La liste des invités au sommet sur l’IA de Paris se dessine

Vice-président américain, vice-Premier ministre chinois, présidente de la Commission européenne: la liste des représentants politiques au sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle (IA) à Paris se précise, même si le flou demeure sur d’autres grands noms de l’écosystème.J.D. Vance, le vice-président américain qui a fait carrière dans la Silicon Valley, représentera les Etats-Unis lors de ce sommet organisé les 10 et 11 février, a indiqué mardi à l’AFP une source diplomatique française.Le Premier ministre indien Narendra Modi sera aussi présent, l’Inde ayant été désignée coprésidente du sommet aux côtés de la France.Le vice-Premier ministre chinois Ding Xuexiang est attendu, tout comme la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ou encore le chancelier allemand Olaf Scholz.Une centaine de pays seront représentés lors de ce grand raout où se réuniront chefs d’Etat, chefs d’entreprises, scientifiques et membres de la société civile avec le but affiché par le président de la République Emmanuel Macron de mettre la France et l’Europe sur la carte mondiale de l’IA.Côté organisations internationales, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce, Ngozi Okonjo-Iweala, le secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie, Fatih Birol, et le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki, feront le déplacement. Des grands noms de la tech américaine ont aussi confirmé leur venue comme Sam Altman, patron d’OpenAI qui a popularisé l’intelligence artificielle générative avec le lancement de ChatGPT fin 2022, mais aussi Sundar Pichai (Google), Demis Hassabis, pionnier de l’IA et directeur de Google Deepmind, ou encore Brad Smith, président de Microsoft, et Dario Amodei (Anthropic). L’incertitude persiste toutefois sur la présence du propriétaire de X, Elon Musk, et sur celle du fondateur de la start-up chinoise DeepSeek, Liang Wenfeng, avec lequel l’Elysée a indiqué être en “discussions”. – “Faire valoir la parole de la France” -DeepSeek a dévoilé fin janvier son robot conversationnel R1, frugal mais puissant, signant une entrée fracassante dans le paysage mondial de l’IA et entraînant la chute des valorisations boursières de plusieurs mastodontes américains. Face à l’onde de choc chinoise et la puissance de frappe des Etats-Unis, qui ont annoncé 500 milliards de dollars d’investissements pour développer des infrastructures dans l’IA, il s’agit pour la France avec ce sommet de prouver sa crédibilité sur la scène mondiale de l’intelligence artificielle. “Nous comptons faire valoir la parole de la France, la parole de l’Europe, mais aussi la parole de tous les autres pays qui sont directement concernés”, a déclaré l’Elysée lundi. De nombreux PDG français seront d’ailleurs présents au sommet comme Xavier Niel, propriétaire du groupe Iliad, et Rodolphe Saadé, patron du transporteur maritime CMA CGM, qui ont lancé le laboratoire français de recherche en intelligence artificielle (IA) Kyutai, mais aussi les patrons d’Airbus, Thales et EDF. Paris espère des annonces d’investissements “massifs”, notamment pour de nouveaux centres de données en France. L’entourage d’Emmanuel Macron évoque un ordre de grandeur “au moins” comparable à celui du sommet annuel “Choose France”, dont la dernière édition en 2024 a attiré 15 milliards d’euros d’investissements.Cette séquence sur l’IA débutera dès jeudi et vendredi avec une conférence scientifique à l’école d’ingénieurs Polytechnique, puis un week-end culturel qui se penchera sur les questions posées par cette technologie dans la création artistique et la production de l’information. Le gouvernement veut, avec ces différents volets, montrer aux Français “l’intelligence artificielle et ses applications sans oublier d’aborder de front tous les sujets compliqués”, a détaillé la présidence. Le sommet en lui-même doit aboutir à la création d’une fondation pour l’intérêt général pour laquelle Paris espère lever 2,5 milliards d’euros sur cinq ans.La France vise enfin à ce que de nombreux acteurs se prononcent en faveur d’une gouvernance mondiale de l’IA dans le cadre d’une déclaration générale et prennent des engagements pour une intelligence artificielle durable et respectueuse de l’environnement, mais sans cadre contraignant.

La liste des invités au sommet sur l’IA de Paris se dessine

Vice-président américain, vice-Premier ministre chinois, présidente de la Commission européenne: la liste des représentants politiques au sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle (IA) à Paris se précise, même si le flou demeure sur d’autres grands noms de l’écosystème.J.D. Vance, le vice-président américain qui a fait carrière dans la Silicon Valley, représentera les Etats-Unis lors de ce sommet organisé les 10 et 11 février, a indiqué mardi à l’AFP une source diplomatique française.Le Premier ministre indien Narendra Modi sera aussi présent, l’Inde ayant été désignée coprésidente du sommet aux côtés de la France.Le vice-Premier ministre chinois Ding Xuexiang est attendu, tout comme la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ou encore le chancelier allemand Olaf Scholz.Une centaine de pays seront représentés lors de ce grand raout où se réuniront chefs d’Etat, chefs d’entreprises, scientifiques et membres de la société civile avec le but affiché par le président de la République Emmanuel Macron de mettre la France et l’Europe sur la carte mondiale de l’IA.Côté organisations internationales, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce, Ngozi Okonjo-Iweala, le secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann, le directeur de l’Agence internationale de l’énergie, Fatih Birol, et le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki, feront le déplacement. Des grands noms de la tech américaine ont aussi confirmé leur venue comme Sam Altman, patron d’OpenAI qui a popularisé l’intelligence artificielle générative avec le lancement de ChatGPT fin 2022, mais aussi Sundar Pichai (Google), Demis Hassabis, pionnier de l’IA et directeur de Google Deepmind, ou encore Brad Smith, président de Microsoft, et Dario Amodei (Anthropic). L’incertitude persiste toutefois sur la présence du propriétaire de X, Elon Musk, et sur celle du fondateur de la start-up chinoise DeepSeek, Liang Wenfeng, avec lequel l’Elysée a indiqué être en “discussions”. – “Faire valoir la parole de la France” -DeepSeek a dévoilé fin janvier son robot conversationnel R1, frugal mais puissant, signant une entrée fracassante dans le paysage mondial de l’IA et entraînant la chute des valorisations boursières de plusieurs mastodontes américains. Face à l’onde de choc chinoise et la puissance de frappe des Etats-Unis, qui ont annoncé 500 milliards de dollars d’investissements pour développer des infrastructures dans l’IA, il s’agit pour la France avec ce sommet de prouver sa crédibilité sur la scène mondiale de l’intelligence artificielle. “Nous comptons faire valoir la parole de la France, la parole de l’Europe, mais aussi la parole de tous les autres pays qui sont directement concernés”, a déclaré l’Elysée lundi. De nombreux PDG français seront d’ailleurs présents au sommet comme Xavier Niel, propriétaire du groupe Iliad, et Rodolphe Saadé, patron du transporteur maritime CMA CGM, qui ont lancé le laboratoire français de recherche en intelligence artificielle (IA) Kyutai, mais aussi les patrons d’Airbus, Thales et EDF. Paris espère des annonces d’investissements “massifs”, notamment pour de nouveaux centres de données en France. L’entourage d’Emmanuel Macron évoque un ordre de grandeur “au moins” comparable à celui du sommet annuel “Choose France”, dont la dernière édition en 2024 a attiré 15 milliards d’euros d’investissements.Cette séquence sur l’IA débutera dès jeudi et vendredi avec une conférence scientifique à l’école d’ingénieurs Polytechnique, puis un week-end culturel qui se penchera sur les questions posées par cette technologie dans la création artistique et la production de l’information. Le gouvernement veut, avec ces différents volets, montrer aux Français “l’intelligence artificielle et ses applications sans oublier d’aborder de front tous les sujets compliqués”, a détaillé la présidence. Le sommet en lui-même doit aboutir à la création d’une fondation pour l’intérêt général pour laquelle Paris espère lever 2,5 milliards d’euros sur cinq ans.La France vise enfin à ce que de nombreux acteurs se prononcent en faveur d’une gouvernance mondiale de l’IA dans le cadre d’une déclaration générale et prennent des engagements pour une intelligence artificielle durable et respectueuse de l’environnement, mais sans cadre contraignant.

Trump reportedly set to gut US education department

US President Donald Trump is set to sign a fresh set of executive orders Tuesday amid reports that he will kick off his election campaign vow to gut the federal education department.Trump cannot abolish the department without the approval of Congress, which he is unlikely to get, but US media reported Tuesday that he would issue orders to effectively dismantle it from the inside.The White House confirmed Trump was due to sign the latest in a slew of executive orders since his assumption of power on January 20, but did not specify what they were.The reports come amid a wider blitz on the federal government led by Elon Musk, the world’s richest man, that effectively shuttered the USAID humanitarian aid agency on Monday.Musk’s “Department of Government Efficiency” (DOGE) was already probing data at the education department, the Washington Post newspaper reported on Monday.The tech tycoon referenced the report on his social media network X, saying that while former US president and conservative icon Ronald Reagan had not honored his vow to abolish the department in the 1980s, “President @realDonaldTrump will succeed.”During the 2024 election campaign, Trump repeatedly promised to do away with the department if he won a second term in power, returning decisions on the subject to US states.The Republican billionaire has repeatedly said the department has too much spending power even as global metrics show the United States lagging far behind other countries in school standards.He has also criticized US schools for being too liberal. Last week, he signed several executive orders regarding hot-button topics in education — including race, gender, and college campus protests.Trump has nominated Linda McMahon — the former CEO of World Wrestling Entertainment — to lead the education department, in a move widely seen as signaling his intention to downgrade it.At the culmination of a staged feud, Trump once body-slammed her husband, legendary wrestling promoter Vince McMahon, and shaved his head in the middle of a wrestling ring on live television.

Eaux en bouteille: derrière la fraude, un risque pour la santé?

L’affaire des eaux Nestle Waters, qui a pris un tour politique mardi, a-t-elle mis en danger la santé des consommateurs ? Difficile à savoir, mais le groupe a trompé le public sur la qualité de ses eaux sur fond de gestion sanitaire contestable par l’Etat.- Que reproche-t-on à Nestlé ? -Le géant suisse a fait subir des traitements illégaux à plusieurs de ses eaux en bouteille en France. Sa filiale spécialisée, Nestlé Waters, exploite notamment les marques Vittel, Contrex, Hépar et Perrier.Le groupe, qui a admis début 2024 ces opérations après de premières révélations du Monde et de Radio France, a fait passer ses eaux par des traitements à la lampe UV, au charbon et via des techniques de microfiltration avancée.Ces opérations avaient pour but de désinfecter les eaux concernées. Or, ces processus sont interdits par les réglementations européenne et française, quand il s’agit de vendre des eaux naturelles ou de source.- Boire ces eaux était-il nocif pour la santé ? -Pas selon les autorités sanitaires. Par ces opérations, Nestlé ne semble, selon elles, pas avoir directement mis en danger la santé des gens. Le but poursuivi apparaît même inverse: elles devaient éviter tout risque d’infection.Mais cela signifie que le groupe a trompé le consommateur. Une eau dite naturelle ou de source doit être buvable sans danger telle qu’elle sort de sa source. C’est sur la base de cette promesse que Nestlé et d’autres groupes vendent de l’eau minérale en moyenne plus de 100 fois plus chère que l’eau du robinet.”Est-ce que le consommateur a été mis en danger ? (…) Je réponds de manière explicite: non”, assurait fin janvier, lors d’une audition au Sénat, Grégory Emery, directeur général de la Santé, évoquant plutôt un “sujet de fraude”.- Un problème à la source ? -Présentées par Nestlé comme saines à l’état brut, les eaux concernées risquent bien d’être dangereuses si elles ne sont pas désinfectées.Au printemps 2024, le groupe a ainsi dû détruire deux millions de bouteilles de Perrier après la découverte de bactéries fécales dans la source dont est tirée l’eau, dans le Gard.Il n’est pas avéré que ces bactéries étaient présentes dans les bouteilles. Mais leur absence aurait probablement signifié leur élimination par des traitements ne permettant pas de qualifier l’eau de naturelle.Cela pose la question de la pérennité du site, voire de la marque Perrier, comme l’a souligné, à l’époque, l’agence régionale de santé (ARS) à Nestlé. Le groupe devrait “s’interroger stratégiquement sur un autre usage alimentaire possible” de l’eau captée sur le site, avait prévenu l’ARS. Autrement dit, celle-ci pourrait toujours être vendue, une fois désinfectée, mais elle ne saurait plus être promue comme eau naturelle.- La régulation est-elle suffisante ? -Depuis les premières révélations sur l’affaire Nestlé Waters, le rôle de l’Etat a régulièrement été mis en cause, notamment le fait qu’il ait accédé à des revendications du secteur des eaux minérales. De nouvelles révélations de presse, mardi, mettent en cause la porosité de l’Elysée et Matignon au lobbying de Nestlé.L’Etat a, en tout cas, abaissé en 2023 le seuil de microfiltration autorisé pour continuer de parler d’eaux naturelles. Cela laisse une plus grande marge au secteur pour utiliser cette dénomination, même si cela s’apparente largement à une désinfection. Mais, pour bien des experts dont ceux de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), cela ne suffit même pas à assurer la sécurité des consommateurs. Bien que bas, les seuils retenus sont susceptibles de laisser passer des virus, comme en ont témoigné par le passé des épidémies de gastroentérites en Espagne.- Quelle ampleur ? -Eaux dangereuses et désinfectées en catimini, contrôles insuffisants… Ces problématiques dépassent probablement le seul cas de Nestlé.Dans un rapport de 2022 consulté par l’AFP, une mission de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) estimait qu’en France, près de 30% des marques d’eau conditionnées “subissent des traitements non conformes”. Une fourchette basse, vu que de telles pratiques sont “délibérément dissimulées”.Il n’y a “pas de doute” sur le fait “que l’ensemble des minéraliers soient concernés” au bout du compte, concluait l’Igas. 

Attempted murder trial of Rushdie assailant opens

The trial of the man accused of attempting to kill Salman Rushdie in 2022, leaving the famed author blind in one eye, opened Tuesday with jury selection.Hadi Matar, an American of Lebanese descent, entered the small courtroom in upstate New York wearing a light blue shirt and closely cropped hair, flanked by security officers, video of the proceedings showed.He separately faces federal terrorism charges for allegedly conducting the attack on behalf of militant group Hezbollah.Rushdie was attacked in August 2022 by a knife-wielding assailant, who jumped on stage at an arts gathering in western New York and stabbed him about 10 times, leaving him in grave condition and without sight in his right eye.The Indian-born writer, a naturalized American based in New York, has faced death threats since his 1988 novel “The Satanic Verses” was declared blasphemous by Iran’s supreme leader.Ayatollah Ruhollah Khomeini issued a fatwa, or religious edict, in 1989 calling on Muslims anywhere in the world to kill Rushdie.Hezbollah endorsed the fatwa, the FBI has said.Matar had told the New York Post newspaper that he had only read two pages of Rushdie’s novel but believed he had “attacked Islam.”Rushdie, now 77, suffered stab wounds in the neck and abdomen before attendees and guards subdued the attacker, later identified as Matar.Matar appeared before judge David Foley in Chautauqua County Court on Tuesday, according to a New York state case listing index.The charges against him in the case are attempted murder and assault.- ‘I just stood there’ -Rushdie had lived in seclusion in London for the first decade after the fatwa was issued, but for the past 20 years he has lived a relatively normal life in New York.Last year, he published a memoir called “Knife” in which he recounted the near-death experience.”Why didn’t I fight? Why didn’t I run? I just stood there like a pinata and let him smash me,” Rushdie wrote.”It didn’t feel dramatic, or particularly awful. It just felt probable… matter-of-fact.”Tehran denied any link with the attacker — but said only Rushdie was to blame for the incident. The suspect, now 27, has pleaded not guilty to attempted murder.Rushdie explained in “Knife” that the attack has not changed his view on his most famous work. “I am proud of the work I’ve done, and that very much includes ‘The Satanic Verses.’ If anyone’s looking for remorse, you can stop reading right here,” he said.Rushdie has said that he did not want to attend the talk, and two days before the incident, he had a dream of being attacked by a gladiator with a spear in a Roman amphitheater.”And then I thought, ‘Don’t be silly. It’s a dream,'” he told CBS.

Le procès de l’assaillant de Salman Rushdie s’est ouvert aux Etats-Unis

La sélection du jury a commencé mardi au nord-est des Etats-Unis au procès du jeune homme accusé d’avoir failli tuer Salman Rushdie en l’attaquant au couteau à l’été 2022, plus de 30 ans après la fatwa de l’Iran réclamant la mort de l’écrivain pour les “Versets sataniques”.Hadi Matar, un Américano-libanais de 27 ans qui a grandi aux Etats-Unis, comparaît détenu à ce procès pour tentative de meurtre. Chemise bleue ciel, cheveux courts noirs et barbe de quelques jours, il s’est assis à la placé de l’accusé dans un tribunal du comté de Chautauqua, dans l’Etat de New York, près de la frontière avec le Canada.Cette localité bucolique au bord du lac Erié avait été secouée à l’été 2022 par cette agression qui avait failli coûter la vie au célèbre écrivain américano-britannique né en Inde, en pleine conférence littéraire.Hadi Matar est accusé de s’être rué sur Salman Rushdie et de l’avoir poignardé à de multiples reprises, le blessant grièvement au visage, au cou et à l’abdomen. Salman Rushdie, 77 ans, pourrait témoigner durant le procès. Il avait été hospitalisé pendant des semaines et a perdu la vue à un oeil à cause de l’attaque.- “C’est donc toi” -Le jeune homme a plaidé non coupable devant la justice de l’Etat de New York. Il est aussi poursuivi devant la justice fédérale pour “acte de terrorisme au nom du Hezbollah”, le mouvement libanais chiite soutenu par l’Iran.Téhéran avait nié toute implication dans l’attaque.Cette dernière avait choqué dans le monde entier, de la communauté littéraire aux capitales occidentales qui avaient apporté leur soutien à Salman Rushdie, symbole mondial de la liberté d’expression. L’agression, saluée par des extrémistes dans certains pays musulmans, avait brutalement rappelé les menaces qui pesaient sur Salman Rushdie, visé depuis plus de 30 ans par une fatwa de l’Iran réclamant sa mort pour la publication en 1988 des “Versets sataniques”, jugés blasphématoires par Téhéran. L’écrivain avait dû vivre caché pendant des années, mais il menait une vie relativement normale à New York depuis une vingtaine d’années.”C’est donc toi”, avait confié avoir pensé l’auteur à la vue de l’assaillant. Salman Rushdie a livré son récit de l’attaque dans son livre “Le Couteau” paru en 2024.Quelques jours après les faits, Hadi Matar avait lui été interviewé depuis sa prison par le tabloïd New York Post, auquel il avait confié avoir été “surpris” que Salman Rushdie ait survécu. Il n’avait pas dit s’il avait été inspiré par la fatwa lancée par l’ayatollah Khomeini, mais souligné qu’il ne “(l’aimait) pas” et il lui reprochait d’avoir “attaqué l’islam”.Selon sa mère, qui s’était exprimé sur le site internet du Daily Mail, il était revenu “changé” et plus religieux d’un voyage en 2018 au Liban, pays d’origine de sa famille.L’ouverture du procès a été reportée plusieurs fois et la sélection du jury peut prendre plusieurs jours.

Agriculture: la loi d’orientation arrive enfin au Sénat, juste avant le Salon

Près d’un an après son dépôt par le gouvernement Attal, le projet de loi d’orientation agricole arrive mardi soir dans l’hémicycle du Sénat, qui s’apprête à muscler ce texte très attendu par le secteur mais dénoncé par la gauche, à quelques jours du Salon de l’agriculture.Adopté à l’Assemblée nationale au début du printemps 2024, suspendu par la dissolution puis reporté par la censure, ce texte revient enfin au Parlement, porté par Annie Genevard.Issue des Républicains, la ministre de l’Agriculture partage nombre de points communs avec la vision des sénateurs, dominés par une alliance droite-centristes.De quoi laisser présager une adoption confortable de ce texte programmatique, qui balaye nombre de sujets, de l’enseignement à la formation en passant par le dossier crucial de la transmission des exploitations.Les débats à la chambre haute, qui s’étireront jusqu’au vote solennel du 18 février, raviveront néanmoins les clivages, avec une gauche vigoureusement opposée à un texte qui incarne, selon elle, des “reculs” sur la question environnementale.L’examen se déroule de surcroît dans un contexte tendu par la remise en cause, parfois violente, de certains établissements publics, notamment l’Office français de la biodiversité (OFB), ciblé par des agriculteurs qui fulminent face aux “normes” et “entraves” administratives.Mme Genevard réfute cette interprétation. “Ma conviction profonde est qu’opposer environnement et agriculture constitue une impasse”, a-t-elle encore assuré ces derniers jours devant les sénateurs, à quelques jours du Salon de l’agriculture, qui cristallisera à Paris toutes les revendications du métier, à partir du 22 février.- “Intérêt général majeur” et “non-régression” -“Les agriculteurs ont besoin de ce texte à l’approche du Salon”, martèle auprès de l’AFP le centriste Franck Menonville, l’un des deux rapporteurs du projet de loi. Ce dernier appelle la Haute assemblée à “éviter les caricatures” en votant pour “réarmer juridiquement la notion de souveraineté alimentaire”.C’est en effet le cÅ“ur de cette loi d’orientation, qui élève l’agriculture au rang “d’intérêt général majeur” dans son article inaugural. En commission, le Sénat a maintenu cette notion tout en allant plus loin, érigeant notamment la “souveraineté alimentaire” en “intérêt fondamental de la Nation”.Le Sénat a également institué un principe décrié de “non-régression de la souveraineté alimentaire”. La portée juridique de cette disposition, qui fait volontairement écho au principe de “non-régression environnementale” déjà existant, interroge ses détracteurs.”Quand on a fait ça sur l’environnement, on disait que ça n’aurait aucun impact et on a vu que ça a été l’inverse. Pourquoi cela ne marcherait-il pas?”, balaye Laurent Duplomb (LR), l’autre rapporteur du texte.Si la notion n’a pas convaincu le gouvernement qui tentera de la faire supprimer, M. Duplomb assume une version sénatoriale plus “ambitieuse”, susceptible, selon lui, de répondre au “manque de courage politique” du texte initial, qui “évitait tous les sujets qui fâchent”.- Volontariat agricole -Cette démarche ulcère la gauche, qui s’alarme d’un “durcissement” et d’une “radicalisation” du débat public sur l’agriculture, selon l’écologiste Daniel Salmon. “La droite estime qu’il n’y a qu’un modèle qui est le bon, celui d’une souveraineté alimentaire réécrite à la sauce libérale”, déplore-t-il.La droite sénatoriale a déjà remporté un succès ces derniers jours sur ce volet, en faisant adopter à la chambre haute, avec l’appui du gouvernement, un texte plus sensible encore sur la levée des “barrières” à la profession, avec la réintroduction notable de certains pesticides.Parmi ses autres dispositions, la loi d’orientation prévoit la création d’un “Bachelor Agro”, un diplôme de bac+3 censé faire référence à l’avenir. Les sénateurs proposent également de créer un “volontariat agricole” dans le cadre du service civique.La création d’un guichet unique départemental, censé favoriser les installations et transmissions d’exploitations, est également au cÅ“ur du projet.L’alliance syndicale majoritaire FNSEA-JA a appelé ces derniers jours les sénateurs à “concrétiser l’ambition” en faveur du renouvellement des générations, regrettant certains freins à la transmission dans le texte, tout en saluant des “avancées significatives” comme le renforcement du service de remplacement ou la mise en place d’une “aide au passage de relais”, dont l’objectif est d’offrir une sortie digne à des agriculteurs désespérés.Le texte entend aussi accélérer les procédures de contentieux en cas de recours contre des stockages d’eau ou des bâtiments d’élevage, et propose d’aménager les sanctions en cas d’atteintes à l’environnement non-intentionnelles.