La France affiche une croissance terne début 2025

L’activité économique française a progressé de 0,1% au premier trimestre, une évolution sans éclat entre durcissement budgétaire et fortes incertitudes commerciales, annonçant selon le ministre français de l’Economie “un combat” pour atteindre la prévision de croissance annuelle du gouvernement. Après une contraction de 0,1% au quatrième trimestre 2024, “on pourrait se réjouir du léger rebond de la croissance française. Mais la plupart des composantes du PIB affichent des évolutions négatives”, a commenté Sylvain Bersinger, chef économiste chez Asterès dans une note. Malgré cet environnement difficile et une performance inférieure à celles de l’Allemagne (+0,2%), l’Italie (0,3%) ou l’Espagne (+0,6%), le ministre français de l’Economie Eric Lombard a maintenu la prévision de croissance de 0,7% pour la France en 2025, tout en concédant sur Sud Radio que cela serait “un combat”.  Pilier traditionnel de la croissance française, la consommation des ménages a stagné en dépit du repli marqué de l’inflation, à +0,8% sur un an en avril, qui leur redonne du pouvoir d’achat. Or, “c’est vraiment le moteur sur lequel on espère un redémarrage de la croissance”, a souligné Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade, auprès de l’AFP. Outre “le rôle des politiques économiques, il y a aussi un climat d’incertitude, les ménages s’attendant à une remontée du chômage”. – Maîtrise des dépenses -La consommation publique, qui avait soutenu la croissance en 2024, a fortement ralenti (0,1%): “on commence à voir un début de consolidation budgétaire”, selon l’économiste.Les dépenses publiques ont été restreintes pendant six semaines par une loi spéciale, le temps qu’un budget soit adopté mi-février après la chute du précédent gouvernement dans un paysage politique instable. En sus, le gouvernement français prévoit une cinquantaine de milliards d’euros de baisse des dépenses et hausse des prélèvements en 2025 pour assainir des finances publiques très dégradées. La France affiche le pire déficit public de la zone euro pour 2024, à 5,8%. Le gouvernement entend le ramener à 5,4% puis sous le plafond européen de 3% en 2029. Son endettement (113% du PIB) est le troisième plus lourd après la Grèce et l’Italie.Un nouvel effort de 40 milliards est annoncé pour 2026, qui reposera prioritairement sur la maîtrise des dépenses, a indiqué Eric Lombard. Supprimer l’abattement fiscal de 10% des pensions de retraite? Renoncer à l’indexation de celles-ci sur l’inflation? Limiter le recrutement de fonctionnaires? Rationaliser les niches fiscales? Des propositions seront présentées en juillet par le Premier ministre François Bayrou, a-t-il rappelé. Il a en revanche exclu d’augmenter les impôts ou d’en créer de nouveaux, même au niveau local. Le ministre de l’Aménagement du territoire François Rebsamen avait évoqué dimanche l’éventuelle instauration d’une “contribution modeste” pour financer les services publics des communes, au vu de la suppression de la taxe d’habitation sur la résidence principale. Entre janvier et mars, les investissements des entreprises, ménages et administrations publiques sont en berne également (-0,2%). La construction et les biens manufacturés ont particulièrement souffert, “ces derniers étant très sensibles à la montée de l’incertitude commerciale”, a pointé Maxime Darmet.  – “Compliqué” -L’offensive protectionniste du président américain Donald Trump s’est traduite pour l’instant par une application de droits de douane de 10% aux importations de biens provenant d’Europe. Des discussions sont en cours pour essayer d’éviter qu’ils ne soient relevés davantage, mais jeudi à Washington, Eric Lombard avait estimé un accord “encore loin”. La contribution du commerce extérieur est également négative (-0,4 point), à l’inverse de celle des variations de stocks (+0,5 point).  Pour tenir son objectif de déficit en 2025, le gouvernement a aussi acté samedi 3,1 milliards d’euros d’annulations de crédits, excluant un projet de loi de finances rectificatif réclamé par des partis d’opposition. Une “nouvelle coupe” qui, selon le président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, Eric Coquerel (La France insoumise, gauche radicale), “devrait avoir un effet récessif”. Dans cet environnement chahuté, atteindre 0,7% de croissance en 2025 reste “atteignable” mais de plus en plus “compliqué”, a estimé Maxime Darmet. Son confrère Sylvain Bersinger identifie toutefois comme facteurs de soutien à l’activité “la baisse des taux d’intérêt, du prix des matières premières et la relance budgétaire allemande”.  

La France affiche une croissance terne début 2025

L’activité économique française a progressé de 0,1% au premier trimestre, une évolution sans éclat entre durcissement budgétaire et fortes incertitudes commerciales, annonçant selon le ministre français de l’Economie “un combat” pour atteindre la prévision de croissance annuelle du gouvernement. Après une contraction de 0,1% au quatrième trimestre 2024, “on pourrait se réjouir du léger rebond de la croissance française. Mais la plupart des composantes du PIB affichent des évolutions négatives”, a commenté Sylvain Bersinger, chef économiste chez Asterès dans une note. Malgré cet environnement difficile et une performance inférieure à celles de l’Allemagne (+0,2%), l’Italie (0,3%) ou l’Espagne (+0,6%), le ministre français de l’Economie Eric Lombard a maintenu la prévision de croissance de 0,7% pour la France en 2025, tout en concédant sur Sud Radio que cela serait “un combat”.  Pilier traditionnel de la croissance française, la consommation des ménages a stagné en dépit du repli marqué de l’inflation, à +0,8% sur un an en avril, qui leur redonne du pouvoir d’achat. Or, “c’est vraiment le moteur sur lequel on espère un redémarrage de la croissance”, a souligné Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade, auprès de l’AFP. Outre “le rôle des politiques économiques, il y a aussi un climat d’incertitude, les ménages s’attendant à une remontée du chômage”. – Maîtrise des dépenses -La consommation publique, qui avait soutenu la croissance en 2024, a fortement ralenti (0,1%): “on commence à voir un début de consolidation budgétaire”, selon l’économiste.Les dépenses publiques ont été restreintes pendant six semaines par une loi spéciale, le temps qu’un budget soit adopté mi-février après la chute du précédent gouvernement dans un paysage politique instable. En sus, le gouvernement français prévoit une cinquantaine de milliards d’euros de baisse des dépenses et hausse des prélèvements en 2025 pour assainir des finances publiques très dégradées. La France affiche le pire déficit public de la zone euro pour 2024, à 5,8%. Le gouvernement entend le ramener à 5,4% puis sous le plafond européen de 3% en 2029. Son endettement (113% du PIB) est le troisième plus lourd après la Grèce et l’Italie.Un nouvel effort de 40 milliards est annoncé pour 2026, qui reposera prioritairement sur la maîtrise des dépenses, a indiqué Eric Lombard. Supprimer l’abattement fiscal de 10% des pensions de retraite? Renoncer à l’indexation de celles-ci sur l’inflation? Limiter le recrutement de fonctionnaires? Rationaliser les niches fiscales? Des propositions seront présentées en juillet par le Premier ministre François Bayrou, a-t-il rappelé. Il a en revanche exclu d’augmenter les impôts ou d’en créer de nouveaux, même au niveau local. Le ministre de l’Aménagement du territoire François Rebsamen avait évoqué dimanche l’éventuelle instauration d’une “contribution modeste” pour financer les services publics des communes, au vu de la suppression de la taxe d’habitation sur la résidence principale. Entre janvier et mars, les investissements des entreprises, ménages et administrations publiques sont en berne également (-0,2%). La construction et les biens manufacturés ont particulièrement souffert, “ces derniers étant très sensibles à la montée de l’incertitude commerciale”, a pointé Maxime Darmet.  – “Compliqué” -L’offensive protectionniste du président américain Donald Trump s’est traduite pour l’instant par une application de droits de douane de 10% aux importations de biens provenant d’Europe. Des discussions sont en cours pour essayer d’éviter qu’ils ne soient relevés davantage, mais jeudi à Washington, Eric Lombard avait estimé un accord “encore loin”. La contribution du commerce extérieur est également négative (-0,4 point), à l’inverse de celle des variations de stocks (+0,5 point).  Pour tenir son objectif de déficit en 2025, le gouvernement a aussi acté samedi 3,1 milliards d’euros d’annulations de crédits, excluant un projet de loi de finances rectificatif réclamé par des partis d’opposition. Une “nouvelle coupe” qui, selon le président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, Eric Coquerel (La France insoumise, gauche radicale), “devrait avoir un effet récessif”. Dans cet environnement chahuté, atteindre 0,7% de croissance en 2025 reste “atteignable” mais de plus en plus “compliqué”, a estimé Maxime Darmet. Son confrère Sylvain Bersinger identifie toutefois comme facteurs de soutien à l’activité “la baisse des taux d’intérêt, du prix des matières premières et la relance budgétaire allemande”.  

La France affiche une croissance terne début 2025

L’activité économique française a progressé de 0,1% au premier trimestre, une évolution sans éclat entre durcissement budgétaire et fortes incertitudes commerciales, annonçant selon le ministre français de l’Economie “un combat” pour atteindre la prévision de croissance annuelle du gouvernement. Après une contraction de 0,1% au quatrième trimestre 2024, “on pourrait se réjouir du léger rebond de la croissance française. Mais la plupart des composantes du PIB affichent des évolutions négatives”, a commenté Sylvain Bersinger, chef économiste chez Asterès dans une note. Malgré cet environnement difficile et une performance inférieure à celles de l’Allemagne (+0,2%), l’Italie (0,3%) ou l’Espagne (+0,6%), le ministre français de l’Economie Eric Lombard a maintenu la prévision de croissance de 0,7% pour la France en 2025, tout en concédant sur Sud Radio que cela serait “un combat”.  Pilier traditionnel de la croissance française, la consommation des ménages a stagné en dépit du repli marqué de l’inflation, à +0,8% sur un an en avril, qui leur redonne du pouvoir d’achat. Or, “c’est vraiment le moteur sur lequel on espère un redémarrage de la croissance”, a souligné Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade, auprès de l’AFP. Outre “le rôle des politiques économiques, il y a aussi un climat d’incertitude, les ménages s’attendant à une remontée du chômage”. – Maîtrise des dépenses -La consommation publique, qui avait soutenu la croissance en 2024, a fortement ralenti (0,1%): “on commence à voir un début de consolidation budgétaire”, selon l’économiste.Les dépenses publiques ont été restreintes pendant six semaines par une loi spéciale, le temps qu’un budget soit adopté mi-février après la chute du précédent gouvernement dans un paysage politique instable. En sus, le gouvernement français prévoit une cinquantaine de milliards d’euros de baisse des dépenses et hausse des prélèvements en 2025 pour assainir des finances publiques très dégradées. La France affiche le pire déficit public de la zone euro pour 2024, à 5,8%. Le gouvernement entend le ramener à 5,4% puis sous le plafond européen de 3% en 2029. Son endettement (113% du PIB) est le troisième plus lourd après la Grèce et l’Italie.Un nouvel effort de 40 milliards est annoncé pour 2026, qui reposera prioritairement sur la maîtrise des dépenses, a indiqué Eric Lombard. Supprimer l’abattement fiscal de 10% des pensions de retraite? Renoncer à l’indexation de celles-ci sur l’inflation? Limiter le recrutement de fonctionnaires? Rationaliser les niches fiscales? Des propositions seront présentées en juillet par le Premier ministre François Bayrou, a-t-il rappelé. Il a en revanche exclu d’augmenter les impôts ou d’en créer de nouveaux, même au niveau local. Le ministre de l’Aménagement du territoire François Rebsamen avait évoqué dimanche l’éventuelle instauration d’une “contribution modeste” pour financer les services publics des communes, au vu de la suppression de la taxe d’habitation sur la résidence principale. Entre janvier et mars, les investissements des entreprises, ménages et administrations publiques sont en berne également (-0,2%). La construction et les biens manufacturés ont particulièrement souffert, “ces derniers étant très sensibles à la montée de l’incertitude commerciale”, a pointé Maxime Darmet.  – “Compliqué” -L’offensive protectionniste du président américain Donald Trump s’est traduite pour l’instant par une application de droits de douane de 10% aux importations de biens provenant d’Europe. Des discussions sont en cours pour essayer d’éviter qu’ils ne soient relevés davantage, mais jeudi à Washington, Eric Lombard avait estimé un accord “encore loin”. La contribution du commerce extérieur est également négative (-0,4 point), à l’inverse de celle des variations de stocks (+0,5 point).  Pour tenir son objectif de déficit en 2025, le gouvernement a aussi acté samedi 3,1 milliards d’euros d’annulations de crédits, excluant un projet de loi de finances rectificatif réclamé par des partis d’opposition. Une “nouvelle coupe” qui, selon le président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, Eric Coquerel (La France insoumise, gauche radicale), “devrait avoir un effet récessif”. Dans cet environnement chahuté, atteindre 0,7% de croissance en 2025 reste “atteignable” mais de plus en plus “compliqué”, a estimé Maxime Darmet. Son confrère Sylvain Bersinger identifie toutefois comme facteurs de soutien à l’activité “la baisse des taux d’intérêt, du prix des matières premières et la relance budgétaire allemande”.  

L’Allemagne retrouve la croissance, mais les droits de douane inquiètent

L’Allemagne a enregistré mercredi une légère hausse de son PIB pour débuter 2025, signal positif après deux années de récession malgré la menace des droits de douane américains, tandis que le taux de chômage a lui progressé en avril.Entre janvier et mars, le PIB allemand a progressé de 0,2% par rapport au dernier trimestre 2024, selon l’office national des statistiques, 0,1 point de pourcentage de plus que les estimations de la plateforme financière Factset. Il s’agit d’un léger sursaut pour le PIB allemand, qui avait chuté de 0,2% d’octobre à décembre, et “une surprise nettement positive” pour Jens-Oliver Niklasch de la banque LBBW.”Cela ne doit pas être interprété comme le début d’une reprise durable”, tempère Dirk Schumacher de la banque KfW, qui voit plutôt une “image mitigée” de l’économie allemande.L’année en cours s’annonce difficile pour la première économie européenne, qui s’attend à stagner selon les estimations printanières du ministère de l’économie.La guerre commerciale déclenchée par Donald Trump devrait coûter cher à l’Allemagne, très dépendant des exportations vers son premier partenaire commercial.Selon l’institut économique Ifo, celle-ci entraînera une contraction du PIB pendant l’été.D’après les estimations de la banque centrale allemande, le PIB devrait aussi vivre un nouveau revers au deuxième trimestre, lesté par une conjoncture “globalement faible”.De quoi aggraver la crise industrielle allemande, entre prix de l’énergie élevé et perte de terrain face aux concurrents chinois.Autre mauvaise nouvelle pour Berlin : le taux de chomage a augmenté à 6,3% en avril après trois mois de stagnation, selon des chiffres de l’Agence fédérale pour l’emploi publiés mercredi.Le taux a grimpé de 0,1 point sur un mois, celui du mois de mars ayant aussi été révisé à la baisse, de 6,3% à 6,2%.”La reprise printanière est également relativement faible en avril”, commente Andrea Nahles, présidente de l’Agence fédérale pour l’emploi.En données corrigées des variations saisonnières (CVS), le nombre de personnes sans emploi a augmenté de 4.000 entre mars et avril, bien moins que ce qu’attendait Factset.En données brutes, qui servent de repère dans le débat politique, ce nombre a chuté de 36.000 personnes en mars, à 2,932 millions, s’éloignant du seuil symbolique des 3 millions.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

En Sibérie, le dégel du pergélisol constelle le paysage d’intrigantes bosses

Dans l’immensité blanche de ce coin de Sibérie, les champs sont tapissés de bosses aux airs de brioches enneigées, des formes dues au dégel de plus en plus rapide du pergélisol qui remodèle le paysage, fait flancher les maisons et libère davantage de gaz à effet de serre.En cette fin d’hiver, il fait -20°C et le paysage champêtre de Iakoutie, dans l’Extrême-Orient russe, est saturé de ces monticules formés par un processus appelé thermokarst.Les polygones, nommés “bylars” en langue iakoute, mesurent plus d’un mètre de hauteur et ont des formes presque régulières. Ils ne sont pas nouveaux, mais ils se multiplient à la faveur du changement climatique et du dégel accéléré du pergélisol, ce sol en théorie perpétuellement gelé et aussi appelé permafrost, explique Nikita Tananaev, directeur du laboratoire du climat de l’Université fédérale du Nord-Est à Iakoutsk, la capitale de la Iakoutie, immense région presque entièrement couverte par le pergélisol.”Le sommet de ces formations reste stable. Seuls les espaces entre les monticules s’enfoncent”, poursuit-il. Car la glace souterraine qui fond étant disposée en polygones, c’est son dégel qui crée les bosses. “Et avec le réchauffement climatique, la glace fond de plus en plus vite”.- Record de douceur -Les monticules essaiment jusque dans les villes. Dans le gros bourg de Tchouraptcha, à 135 kilomètres de Iakoutsk, le terrain d’Innokenti Posselski comptait 20 bosses lorsqu’il l’a acheté l’an dernier pour y construire sa maison. “Il y a une quarantaine d’années, il y avait un aérodrome ici et le terrain était assez plat”, raconte M. Posselski, 34 ans. “Au cours des quarante dernières années, on a commencé à voir ce paysage se bosseler. C’est comme ça partout ici.” Le jeune homme n’a pour l’instant nivelé que la moitié de son terrain. Sa maison tient debout sur des pilotis profondément enfoncés dans le permafrost, comme tous les bâtiments de la région.Car en Iakoutie, qu’ils soient d’habitation ou de commerce, la quasi-totalité des bâtiments sont montés sur des pieux qui descendent à plusieurs mètres dans le sol gelé. Mais le dégel durable a déjà des conséquences bien visibles: à Iakoutsk, les murs de certains immeubles s’affaissent et se lézardent.Mikhaïl Kouznetsov, patron de l’Agence fédérale pour le développement de l’Orient russe, indiquait en 2024 que “plus de 40%” des bâtiments situés en zone de pergélisol — qui couvre 65% de la Russie — étaient déformés en raison du dégel.La faute en revient à l’augmentation des températures moyennes qui ont grimpé de “1,5°C au cours des 30 dernières années” en Iakoutie et “même jusqu’à 2°C par endroits”, selon Nikita Tananaev du laboratoire du climat à Iakoutsk.Pour preuve: il a fait -8°C en janvier à Iakoutsk, soit “la température la plus élevée jamais observée” en janvier dans cette région où le thermomètre descend en moyenne à -40°C pendant le premier mois de l’année.Ces chiffres reflètent les statistiques des observatoires mondiaux: les deux dernières années — 2023 et 2024 — ont été les plus chaudes jamais mesurées, et sans doute les plus chaudes sur terre depuis 120.000 ans, selon des “archives climatiques” telles que les carottes de glace.Un réchauffement largement causé par la combustion des énergies fossiles, la Russie étant par ailleurs le cinquième émetteur mondial de gaz à effet de serre.- Virus et bactéries -“Une différence d’un ou deux degrés Celsius, même si les températures sont négatives, est très importante en termes scientifiques car le pergélisol ne gèle pas aussi profondément que d’habitude”, explique Alexandre Makarov, directeur de l’Institut de recherche sur l’Arctique et l’Antarctique à Saint-Pétersbourg.Pour saisir l’ampleur du problème, l’Institut a déployé ces deux dernières années 78 puits d’observation du dégel du permafrost dans douze régions de Russie. A terme, il compte en installer 140.Mais le dégel libère aussi davantage de dioxyde de carbone (CO2) et de méthane, deux gaz à effet de serre emprisonnés dans les glaces depuis des millénaires. Un phénomène qui alimente un cercle vicieux en aggravant le réchauffement climatique, accélérant par là-même le dégel du pergélisol.Outre ses effets climatiques, la fonte du permafrost, qui abrite des bactéries et virus parfois oubliés, représente une menace sanitaire.En 2016, un enfant est mort en Sibérie de la maladie du charbon (anthrax), pourtant disparue depuis 75 ans dans cette région. Pour les scientifiques, l’origine remontait très probablement au dégel d’un cadavre de renne mort de l’anthrax il y a plusieurs dizaines d’années. Libérée, la bactérie mortelle, qui se conserve dans le permafrost pendant plus d’un siècle, a réinfecté des troupeaux.

En Sibérie, le dégel du pergélisol constelle le paysage d’intrigantes bosses

Dans l’immensité blanche de ce coin de Sibérie, les champs sont tapissés de bosses aux airs de brioches enneigées, des formes dues au dégel de plus en plus rapide du pergélisol qui remodèle le paysage, fait flancher les maisons et libère davantage de gaz à effet de serre.En cette fin d’hiver, il fait -20°C et le paysage champêtre de Iakoutie, dans l’Extrême-Orient russe, est saturé de ces monticules formés par un processus appelé thermokarst.Les polygones, nommés “bylars” en langue iakoute, mesurent plus d’un mètre de hauteur et ont des formes presque régulières. Ils ne sont pas nouveaux, mais ils se multiplient à la faveur du changement climatique et du dégel accéléré du pergélisol, ce sol en théorie perpétuellement gelé et aussi appelé permafrost, explique Nikita Tananaev, directeur du laboratoire du climat de l’Université fédérale du Nord-Est à Iakoutsk, la capitale de la Iakoutie, immense région presque entièrement couverte par le pergélisol.”Le sommet de ces formations reste stable. Seuls les espaces entre les monticules s’enfoncent”, poursuit-il. Car la glace souterraine qui fond étant disposée en polygones, c’est son dégel qui crée les bosses. “Et avec le réchauffement climatique, la glace fond de plus en plus vite”.- Record de douceur -Les monticules essaiment jusque dans les villes. Dans le gros bourg de Tchouraptcha, à 135 kilomètres de Iakoutsk, le terrain d’Innokenti Posselski comptait 20 bosses lorsqu’il l’a acheté l’an dernier pour y construire sa maison. “Il y a une quarantaine d’années, il y avait un aérodrome ici et le terrain était assez plat”, raconte M. Posselski, 34 ans. “Au cours des quarante dernières années, on a commencé à voir ce paysage se bosseler. C’est comme ça partout ici.” Le jeune homme n’a pour l’instant nivelé que la moitié de son terrain. Sa maison tient debout sur des pilotis profondément enfoncés dans le permafrost, comme tous les bâtiments de la région.Car en Iakoutie, qu’ils soient d’habitation ou de commerce, la quasi-totalité des bâtiments sont montés sur des pieux qui descendent à plusieurs mètres dans le sol gelé. Mais le dégel durable a déjà des conséquences bien visibles: à Iakoutsk, les murs de certains immeubles s’affaissent et se lézardent.Mikhaïl Kouznetsov, patron de l’Agence fédérale pour le développement de l’Orient russe, indiquait en 2024 que “plus de 40%” des bâtiments situés en zone de pergélisol — qui couvre 65% de la Russie — étaient déformés en raison du dégel.La faute en revient à l’augmentation des températures moyennes qui ont grimpé de “1,5°C au cours des 30 dernières années” en Iakoutie et “même jusqu’à 2°C par endroits”, selon Nikita Tananaev du laboratoire du climat à Iakoutsk.Pour preuve: il a fait -8°C en janvier à Iakoutsk, soit “la température la plus élevée jamais observée” en janvier dans cette région où le thermomètre descend en moyenne à -40°C pendant le premier mois de l’année.Ces chiffres reflètent les statistiques des observatoires mondiaux: les deux dernières années — 2023 et 2024 — ont été les plus chaudes jamais mesurées, et sans doute les plus chaudes sur terre depuis 120.000 ans, selon des “archives climatiques” telles que les carottes de glace.Un réchauffement largement causé par la combustion des énergies fossiles, la Russie étant par ailleurs le cinquième émetteur mondial de gaz à effet de serre.- Virus et bactéries -“Une différence d’un ou deux degrés Celsius, même si les températures sont négatives, est très importante en termes scientifiques car le pergélisol ne gèle pas aussi profondément que d’habitude”, explique Alexandre Makarov, directeur de l’Institut de recherche sur l’Arctique et l’Antarctique à Saint-Pétersbourg.Pour saisir l’ampleur du problème, l’Institut a déployé ces deux dernières années 78 puits d’observation du dégel du permafrost dans douze régions de Russie. A terme, il compte en installer 140.Mais le dégel libère aussi davantage de dioxyde de carbone (CO2) et de méthane, deux gaz à effet de serre emprisonnés dans les glaces depuis des millénaires. Un phénomène qui alimente un cercle vicieux en aggravant le réchauffement climatique, accélérant par là-même le dégel du pergélisol.Outre ses effets climatiques, la fonte du permafrost, qui abrite des bactéries et virus parfois oubliés, représente une menace sanitaire.En 2016, un enfant est mort en Sibérie de la maladie du charbon (anthrax), pourtant disparue depuis 75 ans dans cette région. Pour les scientifiques, l’origine remontait très probablement au dégel d’un cadavre de renne mort de l’anthrax il y a plusieurs dizaines d’années. Libérée, la bactérie mortelle, qui se conserve dans le permafrost pendant plus d’un siècle, a réinfecté des troupeaux.

En Sibérie, le dégel du pergélisol constelle le paysage d’intrigantes bosses

Dans l’immensité blanche de ce coin de Sibérie, les champs sont tapissés de bosses aux airs de brioches enneigées, des formes dues au dégel de plus en plus rapide du pergélisol qui remodèle le paysage, fait flancher les maisons et libère davantage de gaz à effet de serre.En cette fin d’hiver, il fait -20°C et le paysage champêtre de Iakoutie, dans l’Extrême-Orient russe, est saturé de ces monticules formés par un processus appelé thermokarst.Les polygones, nommés “bylars” en langue iakoute, mesurent plus d’un mètre de hauteur et ont des formes presque régulières. Ils ne sont pas nouveaux, mais ils se multiplient à la faveur du changement climatique et du dégel accéléré du pergélisol, ce sol en théorie perpétuellement gelé et aussi appelé permafrost, explique Nikita Tananaev, directeur du laboratoire du climat de l’Université fédérale du Nord-Est à Iakoutsk, la capitale de la Iakoutie, immense région presque entièrement couverte par le pergélisol.”Le sommet de ces formations reste stable. Seuls les espaces entre les monticules s’enfoncent”, poursuit-il. Car la glace souterraine qui fond étant disposée en polygones, c’est son dégel qui crée les bosses. “Et avec le réchauffement climatique, la glace fond de plus en plus vite”.- Record de douceur -Les monticules essaiment jusque dans les villes. Dans le gros bourg de Tchouraptcha, à 135 kilomètres de Iakoutsk, le terrain d’Innokenti Posselski comptait 20 bosses lorsqu’il l’a acheté l’an dernier pour y construire sa maison. “Il y a une quarantaine d’années, il y avait un aérodrome ici et le terrain était assez plat”, raconte M. Posselski, 34 ans. “Au cours des quarante dernières années, on a commencé à voir ce paysage se bosseler. C’est comme ça partout ici.” Le jeune homme n’a pour l’instant nivelé que la moitié de son terrain. Sa maison tient debout sur des pilotis profondément enfoncés dans le permafrost, comme tous les bâtiments de la région.Car en Iakoutie, qu’ils soient d’habitation ou de commerce, la quasi-totalité des bâtiments sont montés sur des pieux qui descendent à plusieurs mètres dans le sol gelé. Mais le dégel durable a déjà des conséquences bien visibles: à Iakoutsk, les murs de certains immeubles s’affaissent et se lézardent.Mikhaïl Kouznetsov, patron de l’Agence fédérale pour le développement de l’Orient russe, indiquait en 2024 que “plus de 40%” des bâtiments situés en zone de pergélisol — qui couvre 65% de la Russie — étaient déformés en raison du dégel.La faute en revient à l’augmentation des températures moyennes qui ont grimpé de “1,5°C au cours des 30 dernières années” en Iakoutie et “même jusqu’à 2°C par endroits”, selon Nikita Tananaev du laboratoire du climat à Iakoutsk.Pour preuve: il a fait -8°C en janvier à Iakoutsk, soit “la température la plus élevée jamais observée” en janvier dans cette région où le thermomètre descend en moyenne à -40°C pendant le premier mois de l’année.Ces chiffres reflètent les statistiques des observatoires mondiaux: les deux dernières années — 2023 et 2024 — ont été les plus chaudes jamais mesurées, et sans doute les plus chaudes sur terre depuis 120.000 ans, selon des “archives climatiques” telles que les carottes de glace.Un réchauffement largement causé par la combustion des énergies fossiles, la Russie étant par ailleurs le cinquième émetteur mondial de gaz à effet de serre.- Virus et bactéries -“Une différence d’un ou deux degrés Celsius, même si les températures sont négatives, est très importante en termes scientifiques car le pergélisol ne gèle pas aussi profondément que d’habitude”, explique Alexandre Makarov, directeur de l’Institut de recherche sur l’Arctique et l’Antarctique à Saint-Pétersbourg.Pour saisir l’ampleur du problème, l’Institut a déployé ces deux dernières années 78 puits d’observation du dégel du permafrost dans douze régions de Russie. A terme, il compte en installer 140.Mais le dégel libère aussi davantage de dioxyde de carbone (CO2) et de méthane, deux gaz à effet de serre emprisonnés dans les glaces depuis des millénaires. Un phénomène qui alimente un cercle vicieux en aggravant le réchauffement climatique, accélérant par là-même le dégel du pergélisol.Outre ses effets climatiques, la fonte du permafrost, qui abrite des bactéries et virus parfois oubliés, représente une menace sanitaire.En 2016, un enfant est mort en Sibérie de la maladie du charbon (anthrax), pourtant disparue depuis 75 ans dans cette région. Pour les scientifiques, l’origine remontait très probablement au dégel d’un cadavre de renne mort de l’anthrax il y a plusieurs dizaines d’années. Libérée, la bactérie mortelle, qui se conserve dans le permafrost pendant plus d’un siècle, a réinfecté des troupeaux.

Indian hotel fires kills 15

A fierce fire ripped through a hotel in the Indian city of Kolkata killing at least 15 people, police said Wednesday, with some clambering out of windows and onto the rooftop to escape.Several people were rescued from rooms and the roof of the budget hotel, Kolkata police chief Manoj Verma told AFP after the fire broke out on Tuesday evening.”The hotel turned into a gas chamber and it appears that many people suffocated to death,” said Verma, adding an investigation had been launched to determine the cause of the blaze.The Rituraj Hotel, which had 88 guests when the fire broke out, is located in a congested business district of central Kolkata.About a dozen people were burned and were undergoing treatment.A hotel worker told AFP that the fire broke out on the first floor of the six-storey building, where a bar was being built and where construction work had bricked up the windows.Building fires are common in India due to a lack of firefighting equipment and a routine disregard for safety regulations.Eyewitness Nanda Mondal, who runs a construction company, said he saw plastic panels covering the building that appeared to have “fuelled the fire”.”A man died after he tried to climb down a rainwater pipe,” said Mondal, 64.- ‘Negligence’ -The Press Trust of India news agency, which filmed images of soaring flames from the Kolkata building, reported that “several people were seen trying to escape through the windows and narrow ledges of the building”.Kolkata’s The Telegraph newspaper reported that at least one person died when he “jumped off the terrace trying to escape” the fire.Verma said the fire had been tackled and that “cooling operations are underway”.Prime Minister Narendra Modi offered his condolences to the families of those killed.”May the injured recover soon,” his office said in a statement.Kolkata, a bustling metropolis of more than 15 million people, is the capital of West Bengal state, which is governed by the opposition Trinamool Congress party.Sajal Ghosh, a city councillor who belongs to Modi’s Bharatiya Janata Party — which is in power nationally — said the fire seemed to have been a result of “negligence”.”It has also raised fresh questions about illegal constructions and safety standards in poorly regulated budget hotels in the city,” he said.