Reçus par Bayrou, les syndicats agricoles maintiennent la pression

“Place aux actes”: les principaux syndicats agricoles, reçus tour à tour lundi à Matignon, maintiennent la pression sur le gouvernement Bayrou pour obtenir la concrétisation des promesses arrachées en 2024 après leur mobilisation, espérant aussi galvaniser leur campagne pour les chambres d’agriculture.L’alliance majoritaire FNSEA-Jeunes agriculteurs a donné rendez-vous pour un “point d’étape” au Salon de l’agriculture, organisé à partir du 22 février, afin de mesurer les avancées obtenues, qu’il s’agisse du budget ou des suites du projet de loi d’orientation agricole examiné au Sénat à partir du 4 février.La Coordination rurale (CR), coutumière des actions coup de poing, a pour sa part limité le délai accordé au gouvernement à “demain” mardi, en fonction du contenu du discours de politique générale de François Bayrou.Quant à la Confédération paysanne, opposée aux modèles proposés par les textes de loi en attente, elle a déploré l’absence de réponse du Premier ministre “sur les questions centrales du revenu, de la rémunération, des prix, des droits sociaux des paysans”.Si les syndicats partagent le constat des difficultés du monde agricole après un an de mobilisation, ils ont exposé leurs divergences lundi soir sur les réponses à apporter, lors d’un débat télévisé inédit, organisé sur LCP dans le cadre de leurs élections professionnelles.Aujourd’hui détenteur de 97 chambres sur 101, le duo JA, avec son président Pierrick Horel, et FNSEA, représentée par Arnaud Rousseau, a mis en avant “un goût d’entreprendre” dans l’agriculture.En face, Laurence Marandola, porte-parole de la Confédération paysanne, a fait un “constat d’échec des politiques publiques” et de “l’accompagnement des chambres d’agriculture”, face à la disparition de dizaines de milliers de fermes ces dernières années.Pour Véronique Le Floc’h, de la CR, qui dirige déjà trois chambres et vise bien plus, ces élections seront “un référendum: chaque agriculteur doit choisir s’il souhaite continuer sur ce modèle”.- “Eloigné du terrain” -Cette élection, organisée du 15 au 31 janvier, est particulièrement scrutée après une année 2024 marquée par de forts aléas climatiques, de piètres récoltes et une flambée des maladies animales.Les agriculteurs ont relancé cet automne leur mouvement de protestation, bien qu’en ordre dispersé, rencontrant ce lundi leur 4e Premier ministre en un an sur fond d’instabilité politique générée par la dissolution de l’Assemblée nationale.Arnaud Rousseau, a évoqué une “course contre-la-montre pour apporter des solutions”, à l’issue du rendez-vous avec François Bayrou, dont il a salué “l’écoute”.D’ici le Salon de l’agriculture, l’organisation attend notamment la confirmation d’un budget agricole de 450 millions d’euros, incluant mesures fiscales d’urgence, réforme des retraites agricoles… “Il n’est pas question de revenir sur les promesses faites en 2024”, indiquait-on à Matignon en amont des rencontres.Son de cloche différent à la CR dont certains membres ont tenté, en vain, de manifester dans la capitale la semaine dernière: “le Premier ministre nous est apparu comme étant éloigné de la réalité du terrain”, a déclaré Véronique Le Floc’h lors du débat.Le deuxième syndicat agricole comptait réclamer deux mesures immédiates: une égalité des normes au niveau européen et un “arrêt des contrôles des exploitations au profit des contrôles des produits d’importation”.- Petite avancée pour Mayotte -La Confédération paysanne, qui défend des prix rémunérateurs et un accompagnement dans la transition agroécologique, n’a guère obtenu satisfaction.Seule avancée “peut-être”, selon Mme Marandola, le renouvellement d’une aide de 1.000 euros promise aux agriculteurs sinistrés de Mayotte, seule chambre d’agriculture contrôlée par l’organisationAu sujet des élections professionnelles, elle dit avoir reçu un “non” catégorique à sa demande d’instaurer plus de proportionnelle, alors même que le Modem de M. Bayrou plaide depuis longtemps pour ce mode de scrutin en politique.Le mode de scrutin actuel favorise la liste arrivée en tête, qui obtient d’office la moitié des sièges aux chambres. Lors du débat, JA et FNSEA ont balayé la question de le réformer.

L1: Textor (Lyon) traite Labrune de “toutou” d’Al-Khelaifi dont il dénonce l’influence

John Textor, président-propriétaire de Lyon, a dénoncé lundi dans un entretien sur RMC, la “protection” dont bénéficie le Paris SG dans le football français et étrillé le patron de la Ligue Vincent Labrune, traité de “petit toutou” de Nasser al-Khelaifi.”Quand j’ai acheté l’OL, je connaissais la situation dans le football français, mais pas la protection institutionnelle dont jouissait un certain club et le pouvoir d’une certaine personne sur les instances”, notamment la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), le gendarme financier du football français, a dit M. Textor.”En juillet (2024), j’étais choqué quand nous avons parlé des droits TV. Le président de la Ligue (Vincent Labrune) qui devait mener les débats n’a quasiment rien dit, était là comme un petit toutou. C’est Nasser qui les a menés alors qu’il n’aurait pas dû être là en tant que patron d’une chaîne de TV directement impliquée dans la discussion”, a fustigé M. Textor, dénonçant “beaucoup d’intimidation” face aux “voix discordantes”.Ces propos ont suscité une vive réaction de la part du Paris SG. “Dommage que la classe et l’élégance ne s’achètent pas car ça aurait permis d’éviter à  M. Textor de se ridiculiser à travers ses outrances grossières et mensongères à l’encontre de notre Président, notre institution et nos fans. Qu’il revienne sur terre, et en France aussi, pour mieux appréhender cette Ligue 1 que nous aimons tant”, a affirmé le club parisien dans un communiquéLa Ligue de football professionnel a elle “exprimé sa surprise”, soulignant “plusieurs incompréhensions sur le fond” de la part du patron de l’OL. “La réunion mentionnée, à laquelle John Textor a pris part, était une réunion du collège Ligue 1 présidée par Jean-Pierre Caillot et non un conseil d’administration. Les échanges et débats y sont dirigés par Jean-Pierre Caillot et non par Vincent Labrune.”- Le produit Ligue 1 est “nul” -John Textor a en outre estimé que “l’influence du PSG sur la Ligue et la DNCG doit être regardée de plus près”. “La DNCG doit être particulièrement précautionneuse pour garder son indépendance vis-à-vis de la Ligue à laquelle elle ne devrait pas appartenir”, a insisté le patron de l’OL. Vendredi, l’instance a maintenu l’interdiction faite à Lyon de recruter, ainsi que l’encadrement de sa masse salariale après une audition.La LFP a tenu à rappeler que “la DNCG est une institution indépendante, dont les décisions et le fonctionnement reposent sur des principes d’autonomie et de transparence”.Selon John Textor, Nasser al-Khelaifi “dit à tout le monde qu’il aide le football français. Il est convaincu qu’en achetant nos joueurs, il est un peu le centre du monde dans le football français et que les miettes qu’il laisse sont une aide pour celui-ci”. Il a révélé au passage que l’attaquant lyonnais Rayan Cherki “voulait aller au PSG l’année dernière”. “Qu’on arrête avec ces clubs aux financements illimités d’Etats étrangers, alors que tous les autres clubs français rivalisent avec des fonds propres”, a appelé le président de l’OL.Selon lui, pour améliorer le produit Ligue 1 qu’il trouve “nul”, il faut “raconter des histoires” autour des clubs, des gens, des joueurs. “La NBA fait ça très bien en tissant des liens entre le sport, la mode, la musique, la culture. On devrait faire quelque chose qui ressemble à cela dans le foot. Le produit que l’on montre au monde doit être sexy”, a-t-il préconisé.

Glitzy Oscars nominees’ lunch cancelled after LA wildfires

The body that awards the Oscars said Monday it was cancelling its ritzy nominees’ luncheon, as Los Angeles grapples with enormous wildfires that have crippled the city.The Academy of Motion Picture Arts and Sciences also moved its nomination announcement online, as Hollywood tries to navigate the sombre mood at a time it would usually be in full red carpet throttle.”We are all devastated by the impact of the fires and the profound losses experienced by so many in our community,” said Academy CEO Bill Kramer and President Janet Yang.”The Academy has always been a unifying force within the film industry, and we are committed to standing together in the face of hardship.”The names of Oscar finalists will now be announced in a virtual event on January 23, while the nominees’ luncheon — a Champagne-swilling celebration of all those up for statuettes — is off, the Academy said.Huge fires have razed whole communities around Los Angeles, killing at least 24 people and destroying thousands of structures.Seven days after the blazes erupted, 92,000 people remain displaced, with widespread evacuation orders still in place.Stars including Anthony Hopkins, Mel Gibson and Billy Crystal lost their homes to the fires, and production was halted for TV and film.The industry is weighing how to navigate its just-started award season — an endless series of swanky premieres, galas and prize-giving ceremonies.Hollywood insiders are wary of appearing tone deaf to the suffering of a city that is home to many of the 680,000 people who work in TV and film.”Hacks” actress Jean Smart has advocated scrapping the entire season.”With ALL due respect, during Hollywood’s season of celebration, I hope any of the networks televising the upcoming awards will seriously consider NOT televising them and donating the revenue they would have garnered to the victims of the fires and the firefighters,” Smart wrote on Instagram.But the Academy said Monday that it would go ahead with its gala evening, the traditional finale to the season of gong-giving, hinting first responders would be present at the Dolby Theatre on March 2.”Our members always share how important it is for us to come together as a community, and we are determined to use this opportunity to celebrate our resilient and compassionate industry,” a statement said.”We also look forward to honoring our frontline workers who have aided with the fires, recognizing those impacted, and encouraging people to join the Academy in supporting the relief efforts.”

A son procès, Nicolas Sarkozy s’enflamme sur sa campagne “exceptionnelle” de 2007

De l’argent étranger pour financer sa campagne de 2007 ? “Je n’en avais pas besoin”: “les meetings débordaient”, “les soutiens se pressaient”, a balayé lundi Nicolas Sarkozy à son procès pour corruption à Paris, décrivant l’engouement “exceptionnel” qu’avait suscité sa candidature à la présidentielle.Nicolas Sarkozy est jugé, depuis le 6 janvier et jusqu’au 10 avril, aux côtés de onze autres prévenus, pour des soupçons de financement de sa campagne présidentielle 2007 par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi, en échange de contreparties.Au premier jour des interrogatoires, la présidente Nathalie Gavarino revient sur la carrière politique de l’ancien locataire de l’Elysée qui a dit avoir commencé, dès son élection à la mairie de Neuilly en 1983, à se bâtir une “stature présidentielle”.”Je voulais faire de la politique au plus haut niveau, je m’imaginais pouvoir me bâtir un destin et j’y ai consacré ma vie jusqu’à très exactement 2016″, déclare l’ancien président, 69 ans, en costume et cravate noires. Très à l’aise à la barre, il se plie de bonne grâce à confirmer les grandes étapes de son CV, jusqu’à sa candidature à la présidentielle 2007, évoquant dans une réponse son “énergie quand il était jeune” – “vous n’en manquez pas”, l’interrompt la présidente. “Alors, imaginez à 21 ans !” réplique-t-il.”Jamais” il n’a pensé au “financement” de sa campagne, car “ça n’a jamais été un problème”. A l’époque, l’UMP était “le premier parti de France”, il “n’a cessé d’engranger des milliers de soutiens, il y avait 335.000 adhérents” soit “un niveau que personne n’a jamais obtenu”, “les meetings débordaient de monde”, s’emballe le prévenu.Tout au plus se rendait-il aux “déjeuners ou diners de levée de fonds” organisés par “toute l’équipe autour d’Eric Woerth”. “Je n’ai jamais choisi un prestataire de ma campagne ni rencontré un prestataire”, ajoute-t-il, tenant à se distinguer d’emblée du trésorier de sa campagne, lui aussi prévenu mais absent lundi.”Donc, vous n’avez pas la tentation d’aller demander de l’argent à un chef d’Etat étranger fin 2006 ?”, relance Nathalie Gavarino.”Non. Un: je n’en avais pas l’idée, je ne suis pas un fou. Deux: je n’en avais pas le besoin. Trois: il y a des tas de chefs d’Etat que je connaissais, car j’étais un ministre de l’Intérieur qui n’a cessé de voyager”, fanfaronne-t-il.- “Jamais, jamais !” -Mais quand plus tard c’est l’accusation qui aborde le sujet du financement, Nicolas Sarkozy se tend. “J’aimerais qu’enfin, si quelqu’un a le moindre élément, qu’il me le donne !”, s’emporte-t-il, prenant comme souvent l’assistance à partie. “C’est épuisant de devoir répondre à des allégations qui ne reposent sur rien !””Je vous assure qu’on vous posera des questions sur des faits objectifs, et pas sur des allégations”, rétorque le procureur financier Quentin Dandoy. Au cours de trois heures d’un interrogatoire confus dont on peine à cerner le sujet, Nicolas Sarkozy se défend sans relâche, choisissant l’esquive, l’indignation ou l’attaque quand les questions lui déplaisent.Comme quand on l’interroge sur Ziad Takieddine, intermédiaire sulfureux au coeur du dossier, lui aussi jugé mais en fuite au Liban.Un “escroc” et un “menteur” avec qui il n’a eu “aucun rapport”, martèle-t-il. Un homme qui “fait des élucubrations dans son coin” et a, lui, reçu de l’argent libyen – “mais il se le garde, croyez-moi, il n’est pas si généreux !”L’ex-femme de l’intermédiaire a témoigné l’avoir vu recevoir en 2008 un coup de fil de condoléances pour la mort de sa mère de la part de Nicolas Sarkozy ? “Jamais, jamais”, “je démens formellement”, jure ce dernier, joignant les mains comme pour supplier le tribunal de le croire.Et quand le PNF le questionne sur l’affaire Karachi, où apparaissent Ziad Takieddine et des hommes dont il a été proche, il est “stupéfait”: les procès, “j’ai assez à faire avec les miens pour m’occuper de ceux des autres”, ironise celui qui en est à son cinquième en cinq ans.A un avocat des parties civiles qui le titille sur sa “conception de la vérité”, il finit par lâcher: “Ca fait bien longtemps que je sais que le mot vérité ne se conjugue qu’au pluriel”.

Fresh off latest hit album, Bad Bunny announces Puerto Rican concert residency

Megastar Bad Bunny announced on Monday a 21-concert residency in his homeland Puerto Rico, with the first nine shows limited to residents of the island.The announcement follows the successful release of his latest studio album, “Debi Tirar Mas Fotos,” which dropped earlier this month and immediately soared to top the albums chart.It was the largest streaming week for a Latin title in more than a year, according to Billboard, which runs the US charts.The concert residency at San Juan’s Coliseo de Puerto Rico — entitled “No Me Quiero Ir De Aqui” — is slated to begin July 11 and take place over subsequent Friday-Sunday three-day weekends.Known colloquially as “El Choli,” the arena can accomodate more than 18,000 attendees.That the first nine shows are available exclusively to Puerto Rican residents is an extension of the album that is a staunch affirmation of Bad Bunny’s roots on the Caribbean island.The album is a history lesson in Puerto Rican music and rhythms as well as a rallying cry that magnifies its colonial past and present and gentrification that favors luxury homes and tourism over the needs of Puerto Ricans.It’s also a loud call for Puerto Rican independence over US statehood.The 30-year-old has long used his platform as a means to give voice to his fellow Puerto Ricans, while also managing to rule the charts — and the world — with his reggaeton-forward blend of eminently danceable pop that’s found massive global success.In a video on his Instagram page that coincides with the announcement of the residency, Bad Bunny said in Spanish that he’s loved touring — but “for now, I am in Puerto Rico. I am at home and I am having a good time and if I am honest, I do not want to leave here.”

X et la classe politique, le fossé entre la parole et les actes

Le réseau social X et son propriétaire Elon Musk, accusés de propager la désinformation et les contenus haineux, sont de plus en plus dans le viseur des responsables politiques en France. Mais si certains à gauche s’interrogent, ils sont finalement peu nombreux à se retirer de la plateforme.La députée écologiste Sandrine Rousseau a appelé dimanche ses collègues du Nouveau Front populaire à quitter X (ex-Twitter), y voyant une “machine de désinformation” et une “caisse de résonance de l’extrême droite”.Elle a également fustigé les tentatives d’Elon Musk d'”influencer” les élections en Allemagne et le débat politique en Grande-Bretagne. Pour Sandrine Rousseau, l’homme le plus riche du monde, également propriétaire de Tesla et de SpaceX et aujourd’hui allié bruyant de Donald Trump, “représente un danger réel pour nos démocraties”.”L’idéal serait que quelqu’un, hors opposition, dise clairement qu’il faut réguler X”, estime auprès de l’AFP Philippe Moreau Chevrolet, professeur en communication à Sciences Po. “Il n’est pas possible (pour l’Élysée) de continuer à promouvoir un tel réseau social”, insiste-t-il.- “Internationale réactionnaire” -Car le président Emmanuel Macron poursuit ses publications sur X, en dépit d’une charge sévère lancée le 6 janvier devant les ambassadeurs de France réunis à l’Élysée.”Voilà dix ans, si on nous avait dit que le propriétaire d’un des plus grands réseaux sociaux du monde soutiendrait une nouvelle internationale réactionnaire et interviendrait directement dans les élections, y compris en Allemagne, qui l’aurait imaginé?”, avait-il questionné.Ces dernières semaines, sur son propre réseau social, Elon Musk s’en est pris à de nombreux dirigeants européens, dont le social-démocrate allemand Olaf Scholz, confronté à des législatives délicates, ou le travailliste britannique Keir Starmer. Et il a soutenu ouvertement des partis d’extrême droite, comme l’allemand AfD, en deuxième position dans les sondages avant le scrutin du 23 février.”Emmanuel Macron pourrait décider de quitter la plateforme”, estime Philippe Moreau Chevrolet qui voit trois possibilités pour la classe politique: une régulation de X au niveau européen, une interdiction en France ou un départ des politiques vers un autre réseau social.Mais les départs effectifs sont rares et concernent très peu de personnalités de premier plan.Si la maire de Paris, Anne Hidalgo, a été la première personnalité politique française à suspendre son compte sur X en novembre 2023, d’autres ont récemment fait part de leur décision de quitter la plateforme, comme Yannick Jadot, qui a annoncé qu’il allait couper X le 20 janvier, jour de l’investiture de Donald Trump.”Je refuse d’être le complice, même passif, des attaques d’Elon Musk contre nos démocraties ! #QuitX”, écrit-il, reprenant le hashtag apparu fin novembre sur X : “#HelloQuitX”, qui appelle à un exil collectif du réseau social.- Réseaux sociaux d’opinion -Il y a un risque de “compartimentation” des forces politiques, s’inquiète Philippe Moreau Chevrolet, avec des personnalités s’exprimant exclusivement dans des “espaces idéologiques” sécurisés, des “réseaux sociaux d’opinion”. Pour lui, Elon Musk en est le premier instigateur, ayant décidé d’utiliser son réseau social comme “outil de conquête des esprits”.La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a elle estimé que l’Europe devait développer “des réseaux sociaux souverains (…)”. Mais “basculer de Twitter à un autre réseau qui reste sous la domination américaine ne me semble pas être la panacée”, a-t-elle ajouté.La patronne des Écologistes, Marine Tondelier, a de son côté reconnu qu’un départ groupé du NFP aurait “de l’impact”, tout en soulignant que X devait être “interdit en Europe”. Le patron du PS Olivier Faure a reconnu qu’il se posait la question et le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel a assumé lundi qu’il fallait “poser l’interdiction de ce réseau social en Europe (…). Et sans état d’âme, ça nous ferait du bien à tous”.Côté Insoumis, l’idée d’un retrait n’est pas évoquée, et Jean-Luc Mélenchon se félicite de la caisse de résonance que représente X, où il compte près de 3 millions d’abonnés.A droite et à l’extrême droite, le débat n’existe pas. Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a ainsi publié une vidéo sur X lundi, critiquant la vision “profondément arriérée, défaitiste et dangereuse” de ceux qui souhaitent l’interdiction de la plateforme. “Jamais la liberté d’expression ne doit être entravée, la controverse est toujours préférable à la censure et les excès de liberté aux dérives de l’arbitraire”. 

X et la classe politique, le fossé entre la parole et les actes

Le réseau social X et son propriétaire Elon Musk, accusés de propager la désinformation et les contenus haineux, sont de plus en plus dans le viseur des responsables politiques en France. Mais si certains à gauche s’interrogent, ils sont finalement peu nombreux à se retirer de la plateforme.La députée écologiste Sandrine Rousseau a appelé dimanche ses collègues du Nouveau Front populaire à quitter X (ex-Twitter), y voyant une “machine de désinformation” et une “caisse de résonance de l’extrême droite”.Elle a également fustigé les tentatives d’Elon Musk d'”influencer” les élections en Allemagne et le débat politique en Grande-Bretagne. Pour Sandrine Rousseau, l’homme le plus riche du monde, également propriétaire de Tesla et de SpaceX et aujourd’hui allié bruyant de Donald Trump, “représente un danger réel pour nos démocraties”.”L’idéal serait que quelqu’un, hors opposition, dise clairement qu’il faut réguler X”, estime auprès de l’AFP Philippe Moreau Chevrolet, professeur en communication à Sciences Po. “Il n’est pas possible (pour l’Élysée) de continuer à promouvoir un tel réseau social”, insiste-t-il.- “Internationale réactionnaire” -Car le président Emmanuel Macron poursuit ses publications sur X, en dépit d’une charge sévère lancée le 6 janvier devant les ambassadeurs de France réunis à l’Élysée.”Voilà dix ans, si on nous avait dit que le propriétaire d’un des plus grands réseaux sociaux du monde soutiendrait une nouvelle internationale réactionnaire et interviendrait directement dans les élections, y compris en Allemagne, qui l’aurait imaginé?”, avait-il questionné.Ces dernières semaines, sur son propre réseau social, Elon Musk s’en est pris à de nombreux dirigeants européens, dont le social-démocrate allemand Olaf Scholz, confronté à des législatives délicates, ou le travailliste britannique Keir Starmer. Et il a soutenu ouvertement des partis d’extrême droite, comme l’allemand AfD, en deuxième position dans les sondages avant le scrutin du 23 février.”Emmanuel Macron pourrait décider de quitter la plateforme”, estime Philippe Moreau Chevrolet qui voit trois possibilités pour la classe politique: une régulation de X au niveau européen, une interdiction en France ou un départ des politiques vers un autre réseau social.Mais les départs effectifs sont rares et concernent très peu de personnalités de premier plan.Si la maire de Paris, Anne Hidalgo, a été la première personnalité politique française à suspendre son compte sur X en novembre 2023, d’autres ont récemment fait part de leur décision de quitter la plateforme, comme Yannick Jadot, qui a annoncé qu’il allait couper X le 20 janvier, jour de l’investiture de Donald Trump.”Je refuse d’être le complice, même passif, des attaques d’Elon Musk contre nos démocraties ! #QuitX”, écrit-il, reprenant le hashtag apparu fin novembre sur X : “#HelloQuitX”, qui appelle à un exil collectif du réseau social.- Réseaux sociaux d’opinion -Il y a un risque de “compartimentation” des forces politiques, s’inquiète Philippe Moreau Chevrolet, avec des personnalités s’exprimant exclusivement dans des “espaces idéologiques” sécurisés, des “réseaux sociaux d’opinion”. Pour lui, Elon Musk en est le premier instigateur, ayant décidé d’utiliser son réseau social comme “outil de conquête des esprits”.La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a elle estimé que l’Europe devait développer “des réseaux sociaux souverains (…)”. Mais “basculer de Twitter à un autre réseau qui reste sous la domination américaine ne me semble pas être la panacée”, a-t-elle ajouté.La patronne des Écologistes, Marine Tondelier, a de son côté reconnu qu’un départ groupé du NFP aurait “de l’impact”, tout en soulignant que X devait être “interdit en Europe”. Le patron du PS Olivier Faure a reconnu qu’il se posait la question et le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel a assumé lundi qu’il fallait “poser l’interdiction de ce réseau social en Europe (…). Et sans état d’âme, ça nous ferait du bien à tous”.Côté Insoumis, l’idée d’un retrait n’est pas évoquée, et Jean-Luc Mélenchon se félicite de la caisse de résonance que représente X, où il compte près de 3 millions d’abonnés.A droite et à l’extrême droite, le débat n’existe pas. Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a ainsi publié une vidéo sur X lundi, critiquant la vision “profondément arriérée, défaitiste et dangereuse” de ceux qui souhaitent l’interdiction de la plateforme. “Jamais la liberté d’expression ne doit être entravée, la controverse est toujours préférable à la censure et les excès de liberté aux dérives de l’arbitraire”. 

Loi d’urgence pour Mayotte: Valls face au feu roulant des critiques

Le ministre des Outre-mer Manuel Valls a fait face lundi à l’Assemblée nationale aux nombreuses critiques des oppositions concernant le projet de loi d’urgence sur Mayotte, premier texte proposé par le gouvernement de François Bayrou, et “une des pièces d’un ensemble plus vaste et beaucoup plus ambitieux” pour Mayotte, selon lui.Le texte vise à accélérer les règles et les procédures pour la reconstruction de l’archipel français. Il autorise notamment l’État à déroger pendant deux ans aux règles d’urbanisme, facilitant l’expropriation, mais contient aussi des mesures sociales plus temporaires.Jugé insuffisant par beaucoup, il devrait cependant être adopté sans difficulté, car la sensible question migratoire n’y est pas abordée, remise à plus tard.Cet examen débute alors que l’archipel a subi le passage de la tempête tropicale Dikeledi qui a provoqué d’importantes inondations, moins d’un mois après les ravages du cyclone Chido. L’alerte rouge déclenchée samedi a été levée.Manuel Valls a introduit les débats de la commission des affaires économiques, faisant à cette occasion son grand retour dans le chaudron parlementaire. “Nous avons cet après-midi un mandat clair, celui de poser les premières pierres de (la) refondation” de Mayotte, a-t-il dit.- Amendements irrecevables -Nommée rapporteure du projet de loi, la députée de Mayotte Estelle Youssouffa (Liot) a jugé sévèrement un texte “sans réelle ambition”, élaboré “sans consultation avec les élus locaux ni les parlementaires”, et qui “reste largement muet sur des sujets essentiels tels que l’immigration”.”Nous avons tous, nous les élus locaux et parlementaires mahorais, demandé en vain la destruction des bidonvilles, mais aussi la suspension des délivrances des titres de séjour et demandes d’asile dans notre département”, a-t-elle regretté.À sa suite, la seconde députée de Mayotte, Anchya Bamana (RN), s’est dite “en colère” contre un projet de loi “qui passe à côté de son sujet”, en ne permettant pas de lutter contre la “submersion migratoire”.L’ancienne ministre écologiste de l’Environnement Dominique Voynet, qui a été directrice de l’Agence régionale de santé de Mayotte de 2019 à 2021, a fustigé un “projet bancal”, regrettant notamment qu’il n’y ait “pas un mot” sur les “moyens déployés pour mener à bien la réhabilitation des installations de production d’eau et de distribution”.Au nom de LR, membre de la coalition gouvernementale, le député Philippe Gosselin a déploré que l’exécutif ait introduit sous forme d’amendements des mesures de lutte contre la reconstruction des bidonvilles – s’exposant à ce qu’elles soient déclarés irrecevables, car sans rapport direct ou indirect avec le texte. Ce qui a effectivement été le cas. – “Restriction” du droit du sol -“Ce projet de loi est une réponse incontournable. Mais il n’est qu’une première réponse”, a plaidé Manuel Valls, rappelant qu’un autre projet de “loi programme” contenant des mesures de plus long terme est prévu pour mars. Une proposition de loi visant à restreindre le droit du sol à Mayotte sera par ailleurs examinée le 6 février, dans le cadre de la “niche” parlementaire du groupe LR. “Nous devrons prendre des mesures fermes” pour lutter contre l’immigration illégale, allonger la durée de résidence des parents pour l’accès de leurs enfants à la nationalité française, limiter les reconnaissances frauduleuses de paternité, et accélérer le retour des ressortissants africains dans leur pays d’origine, a listé M. Valls, sixième ministre à détenir ce portefeuille depuis 2022.”Nous devons augmenter les éloignements de clandestins de 25.000 à 35.000, sans doute plus. Cela suppose également un rapport très ferme avec les Comores”, a-t-il poursuivi.Les débats, dans l’ensemble feutrés, ont été marqués par une passe d’arme entre M. Valls et le député Aurélien Taché (ancien macroniste devenu LFI), qui l’a accusé de vouloir construire au “rabais”, et mettre fin au droit du sol, dans le prolongement de son soutien à la déchéance de nationalité en 2017.”Je vois que ni vous ni moi n’avons changé”, a ironisé M. Valls, répondant que le défi était “précisément” de “ne pas construire au rabais”, et récusant être favorable à la suppression du droit du sol. “C’est la restriction de ce droit” qu’il soutient, comme “tous les Mahorais”.Après son examen en commission, le texte sera débattu dans l’hémicycle à partir du 20 janvier. Le Sénat prévoit de s’en emparer le 3 février.