Auction of Suu Kyi’s Myanmar mansion fails for fourth time

Myanmar authorities failed to auction off Aung San Suu Kyi’s lakeside mansion on Tuesday — the fourth time the sale of the jailed Nobel peace laureate’s property has attracted no bidders.A court-appointed auctioneer emerged from the rusty gate of the sprawling two-storey pile on Yangon’s leafy University Avenue Road to offer it at a discounted $128 million starting price.Surveyed by a gaggle of journalists and around a dozen police, the auctioneer asked for bidders three times before proclaiming: “We hereby announce that the auction is not successful.”Suu Kyi has been jailed since being deposed by a 2021 military coup but spent years under house arrest at the historic property during a previous period of junta rule.After lengthy legal wrangling her estranged brother has won the rights to half of the villa. Its sale is being overseen by junta-appointed officials and Suu Kyi is entitled to half of the proceeds.During her house arrest at 54 University Avenue Road, Suu Kyi would make speeches at the boundary fence — drawing crowds of hundreds with lofty rhetoric about democracy and non-violent resistance.Myanmar’s decade-long democratic experiment saw Suu Kyi become the elected figurehead after her release in 2010, and the colonial-era home was where she steered its nascent civilian government.As the country began to recover from pariah status it saw a series of landmark visits from foreign leaders including Barack Obama and Hillary Clinton.Since the military snatched back power, Suu Kyi has been jailed in the capital Naypyidaw on a litany of charges critics have slammed as farcical and designed to remove her from politics. Real estate agents say similar-sized properties in upmarket Yangon areas might fetch $1 million to $2 million. With Myanmar’s economy shattered by the civil war triggered by the military coup, it is unclear who in the country would be in a position to spend $128 million on a single, increasingly dilapidated property.It was first put up for sale in March 2024 for 315 billion kyats — $150 million based on the official exchange rate — but has been incrementally discounted in each of the three auctions since then.

République dominicaine: bébé et peur au ventre pour les migrantes haïtiennes

Encore endolorie par l’accouchement et son bébé dans les bras, une jeune Haïtienne monte dans un bus de l’immigration dominicaine, où l’attendent d’autres migrants, dont son beau-frère, Enroy Auguste, interpellé alors qu’il était venu la visiter à Saint-Domingue. Ce soudeur de 42 ans lance depuis le bus d’où il est retenu que le président dominicain Luis Abinader “peut prendre tout le monde dans la rue (migrants illégaux) mais il faut respecter la femme”.Le gouvernement Abinader a fait de la lutte contre l’immigration haïtienne un de ses chevaux de bataille: il exige depuis lundi 21 avril leurs papiers aux étrangers qui se rendent dans les hôpitaux.S’ils n’en ont pas, ils sont expulsés du pays après avoir été soignés, selon le nouveau protocole mis en place.Depuis son arrivée au pouvoir en 2020, M. Abinader, réélu triomphalement en 2024, a durci la politique migratoire, lançant notamment la construction d’un mur le long de la frontière entre son pays, plus riche, et Haïti, miné par la pauvreté et la violence des gangs.”Jour après jour, les migrants nous appellent pour faire part de leur inquiétude. Ils ne veulent pas aller dans les hôpitaux de peur d’être arrêtés, détenus et renvoyés à Haïti”, déclare à l’AFP William Charpentier, coordinateur du Bureau national pour les Migrations et les Réfugiés, qui rassemble des ONG défendant les migrants, essentiellement haïtiens.”La mesure (est) d’une grande cruauté, cela met en danger les personnes, principalement les femmes. Empêcher qu’une personne puisse aller à l’hôpital avec la peur d’être expulsée viole réellement ce droit fondamental à la santé”,  souligne M. Charpentier, haïtien lui-même, qui parle “d’insensibilité” des autorités. La mesure a effrayé de nombreux Haïtiens et la fréquentation des hôpitaux par des Haïtiens a diminué, a déclaré samedi à l’AFP Martin Ortiz Garcia, directeur de la Maternité et de l’Adolescence du Service national de santé.- Seule et sans argent -Le Service de l’Immigration dominicain a indiqué que “le premier jour de la mesure, 48 femmes enceintes et 39 femmes venant d’accoucher, accompagnées de 48 mineurs”, ont été arrêtées et emmenées au centre de détention de Haina, qui accueille les migrants en situation irrégulière, en périphérie de la capitale.Samedi, Santo Heredia, gardien dominicain de 34 ans, cherchait sa femme, enceinte de cinq mois et arrêtée lors d’un rendez-vous prénatal.Bien qu’ils soient mariés, avec une fille de quatre ans, son épouse née en République dominicaine mais de parents haïtiens n’a pas de statut légal dans le pays faute d’argent pour les démarches, selon son mari.”Tout ça me tourmente: elle est enceinte, elle est seule, elle n’a pas d’argent, elle n’a pas de moyen de communiquer avec quelqu’un”, souligne-t-il. La chasse aux migrants dans les hôpitaux fait partie d’un plan annoncé par le gouvernement pour augmenter le nombre d’expulsions et satisfaire les Dominicains qui se sentent “déplacés” par la fréquentation par les étrangers des hôpitaux, selon les autorités.Au premier trimestre 2025, le Service national de santé (SNS) a enregistré un total de 20.362 accouchements, dont 12.930 (63,5%) de Dominicaines et 7.387 (38%) d’Haïtiennes. Dans certains centres de santé, le nombre d’accouchements de femmes haïtiennes dépasse celui des Dominicaines.Au premier trimestre de 2025, les autorités se targuent d’avoir procédé à 86.406 expulsions d’Haïtiens. En 2024, elles en ont expulsé 276.000. Dimanche, l’Ancien Ordre Dominicain, une ONG nationaliste qui milite contre “l’haïtianisation” du pays, a manifesté pour demander une main ferme au pouvoir face à l’immigration haïtienne.”Qu’on les expulse dès maintenant!”, “On en a marre!” ou encore “La République dominicaine aux Dominicains!”, pouvait-on lire sur des pancartes. “Le peuple dominicain doit être vigilant dans toutes les maternités pour que ce qui a été dit soit fait”, a déclaré Angelo Vasquez, le président de l’Ancien Ordre Dominicain.Pendant le rassemblement, deux camions transportant des migrants haïtiens interpellés par les services d’immigration ont été insultés. Un des manifestants a même agrippé le bras d’un des étrangers derrière les barreaux du camion tandis que d’autres hurlaient: “Rentrez chez vous!”, “Dehors ! Dehors”.

Après 100 jours, Trump “passe un très bon moment” mais les Américains déchantent

Après 100 jours de chaos et de colère qui lui ont valu de chuter dans les sondages, Donald Trump espère retrouver mardi, l’espace d’un meeting, l’adulation sans réserve de ses partisans.Pour marquer cette étape symbolique de son second mandat, le président républicain se rend sur le lieu de l’un de ses derniers rassemblements de campagne, à Warren dans le Michigan (nord), un Etat qu’il a fait basculer de son côté le 5 novembre dernier.”La première fois, je devais faire deux choses: diriger le pays et survivre, j’avais tous ces escrocs autour de moi”, a dit Donald Trump aux journalistes de The Atlantic, en référence aux valses de ministres et conseillers de son premier mandat (2017-2021).”La deuxième fois, je dirige le pays et le monde”, s’est-il félicité, en assurant aussi, auprès des reporters du mensuel, qu’il “passait un très bon moment”.Nombre d’électeurs de l’ancien promoteur immobilier lui restent fidèles.”Il sait ce qu’il fait”, a confié à l’AFP Karen Miner, qui tient une cave à vins à Reno (Nevada).- “Pas d’égal” -“Pour l’instant, je suis très content de son boulot”, lance Frank Tuoti, un ouvrier à la retraite du New Hampshire (nord-est), même s’il se dit “un peu inquiet à propos de l’économie”.L’économie sera justement au menu mardi matin d’un point presse de la porte-parole Karoline Leavitt, qui a consacré celui de lundi à la politique migratoire.Le président américain “n’a pas d’égal, personne ne lui arrive à la cheville”, a déclaré devant les journalistes Tom Homan, qui met en œuvre le programme d’expulsions massives du gouvernement, au mépris, selon ses opposants, des droits fondamentaux et de la répartition des pouvoirs.Désormais entouré exclusivement de fidèles dévoués, Donald Trump laisse depuis le 20 janvier libre cours à toutes ses impulsions en matière de droits de douane, de politique extérieure, de revanche politique.Dans le hall d’honneur de la Maison Blanche, il a remplacé un portrait de l’ancien président Barack Obama par un tableau tiré de la tentative d’assassinat contre lui. Dans le Bureau ovale, le milliardaire au goût notoirement tapageur a accumulé les ornements dorés. Repoussant les limites du pouvoir présidentiel, le républicain a déjà signé plus de 140 décrets.- Bras de fer -Il a par ce biais remis en cause le droit du sol, attaqué des universités et des cabinets d’avocats, défait des politiques environnementales, confié à son allié Elon Musk la tâche de démanteler la bureaucratie fédérale, et lancé, avant de se rétracter en partie, une violente offensive protectionniste.Nombre de décrets ont été bloqués par des juges, avec lesquels le pouvoir exécutif a engagé un bras de fer sans précédent.Donald Trump, dont la carrière politique s’est faite en creusant les divisions, ne peut pas prétendre au relatif état de grâce accompagnant généralement les 100 premiers jours d’un président, lui qu’un nombre irréductible d’Américains haïssent ou adorent.Les sondages d’opinion s’accordent au contraire pour constater une glissade particulièrement brutale de sa cote de confiance, nourrie par les inquiétudes liées aux droits de douane, mais aussi à ses attaques de l’ordre institutionnel.D’après un sondage publié dimanche par le Washington Post et ABC News, 39% des Américains seulement “approuvent” la manière dont Donald Trump mène sa présidence.- “Trop loin” -64% des personnes interrogées jugent qu’il va “trop loin” dans sa tentative d’étendre les pouvoirs présidentiels.Impossible de prédire combien de temps Donald Trump, qui est devenu, à 78 ans, le plus vieux président américain à avoir jamais prêté serment, va maintenir un rythme frénétique.Le républicain donne certains signes d’impatience, en particulier liés aux dossiers diplomatiques, lui qui ne jure que par des “deals” rapides.Concernant la guerre en Ukraine, il n’a à l’évidence pas tenu sa promesse de campagne de mettre fin au conflit en un jour, dès son retour au pouvoir. Interrogé à ce sujet par le magazine Time, l’ancien animateur de téléréalité a assuré: “Les gens savent bien que lorsque j’ai dit ça, c’était sur le ton de la blague.”

Après 100 jours, Trump “passe un très bon moment” mais les Américains déchantent

Après 100 jours de chaos et de colère qui lui ont valu de chuter dans les sondages, Donald Trump espère retrouver mardi, l’espace d’un meeting, l’adulation sans réserve de ses partisans.Pour marquer cette étape symbolique de son second mandat, le président républicain se rend sur le lieu de l’un de ses derniers rassemblements de campagne, à Warren dans le Michigan (nord), un Etat qu’il a fait basculer de son côté le 5 novembre dernier.”La première fois, je devais faire deux choses: diriger le pays et survivre, j’avais tous ces escrocs autour de moi”, a dit Donald Trump aux journalistes de The Atlantic, en référence aux valses de ministres et conseillers de son premier mandat (2017-2021).”La deuxième fois, je dirige le pays et le monde”, s’est-il félicité, en assurant aussi, auprès des reporters du mensuel, qu’il “passait un très bon moment”.Nombre d’électeurs de l’ancien promoteur immobilier lui restent fidèles.”Il sait ce qu’il fait”, a confié à l’AFP Karen Miner, qui tient une cave à vins à Reno (Nevada).- “Pas d’égal” -“Pour l’instant, je suis très content de son boulot”, lance Frank Tuoti, un ouvrier à la retraite du New Hampshire (nord-est), même s’il se dit “un peu inquiet à propos de l’économie”.L’économie sera justement au menu mardi matin d’un point presse de la porte-parole Karoline Leavitt, qui a consacré celui de lundi à la politique migratoire.Le président américain “n’a pas d’égal, personne ne lui arrive à la cheville”, a déclaré devant les journalistes Tom Homan, qui met en œuvre le programme d’expulsions massives du gouvernement, au mépris, selon ses opposants, des droits fondamentaux et de la répartition des pouvoirs.Désormais entouré exclusivement de fidèles dévoués, Donald Trump laisse depuis le 20 janvier libre cours à toutes ses impulsions en matière de droits de douane, de politique extérieure, de revanche politique.Dans le hall d’honneur de la Maison Blanche, il a remplacé un portrait de l’ancien président Barack Obama par un tableau tiré de la tentative d’assassinat contre lui. Dans le Bureau ovale, le milliardaire au goût notoirement tapageur a accumulé les ornements dorés. Repoussant les limites du pouvoir présidentiel, le républicain a déjà signé plus de 140 décrets.- Bras de fer -Il a par ce biais remis en cause le droit du sol, attaqué des universités et des cabinets d’avocats, défait des politiques environnementales, confié à son allié Elon Musk la tâche de démanteler la bureaucratie fédérale, et lancé, avant de se rétracter en partie, une violente offensive protectionniste.Nombre de décrets ont été bloqués par des juges, avec lesquels le pouvoir exécutif a engagé un bras de fer sans précédent.Donald Trump, dont la carrière politique s’est faite en creusant les divisions, ne peut pas prétendre au relatif état de grâce accompagnant généralement les 100 premiers jours d’un président, lui qu’un nombre irréductible d’Américains haïssent ou adorent.Les sondages d’opinion s’accordent au contraire pour constater une glissade particulièrement brutale de sa cote de confiance, nourrie par les inquiétudes liées aux droits de douane, mais aussi à ses attaques de l’ordre institutionnel.D’après un sondage publié dimanche par le Washington Post et ABC News, 39% des Américains seulement “approuvent” la manière dont Donald Trump mène sa présidence.- “Trop loin” -64% des personnes interrogées jugent qu’il va “trop loin” dans sa tentative d’étendre les pouvoirs présidentiels.Impossible de prédire combien de temps Donald Trump, qui est devenu, à 78 ans, le plus vieux président américain à avoir jamais prêté serment, va maintenir un rythme frénétique.Le républicain donne certains signes d’impatience, en particulier liés aux dossiers diplomatiques, lui qui ne jure que par des “deals” rapides.Concernant la guerre en Ukraine, il n’a à l’évidence pas tenu sa promesse de campagne de mettre fin au conflit en un jour, dès son retour au pouvoir. Interrogé à ce sujet par le magazine Time, l’ancien animateur de téléréalité a assuré: “Les gens savent bien que lorsque j’ai dit ça, c’était sur le ton de la blague.”

Moins d’étrangers en situation irrégulière placés en rétention, mais plus longtemps

Dans le viseur du ministère de l’Intérieur, les Centres de rétention administrative (CRA) ont reçu moins d’étrangers en situation irrégulière en 2024 comparé à 2023, mais plus longtemps, déplorent mardi les associations qui y interviennent.Dans leur rapport annuel, les cinq associations intervenant dans ces lieux où l’administration enferme des personnes étrangères en vue de leur expulsion, révèle que 40.592 personnes ont été retenues dans des CRA en 2024 (contre 46.955 en 2023) dont 24.634 en Outre-mer (à Mayotte pour la quasi totalité) et 16.228 dans l’Hexagone.Parmi les personnes qui ont été enfermées en France métropolitaine, la majorité étaient de nationalité algérienne (32%), devant les Tunisiens (12%), les Marocains (11%) et les Roumains(4,4%). Disséminés partout en France, les 25 CRA dont 4 en Outre-mer, permettent de retenir une personne jusqu’à 90 jours, voire 210 jours en cas d’activités terroristes. En moyenne les personnes y ont passé près de 33 jours, contre 28,5 l’année précédente, ce qui explique la diminution du nombre de placements, selon les associations, mandatées par l’Etat pour informer ces personnes sur leurs droits. “En quatre années seulement, la durée moyenne en rétention a doublé”. En 2020 cette durée moyenne était de 16,7 jours, souligne le rapport, dénonçant des législations de plus en plus répressives.”Toutes ces évolutions ont des effets délétères” sur “l’état physique et mental” des personnes enfermées, déplore-t-il, évoquant des tentatives de suicide, des actes d’automutilation, des violences et tensions exacerbées.”Un système qui est fondé sur des procédures absurdes et maltraitantes ne peut apporter rien de positif, ni pour les personnes retenues, ni pour l’ensemble des acteurs des CRA, et ni pour notre société tout entière”, a réagi auprès de l’AFP la secrétaire générale de la Cimade Fanélie Carrey-Conte.- Proposition de loi – La droite sénatoriale, première force de la Haute assemblée, tremplin pour faire prospérer les idées du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (Les Républicains), opposé à l’immigration, a déposé une proposition de loi adoptée en première lecture mi-mars. Elle prévoit d’étendre la durée maximale à 210 jours aux étrangers également condamnés pour un crime ou un délit puni d’au moins cinq ans d’emprisonnement.Le rapport rappelle pourtant que le placement en centre de rétention ne permet pas d’éloigner plus, puisque 57,6% des personnes ont été libérées à l’issue de leur enfermement. Par ailleurs, l’allongement de la durée passée en CRA ne se traduit pas par une augmentation des éloignements, pointent les associations.”L’écrasante majorité” des éloignements (78%) ont lieu dans les 45 premiers jours et moins de 13% au-delà des 60 jours.Dans le collimateur de Bruno Retailleau, qui les accuse d’être “juge et partie”, les associations se sont inquiétées il y a une dizaine de jours d’une volonté de les évincer de ces structures fermées, gardées par des policiers.En effet, le 12 mai, une nouvelle proposition de loi déposée par la sénatrice Marie-Carole Ciuntu (LR) sera examinée afin de confier leurs tâches à l’Office français de l’immigration et de l’intégration, organisme placé sous la tutelle du ministère de l’Intérieur. Cette proposition de loi “vise à amoindrir les capacités des personnes à exercer leurs droits, notamment aux recours”, a dénoncé la Cimade qui s’est retirée en janvier du CRA du Mesnil-Amelot, plus grand de France, faute de pouvoir remplir “ses missions dans de bonnes conditions”.

Moins d’étrangers en situation irrégulière placés en rétention, mais plus longtemps

Dans le viseur du ministère de l’Intérieur, les Centres de rétention administrative (CRA) ont reçu moins d’étrangers en situation irrégulière en 2024 comparé à 2023, mais plus longtemps, déplorent mardi les associations qui y interviennent.Dans leur rapport annuel, les cinq associations intervenant dans ces lieux où l’administration enferme des personnes étrangères en vue de leur expulsion, révèle que 40.592 personnes ont été retenues dans des CRA en 2024 (contre 46.955 en 2023) dont 24.634 en Outre-mer (à Mayotte pour la quasi totalité) et 16.228 dans l’Hexagone.Parmi les personnes qui ont été enfermées en France métropolitaine, la majorité étaient de nationalité algérienne (32%), devant les Tunisiens (12%), les Marocains (11%) et les Roumains(4,4%). Disséminés partout en France, les 25 CRA dont 4 en Outre-mer, permettent de retenir une personne jusqu’à 90 jours, voire 210 jours en cas d’activités terroristes. En moyenne les personnes y ont passé près de 33 jours, contre 28,5 l’année précédente, ce qui explique la diminution du nombre de placements, selon les associations, mandatées par l’Etat pour informer ces personnes sur leurs droits. “En quatre années seulement, la durée moyenne en rétention a doublé”. En 2020 cette durée moyenne était de 16,7 jours, souligne le rapport, dénonçant des législations de plus en plus répressives.”Toutes ces évolutions ont des effets délétères” sur “l’état physique et mental” des personnes enfermées, déplore-t-il, évoquant des tentatives de suicide, des actes d’automutilation, des violences et tensions exacerbées.”Un système qui est fondé sur des procédures absurdes et maltraitantes ne peut apporter rien de positif, ni pour les personnes retenues, ni pour l’ensemble des acteurs des CRA, et ni pour notre société tout entière”, a réagi auprès de l’AFP la secrétaire générale de la Cimade Fanélie Carrey-Conte.- Proposition de loi – La droite sénatoriale, première force de la Haute assemblée, tremplin pour faire prospérer les idées du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (Les Républicains), opposé à l’immigration, a déposé une proposition de loi adoptée en première lecture mi-mars. Elle prévoit d’étendre la durée maximale à 210 jours aux étrangers également condamnés pour un crime ou un délit puni d’au moins cinq ans d’emprisonnement.Le rapport rappelle pourtant que le placement en centre de rétention ne permet pas d’éloigner plus, puisque 57,6% des personnes ont été libérées à l’issue de leur enfermement. Par ailleurs, l’allongement de la durée passée en CRA ne se traduit pas par une augmentation des éloignements, pointent les associations.”L’écrasante majorité” des éloignements (78%) ont lieu dans les 45 premiers jours et moins de 13% au-delà des 60 jours.Dans le collimateur de Bruno Retailleau, qui les accuse d’être “juge et partie”, les associations se sont inquiétées il y a une dizaine de jours d’une volonté de les évincer de ces structures fermées, gardées par des policiers.En effet, le 12 mai, une nouvelle proposition de loi déposée par la sénatrice Marie-Carole Ciuntu (LR) sera examinée afin de confier leurs tâches à l’Office français de l’immigration et de l’intégration, organisme placé sous la tutelle du ministère de l’Intérieur. Cette proposition de loi “vise à amoindrir les capacités des personnes à exercer leurs droits, notamment aux recours”, a dénoncé la Cimade qui s’est retirée en janvier du CRA du Mesnil-Amelot, plus grand de France, faute de pouvoir remplir “ses missions dans de bonnes conditions”.

Ossements solitaires: une cérémonie pour les morts non réclamés en Thaïlande

Des flammes crépitent au milieu d’une pile de centaines de crânes humains et une épaisse fumée grise envahit le ciel dans un rituel macabre mais d’une grande importance spirituelle, dans le nord-est de la Thaïlande.La cérémonie du Lang Pacha est pratiquée par les Thaïlandais d’origine chinoise pour offrir des funérailles dignes aux morts non réclamés.En Thaïlande, les hôpitaux confient les corps non identifiés et ceux à qui personne ne peut donner les derniers sacrements à des fondations locales.Celles-ci les enterrent dans des cimetières pendant des années, avant un rituel de plusieurs semaines au cours duquel elles exhument les cadavres, les nettoient et procèdent à une crémation collective.Selon la croyance bouddhiste, les esprits des personnes non incinérées restent coincés entre deux mondes et ne peuvent se réincarner tant que les moines n’ont pas accompli les rites nécessaires.”Les esprits qui n’ont pas été incinérés continuent à errer”, observe Pisit Pongsirisupakul, vice-président de la fondation Dhamma du Bouddha de la région de Nakhon Ratchasima, qui a organisé l’événement.”Ils souffrent et ne peuvent pas renaître. Nous les aidons à évoluer, c’est pourquoi il s’agit d’un acte méritoire”, a-t-il déclaré à l’AFP.Les bouddhistes croient que la mort marque le début d’une nouvelle vie et que les actes méritoires permettent une renaissance dans de meilleures conditions.”Cela ne fait pas peur”, indique M. Pisit. “Quand on meurt, on a tous la même apparence, celle d’un squelette”.- Orbite nettoyée -Le rituel commence par l’ouverture des tombes par des volontaires, qui brossent les ossements pour enlever saletés et chairs avant de laver les dépouilles dans de l’eau bénite bouillie avec des feuilles de thé.Un homme frotte avec détermination l’orbite vide d’un crâne avec une brosse à dents dans une atmosphère étonnamment joyeuse.”C’est si bon, c’est si bon”, affirme en riant Pimjai Sornrach en tenant un crâne dans ses mains couvertes de gants chirurgicaux bleus. Son ami, tout sourire, brandit un fémur devant l’objectif.”Je veux être là chaque fois qu’il y a un événement comme celui-ci”, dit la commerçante de 54 ans.Depuis ses 17 ans, elle est régulièrement volontaire pour ces tâches, après avoir vu deux personnes en fuite abattues. Elle considère que ce rituel aide les autres et lui apporte du mérite. “Mon cœur me dit d’y aller”.Le site contient quelque 600 cadavres, accumulés depuis une décennie, mais certains n’étant que récemment décédés, une odeur de décomposition plane.Certaines dépouilles sont celles de patients atteints d’Alzheimer jamais retrouvés par leur famille, d’autres des victimes d’accidents de la route ou des migrants sans papiers de Birmanie.Les restes sont mis à sécher, rassemblés et divisés par type d’os, puis disposés sur des nattes ou empilés dans des seaux: des centaines de crânes, d’os de jambe et autres.- “Tranquillité d’esprit” -Les jours précédant le pic de la cérémonie, des volontaires appliquent des feuilles d’or sur les os, et reconstruisent des visages sur certains d’entre eux.Chaque groupe d’os est placé dans deux tours de crémation distinctes — l’une pour les hommes, l’autre pour les femmes — et les crânes sont posés sur le dessus.Les moines chantent et prient avant que les flammes ne soient allumées. Plus tard, les cendres de chaque tour seront enterrées dans le cimetière.Thitiwat Pornpiratsakul, 63 ans, a commencé à faire du bénévolat après avoir survécu, avec sa femme et ses deux fils, à un accident de bus il y a 20 ans.”Notre bus s’est retourné et personne n’est venu nous aider”, se souvient-il. “Ma femme et mes enfants étaient avec moi. Nous nous sommes sentis impuissants”. Depuis, il participe chaque année au rituel.”Avec ma famille, nous sommes restés en bonne santé, je crois que c’est parce que nous participons à cette cérémonie”, dit-il.Les organisateurs soulignent que l’événement rend hommage aux morts, mais qu’il met également en lumière la nécessité d’une réforme juridique.M. Pisit fait campagne pour démocratiser les tests ADN et relier les registres d’état civil à la police scientifique, afin de mieux identifier les personnes non réclamées.”Nous avons besoin d’une base de données centralisée pour que les familles puissent effectuer des recherches par identité et retrouver leurs proches”, indique-t-il à l’AFP.Les actes méritoires, essentiels dans le bouddhisme, “nous apportent la tranquillité d’esprit, mais nous devons aussi vivre avec conscience”, note-t-il. “C’est une question d’équilibre”.