Royaume-Uni: procès en appel de militants écologistes lourdement condamnés

Seize militants de l’organisation écologiste Just Stop Oil, condamnés à des peines de prison ferme, sont jugés mercredi en appel à Londres, le jour où deux autres activistes comparaissent pour avoir “endommagé” le site préhistorique de Stonehenge.Durant les deux jours d’audience prévus devant la Cour d’appel de Londres qui seront suivis de près par les organisations environnementales, les 16 militants vont tenter d’obtenir une réduction voire une annulation de leurs peines.Ils ont été condamnés en première instance de 15 mois à cinq ans de prison ferme. En cause: plusieurs opérations, parmi lesquelles un blocage d’autoroute et un jet de soupe sur “Les Tournesols” de Van Gogh à Londres, organisées pour dénoncer l’inaction politique face au changement climatique.Les organisations Greenpeace et Friends of the Earth sont associées à ce recours, qui selon elles “aura des implications considérables sur l’avenir des manifestations pacifiques et sur les peines qui pourront en résulter” au Royaume-Uni.Ces deux ONG s’inquiètent d’une répression croissante à l’encontre des militants écologistes britanniques ces dernières années.”Ces peines sont les plus longues jamais infligées dans l’histoire des manifestations non-violentes (au Royaume-Uni). Il y a peu, nous n’avions jamais vu de militants pacifiques être envoyés en prison”, a déclaré à l’AFP Katie de Kauwe, l’avocate de Friends of the Earth.La coalition d’organisations écologistes et pro-Palestine “Free Political Prisoners” (“Libérez les prisonniers politiques”) prévoit de mobiliser jeudi des centaines de personnes pour bloquer la route devant la Cour d’appel à 12H00 GMT, en soutien aux 16 militants.Just Stop Oil est connu pour ses actions aussi spectaculaires que controversées dans des musées, lors de compétitions sportives ou de spectacles. Le groupe exhorte le gouvernement britannique à cesser l’exploitation des énergies fossiles d’ici à 2030.Mardi, deux de ses militants ont été arrêtés pour avoir perturbé une représentation d’une pièce de Shakespeare avec l’actrice américaine Sigourney Weaver à Londres. Et mercredi, deux activistes ayant aspergé de peinture orange les célèbres monolithes du site préhistorique de Stonehenge, dans le sud de l’Angleterre, en juin 2024 comparaîtront au tribunal de Salisbury, accusés d’avoir endommagé un monument protégé.- “Jour sombre” -En juillet 2024, cinq membres de ce groupe ont été condamnés à quatre à cinq ans d’emprisonnement pour avoir planifié, lors d’une réunion en ligne, une action de blocage de l’autoroute M25 autour de Londres.Parmi eux figure Roger Hallam, 58 ans, cofondateur de Just Stop Oil et d’Extinction Rebellion. Quatre militants ayant participé à cette action ont eux aussi été condamnés à de la prison ferme.La sévérité de leurs peines, dont ils font appel mercredi, avait provoqué la stupeur et l’inquiétude des ONG et défenseurs de l’environnement.”Chacun d’entre vous a franchi, il y a quelques temps, la ligne qui sépare le militant du fanatique”, avait affirmé à l’époque le juge Christopher Hehir.Michel Forst, rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l’environnement, avait pour sa part estimé qu’il s’agissait d’un “jour sombre pour les manifestations pacifiques en faveur de l’environnement et pour tous ceux qui sont inquiets de l’exercice de leurs libertés fondamentales”.L’alliance mondiale d’organisations de la société civile Civicus, qui évalue l’état des libertés civiles dans différents pays, estime que leur exercice est “entravé” au Royaume-Uni depuis début 2023, à l’instar de la Hongrie ou l’Afrique du Sud.Les précédents gouvernements conservateurs ont voté une série de lois pour punir plus sévèrement les actions coups-de-poing des militants écologistes, et les dissuader de passer à l’acte.En 2022, ils ont créé une infraction qui prévoit jusqu’à dix ans ans d’emprisonnement pour “complot en vue de causer des nuisances publiques”. C’est “plus que pour des personnes condamnées pour agression sexuelle ou acte de violence”, dénonce Katie de Kauwe.Selon une étude de l’université de Bristol publiée en décembre, les militants écologistes ont trois fois plus de risques d’être arrêtés au Royaume-Uni par rapport à la moyenne d’une quinzaine de pays du monde incluant le Pérou, l’Allemagne ou l’Ouganda.

Royaume-Uni: procès en appel de militants écologistes lourdement condamnés

Seize militants de l’organisation écologiste Just Stop Oil, condamnés à des peines de prison ferme, sont jugés mercredi en appel à Londres, le jour où deux autres activistes comparaissent pour avoir “endommagé” le site préhistorique de Stonehenge.Durant les deux jours d’audience prévus devant la Cour d’appel de Londres qui seront suivis de près par les organisations environnementales, les 16 militants vont tenter d’obtenir une réduction voire une annulation de leurs peines.Ils ont été condamnés en première instance de 15 mois à cinq ans de prison ferme. En cause: plusieurs opérations, parmi lesquelles un blocage d’autoroute et un jet de soupe sur “Les Tournesols” de Van Gogh à Londres, organisées pour dénoncer l’inaction politique face au changement climatique.Les organisations Greenpeace et Friends of the Earth sont associées à ce recours, qui selon elles “aura des implications considérables sur l’avenir des manifestations pacifiques et sur les peines qui pourront en résulter” au Royaume-Uni.Ces deux ONG s’inquiètent d’une répression croissante à l’encontre des militants écologistes britanniques ces dernières années.”Ces peines sont les plus longues jamais infligées dans l’histoire des manifestations non-violentes (au Royaume-Uni). Il y a peu, nous n’avions jamais vu de militants pacifiques être envoyés en prison”, a déclaré à l’AFP Katie de Kauwe, l’avocate de Friends of the Earth.La coalition d’organisations écologistes et pro-Palestine “Free Political Prisoners” (“Libérez les prisonniers politiques”) prévoit de mobiliser jeudi des centaines de personnes pour bloquer la route devant la Cour d’appel à 12H00 GMT, en soutien aux 16 militants.Just Stop Oil est connu pour ses actions aussi spectaculaires que controversées dans des musées, lors de compétitions sportives ou de spectacles. Le groupe exhorte le gouvernement britannique à cesser l’exploitation des énergies fossiles d’ici à 2030.Mardi, deux de ses militants ont été arrêtés pour avoir perturbé une représentation d’une pièce de Shakespeare avec l’actrice américaine Sigourney Weaver à Londres. Et mercredi, deux activistes ayant aspergé de peinture orange les célèbres monolithes du site préhistorique de Stonehenge, dans le sud de l’Angleterre, en juin 2024 comparaîtront au tribunal de Salisbury, accusés d’avoir endommagé un monument protégé.- “Jour sombre” -En juillet 2024, cinq membres de ce groupe ont été condamnés à quatre à cinq ans d’emprisonnement pour avoir planifié, lors d’une réunion en ligne, une action de blocage de l’autoroute M25 autour de Londres.Parmi eux figure Roger Hallam, 58 ans, cofondateur de Just Stop Oil et d’Extinction Rebellion. Quatre militants ayant participé à cette action ont eux aussi été condamnés à de la prison ferme.La sévérité de leurs peines, dont ils font appel mercredi, avait provoqué la stupeur et l’inquiétude des ONG et défenseurs de l’environnement.”Chacun d’entre vous a franchi, il y a quelques temps, la ligne qui sépare le militant du fanatique”, avait affirmé à l’époque le juge Christopher Hehir.Michel Forst, rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l’environnement, avait pour sa part estimé qu’il s’agissait d’un “jour sombre pour les manifestations pacifiques en faveur de l’environnement et pour tous ceux qui sont inquiets de l’exercice de leurs libertés fondamentales”.L’alliance mondiale d’organisations de la société civile Civicus, qui évalue l’état des libertés civiles dans différents pays, estime que leur exercice est “entravé” au Royaume-Uni depuis début 2023, à l’instar de la Hongrie ou l’Afrique du Sud.Les précédents gouvernements conservateurs ont voté une série de lois pour punir plus sévèrement les actions coups-de-poing des militants écologistes, et les dissuader de passer à l’acte.En 2022, ils ont créé une infraction qui prévoit jusqu’à dix ans ans d’emprisonnement pour “complot en vue de causer des nuisances publiques”. C’est “plus que pour des personnes condamnées pour agression sexuelle ou acte de violence”, dénonce Katie de Kauwe.Selon une étude de l’université de Bristol publiée en décembre, les militants écologistes ont trois fois plus de risques d’être arrêtés au Royaume-Uni par rapport à la moyenne d’une quinzaine de pays du monde incluant le Pérou, l’Allemagne ou l’Ouganda.

Royaume-Uni: procès en appel de militants écologistes lourdement condamnés

Seize militants de l’organisation écologiste Just Stop Oil, condamnés à des peines de prison ferme, sont jugés mercredi en appel à Londres, le jour où deux autres activistes comparaissent pour avoir “endommagé” le site préhistorique de Stonehenge.Durant les deux jours d’audience prévus devant la Cour d’appel de Londres qui seront suivis de près par les organisations environnementales, les 16 militants vont tenter d’obtenir une réduction voire une annulation de leurs peines.Ils ont été condamnés en première instance de 15 mois à cinq ans de prison ferme. En cause: plusieurs opérations, parmi lesquelles un blocage d’autoroute et un jet de soupe sur “Les Tournesols” de Van Gogh à Londres, organisées pour dénoncer l’inaction politique face au changement climatique.Les organisations Greenpeace et Friends of the Earth sont associées à ce recours, qui selon elles “aura des implications considérables sur l’avenir des manifestations pacifiques et sur les peines qui pourront en résulter” au Royaume-Uni.Ces deux ONG s’inquiètent d’une répression croissante à l’encontre des militants écologistes britanniques ces dernières années.”Ces peines sont les plus longues jamais infligées dans l’histoire des manifestations non-violentes (au Royaume-Uni). Il y a peu, nous n’avions jamais vu de militants pacifiques être envoyés en prison”, a déclaré à l’AFP Katie de Kauwe, l’avocate de Friends of the Earth.La coalition d’organisations écologistes et pro-Palestine “Free Political Prisoners” (“Libérez les prisonniers politiques”) prévoit de mobiliser jeudi des centaines de personnes pour bloquer la route devant la Cour d’appel à 12H00 GMT, en soutien aux 16 militants.Just Stop Oil est connu pour ses actions aussi spectaculaires que controversées dans des musées, lors de compétitions sportives ou de spectacles. Le groupe exhorte le gouvernement britannique à cesser l’exploitation des énergies fossiles d’ici à 2030.Mardi, deux de ses militants ont été arrêtés pour avoir perturbé une représentation d’une pièce de Shakespeare avec l’actrice américaine Sigourney Weaver à Londres. Et mercredi, deux activistes ayant aspergé de peinture orange les célèbres monolithes du site préhistorique de Stonehenge, dans le sud de l’Angleterre, en juin 2024 comparaîtront au tribunal de Salisbury, accusés d’avoir endommagé un monument protégé.- “Jour sombre” -En juillet 2024, cinq membres de ce groupe ont été condamnés à quatre à cinq ans d’emprisonnement pour avoir planifié, lors d’une réunion en ligne, une action de blocage de l’autoroute M25 autour de Londres.Parmi eux figure Roger Hallam, 58 ans, cofondateur de Just Stop Oil et d’Extinction Rebellion. Quatre militants ayant participé à cette action ont eux aussi été condamnés à de la prison ferme.La sévérité de leurs peines, dont ils font appel mercredi, avait provoqué la stupeur et l’inquiétude des ONG et défenseurs de l’environnement.”Chacun d’entre vous a franchi, il y a quelques temps, la ligne qui sépare le militant du fanatique”, avait affirmé à l’époque le juge Christopher Hehir.Michel Forst, rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l’environnement, avait pour sa part estimé qu’il s’agissait d’un “jour sombre pour les manifestations pacifiques en faveur de l’environnement et pour tous ceux qui sont inquiets de l’exercice de leurs libertés fondamentales”.L’alliance mondiale d’organisations de la société civile Civicus, qui évalue l’état des libertés civiles dans différents pays, estime que leur exercice est “entravé” au Royaume-Uni depuis début 2023, à l’instar de la Hongrie ou l’Afrique du Sud.Les précédents gouvernements conservateurs ont voté une série de lois pour punir plus sévèrement les actions coups-de-poing des militants écologistes, et les dissuader de passer à l’acte.En 2022, ils ont créé une infraction qui prévoit jusqu’à dix ans ans d’emprisonnement pour “complot en vue de causer des nuisances publiques”. C’est “plus que pour des personnes condamnées pour agression sexuelle ou acte de violence”, dénonce Katie de Kauwe.Selon une étude de l’université de Bristol publiée en décembre, les militants écologistes ont trois fois plus de risques d’être arrêtés au Royaume-Uni par rapport à la moyenne d’une quinzaine de pays du monde incluant le Pérou, l’Allemagne ou l’Ouganda.

RDC: le sort de Goma quasi scellé, rencontre Tshisekedi-Kagame attendue

Le sort de Goma, grande ville de l’est de la République démocratique du Congo, semble scellé mercredi: le M23 et l’armée rwandaise contrôlent l’aéroport et occupent désormais la quasi totalité du centre et des faubourgs, avant une rencontre prévue dans la journée entre les dirigeants congolais et rwandais.Cette rencontre entre les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame, convoquée par le Kenya, doit tenter de dénouer cette nouvelle crise dans la région frontalière secouée depuis 30 ans par des violences entre groupes armés.Dans la capitale provinciale de plus d’un million d’habitants, les combats se sont étiolés mardi, seuls les combattants du M23 et les forces rwandaises restant finalement visibles, selon des journalistes de l’AFP, renforçant l’impression d’une chute imminente de la ville.L’aéroport est tombé. Le siège du gouvernement provincial a été pris. Des soldats congolais ont fui, d’autres se sont prestement débarrassés de leur uniforme pour éviter la capture.Mardi, après trois jours cloîtrés chez eux, sans électricité à cause du déluge de feu observé dans plusieurs quartiers, les premiers habitants sont prudemment sortis en quête d’eau et de nourriture, découvrant de nombreux cadavres gisant dans les rues. Les combats ont fait plus de cent morts et près d’un millier de blessés, selon un décompte de l’AFP établi mardi soir à partir des bilans des hôpitaux.Les hauts responsables du M23 (“Mouvement du 23 mars”) ont indiqué à la presse qu’ils s’exprimeraient mercredi, sans donner plus de précisions à ce stade.Il n’aura fallu que quelques semaines au M23 et à ses alliés rwandais pour atteindre Goma, après l’échec d’une médiation RDC-Rwanda sous l’égide de l’Angola mi-décembre, et y entrer dimanche soir.Ils encerclaient déjà quasiment la ville depuis plusieurs jours, avec comme seules voies de sortie le lac Kivu au sud et la frontière rwandaise à l’est.Des affrontements ont été signalés lundi le long de la frontière, notamment côté rwandais dans les environs de Gisenyi, où 5 civils ont été tués et 25 personnes grièvement blessées, selon Kigali. Félix Tshisekedi ne s’est pas exprimé depuis le début de la crise. Son gouvernement a dénoncé une “déclaration de guerre du Rwanda”, tout en assurant vouloir “éviter le carnage”. Kinshasa et Kigali ont coupé ces derniers jours toute relations diplomatiques en rappelant leurs diplomates respectifs. – Ambassades attaquées -Dix-sept soldat de la force régionale d’Afrique australe (SAMIRDC) et de la mission onusienne (Monusco), présentes dans la région en soutien à l’armée congolaise, ont été tués ces derniers jours dans des combats.L’ONU, les Etats-Unis, la Chine et l’Union européenne ont appelé Kigali à retirer ses forces de la région et à la cessation des hostilités. L’Union africaine a appelé au “plein respect” de “l’intégrité territoriale de la RDC” sans toutefois mentionner le Rwanda.Mardi, la crise dans l’est de la RDC s’est soudain étendue jusqu’à Kinshasa. Des manifestants en colère ont attaqué plusieurs ambassades, dont celles du Rwanda. Les ambassades de France, de Belgique et des Etats-Unis, des pays critiqués pour leur inaction dans cette crise, ont également été ciblées. Les Etats-Unis ont appelé dans la soirée leurs ressortissants à quitter la RDC, tandis que l’Union européenne a jugé ces attaques “inacceptables”.Les nouvelles violences ont aussi aggravé une crise humanitaire chronique dans la région. Selon l’ONU, un demi million de personnes ont été déplacées par les combats depuis début janvier.Des centaines de milliers de déplacés s’entassaient déjà dans la capitale provinciale et ses environs. Des bombardements ont touché un camp, faisant 12 morts selon OCHA.Depuis fin 2021, le M23 et des troupes de l’armée rwandaise se sont emparés de vastes pans de territoire dans la province du Nord-Kivu, dont Goma est la capitale, et y ont installé une administration parallèle.Goma avait été brièvement occupée fin 2012 par le M23, né cette année-là et vaincu militairement l’année suivante. Kinshasa accuse Kigali de vouloir piller les nombreuses richesses naturelles de la région, alors que le Rwanda, qui dément, dénonce la présence côté congolais de groupes hostiles. Mais la résurgence du M23 en 2021 a également été en partie causée par une rivalité entre le Rwanda et l’Ouganda autour des ressources de la région.burx-cld/emd/roc

RDC: le sort de Goma quasi scellé, rencontre Tshisekedi-Kagame attendue

Le sort de Goma, grande ville de l’est de la République démocratique du Congo, semble scellé mercredi: le M23 et l’armée rwandaise contrôlent l’aéroport et occupent désormais la quasi totalité du centre et des faubourgs, avant une rencontre prévue dans la journée entre les dirigeants congolais et rwandais.Cette rencontre entre les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame, convoquée par le Kenya, doit tenter de dénouer cette nouvelle crise dans la région frontalière secouée depuis 30 ans par des violences entre groupes armés.Dans la capitale provinciale de plus d’un million d’habitants, les combats se sont étiolés mardi, seuls les combattants du M23 et les forces rwandaises restant finalement visibles, selon des journalistes de l’AFP, renforçant l’impression d’une chute imminente de la ville.L’aéroport est tombé. Le siège du gouvernement provincial a été pris. Des soldats congolais ont fui, d’autres se sont prestement débarrassés de leur uniforme pour éviter la capture.Mardi, après trois jours cloîtrés chez eux, sans électricité à cause du déluge de feu observé dans plusieurs quartiers, les premiers habitants sont prudemment sortis en quête d’eau et de nourriture, découvrant de nombreux cadavres gisant dans les rues. Les combats ont fait plus de cent morts et près d’un millier de blessés, selon un décompte de l’AFP établi mardi soir à partir des bilans des hôpitaux.Les hauts responsables du M23 (“Mouvement du 23 mars”) ont indiqué à la presse qu’ils s’exprimeraient mercredi, sans donner plus de précisions à ce stade.Il n’aura fallu que quelques semaines au M23 et à ses alliés rwandais pour atteindre Goma, après l’échec d’une médiation RDC-Rwanda sous l’égide de l’Angola mi-décembre, et y entrer dimanche soir.Ils encerclaient déjà quasiment la ville depuis plusieurs jours, avec comme seules voies de sortie le lac Kivu au sud et la frontière rwandaise à l’est.Des affrontements ont été signalés lundi le long de la frontière, notamment côté rwandais dans les environs de Gisenyi, où 5 civils ont été tués et 25 personnes grièvement blessées, selon Kigali. Félix Tshisekedi ne s’est pas exprimé depuis le début de la crise. Son gouvernement a dénoncé une “déclaration de guerre du Rwanda”, tout en assurant vouloir “éviter le carnage”. Kinshasa et Kigali ont coupé ces derniers jours toute relations diplomatiques en rappelant leurs diplomates respectifs. – Ambassades attaquées -Dix-sept soldat de la force régionale d’Afrique australe (SAMIRDC) et de la mission onusienne (Monusco), présentes dans la région en soutien à l’armée congolaise, ont été tués ces derniers jours dans des combats.L’ONU, les Etats-Unis, la Chine et l’Union européenne ont appelé Kigali à retirer ses forces de la région et à la cessation des hostilités. L’Union africaine a appelé au “plein respect” de “l’intégrité territoriale de la RDC” sans toutefois mentionner le Rwanda.Mardi, la crise dans l’est de la RDC s’est soudain étendue jusqu’à Kinshasa. Des manifestants en colère ont attaqué plusieurs ambassades, dont celles du Rwanda. Les ambassades de France, de Belgique et des Etats-Unis, des pays critiqués pour leur inaction dans cette crise, ont également été ciblées. Les Etats-Unis ont appelé dans la soirée leurs ressortissants à quitter la RDC, tandis que l’Union européenne a jugé ces attaques “inacceptables”.Les nouvelles violences ont aussi aggravé une crise humanitaire chronique dans la région. Selon l’ONU, un demi million de personnes ont été déplacées par les combats depuis début janvier.Des centaines de milliers de déplacés s’entassaient déjà dans la capitale provinciale et ses environs. Des bombardements ont touché un camp, faisant 12 morts selon OCHA.Depuis fin 2021, le M23 et des troupes de l’armée rwandaise se sont emparés de vastes pans de territoire dans la province du Nord-Kivu, dont Goma est la capitale, et y ont installé une administration parallèle.Goma avait été brièvement occupée fin 2012 par le M23, né cette année-là et vaincu militairement l’année suivante. Kinshasa accuse Kigali de vouloir piller les nombreuses richesses naturelles de la région, alors que le Rwanda, qui dément, dénonce la présence côté congolais de groupes hostiles. Mais la résurgence du M23 en 2021 a également été en partie causée par une rivalité entre le Rwanda et l’Ouganda autour des ressources de la région.burx-cld/emd/roc