDA et qui piloterait demain le festival.”Il reste toutefois “prudent” sur la levée des menaces de boycott pour la prochaine édition.

Attaquée sur sa taxe carbone, l’Union européenne se défend à la COP30

La COP30 en Amazonie brésilienne est entrée lundi dans sa deuxième et dernière semaine avec des sujets de blocage majeurs, dont la taxe carbone aux frontières européennes attaquée par la Chine et d’autres pays, mais déclarée non négociable par l’Union européenne.”La tarification du carbone est une mesure que nous devons mettre en œuvre avec le plus grand nombre possible, et le plus rapidement possible”, a lancé lundi Wopke Hoekstra, commissaire européen au climat, à son arrivée à Belem.Le Néerlandais a opposé une fin de non-recevoir à toute discussion de la taxe dans les débats sur les “mesures commerciales unilatérales”.C’est pourtant ce que la Chine, l’Inde et des pays alliés exigent. Le chef de la délégation chinoise à la COP30 Li Gao a, la semaine dernière, mis en garde auprès de l’AFP contre “les effets néfastes de l’unilatéralisme géopolitique ou du protectionnisme”, visant implicitement l’UE.- Acier, aluminium, ciment… -Pour verdir ses importations, l’UE imposera à partir de janvier un “mécanisme d’ajustement carbone” aux frontières (CBAM) sur l’acier, à l’aluminium, le ciment, les engrais, l’électricité et l’hydrogène, des secteurs extrêmement polluants et exposés à une forte concurrence internationale.Elle vise à imposer aux importations dans l’UE un prix du carbone similaire à celui en vigueur en Europe, où les entreprises payent déjà pour polluer. Plusieurs pays, dont les États-Unis et la Chine, y voient une mesure protectionniste déguisée. Certains ont décidé d’élever le sujet dans les négociations climatiques.”Le meilleur CBAM est en fait celui qui ne rapporte pas d’argent, c’est là son essence même”, a répondu lundi M. Hoekstra au cours d’une conférence de presse.  Il a souligné que l’idée d’une tarification du carbone faisait son chemin au Brésil et dans une trentaine d’autres pays.Une réunion bilatérale Chine-UE aura lieu lundi à la COP30, où sera logiquement abordé ce sujet qui est de toutes les conversations entre délégués à Belem.- Obstructions -Il reste cinq jours aux ministres, arrivés lundi, pour sortir au niveau politique de l’impasse.”Nous ne pouvons absolument pas nous permettre de perdre du temps à cause de retards tactiques ou d’obstructions”, a lancé le chef de l’ONU Climat, Simon Stiell, dans un appel qui fait écho à d’autres similaires aux COP précédentes à mi-parcours.Peu après lui, le ministre de l’Agriculture de l’archipel pacifique des Palaos et représentant des petits États insulaires Steven Victor a affirmé que “1,5°C n’est pas un slogan politique. C’est un seuil de survie non négociable pour notre peuple”, en référence à l’objectif de réchauffement fixé par l’accord de Paris il y a dix ans, désormais clairement hors de portée à moyen terme.La COP30 est censée se terminer vendredi soir, mais aucune COP n’a terminé à l’heure depuis 2003.Une semaine de consultations ont montré qu’en plus des “mesures commerciales unilatérales”, deux sujets bloquent encore les tractations.D’une part, les États insulaires, soutenus par des pays d’Amérique latine et les Européens, estiment évident que la COP doit appeler les pays à rehausser leurs engagements climatiques. Mais de grandes économies, de la Chine à l’Arabie saoudite, ne veulent pas d’une décision qui sous-entendrait qu’elles n’en font pas assez.D’autre part, de nombreux pays du Sud, notamment les africains, veulent rappeler aux pays développés l’insuffisance de leurs financements vers les pays en développement.”La question, pour les ministres, est de trouver un équilibre délicat entre ces trois sujets”, décrypte pour l’AFP Li Shuo, expert de l’Asia Society présent à Belem.Le Brésil s’est aussi montré ambitieux aussi sur son désir d’envoyer un signal sur la sortie des énergies fossiles, même si la forme exacte de ce signal reste à clarifier.Lundi, Steven Victor s’est dit “déçu” que la question des énergies fossiles avance si lentement.Le vice-président brésilien Geraldo Alckmin a de nouveau évoqué lundi un “plan d’action intégré” pour “sortir de la dépendance aux combustibles fossiles”. Mais toujours sans expliciter l’intention brésilienne.

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Attaquée sur sa taxe carbone, l’Union européenne se défend à la COP30

La COP30 en Amazonie brésilienne est entrée lundi dans sa deuxième et dernière semaine avec des sujets de blocage majeurs, dont la taxe carbone aux frontières européennes attaquée par la Chine et d’autres pays, mais déclarée non négociable par l’Union européenne.”La tarification du carbone est une mesure que nous devons mettre en œuvre avec le plus grand nombre possible, et le plus rapidement possible”, a lancé lundi Wopke Hoekstra, commissaire européen au climat, à son arrivée à Belem.Le Néerlandais a opposé une fin de non-recevoir à toute discussion de la taxe dans les débats sur les “mesures commerciales unilatérales”.C’est pourtant ce que la Chine, l’Inde et des pays alliés exigent. Le chef de la délégation chinoise à la COP30 Li Gao a, la semaine dernière, mis en garde auprès de l’AFP contre “les effets néfastes de l’unilatéralisme géopolitique ou du protectionnisme”, visant implicitement l’UE.- Acier, aluminium, ciment… -Pour verdir ses importations, l’UE imposera à partir de janvier un “mécanisme d’ajustement carbone” aux frontières (CBAM) sur l’acier, à l’aluminium, le ciment, les engrais, l’électricité et l’hydrogène, des secteurs extrêmement polluants et exposés à une forte concurrence internationale.Elle vise à imposer aux importations dans l’UE un prix du carbone similaire à celui en vigueur en Europe, où les entreprises payent déjà pour polluer. Plusieurs pays, dont les États-Unis et la Chine, y voient une mesure protectionniste déguisée. Certains ont décidé d’élever le sujet dans les négociations climatiques.”Le meilleur CBAM est en fait celui qui ne rapporte pas d’argent, c’est là son essence même”, a répondu lundi M. Hoekstra au cours d’une conférence de presse.  Il a souligné que l’idée d’une tarification du carbone faisait son chemin au Brésil et dans une trentaine d’autres pays.Une réunion bilatérale Chine-UE aura lieu lundi à la COP30, où sera logiquement abordé ce sujet qui est de toutes les conversations entre délégués à Belem.- Obstructions -Il reste cinq jours aux ministres, arrivés lundi, pour sortir au niveau politique de l’impasse.”Nous ne pouvons absolument pas nous permettre de perdre du temps à cause de retards tactiques ou d’obstructions”, a lancé le chef de l’ONU Climat, Simon Stiell, dans un appel qui fait écho à d’autres similaires aux COP précédentes à mi-parcours.Peu après lui, le ministre de l’Agriculture de l’archipel pacifique des Palaos et représentant des petits États insulaires Steven Victor a affirmé que “1,5°C n’est pas un slogan politique. C’est un seuil de survie non négociable pour notre peuple”, en référence à l’objectif de réchauffement fixé par l’accord de Paris il y a dix ans, désormais clairement hors de portée à moyen terme.La COP30 est censée se terminer vendredi soir, mais aucune COP n’a terminé à l’heure depuis 2003.Une semaine de consultations ont montré qu’en plus des “mesures commerciales unilatérales”, deux sujets bloquent encore les tractations.D’une part, les États insulaires, soutenus par des pays d’Amérique latine et les Européens, estiment évident que la COP doit appeler les pays à rehausser leurs engagements climatiques. Mais de grandes économies, de la Chine à l’Arabie saoudite, ne veulent pas d’une décision qui sous-entendrait qu’elles n’en font pas assez.D’autre part, de nombreux pays du Sud, notamment les africains, veulent rappeler aux pays développés l’insuffisance de leurs financements vers les pays en développement.”La question, pour les ministres, est de trouver un équilibre délicat entre ces trois sujets”, décrypte pour l’AFP Li Shuo, expert de l’Asia Society présent à Belem.Le Brésil s’est aussi montré ambitieux aussi sur son désir d’envoyer un signal sur la sortie des énergies fossiles, même si la forme exacte de ce signal reste à clarifier.Lundi, Steven Victor s’est dit “déçu” que la question des énergies fossiles avance si lentement.Le vice-président brésilien Geraldo Alckmin a de nouveau évoqué lundi un “plan d’action intégré” pour “sortir de la dépendance aux combustibles fossiles”. Mais toujours sans expliciter l’intention brésilienne.

Feu d’artifice mortel: le maire de Cholet face à la “colère” des victimes

La première journée du procès du maire de Cholet (Maine-et-Loire) et d’autres prévenus pour homicides et blessures involontaires lors d’un feu d’artifice organisé le 14 juillet 2022, a été marquée lundi par les témoignages des parents des deux enfants décédés ainsi que d’autres victimes.Le soir du drame, plusieurs projectiles étaient tombés au milieu de spectateurs à quelques dizaines de mètres du pas de tir, zone qui aurait dû être interdite au public. Le souffle de l’explosion a tué un garçon de sept ans et sa sœur de 24 ans. Leurs parents et le compagnon de la jeune femme ont été gravement blessés. Douze autres personnes ont aussi subi des blessures lors de ce feu d’artifice organisé par la ville de Cholet. Le maire Gilles Bourdouleix, présent lundi au tribunal judiciaire d’Angers (Maine-et-Loire), est notamment poursuivi pour ne pas avoir imposé la mise en place de barrières pour assurer “le respect de la zone de sécurité” de 150 mètres.Les autres prévenus sont l’adjoint au maire Patrice Brault, la société pyrotechnique HTP (devenue Féérie) et l’artificier principal, et l’association Cholet Evénements et son vice-président, chargée de l’organisation du feu d’artifice.”Tous les jours, c’est compliqué”, a témoigné Sébastien Mandote, le père des défunts. Il a décrit au président du tribunal, Lionel Ascensi, la “boule de feu” qui s’est abattue sur eux.Sa femme, Sandra, la voix brisée par les sanglots, a dit s’en vouloir “énormément” de ne pas avoir protégé ses enfants. “J’ai beaucoup de colère”, a-t-elle ajouté.Ils ont évoqué leur perte de joie de vivre, des troubles auditifs.Antoine Frémondière, en couple à l’époque avec leur fille, a raconté, les yeux rougis, leur projet de fonder une famille. Il a aussi dépeint une “boule qui fonçait droit sur” eux, avant d’être “complètement sonné”. Il a été grièvement brûlé et souffre d’acouphènes.- Premiers secours -Le tribunal a projeté des photographies aériennes montrant les lieux où se trouvaient des spectateurs, certains “à une trentaine de mètres du pas de tir du feu d’artifice”, a rappelé le président du tribunal. Les parties civiles ont décrit une centaine de personnes à proximité du pas de tir, l’absence de barrières, de signalisation indiquant un danger, ou encore de policiers, le sentiment d’être en confiance, avant “une scène de guerre”.Certaines ont toujours peur du bruit ou des foules, ont exprimé leurs souffrances psychiques et celles de leurs enfants, souffrent d’un sentiment de culpabilité. Une culpabilité qui n’a pas lieu d’être, leur a martelé le président du tribunal Lionel Ascensi.Un pompier, qui a apporté des premiers secours, a détaillé la violence de la scène, provoquant des larmes dans la salle. L’adjoint au maire, Patrice Brault, présent lundi, visage fermé, avait critiqué dans ses déclarations la présence de ce pompier à proximité du pas de tir. “C’est plutôt très osé de sa part”, a répliqué le soldat du feu devant le tribunal.Pendant la matinée, le tribunal a diffusé un reportage télévisé où le maire de Cholet estimait que les spectateurs proches du pas de tir étaient “les premiers fautifs”. “Ca, je ne peux pas l’entendre”, a rétorqué lundi un homme présent le soir de la tragédie. “Il faut réfléchir avant de s’exprimer”, s’est indignée une autre victime, “en colère. “C’est un traumatisme sur le traumatisme”, a dénoncé une autre femme.Des déclarations accueillies par Gilles Bourdouleix par des commentaires, des haussements d’épaules.Il est reproché à l’artificier et à son employeur HTP d’avoir “tiré un feu d’artifice alors que des personnes se trouvaient dans une zone interdite au public et d’avoir utilisé du matériel inadapté ou en mauvais état”.Cholet Evénements est visée pour “n’avoir pas mis en place un dispositif visant à assurer le respect de la zone de sécurité” et “ne pas avoir attiré suffisamment l’attention du maire de Cholet sur les prérogatives à mettre en œuvre”.L’audience de mardi sera consacrée à des expertises. Le procès durera jusqu’à vendredi.

Aide étrangère: les coupes occidentales pourraient provoquer 22,6 millions de décès, selon une étude

Plus de 22 millions de personnes, dont beaucoup d’enfants, pourraient mourir de causes évitables d’ici 2030 en raison des coupes budgétaires dans l’aide étrangère des Etats-Unis et de pays européens, selon une étude internationale obtenue lundi en exclusivité par l’AFP.Ces conclusions sont une mise à jour d’une étude réalisée plus tôt cette année, qui se concentrait uniquement sur les conséquences des coupes dans l’aide étrangère réalisées par Donald Trump, notamment le démantèlement de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), et qui projetait 14 millions de décès supplémentaires. La nouvelle étude tient compte des réductions de l’ensemble de l’aide publique au développement, alors que le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne par exemple ont réduit leur aide aux pays en développement.”C’est la première fois en 30 ans que la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et les Etats-Unis réduisent tous leur aide en même temps”, confie à l’AFP l’un des auteurs de l’étude, Gonzalo Fanjul, de l’Institut pour la santé mondiale de Barcelone (ISGlobal).”Les pays européens ne sont pas comparables aux Etats-Unis, mais lorsqu’on les considère dans leur ensemble, le coup porté au système d’aide mondial est extraordinaire. C’est absolument sans précédent”, dit-il.Les résultats de cette étude menée par des chercheurs espagnols, brésiliens et mozambicains ont été soumis lundi à la revue The Lancet Global Health et sont en attente d’une évaluation.Elle s’appuie sur des données montrant comment l’aide a permis de réduire le nombre de décès dans le passé, en particulier grâce à la prévention face au VIH, au paludisme et la tuberculose.Dans le pire des scénarios impliquant des coupes budgétaires massives, la nouvelle étude prédit 22.6 millions de décès supplémentaires d’ici 2030, dont 5.4 millions d’enfants de moins de cinq ans, par rapport à une situation inchangée.A l’autre extrême, une réduction plus modérée de l’aide étrangère entraînerait 9.4 millions de décès supplémentaires, selon cette étude.- “Signal d’alarme” -Peu après son entrée en fonction, le président américain, sous l’impulsion du milliardaire Elon Musk, a réduit de plus de 80% l’aide étrangère des Etats-Unis.Il a aussi démantelé l’USAID, qui était la plus grande agence d’aide au monde ayant distribué quelque 35 milliards de dollars au cours de l’exercice 2024.Le secrétaire d’Etat Marco Rubio a déclaré que cette aide ne servait pas les intérêts fondamentaux des Etats-Unis, soulignant notamment que des pays bénéficiaires avaient voté contre les Etats-Unis aux Nations unies.Témoignant devant le Congrès, M. Rubio a nié que les coupes dans l’aide américaine aient causé des décès et a accusé les détracteurs d’être tributaires du “complexe industriel des ONG”.Au lieu de chercher à combler ce déficit, le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne ont également réduit leur aide en raison de leurs propres contraintes budgétaires et de l’augmentation des dépenses de défense après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.Parmi les principaux pays donateurs, l’aide du Japon est restée relativement stable au cours des deux dernières années.Au-delà de la cessation immédiate de certains programmes d’aide, l’étude relève que ces réductions affectent aussi des politiques publiques “laborieusement mises en place au cours de décennies de coopération internationale”.M. Fanjul reconnaît la nécessité pour les pays de s’affranchir à terme de l’aide internationale, en particulier concernant leur dépendance vis-à-vis du financement de la lutte contre le VIH.Mais, dit-il, “le problème réside dans la rapidité et la brutalité du processus”.Davide Rasella, principal auteur de cette étude, souligne lui que l’administration Trump a promis 20 milliards de dollars pour soutenir l’Argentine.Or, dans le contexte mondial, l’aide au développement “ne représente rien d’énorme”, affirme-t-il, en ajoutant que les décideurs politiques “modifient les budgets sans vraiment se rendre compte du nombre de vies qui sont en jeu”.L’étude a été financée par la Fondation Rockefeller et le ministère espagnol de la Recherche.”Ces données constituent un signal d’alarme urgent pour le monde entier”, a affirmé un porte-parole de l’organisation philanthropique basée à New York.