La Bourse de Paris en petite hausse, focus sur les résultats d’entreprises
La Bourse de Paris évolue en petite hausse mercredi, profitant d’une certaine accalmie sur le front des droits de douane, les investisseurs se concentrant sur les publications de résultats d’entreprises.Vers 10H00 heure de Paris, l’indice vedette de la place parisienne, le CAC 40, prenait 0,30%, soit un gain de 22,33 points, pour s’établir à 7.578,20 points. Mardi, il avait terminé en baisse de 0,24% à 7.555,87 points.”L’appétit pour le risque se confirme côté marchés”, notent les analystes de Natixis. “Les investisseurs semblent s’accrocher aux bonnes nouvelles”, “notamment l’allégement des droits de douane sur les pièces détachées” pour les constructeurs automobiles.Le président américain a allégé mardi le fardeau des droits de douane pour les constructeurs automobiles fabriquant aux Etats-Unis des véhicules avec des pièces importées, notamment en évitant un cumul de ces taxes en vigueur depuis début avril.La Maison Blanche a par ailleurs annoncé sur son site internet la création d’un dispositif de réduction pendant deux ans de la facture douanière des constructeurs.Ce dispositif prévoit “des remboursements partiels pour les constructeurs automobiles américains sur les pièces importées pendant les deux premières années”, explique Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank.Stellantis, constructeur européen particulièrement exposé aux Etats-Unis, prenait ainsi 1,01% à 8,39 euros. Le groupe a cependant annoncé mercredi qu’il suspendait ses prévisions pour l’année 2025 “en raison de l’évolution des tarifs douaniers” ainsi que “de la difficulté à en prévoir les impacts potentiels sur le marché et le paysage concurrentiel”.”Les actions européennes profitent pour l’instant d’un rare moment de calme, malgré les attaques commerciales de Trump”, commente Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank.Société Générale saluéeSociété Générale poursuit début 2025 son redressement, avec un bénéfice net multiplié par 2,4 au premier trimestre, salué par les marchés. Son bénéfice net a atteint 1,6 milliard d’euros.Le titre du groupe bancaire prenait 4,91% à 46,11 euros vers 10H00 heure de Paris.Les analystes de Jefferies soulignent dans une note “les solides bénéfices” de la banque au premier trimestre, assurant que celle-ci “coche les bonnes cases”, et que “la banque de détail en France se démarque sur les coûts”.De son côté l’entité cotée de Crédit Agricole, Crédit Agricole SA (Casa), perdait 3,68% à 16,62 euros. Crédit Agricole a publié mercredi un bénéfice net en baisse de 9,2% au premier trimestre, à 2,2 milliards d’euros, freiné par les provisions passées par ses caisses régionales et une charge d’impôt exceptionnelle. TotalEnergies broie du noirTotalEnergies a publié mercredi un bénéfice net de 3,9 milliards de dollars au premier trimestre, en recul de 33%, mais qualifie ses résultats de “solides”.Une vision que le marché ne partage pas, le titre du groupe perdant 3,76% à 50,38 euros vers 10H00 heure de Paris.”Les marchés du pétrole demeurent volatils entre 60 et 70 dollars le baril et les marges de raffinage et pétrochimiques devraient rester déprimées”, a relevé Patrick Pouyanné, son président-directeur général, dans un communiqué.
TotalEnergies: fort recul du bénéfice net au premier trimestre, croissance de la production d’hydrocarbures et d’électricité
TotalEnergies a publié mercredi un bénéfice net de 3,9 milliards de dollars au premier trimestre, en recul de 33%, mais qualifie ses résultats de “solides” dans “un environnement incertain”, soulignant la croissance de près de 4% de sa production d’hydrocarbures et le bond de 18% de celle d’électricité.”Dans un environnement de prix globalement équivalent à celui du quatrième trimestre, TotalEnergies affiche au premier trimestre des résultats solides”, a déclaré Patrick Pouyanné, son président-directeur général, dans un communiqué.Le résultat net ajusté recule également mais dans une moindre mesure, à 4,19 milliards de dollars (-18%), “principalement en raison de la baisse des prix du pétrole et des marges de raffinage, partiellement compensées par la hausse de la production d’hydrocarbures et des prix du gaz”.Le géant pétro-gazier français prévoit une baisse de la demande en 2025 et une volatilité des marchés pétroliers. “Dans un contexte d’incertitudes géopolitiques et macro-économiques à la suite de la mise en place de tarifs douaniers par les Etats-Unis, les perspectives d’évolution de la demande de pétrole sur l’année 2025 sont en baisse”, indique-t-il.”Les marchés du pétrole demeurent volatils entre 60 et 70 dollars le baril et les marges de raffinage et pétrochimiques devraient rester déprimées”, ajoute-t-il.Toutefois, souligne TotalEnergies, “compte tenu de la croissance proche de 4% au premier trimestre, l’objectif de croissance de la production (d’hydrocarbures) de plus de 3% en 2025 par rapport à 2024 est confirmé”.Les prix du gaz restent eux soutenus au deuxième trimestre 2025 “dans un contexte de reconstitution des stocks en Europe”.La production d’hydrocarbures a été portée par les démarrages et la montée en puissance de nouveaux projets ainsi que des effets de périmètre.Celle d’électricité est liée à la croissance de la production à partir de sources renouvelables et à des acquisitions au Royaume-Uni et aux Etats-Unis.Pour 2025, TotalEnergies confirme son objectif d’investissements nets de 17 à 17,5 milliards de dollars, dont 4,5 dédiés aux énergies bas-carbone.Le groupe va poursuivre son programme de rachat d’actions “jusqu’à 2 milliards de dollars” pour le deuxième trimestre, “malgré un environnement en baisse sous les 70 dollars le baril de Brent depuis le début du mois d’avril et un contexte géopolitique et macro-économique incertain”.TotalEnergies confirme enfin le versement d’un premier acompte sur dividende de 0,85 euro par action au titre de l’exercice 2025, en hausse de 7,6% par rapport à 2024.
Most stock markets rise despite China data, eyes on US reports
Stocks mostly rose Wednesday ahead of key US economic and earnings reports, while traders took in their stride data showing Chinese factory activity contracted at its fastest pace for nearly two years as Donald Trump’s trade war kicked in.While markets have recovered some of the losses suffered after the US president’s “Liberation Day” tariffs announcement on April 2, uncertainty still rules as countries look to cut deals to avert the worst of Washington’s duties.China has pointedly not flown to the United States in a bid to pare back the levies of up to 145 percent imposed on its goods, instead hitting back with 125 percent tolls of its own.But the effect of the measures began to shine through in April, with data Wednesday showing manufacturing activity contracted at its fastest pace since July 2023 — a month after expanding at its quickest rate for 12 months.That came after Chinese exports soared more than 12 percent last month as businesses rushed to get ahead of the swingeing tariffs.And observers fear things will only worsen.”The weak manufacturing PMI in April is driven by the trade war,” Zhiwei Zhang, president and chief economist at Pinpoint Asset Management, wrote in a note.”The macro data in China and the US will weaken further… as the trade policy uncertainty delays business decisions,” he added.The figures saw fresh calls for Beijing to introduce new stimulus measures, though Zichun Huang, China economist at Capital Economics, warned in a note that more fiscal support “is unlikely to fully offset the drag”, predicting the economy to expand just 3.5 percent this year.Still, Lynn Song, chief economist for Greater China at ING, said: “Tariffs are a lose-lose proposition, and the PMI data is our first official look at how it’s affecting China. Our take is that there’s a clear negative shock taking place.”But, all things considered, survey data suggests the shock may be less than what the more bearish market participants feared.”Shares mostly fell in early trade but some bounced back as the day wore on.Hong Kong, Sydney, Singapore, Taipei, Manila, Mumbai, Bangkok and Jakarta all rose but Shanghai, Seoul and Wellington fell.Tokyo rose thanks to a 7.1 percent surge in Sony fuelled by a report that it is considering spinning off its chip unit, raising expectations that such a move would unlock value in the Japanese entertainment and electronics company.London, Frankfurt and Paris also rose.Equities have clawed back a lot of the huge losses suffered at the start of the month as Trump has shown a little more flexibility on some issues and as governments hold talks with Washington.US Commerce Secretary Howard Lutnick said he had reached a deal with a country but did not name it, while Treasury Secretary Scott Bessent said progress had been made with India, South Korea and Japan.But Saxo chief investment strategist Charu Chanana warned economic data will likely worsen.”We’ve probably seen peak tariff rates, but not peak tariff uncertainty,” she said in a commentary. “The hard data still reflects the impact of front-loaded demand, as companies and consumers rushed to buy goods ahead of expected tariff increases. “We haven’t yet seen the real data showing the drag from sustained uncertainty and elevated tariff costs. As that uncertainty filters through business decisions, we expect a more meaningful slowdown in real economic activity — in production, hiring, and investment.”In short, the rate shock may be behind us, but the real growth damage is just starting to unfold.”Investors are awaiting the release of key US inflation and economic growth data due later in the day, while jobs figures are lined up for Friday.This week also sees the release of earnings from Wall Street titans including Microsoft, Apple, Meta and Amazon, which observers hope will provide an insight into how corporate America is dealing with the tariffs crisis, and how they expect to fare.- Key figures at 0810 GMT -Tokyo – Nikkei 225: UP 0.6 percent at 36,045.38 (close)Hong Kong – Hang Seng Index: UP 0.5 percent at 22,119.41 (close)Shanghai – Composite: DOWN 0.2 percent at 3,279.03 (close)London – FTSE 100: UP 0.1 percent at 8,470.17 Euro/dollar: DOWN at $1.1372 from $1.1390 on TuesdayPound/dollar: DOWN at $1.3380 from $1.3399 Dollar/yen: UP at 142.81 yen from 142.22 yenEuro/pound: DOWN at 85.00 pence from 85.08 penceWest Texas Intermediate: DOWN 1.7 percent at $59.41 per barrelBrent North Sea Crude: DOWN 1.5 percent at $63.28 per barrelNew York – Dow: UP 0.8 percent at 40,527.62 (close)
Pékin affirme que ses relations avec l’UE apportent “une stabilité précieuse” à l’économie mondiale
La Chine a affirmé mercredi que ses relations avec l’Union européenne “apporteront une stabilité précieuse” à l’économie et au commerce mondiaux, au moment où la Chine compte ses alliés face au bras de fer commercial engagé par Washington.”En défendant ensemble le système commercial multilatéral dans le contexte actuel”, la Chine et l’Union européenne “apporteront une précieuse stabilité et une plus grande prévisibilité à l’économie et au commerce mondiaux”, a déclaré lors d’un point presse régulier Guo Jiakun, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.Pékin et Bruxelles sont confrontés à la tempête provoquée par la campagne de droits de douane américains, qui a plongé les marchés mondiaux dans l’instabilité.Les produits chinois sont les principaux visés par le président Donald Trump, avec des surtaxes atteignant le niveau vertigineux de 145%.Le bloc européen entend de son côté diversifier ses partenaires commerciaux face à un allié américain devenu imprévisible.Plus tôt dans le mois, le président chinois Xi Jinping a saisi l’occasion en invitant l’UE et la Chine à mutualiser leurs forces pour “résister” ensemble à la “coercition”.L’UE et la Chine doivent également tenir un sommet symbolique en juillet prochain, à l’occasion des 50 ans de leur relation.Les points de discorde restent toutefois nombreux entre Bruxelles et Pékin.L’UE a ouvert plusieurs enquêtes anti-subventions contre les produits chinois, notamment les véhicules électriques, accusant Pékin de concurrence déloyale.Bruxelles a également imposé des sanctions contre des responsables chinois pour “graves atteintes aux droits de l’Homme” contre les minorités musulmanes du Xinjiang. Pékin a répliqué en sanctionnant des députés européens, chercheurs et institutions européennes.Citant un responsable du Parlement européen, le média Politico a rapporté mercredi que la Chine envisageait de lever ces sanctions.Interrogé lors d’un point de presse régulier, le porte-parole de la diplomatie chinoise n’a pas confirmé cette information, mais a déclaré que les relations avec l’Union européenne montraient une “dynamique positive”.”Les membres du Parlement européen sont chaleureusement encouragés à se rendre plus souvent en Chine”, a-t-il affirmé.
Pakistan says India planning strike as tensions soar over Kashmir
Pakistan said on Wednesday it had “credible intelligence” that India was planning an imminent military strike and vowed to retaliate, as worries of spiralling conflict grew over a deadly attack in Kashmir.Relations between the nuclear-armed neighbours have plummeted since New Delhi blamed its arch-rival Pakistan for last week’s assault on tourists in Pahalgam in Indian-administered Kashmir, the deadliest attack on civilians there in a quarter of a century.Indian Prime Minister Narendra Modi gave the military “complete operational freedom” to respond to the attack during a closed-door meeting on Tuesday, a senior government source told AFP.Pakistan’s government has denied any involvement in the shooting, and information minister Attaullah Tarar said overnight that “any act of aggression will be met with a decisive response”.”Pakistan has credible intelligence that India intends to launch a military strike within the next 24 to 36 hours using the Pahalgam incident as a false pretext,” Tarar said in a statement early on Wednesday.However, Foreign Minister Ishaq Dar also said Pakistan would not strike first.Leaders around the world have expressed deep concerns and urged restraint by the uneasy neighbours who have fought several wars.Muslim-majority Kashmir, a region of around 15 million people, is divided between Pakistan and India but claimed in full by both nations. About 1.5 million people live near the ceasefire line on the Pakistani side of the border, where residents were preparing for violence by readying simple, mud-walled underground bunkers reinforced with concrete if they can afford it. “We are cleaning the bunker to ensure that if the enemy attacks at any time, we are not caught off guard and we can bring our children to safety,” 42-year-old Muhammad Javed told AFP in the village of Chakothi.- De-escalation calls -India’s army said on Wednesday it had repeatedly traded gunfire with Pakistani troops for a sixth straight night across the Line of Control (LoC), a heavily fortified zone of high-altitude Himalayan outposts that represents the de facto Kashmir border.A Pakistani security source told AFP that two drones were shot down on Tuesday near the LoC “after violating our airspace”. Tensions have been rapidly mounting in the week since the Pahalgam attack, with tit-for-tat diplomatic barbs, expulsion of citizens and border crossings shut.Modi vowed last week to pursue those who carried out the attack and those who had supported it.”I say to the whole world: India will identify, track and punish every terrorist and their backer,” he said on Thursday.”We will pursue them to the ends of the Earth”.The bellicose statements have prompted worries of a spiral into military action, with calls for restraint from several nations.The US State Department said top diplomat Marco Rubio would call his Pakistani and Indian counterparts soon to urge them “to not escalate the situation”.UN chief Antonio Guterres held calls on Tuesday with Pakistan’s Prime Minister Shehbaz Sharif and Indian Foreign Minister Subrahmanyam Jaishankar in which he “offered his Good Offices to support de-escalation”, his spokesman said in a statement.Sharif’s office said later he had urged Guterres to “counsel India” to exercise restraint, while pledging to defend Pakistan’s “sovereignty and territorial integrity with full force in case of any misadventure by India”.- Wanted posters -India and Pakistan have fought over the former princely state since their independence from British rule in 1947, with the border splitting generations of families.Rebels in the Indian-run area have waged an insurgency since 1989, seeking independence or a merger with Pakistan.Indian police have issued wanted posters for three men accused of carrying out the Kashmir attack — two Pakistanis and an Indian — who they say are members of the Pakistan-based Lashkar-e-Taiba group, a UN-designated terrorist organisation.They have announced a two million rupee ($23,500) bounty for information leading to each man’s arrest and carried out sweeping detentions seeking anyone suspected of links to the alleged killers.The worst attack in recent years in Indian-run Kashmir was at Pulwama in 2019, when a suicide bomber rammed a car packed with explosives into a security forces convoy, killing 40 and wounding 35.Indian fighter jets carried out air strikes on Pakistani territory 12 days later.burs-pjm/ecl/pbt
A Chamonix, résidences secondaires et meublés touristiques dans le viseur
Des chalets au pied du Mont-Blanc jusqu’à 12 millions d’euros s’affichent dans la vitrine de l’agence immobilière Sotheby’s, dans le centre huppé de Chamonix où déambulent, entre restaurants et boutiques de luxe, des centaines de touristes dans un brouhaha multilingue.A 3 km de là, relégué à la sortie sud de la célèbre bourgade de Haute-Savoie, le très sobre mais cosy Foyer des jeunes travailleurs (FJT) ploie sous 60 demandes de logements insatisfaites de salariés, saisonniers ou non, qui n’ont pas les moyens de louer ailleurs.Ils sont pourtant “la force économique de Chamonix”, s’émeut Pierre Slemett, membre fondateur du FJT: des travailleurs sans lesquels le tourisme ne pourrait fournir ses 70% du PIB chamoniard, et qui s’exilent à une demi-heure de route ou s’entassent dans des colocations parfois “insalubres”.- Manne touristique -Pour éviter “une véritable déstructuration du tissu social” sans mettre en péril cette “manne touristique”, explique le maire Eric Fournier (UDI) à l’AFP, il a fait voter en mars un plan local d’urbanisme (PLU) interdisant la construction de nouvelles résidences secondaires, lesquelles représentent déjà 70% des logements. “Une première en France”, vante la mairie de Chamonix, 9.000 habitants et 5e station de sports de montagne à l’immobilier le plus cher de France, avec 9.504 euros le m2 en moyenne — plus qu’à Paris –, derrière Val-d’Isère (14.986 euros), Courchevel, Megève et Méribel en 2025, selon le site meilleursagents.com.En outre, un arrêté municipal n’autorise désormais la location en meublé touristique que pour “un bien par personne”, alors que leur offre “explose” via des plateformes du type Airbnb ou Booking.com, assure Eric Fournier.Enfin, l’édile promet d’imposer la “mixité sociale” — 40% à 100% de logement sociaux — sur “12 secteurs” constructibles.Car de Courchevel, comme à Saint-Tropez, la pression immobilière du tourisme et du secondaire haut de gamme exclut une frange croissante des populations permanentes. “Airbnb, c’est une catastrophe”, lâche Robin Charrier, 30 ans, salarié d’une salle d’escalade. Au FJT depuis un an, dans son studio de 20 m2 pour 495 euros mensuels, il s’estime “chanceux”. Mais, après trois ans de bail maximum, et malgré un CDI à 1.900 euros net par mois, “j’envisagerai de négocier avec mes grands-parents pour qu’ils me prêtent leur camping-car”, soupire-t-il. Il irait alors rejoindre ceux qui dorment dès le printemps dans leur camionnette ou leur voiture le long d’une départementale à la sortie de Chamonix, pour garder leur emploi.- 15°C, matelas moisi -A 30 ans, Marion — un prénom d’emprunt –, contractuelle d’une collectivité recrutée pourtant à “3.300 euros brut par mois”, n’a trouvé au début qu’un studio “à un quart d’heure de +Cham+”. Mais très mal isolé. Pour “650 euros par mois mais avec des factures d’électricité de 200 à 300 euros l’hiver pour maintenir une pièce à 15 degrés”.Clotilde — également un prénom d’emprunt –, jeune vendeuse de matériel de montagne, après avoir fui une colocation à trois dans un deux-pièces “au-dessus d’une boîte de nuit”, a loué un studio à “575 euros mensuels avec 400 euros d’électricité l’hiver et un matelas qui moisissait à cause de l’humidité”, soupire-t-elle. “Et 18 km à vélo pour venir bosser…”Pierre Slemett regrette chaque jour de ne pas pouvoir loger les quelque 60 célibataires et couples avec enfants en attente chaque année d’un des 70 appartements du FJT. “Les mesures du maire sont très courageuses car cela ne va pas faire que des heureux chez les propriétaires”, et donc les électeurs à un an des municipales, “mais je demande à voir les résultats, le prix des terrains encore constructibles est lunaire”, s’inquiète l’ancien conseiller municipal: “comment un bailleur social pourrait les acquérir, construire et proposer des loyers modérés ?””Beaucoup, ici, appellent” le nouveau PLU du maire “un coup de bluff électoral”, tranche Louise Sebah, gérante de Alpes & Chalets, l’une des innombrables agences immobilières de Chamonix. Celle-là appartient à François-Xavier Laffin, principal opposant et candidat déclaré contre Eric Fournier pour les élections municipales de 2026. “Les mesures annoncées par la mairie ne vont pas donner d’un coup l’argent nécessaire à ceux qui ont besoin d’un logement permanent”, assène Louise Sebah. Pour elle, la demande de résidences secondaires, “toujours élevée”, va pousser notamment “une clientèle étrangère très aisée” vers “le déjà construit”, et faire monter encore le prix du mètre carré.
A Chamonix, résidences secondaires et meublés touristiques dans le viseur
Des chalets au pied du Mont-Blanc jusqu’à 12 millions d’euros s’affichent dans la vitrine de l’agence immobilière Sotheby’s, dans le centre huppé de Chamonix où déambulent, entre restaurants et boutiques de luxe, des centaines de touristes dans un brouhaha multilingue.A 3 km de là, relégué à la sortie sud de la célèbre bourgade de Haute-Savoie, le très sobre mais cosy Foyer des jeunes travailleurs (FJT) ploie sous 60 demandes de logements insatisfaites de salariés, saisonniers ou non, qui n’ont pas les moyens de louer ailleurs.Ils sont pourtant “la force économique de Chamonix”, s’émeut Pierre Slemett, membre fondateur du FJT: des travailleurs sans lesquels le tourisme ne pourrait fournir ses 70% du PIB chamoniard, et qui s’exilent à une demi-heure de route ou s’entassent dans des colocations parfois “insalubres”.- Manne touristique -Pour éviter “une véritable déstructuration du tissu social” sans mettre en péril cette “manne touristique”, explique le maire Eric Fournier (UDI) à l’AFP, il a fait voter en mars un plan local d’urbanisme (PLU) interdisant la construction de nouvelles résidences secondaires, lesquelles représentent déjà 70% des logements. “Une première en France”, vante la mairie de Chamonix, 9.000 habitants et 5e station de sports de montagne à l’immobilier le plus cher de France, avec 9.504 euros le m2 en moyenne — plus qu’à Paris –, derrière Val-d’Isère (14.986 euros), Courchevel, Megève et Méribel en 2025, selon le site meilleursagents.com.En outre, un arrêté municipal n’autorise désormais la location en meublé touristique que pour “un bien par personne”, alors que leur offre “explose” via des plateformes du type Airbnb ou Booking.com, assure Eric Fournier.Enfin, l’édile promet d’imposer la “mixité sociale” — 40% à 100% de logement sociaux — sur “12 secteurs” constructibles.Car de Courchevel, comme à Saint-Tropez, la pression immobilière du tourisme et du secondaire haut de gamme exclut une frange croissante des populations permanentes. “Airbnb, c’est une catastrophe”, lâche Robin Charrier, 30 ans, salarié d’une salle d’escalade. Au FJT depuis un an, dans son studio de 20 m2 pour 495 euros mensuels, il s’estime “chanceux”. Mais, après trois ans de bail maximum, et malgré un CDI à 1.900 euros net par mois, “j’envisagerai de négocier avec mes grands-parents pour qu’ils me prêtent leur camping-car”, soupire-t-il. Il irait alors rejoindre ceux qui dorment dès le printemps dans leur camionnette ou leur voiture le long d’une départementale à la sortie de Chamonix, pour garder leur emploi.- 15°C, matelas moisi -A 30 ans, Marion — un prénom d’emprunt –, contractuelle d’une collectivité recrutée pourtant à “3.300 euros brut par mois”, n’a trouvé au début qu’un studio “à un quart d’heure de +Cham+”. Mais très mal isolé. Pour “650 euros par mois mais avec des factures d’électricité de 200 à 300 euros l’hiver pour maintenir une pièce à 15 degrés”.Clotilde — également un prénom d’emprunt –, jeune vendeuse de matériel de montagne, après avoir fui une colocation à trois dans un deux-pièces “au-dessus d’une boîte de nuit”, a loué un studio à “575 euros mensuels avec 400 euros d’électricité l’hiver et un matelas qui moisissait à cause de l’humidité”, soupire-t-elle. “Et 18 km à vélo pour venir bosser…”Pierre Slemett regrette chaque jour de ne pas pouvoir loger les quelque 60 célibataires et couples avec enfants en attente chaque année d’un des 70 appartements du FJT. “Les mesures du maire sont très courageuses car cela ne va pas faire que des heureux chez les propriétaires”, et donc les électeurs à un an des municipales, “mais je demande à voir les résultats, le prix des terrains encore constructibles est lunaire”, s’inquiète l’ancien conseiller municipal: “comment un bailleur social pourrait les acquérir, construire et proposer des loyers modérés ?””Beaucoup, ici, appellent” le nouveau PLU du maire “un coup de bluff électoral”, tranche Louise Sebah, gérante de Alpes & Chalets, l’une des innombrables agences immobilières de Chamonix. Celle-là appartient à François-Xavier Laffin, principal opposant et candidat déclaré contre Eric Fournier pour les élections municipales de 2026. “Les mesures annoncées par la mairie ne vont pas donner d’un coup l’argent nécessaire à ceux qui ont besoin d’un logement permanent”, assène Louise Sebah. Pour elle, la demande de résidences secondaires, “toujours élevée”, va pousser notamment “une clientèle étrangère très aisée” vers “le déjà construit”, et faire monter encore le prix du mètre carré.







