Afflux de petits colis venus d’Asie: la France propose une taxe de frais de gestion

La France propose de faire payer “des frais de gestion” sur chaque petit colis entrant en Europe, dès 2026, pour financer les contrôles appelés à se renforcer face à l’afflux de colis de faible valeur envoyés notamment depuis la Chine, via des plateformes telles que Shein ou Temu.Il s’agit de faire “payer aux importateurs, aux plateformes, et non pas aux consommateurs, un petit montant forfaitaire sur les colis”, avait déclaré vendredi la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.Ces “frais de gestion” se distinguent des droits de douane qui s’appliquent proportionnellement à la valeur de la marchandise importée.La ministre a évoqué “quelques euros” par colis, ou “quelques dizaines de centimes” par article, lors d’un déplacement mardi à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, principal point d’entrée du fret aérien à l’échelle nationale.Cette annonce intervient alors que la hausse des droits de douane voulue par le président américain Donald Trump, notamment sur les petits colis de Chine, fait craindre un afflux de ces derniers vers l’Europe.Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique des centres de grande distribution E.Leclerc, prévoit même une “invasion” de ces produits.”En anticipation de la réforme de l’Union douanière en 2028, la France défendra l’instauration rapide au niveau européen d’un mécanisme de frais de gestion sur chaque petit colis entrant en Europe. L’argent récolté servirait au financement des contrôles”, a précisé à l’AFP le cabinet de la ministre.”Nous ne pouvons agir seuls, parce que si nous agissons seuls, les flux iront dans un autre pays”, a relevé Eric Lombard, ministre de l’Economie, précisant que “les Pays-Bas sont très intéressés” et disant espérer “réunir le plus vite possible un groupe de pays qui puisse mettre en place cette mesure”.Cette taxe serait appliquée à partir de 2026, jusqu’en 2028, date à laquelle l’Union européenne pourrait supprimer l’exonération de taxe douanière sur les colis d’une valeur inférieure à 150 euros, arrivant depuis des pays extérieurs à l’UE.- Sur les réseaux sociaux -La France va renforcer les contrôles sur les colis contenant produits cosmétiques ou médicaments, potentiellement dangereux pour la santé, ainsi que sur la conformité des produits aux normes de sécurité, et s’assurera de la valeur des colis (afin qu’ils n’échappent pas aux droits de douane), a souligné Mme de Montchalin. Les noms des produits retirés pour manque de conformité aux règles seront publiés, y compris sur les réseaux sociaux, a ajouté Véronique Louwagie, ministre des PME, également présente à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a déclaré de son côté mardi “un état d’urgence” pour “contrer l’invasion des petits colis” issus de la vente en ligne. Pour cette organisation, le gouvernement “ne semble pas prendre la pleine mesure” de la situation, voire est “à côté de la plaque”.Les annonces du gouvernement ont cependant été saluées par la Fédération du commerce en ligne et de la vente à distance (Fevad), qui appelle toutefois à des “actions rapides et concrètes”.”Il faut que les avantages injustifiés dont bénéficient les sites asiatiques soient supprimés en urgence et que l’Europe s’attaque à la stratégie de dumping que nous subissons”, souhaite-t-elle.- Des centaines de gros porteurs -La plateforme Shein, qui vend surtout des vêtements à bas prix, a rétorqué dans un communiqué qu’elle “respecte l’ensemble des lois, réglementations et obligations fiscales en vigueur dans chacun de [ses] marchés (…), y compris en France”. Quelque 4,6 milliards d’envois d’une valeur inférieure à 150 euros sont entrés sur le marché européen en 2024, soit plus de 145 chaque seconde. Sur ce total, 91% provenaient de Chine.Pour la France seule, 800 millions de ces colis ont été livrés l’an dernier (sur un total de 1,5 milliard de colis). La focale est mise sur ces envois dits de faible valeur parce qu’ils bénéficient en Europe d’une exonération de taxe douanière quand ils sont envoyés depuis un pays tiers.La Commission européenne a appelé en février à supprimer cette exonération, qui date de 2010, pointant notamment des risques d’importation “de produits dangereux” et une empreinte environnementale non négligeable sur de tels volumes.”Plusieurs centaines de gros porteurs transitent chaque nuit entre l’Asie et l’Europe” pour transporter ces colis, a souligné M. Lombard.cda-fmp-max-od-jul/er

Au procès Kardashian, deux “braqueurs” et 40 ans de prison au compteur

A la barre, Yunice Abbas tient fermement son bras pour contenir le tremblement dû à la maladie de Parkinson. Didier Dubreucq arrive lui dans l’après-midi, après une séance de chimiothérapie. Et devant la cour, ces deux accusés du braquage de Kim Kardashian reviennent sur 40 ans de vie de bandit.”Ca vous ennuie que je dise qu’à l’époque vous êtes braqueur ?”, vérifie le président David De Pas quand il voit Didier Dubreucq protester sur son fauteuil, alors qu’il énumère ses condamnations des années 1970-1980.”C’est comme voyou. Moi je suis un bon garçon. Voyou ça veut dire mauvais garçon”, bougonne l’accusé de 69 ans. “Ni voyou, ni braqueur ?”, résume le magistrat. “Voilà”. Apte “physiquement et intellectuellement” après sa séance de chimiothérapie, assure-t-il à la cour d’assises de Paris, Didier Dubreucq, carrure d’ancien boxeur dans sa large chemise à carreaux, crâne rasé, barbichette grise, avait appris son cancer quand il était en détention provisoire dans ce dossier. “Malheureusement je me suis remis à fumer. Et celui-ci est plus violent”, lâche-t-il pendant son interrogatoire dit “de personnalité”.Pour l’accusation, il est l’un des deux hommes montés arme au poing dans la chambre de Kim Kardashian la nuit du 2-3 octobre 2916 pour lui voler sa “ring” de fiançailles à 4 millions de dollars.Lui nie catégoriquement. Depuis qu’il est devenu père à 50 ans passés en 2007 et 2008, fini les “grosses conneries” et autres vols à main armée qui peuplent son casier judiciaire (23 ans de prison au compteur). “Papa poule” plutôt que “papy braqueur” comme la presse a surnommé la bande de vieux malfrats soupçonné d’avoir agressé Kim Kardashian.Ces dernières années, il l’a appelée “Karda-chiante, car sans le vouloir, elle a bousillé ma vie”, disait cet homme au sourire facile et regard perçant – d’où son alias “Yeux bleus”.- “Moments de faiblesse” -Son coaccusé Yunice Abbas a lui largement assumé le braquage puisqu’il en a tiré un livre et fait la tournée des télés à sa sortie en 2021.L’avocate générale le brandit, le président commente la couverture bling-bling : “Quand on voit le livre avec les petits diamants, le titre +”J’ai séquestré Kim Kardashian+, ça pose question, ça laisse penser qu’il y a une sorte de fierté”, comme si “c’était héroïque”, lance le magistrat.L’accusé jure que non, qu’il regrette “total” le braquage, voulait simplement rétablir sa “vérité” et qu’il n’a pas choisi le titre. Il a reconnu, et été identifié comme “le guetteur” resté en bas de l’hôtel, et n’a donc jamais vu Kim Kardashian.Petit, chauve, bouche pincée, chemise à carreaux à manches courtes, Yunice Abbas est un homme à la “franchise assez déconcertante, à charge ou décharge d’ailleurs”, résume son avocat Gabriel Dumenil.A 71 ans, après avoir été opéré du coeur pendant sa détention provisoire, il souffre aujourd’hui de la maladie de Parkinson.Quand il s’emporte pour raconter vite sa vie, ses 17 ans de prison au total, le président lui demande de ralentir, qu’on le comprenne. “Je vais essayer mais c’est mon bras qui m’entraîne”, répond l’accusé qui a mis les pieds en prison pour la première fois à 18 ans à peine, pour des vols de supermarché.- “Des raccourcis qui rallongent” -Lui qui avait “un peu trop d’amis” a aussi enchaîné les affaires de hold-up jusqu’à celle de “trop”, qui lui a “ouvert les yeux” par sa surmédiatisation.Mais entre chaque séjour en prison, souligne le président, Yunice Abbas se réinsère, “combattif”, dans la vie professionnelle classique, rouvre un garage, travaille comme mécanicien chez les autres.”Le travail semble compter pour vous, qu’est-ce qui fait qu’à chaque fois, ça bascule ?”L’accusé évoque les “moments de faiblesse”, quand il a besoin d’argent, “les banques” à qui il en veut “à mort” parce qu’elles ne prêtent pas d’argent à ceux qui n’ont rien.”Je me suis rabattu sur des choses que je croyais être des raccourcis faciles mais qui n’ont fait que compliquer ma vie”, des “raccourcis qui rallongent”, admet l’accusé.”Vous comprenez qu’il y a une sanction, vous y êtes préparé ?”, demande son avocat.”Non, on n’est jamais préparé. Mais bien sûr, il va falloir payer les pots cassés”.

A l’ouverture du procès d’un ex-rebelle syrien, la compétence de la justice française au coeur des débats

La cour d’assises de Paris est-elle légitime pour se pencher sur des crimes commis en Syrie par un Syrien ? la compétence universelle de la justice française a été âprement débattue à l’ouverture mardi du procès d’un ex-rebelle salafiste, accusé de complicité de crimes de guerre.Egalement jugé pour entente en vue de la préparation de crimes de guerre, Majdi Nema, un ancien membre de Jaysh al-Islam (JAI, Armée de l’islam), conteste les accusations, affirmant n’avoir eu qu’un “rôle limité” dans ce groupe prônant la charia et qui combattait le régime syrien. Il encourt 20 ans de réclusion criminelle.Au premier jour d’audience, au cours duquel le fond du dossier n’a pas été abordé, la défense de l’accusé, qui est détenu en France depuis janvier 2020, a cherché à pilonner ce principe de compétence universelle, fustigeant une logique “colonialiste”, et demandé à la cour d’assises de se déclarer incompétente.Lors de l’instruction, elle avait déjà contesté ce principe, allant jusqu’à la Cour de cassation, qui avait rejeté ses pourvois et consolidé l’assise de la compétence universelle.”Si la cour vous demande de juger ce dossier, d’examiner ces faits pendant cinq semaines, je veux que vous compreniez ce que vous allez faire”, commence Me Romain Ruiz en s’adressant aux jurés. “On va vous demander de vous plonger dans une partie de l’histoire de la Syrie”, poursuit-il. “Je veux que vous compreniez à quel point il est compliqué, à quel point il est impossible pour vous de prendre en compte l’intégralité du tableau syrien”.- “Colonialisme judiciaire” -Or, pour l’avocat, “les Syriens attendent de pouvoir faire justice, et ce serait justice qu’ils le fassent”. D’autant plus que la chute du régime de Bachar al-Assad, survenue le 8 décembre dernier, a changé la donne dans le pays.”Il y a concrètement aujourd’hui en Syrie un système judiciaire qui est probablement imparfait, mais il existe”, affirme-t-il.Après lui, son confrère, Me Raphaël Kempf, estime que la cour, si elle se déclarait incompétente dans ce dossier, enverrait “un message d’humilité et de soutien à la justice de transition en Syrie”.”La situation actuelle n’est nullement stabilisée”, rétorque Me Patrick Baudouin, un des avocats de la Fédération internationale des droits humains (FIDH). “C’est un système qui est en train de se reconstruire, on ne peut pas dire sérieusement que la Syrie est en mesure de juger” pour l’instant, développe-t-il.Me Marc Bailly, autre avocat de la FIDH et de plusieurs autres parties civiles, souligne de son côté que JAI était aujourd’hui “intégré au ministère de la Défense” du nouveau pouvoir en place, dirigé par Ahmad al-Chareh, chef du groupe rebelle islamiste Hayat Tahrir al-Sham devenu président par intérim du pays. Et “on vous demande aujourd’hui de juger celui-ci qui était la vitrine de JAI en Syrie”, lance-t-il.”Ce que veut la défense, c’est que le débat judiciaire n’ait pas lieu, c’est que Majdi Nema échappe à sa responsabilité”, pourfend Sophie Havard, une des deux avocates générales.”Aujourd’hui, les conditions pour la tenue de procès équitables en Syrie, qui soient respectueux des droits des victimes, des témoins mais aussi de la défense, n’apparaissent pas réunies”, estime-t-elle, observant que des massacres de civils, notamment dans la communauté alaouite, avaient eu lieu dans le pays depuis l’arrivée des nouvelles autorités.Pour la représentante du ministère public, avec la compétence universelle, il ne s’agit nullement “de juger à la place de” : “Il s’agit de juger en l’absence de réponse judiciaire de ce pays”, explique-t-elle, soulignant par ailleurs que la justice française avait été saisie dans ce dossier par des victimes syriennes.En fin de journée, la parole est donnée à Majdi Nema. “Moi, je souhaite être jugé dans mon pays devant mon peuple”, déclare l’accusé, carrure massive, collier de barbe et rares cheveux coiffés en catogan, dénonçant aussi une forme de “colonialisme judiciaire”. “De toutes façons moi je suis innocent, ici ou là-bas”, assure-t-il en arabe.La cour d’assises a mis sa décision en délibéré à mercredi matin.

L’Espagne va enquêter sur les causes de la méga-coupure de lundi

Les autorités espagnoles ont lancé mardi des enquêtes pour identifier les causes de la méga-panne électrique qui a privé la péninsule ibérique de courant pendant de nombreuses heures la veille, assurant ne pouvoir écarter à ce stade “aucune hypothèse”.Toutes “les mesures nécessaires seront prises pour que cela ne se reproduise pas”, a assuré le Premier ministre Pedro Sánchez, en annonçant lors d’une conférence de presse la création d’une commission d’enquête chapeautée par le ministère de la Transition écologique.”Les techniciens du réseau électrique continuent à réaliser une analyse de leur système. Nous attendons de recevoir leurs résultats préliminaires dans les prochaines heures ou prochains jours”, a expliqué le dirigeant socialiste. “Aucune hypothèse ne sera écartée tant que nous ne disposerons pas de ces résultats d’analyse”, a-t-il promis.Quasiment au même moment, un juge de l’Audience nationale, juridiction madrilène en charge des affaires les plus graves, dont celles de terrorisme, a de son côté annoncé l’ouverture d’une enquête sur un éventuel “sabotage informatique”.L’objectif de ces investigations? “Déterminer si la panne de courant, survenue hier dans le réseau électrique espagnol qui a affecté tout le pays, pourrait être un acte de cyber-sabotage contre des infrastructures critiques espagnoles et, si tel est le cas, pourrait être qualifiée de délit terroriste”, résume un communiqué.- “Audit indépendant” -A la mi-journée, la piste de la cyberattaque avait pourtant été écartée par le gestionnaire du réseau électrique espagnol (REE). “Au vu des analyses que nous avons pu réaliser jusqu’à présent, nous pouvons écarter un incident de cybersécurité”, avait assuré Eduardo Prieto, directeur des opérations de REE.Un message également relayé par le gouvernement portugais. “A ce stade, personne ne peut dire quelle a été l’origine mais il y a déjà assez d’éléments pour dire qu’il n’y a aucun indice d’une manipulation dans le cyberespace”, a déclaré le Premier ministre Luis Montenegro.Son gouvernement a décidé mardi de “demander à l’Agence européenne pour la coopération des régulateurs de l’énergie la réalisation d’un audit indépendant des systèmes électriques des pays affectés”, et de créer “une commission technique indépendante” pour évaluer la gestion de la crise du côté portugais.L’Union européenne elle-même a assuré qu’elle “tirerait les leçons” de cette panne. “En étroite collaboration” avec les gestionnaires du réseau électrique, Bruxelles examinera “de très près les raisons” et “le degré de préparation” des territoires concernés, selon la porte-parole de la Commission Paula Pinho.Sans s’exprimer sur les causes de cet évènement inédit, REE avait évoqué dès lundi soir une “forte oscillation des flux de puissance” sur le réseau électrique “accompagnée d’une perte de production très importante”, un phénomène ayant entraîné la déconnexion du système espagnol du réseau européen.Lors de sa conférence de presse mardi, Pedro Sánchez a également assuré que la méga-panne électrique n’était pas liée à un manque d’énergie nucléaire en Espagne, rejetant les critiques émises notamment par le parti d’extrême droite Vox, et relayées aussi par de nombreux utilisateurs sur les réseaux sociaux.La question du nucléaire est au coeur du débat politique depuis plusieurs mois en Espagne, dont le gouvernement a annoncé la prochaine fermeture de deux de ses sept derniers réacteurs, qui pèsent pour 20% de son mix électrique contre 40% pour le solaire et l’éolien.  – “Après-midi de répit” -Selon les services de secours espagnols, au moins trois personnes pourraient avoir trouvé la mort en lien avec la panne. Ces victimes, découvertes dans une maison de Galice (nord-ouest de l’Espagne), se trouvaient en présence d’un générateur électrique près duquel a été détecté une “haute concentration de monoxyde de carbone”, ont-ils précisé.D’après REE, le système électrique espagnol, qui avait été remis en marche à plus de 99% mardi matin, était à la mi-journée pleinement opérationnel. Même chose pour le réseau portugais, selon l’opérateur REN.Le retour du courant a permis de rétablir le trafic ferroviaire sur plusieurs grands axes, dont Madrid-Séville et Madrid-Barcelone, selon la compagnie nationale Renfe.A Madrid, bars et magasins ont rouvert progressivement leurs portes mardi matin, reprenant une activité normale après avoir dû pour la plupart fermer leurs portes dans la précipitation lundi.La plupart des écoles ont également accueilli normalement les élèves, même si le système espagnol très décentralisé laisse une grande latitude aux différentes régions pour trancher ces questions. Vingt-quatre heures après cette panne exceptionnelle, les Espagnols ont commencé à tirer les leçons de cet événement.Avoir chez soi un transistor, des piles, des bougies et du liquide: c’est ce que beaucoup retiennent, à l’image de Valentin Santiago, technicien environnemental de 48 ans, qui souhaite ne plus “jamais” se séparer de sa bonbonne de gaz. “Ca a été une après-midi de répit, une pause vis-à-vis de la technologie”, a assuré de son côté Marcos Garcia, un avocat madrilène âgé de 32 ans.Le retour complet à la normale était attendu avec impatience en Espagne comme au Portugal après une longue journée passée à jongler avec les difficultés, entre métro fermé, bus saturés, trains bloqués et communications extrêmement difficiles.burx-tsc-vab/jco

L’Espagne va enquêter sur les causes de la méga-coupure de lundi

Les autorités espagnoles ont lancé mardi des enquêtes pour identifier les causes de la méga-panne électrique qui a privé la péninsule ibérique de courant pendant de nombreuses heures la veille, assurant ne pouvoir écarter à ce stade “aucune hypothèse”.Toutes “les mesures nécessaires seront prises pour que cela ne se reproduise pas”, a assuré le Premier ministre Pedro Sánchez, en annonçant lors d’une conférence de presse la création d’une commission d’enquête chapeautée par le ministère de la Transition écologique.”Les techniciens du réseau électrique continuent à réaliser une analyse de leur système. Nous attendons de recevoir leurs résultats préliminaires dans les prochaines heures ou prochains jours”, a expliqué le dirigeant socialiste. “Aucune hypothèse ne sera écartée tant que nous ne disposerons pas de ces résultats d’analyse”, a-t-il promis.Quasiment au même moment, un juge de l’Audience nationale, juridiction madrilène en charge des affaires les plus graves, dont celles de terrorisme, a de son côté annoncé l’ouverture d’une enquête sur un éventuel “sabotage informatique”.L’objectif de ces investigations? “Déterminer si la panne de courant, survenue hier dans le réseau électrique espagnol qui a affecté tout le pays, pourrait être un acte de cyber-sabotage contre des infrastructures critiques espagnoles et, si tel est le cas, pourrait être qualifiée de délit terroriste”, résume un communiqué.- “Audit indépendant” -A la mi-journée, la piste de la cyberattaque avait pourtant été écartée par le gestionnaire du réseau électrique espagnol (REE). “Au vu des analyses que nous avons pu réaliser jusqu’à présent, nous pouvons écarter un incident de cybersécurité”, avait assuré Eduardo Prieto, directeur des opérations de REE.Un message également relayé par le gouvernement portugais. “A ce stade, personne ne peut dire quelle a été l’origine mais il y a déjà assez d’éléments pour dire qu’il n’y a aucun indice d’une manipulation dans le cyberespace”, a déclaré le Premier ministre Luis Montenegro.Son gouvernement a décidé mardi de “demander à l’Agence européenne pour la coopération des régulateurs de l’énergie la réalisation d’un audit indépendant des systèmes électriques des pays affectés”, et de créer “une commission technique indépendante” pour évaluer la gestion de la crise du côté portugais.L’Union européenne elle-même a assuré qu’elle “tirerait les leçons” de cette panne. “En étroite collaboration” avec les gestionnaires du réseau électrique, Bruxelles examinera “de très près les raisons” et “le degré de préparation” des territoires concernés, selon la porte-parole de la Commission Paula Pinho.Sans s’exprimer sur les causes de cet évènement inédit, REE avait évoqué dès lundi soir une “forte oscillation des flux de puissance” sur le réseau électrique “accompagnée d’une perte de production très importante”, un phénomène ayant entraîné la déconnexion du système espagnol du réseau européen.Lors de sa conférence de presse mardi, Pedro Sánchez a également assuré que la méga-panne électrique n’était pas liée à un manque d’énergie nucléaire en Espagne, rejetant les critiques émises notamment par le parti d’extrême droite Vox, et relayées aussi par de nombreux utilisateurs sur les réseaux sociaux.La question du nucléaire est au coeur du débat politique depuis plusieurs mois en Espagne, dont le gouvernement a annoncé la prochaine fermeture de deux de ses sept derniers réacteurs, qui pèsent pour 20% de son mix électrique contre 40% pour le solaire et l’éolien.  – “Après-midi de répit” -Selon les services de secours espagnols, au moins trois personnes pourraient avoir trouvé la mort en lien avec la panne. Ces victimes, découvertes dans une maison de Galice (nord-ouest de l’Espagne), se trouvaient en présence d’un générateur électrique près duquel a été détecté une “haute concentration de monoxyde de carbone”, ont-ils précisé.D’après REE, le système électrique espagnol, qui avait été remis en marche à plus de 99% mardi matin, était à la mi-journée pleinement opérationnel. Même chose pour le réseau portugais, selon l’opérateur REN.Le retour du courant a permis de rétablir le trafic ferroviaire sur plusieurs grands axes, dont Madrid-Séville et Madrid-Barcelone, selon la compagnie nationale Renfe.A Madrid, bars et magasins ont rouvert progressivement leurs portes mardi matin, reprenant une activité normale après avoir dû pour la plupart fermer leurs portes dans la précipitation lundi.La plupart des écoles ont également accueilli normalement les élèves, même si le système espagnol très décentralisé laisse une grande latitude aux différentes régions pour trancher ces questions. Vingt-quatre heures après cette panne exceptionnelle, les Espagnols ont commencé à tirer les leçons de cet événement.Avoir chez soi un transistor, des piles, des bougies et du liquide: c’est ce que beaucoup retiennent, à l’image de Valentin Santiago, technicien environnemental de 48 ans, qui souhaite ne plus “jamais” se séparer de sa bonbonne de gaz. “Ca a été une après-midi de répit, une pause vis-à-vis de la technologie”, a assuré de son côté Marcos Garcia, un avocat madrilène âgé de 32 ans.Le retour complet à la normale était attendu avec impatience en Espagne comme au Portugal après une longue journée passée à jongler avec les difficultés, entre métro fermé, bus saturés, trains bloqués et communications extrêmement difficiles.burx-tsc-vab/jco

L’Espagne va enquêter sur les causes de la méga-coupure de lundi

Les autorités espagnoles ont lancé mardi des enquêtes pour identifier les causes de la méga-panne électrique qui a privé la péninsule ibérique de courant pendant de nombreuses heures la veille, assurant ne pouvoir écarter à ce stade “aucune hypothèse”.Toutes “les mesures nécessaires seront prises pour que cela ne se reproduise pas”, a assuré le Premier ministre Pedro Sánchez, en annonçant lors d’une conférence de presse la création d’une commission d’enquête chapeautée par le ministère de la Transition écologique.”Les techniciens du réseau électrique continuent à réaliser une analyse de leur système. Nous attendons de recevoir leurs résultats préliminaires dans les prochaines heures ou prochains jours”, a expliqué le dirigeant socialiste. “Aucune hypothèse ne sera écartée tant que nous ne disposerons pas de ces résultats d’analyse”, a-t-il promis.Quasiment au même moment, un juge de l’Audience nationale, juridiction madrilène en charge des affaires les plus graves, dont celles de terrorisme, a de son côté annoncé l’ouverture d’une enquête sur un éventuel “sabotage informatique”.L’objectif de ces investigations? “Déterminer si la panne de courant, survenue hier dans le réseau électrique espagnol qui a affecté tout le pays, pourrait être un acte de cyber-sabotage contre des infrastructures critiques espagnoles et, si tel est le cas, pourrait être qualifiée de délit terroriste”, résume un communiqué.- “Audit indépendant” -A la mi-journée, la piste de la cyberattaque avait pourtant été écartée par le gestionnaire du réseau électrique espagnol (REE). “Au vu des analyses que nous avons pu réaliser jusqu’à présent, nous pouvons écarter un incident de cybersécurité”, avait assuré Eduardo Prieto, directeur des opérations de REE.Un message également relayé par le gouvernement portugais. “A ce stade, personne ne peut dire quelle a été l’origine mais il y a déjà assez d’éléments pour dire qu’il n’y a aucun indice d’une manipulation dans le cyberespace”, a déclaré le Premier ministre Luis Montenegro.Son gouvernement a décidé mardi de “demander à l’Agence européenne pour la coopération des régulateurs de l’énergie la réalisation d’un audit indépendant des systèmes électriques des pays affectés”, et de créer “une commission technique indépendante” pour évaluer la gestion de la crise du côté portugais.L’Union européenne elle-même a assuré qu’elle “tirerait les leçons” de cette panne. “En étroite collaboration” avec les gestionnaires du réseau électrique, Bruxelles examinera “de très près les raisons” et “le degré de préparation” des territoires concernés, selon la porte-parole de la Commission Paula Pinho.Sans s’exprimer sur les causes de cet évènement inédit, REE avait évoqué dès lundi soir une “forte oscillation des flux de puissance” sur le réseau électrique “accompagnée d’une perte de production très importante”, un phénomène ayant entraîné la déconnexion du système espagnol du réseau européen.Lors de sa conférence de presse mardi, Pedro Sánchez a également assuré que la méga-panne électrique n’était pas liée à un manque d’énergie nucléaire en Espagne, rejetant les critiques émises notamment par le parti d’extrême droite Vox, et relayées aussi par de nombreux utilisateurs sur les réseaux sociaux.La question du nucléaire est au coeur du débat politique depuis plusieurs mois en Espagne, dont le gouvernement a annoncé la prochaine fermeture de deux de ses sept derniers réacteurs, qui pèsent pour 20% de son mix électrique contre 40% pour le solaire et l’éolien.  – “Après-midi de répit” -Selon les services de secours espagnols, au moins trois personnes pourraient avoir trouvé la mort en lien avec la panne. Ces victimes, découvertes dans une maison de Galice (nord-ouest de l’Espagne), se trouvaient en présence d’un générateur électrique près duquel a été détecté une “haute concentration de monoxyde de carbone”, ont-ils précisé.D’après REE, le système électrique espagnol, qui avait été remis en marche à plus de 99% mardi matin, était à la mi-journée pleinement opérationnel. Même chose pour le réseau portugais, selon l’opérateur REN.Le retour du courant a permis de rétablir le trafic ferroviaire sur plusieurs grands axes, dont Madrid-Séville et Madrid-Barcelone, selon la compagnie nationale Renfe.A Madrid, bars et magasins ont rouvert progressivement leurs portes mardi matin, reprenant une activité normale après avoir dû pour la plupart fermer leurs portes dans la précipitation lundi.La plupart des écoles ont également accueilli normalement les élèves, même si le système espagnol très décentralisé laisse une grande latitude aux différentes régions pour trancher ces questions. Vingt-quatre heures après cette panne exceptionnelle, les Espagnols ont commencé à tirer les leçons de cet événement.Avoir chez soi un transistor, des piles, des bougies et du liquide: c’est ce que beaucoup retiennent, à l’image de Valentin Santiago, technicien environnemental de 48 ans, qui souhaite ne plus “jamais” se séparer de sa bonbonne de gaz. “Ca a été une après-midi de répit, une pause vis-à-vis de la technologie”, a assuré de son côté Marcos Garcia, un avocat madrilène âgé de 32 ans.Le retour complet à la normale était attendu avec impatience en Espagne comme au Portugal après une longue journée passée à jongler avec les difficultés, entre métro fermé, bus saturés, trains bloqués et communications extrêmement difficiles.burx-tsc-vab/jco

Des milliers de manifestants contre la régulation de l’installation des médecins

Des milliers de manifestants, principalement des étudiants et internes en médecine, ont défilé mardi à Paris et en régions contre la proposition de loi Garot visant à contrôler l’installation des médecins pour lutter contre la désertification médicale.”Retirez le Garot, la médecine libérale étouffe”, proclamait à Paris une banderole du syndicat de médecins libéraux FMF, dont les dirigeants participaient à la manifestation, comme ceux des autres syndicats de libéraux.”Vocation n’est pas soumission”, “Notre vie est déjà un sketch, pas besoin d’en faire un gag”, “Médecins suicidaires, patients au cimetière”, pouvait-on lire sur des pancartes brandies par les manifestants parisiens, pour la plupart en blouse blanche.Selon Lucas Poittevin, président de l’Association nationale des étudiants en médecine, “au moins 5.000 personnes” étaient présentes dans la capitale.Les étudiants se sont mobilisés nombreux car “c’est eux qui seront concernés par les mesures” de cette proposition de loi, a-t-il indiqué.A Toulouse, plusieurs centaines d’étudiants et d’internes ont également défilé, de même qu’à Lyon, selon des journalistes de l’AFP.A Lyon, Amin Benkraiem, 22 ans, en 5e année de médecine, a estimé que l’idée de régulation de l’installation partait d’un “postulat faux”, celui que les jeunes praticiens boudaient certains territoires. “Chaque année des dizaines, des centaines, des milliers de jeunes médecins s’installent dans des déserts médicaux. C’est juste un problème de nombre, il n’y en a pas assez qui arrivent”, dit-il.La proposition de loi initiée par Guillaume Garot (PS) est soutenue par un groupe transpartisan (de LR à LFI) de plus de 250 députés. Elle prévoit notamment que dans les territoires les plus denses en médecin, les praticiens devront attendre un départ à la retraite d’un confrère ou d’une consoeur pour pouvoir s’y installer.- “Intérêts corporatistes” – Le gouvernement, hostile à cette proposition de loi, a allumé un contre-feu vendredi, en présentant son propre plan de lutte contre les déserts médicaux. Mieux accueilli par les médecins libéraux, ce plan n’en suscite pas moins des réserves.Les médecins s’inquiètent en effet de la mesure phare présentée par le Premier ministre François Bayrou, consistant à imposer aux praticiens jusqu’à deux jours par mois de consultations dans des zones prioritaires.”La consultation avancée”, hors du cabinet habituel du médecin, “ne doit pas être une obligation individuelle” pour chaque praticien, “il faut que ce soit plutôt une responsabilité collective”, a jugé mardi Franck Devulder, le président du syndicat CSMF, dans les rangs de la manifestation parisienne.Et pour que cela fonctionne, selon lui, “il faut que le médecin n’ait qu’a se mettre les + pieds sous la table +” dans son deuxième lieu de consultation, c’est-à-dire qu’il puisse trouver sur place un cabinet équipé et un secrétariat déjà installé et financé.Les médecins opposés à la proposition de loi Garot n’ont en tout cas pas réussi à convaincre les associations de patients ou leurs familles.Une petite quarantaire d’entre elles, de France Assos Santé à l’UFC Que Choisir, en passant par APF France Handicap ou l’Union nationale des associations familiales, ont appelé mardi les députés à soutenir le texte, qui sera de retour en séance plénière à l’Assemblée la semaine prochaine.”Voter la PPL Garot, c’est améliorer l’accès aux soins pour tous (…) Et toutes les options, dont celles émises par François Bayrou, sont bonnes à prendre, en complémentarité, et non en opposition, considérant l’ampleur des besoins”, ont-elles écrit dans un communiqué commun.Le défi de “l’amélioration structurelle de l’accès aux soins (…) dépasse de loin les intérêts corporatistes et la défense d’un fonctionnement qui n’est plus adapté”, ont-elles ajouté.lby-sb-mla-ap/alu/vk

Ex-senator Perdue confirmed as US ambassador to China

The US Senate on Tuesday confirmed President Donald Trump’s political ally David Perdue to be ambassador to China, a key trade partner that the Republican president has hit with punishing tariffs.Perdue, a 75-year-old multi-millionaire business executive, served as a Republican senator for Georgia from 2015 to 2021 — but failed in a bid for governor of the state in 2022.He is expected to play a key role in managing the relationship between the United States and China, the world’s two largest economies. A Trump ally, he backed the former president’s false claims regarding alleged fraud in the 2020 presidential election, which the billionaire Republican lost to Joe Biden.A special grand jury had recommended indicting Perdue over those claims, but the district attorney ultimately declined to charge him in that case.Since taking office in January, Trump has ignited a trade war with China, imposing new tariffs totaling 145 percent, in addition to sector-specific levies on products such as electric cars.He hailed Perdue as a “loyal supporter” when he announced his pick, touting the entrepreneur’s business experience as making him well-suited for the diplomatic role in Beijing.While in the Senate, he served on the Armed Services Committee — chairing its Sea Power subcommittee — and on the Foreign Relations Committee. He was one of the richest members of Congress, and one of its most active traders on the stock market while in office.The New York Times reported in 2020 that the US Department of Justice had investigated him for possible insider trading.Prosecutors did not bring charges in that case.