Les députés étudient l’interdiction de la vente de protoxyde d’azote aux particuliers

Une proposition de loi visant à interdire la vente aux particuliers de protoxyde d’azote, ou gaz hilarant, dont l’usage détourné peut se révéler dangereux, va être examinée mercredi en première lecture à l’Assemblée nationale.”La consommation récréative de ce produit est exponentielle: elle a de plus en plus d’adeptes, notamment chez les jeunes”, a alerté en commission la semaine dernière le député de La France insoumise Idir Boumertit, rapporteur de ce texte cosigné par des députés de plusieurs autres groupes (PS, Ecologistes, MoDem…). “Nous faisons face à un problème de santé publique à grande échelle”, a-t-il fait valoir.Vendu sous forme de cartouches, ce gaz est normalement par exemple utilisé pour les siphons à crème chantilly. Mais dans son usage détourné, il est prisé pour ses effets euphorisants de courte durée (de l’ordre de quelques minutes). Il est inhalé, le plus souvent via des ballons de baudruche gonflés par ces cartouches ou bonbonnes.Les risques encourus peuvent être l’asphyxie, la perte de connaissance, des brûlures mais aussi, en cas d’usage répété et/ou à fortes doses, de sévères troubles neurologiques, hématologiques, psychiatriques et cardiaques, avertit la Mildeca (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives). Une loi de mai 2021 interdit la vente de protoxyde d’azote aux mineurs et sa commercialisation dans les débits de boissons et tabac. Mais il est encore en vente libre dans les supermarchés et sur internet. L’article premier de cette proposition de loi entend ainsi ne plus réserver cette interdiction aux mineurs, et l’étendre à “l’ensemble des lieux publics et des commerces et en ligne”. Un décret devra déterminer les catégories professionnelles autorisées à en acheter par dérogation, et les circuits de distribution. Un autre article du texte se concentre lui sur la prévention, en intégrant le protoxyde d’azote aux séances d’informations annuelles prévues dans les collèges et les lycées sur le cannabis. En 2021, 5,5% des élèves de classe de 3e (âgés environ de 14 ans) disaient avoir déjà consommé du proto (pour protoxyde), les garçons deux fois plus souvent que les filles, selon des données rapportées par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT). “Les jeunes sont particulièrement attirés par cette substance parce qu’elle est très facilement accessible, bon marché, indétectable après consommation et, surtout, perçue comme légale et peu dangereuse”, a argumenté Idir Boumertit en commission. Des débats devraient avoir lieu dans l’hémicycle concernant la pénalisation de la détention et de la consommation de protoxyde d’azote, réclamée par Les Républicains. Les députés MoDem et Renaissance s’inquiètent eux de nuire aux “usages légitimes” par une interdiction trop vaste, et proposent donc dans des amendements d’autoriser la vente aux particuliers de petites cartouches.

Au Chili, l’irruption du crime organisé attise la peur

Murs hérissés de barbelés, bijoux équipés d’alarmes ou encore voitures blindées : le Chili fait face à une hausse significative de la criminalité organisée qui ébranle son image de pays parmi les plus sûrs d’Amérique latine. Avec le Costa Rica et l’Uruguay, le Chili avait, il y a encore une dizaine d’années, l’un des taux d’homicides les plus bas de la région (2,5 pour 100.000 habitants), selon l’office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Cependant, cet indicateur a grimpé au Chili de 170% en dix ans pour atteindre 6,7 homicides pour 100.000 habitants, selon les dernières données disponible de l’agence onusienne. Respectivement, sur la même période, il a augmenté de 47% au Costa Rica (8,6 a 12,6) et de 41% (7,9 à 11,1) en Uruguay.  Le taux d’homicides au Chili reste cependant inférieur à la moyenne des pays du continent américain, la région qui compte le plus de crimes de ce type dans le monde (15 pour 100.000 habitants, selon les dernières données disponibles de l’ONUDC (2021). Dans le quartier bohème de La Recoleta, dans le nord de la capitale chilienne, les bars et les maisons ne ressemblent plus à ce qu’ils étaient il y a encore deux ans. Progressivement, les fenêtres ont été équipées de barreaux, les murs de barbelés et les caméras de sécurité se sont multipliées. Des panneaux indiquant des numéros d’urgence ont également fait leur apparition ici ou là. “Maintenant, on voit du sang dans la rue, des douilles de balles, des couteaux. Nous n’étions pas habitués à ça et maintenant c’est devenu totalement banal”, assure Lina Bilbao, 45 ans, présidente d’un conseil de quartier de Recoleta. Les autorités relient la hausse de la criminalité à l’implantation de gangs étrangers qui mettent en place de nouvelles routes pour le trafic de drogue. Parmi les plus redoutables, le Tren de Aragua, originaire du Venezuela, et l’organisation péruvienne Los Pulpos. Ces gangs sont accusés d’enlèvements, trafic de drogue, traite d’êtres humains et assassinats commandités.Il s’agit “d’organisations criminelles que le pays n’avait pas auparavant. Elles se sont développées dans différentes parties de l’Amérique latine”, explique à l’AFP le vice-ministre de l’Intérieur Luis Cordero. Ces gangs se distinguent des organisations locales par “une plus grande violence”, souligne-t-il. – Véhicules renforcés -Effrayée depuis l’agression de son frère à l’arme à feu, il y a deux ans, Sofia Carvajal, une styliste de 29 ans, a récemment rejoint une tendance en plein essor au Chili : les bijoux équipés d’alarme. Autour de son cou, un collier en argent orné d’un quartz bleu dissimule une minuscule puce qui, pressée, envoie sa position en temps réel à ses proches.”Il y a de l’insécurité, je ne marche plus tranquillement dans la rue”, dit-elle à l’AFP, expliquant faire attention à ses tenues afin de ne pas attirer l’attention.En parallèle de l’essor des bijoux équipés d’un dispositif d’alarme, une autre industrie gagne du terrain dans la capitale de huit millions d’habitants : celle des voitures blindées.La société Blindatek a vu son activité s’envoler, passant de 30 véhicules renforcés par un blindage en 2020 à 200 en 2024, selon son directeur Rodrigo Rivera, dont l’atelier reçoit principalement les voitures d’ hommes d’affaires et de fonctionnaires.”Ce sont des personnes qui ont vécu des expériences traumatisantes (…) et qui cherchent à se protéger, car la puissance de feu dans les rues a considérablement augmenté”, explique Rodrigo Rivera.Entre 2014 et 2023, les vols avec violence ont augmenté de 25% au Chili, selon les chiffres officiels.  Cette hausse s’explique en partie par l’expansion du crime organisé, face auquel les autorités ont mis du temps à réagir.Le Chili étant “considéré comme un pays sûr, le développement des institutions de sécurité et de justice a été reporté”, note Jorge Araya, ancien directeur de la sécurité publique au ministère de l’Intérieur.Sous la pression d’une population réclamant davantage de fermeté, le gouvernement de gauche du président Gabriel Boric a placé la lutte contre la criminalité au coeur de ses priorités. En novembre 2023, il a renforcé le ministère public en y intégrant une unité de lutte contre la criminalité composée de 200 agents et, en décembre, annoncé la création d’un ministère de la Sécurité. “Il a fallu un certain temps au Chili pour s’adapter à cette nouvelle forme de criminalité”, reconnaît le vice-ministre Cordero.

Asian markets track Wall St bounce as Fed decision looms

Asian markets rose in holiday-thinned trade Wednesday, tracking a rally on Wall Street, where tech titans led by Nvidia recovered some of their hefty losses a day earlier as worries over Chinese AI startup DeepSeek subsided.Investors were also awaiting the conclusion of the Federal Reserve’s policy meeting later in the day as well as earnings from the likes of Microsoft and Tesla over the coming days.A sense of calm returned to trading floors after Monday’s rout, which was sparked by DeepSeek’s unveiling of its R1 chatbot that has apparently shown the ability to match the capacity of US AI pace-setters for a fraction of the investments made by American companies.The news hammered tech firms Monday, with US chip giant and market darling Nvidia collapsing almost 17 percent and wiping almost $600 billion from its market capitalisation — a record single-day loss for a publicly traded company.The firm has been at the forefront of a rush by investors into all things linked to AI, pushing it up around 1,900 percent in the past five years. However, Tuesday saw a tech sector rebound, with Nvidia climbing 8.8 percent as analysts said the selling may have been a little overdone and suggested a pullback in a recent rally may have been needed.Others said there were also doubts over whether DeepSeek’s AI was developed as cheaply as it claims.DeepSeek’s arrival raised questions about whether the vast sums of cash invested in AI in the past few years may have been overdone, but observers said the industry could benefit in the long term.Billionaire investment giant and founder of Point72 Asset Management Steve Cohen said the emergence of the startup could boost AI development.And Malik Ahmed Khan at Morningstar said he expected US companies to over time “replicate some of the AI techniques that DeepSeek leveraged to drive the cost of R1 down, as a means of reducing their own model training and inference costs, potentially lowering medium- to long-term capital expenditures”.All three main indexes rose Tuesday, with the Nasdaq putting on two percent and the S&P 500 almost one percent — both clawing back most of their losses.Tokyo followed suit, having taken a heavy hit over the previous two days as its chip companies tanked. There were also gains in Sydney, Wellington and Mumbai, though Bangkok dipped.Asia’s other markets were closed for holidays.The Fed’s policy meeting is expected to see it stand pat on interest rates but its post-meeting statement, and comments by boss Jerome Powell, will be pored over for an idea about the future as Donald Trump kicks off his second term.The US president has called on the bank to lower rates, but there are worries his plans to slash taxes, regulations and immigration — as well as impose tariffs on imports — will reignite inflation.The prospect of borrowing costs staying elevated boosted the dollar, which was given an extra lift Monday when Trump said he wanted universal tariffs “much bigger” than the 2.5 percent suggested by Treasury Secretary Scott Bessent.Traders are also awaiting the European Central Bank’s latest policy meeting, with some analysts expecting a small rate cut. – Key figures around 0630 GMT -Tokyo – Nikkei 225: UP 1.0 percent at 39,414.78 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: Closed for a holidayShanghai – Composite: Closed for a holidayEuro/dollar: UP at $1.0438 from $1.0433 on TuesdayPound/dollar: UP at $1.2451 from $1.2440Dollar/yen: DOWN at 155.10 yen from 155.53 yen Euro/pound: DOWN at 83.83 pence from 83.84 pence West Texas Intermediate: DOWN 0.2 percent at $73.61 per barrelBrent North Sea Crude: DOWN 0.2 percent at $77.31 per barrelNew York – Dow: UP 0.3 percent at 44,850.35 (close)London – FTSE 100: UP 0.4 percent at 8,533.87 (close)

15 dead in India stampede at Hindu mega-festival

A pre-dawn stampede at the world’s largest religious gathering killed at least 15 people in India Wednesday, with many more injured after a surging crowd spilled out of a police cordon and trampled bystanders. Deadly crowd incidents are frequent occurrence at Indian religious festivals, including the Kumbh Mela, which attracts tens of millions of devotees every 12 years to the northern city of Prayagraj.As pilgrims rushed to participate in a sacred day of ritual bathing, people sleeping and sitting on the ground near the rivers told AFP they were trampled by huge swells of devotees coming towards them in the darkness.”I was sitting near a barricade, and during the pushing and shoving, the entire crowd fell on top of me, trampling me as it moved forward,” Pilgrim Renu Devi, 48, told AFP. “When the crowd surged, elderly people and women were crushed, and no one came forward to help.”Rescue teams carrying victims from the accident site weaved through piles of clothes, shoes and other discarded belongings. Police were seen carrying stretchers bearing the bodies of victims draped with thick blankets.”At least 15 people” were killed with dozens more injured, a doctor at a hospital tending to survivors told AFP, speaking on condition of anonymity as they were not authorised to talk to media. Authorities have yet to officially confirm the number of dead in the stampede, which took place around 1:00 am (1930 GMT Tuesday).Prime Minister Narendra Modi said the accident was “extremely sad” and offered his “deepest condolences” to relatives of those killed. “I wish for the speedy recovery of all injured,” he added. Dozens of relatives were anxiously waiting for news outside a large tent serving as a purpose-built hospital for the festival around one kilometre (0.6 miles) from the disaster site.- ‘Please cooperate’ -The six-week Kumbh Mela is the single biggest milestone on the Hindu religious calendar.Wednesday marks one of the holiest days in the festival, when saffron-clad holy men lead millions in a sin-cleansing ritual of bathing at the confluence of the Ganges and Yamuna rivers.Instead, officials were strolling the festival with loudhailers pleading with pilgrims to keep away from the disaster site and bathe at other locations.”We humbly request all devotees do not come to the main bathing spot,” said one festival staffer, his voice crackling through his megaphone. “Please cooperate with security personnel.”The Uttar Pradesh state government, responsible for staging the festival, said millions had already bathed in the waterways between midnight and the early morning. Chief Minister Yogi Adityanath told reporters that medical workers were treating those seriously injured in the crush, adding that the situation was “under control”.Indian opposition leader Rahul Gandhi blamed the disaster on poor crowd management that prioritised the comfort of prominent pilgrims.”Mismanagement and the administration’s special focus on VIP movement instead of common devotees are responsible for this tragic incident,” he wrote on social media. – ‘My family got scared’ -Railway official Manish Kumar said numerous special train services scheduled to transport pilgrims had been halted due to massive crowding at Prayagraj. Some devotees decided to make an early exit from the city.”I heard the news and saw the bathing site,” attendee Sanjay Nishad told AFP.”My family got scared, so we’re leaving.” The Kumbh Mela is rooted in Hindu mythology, a battle between deities and demons for control of a pitcher containing the nectar of immortality.Organisers have likened the scale of this year’s festival to that of a temporary country, forecasting up to 400 million pilgrims would visit before the final day on February 26. Mindful of the risk of deadly crowd accidents, police this year installed hundreds of cameras at the festival site and on roads leading to the sprawling encampment, mounted on poles and a fleet of overhead drones. The surveillance network is fed into a sophisticated command and control centre that is meant to alert staff if sections of the crowd get so concentrated that they pose a safety threat. More than 400 people died after they were trampled or drowned at the Kumbh Mela on a single day of the festival in 1954, one of the largest tolls in a crowd-related disaster globally.Another 36 people were crushed to death in 2013, the last time the festival was staged in the northern city of Prayagraj. 

Inde: au moins 15 morts au pèlerinage géant hindou de la Kumbh Mela

Au moins 15 personnes ont été tuées et beaucoup d’autres blessées mercredi à Prayagraj, dans le nord de l’Inde, lors d’une bousculade pendant le pèlerinage hindou géant de la Kumbh Mela.Organisé tous les 12 ans, ce rassemblement, présenté comme le plus important de tous les temps, réunit des dizaines de millions de fidèles venus de tout le pays et de l’étranger pour s’immerger au confluent des fleuves sacrés du Gange et de la Yamuna.”Nous avons au moins 15 morts pour l’instant”, a déclaré sous couvert d’anonymat à l’AFP un médecin de l’hôpital de tentes installé sur le site du festival, où les victimes ont été évacuées.Les autorités n’ont pour l’heure publié aucun bilan.Le Premier ministre ultranationaliste hindou Narendra Modi a présenté aux victimes ses “plus sincères condoléances aux fidèles qui ont perdu un proche”, sans toutefois évoquer leur nombre précis.  Selon les témoignages recueillis par l’AFP, l’accident s’est produit en pleine nuit, alors que la foule se dirigeait vers les berges des fleuves pour le premier bain de mercredi, annoncé comme le point d’orgue du pèlerinage.”J’étais assis près d’une barricade, tout le monde m’est tombé dessus pendant le mouvement de foule”, a raconté à l’AFP Renu Devi, 48 ans. “Quand la foule a surgi, les personnes âgées et les femmes ont été écrasées, personne n’est venu les aider”.Fidèles et secouristes sont rapidement intervenus pour évacuer les victimes, certaines inanimées, au milieu d’un terrain jonché de vêtements, de chaussures ou d’objets abandonnés dans la panique, a constaté un photographe de l’AFP.”Ma belle-fille Hukum Lodhi a été piétinée. Nous l’avons secourue, ainsi que sa fille de 15 ans. La fille a survécu mais ma belle-fille est morte”, a-t-il ajouté.- “Mauvaise gestion” -Le chef de l’opposition indienne, Rahul Gandhi, n’a pas tardé à dénoncer la responsabilité des autorités dans l’accident.”La mauvaise gestion et la préférence accordée par les autorités aux personnalités plutôt qu’aux simples fidèles sont responsables de ce tragique incident”, a dénoncé le chef du Congrès sur X.”Il est très difficile de contrôler des foules comme ça”, avait déclaré plus tôt le chef de l’exécutif de l’Etat, Yogi Adityanath. “La  sécurité des pèlerins est la chose la plus importante pour nous”.La Kumbh Mela 2025 a fait l’objet d’une intense promotion du gouvernement du Premier ministre ultranationaliste hindou Narendra Modi.Si le bain rituel prévu mercredi par le groupe religieux des Akharas a été annulé, l’accident n’a pas dissuadé la grande masse des pèlerins. Selon le gouvernement d’Uttar Pradesh, plusieurs millions s’étaient déjà baignés en milieu de matinée.Les rassemblements religieux sont régulièrement le théâtre d’accidents meurtriers en Inde, en raison d’une gestion des foules défaillante et de lacunes en matière de sécurité.En juillet dernier, plus de 120 personnes avaient trouvé la mort, déjà dans l’Etat de l’Uttar Pradesh, lors d’une bousculade à un rassemblement auquel participaient plus de 250.000 fidèles pour écouter un célèbre prédicateur hindou.- Précédents -La Kumbh Mela a déjà été le théâtre de bousculades meurtrières dans le passé. En 1954, plus de 400 personnes avaient été tuées, piétinées ou noyées, en une seule journée.Lors de sa précédente édition en 2013, le festival avait cette fois été endeuillé par la mort de 36 personnes lors d’un énorme mouvement de foule survenu dans la gare de Prayagraj.Prévue du 13 janvier au 26 février, l’édition 2025 de la Kumbh Mela a été présentée comme celle de tous les records. Les autorités ont annoncé plus de 400 millions de participants, ce qui en ferait le plus grand rassemblement de tous les temps.Les bains rituels qui y sont organisés permettent aux fidèles, selon la tradition hindoue, de laver leurs péchés et de se libérer du cycle des renaissances et des réincarnations.La précédente édition avait attiré 120 millions de pèlerins, selon les autorités.A titre de comparaison, le pèlerinage de La Mecque, en Arabie saoudite, a rassemblé environ 1,8 million de musulmans en 2024.Pour accueillir les fidèles, les organisateurs ont bâti autour des rives des fleuves une véritable ville de tentes et de préfabriqués étendue sur une superficie équivalente aux deux tiers de la presqu’île new-yorkaise de Manhattan.Plus de 40.000 policiers sont mobilisés pour tenter d’assurer la sécurité de l’événement, selon les autorités, qui ont cette année recours à un réseau de caméras, des drones et l’intelligence artificielle pour compter la foule et gérer ses déplacements.

Inde: au moins 15 morts au pèlerinage géant hindou de la Kumbh Mela

Au moins 15 personnes ont été tuées et beaucoup d’autres blessées mercredi à Prayagraj, dans le nord de l’Inde, lors d’une bousculade pendant le pèlerinage hindou géant de la Kumbh Mela.Organisé tous les 12 ans, ce rassemblement, présenté comme le plus important de tous les temps, réunit des dizaines de millions de fidèles venus de tout le pays et de l’étranger pour s’immerger au confluent des fleuves sacrés du Gange et de la Yamuna.”Nous avons au moins 15 morts pour l’instant”, a déclaré sous couvert d’anonymat à l’AFP un médecin de l’hôpital de tentes installé sur le site du festival, où les victimes ont été évacuées.Les autorités n’ont pour l’heure publié aucun bilan.Le Premier ministre ultranationaliste hindou Narendra Modi a présenté aux victimes ses “plus sincères condoléances aux fidèles qui ont perdu un proche”, sans toutefois évoquer leur nombre précis.  Selon les témoignages recueillis par l’AFP, l’accident s’est produit en pleine nuit, alors que la foule se dirigeait vers les berges des fleuves pour le premier bain de mercredi, annoncé comme le point d’orgue du pèlerinage.”J’étais assis près d’une barricade, tout le monde m’est tombé dessus pendant le mouvement de foule”, a raconté à l’AFP Renu Devi, 48 ans. “Quand la foule a surgi, les personnes âgées et les femmes ont été écrasées, personne n’est venu les aider”.Fidèles et secouristes sont rapidement intervenus pour évacuer les victimes, certaines inanimées, au milieu d’un terrain jonché de vêtements, de chaussures ou d’objets abandonnés dans la panique, a constaté un photographe de l’AFP.”Ma belle-fille Hukum Lodhi a été piétinée. Nous l’avons secourue, ainsi que sa fille de 15 ans. La fille a survécu mais ma belle-fille est morte”, a-t-il ajouté.- “Mauvaise gestion” -Le chef de l’opposition indienne, Rahul Gandhi, n’a pas tardé à dénoncer la responsabilité des autorités dans l’accident.”La mauvaise gestion et la préférence accordée par les autorités aux personnalités plutôt qu’aux simples fidèles sont responsables de ce tragique incident”, a dénoncé le chef du Congrès sur X.”Il est très difficile de contrôler des foules comme ça”, avait déclaré plus tôt le chef de l’exécutif de l’Etat, Yogi Adityanath. “La  sécurité des pèlerins est la chose la plus importante pour nous”.La Kumbh Mela 2025 a fait l’objet d’une intense promotion du gouvernement du Premier ministre ultranationaliste hindou Narendra Modi.Si le bain rituel prévu mercredi par le groupe religieux des Akharas a été annulé, l’accident n’a pas dissuadé la grande masse des pèlerins. Selon le gouvernement d’Uttar Pradesh, plusieurs millions s’étaient déjà baignés en milieu de matinée.Les rassemblements religieux sont régulièrement le théâtre d’accidents meurtriers en Inde, en raison d’une gestion des foules défaillante et de lacunes en matière de sécurité.En juillet dernier, plus de 120 personnes avaient trouvé la mort, déjà dans l’Etat de l’Uttar Pradesh, lors d’une bousculade à un rassemblement auquel participaient plus de 250.000 fidèles pour écouter un célèbre prédicateur hindou.- Précédents -La Kumbh Mela a déjà été le théâtre de bousculades meurtrières dans le passé. En 1954, plus de 400 personnes avaient été tuées, piétinées ou noyées, en une seule journée.Lors de sa précédente édition en 2013, le festival avait cette fois été endeuillé par la mort de 36 personnes lors d’un énorme mouvement de foule survenu dans la gare de Prayagraj.Prévue du 13 janvier au 26 février, l’édition 2025 de la Kumbh Mela a été présentée comme celle de tous les records. Les autorités ont annoncé plus de 400 millions de participants, ce qui en ferait le plus grand rassemblement de tous les temps.Les bains rituels qui y sont organisés permettent aux fidèles, selon la tradition hindoue, de laver leurs péchés et de se libérer du cycle des renaissances et des réincarnations.La précédente édition avait attiré 120 millions de pèlerins, selon les autorités.A titre de comparaison, le pèlerinage de La Mecque, en Arabie saoudite, a rassemblé environ 1,8 million de musulmans en 2024.Pour accueillir les fidèles, les organisateurs ont bâti autour des rives des fleuves une véritable ville de tentes et de préfabriqués étendue sur une superficie équivalente aux deux tiers de la presqu’île new-yorkaise de Manhattan.Plus de 40.000 policiers sont mobilisés pour tenter d’assurer la sécurité de l’événement, selon les autorités, qui ont cette année recours à un réseau de caméras, des drones et l’intelligence artificielle pour compter la foule et gérer ses déplacements.

C1: Docteur Thuram ou Mister Marcus contre Monaco?

Bien plus décisif avec l’Inter Milan qu’en sélection, Marcus Thuram peut se montrer sous son meilleur jour au public français lors de la réception de Monaco en Ligue des champions, mercredi pour le dernière journée de phase de ligue.L’attaquant conserve son altruisme et son rôle d’ambianceur sous les deux tuniques, mais son efficacité n’est pas du tout la même.Thuram a signé 29 buts et 20 passes décisives en 74 matches en “nerazzurro”, contre deux buts et trois passes en 29 sélections, une bien maigre récolte.Cette saison il a déjà égalé son nombre de buts marqués en Serie A (13) l’an dernier. Et s’il n’en a signé qu’un en C1, il a été précieux, arrachant la victoire à la dernière minute sur le terrain des Young Boys de Berne (1-0) en octobre.Le joueur de 27 ans est le meilleur buteur de son club cette saison avec 14 buts toutes compétitions confondues, devant son capitaine Lautaro Martinez (12).Son entente avec le leader argentin, sans concurrence ou guerre d’ego, est une des clefs du titre de champion d’Italie 2024.”J’écoute beaucoup Lautaro, cela passe très bien entre nous, j’adore jouer avec lui”, disait Marcus Thuram sur DAZN dimanche.- “Travailler beaucoup pour l’équipe” -Simone Inzaghi ne tarit pas d’éloges sur la doublette Thuram/Lautaro, baptisée “ThuLa” en Italie.”Ce qui me frappe le plus avec eux, c’est leur sens du sacrifice pour l’équipe”, disait l’entraîneur intériste sur DAZN. “Être attaquant cela ne veut pas seulement dire marquer des buts, cela veut dire travailler beaucoup pour l’équipe”.”Le système en doublette lui convient bien”, confirme le sélectionneur Didier Deschamps.Ils forment “un des meilleurs duo d’Europe” pour l’entraîneur de Monaco Adi Hütter, qui a eu Marcus Thuram à Mönchengladbach (2019-2021). “Il était jeune, il rigolait trop parfois, mais c’est devenu un joueur exceptionnel”.Sa dernière passe décisive pour Davide Frattesi est un petit bijou: accélération, passement de jambes et dribbles pour le premier but contre Lecce, dimanche. Un beau cadeau aussi pour un partenaire mécontent de son temps de jeu.Cet altruisme est bien une des qualités communes au Docteur Thuram de l’Inter et au Mister Marcus des Bleus.S’il reste dans les plans de Deschamps malgré son manque d’efficacité, c’est aussi pour ça. Il ne rechigne jamais à tirer le premier rideau défensif, ni aux replis, ni aux appels pour offrir des espaces à ses partenaires.- “Toujours le sourire” -“En équipe de France, comparé à l’Inter, je me sens plus dans un rôle d’aider l’équipe à gagner et aider l’équipe à briller. Que ce soit Kylian (Mbappé), Antoine (Griezmann), Olive (Giroud), Randal (Kolo Muani) qui marque, le plus important c’est que l’équipe de France gagne”, expliquait-il pendant l’Euro.Certes, il ne compte que deux buts en Bleu, comme son père Lilian, mais “mon ratio c’est déjà plus que mon père, Deux buts (en 143 sélections), et en quelques minutes”, souriait-il, en repensant à la légendaire demi-finale 1998 France-Croatie (2-1).Car Marcus promène beaucoup de bonne humeur, à l’Inter comme en équipe nationale, l’autre point commun entre le joueur de club et de sélection.”Marcus a toujours le sourire au château (de Clairefontaine), c’est quelqu’un de solaire, qui a une bonne éducation. Il fait du bien dans le groupe, où il est apprécié”, dit-on dans l’encadrement des Bleus.”Je le vois toujours avec le sourire”, soulignait Didier Deschamps pendant l’Euro-2024.Marcus n’hésite pas non plus à se muer en meneur sur le plan politique en Bleu. En Allemagne cet été il avait pris la parole avec autorité “pour que le RN ne passe pas”.A Milan, il fait partie des boute-en-train. Il s’entend à merveille avec Hakan Calhanoglu et Marko Arnautovic et ils mettent à eux trois l’ambiance dans le vestiaire, organisent des dîners.Une fois le titre de champion acquis en avril dernier, Thuram, masqué d’improbables lunettes de soleil, avait appelé en pleine nuit en direct sur Instagram avec Calhanoglu tous leurs coéquipiers et Steven Zhang, alors propriétaire de l’Inter, pour lui demander un cadeau car ils lui avaient coûté “zéro euro” (ils sont tous deux arrivés libres).Un tel sourire n’a pas de prix.