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Une vigie du climat menacée par les coupes de Trump dans la science

Dans son laboratoire de Californie, Ralph Keeling soupire devant la courbe mise au point par son père pour mesurer la quantité de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Car après 67 ans d’existence, le sort de cet “indicateur majeur du changement climatique” est incertain sous l’administration Trump.Les Etats-Unis “ont besoin de cette information, il n’y a aucun doute là-dessus”, affirme à l’AFP ce professeur de géochimie à l’Institut d’océanographie Scripps de San Diego.Son père, Charles David Keeling, a décidé dès 1958 d’évaluer les concentrations atmosphériques de CO2 au sommet du volcan Mauna Loa, à Hawaï. Cela a donné naissance à la courbe de Keeling, qui représente aujourd’hui la plus ancienne série de mesures continues retraçant l’évolution de ce gaz à effet de serre, produit par la combustion des énergies fossiles. Ce graphique “a montré très tôt que l’activité humaine avait un impact sur l’ensemble de la planète”, même quand les effets du changement climatique n’étaient pas encore palpables, rappelle Ralph Keeling.Aujourd’hui encore, il s’agit d’une vigie essentielle du climat. Elle fournit une base de réflexion pour que les agriculteurs modifient leurs cultures face au réchauffement, ou que les assureurs adaptent leur couverture face à la multiplication des incendies, résume le professeur.”Il s’agit de données très solides, mais le programme qui les produit est fragile”, regrette-t-il.- “Préoccupant” -Les inquiétudes sont apparues début mars, lorsque le département pour l’efficacité gouvernementale d’Elon Musk a recommandé d’annuler d’ici fin août le bail du bureau de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) à Hawaï. Cette antenne, située dans la ville d’Hilo, est notamment chargée de la maintenance des mesures au sommet du Mauna Loa. Mais les scientifiques sur place risquent bien plus que de devoir travailler sans bureau. La NOAA, organe clé de la recherche climatique américaine, est visée par des centaines de licenciements depuis le retour au pouvoir de Donald Trump – qui a qualifié le changement climatique de “canular” lors de son premier mandat.La Maison Blanche souhaite également amputer le budget de l’agence de 1,6 milliard de dollars, selon des documents révélés mi-avril par le New York Times. Le plan envisage aussi la suppression de sa branche consacrée à la recherche océanique et atmosphérique.”C’est préoccupant”, lâche M. Keeling.Au sommet du Mauna Loa, un observatoire abrite des machines de l’Institut Scripps et de la NOAA, qui mesurent en parallèle la concentration atmosphérique de CO2 à 3.400 mètres d’altitude. Pour s’assurer qu’elles fonctionnent correctement, les scientifiques locaux recueillent aussi régulièrement des échantillons d’air dans des bonbonnes en verre, en suivant la méthode mise au point par son père il y a six décennies à San Diego.Depuis cette époque, d’autres pays ont appris à mesurer la quantité de CO2 dans l’atmosphère, grâce à de nouvelles méthodes impliquant parfois des satellites.Mais elles ne suffisent pas à elles seules, selon M. Keeling. “Ces efforts supplémentaires partent du principe que la colonne vertébrale mise en place par Scripps et la NOAA est toujours là. Ils s’appuient sur une colonne vertébrale plutôt que de la remplacer”, explique-t-il.- “Ridicule” -Contactée par l’AFP, la NOAA a refusé d’indiquer l’impact potentiel des coupes envisagées sur son programme gérant la courbe de Keeling.”Nous ne discutons pas des questions de management interne et nous ne donnons pas d’entretiens spéculatifs”, a répondu l’agence, en précisant qu’elle “reste fidèle à sa mission” pour “garantir la résilience environnementale et économique” des Etats-Unis.Un discours loin de rassurer Tim Lueker, qui a passé toute sa carrière au sein du programme de mesures atmosphériques lancé par l’Institut Scripps.L’administration Trump “ne fait pas ces coupes pour économiser de l’argent. Ce qui se passe est tellement évident”, soupire le scientifique.A 67 ans, il s’inquiète d’une attaque en règle contre les sciences du climat, car le gouvernement a ordonné à la NOAA de recenser les financements accordés aux projets mentionnant les termes “crise climatique”, “énergie propre”, “qualité environnementale” ou “pollution”.”L’idée d’économiser de l’argent pour le peuple américain est ridicule, quand on compare le coût d’un avion de chasse au budget annuel de la NOAA pour la recherche climatique”, conclut-il.

South Africa sets up inquiry into slow apartheid justiceWed, 30 Apr 2025 15:57:53 GMT

South African President Cyril Ramaphosa announced Wednesday a judicial inquiry into claims of deliberate delays in prosecuting apartheid-era crimes three decades after the end of white-minority rule.The Truth and Reconciliation Commission (TRC) created in 1996 exposed crimes, including murder and torture, carried out during apartheid but few of these cases have progressed to trial.”Allegations of …

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Matisse: un an après le meurtre de l’ado, une journée d’hommages et de “lutte contre la violence”

“Pour que son décès ne soit pas vain”: un an après la mort de Matisse, 15 ans, poignardé par un autre mineur qui sera jugé dans un mois, plusieurs centaines de personnes ont participé mercredi à Châteauroux à une journée d’hommage et de “lutte contre la violence chez les jeunes”.”Les adultes ne sont pas des ennemis, il ne faut pas hésiter à parler quand les jeunes voient des choses ou remarquent des comportements”, a martelé le papa de Matisse, Christophe Marchais, rencontré par l’AFP en préambule de cette journée de la “loutre”, clin d’oeil au surnom de son fils, tué de plusieurs coups de couteau le 27 avril 2024, par un adolescent du même âge.Un an après le drame, les images de l’animal marin décorent toujours une partie des vitrines de la cité castelroussine et la douleur reste vive pour les quelques centaines de personnes présentes à cette journée symbolique, à laquelle ont aussi participé les deux parents de Matisse.Cette initiative est le fruit de leur volonté, née le jour de ses obsèques, où ils avaient formulé le souhait de “parler aux jeunes, aller les voir dans les clubs, dans les collèges”. Elle a notamment été organisée par le club de foot de Matisse, dont plusieurs jeunes adhérents se disent encore “très marqués”.”Aujourd’hui, parler aux jeunes est devenu notre idée, notre combat”, a dit Christophe Marchais dans l’après-midi, devant un portrait de son fils.Toute la journée, il a accompagné avec beaucoup de tendresse et une forte émotion des dizaines d’adolescents, la plupart portant un badge à l’effigie du garçon et venus participer à des ateliers de sport ou d’expression artistique et honorer Matisse.”Il faut que les jeunes comprennent que la violence touche tout le monde et qu’elle ne sera jamais une solution”, a lancé un garçon.L’objectif, c’est de “faire prendre conscience des dégâts de la violence chez les jeunes”, a assuré Christophe Marchais, toujours très ému, et souhaitant que son fils devienne “un symbole de cette lutte”.Régulièrement, des voix associatives et politiques s’élèvent pour essayer d’endiguer les vagues de violence chez les jeunes, des débats renforcés tout récemment après le meurtre jeudi dernier à Nantes d’une lycéenne de 15 ans. Elle a tuée par un jeune garçon de 16 ans de 57 coups de couteau, dans sa salle de classe.- “Pas des magiciens” -“On n’est pas des magiciens”, a déclaré le papa de l’adolescent. “Il faut toucher les enfants, certes, mais il faut aussi toucher les parents. Les gens sont démunis”.Venu expliquer les comportements violents chez les jeunes, Marwan Mohammed, sociologue au CNRS, a décrit un drame “grave mais rare” et salué la “force de s’engager” de la famille endeuillée.”Nous nous efforçons de transformer notre tristesse en immense bienveillance”, a expliqué la maman de l’ado, Cécile Cacciatori.Le maire de la ville Gil Avérous (DVD) a lui évoqué l'”immense chagrin” et la “douleur infinie” de “toute une ville”, assurant que tous “s’associaient” à la peine des parents face à ce “fléau d’ultra-violence”.Le procès de l’adolescent accusé du meurtre se tiendra du 26 au 28 mai, à huis clos, devant le tribunal pour enfants de Châteauroux. Après les faits, la nationalité afghane du principal suspect et de sa mère – en situation régulière en France -, avait conduit plusieurs figures de l’extrême droite à dénoncer la “politique migratoire” du gouvernement.Le père “attend que la justice soit ferme” en rendant “une peine exemplaire” pour envoyer un message, “parce qu’il y en a d’autres des jeunes +borderlines+” et parfois “violents”, a-t-il expliqué. Avec ce drame, “on nous a collé +perpète+, que vont penser ces jeunes capables de faire le terrible pas, s’ils se disent que c’est pas cher payé ?”

Au procès Kardashian, le plus papy des braqueurs et ses fils tout dévoués

D’Aomar Ait Khedache, on retient le cliquetis entêtant de sa canne, le silence de la cour d’assises quand il écrit lentement ses réponses sur son cahier d’écolier, et ses fils. Sourd, presque muet, souffrant de mille maux, le cerveau présumé du vol violent de Kim Kardashian est le plus papy de ses braqueurs.”J’ai un mal fou à communiquer avec lui”, confesse son avocat Frank Berton. “Moi aussi”, souffle le fils cadet d’Aomar Ait Khedache, venu témoigner à la barre.Déjà condamné à plusieurs reprises pour des faits similaires, “Omar le vieux”, comme on le surnomme, encourt la perpétuité pour le braquage et la séquestration de la star des influenceurs. “Aujourd’hui il vit où, comment et avec qui ?”, demande son conseil.”Il vit seul avec son chien dans son appartement. On fait des travaux pour l’adapter parce que sa santé se détériore de jour en jour. Dans les toilettes, la salle de bain. On élargit les accès au cas où plus tard, il aurait besoin d’un fauteuil. On le voit de plus de plus se replier sur lui-même”. Les mots de son fils, Aomar Ait Khedache les voit apparaître en larges caractères blancs sur le grand écran noir placé devant lui. Impossible de savoir ce qu’il en pense ou s’il lit tout.A presque 69 ans – il en fait dix de plus avec sa silhouette voutée et ses lunettes de travers – il n’entend presque plus rien malgré l’imposant implant auditif fixé à son crâne dégarni et ne peut plus parler: il écrit ses réponses à la main, sous un rétroprojecteur. L’interrogatoire dit de personnalité, auquel se prêtent ces jours-ci les dix accusés, est techniquement moins périlleux que prévu car l’accusé avait résumé sa vie dans une longue lettre à sa juge, en 2017, depuis sa prison. Le président David De Pas la lit: l’arrivée en Algérie à sept ans avec un père sévère, ancien soldat dans l’armée française devenu fonctionnaire à Paris, la fratrie de dix enfants, les HLM. Le premier amour et “mariage en blanc” avec Agnès, la vie qui s’arrête quand elle décède en 1977 dans un incendie, enceinte de sept mois, alors que lui est en prison – pour vol, déjà.- “Kermesse dans la tête” -L’hospitalisation et le traitement qui suivent ce choc traumatique déclenchent les premiers acouphènes – “j’ai une kermesse dans la tête et aucun moment de répit” – avait-il écrit.Avec sa nouvelle femme, il ouvre des restaurants, élève ses deux fils, divorce. Entre en cavale en 2010 pour échapper à une condamnation pour trafic de stupéfiants – il se dit innocent – rencontre “Cathy” (jugée avec lui, soupçonnée d’avoir été complice).Dans la lettre, souligne le président, Aomar Ait Khedache évoque les condamnations et les séjours en prison, jamais leur raison.  “Influence”, “entourage”, écrit sur sa feuille à petits carreaux l’accusé, semblant se moquer que le président trouve sa réponse “un peu facile”.  – “On peut dire que vous avez eu le goût de l’adrénaline ?  – Je n’aime pas le risque, je ne suis pas joueur.” Le président tente autre chose. C’est dans cette même salle d’audience qu’il avait été condamné en 1985, déjà pour braquage, lui rappelle-t-il.”Et alors”, écrit l’accusé, laconique.Pas plus de chance côté avocate générale, qui essaie de lui faire détailler sa dernière condamnation, en 2017: un “saucissonnage”, un an avant le braquage de Kim Kardashian, d’une dame de 90 ans, suivie dans son hôtel particulier à Neuilly (Hauts-de-Seine). “Oui”, écrit le sexagénaire.Arrive à la barre son fils aîné, Harminy Ait Khedache, 37 ans, soupçonné, lui, d’avoir été le “chauffeur” le soir du braquage. Le président lui lit ce que son père avait dit aux juges pendant l’enquête: “Est-ce que mon fils va apprendre que je ne suis pas son père biologique ?”.L’accusé est en larmes. “Il ne sait pas que je le sais depuis l’âge de six ans”, articule-t-il. “Je suis entièrement dévoué à mon père, c’est ma façon de montrer que je l’aime”.Son père lève les yeux de son écran, agité, ému. Il regarde son fils. “Votre père a abusé de cet amour ?”, interroge le président.Quand “il me demande quelque chose, je le vois comme du temps passé avec lui”, sanglote-t-il. “C’est pour ça que parfois, je peux faire des choses sans réfléchir.”

Stocks retreat as US GDP slumps rattles confidence

Stocks slid on Wall Street on Wednesday, pulling European indexes off earlier highs after the US economy contracted in the first quarter, heightening fears about the fallout of President Donald Trump’s tariffs blitz on the world’s largest economy.Instead of increasing slightly as analysts expected, US GDP fell 0.3 percent — a stark reversal from the 2.4 percent growth seen in the fourth quarter of last year.In particular, consumer spending slowed to 1.8 percent, while a later report by the Commerce Department showed the Federal Reserve’s preferred inflation gauge rose 2.3 percent in March, down from 2.7 percent in February but still slightly higher than most analysts expected.”This puts the Fed in an uncomfortable position: Inflation risks are rising even as growth slows” — a perfect recipe for “stagflation”, said Christopher Boucher, investment director at ABN AMRO Investment Solutions.”This uncertainty is likely to weigh on consumer spending, which has supported the American economy up to now,” he said.The report also bodes ill for US labour market data on Friday, which could reveal a larger-than-expected slowdown in hiring as firms brace for tariff turmoil.”Although the precise extent to which tariffs will dampen growth remains unclear, the prevailing view is that the trajectory will be downward rather than upward,” said Jochen Stanzl, chief market analyst at CMC Markets.European stocks had broadly advanced earlier following data that showed the eurozone economy expanded more than expected in the first quarter, despite the uncertainty over tariffs.But shares in German auto giants Volkswagen and Mercedes-Benz slumped after they reported big drops in the first-quarter net profit.Mercedes-Benz and US-European auto giant Stellantis also suspended their annual financial guidance due to uncertainty over Trump’s 25-percent tariffs on car imports, though the US leader softened the levies on Tuesday.In Asia, data on Wednesday showed that tit-for-tat tariffs between the United States and China began to bite in April, as Chinese manufacturing activity contracted at its fastest pace since July 2023.That came after Chinese exports soared more than 12 percent last month as businesses rushed to get ahead of the swingeing tariffs.”Tariffs are a lose-lose proposition, and the PMI data is our first official look at how it’s affecting China. Our take is that there’s a clear negative shock taking place,” said Lynn Song, chief economist for Greater China at ING.Hong Kong’s stock market advanced, but Shanghai slipped.Tokyo rose, boosted by a 7.1 percent surge in Sony fuelled by a report that it is considering spinning off its chip unit — a move investors hope will unlock value in the Japanese entertainment and electronics company.Equities had clawed back much of the losses suffered in early April as Trump has shown more flexibility on some issues and as governments hold talks with Washington.US Commerce Secretary Howard Lutnick said he had reached a deal with a country but did not name it, while Treasury Secretary Scott Bessent said progress had been made with India, South Korea and Japan. Oil prices extended losses on concerns that the trade war will slow growth and reduce demand, and as traders expect a stronger increase in oil production by OPEC+.- Key figures at 1540 GMT -New York – Dow: DOWN 0.6 percent at 40,279.72 pointsNew York – S&P 500: DOWN 0.9 percent at 5,510.05New York – Nasdaq DOWN 1.4 percent at 17,224.20London – FTSE 100: UP 0.4 percent at 8,494.85 (close)Paris – CAC 40: UP 0.5 percent at 7,593.87 (close)Frankfurt – DAX: UP 0.3 percent at 22,496.98 (close)Tokyo – Nikkei 225: UP 0.6 percent at 36,045.38 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: UP 0.5 percent at 22,119.41 (close)Shanghai – Composite: DOWN 0.2 percent at 3,279.03 (close)Euro/dollar: DOWN at $1.1342 from $1.1390 on TuesdayPound/dollar: DOWN at $1.3338 from $1.3399 Dollar/yen: UP at 142.82 yen from 142.22 yenEuro/pound: DOWN at 85.00 pence from 85.08 penceWest Texas Intermediate: DOWN 0.8 percent at $59.91 per barrelBrent North Sea Crude: DOWN 1.0 percent at $62.62 per barrel

Les Bourses européennes terminent la séance en hausse

Les Bourses européennes ont clôturé en hausse mercredi, à l’issue d’une séance en dents de scie marquée par la publication du PIB américain du premier trimestre, en repli, et de celui de la zone euro sur la même période, en progression.Après une incursion en terrain négatif, les principaux indices du Vieux Continent ont finalement terminé sur des gains. Paris a avancé de 0,50%, Francfort de 0,32% et Londres de 0,37%.

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Les Français mettent plus d’oeufs dans leur panier

Qui, de la poule ou de l’oeuf, est responsable de la ruée temporaire des consommateurs sur les fragiles boîtes de six en début d’année? La peur d’une pénurie face aux images venues des Etats-Unis et l’appétit grandissant des Français pour les oeufs ont fini par créer des tensions.”Les images passées à la télévision avec des rayons vides aux Etats-Unis fin février, coïncidant avec des rayons pas toujours pleins en France, ont créé un effet panique comme au moment du Covid avec le papier toilette”, explique Loïc Coulombel, directeur de Gruppo Eurovo et vice-président de l’interprofession des oeufs (CNPO).La presse locale puis des médias nationaux évoquent début mars de possibles “pénuries” alors que l’hypothèse est évacuée par les producteurs interrogés, qui parlent de tensions locales d’approvisionnement.Certains évoquent le contexte de grippe aviaire, qui a explosé aux Etats-Unis mais épargné la France cette année. D’autres pays européens ont souffert (Pologne, Hongrie) mais les oeufs non français sont rarissimes dans les rayons des supermarchés.”Quand on parle de tensions, de pénuries, ça incite à stocker”, poursuit Loïc Coulombel.Sur les trois premiers mois de 2025, les achats d’oeufs ont augmenté de 4,2%, selon le CNPO.Certes une augmentation. Mais cela suit la tendance des dernières années avec des Français qui privilégient les sources de protéines moins coûteuses (oeufs et poulet) face à l’inflation.En 2024, la consommation a augmenté de 4,7%, après +3,9% en 2023. Selon le CNPO, cela équivaut à environ 300 millions d’oeufs consommés en plus chaque année.- La poule aux oeufs d’or -En mars, les prix payés aux éleveurs pour les oeufs de consommation ont augmenté de 17,3% sur un mois et de 21,8% sur un an, une hausse expliquée “par des productions d’oeufs limitées (en France comme en Europe) face à une forte demande”, selon Agreste, le service statistique du ministère de l’Agriculture.Ce mois-là, la production d’oeufs a progressé de 3% en France, moins vite que la consommation. La filière n’arrive pas à retrouver ses niveaux de production de 2021, avant la dernière flambée de grippe aviaire dans le pays, qui a pris fin avec la vaccination obligatoire des canards à partir de fin 2023.Pour rester quasiment autosuffisant et répondre à la hausse de la consommation, le CNPO estime qu’il faudrait construire 300 poulaillers d’ici 2030, soit une capacité supplémentaire d’un million de poules par an.Après avoir lancé son plan de filière l’année dernière, le CNPO a créé un observatoire des nouveaux projets de construction mais il est trop tôt pour faire un bilan d’étape.Le constat qui se dégage est la “lourdeur” des procédures administratives, avec en moyenne plus de deux ans entre un projet et les premières collectes d’oeufs.- Pas d’omelette sans allègements -La filière des poules pondeuses demande, comme la filière des volailles de chair mais aussi la filière porcine, plusieurs allègements.A partir de certains seuils, les élevages doivent répondre aux exigences des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) et des installations industrielles.Les éleveurs voudraient d’abord que le seuil à partir duquel une autorisation environnementale doit être délivrée au lieu d’un simple enregistrement pour un projet ICPE passe de 40.000 à 60.000 poules pondeuses.Le seuil de 40.000 est adossé à la recommandation de la directive européenne sur les émissions industrielles tandis que le seuil de 60.000 figure dans la directive sur l’évaluation des incidences environnementales de certains projets.L’année dernière, la filière avait déjà obtenu du gouvernement français le relèvement du seuil à partir duquel une évaluation de l’impact environnemental d’un projet était obligatoire, pour l’aligner sur la directive européenne dédiée.Mais cela n’est pas suffisant pour la filière qui accuse la loi “industrie verte” de 2023 d’avoir alourdi et rallongé de deux mois la procédure d’enquête publique pour les projets nécessitant une évaluation, qui doivent organiser “deux réunions publiques et créer un site internet obligatoire”.Les éleveurs comptent sur l’examen fin mai à l’Assemblée de la proposition de loi portée par le sénateur LR Laurent Duplomb visant à lever les contraintes pesant sur les agriculteurs pour introduire des amendements correspondant à leurs demandes.”Le gouvernement sera au rendez-vous pour poursuivre la simplification des démarches et lever les entraves qui brident les filières”, a écrit mercredi la ministre de l’Agriculture Annie Genevard sur X. 

Les Français mettent plus d’oeufs dans leur panier

Qui, de la poule ou de l’oeuf, est responsable de la ruée temporaire des consommateurs sur les fragiles boîtes de six en début d’année? La peur d’une pénurie face aux images venues des Etats-Unis et l’appétit grandissant des Français pour les oeufs ont fini par créer des tensions.”Les images passées à la télévision avec des rayons vides aux Etats-Unis fin février, coïncidant avec des rayons pas toujours pleins en France, ont créé un effet panique comme au moment du Covid avec le papier toilette”, explique Loïc Coulombel, directeur de Gruppo Eurovo et vice-président de l’interprofession des oeufs (CNPO).La presse locale puis des médias nationaux évoquent début mars de possibles “pénuries” alors que l’hypothèse est évacuée par les producteurs interrogés, qui parlent de tensions locales d’approvisionnement.Certains évoquent le contexte de grippe aviaire, qui a explosé aux Etats-Unis mais épargné la France cette année. D’autres pays européens ont souffert (Pologne, Hongrie) mais les oeufs non français sont rarissimes dans les rayons des supermarchés.”Quand on parle de tensions, de pénuries, ça incite à stocker”, poursuit Loïc Coulombel.Sur les trois premiers mois de 2025, les achats d’oeufs ont augmenté de 4,2%, selon le CNPO.Certes une augmentation. Mais cela suit la tendance des dernières années avec des Français qui privilégient les sources de protéines moins coûteuses (oeufs et poulet) face à l’inflation.En 2024, la consommation a augmenté de 4,7%, après +3,9% en 2023. Selon le CNPO, cela équivaut à environ 300 millions d’oeufs consommés en plus chaque année.- La poule aux oeufs d’or -En mars, les prix payés aux éleveurs pour les oeufs de consommation ont augmenté de 17,3% sur un mois et de 21,8% sur un an, une hausse expliquée “par des productions d’oeufs limitées (en France comme en Europe) face à une forte demande”, selon Agreste, le service statistique du ministère de l’Agriculture.Ce mois-là, la production d’oeufs a progressé de 3% en France, moins vite que la consommation. La filière n’arrive pas à retrouver ses niveaux de production de 2021, avant la dernière flambée de grippe aviaire dans le pays, qui a pris fin avec la vaccination obligatoire des canards à partir de fin 2023.Pour rester quasiment autosuffisant et répondre à la hausse de la consommation, le CNPO estime qu’il faudrait construire 300 poulaillers d’ici 2030, soit une capacité supplémentaire d’un million de poules par an.Après avoir lancé son plan de filière l’année dernière, le CNPO a créé un observatoire des nouveaux projets de construction mais il est trop tôt pour faire un bilan d’étape.Le constat qui se dégage est la “lourdeur” des procédures administratives, avec en moyenne plus de deux ans entre un projet et les premières collectes d’oeufs.- Pas d’omelette sans allègements -La filière des poules pondeuses demande, comme la filière des volailles de chair mais aussi la filière porcine, plusieurs allègements.A partir de certains seuils, les élevages doivent répondre aux exigences des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) et des installations industrielles.Les éleveurs voudraient d’abord que le seuil à partir duquel une autorisation environnementale doit être délivrée au lieu d’un simple enregistrement pour un projet ICPE passe de 40.000 à 60.000 poules pondeuses.Le seuil de 40.000 est adossé à la recommandation de la directive européenne sur les émissions industrielles tandis que le seuil de 60.000 figure dans la directive sur l’évaluation des incidences environnementales de certains projets.L’année dernière, la filière avait déjà obtenu du gouvernement français le relèvement du seuil à partir duquel une évaluation de l’impact environnemental d’un projet était obligatoire, pour l’aligner sur la directive européenne dédiée.Mais cela n’est pas suffisant pour la filière qui accuse la loi “industrie verte” de 2023 d’avoir alourdi et rallongé de deux mois la procédure d’enquête publique pour les projets nécessitant une évaluation, qui doivent organiser “deux réunions publiques et créer un site internet obligatoire”.Les éleveurs comptent sur l’examen fin mai à l’Assemblée de la proposition de loi portée par le sénateur LR Laurent Duplomb visant à lever les contraintes pesant sur les agriculteurs pour introduire des amendements correspondant à leurs demandes.”Le gouvernement sera au rendez-vous pour poursuivre la simplification des démarches et lever les entraves qui brident les filières”, a écrit mercredi la ministre de l’Agriculture Annie Genevard sur X.