Taliban govt-run corporation takes over luxury Kabul Serena hotel

Afghanistan’s Taliban government took over management of Kabul’s famed Serena hotel on Saturday, a hotel statement said, a luxury property targeted by Taliban attacks during their insurgency. The Kabul Serena Hotel was run for nearly 20 years by the Aga Khan Fund for Economic Development in the Afghan capital and was popular with business travellers and foreign guests. “Kabul Serena Hotel shall be closing its operations effective February 01, 2025,” a statement from Serena on Friday night said. Hotel operations are now handled by the Hotel State Owned Corporation (HSOC), the statement added. “Since opening in 2005, Kabul Serena Hotel has been an integral part of Kabul’s social fabric, an iconic presence in the city, and a symbol of our unwavering commitment to the people of Afghanistan,” the statement said. Taliban government spokesmen did not immediately respond to requests for comment and AFP journalists were not allowed onto the property on Saturday morning. On Saturday, the hotel’s website only showed the statement about the handover and Kabul has been removed from the Serena brand’s list of destinations. The Switzerland-based organisation also did not respond to AFP requests for comment. The Serena has been the target of multiple deadly attacks by the Taliban before they swept to power in 2021, ousting the foreign-backed government.  In 2014, just weeks before a presidential election, four teenage gunmen with pistols hidden in their socks managed to penetrate several layers of security, killing nine people, including an AFP journalist and members of his family. In 2008, a suicide bombing left six dead, in an attack blamed on the current Taliban interior minister, Sirajuddin Haqqani.In 2021, the United States and Britain warned their citizens to avoid hotels in Afghanistan, singling out the Serena, underlining the shaky security situation in the aftermath of the Taliban takeover. In the years since their return to power, however, the Taliban authorities have worked to attract tourism to Afghanistan, touting a return to security. 

Au festival de la BD d’Angoulême, le sacre des autrices et la fin du “boys club”

A Angoulême en 2016, aucune autrice ne figurait dans la sélection du grand prix de la BD. Moins de dix ans plus tard, une femme a décroché ce Graal pour la deuxième année de suite mercredi, sans que ça ne défraie la chronique.Le sacre sans bruit de la Française Anouk Ricard, dessinatrice de l’absurde, en dit long sur la révolution silencieuse qui gagne depuis plusieurs années le 9e art et son festival du sud-ouest de la France, longtemps chasse gardée masculine.”C’est beaucoup mieux pour les femmes”, se réjouit la grande dame de la BD britannique Posy Simmonds, lauréate du grand prix 2024, du haut de ses 79 ans. “La bande dessinée était une sphère très masculine mais, pendant les dernières décennies, il y a beaucoup de femmes qui ont infiltré ce boys club”, dit-elle à l’AFP.Du Japon, où les mangakas femmes se font une place, à la France en passant par la Grande-Bretagne, le temps semble loin où les autrices et dessinatrices devaient se contenter d’albums faits par et pour des hommes.”Quand j’étais étudiante, au début des années 2000, tous les romans graphiques que je lisais étaient écrits par des hommes qui racontaient tous leur désespoir de ne pas avoir de petite amie (…) et ça ne me posait même pas question”, dit à l’AFP la Britannique Lizzy Stewart, dont la BD “Alison” est en lice pour le Fauve d’or du meilleur album de l’année, décerné samedi soir.Jusqu’à ce que, ajoute-t-elle, “la lumière arrive” avec la montée en puissance des autrices.- “Déferlement” -En France, place forte mondiale de la BD où paraissent environ 700 albums par an, la part de dessinatrices et d’autrices ne cesse de grimper: de 4% en 1985 à environ 12% en 2014 à sans doute près du triple aujourd’hui, selon des estimations, dont des figures désormais populaires comme Pénélope Bagieu, Marjane Satrapi ou Catherine Meurisse.”Il y a un déferlement de femmes dans la BD”, résume pour l’AFP Lisa Mandel, venue à Angoulême présenter “Par ailleurs”, recueil de ses pages humoristiques parues dans Le Nouvel Obs. “Dans les écoles de BD, aujourd’hui, la majorité des étudiants sont des étudiantes”, ajoute-t-elle, prédisant une parité hommes-femmes “d’ici 10-15 ans”.Avec pour corollaire, selon elle, une hausse inédite des femmes “fans de BD”.”Quand j’étais plus jeune, c’était rare de connaître des meufs qui s’y connaissaient bien en BD. C’était un truc très masculin”, se souvient celle qui a participé en 2016 à une fronde contre la sous-représentation des autrices à Angoulême.Né en 1974, le festival international de la BD a, de fait, longtemps été un repaire d’hommes et n’a sacré que cinq autrices en 52 éditions. La dessinatrice Florence Cestac, lauréate du grand prix en 2000, affirme toutefois n’y avoir jamais été victime de sexisme. “C’était un milieu masculin mais pas misogyne”, dit-elle à l’AFP.Cette année, au-delà du sacre d’Anouk Ricard, le festival a de nouveau mis en avant la vitalité des autrices, avec une exposition saluant “la plume enchantée” de la mangaka Kamome Shirahama et une autre célébrant des femmes artistes “d’exception”.D’invisibles barrières continuent toutefois de freiner les autrices et certains clichés ont la vie dure.Exemple parmi d’autres, seuls des auteurs ont eu la chance de faire revivre, dans des séries à grand succès, des personnages mythiques de la BD comme Gaston Lagaffe ou Lucky Luke, dont les créateurs ont disparu.”C’est un homme qui l’a fait avant, ça parle d’un homme, on va demander à un homme. Naturellement, les gens ne pensent pas qu’une femme puisse dessiner un personnage d’homme”, analyse Lisa Mandel qui, comme d’autres autrices, a hâte que la question de la représentation des femmes n’en soit plus une.”Peut-être qu’on s’approche du jour où cela ne sera plus important”, espère Lizzy Stewart. “Femme, homme, noir, arabe ou quoi que soit… On sera juste des auteurs, imaginez ça!”

Deux otages israéliens relâchés à Gaza, la libération d’un troisième attendue

Après près de 16 mois de captivité, le Hamas a libéré samedi dans le calme deux otages israéliens, dont le père des deux derniers enfants captifs à Gaza, avant la libération attendue d’un troisième, dans le cadre d’un nouvel échange contre des prisonniers palestiniens.L’Israélien Yarden Bibas et le Franco-Israélien Ofer Kalderon sont retournés en Israël après avoir été remis par les combattants palestiniens au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), selon l’armée.L’Israélo-Américain Keith Siegel doit encore être libéré samedi dans le cadre de ce quatrième échange depuis le début de la trêve le 19 janvier entre Israël et le Hamas palestinien après plus de 15 mois de guerre dévastatrice à Gaza.Le cas de la famille Bibas angoisse Israël, le sort de l’épouse de l’otage libéré et de leurs deux fils restant très incertain. Tous trois avaient été enlevés le 7 octobre 2023 et emmenés à Gaza lors de l’attaque menée par le Hamas dans le sud d’Israël voisin, qui a déclenché la guerre.En 2023, le Hamas avait annoncé la mort dans une frappe isrélienne à Gaza de Shiri Bibas, de Kfir, 2 ans aujourd’hui, et d’Ariel, 5 ans. Mais les autorités israéliennes n’ont jamais confirmé leur décès. “Notre Yarden est censé revenir (…) mais Shiri et les enfants ne sont toujours pas rentrés”, a déclaré leur famille sur Instagram, faisant part d'”émotions tellement mélangées”.Durant la libération de Yarden Bibas et Ofer Kalderon à Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza, des dizaines de combattants du Hamas, masqués et la plupart vêtus de treillis militaires, étaient présents.Mais contrairement aux libérations de jeudi marquées par des scènes de chaos, il n’y avait pas de foules de Palestiniens samedi.Yarden Bibas, 35 ans, et Ofer Kalderon, 54 ans, ont été libérés lors d’une cérémonie rapide, organisée au milieu des bâtiments détruits. Comme à chaque opération, des “certificats” de libération leur ont été remis avant de les confier au CICR.- Sécurité, dignité -M. Kalderon avait été enlevé avec son fils Erez, 12 ans, et sa fille Sahar, 16 ans, qui ont été libérés lors d’une première trêve en 2023.En contrepartie, Israël doit faire sortir de ses prisons 183 détenus palestiniens, selon le Club des prisonniers palestiniens, une ONG de Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.Quinze otages – dix Israéliens et cinq Thaïlandais – et 400 prisonniers palestiniens ont déjà retrouvé la liberté depuis l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu.Durant les six semaines de la première phase de la trêve, 33 otages israéliens au total, dont huit décédés, doivent être remis à Israël contre environ 1.900 prisonniers palestiniens.Le précédent échange, jeudi à Gaza, s’est tenu dans des conditions qui ont provoqué la colère en Israël. Deux jeunes Israéliennes et un octogénaire, ainsi que cinq Thaïlandais, sont alors rentrés en Israël après deux libérations distinctes organisées par le Hamas à Jabalia (nord) et par le Jihad islamique à Khan Younès (sud). La seconde a viré au chaos.Les otages ont dû affronter un long passage au coeur d’une foule hostile et exaltée, sous la protection de combattants cagoulés et armés. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dénoncé des “scènes choquantes” et exigé la “garantie” que les prochaines libérations se feraient “en toute sécurité”.Le CICR a réclamé ensuite “une amélioration” de la sécurité et de la dignité des otages lors des libérations.- Evacuation des blessés -Après l’échange, le point de passage de Rafah entre Gaza et l’Egypte, doit par ailleurs rouvrir conformément à l’accord de trêve, pour la première fois depuis qu’Israël en a pris le contrôle en mai 2024.Cela permettra l’évacuation de malades et blessés, selon des sources du Hamas et proches des négociations. L’Union européenne a déployé vendredi sa mission d’assistance sur place. L’Organisation mondiale de la santé s’attend à ce qu’une cinquantaine de patients soient évacués samedi.Aux termes de l’accord, les négociations doivent reprendre lundi pour discuter des modalités de la deuxième phase. Celle-ci vise à la libération des derniers otages et la fin définitive de la guerre, à laquelle certains membres du gouvernement israélien s’opposent.L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.210 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles et incluant les otages annoncés comme morts.Sur 251 personnes enlevées, 77 sont toujours retenues à Gaza, dont au moins 34 mortes selon l’armée.L’offensive israélienne de représailles a fait au moins 47.460 morts à Gaza en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.burs-dla/tp/ila

Deux otages israéliens relâchés à Gaza, la libération d’un troisième attendue

Après près de 16 mois de captivité, le Hamas a libéré samedi dans le calme deux otages israéliens, dont le père des deux derniers enfants captifs à Gaza, avant la libération attendue d’un troisième, dans le cadre d’un nouvel échange contre des prisonniers palestiniens.L’Israélien Yarden Bibas et le Franco-Israélien Ofer Kalderon sont retournés en Israël après avoir été remis par les combattants palestiniens au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), selon l’armée.L’Israélo-Américain Keith Siegel doit encore être libéré samedi dans le cadre de ce quatrième échange depuis le début de la trêve le 19 janvier entre Israël et le Hamas palestinien après plus de 15 mois de guerre dévastatrice à Gaza.Le cas de la famille Bibas angoisse Israël, le sort de l’épouse de l’otage libéré et de leurs deux fils restant très incertain. Tous trois avaient été enlevés le 7 octobre 2023 et emmenés à Gaza lors de l’attaque menée par le Hamas dans le sud d’Israël voisin, qui a déclenché la guerre.En 2023, le Hamas avait annoncé la mort dans une frappe isrélienne à Gaza de Shiri Bibas, de Kfir, 2 ans aujourd’hui, et d’Ariel, 5 ans. Mais les autorités israéliennes n’ont jamais confirmé leur décès. “Notre Yarden est censé revenir (…) mais Shiri et les enfants ne sont toujours pas rentrés”, a déclaré leur famille sur Instagram, faisant part d'”émotions tellement mélangées”.Durant la libération de Yarden Bibas et Ofer Kalderon à Khan Younès dans le sud de la bande de Gaza, des dizaines de combattants du Hamas, masqués et la plupart vêtus de treillis militaires, étaient présents.Mais contrairement aux libérations de jeudi marquées par des scènes de chaos, il n’y avait pas de foules de Palestiniens samedi.Yarden Bibas, 35 ans, et Ofer Kalderon, 54 ans, ont été libérés lors d’une cérémonie rapide, organisée au milieu des bâtiments détruits. Comme à chaque opération, des “certificats” de libération leur ont été remis avant de les confier au CICR.- Sécurité, dignité -M. Kalderon avait été enlevé avec son fils Erez, 12 ans, et sa fille Sahar, 16 ans, qui ont été libérés lors d’une première trêve en 2023.En contrepartie, Israël doit faire sortir de ses prisons 183 détenus palestiniens, selon le Club des prisonniers palestiniens, une ONG de Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.Quinze otages – dix Israéliens et cinq Thaïlandais – et 400 prisonniers palestiniens ont déjà retrouvé la liberté depuis l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu.Durant les six semaines de la première phase de la trêve, 33 otages israéliens au total, dont huit décédés, doivent être remis à Israël contre environ 1.900 prisonniers palestiniens.Le précédent échange, jeudi à Gaza, s’est tenu dans des conditions qui ont provoqué la colère en Israël. Deux jeunes Israéliennes et un octogénaire, ainsi que cinq Thaïlandais, sont alors rentrés en Israël après deux libérations distinctes organisées par le Hamas à Jabalia (nord) et par le Jihad islamique à Khan Younès (sud). La seconde a viré au chaos.Les otages ont dû affronter un long passage au coeur d’une foule hostile et exaltée, sous la protection de combattants cagoulés et armés. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a dénoncé des “scènes choquantes” et exigé la “garantie” que les prochaines libérations se feraient “en toute sécurité”.Le CICR a réclamé ensuite “une amélioration” de la sécurité et de la dignité des otages lors des libérations.- Evacuation des blessés -Après l’échange, le point de passage de Rafah entre Gaza et l’Egypte, doit par ailleurs rouvrir conformément à l’accord de trêve, pour la première fois depuis qu’Israël en a pris le contrôle en mai 2024.Cela permettra l’évacuation de malades et blessés, selon des sources du Hamas et proches des négociations. L’Union européenne a déployé vendredi sa mission d’assistance sur place. L’Organisation mondiale de la santé s’attend à ce qu’une cinquantaine de patients soient évacués samedi.Aux termes de l’accord, les négociations doivent reprendre lundi pour discuter des modalités de la deuxième phase. Celle-ci vise à la libération des derniers otages et la fin définitive de la guerre, à laquelle certains membres du gouvernement israélien s’opposent.L’attaque du 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.210 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles et incluant les otages annoncés comme morts.Sur 251 personnes enlevées, 77 sont toujours retenues à Gaza, dont au moins 34 mortes selon l’armée.L’offensive israélienne de représailles a fait au moins 47.460 morts à Gaza en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.burs-dla/tp/ila

De l’or blanc aux t-shirts: l’ambitieuse transformation du coton béninois

Mathias Azonnoudo étend une bâche verte au sol et commence à y jeter le coton récolté dans son champ de trois hectares situé à Dassa-Zoumè, dans le centre du Bénin, avec l’aide de trois salariés.”L’année dernière, j’avais obtenu 4,4 tonnes. Mais pour cette récolte, je ne sais pas exactement ce que cela va donner”, explique le cotonculteur de 50 ans, derrière un grand tas de boules blanches à l’entrée de son domaine. Depuis plusieurs mois, la demande en coton augmente dans le pays. “J’ai l’impression que l’Etat a trouvé des patrons qui en veulent plus, donc ils encouragent les agriculteurs à en produire davantage”, a déclaré M. Azonnoudo, qui cultive “l’or blanc” depuis ses 16 ans. Le Bénin, avec ses 13 millions d’habitants, rivalise avec le Mali pour le titre de premier producteur de coton d’Afrique, d’après le Programme régional de production intégrée du coton en Afrique (PR-Pica). Le pays devrait produire 669.000 tonnes de coton pour la campagne 2024/2025, contre 569.000 tonnes pour son rival malien. Jusqu’à présent, le Bénin exportait majoritairement son coton brut vers des pays comme le Bangladesh ou la Chine, mais récemment, il s’est lancé dans l’exportation de produits finis en coton “Made in Bénin”.- Roi du coton -À l’initiative du président béninois, Patrice Talon, qui a fait fortune dans ce secteur dans les années 1990 et 2000, ce qui lui a valu le surnom de “roi du coton”, les autorités cherchent à consolider la position du Bénin sur le marché cotonnier. Cette ambition repose en grande partie sur la Zone Industrielle de Glo-Djigbé (GDIZ), un nouveau complexe industriel dans le sud du pays, conçu en partenariat entre l’Etat béninois et l’ARISE Integrated Industrial Platforms de l’homme d’affaires indien Gagan Gupta.  Le site comprend des unités de filature, tissage, teinture, et tricotage pour fabriquer des produits textiles 100% coton. Mi-2024, la GDIZ a exporté ses premiers vêtements pour la marque française Kiabi, soit 80.000 pièces.”On a là toutes les infrastructures nécessaires à la transformation des produits agricoles”, explique à l’AFP Létondji Beheton, Directeur Général de la Société d’Investissement et de Promotion de l’Industrie (SIPI-Bénin) qui dirige la GDIZ, le lieu où s’opère “la révolution industrielle au Bénin”. La zone travaille avec plusieurs marques étrangères comme US Polo ASSN, The Children’s Place (TCP), et Kiabi.”Aujourd’hui à la GDIZ, nous transformons 40.000 tonnes de coton par an et produisons environ 7 à 10 millions de pièces de vêtements chaque année”, indique M. Beheton. Cette production devrait augmenter d’ici fin 2025 avec l’ajout de trois nouvelles unités de confection de vêtements.Des échantillons des différents articles fabriqués par la GDIZ sont exposés dans le showroom de la zone. On y voit des t-shirts, des chemises, des pantalons, des robes ou encore des uniformes militaires et de policiers. Le site produit également des serviettes de bain et des draps. “Nous travaillons avec environ 21.000 agriculteurs dans tout le pays, en leur fournissant des intrants”, ajoute le patron de la SIPI-Bénin.- Réformer la filière – A son arrivée au pouvoir en 2016, Patrice Talon a pris plusieurs mesures visant l’industrie du coton, incluant la délégation de la gestion de la filière au secteur privé ou de la liquidation d’entreprises publiques (Sonatra, Onasa).Le Bénin “transforme désormais un tiers de son coton”, selon l’agroéconomiste Nestor Adjovi Ahoyo. Cette transformation est opérée principalement à la GDIZ, mais également à plus petite échelle dans les locaux de petits artisans, comme pour la marque de vêtements et bijoux Couleur Indigo située dans la ville côtière de Ouidah.Elle a été créée en 2007 par Nadia Adanlé, 50 ans, afin de “contribuer à la diversification de l’artisanat du Bénin” et proposer “un produit authentique purement béninois en coton”.”La matière est légère pour le corps et agréable au toucher”, commente Michel Delbois, un client de 62 ans. À court terme, les autorités béninoises ambitionnent de transformer “50% du coton produit au Bénin et d’exporter les 50% restants”, selon Nestor Adjovi Ahoyo. Pour cela, il faut “augmenter les capacités de production”, et attirer des investisseurs, notamment étrangers, spécialisés dans le textile. De son côté, Létondji Beheton estime que les investissements présents et futurs permettront dans “les cinq à six prochaines années” d’avoir une “trentaine d’unités intégrées de textile installée dans la zone (GDIZ) pour transformer la quasi-totalité” du coton au Bénin.   

USA: le contrôle aérien sous le microscope après la collision à Washington

La collision entre un avion de ligne et un hélicoptère militaire à Washington mercredi soir a révélé au grand public les problèmes de sous-effectif latent dans le contrôle aérien aux Etats-Unis, où les équipements sont aussi souvent vieux et parfois même complètement obsolètes.Le syndicat des contrôleurs aériens se plaignait encore, pas plus tard que mi-décembre lors d’une audition parlementaire, de moult maux.De son côté, un membre du Bureau de la responsabilité du gouvernement (GAO) – organisme d’audit du Congrès – craignait que le retard technologique pris par l’agence de l’aviation civile (FAA) ne la place dans une situation critique, face à la forte hausse du trafic aérien.Une mise à niveau “sera le travail de nombreuses années et nécessitera des milliards de dollars”, relevait Kevin Walsh, membre du GAO, devant une commission sénatoriale.L’enquête sur la collision, qui a fait 67 morts, ne fait que commencer mais les critiques envers l’agence de contrôle aérien (ATC) n’ont pas tardé à fuser.Ses difficultés ne datent en réalité pas d’aujourd’hui et des velléités de privatisation ont émergé périodiquement au fil des ans, et encore récemment par des conservateurs en amont de la seconde présidence de Donald Trump.L’institut juridique de droite Cato qualifiait fin 2024 le système de l’ATC de “vieillot, mal géré et… se dirigeant tout droit vers une crise”, estimant qu’il était tout désigné pour une privatisation dans le contexte d’une Maison Blanche conseillée par le milliardaire Elon Musk et son projet de réduire les dépenses publiques.Mais, pour Andy Busch, professeur de civisme américain à l’université du Tennessee, la situation actuelle pourrait au contraire inciter les parlementaires “à prendre du recul et à faire preuve de prudence”.- “Mis à niveau” -Selon Michael McCormick, qui a travaillé pour la FAA dans le contrôle aérien, les précédentes initiatives de privatisation ont échoué face à l’opposition du secteur.”Ce tragique accident va, à coup sûr, attirer les projecteurs sur le dispositif de contrôle aérien et pourrait, au final, aboutir à un niveau adéquat de financements pour que le dispositif puisse être mis à niveau et entretenu”, explique-t-il à l’AFP.Selon lui, les technologies les plus modernes ont déjà permis à l’ATC de passer à un système d’observation s’appuyant sur les satellites.Mais un manque de fonds a privé les systèmes secondaires, avec pour conséquence par exemple une panne en janvier 2023 qui a paralysé le ciel des Etats-Unis, rappelle Michael McCormick.La pénurie durable de personnel s’explique en partie, d’après lui, par le départ obligatoire à la retraite à 55 ans et par des blocages budgétaires réguliers – les “shutdown” – qui ont entravé les recrutements. Ces problèmes se sont aggravés avec la pandémie, qui a gelé toute formation des mois durant.Une situation fréquemment dénoncée par les compagnies aériennes, désireuses d’augmenter leurs programmes de vols face à la forte demande de voyages de loisirs et d’affaires.Des centres névralgiques de correspondance comme New York ou Miami sont particulièrement affectés par le manque de personnel, n’ayant que deux-tiers voire moins des contrôleurs nécessaires. – “Faire retomber la pression” -La FAA a levé des restrictions sur les créneaux de vols dans les aéroports new-yorkais pour permettre aux compagnies de réduire le nombre de vols en échange de l’utilisation d’avions plus grands.Cette initiative de l’été 2023, a été reconduite jusqu’en octobre 2025. Signe probablement que le régulateur s’attend à ce que la pénurie perdure.En septembre 2023, l’organisation du trafic aérien et le syndicat national des contrôleurs aériens (NATCA) avaient évalué à plus de 3.000 le nombre de contrôleurs manquants dans les tours des aéroports américains.Ils étaient environ 10.800 fin 2024. La FAA en a recruté 1.500 en 2023, plus de 1.800 en 2024 et l’objectif est d’en embaucher 2.000 de plus en 2025, avait précisé le ministère des Transports en décembre.L’organisme Airlines for America, qui rassemble les plus grandes compagnies aériennes américaines, oeuvre avec la FAA et les universités pour accroître le nombre d’établissements de formation afin de ne plus compter que sur le centre de la FAA.L’université Louisiana Tech a récemment reçu le feu vert pour ajouter, dès ce printemps, un premier cursus de quatre ans, avant d’aller plus loin.La FAA “souhaite vraiment que nous nous lancions dans le programme”, explique Matthew Montgomery, responsable de la branche aviation professionnelle à Louisiana Tech. “Elle veut davantage de monde pour faire retomber la pression”.

Podcasteurs et influenceurs: une nouvelle ère dans la salle de presse de la Maison Blanche

Les médias traditionnels sont-ils “déconnectés des Américains” ? Le gouvernement de Donald Trump, qui les conspue régulièrement, a d’ores et déjà ouvert la Maison Blanche aux nouveaux médias, qui ont contribué à son élection.La première question posée lors d’un briefing à la Maison Blanche vendredi l’a été par un animateur de podcasts politiques, média choisi pour occuper un nouveau siège très convoité réservé aux nouveaux médias. Il s’est empressé de tirer sur la presse généraliste. La Maison Blanche a reçu plus de 10.000 candidatures pour cette place, a expliqué sa porte-parole Karoline Leavitt, après avoir dévoilé une nouvelle politique qui permet aux podcasteurs et autres créateurs de contenus sur internet de demander des accréditations pour le siège en question à tour de rôle.”Il se pourrait qu’on doive agrandir un peu cette pièce”, a-t-elle poursuivi avant d’accorder la première question au Ruthless Podcast, qu’elle a décrit comme l’un des plus influents des Etats-Unis.Son animateur, John Ashbrook, a accusé les médias traditionnels de s’en prendre à l’administration du président républicain en raison de sa politique d’expulsion des migrants sans papiers.”Pensez-vous qu’ils sont déconnectés des Américains qui exigent une action sur notre crise frontalière ?”, a demandé John Ashbrook. Et Karoline Leavitt de répliquer aussi sec: “Les médias sont certainement déconnectés”.Les conférences de presse de la Maison Blanche ont longtemps été la chasse gardée de la presse traditionnelle, confrontée ces dernières années au recul de la confiance de l’opinion publique à mesure que les podcasteurs gagnent en popularité. Donald Trump lui-même n’a jamais fait mystère de son mépris pour les médias traditionnels qualifiés “d’ennemis du peuple”. – “Allégeance servile” -Durant la campagne électorale, le milliardaire républicain a préféré parler aux podcasteurs de droite et aux personnalités favorables à son programme “MAGA”, pour “Make America Great Again” (Rendre sa grandeur à l’Amérique, en français), plutôt qu’aux grandes chaînes de télévision.Karoline Leavitt a dit qu’elle demanderait des comptes aux journalistes pour ce qu’elle appelle leurs “mensonges” sur Donald Trump.Elle n’a pas expliqué comment les occupants du siège tournant des “nouveaux médias” seraient attribués. Ces derniers jours, des figures du mouvement “MAGA”, dont beaucoup sont accusées de colporter des théories du complot, ont exprimé leur intérêt pour une accréditation à la Maison Blanche. Selon un sondage Gallup publié en octobre, les Américains témoignent d’un “faible niveau de confiance record” dans les médias traditionnels. Les spécialistes estiment que les Américains, en particulier les jeunes, se détournent des journaux traditionnels et des chaînes de télévision pour s’informer par le biais des réseaux sociaux, des podcasts et des blogs.Selon une étude réalisée en novembre par le Pew Research Center, environ un Américain sur cinq déclarent s’informer régulièrement auprès d’influenceurs. Face à cette dynamique, personne ne devrait s’offusquer que la salle de briefing de la Maison Blanche soit accessible à des médias non traditionnels, estime Tom Jones, membre de Poynter, une organisation de journalisme et de recherche basée aux Etats-Unis. “Le problème cependant, c’est si ces nouvelles places à la Maison Blanche sont attribuées en fonction d’une allégeance servile à Trump et à +MAGA+” et à des gens “qui s’appellent médias simplement parce qu’ils ont un microphone ou un ordinateur portable”, ajoute Tom Jones. Mais “il s’agit de conférences de presse, pas de rassemblements de supporters”.